Tape à l`œil : en toute fran ch i s e
Transcription
Tape à l`œil : en toute fran ch i s e
* F180-32 33 REUSSITE 27/02/2006 11:27 Page 1 La réussite, une stratégie Tape à l’œil : en toute franchise seront rénovés petit à petit mais l’objectif semble bien être d’abord l’agrandissement du réseau par l’ouverture de boutiques. Créée en 1994, l’enseigne de mode textile pour enfants issue de la famille Mulliez se tourne vers la franchise pour accélérer son développement. En France, Tape à l’œil comptera 25 magasins supplémentaires en 2006 dont la moitié en propre et le reste en commission affiliation tandis qu’à l’étranger, la chaîne poursuivra sa croissance en partenariat en Europe et au Moyen-Orient. L’objectif étant de 200 magasins d’ici 2010, contre 85 aujourd’hui. ée au milieu des années 90, d’abord appelée “0-13 comme des grands”, l’enseigne de distribution textile pour enfants a pris le nom de “Tape à l’œil” en 1996. “Les deux premières années ont été consacrées à la restructuration d’un réseau de 13 magasins rachetés à une petite chaîne textile”, explique Thierry Delemazure, directeur général, ancien responsable d’exploitation de Kiabi, créateur du concept. En 1999, l’enseigne comptait une trentaine de boutiques et ses dirigeants décidèrent de la repositionner pour se donner les moyens d’aller plus loin. La philosophie est simple : Tape à l’oeil s’adresse à une femme jeune dans son état d’esprit, actuelle, branchée ou ludique mais ni fashion victime, ni classique. Cette femme achète pour ses enfants ou petits-enfants. “Nous cherchons à vendre le N 32 Thierry Delemazure, directeur général FACE - MARS2006 - N° 180 En France, la franchise en complément plus d’articles possibles au maximum de clientes ceci au meilleur rapport qualité prix du marché”. L’esprit “Fun & Fashion” se ressent dans les magasins mais aussi au sein du siège de Villeneuve d’Ascq où les équipes à la moyenne d’âge de 28 ans sont motivées par les mêmes valeurs : passion, partage, responsabilité et performance. 600 personnes composent l’effectif de Tape à l’œil dont 450 pour la France. Des collections sans cesse renouvelées Chaque cliente achète en moyenne 3,5 pièces, ce qui représente un panier moyen de 30 €. Pour la séduire, l’équipe des achats renouvelle sans cesse les collections. Deux basiques (une par saison) auxquelles s’ajoutent six collections intermédiaires (trois par saison) et ce que la chaîne nomme “des histoires” envoyées dans les magasins toutes les deux semaines. Impossible de se lasser ni de rater un phénomène de mode ! Ces collections étant bien entendu déclinées dans les trois univers : bébé, fille et garçon. Pour Thierry Delemazure “Notre volonté n’est pas d’être une marque. La clé d’entrée chez nous est le produit qui doit répondre à trois critères : mode, qualité et prix. Nous cherchons à réaliser du volume à des prix compétitifs et à une qualité durable.” Exemple : cet ensemble de trois pièces : un tee-shirt bleu turquoise décoré d’une impression amusante, un gilet style tennisman bleu marine, bordé de rayures turquoises et un jean bleu marine. Le tout en taille six mois pour 24 euros. Difficile de trouver moins cher ailleurs pour un article mode de confection enfantine ! Surtout quand on vous donne en sus un bon de réduction pour vos prochains achats. Un moyen efficace de vous faire revenir. Le sour- Fin 2006,l’enseigne devrait posséder au total 120 magasins dont 35 à l’international cing (recherche d’information sur le terrain) est effectué en Asie et au Maghreb comme pour la totalité des chaînes de prêt-à-porter aujourd’hui. Le Maroc est notamment réputé pour la qualité de ses jeans. “On revendique une qualité. Au début, compte tenu du prix, certaines de nos clientes craignaient pour la qualité. L’organisation de tables rondes nous a permis de nous rendre compte que ce n’était plus le cas”. Un nouveau concept de magasins En prolongement du dernier positionnement de l’enseigne, un nouveau concept de magasins a été testé fin 2004 à Noyelles Godault dans la galerie commerciale d’Auchan. Tout d’abord, le logo, entièrement redessiné : des lettres rondes sans le petit dessin d’enfant qui l’accompagnait. L’ambiance enfantine a cédé la place à une plus grande visualisation des produits. Un mobilier plus fonctionnel avec l’apparition du noir, des pastilles de couleurs (d’ailleurs présentes sur le logo) pour délimiter les trois univers (vert pour les garçons, orange pour les bébés et rose pour les filles), des gains de place en hauteur pour plus de volume et plus de références : l’attractivité des produits est privilégiée à la décoration. Cinq autres magasins déclinent actuellement ce nouveau concept : Abbeville, Bordeaux, Dax, Montpellier et St Quentin. Les anciens Le marché de l’enfant se porte bien, les progressions à deux chiffres des enseignes consacrées à la mode enfantine le prouvent. Mais la concurrence est rude et il est nécessaire de prendre rapidement des parts de marché pour asseoir une position. L’appel à la franchise permet souvent d’accélérer le développement. C’est le pari que tient Tape à l’œil en complément de l’ouverture de magasins en propre. En France, seuls 10% des magasins sont en franchise. Mais, en 2006, sur les 25 magasins prévus, la moitié devrait être gérée par des franchisés. “Non seulement, la franchise nous donne les moyens de nous développer rapidement, mais le système permet d’enrichir notre vision au contact de commerçants qui possèdent un cursus différent du nôtre”, affirme Nicolas Watine, responsable international de Tape à l’œil. Le type de franchise choisi : la commission affiliation, qui permet d’être plus visible. L’enseigne reste propriétaire du stock et garde un contrôle total sur les produits, les prix et la qualité et donne son avis lors du recrutement des responsables de magasins, ceux-ci devant “coller” avec l’esprit Tape à l’œil. “Le consommateur ne doit pas voir la différence entre un magasin détenu en propre et un affilié”. Le profil recherché : des investisseurs entrepreneurs qui gèreront plusieurs magasins. Ceux-ci, d’une surface de 140 m2, seront idéalement situés dans des villes d’au moins 25 000 habitants, en centre-villes dans des emplacements numéro un qui génèrent du trafic ou en centres commerciaux. Issus du monde de la distribution, ceux-ci désirent élargir leur champ d’action tout en limitant les risques. L’affilié bénéficie du même “back up” que les magasins en propre : logistique, informatique, formations… A l’étranger, 100% de partenaires Depuis fin 2003, Tape à l’œil s’est implanté à l’étranger par l’intermédiaire de partenaires qui exploitent au minimum une dizaine de magasins. “Il s’agit en général de distributeurs d’articles textile ou autres. En Arabie Saoudite, notre partenaire gère la totalité de nos magasins”. Pourquoi l’Arabie Saoudite ? D’abord en raison de la forte croissance de la population. Le taux de natalité est de 5,8%, soit trois fois celui des pays européens. Deuxièmement, parce qu’ils ont des moyens et une grande soif de consommer. Tape à l’œil est également présent au Liban et aux Emirats Arabes Unis. L’enseigne possède au total 25 magasins à l’étranger. L’objectif est d’en ouvrir dix ou plus en 2006, notamment en Europe. Fin 2006, Tape à l’œil devrait donc compter 120 magasins dont 35 à l’international. Pour assurer sa croissance au cours des prochaines années d’un point de vue logistique et informatique, l’entreprise s’est dotée d’un nouvel entrepôt flambant neuf à Lomme. Des outils qui devraient lui permettre d’assurer la gestion d’un parc de 200 magasins et d’aborder avec sérénité la prochaine étape de son développement. Armelle ROUSSEL ● Fiche signalétique ● TAPE À L’ŒIL Activité : enseigne de mode textile pour enfants SAS au capital de 5 963 565 € Objectif : 200 magasins d’ici 2010 Nombre de magasins : 85 dont 60 en France 33 Effectif : 450 personnes en France CA 2004 : 34 M € Progression à 2 chiffres en 2005 FACE - MARS2006 - N° 180 ■