LE BÉLIER FRANCAIS

Transcription

LE BÉLIER FRANCAIS
LE BÉLIER FRANCAIS
HISTORIQUE
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Dans son admirable ouvrage : « De la variation des Animaux et des Plantes » (1968), Darwin écrit : « Tout le
monde a vu les lapins à immenses oreilles tombantes si souvent exposés dans les concours : on élève sur le
Continent diverses sous-races voisines... ». Le grand naturaliste parle, après Delamer dont il cite l'ouvrage «
Pigeons and Rabbits » des Lopes à rames (oreilles se détachant à angle droit) ; des demi-lopes (une oreille
pendante) et enfin du lope parfait (deux oreilles pendantes) avec plusieurs remarques pertinentes sur la
descendance de ces animaux. Dans un autre chapitre du même ouvrage, l'étude craniologique du lapin
amène Darwin à parler encore du Bélier. Bien entendu, Darwin s'adresse aux Béliers Anglais de l'époque,
mais il mentionne tout de même les sous-races voisines du continent, prouvant ainsi qu'elles existent.
Mariot-Didieux, au milieu du 19, siècle, décrit dans son « Guide pratique de l'éducateur de lapin », le lapin
Bélier ou Rouanais, comme l'une des trois sous races du lapin domestique, puis parle du Lope au titre de
race de fantaisie.
Pierre Megnin (Le lapin et ses races, 1888) cite le Bélier Normand avec « des oreilles tombantes mais
touchant à peine terre et nullement exagérées comme dimension ». Corps large et bien ramassé, tête un
peu épaisse, mais pas trop lourde. Race la plus forte de nos lapins Français : 6 à 7 kgs ». L'auteur fait ressortir
les différences déjà fortes importantes qui existent entre le Lope et le Bélier Normand.
Le Professeur Cornevin (1895) n'ouvre qu'un chapitre pour les lapins Béliers dans son traité de Zootechnie,
mais distingue lui aussi les Lopes des Béliers Normands ou de Rouen.
Le manuel spécial sur l'élevage du Bélier publié par l'Orphelinat Agricole de Saint-Martin en 1881, s'il décrit
avec assez de précision ce que Mégnin appelle Bélier Normand, insiste encore plus sur l'aspect utilitaire de
l'élevage du Bélier Français.
N'oublions pas encore de dire que le Docteur Rufs de Lavison, directeur du Jardin d'Acclamation de Paris,
mentionnait dans son bulletin de l'automne 1863 les deux races, Françaises et Anglaises, dont plusieurs
spécimens étaient présentés aux visiteurs.
C'est à Eugène Meslay qu'il appartint en 1900 dans son ouvrage de base « Les Races de lapins », de bien
situer sans équivoque les deux populations.
L'origine exacte des Béliers, Anglais et Français, reste encore assez ambiguë aujourd'hui, et surtout leur
interdépendance. Pour les auteurs d'Outre-Manche, et notamment pour Knight, l'Angleterre reste la mère
patrie. Ce fut aussi l'opinion en Belgique de René Bertaut et en France de Pierre Megnin, ainsi que de J.
de Foucault.
Que M. Girard, ancien directeur du Jardin des Plantes de Lyon, se soit installé à Paris, avenue de Ségur, en
1852, et qu'il ait importé l'année suivante pour son magasin d'animaux de basse-cour, des Béliers
d'Angleterre dont le relieur de l'avenue de Breteuil, Cordonnier, tira des Béliers Français par croisement avec
des Normands ou assimilés et des Géants, nous ne voulons pas l'oublier, mais nous n'oublions pas non plus
que Mariot-Didieux pensait que les Lopes pouvaient aussi bien avoir été obtenus par des croisements avec
notre lapin Bélier Normand ou Rouanais.
En fait des lapins à oreilles tombantes sont apparus au cours des siècles dans de nombreux clapiers sans que
l'attention se fixa sur eux. La fancy Anglaise s'en saisit vraisemblablement plus tôt que dans d'autres pays,
mais dans le sens sportif uniquement, alors qu'en France le Bélier de nos campagnes fut longtemps élevé
dans l'indigénat pour une production plus que pour une compétition.
Les premières importations allemandes de Béliers Français remontent à 1869. C'est en octobre de cette
même année que M.Worner fit venir d'Avignon par l'intermédiaire de M. Meyer, de Tubingen, trois lapins
Béliers. Des importations semblables se renouvelèrent à plusieurs reprises. Le dernier transport en
provenance d'Avignon comprenait 16 sujets, et arriva le 22-7-1872 à Tubingen.
Après un déclin de plusieurs années, un regain d'intérêt se manifesta, en Allemagne, vers 1910. Puis,
conclusion suprême de l'attrait pour la race, le Bélier Français fut baptisé outre-Rhin en 1933, Bélier
Allemand.
L'expert Helvétique. A. Tschan, a signalé que la race était déjà élevée en Suisse en 1899.
Le standard, élaboré par la commission des standards de la Société Française de Cuniculture, présidée par
Mme du Bern de Boislandry et composée d'E. Meslay, R. Sauton, A. Magnin et R. Caucurte, avec l'aide d'H'
Estiot et de R. Laurençon, éleveurs spécialistes, d'après les données d'Eugène Moslay, fut accepté le 25 mars
1922.
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Les cheptels d'Alsace-Lorraine sont les meilleurs en France, et en Europe, ceux de Suisse et d'Allemagne sont
importants et de bonne qualité.
CARACTÈRE DE RACE
· Le type, la tête et les oreilles font la race.
· La conformation ramassée et massive doit apparaître au premier coup d'œil.
Cela suppose un corps bien rempli et volumineux, suffisamment profond et
arrondi, surtout sur l'arrière train, qui semble presque sphérique. Attention à
l'expression volumineuse. Le volume est obtenu par une bonne répartition des
masses musculaires que l'épaisse fourrure recouvre, et non par une épaisseur
de peau pléthorique, qui arrive à se détacher. Le squelette est développé en
conséquence.
· Les épaules sont larges et fermes, la ligne de dos très développée est
légèrement courbée. L'aspect trapu provient du fait que de la nuque au bas de
l'arrière train, le tronc est constitué par un puissant bloc.
· Le cou peu visible est effacé par le haut des épaules épaisses et rebondies qui
paraissent rejoindre directement la zone plus élevée de la tête où se forme la
couronne.
· Les pattes paraissent courtes, mais sont surtout très puissantes
· Les épaules lâches, le dos mal viandé et assez abrupt sont à rejeter. Il faut
toujours se souvenir que l'animal paraît moins long qu'il n'est en réalité du fait
de sa largeur et de sa profondeur. Le sujet trop court, et pas assez volumineux
est à proscrire.
· La tête comprend un front assez long et large, légèrement incurvé sans plus.
La courbure qui simule le profil de Bélier ne se manifeste pleinement qu'à
partir du niveau des yeux jusqu'à la pointe du nez. Les joues sont pleines avec
des muscles masticateurs bien marqués. Attention aux têtes trop rondes et
courtes, dites têtes de chat qui ne sont pas des têtes de Bélier.
· Les oreilles prennent naissance par un fort bourrelet (la couronne). La ligne
de crête joignant les deux bourrelets doit être étendue et assez large. La
conque cartilagineuse à la base des oreilles, où se situe la couronne doit être
épaisse pour se replier dans un bombé impeccable qui procure alors une
retombée non heurtée de l'oreille. La forme des oreilles passe du jonc creux
sur sa plus grande longueur à l'évasement à la pointe. Le chemin suivi par les
oreilles dépend en grande partie de leur constitution et de la position de leur
base de départ. Si celle-ci est trop orientée, par exemple, vers la nuque, la
trajectoire des oreilles sera défectueuse avec tendance à la forme dite en
rames.
· Les jeunes Béliers ont des oreilles relativement droites. Ce n'est que vers 6 à
10 semaines qu'elles commencent à basculer, pour pendre ensuite. Celles qui
tombent le plus tardivement sont souvent les meilleures à l'état adulte. Il en
est de même pour celles qui penchent vers l'avant.
· La fourrure est dite demi-longue. Elle doit toutefois rester d'une bonne tenue,
dense et ne pas donner lieu à des zones décollées.
· Les teintes les plus répandues sont le gris agouti plus ou moins foncé, allant
jusqu'au gris acier, l'Albinos, le Madagascar et le tacheté. Dans ce dernier cas la
tavelure est très chargée, formant même un manteau sur l'arrière train. On
trouve également des Noirs unicolores, des Bleus, etc...
· Les béliers français font partis des races de grande taille. Ils doivent peser au
minimum 5 Kg et plus de 5 Kg 500 pour obtenir le barème maximum.
· C'est une race connue pour être placide et gentille.
· Le standard nous demande une puissante musculature avec une forte
ossature, une tête puissante sans cou sur un corps ramassé.
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· Echelle de point :
· Aspect général : 20 points
· Poids : 10 points
· Fourrure : 20 points
· Tête et yeux : 15 points
· Oreilles et coiffure : 15 points
· Couleur et dessin : 15 points
· Présentation et soin : 5 points

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