I - Présentation du programme de 5 courts métrages
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I - Présentation du programme de 5 courts métrages
Fiche enseignant UN FILM POUR TOUS 2015-2016 – Cycle 2 Dans ce dossier, nous vous proposons : - Une présentation du programme de courts métrages - Qui est Pierre Etaix ? - Des pistes sur chaque film - Une introduction au cinéma burlesque - Des activités à faire en classe I - Présentation du programme de 5 courts métrages burlesques CHAPLIN KEATON ETAIX ET SES PAIRS Réalisé par Pierre Etaix, Charles Chaplin, Buster Keaton Films en noir et blanc de 1917 à 1971 Pays : France, Etats-Unis Durée du programme : 1h20 Genre : Courts métrages burlesques Distributeur : Agence du court métrage Sortie nationale le 10/04/2013 Synopsis : Ce programme de la collection « Une mémoire en courts » de l’Agence du court métrage est l'occasion de mettre en avant les films courts de Pierre Etaix longtemps invisibles suite à une bataille juridique l’opposant à une société de production. Ils sont accompagnés, à sa demande, par les films de deux maîtres du burlesque américain qui l'ont inspiré : Charles Chaplin et Buster Keaton. Suite de gags et de situations saugrenues, le burlesque de Pierre Etaix oscille entre autodérision et satire sociale. Les films du programme : En pleine forme de Pierre Etaix (France - 1971/2010 - 12 min) Charlot fait une cure de Charles Chaplin (E-U - 1917 - 31 min) Rupture de Pierre Etaix et Jean-Claude Carrière (France - 1961 - 11 min) La maison démontable de Buster Keaton (E-U - 1920 - 25 min) Heureux anniversaire de Pierre Etaix et Jean-Claude Carrière (France - 1962 - 12min) Trois films courts de Pierre Etaix ponctuent le programme…. En pleine forme - Premier film où Etaix rêve de camping sauvage et finit par s’échapper d’une ville campement qui a tout d’une prison à ciel ouvert. Rupture - film en huis clos au centre du programme, il cherche à répondre à la lettre de sa fiancée qui lui apprend qu’elle le quitte mais tout se dresse contre lui dans cette entreprise. Heureux anniversaire - Dernier film où nous suivons les mésaventures d’un jeune citadin parisien qui tente de rentrer chez lui à temps pour célébrer son anniversaire de mariage avec sa femme. … accompagnés de deux films de géants du cinéma burlesque : Charles Chaplin et Buster Keaton. Charlot fait une cure : Chaplin trouble la vie paisible d’un établissement thermal, il dynamite l’ordre établi jusqu’à l’apothéose finale où les curistes s’enivrent à l’eau thermale, alcoolisée à leur insu. La maison démontable : Keaton, enfin marié et prêt à s’installer, construit sa maison en kit mais son rival éconduit inverse volontairement les numéros des caisses. Il va devoir livrer une bataille titanesque et absurde pour arriver à ses fins. II - Qui est Pierre Etaix ? Pierre Etaix est un réalisateur, acteur, clown, dessinateur et dramaturge français né le 23 novembre 1928 à Roanne. Il pourrait exiger un chapitre entier dans l’histoire des artistes malchanceux et oubliés du cinéma tant la carrière de ce touche-à-tout de génie a été parsemée d’embûches. La redécouverte récente de son œuvre est le fruit d’un long processus juridique de 20 ans ! Sans revenir sur ce parcours du combattant, ni sur la bataille juridique livrée par Etaix et Jean-Claude Carrière pour récupérer leurs droits d’auteur, force est de constater qu’une génération entière de cinéphiles l’a oublié. Depuis 2009, la ressortie de l’intégralité de son œuvre filmique constitue un événement cinématographique. L’occasion pour les jeunes cinéphiles de mesurer l’importance de l’auteur de Yoyo dans le cinéma hexagonal et, pour les plus anciens, de vérifier que ses œuvres n’ont rien perdu de leur acuité. Le cinéma de Pierre Etaix s’avère moins iconoclaste et plus référentiel que celui de Tati. Graphiste de formation, Pierre Etaix a vécu de ses illustrations avant de percer dans le monde du cirque et du music-hall parisien. Sa rencontre avec Jacques Tati s’avérera déterminante. Le cinéaste de Jour de fête l’engage comme dessinateur, gagman, puis assistant réalisateur sur Mon oncle. Pour cet amoureux du slapstick, élaborer des gags, comme il aurait pu le faire du temps de Mack Sennett, constitue une forme de consécration. Après sa rencontre avec le tout jeune Jean-Claude Carrière, il décide, néanmoins, de franchir un cap artistique en passant, à son tour, derrière la caméra. Carrière et Etaix signent deux courts métrages immédiatement primés (Heureux anniversaire recevant l’Oscar suprême) avant de s’atteler à l’écriture de quatre longs métrages (Etaix signera seul le scénario du documentaire Pays de cocagne) qui marqueront l’histoire du cinéma comique français. En cinéphile acharné qui connaît l'Histoire du cinéma burlesque par cœur, Etaix construit une mécanique rigoureuse qui lui permet de faire cohabiter dans ses œuvres, la nécessité de faire rire et une ambitieuse volonté didactique. Les cinq longs métrages de Pierre Etaix questionnent, chacun à leur manière, le rapport qui unit le spectateur à l’œuvre qu’il visionne. En résulte une œuvre dense où la mise en abyme et le discours critique ne désamorcent jamais le rire, ni la puissance poétique de l’ensemble. Sa maîtrise du son et du comique dans chacun de ses films, où les gags évoluent sans cesse, font actuellement de Pierre Étaix l'unique représentant du slapstick en France, tout comme Jerry Lewis aux États-Unis. Très proche du monde du cirque (clown lui-même, y compris dans un de ses films Yoyo) et face à la raréfaction des artistes de cirque français dans les années 60-70, Pierre Étaix fondera en 1973 l’École nationale de cirque avec son épouse Annie Fratellini. ‘‘Pierre Etaix’’ en Stan Laurel et ‘‘Jean-Claude Carrière’’ en Oliver Hardy Plus d’informations sur les films de Pierre Etaix : http://culturebox.francetvinfo.fr/scenes/humour/pierre-etaix-le-comique-c-est-la-chose-la-plusprecieuse-231937 http://www.lemonde.fr/culture/article/2010/11/01/avec-pierre-etaix-il-faut-appeler-un-clown-unclown_1433861_3246.html III - Des pistes sur chaque film EN PLEINE FORME de Pierre Etaix Ce court métrage faisait partie du film Tant qu’on a la santé de Pierre Etaix de 1965. En 1971, il sort un nouveau montage du film qui exclut ce segment que le spectateur découvre en 2010. Structuré en 2 parties, En pleine forme débute dans un cadre bucolique, mettant en scène Pierre en plein camping sauvage. Nous assistons à son réveil et à la préparation de son petit déjeuner, tentative aussi laborieuse que la rédaction d’une lettre dans Rupture. L’arrivée d’un garde champêtre oblige Pierre à quitter ce coin de paradis pour un véritable camping qui, sous l’œil d’Etaix, se transforme en camp de prisonniers. La caméra insiste sur les barbelés, le summum semble atteint quand un campeur en pyjama rayé rejoint sa mère, placée de l’autre côté des barbelés. La promiscuité vire bientôt au cauchemar. Etaix réserve alors à son personnage une évasion en bonne et due forme, seul moyen de s’extraire de sa misérable condition de vacancier. En écho aux Vacances de Monsieur Hulot, En pleine forme respecte le genre comique et préfigure le documentaire à charge Pays de cocagne, qui sortira 6 ans plus tard. La société de consommation a toujours intéressé Etaix, surtout dans ses dérives. Le décalage et la maladresse : pour créer des gags, Etaix utilise les maladresses de son personnage pour montrer son décalage vis à vis du monde qui l’entoure (Cf. cafetière) Les rencontres inattendues : les personnages du camping La critique de la société de consommation : le campeur qui gare sa voiture sous la tente, la réception entre voisins guindés… Son : usage des dialogues minimalistes Son : les mimiques aux bruitages exagérés : La campeuse qui s’étire… CHARLOT FAIT UNE CURE de Charles Chaplin -1917 Parmi les 12 films que Charles Chaplin tourne pour la Mutual en 1916-1917, Charlot fait une cure est l’un des plus populaires. Un alcoolique arrive éméché dans un établissement thermal. Son seul bagage : une malle pleine de bouteilles. Chaplin n’est pas ici dans son personnage de vagabond au chapeau melon (même si le chapeau se trouve dans ses bagages, il ne le porte pas). Il joue un personnage mondain, bien habillé et coiffé d’un canotier. Le film joue sur l’humour pur, notre alcoolique est farouchement opposé à boire de l’eau et les interactions avec les autres pensionnaires sont riches en gags. Certaines scènes sont mémorables : la porte à tambour et le bain thermal avec un masseur énergique. S’il n’a pas de dimension dramatique comme L’émigrant qu’il tournera juste après, ce film montre Charlie Chaplin en artisan de génie du burlesque. Le thème : L’ivresse (alcool) source de désordre est utilisée comme ressort comique pour créer des gags. Le gag à répétitions : la porte à battants (au début et la fin du film) Une notion de cadrage à aborder : « le hors champ » (Cf. scène à 10 min, où Charlot pense que le colossal Campbell lui fait de l’œil) La gestuelle du corps : l’agilité pour sortir d’une situation embarrassante (scène de massage) L’opposition : petit/ grand avec le personnage d’Eric Campbell et du masseur. RUPTURE de Pierre Etaix La plupart des grands burlesques ont façonnés un personnage "type". Chaplin a incarné Charlot, Keaton a pris les traits de Malec… Pierre Etaix, qui se rêve héritier de ses prestigieux ainés, incarnera Pierre (un Pierrot mélancolique, personnage rêveur aussi maladroit avec les êtres de chair et de sang qu’avec les objets inanimés). Rupture constitue l’acte de naissance de Pierre. Coréalisé avec Jean-Claude Carrière, c’est un film à l’argument simple : Pierre reçoit une lettre de rupture. Vexé d’avoir été éconduit, il décide d’écrire une réponse cinglante à son ex-petite amie… sans y parvenir car les objets qui l’entourent semblent se liguer contre lui. La gestuelle du comédien rappelle celle des plus brillants illusionnistes. Les objets du quotidien passent entre ses mains et sont habilement détournés de leur fonction. Chez Etaix un stylo, ou un timbre, deviennent de redoutables adversaires. La théorie des dominos s’enchainent jusqu’à l’issue tragique. Projeté en première partie de La Guerre des boutons d'Yves Robert, on peut penser que Rupture fut visionné par plus de 9 millions de spectateurs ! L’inattendu, le malentendu : le sens de la lettre opposé aux attentes de Pierre Contraste entre le personnage ordonné et le désordre créé dans sa vie Le son : ritournelle musicale (sifflée aussi par Pierre) Le son : les bruitages exagérés à effet comique LA MAISON DEMONTABLE de Buster Keaton et Eddie Cline - 1920 Après avoir joué les seconds rôles des films de Fatty Arbuckle, Buster Keaton va se mettre en scène dans 20 courts métrages de 1920 à 1923, avant de réaliser des longs métrages. La Maison Démontable est le premier et aussi le plus célèbre avec Les flics. Jeune marié, Buster Keaton reçoit en cadeau une maison en kit. Un amoureux éconduit va inverser des numéros sur les caisses ce qui lui donnera une maison surréaliste. Keaton joue avec l’humour absurde, parvenant toujours à se renouveler, créant de multiples situations différentes à partir de cette maison improbable. Le point culminant étant le moment où la maison tourne sur son axe à la faveur d'une tempête, Keaton cherchant à y entrer, rate son coup un certain nombre de fois. A peine passé derrière la caméra, Keaton montre son talent avec une forme aboutie et un humour très sûr. L’ Ordre/ désordre : la construction des espaces (inversion n°, haut/bas, intérieur/extérieur). La maîtrise des cascades : situations acrobatiques au millimètre L’aspect graphique et inventivité visuelle : les aspects de la maison (manège, mobil home) Une notion à aborder : « le regard caméra » (Cf. scène à 13 min, quand la jeune fille prend son bain et que le caméraman met sa main pour cacher sa nudité). Les gags de différents types: poursuite, chutes, destruction… HEUREUX ANNIVERSAIRE de Pierre Etaix Après le succès de Rupture, Etaix et Carrière entament un court métrage plus ambitieux, partant encore d’un argument simple pour développer un impitoyable enchaînement de gags. Si l’action de Rupture se déroulait dans l’espace confiné d’une chambre de bonne, Heureux anniversaire investit les rues de la capitale, à l’instar des films de la Nouvelle Vague dont il est contemporain. Plus généreux en gags et davantage chorégraphié, Heureux anniversaire témoigne du sens de l’observation d’Etaix et de Carrière et de leur habilité à construire des situations comiques. Les gags ne concernent plus un seul personnage. Ici, entre l’automobiliste qui ne n’arrive pas à se garer ou le piéton qui cherche un taxi, les personnages secondaires existent et interagissent entre eux. Etaix comprend qu’il a besoin de corps plus que de comédiens professionnels et il puisera davantage dans le cirque et le music-hall. A l’heure où les écrans français accueillent des comédies bavardes, Etaix et Carrière détonnent en proposant une réactualisation d’un cinéma burlesque axé sur le corps plutôt que sur la parole, structuré par des gags construits. Pierre est un personnage pressé, maladroit et impertinent. L’usage qu’il fait de la parole (phrasé peu audible) fait penser au personnage de Monsieur Hulot créé par Jacques Tati. Hollywood décerne à Heureux anniversaire l’Oscar du meilleur court métrage, attirant ainsi l’attention des médias français sur cet héritier de Max Linder. Avant même la sortie de son premier long-métrage, la presse ira jusqu’à titrer : « Pierre Etaix, cet inconnu qui vaut des millions ! ». Forme du récit : Situation simple avec chemin parsemé d’embûches. Type de gags : impertinences, répétitions des situations (l’homme qui tourne en voiture, taxi)… Son : usage des dialogues minimalistes Son : les bruitages exagérés Son : musique de cirque accompagne les gags et souligne l’absurdité des situations (// Etaix clown) IV - Introduction au cinéma burlesque Ordre / Désordre Avant tout, le burlesque est une attitude, une réaction au monde, un moyen d'échapper à des règles et à des valeurs. Il introduit entre la réalité et sa représentation un décalage, qui rend le familier insolite, voire inquiétant. Le burlesque est détournement, subversion, inversion qui trouva un terrain d'élection dans le cinéma. L’enregistrement des images élargit les possibilités et permet de répéter les scènes, de les ralentir ou les accélérer, de jouer sur les points de vues, d’utiliser au montage la possibilité de trucages pour créer des effets. Un genre qui se confond avec les débuts du cinéma Entre 1910 et 1920, aux Etats-Unis, Hollywood prend peu à peu le pas sur Broadway : c’est la naissance de l’industrie cinématographique. Les studios Warner Bros, Twenty Century Fox et Métro Goldwyn Mayer embauchent de nombreux acteurs et techniciens issus du monde du théâtre (dont beaucoup viennent d’Europe et de Russie). En quittant les planches de la scène pour celles des plateaux de cinéma, ces artistes emportent avec eux la tradition de la pantomime et du cirque (maquillage, exagérations visuelles et gestuelles) avec lesquels ils vont construire un genre cinématographique efficace et fulgurant : le burlesque. D’autant plus que la contrainte du muet favorise son développement. Quelques grands noms du cinéma muet burlesque des années 1910 à 1930 : Max Linder, Charles Chaplin, "Fatty" Arbuckle, Buster Keaton, Harold Lloyd, Marx Brothers, Laurel et Hardy… Des acteurs ou réalisateurs plus récents utilisent le burlesque également : Jacques Tati, Louis de Funès, Pierre Richard, Pierre Étaix, Mel Brooks, Jerry Lee Lewis… Le Slapstick ou l’art du coup de bâton Le burlesque ou « slapstick » (en américain littéralement « coup de bâton ») est un genre cinématographique qui appartient à la grande famille des films comiques : parodies, comédies et films d’humour. Comme la comédie, le burlesque cherche à amuser le public, à déclencher le rire ou le sourire, mais il s’en distingue par des effets comiques inattendus et fulgurants (les gags) qui font entrer le spectateur dans un univers dominé par l’absurde et le non-sens. Les films burlesques sont généralement fondés sur une idée unique à partir de laquelle les réalisateurs et comédiens improvisent une succession de péripéties qui déclenche un cataclysme visuel volontairement absurde. Ce joyeux chaos provoque inévitablement des collisions, des chutes, des manœuvres inattendues et des catastrophes en chaîne, essence même de l’esprit burlesque. Pour une large part, ce genre repose sur la personnalité de l’acteur qui impose un style, un profil de personnage et constitue la vedette. Lorsqu’il n’est pas lui-même le metteur en scène, l’acteur participe à l’élaboration du scénario et à la conception de la mise en scène. Le « slapstick » est souvent une œuvre collective. Le Gag, un enchaînement visuel inattendu Le mot « gag » vient du music-hall anglais et désigne une trouvaille (geste ou mot drôle) improvisée sur scène ; appliqué au cinéma, il concerne un effet comique soigneusement élaboré et d’autant plus réussi que l’on ne s’y attend pas. L’idée de gag passe par la rupture du déroulement de l’histoire. Le gag est comme une mécanique qui s’articule selon plusieurs rouages qui, petit à petit vont amener surprise et invraisemblance, en pratiquant la rupture de ton et de rythme. L'un des fondements du comique burlesque réside dans le rythme. Celui-ci résulte du timing dans le jeu de l’acteur (le bon geste au bon moment) et du montage. Les courts métrages sont souvent très rythmés voire frénétiques. Le corps comme ressort comique L’amour, la peur, la tristesse... les sentiments qui traversent le personnage muet se voient et se vivent dans son corps, son visage, ses yeux. Le corps de l’acteur muet invente sa propre grammaire. Tour à tour corps étrange qui échappe aux lois de la physique et de la logique ou corps acrobate en apesanteur, c’est aussi un corps malmené, fracassé, percuté, englouti, un corps en lutte avec un monde matériel qui lui résiste. Une mise en scène au millimètre Pour mettre en scène cette chorégraphie du chaos, le burlesque est une affaire de précision : mêlant l’imagination du poète à la performance athlétique de l’acrobate, la mise en scène est avant tout dictée par les lois mathématiques de la géométrie. Il s’agit (grâce entre autres aux valeurs de plan) de travailler le rapport du corps à l’espace pour dévoiler les difficultés du personnage à s’adapter au monde (La Maison démontable). L’humour de certaines séquences repose également sur un jeu d’oppositions grand/petit, gros/maigre, droite/gauche, lourdeur/légèreté (Charlot fait une cure). Le principe d’opposition traverse ces films : maniaque/désordonné (Rupture), dans/en dehors de la société (En pleine forme), en haut/en bas, avant/arrière, premier-plan/arrière-plan. Il participe à ce jeu d’inversion burlesque qui met le monde sens dessus dessous. RESSOURCES Un outil pour travailler à partir du genre burlesque : « Cinq Burlesques » collection « Cour(t)s de cinéma » SCEREN Dossier « le burlesque chez Chaplin et Keaton » http://www.cadrage.net/dossier/burlesque/burlesque.html Jeu de photogrammes sur le film « La Maison démontable » http://www.enfants-decinema.com/maternelle/Maternelle_et_cinema/Photogrammes_Le_Temps_quil_fait_files/La% 20Maison%20de%CC%81montable%20web.pdf Fiche enseignant Ciné 32 « Le Caméraman » sur Buster Keaton (du cirque au cinéma le parcours d’un acrobate) dans Archives fiches films. http://www.cine32.com/spip.php?article4602 V – A faire en classe 1ère activité : Reconnaître les 3 personnages Les attributs physiques et le caractère de chacun Chaplin Ses attributs : chapeau, moustaches, canne, redingote trop petite, pantalon et chaussures trop grandes, démarche. Caractère : alcoolique, gaffeur, provocateur, amoureux Trio du film : Le clochard (The Tramp) dandy : CC Le grand méchant Eric Campbell La jolie jeune fille : Edna Purviance Keaton Ses attributs : chapeau, salopette, le visage blanc, corps d’acrobate…). Surnom : L’homme qui ne rit jamais. Caractère : gentil maladroit qui s’entête. Le cascadeur « Buster ». Trio du film : le jeune marié : Buster La jeune mariée Le prétendant éconduit Etaix Ses attributs : L’homme « normal » des années 60 en camping ou citadin Caractère : rêveur, maladroit, vit des situations absurdes mais ne les surmonte pas. Pas de faire valoir en particulier 2ème activité : Caractéristiques du film muet • Image : NOIR et BLANC CARTONS de texte = intertitres précisant certains lieux, moments ou événements. • Son : MUSIQUE BRUITAGES > bruitages exagérés (Etaix « En pleine forme » « Rupture ») PAS de PAROLES (sauf pour les films d’Etaix) A propos de la bande son, rappeler que la séance de cinéma au temps du muet comportait un musicien qui jouait en direct, parfois un bonimenteur racontait le film. Question : une histoire sans paroles est-elle incompréhensible ? 3ème activité : la chasse au burlesque Répertoire des gags à repérer dans les films : Les poursuites (BK) Les esquives (CC) Les rencontres inattendues (CC,Etaix « En pleine forme ») Les impertinences (CC, Etaix « Heureux anniversaire ») Les répétitions (« Heureux anniversaire » : l’homme qui tourne en voiture) Les maladresses (« Rupture ») Les chutes (BK, CC) Les destructions (BK) Les effets de surprise (CC) L'inadéquation sociale (CC, Etaix) Les bagarres (CC) Le jeu avec les caractéristiques physiques (tirer la barbe ...) (CC) Les mimiques (CC, Etaix timbre)