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OFF-ROAD TEST ESSAI 100 Trail Adventure Dominique Clochard // photos : DC, CB et GS Mash 400R Adventure Touring lighT Un trail de 400 cm3 qui se targue de l’appellation Adventure avec une tête de fourche et une paire de valises en alu, le tout pour 5 490 euros. La proposition méritait que l'on s'y intéresse, bien qu'elle ne promette pas des performances ébouriffantes. Essai routier et TT à l'appui, elle se révèle sans réelles fausses notes. Trail Adventure 101 OFF-ROAD TEST ESSAI Machine simple et correctement équipée qui a le mérite de préférer le fonctionnel au tape-à-l'œil. P ar rapport au reste de la gamme Mash, filtre à air à vis quart de tour, guidon en alu à barre de renfort, des modèles néo-rétro dotés d’une bonne protège-mains, larges repose-pieds crantés, copieux guide- bouille qui fait leur succès en catégorie chaîne, porte-paquets avec poignées de maintien, arceaux 125, mais parfois maladroits dans certains de protection moteur et réservoir avec bossages de renfort détails stylistiques ou de finition, la 400R en plastique, la dotation n’a rien de cheap pour une moto ne fait en rien ringarde et paraît d’emblée premier prix. Touche ultime et gage d’image au long cours, plus moderne et homogène. Le gabarit comme la qualité perçue au premier abord sont flatteurs pour un “petit” trail chinois de 400 cm3 (397 exactement pour cette copie moteur de Honda XR 400, gage, a priori, de fiabilité). Le look, un peu austère dans le coloris gris, le seul disponible, emprunte à la fois à une Derbi 125 Terra Adventure pour le bec de canard avant et la tête de fourche et à une Yamaha XTZ 660 Ténéré pour la double sortie d’échappement sous la selle. Deux références plutôt sympa en l’occurrence. Le réservoir de 19 litres à bouchon à charnière achève cette impression de sérieux tandis que l’équipement, passé en détail, complète la bonne impression initiale : réglages de suspensions hydrauliques à l’avant comme à l’arrière, soufflets de fourche, sabot moteur (en plastique), boîtier de 102 102 Trail Adventure Un trail sino-français S i l’usine est en Chine, la marque Mash est une création de la Sima, installée près de Beaune. A propos de la 400R dérivée d’un modèle déjà existant (la Shineray Kougar), Frédéric Fourgeaud, le big boss, insiste sur « le travail de validation et de fiabilisation sans cesse établi en aller-retour avec [ses] interlocuteurs pour optimiser les produits. » Par rapport à la Shineray, la Mash 400R est ainsi dotée d’une alimentation par injection Siemens au lieu d’un carburateur. Sur le tableau de bord, compte-tours analogique et écran LCD font bon ménage. Ce dernier indique vitesse, kilométrage total et partiels, niveau de carburant et de charge. rauque sur le coup de gaz. Premiers tours de roues, la boîte à 5 rapports se montre douce et bien étagée et la maniabilité évidente, avec une ergonomie naturelle. On embraye rapidement sur les chemins et pistes des Alpes italiennes, notre terrain d’essai. Garde au sol et débattements suffisants alliés à la légèreté globale ainsi qu’une bonne position debout mettent en confiance, d’autant que le comportement de la fourche comme de l’amortisseur Bien qu'étroit entre les genoux, le réservoir contient 19 litres, de quoi parcourir 380 km. n’appellent aucun reproche sur les pierres roulantes ou les saignées et autres trous. Le moteur accepte de descendre sous 2 000 tr/mn sans jamais caler mais oblige les valises en alu de 35 litres chacune sont équipées de alors par ses cognements à relancer à l’embrayage et cornières en plastique et se démontent en un tour de main il ne montre une vraie rondeur que passé 3 500 tr/mn, par un jeu de roulettes crantées. Voilà pour le plumage, reste grondant alors (si, si !) dans une belle petite allonge jusqu’à à découvrir le ramage en action. 6 000 tr/mn. Lors des liaisons routières dans le sillage de machines MASH 400R ADVENTURE Disponible en gris uniquement Moteur grondant autrement plus grosses, on découvre les limites de ce petit Première surprise : mon 1,80 m suffit tout juste à enjamber monocylindre, avec ses 29 ch et 3 mkg de couple. Sur la selle, juchée à 880 mm. Petit 400, certes, mais pas si voies rapides, la vitesse de pointe plafonne à 125 km/h bas que ça ! Une fois assis, on découvre en revanche une avec vibrations à l’appui, et d’une courbe à l’autre dans les www.mash-motors.fr moto fine et légère comme prévu, avec 151 kg à sec, et ascensions de col, il faut vraiment tirer sur le moteur pour (fiche technique en p. 106-107) un poste de commandes sans histoires auquel manque maintenir un bon rythme. Passé 6 000 tr/mn, la plage de juste un warning au commodo gauche. Contact avec régime s’étend jusqu’à 8 000 tr/mn avant l’interruption du sécurité à l’embrayage et deuxième surprise : la sonorité rupteur mais n’apporte plus rien en termes d’agrément, d’échappement est carrément ronde et présente, voire de puissance et de couple. Enfin, poussé dans ses 5 490 € On embraye rapidement sur les chemins et pistes des Alpes italiennes, notre terrain d’essai. La légèreté et la position de conduite mettent en confiance Trail 103 Adventure 103 OFF-ROAD TEST ESSAI Comme notre homme, préférez le réseau secondaire avec miss Mash. Force est de reconnaître le mérite de la Sima de proposer ce modèle d’accès séduisant par sa légèreté, sa finesse et dont le comportement n’aura pas révélé de réelles fausses notes retranchements, le bloc chinois se montre par trop bruyant, haut en rappelant qu’on se trouvait ici dans un cadre passé la séduction initiale de la sonorité. Côté freinage, le exigeant de haute montagne et que la Mash 400R pourra simple disque avant pétale fait preuve d’un mordant correct davantage s’exprimer sur des routes départementales à défaut de puissance, tandis que l’arrière assure gentiment usuelles, tout en faisant bénéficier de sa finesse de sylphide sa partie avec une garde longue. Enfin, au fil des kilomètres, pour s’échapper à tout moment, même dans les chemins on aimerait pouvoir se reculer davantage sur la selle pour les plus piégeux, avec une consommation contenue à trouver une position moins droite. 5 l/100 km pour narguer les stations-service. Côté pratique, On relativisera tout de même le bilan mécanique cité plus le duo ne sera en revanche pas facilité par les limitations du moteur ainsi que par des repose-pied passager trop haut placés et dépourvus de revêtements caoutchouc. Enfin, la béquille trop droite sera à surveiller pour éviter de renverser la moto à l’arrêt (vécu !). Si l’on aurait aimé disposer d’un peu plus de puissance discrète pour accompagner l’agrément de la partie-cycle de la Mash 400R Adventure, ne perdons pas de vue que les modèles les plus proches susceptibles de satisfaire à ce vœu cubent au minimum 250 cm3 de plus, qu’ils sont plus lourds et se situent dans une gamme de prix nettement supérieure. Force est de reconnaître le mérite de la Sima de proposer ce modèle d’accès séduisant par sa légèreté, sa finesse et dont le comportement n’aura pas révélé de réelles Une machine qui incite à faire ses valises. Elle pourrait être à notre époque ce que fut la 250 MZ aux années 70 : la moto du jeune fauché qui a la bougeotte. 104 104 Trail Adventure fausses notes durant les trois jours de cet essai. Une histoire de grenouille qui veut se faire non pas plus grosse que le bœuf – malgré le joli coup des valises alu et l’appellation Adventure – mais une petite place honnête au soleil et ne demandant pas trop de pépettes. La version sans bagagerie ne vaut d’ailleurs que 4 999 euros.