Mathématiques et billard
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Mathématiques et billard
MATHÉMATIQUES ET BILLARD MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY Si vous donnez le pouvoir à des enfants, ne vous étonnez pas de vous retrouver sous la domination des appétits primaires, sous le despotisme de la consommation immédiate, la dictature de l’instant, la tyrannie d’un éternel présent ; maintenant que dire lorsqu’on donne le pouvoir - non plus aux enfants eux-mêmes - mais à leurs jouets ? Laboratoire de catastrophe générale. Maurice G. Dantec Avant propos À la lecture de ce texte, si vous décidez d’amener une classe dans une salle de billard, il faut vous attendre à un certain nombre de railleries et de sarcasmes de la part de votre entourage. Vos collègues d’abord, penseront que vous souhaitez passer du bon temps, et que se rendre une demi-journée dans une salle de billard est un bon moyen de s’attirer la sympathie des élèves et donc de se la couler douce. Les souvenirs des parties de billard au café du coin, remontant au lycée, referont surface et chacun ira de son petit commentaire sur les boissons que vous écluserez à la buvette pendant que vos élèves joueront. Votre hiérarchie ensuite, ne comprendra sûrement pas l’intérêt pédagogique d’une telle séance et hésitera à chambouler les emplois du temps et débloquer des moyens pour satisfaire ce qu’elle considérera comme une lubie. Il n’y aura pas de commentaire déplacé comme avec vos collègues, mais vous sentirez un regard soupçonneux peser sur vos épaules chaque fois que vous croiserez votre principal. Votre famille enfin, qui ne vous a jamais vu jouer au billard - d’ailleurs vous arrivez à peine à frapper correctement dans une bille - et se demandera ce que vous allez faire dans cette galère. Dans ces conditions, peu importe les arguments. Vous pourrez vous démener tant que vous voudrez pour essayer de convaincre que vous n’allez pas au billard pour vous amuser mais bien pour travailler, personne ne vous croira. Personne ne se rendra compte également que la 1 2 MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY gestion des élèves est plus difficile en terrain inconnu, que vous serez stressés à l’idée que certains provoquent des incidents et que vous passerez votre temps à courir de table en table pour tenter de faire progresser l’activité. Inutile de vous justifier, vous ne ferez que vous égarer dans les volutes d’une logorrhée de toujours plus alambiquée. Finalement, les seuls qui vous soutiendront dans ce projet, seront les élèves, persuadés qu’ils passeront une demi-journée à jouer au billard et seront à mille lieues de penser qu’ils feront des mathématiques. Pourtant, ce sont bien de mathématiques dont il s’agit, et même de mathématiques comme ils n’en ont a jamais vues et comme il n’en verront probablement jamais plus ailleurs. Alors, à la question, toutes ces railleries valent-elles la peine qu’on se démène pour réaliser cette séquence ? la réponse est définitivement oui, même si vous sortez épuisés d’une telle aventure. Le billard est un lieu sans égal pour redécouvrir la notion de droites, pour appréhender les angles, les tangentes, les sphères pour apprendre à conjecturer, à vérifier un résultat, ou au contraire, l’invalider. Pour toutes ces raisons, et bien d’autres encore, proposer une activité billard peut être fait dans toutes les classes du collège et contribuera sinon à réconcilier les élèves avec la géométrie, à se sentir mieux avec elle. MATHÉMATIQUES ET BILLARD 3 1. Rencontre avec un billard 1.1. Format du billard. Un billard est un rectangle dont la longueur est le double de la largeur 1. Il existe différentes tailles de billard, mais le format est reste le même. Cette constatation peut être faite avec les plus petits, on pourra alors proposer de retrouver les rectangles représentants des billards parmi une famille de rectangles (Voir Fiche 1 en annexe). 1.2. Les mouches. Si on regarde le bord du billard, on verra que des repères (appelés mouches) sont placés à intervalle régulier. Il y a 7 mouches sur la longueur et 3 sur la largeur. Demander de placer les mouches sur un billard vierge est un exercice qui posera problème à plus d’un élève et qui nous a plongé dans un état de grande perplexité. Certains commencent par mesurer la longueur qui sépare deux mouches (de 30 à 36 cm selon les modèles) sur le billard puis tentent de la reporter sur leur feuille. Évidemment, ils se rendent compte que cet écart est bien trop grand, mais souvent, bien que conscients de l’impossibilité de leur démarche, ils persistent dans cette voie ou abandonnent tout simplement. D’autres, ou les précédents après un long moment de réflexion, comptent le nombre de mouche sur un côté, par exemple 7, et divisent la longueur correspondante sur leur dessin par 7. Ils reportent alors le résultat trouvé sur leur feuille jusqu’à la dernière mouche qui sort du cadre du billard. L’étonnement qui en découle et les réactions qui suivent peuvent être qualifiés d’inquiétants. Aucun élève ne remet en cause sa méthode, et tous effectuent des aller-retours entre leur feuille et le billard pour recompter encore et encore le nombre de mouches, pour recommencer la division puis reporter plus précisément le résultat trouvé. Ce blocage peut durer toute la séance si le professeur n’intervient pas. 1 Nous parlons du rectangle délimité par le bord des bandes. 4 MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY Personne ne pense à compter le nombre d’intervalles, ou plus simplement, personne ne voit qu’une des mouches est au milieu de la longueur (ou de la largeur) puis que pour placer les autres, il suffit de partager à nouveau en deux et encore en deux. Ces observations nous laissent à penser que la dialectique objetreprésentation est une vraie difficulté. En classe, les élèves sont habitués à travailler sur des représentations d’objets (les ont-ils déjà vus ?). Cette première rencontre avec le billard oblige à une mise à distance de la représentation par rapport à l’objet. Il est clair que trop d’élèves n’ont pas compris que le dessin n’est pas l’objet. Ce problème du passage de l’objet à sa représentation, ou l’inverse, va nous poursuivre au fil des activités. Placer les mouches sur un billard vierge est un piège qui peut perturber fortement la séance. Si vous proposez ce problème, vous prenez le risque de passer le temps imparti dans la salle de billard à le résoudre, il est à ce moment préférable de le reprendre en classe et d’utiliser le billard pour des activités plus spécifiques à celui-ci. 1.3. Le but du jeu. Le billard français 2 se joue avec trois billes identiques au point de vu de la taille (62mm) et du poids. Deux des billes sont blanches l’autre est rouge. Pour différencier les deux billes blanches, l’une d’elle est marquée d’un point 3. Le jeu se joue à deux, chacun devant avec sa bille (une des deux blanches) toucher les deux autres. L’ordre dans lequel les deux autres billes sont touchées est sans importance, la bille du joueur peut également rebondir sur une ou plusieurs bandes avant le contact ou entre les contacts des deux autres billes. Si le joueur réussit, il marque un point et rejoue. S’il rate, en ne touchant qu’une des deux billes par exemple, c’est à l’autre joueur de réaliser le contrat à partir de la configuration laissée par son adversaire. La partie se termine quand un des joueurs a marqué 100, 200 voire 500 points selon les niveaux. Certains joueurs sont tellement forts qu’ils arrivent à remplir le contrat en une fois. Dans ce cas, l’adversaire a « un droit de réponse », mais doit à son tour faire le même nombre de points sans erreur. En cas d’égalité, on rejoue un nombre de points déterminés jusqu’à ce qu’on arrive à départager les joueurs. Il est clair qu’à ce niveau, le jeu se résume plus à une guerre des nerfs qu’à des exploits techniques. 2 Les activités proposées sont présentées avec un billard français, elles s’adaptent sans problème à n’importe quel type de billard. 3 Pour une meilleur différenciation, nous remplacerons une des deux billes blanches par une jaune. MATHÉMATIQUES ET BILLARD 5 2. Premiers pas avec un billard 2.1. Prise en main. Il ne faut pas perdre de vue que la séance dans la salle de billard est un cours de mathématiques, les élèves doivent donc respecter les règles imposées par le professeur et suivre les consignes des activités proposées. Il se peut qu’une personne du club que vous occuperez donne gentiment des conseils de jeux, il faut alors vous montrer ferme (tout en restant poli) et faire comprendre que le but n’est pas d’apprendre à jouer au billard mais bien de faire des mathématiques. On commence par une prise en main du matériel, en donnant les consignes élémentaires pour que chacun puisse jouer : position du corps, tenue de la queue, mouvement pour propulser la bille. Afin de faciliter cette étape, on imposera et ce pendant toute la séance, que la bille jouée soit près d’un bord afin d’éviter que les élèves se couchent trop sur le billard (ce qui en soit n’est pas très grave) et soient moins précis dans leurs gestes 4. La queue doit rester horizontale, elle est tenue d’une main comme un cartable. On pose l’extrémité de la queue sur le bord du billard et la main restée libre vient se poser sur cette extrémité, la queue passant entre l’index et le majeur. La bille est frappée par le procédé 5 audessus du centre, sur le grand diamètre vertical (sinon, la bille recevra de l’effet soit à gauche, soit à droite). On découvre ainsi le « roulement naturel » (rotation de la bille le long d’un grand cercle vertical, vers l’avant) ; du fait des frottements dus au drap, une bille qui ne rencontre aucun obstacle finira toujours par rouler naturellement, quel que soit l’effet donné initialement. Il arrive souvent qu’un ou deux élèves vous contredisent car ils ont déjà joué et « savent » comment tenir une queue de billard ou ont déjà frappé des billes situées au centre du billard. Nous vous invitons à vous référer au début de cette section pour savoir qu’elle attitude adopter avec ces graines de champions. Cette prise en main dure environ 15 minutes, chaque élève est invité à atteindre un point donné (matérialisé par une autre bille, ou une quille) avec sa bille. En fait, les élèves ont déjà commencé à faire des mathématiques et cette prise en main est l’occasion de redécouvrir les notions de segment et de droite. En effet, pour que la bille jouée choque la bille visée il faut qu’elle parcourt le segment défini par les deux billes. 4 Il ne faut cependant pas craindre de craquer le tapis, passer sous celui-ci avec la queue de billard fait partie des légendes urbaines. 5 Le procédé est une rondelle de cuir collée au bout de la queue de billard, pour éviter le dérapage au moment où la bille est frappée. 6 MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY Ainsi, pour réussir le coup, la queue de billard doit être placée dans le prolongement de ce segment, c’est à dire sur la droite définie par les deux billes. Redécouvrir ces notions peut paraı̂tre anodin, mais c’est sûrement la première fois qu’elles sont vues de cette façon. Ici on appréhende la droite avec son corps et il est légitime de se demander si cette droite est la même que celle qu’on représente sur une feuille. Il est également intéressant de remarquer que les élèves faibles en géométrie sont les mêmes qui ont de la difficulté à se positionner pour viser le point choisi (indépendamment des difficultés liées à la manipulation de la queue). Enfin, il est amusant de constater que la définition d’une droite par le billard se rapproche de celle donnée dans Les Éléments : Une ligne droite est celle qui est placée de manière égale par rapports aux points qui sont sur elle 6. Ici, la droite est définie comme cet objet globalement invariant par translation, translation que l’on observe avec la queue puis la bille ; et quand on voit cette définition opérer, on est en droit de se demander si Euclide n’était pas un joueur de billard. 2.2. La loi du rebond. Après cette prise en main, les élèves sont répartis par groupes de 4 à 8, selon le nombre de billards et on propose un premier exercice d’observation : la bille se déplace en ligne droite jusqu’à ce qu’elle rencontre un obstacle, il s’agit alors de dessiner la trajectoire d’une bille posée à un endroit précis (imposé ou non) et frappée dans une direction précise (Voir Fiche 2 en annexe). La notion de repérage fonctionne à plein, et passer de la réalité au dessin, ou inversement du dessin à la réalité peut être une source de difficultés, les mouches s’avèrent, dans ce cas, utiles. Pour effectuer les dessins demandés, Le problème de la modélisation se pose, même si les élèves n’en sont pas conscients. Ici, les billes peuvent être assimilées à des points et on pourra négliger certains effets dus aux frottements (hormis le fait que la bille finira par s’arrêter) ainsi que la contraction de la bande lors du choc. On pourra, a contrario, faire varier d’autres paramètres comme la force de frappe et voir que cela n’influe pas sur la trajectoire 7 de la bille, mais seulement sur la distance qu’elle parcourt. 6 Euclide, Les Éléments. Traduction et commentaires de Bernard Vitrac, édition PUF, 1990 7 Il faut être prudent avec cette affirmation, car en général lorsqu’on tape fort, on se montre moins précis et on donne de l’effet à la bille (en tapant à droite ou à gauche du centre) ce qui évidemment change la trajectoire dès le premier rebond. MATHÉMATIQUES ET BILLARD 7 Le but de cet exercice est d’amorcer une première réflexion sur la loi du rebond et permet d’amener le deuxième exercice qui consiste à prévoir la trajectoire de la bille après le rebond (Fiche 3 en annexe). En dépit du premier exercice, il n’est pas rare de rencontrer un certain nombre d’idées reçues ou de théories farfelues en ce qui concerne cette loi 8. La plus répandue d’entre elles (que l’on retrouve à chaque séance) est certainement la loi du rebond perpendiculaire : la trajectoire après le rebond est perpendiculaire à la trajectoire avant ce rebond. Cette loi est évidemment fausse, il suffit pour s’en convaincre de frapper une bille sur une trajectoire perpendiculaire à une bande et constater qu’elle ne suit pas, mais alors pas du tout la bande après le rebond. Mais on pense rarement cet exemple, et on privilégie lors des essais, des coups dont la trajectoire d’incidence est proche de 45˚, ce qui donne, dans ce cas, un rebond à 90˚. Invalider ce résultat est un travail très intéressant à mener sous forme de débat. Une autre théorie que l’on retrouve assez souvent pourrait s’appeler la théorie de mouches. 8 Ces « théories » ont été observées aussi bien chez les enfants que chez les adultes que nous avons rencontré lors de différents stages. 8 MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY Certainement traumatisés par leur placement, certains pensent que les mouches sont utiles pour prévoir la trajectoire de la bille après le rebond. Après tout, ils ne se sûrement pas fatigués pour rien. . . Malheureusement pour eux, les idées avancées se révèlent presque toutes fausses. Sur la figure ci-dessus, on a représenté une des théories qui consiste à compter le nombre de mouches qu’il y a entre la bille et le point visé. Sur le tracé noir, on compte deux mouches, donc la bille ira 2 mouches plus loin. Dans ce cas, le raisonnement est correct. Il ne l’est plus avec le tracé rouge, pour lequel on compte cinq mouches que l’on reporte en faisant le tour du billard (la mouche 7 est parfois oubliée) pour arriver sur la mouche 10. Une méthode correcte, et que l’on a pu observer, serait de continuer à compter les mouches en dehors du billard, en imaginant par exemple que l’on ajoute un billard à la suite de celui sur lequel on joue. . . pardon, sur lequel on fait des maths. Les énoncés possibles de la loi du rebond (la vraie) sont difficiles à formaliser avec les élèves. Deux propositions reviennent souvent : (1) L’angle de la trajectoire avec la bande avant le rebond est égal à l’angle de la trajectoire avec la bande après le rebond. (2) La trajectoire après le rebond est symétrique à la trajectoire avant le rebond par rapport à la perpendiculaire passant par le MATHÉMATIQUES ET BILLARD 9 point de contact avec la bande. Ce qui revient à dire, en langage b est égal à l’angle de réflexion expert que l’angle d’incidence (I) b (R). En sixième, ou même avant, il n’est pas étonnant que ces propriétés soient difficiles à formaliser étant donné le peu de connaissance à disposition sur les angles. Pour la deuxième définition, le mot perpendiculaire a de la difficulté à sortir, les élèves lui préfèrent souvent l’expression « tout droit », ne comprenant pas le manque de précision de cette proposition. La plupart du temps, on entend des phrases du type :« ce qu’il y a par là, ça doit être la même chose de l’autre côté ». Le problème qui se pose ensuite est de construire l’angle de réflexion en connaissant l’angle d’incidence 9. Sur le billard, l’utilisation de gabarits permet la manipulation des angles sans avoir recours au rapporteur 10, ces gabarits peuvent être utilisés ensuite sur le dessin montrant ainsi que la taille des côtés ne change pas l’angle qu’ils définissent. On peut enfin proposer de construire ces reports d’angle avec un compas. La fiche 4 (en annexe) permet de contrôler la compréhension de ce qui a été fait. L’intérêt de cette activité réside en les aller-retours entre le billard et le dessin, entre la manipulation et la formalisation, ce qui permet d’introduire la notion d’angle en lui donnant du sens. 9Si on privilégie la première proposition, c’est le même problème en passant aux complémentaires. 10L’utilisation d’un rapporteur est ici prématurée, il est préférable, conformément aux programmes de sixième d’introduire les angles avant leurs mesures. 10 MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY 3. La bandaison papa, ça ne se commande pas11 Les activités présentées ci-dessous sont prévues à partir de la quatrième et nécessitent la connaissance de la loi du rebond. 3.1. Le point bande avant. Cet exercice est directement inspiré du jeu. Les joueurs sont confrontés au problème suivant : les deux billes à toucher sont l’une à côté de l’autre, mais la bille jouée ne peut pas les frapper directement, comme illustré sur la figure ci-dessous : Si la bille blanche choque directement la jaune, celle-ci fera rouler la rouge et le contact blanche-rouge aura peu de chance de se produire, à moins d’un heureux hasard. Mais, si le but est de remporter un match, il vaut mieux laisser le moins de place possible au hasard ; l’idée est donc de viser un point de la bande de façon à ce qu’après le rebond, la bille blanche se dirige vers les deux autres billes selon une trajectoire plus favorable. il faut donc 11G.Brassens, Fernande,1972 MATHÉMATIQUES ET BILLARD 11 être capable de situer ce point (Fiche 5 en annexe). Ici encore, les théories fausses foisonnent. L’une d’elles vient du fait que la plupart des essais se font dans un cas particulier : les billes sont placées sur une droite parallèle à une bande. Le point de visé se situe alors au milieu des projetés orthogonaux des billes sur la bande. Pour invalider cette assertion, on propose un cas plus général puis on demande pourquoi la méthode fonctionne dans un cas et pas dans l’autre, enfin on va plus loin en demandant à quelle(s) condition(s) la méthode est-elle efficace ? Le travail de l’élève n’est pas gâché pour autant, le fait qu’il ait était actif dans sa démarche de recherche et qu’il ait réinvesti un certain nombre de connaissance (comme les médiatrices par exemple) est déjà un grand pas dans le processus de la démarche scientifique, et finalement il importe peu qu’une solution complète soit élaborée. Lui soumettre ce contre-exemple permet de montrer que la réponse proposée n’est que partielle et lance en même temps de nouvelles pistes à explorer. Pour les plus réfractaires affirmant contre vents et marées que la méthode est correcte, et que si le point n’est pas fait, c’est de la faute à Voltaire, on peut proposer un cas extrême : celui où les billes sont proches de bandes opposées. 12 MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY La théorie vole en éclat, et aux sceptiques, s’il en reste (certainement des mauvais joueurs), qui affirment qu’un point pareil se joue directement, on pourra expliquer qu’une conjecture doit pouvoir se vérifier dans n’importe quel cas et que ces cas extrêmes sont d’excellents moyens, trop souvent oubliés, de voir si on se trompe ou pas. Ce problème est en fait un exercice classique de quatrième que l’on peut trouver sous la forme suivante : Un jardinier veut arroser ses salades, mais doit d’abord puiser de l’eau dans la rivière voisine. Où doit-il se servir pour que son trajet soit minimum ? Il s’agit bien du même problème car une bille en état de roulement naturel réalise toujours le trajet minimum pour se rendre d’un point à un autre, y compris lorsqu’elle rebondit. Dès lors, la résolution est aisée : le plus court chemin entre deux points étant la ligne droite, on symétrise le point à atteindre par rapport à la bande, puis on trace la droite passant par la bille visée et le symétrique, elle coupe la bande au point cherché. Les propriétés de conservation de la symétrie justifient qu’en ce point l’angle d’incidence est égal à l’angle de réflexion. Pour les plus têtus, voulant absolument une solution avec des projetés orthogonaux, nous proposons la méthode de Willy Hopp, un ancien champion du monde, décrite dans son livre sur le billard. MATHÉMATIQUES ET BILLARD 13 Pour trouver le point à viser en bande avant, tracer les perpendiculaires à la bande passant par A et par B. Elles coupent la bande en A’ et en B’. Les droites (AB 0 ) et (A0 B) se coupent en I. La perpendiculaire abaissée de I sur la bande donne le point cherché T. Les droites (AA0 ) et (BB 0 ) sont parallèles, d’après le théorème de Thalès, on a : IA0 AA0 IA = = IB 0 IB BB 0 Soit B 00 le symétrique de B par rapport à la bande. (AB 00 ) coupe (A0 B 0 ) en T. On utilise à nouveau le théorème de Thalès : T A0 AA0 TA = = T B 00 T B0 B 0 B 00 Puisque B 0 B 00 = BB 0 , on en déduit que les six rapports sont égaux, 0 A0 et notamment IA = TT B 0. IB D’après la réciproque du théorème de Thalès, les droites (IT ) et (BB 0 ) sont parallèles, et donc, (IT ) et (A0 B 0 ) sont perpendiculaires. Le point T est bien le projeté orthogonal de I sur la bande, et, d’après les constructions de B 00 et de T, c’est bien le point du plus court trajet demandé. 3.2. Deux bandes avant. C’est le même problème que précédemment, sauf qu’il est nécessaire de faire deux bandes avant de toucher les deux billes (fiche 6 en annexe). 14 MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY Dans l’exemple ci-dessus, le point direct est très difficile, car il faut frôler la bille rouge et espérer que la bille blanche ne soit pas trop déviée de la trajectoire pour toucher la jaune. Tenter un point bande avant est également difficile, quelque soit la bande, à cause de la position des deux billes : on risque de n’en toucher qu’une et faire partir la seconde. Le plus raisonnable ici est de toucher deux bandes de façon à ce que la bille blanche arrive sur les deux autres selon une trajectoire plus favorable. Évidemment, la méthode précédente se généralise et on trouve le point à atteindre en effectuant deux symétries par rapport aux bandes. Malheureusement, dans la pratique, cette méthode n’est pas efficace, n’oublions pas que le joueur est seul et qui lui est interdit de marquer MATHÉMATIQUES ET BILLARD 15 des repères. Nous en proposons donc une deuxième, équivalente, mais plus facile à mettre en œuvre dans le jeu. Elle consiste à prendre le milieu M de la distance entre la bille jouée et le point à atteindre, la direction cherchée est alors la droite (OM ), O étant le coin du billard. Justifions d’abord que les droites (AI) et (BJ) sont parallèles (A et B représentent les points de départ et d’arrivée de la bille jouée, I et J sont les points de contacts avec les bandes). A’ et B’ sont les symétriques respectifs de A et B par rapport aux droites (OI) et (OJ), où O est le coin du billard, et J’ le point d’intersection des droites (OJ) et (AI). Les droites (AA0 ) et (JJ 0 ) sont parallèles, les angles alternes-internes 0 AI et IJ 0 J sont donc égaux. [ [ A 0 A sont égaux. Ainsi, les angles [0 et IA [ Par symétrie, les angles IAA 0 I et J 0 JI sont égaux à JJ 0 I. [ [ [ alternes-internes AA 0 JE (E est le milieu de [BB 0 ]) sont égaux [0 et B \ Enfin, Les angles IJJ 0 JE et EJB \ [ sont égaux car car opposés par le sommet, et les angles B symétriques. 0 J et BJE [ [ sont égaux, Il en résulte que les angles correspondants AJ les droites (AI) et (BJ) sont donc parallèles. Notons à présent K le milieu de [OM ], et montrons que les points O, K et M sont alignés. ABJI est un trapèze, les droites (KM ) et (IA) sont donc parallèles. Dans le triangle rectangle OIJ, K est le milieu de l’hypoténuse, Le [ = triangle OKI est donc isocèle de sommet principal K. Or, KOI 0 0 [ = DIA, [ où D est le milieu de [AA ]. Il en résulte que les angles DIA 16 MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY [ et KOI [ sont égaux, les droites (OK) et (IA) sont correspondants AID donc parallèles. Par suite, (OK) et (KM ) sont parallèles, car toutes deux parallèles à (AI), il s’en suit que les points O, K et M sont alignés. La direction (OM ) est donc celle cherchée. MATHÉMATIQUES ET BILLARD 17 4. Boules et billes 4.1. La fin du modèle ponctuel. Nous avons remarqué, avec le point bande avant, que nous avions tendance à laissé de côté les cas extrêmes, et nous en avons (volontairement) laissé un de côté : celui des trajectoires rasantes 12. Le point semble à priori facile au vu de nos connaissances, mais il est impossible si on applique la méthode donnée précédemment et ce à cause de l’épaisseur des billes. Dans ce cas, le point visé et l’endroit où la bille touche la bande sont totalement différents et invalident la modélisation ponctuelle que nous avions fait pour ce problème (Fiche 7 en annexe). Ce qui était négligeable pour les incidences fortes, ne l’est plus pour les incidences faibles. Avant de résoudre notre problème, observons le billard de plus près. On y verra près des bandes (à 31 mm exactement, c’est à dire la moitié du diamètre d’une bille), une ligne d’usure. Les centres des billes ne peuvent pas s’aventurer au delà de cette ligne et ils ne pourront donc jamais atteindre le point visé. Ainsi, pour réaliser le point bande avant en incidence rasante, il faut prendre le symétrique des billes par rapport à la ligne d’usure. 12Cette bande. situation est suggérée dans la fiche 5, même si on peut choisir l’autre 18 MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY Le modèle ponctuel à vécu, vive le modèle ponctuel ! Les billes ne sont pas de vulgaires points, mais bel et bien des boules dont le diamètre ne peut être négligé plus longtemps. Et même si cela complique le jeu, en nous forçant, par exemple, à prendre nos symétriques par rapport à cette satanée ligne d’usure alors que c’était si simple par rapport à la bande 13, ça le pimente et le rend plus passionnant. 4.2. Des billes choquées. Jusqu’à présent, nous nous sommes intéressés à la trajectoire de la bille uniquement lorsqu’elle rencontrait une bande, nous allons maintenant voir ce qui se passe lors du contact entre deux billes et nous allons commencer par le choc « en plein ». Comme son nom l’indique le choc « en plein » consiste à frapper la bille en visant son centre (Fiche 8 en annexe). Lors de ce coup, les billes A (la bille jouée) et B (la bille choquée) ne sortent pas de la droite définie par leur centre. La bille B se déplace selon la trajectoire définie par le joueur, ce qui peut changer ce sont les mouvements de la bille A selon les façons dont on la joue. Jusqu’à présent nous avions frappé la bille de façon à ce qu’elle se déplace naturellement (légèrement au dessus du centre). Dans ce cas et dans les cas ou on frappe la bille sur sa partie haute, les deux billes iront dans le même sens après le choc, c’est à dire que la bille A suivra la bille B, sans pour autant se dévier de la droite. 13bien que ce soit mathématiquement identique, prendre le symétrique par rapport à la ligne d’usure plutôt que par rapport à la bande, est quelque peu perturbant dans la pratique MATHÉMATIQUES ET BILLARD 19 Si on frappe la bille A « plein centre », celle-ci se déplacera en état de glissement 14 (sans rouler) et donnera la totalité de son énergie à la bille B. Au moment du choc, la bille A stoppera donc net alors que la bille B suivra la trajectoire avec la vitesse de la bille A au moment du choc. C’est ce qu’on appelle dans le monde de la pétanque, « un carreau 15 ». Enfin, si on frappe la bille A dans sa partie basse, celle-ci aura un mouvement de rotation inverse par rapport au mouvement naturel, et reviendra donc en arrière après le choc. C’est l’effet « rétro ». 14À cause des frottements, l’état de glissement ne peut être obtenu que sur des distances courtes. 15Il est possible qu’à la lecture de ces lignes, nos amis pastagophiles se mettent à créer des activités mathématiques et pétanque. Nous, les bièrologues, sommes obligés de travailler dans des lieux abrités à cause des conditions climatiques de notre plat pays. 20 MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY Après ces observations, on peut proposer le jeu de la fiche 9 pour s’entraı̂ner à la visée « en plein ». La deuxième visée particulière à laquelle nous allons nous intéresser est en quelque sorte l’inverse de la visée « en plein », et s’appelle la visée « finesse ». Elle consiste à viser la bille B tout en voulant la rater, le but étant que les billes A et B soient de part et d’autre de direction au point de contact. Ainsi, La bille B ne bouge pas et la bille A poursuit son chemin sans être déviée. Rater une bille est très facile, mais la jouer « finesse » est très difficile car dans la pratique, on a toujours tendance à la frapper plus que nécessaire (la peur de rater sans doute). L’intérêt dans la visée « en finesse » réside dans la configuration géométrique de la situation et de l’exercice qui en découle, c’est à dire trouver la trajectoire de la bille jouée puis dessiner les billes au moment du contact (Fiche 10 en annexe). Nous proposons deux solutions pour cette construction : on remarque, pour la première, que les billes A et B sont symétriques par rapport au milieu de celles-ci, soit I ce milieu. La direction cherchée est tangente aux deux billes, et pour des raisons de symétries, cette tangente passe par I. Il reste donc à construire le cercle de diamètre [AI], il recoupe le cercle définissant la bille A en deux points M et N. (M I) et (N I) sont les deux directions possibles pour une visée « finesse ». La droite (M I) coupe la bille B en C (le point de contact), le centre de la bille A au moment du contact est défini par la droite (BC) et la parallèle à la droite (M I) passant par A. MATHÉMATIQUES ET BILLARD 21 Pour la seconde solution, on trace le cercle de centre A de rayon double de celui d’une bille. Puis on trace les tangentes à ce cercle passant par A, ce sont les deux directions possibles. Tracer la bille au moment du choc est ensuite enfantin. Bien sûr, il est possible de frapper les billes dans n’importe qu’elle position comprise entre la visée « en plein » et la visée « finesse ». Les billes sont alors déviées de la trajectoire initiale, nous allons étudier comment, en commençant par la trajectoire de la bille B. 4.3. Où va la bille choquée ? Une des difficultés de cette activité vient de l’observation même des résultats sur le billard, les billes étant toujours en mouvement. Aussi, pour contourner cette obstacle, on commence par placer une deuxième bille (la rouge sur l’illustration cidessous) à côté de la bille B. C’est cette bille qu’on frappera. 22 MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY La bille rouge symbolise la bille A au moment du contact, l’avantage est qu’on peut la frapper n’importe où, la trajectoire de la bille B n’en sera pas modifiée, tout se passant comme si on avait frappé directement la bille B selon la trajectoire « en plein » sur la rouge. On demande aux élèves de dessiner ces trajectoires dans plusieurs situations (Fiche 11 en annexe) puis d’émettre des conjectures. Cette activité est une nouvelle occasion pour construire des cercles tangents. Le résultat attendu arrive assez facilement : La bille B suit la trajectoire déterminé par les centres des billes A et B au moment du choc. La fiche 12 permet de façon ludique de vérifier si cette règle est assimilée. La trajectoire de la bille blanche est plus difficile à prévoir et dépend, on l’a vu avec la visée « en plein », de la façon dont elle est frappée. MATHÉMATIQUES ET BILLARD 23 Il existe cependant une visée particulière que les joueurs affectionnent, c’est la visée « demi-bille ». 4.4. La visée demi-bille. Comme son nom l’indique, la visée « demibille » consiste suivre la direction tangente à la bille que l’on souhaite atteindre. Ainsi, si on regarde le déplacement en étant situé sur la droite de visée, notre bille cachera exactement la moitié de la deuxième : Nous distinguerons trois cas, en fonction de la façon on frappe la bille jouée. Le travail commun à ces trois cas est de construire la trajectoire de visée, puis de dessiner la bille jouée au moment du choc et enfin les billes dans une position après le choc (fiches 13,14 et 15 en annexe). Bien sûr une partie de ce travail a déjà été vu dans la partie précédente : la bille B suit la trajectoire des centres au moment du contact, c’est l’occasion de vérifier que cette trajectoire ne dépend pas de l’effet mis sur la bille A. Il reste à déterminer la trajectoire de la bille. Si la bille A est en état de glissement, les lois de conservation d’énergie assure que la bille A suit une trajectoire perpendiculaire à la droite des centres au moment du choc. 24 MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY Dans ce cas, il est facile de trouver l’angle de déviation de la bille A par rapport à la trajectoire initiale : le triangle CBT est rectangle en T, et le côté [BT ] est égale au double de l’hypoténuse [CT ]. Par suite, [ est égal à 1 , et donc BCT [ = 30˚. le sinus de l’angle BCT 2 Nous en déduisons que la déviation de la bille A par rapport à la trajectoire initiale est de 60˚. Si la bille A est en état de roulement,les lois de la physique nous donne également sa réaction au moment du choc 16. La bille commence par suivre une trajectoire parabolique avant, du fait des frottements, de retrouver une trajectoire rectiligne. La déviation est alors d’environ 45˚ (un peu moins). Enfin, si on joue un effet rétro sur la bille A, elle commence par également suivre une trajectoire parabolique avant de retrouver la trajectoire rectiligne. Dans ce cas, la déviation est d’environ 90˚17. 16Nous vous invitons à vous référer au livre de G.Coriolis, Théorie mathématique des effets du jeu de billard, Carilian-Goeury, 1835 pour plus detail sur ces lois qui relèvent de la mécanique des corps. Vous pouvez également consulter le livre Billard, théorie des jeux de Régis Petit qui se veut une simplification du précédent. 17Le logiciel de simulation (BillInter170101) utilisé a tendance à exagérer la trajectoire en effet rétro. Dans la pratique, cet effet ne peut être obtenu que sur de petites distances, et lors de ce coup, il faut frapper la bille suffisamment fort MATHÉMATIQUES ET BILLARD 25 Pour ces deux dernières expériences, on se contente d’observations et peut être de constructions. C’est sans doute une des premières fois que les élèves de collège seront confrontés à une parabole et bien qu’habitués à des spectacles beaucoup impressionnants, leur étonnement sera perceptible. 26 MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY 5. Le Billard, une terre de découverte Nous espérons avoir démontré, au fil de ces lignes, que le billard est un formidable terrain pour faire de la géométrie. Un terrain riche en découverte, pour les notion qu’on y aborde et pour l’apprentissage du raisonnement, mais un terrain sans concession, où l’expérience invalide impitoyablement les propositions fausses et même un terrain sournois, car parfois l’expérience invalide également des théories exactes, forçant ainsi à une vigilance de tous les instants sur les domaines de validité de ces théories et sur leurs conditions initiales. Nous sommes loin d’avoir épuisés les possibilités du billard, et il reste une multitude de pistes à explorer. Le travail sur les paraboles peut certainement s’aborder de façon plus poussée au lycée, et quand on voit les trajectoires que sortent les joueurs de billard artistique, on se dit que tout reste à faire. Finalement mathématiques et billard sont intimement liés, à tel point qu’on ne sait plus qui est au service de l’autre : le billard pour la géométrie ou la géométrie pour le billard ? car force est de constater que le billard est un lieu où les intérêts des joueurs et des mathématiciens convergent. MATHÉMATIQUES ET BILLARD Fiche 1 : Les rectangles ci-dessous représentent-ils des billards ? 27 28 MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY Fiche 2 : Voici des billards avec une bille et des quilles. Positionner les objets sur le billard à leur place exacte. Viser une des quilles et dessiner la trajectoire obtenue sur le dessin avec le plus de précision possible. MATHÉMATIQUES ET BILLARD 29 Fiche 3 : Sur le billard, placer la bille près d’une bande, placer une quille qui sera le point visé. Représenter la situation sur le dessin. Sur le dessin, prévoir la trajectoire ; contrôler en jouant. 30 MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY Fiche 4 : On a dessiné des trajectoires de billes (suivre les flèches). Sont-elles correctes ? Expliquer. MATHÉMATIQUES ET BILLARD 31 Fiche 5 : Pour chacune des situations proposées, trouver le point qu’il faut viser sur la bande pour faire la point. 32 MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY Fiche 6 : Exercice 1 : Où doit-on viser pour faire le point en touchant deux bandes avant ? Exercice 2 : La bille est en A, elle arrive en B après avoir touché les bandes en I et J. (1) Démontrer que les droites (AI) et (BJ) sont parallèles. (2) M et K sont les milieux respectifs des segments [AB] et [IJ]. (a) Démontrer que les droites (M K) et (AI) sont parallèles. (b) Démontrer que les droites (OK) et (AI) sont parallèles. (c) En déduire que les points O, K et M sont alignés. MATHÉMATIQUES ET BILLARD 33 Fiche 7 Pour chacune des situations ci-dessous, représenter la bille 18 au moment où elle touche la bande et dans une position après le rebond. 18La dimension des billes a été volontairement exagérée pour cet exercice. 34 MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY Fiche 8 Exercice 1 : La bille A rencontre la bille B « en plein ». Observer et dessiner les billes au moment du contact, puis les directions des deux billes après le choc. Roulement naturel : Glissement : Rétro : MATHÉMATIQUES ET BILLARD 35 Fiche 9 Placez la bille blanche près de la bande à l’endroit de votre choix. La bille jaune doit abattre la quille. Expliquer ce qu’il faut faire pour y arriver à coup (presque) sûr. 36 MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY Fiche 10 La bille A rencontre « en finesse » la bille B. Trouver la trajectoire de la bille, puis la dessiner au moment du contact. MATHÉMATIQUES ET BILLARD 37 Fiche 11 Exercice 1 : La bille A touche la bille rouge, collée à la jaune. Où va la jaune ? Exercice 2 : (1) Placer une troisième bille contre la bille jaune. Compléter le dessin en expliquant la construction. (2) Dessiner la trajectoire de la bille jaune après le choc. Comment peut-on prévoir le résultat. Expliquer. 38 MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY Fiche 12 La bille blanche choque la bille jaune. Si la bille jaune passe entre les deux quilles bleues : 1 point. Si La bille jaune abat la quille rouge : 5 points. MATHÉMATIQUES ET BILLARD 39 Fiche 13 On a visé la bille jaune « demi-bille », la bille blanche est en état de glissement. (1) Construire la trajectoire puis dessiner la bille blanche au moment du choc. (2) La bille blanche suit une direction perpendiculaire à la droite des centres, dessiner une position de chaque bille après le choc. (3) Démontrer que l’angle déviation de la bille blanche est de 60˚. 40 MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY Fiche 14 On a visé la bille jaune « demi-bille », la bille blanche est en état de roulement. (1) Construire la trajectoire puis dessiner la bille blanche au moment du choc. (2) Dessiner la trajectoire de la bille blanche après le choc. (3) dessiner une position de chaque bille après le choc. MATHÉMATIQUES ET BILLARD 41 Fiche 15 On a visé la bille jaune « demi-bille », la bille blanche a été frappée « rétro ». (1) Construire la trajectoire puis dessiner la bille blanche au moment du choc. (2) Dessiner la trajectoire de la bille blanche après le choc. (3) dessiner une position de chaque bille après le choc. 42 MARC PICOT, LUC PICOT, DAVID BOUTRY Références 1. Euclide, Les Éléments. Traduction et commentaires de Bernard Vitrac, édition PUF,1990 2. G.Coriolis, Théorie mathématique des effets du jeu de billard, Carilian-Goeury, 1835 3. R.Petit, Billard, théorie des jeux, Chiron, 2004 4. M.Massé, Cahier péagogique d’accueil et d’initiation à l’usage des animateurs de clubs, FFB, 1996