1. GÉNÉRALITÉS Définition Le carrelage est un
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1. GÉNÉRALITÉS Définition Le carrelage est un
Carrelage 1. GÉNÉRALITÉS Définition Le carrelage est un revêtement de sol ou de murs formé de carreaux de céramique juxtaposés et collés ou scellés. Il est couramment utilisé pour la finition et la décoration des sols et des murs pour les habitations et autres locaux, aussi bien à l'intérieur qu'en extérieur. On utilise le terme générique de ‘céramique’ pour désigner les matériaux de construction fabriqués et cuits à partir de matières premières naturelles. 1.1. Composition Matières premières utilisées pour la fabrication d'un carreau céramique. Argile ou terre : mélange plastique et apte à prendre la forme désirée Quartz : se solidifie et constitue en quelque sorte la charpente du carreau Feldspath : se vitrifie sous l'influence de la chaleur et donne la résistance et le liant Kaolin : adjuvant donnant plus de qualité au support et à la réception des émaux fins. Utilisé dans le cas de grès cérame (émaillé ou non), mais n’est pas utilisé pour le grès émaillé. Email 1.2. Fabrication Dans le cas d’un grès émaillé par exemple, les matières premières sont mélangées et broyées de manière à former une pâte fine et homogène appelée barbotine. Cette barbotine est ensuite séchée via un atomiseur qui permet d'en extraire l'eau pour n'en retenir que la poudre. Cette poudre est ensuite injectée dans un moule de la taille et de la forme du carrelage recherché, puis est enfin pressée. Après pressage, le carreau est nettoyé puis soumis à plusieurs étapes de séchage pour faire tomber son taux d'humidité de 5-6% à environ 0.5%. On appelle communément ce produit un « biscuit », il sera ensuite émaillé. Afin de lui donner l'aspect recherché, il existe trois types d’émaillage : l’émaillage à sec, l’émaillage humide. On y applique un motif : 1. La méthode traditionnelle est le « roller », de surcroit économique. L’inconvénient du roller est que le motif est rigoureusement identique d’un carreau à l’autre, ce qui peut être lassant. 2. Une 2ème méthode est le « screen » (sérigraphie). La aussi cela peut être lassant, dans ce 1/7 Carrelage cas on peut couper le carreau en 4 afin d’avoir une variété de 4 motifs différents. Par ailleurs, un inconvénient de la sérigraphie est que, si on regarde de près, on aperçoit les pixels. 3. Une dernière méthode, plus moderne, est le laser, qui permet d’obtenir différents motifs de façon instantanée. Cette méthode nécessite certes un investissement, mais permet de faire plusieurs motifs avec une seule ligne de fabrication. Le carrelage subit une dernière étape de cuisson au four avant d'être conditionné pour la vente. 2. TYPES Le carrelage regroupe plusieurs familles : 2.1. Terre cuite Le carreau de terre cuite est un produit entièrement constitué d’argile, cuite en général en dessous de 1000 degrés. Il est étiré ou pressé, fabriqué mécaniquement ou fait à la main. Il se pose au sol ou au mur à l’intérieur d’une habitation. Il se patine avec le temps. Le carreau de terre cuite est en général sensible au gel. Le carreau de terre cuite peut être aussi émaillé dans des couleurs très vives. Il ne se pose qu’au mur dans les salles de bains et dans les cuisines. 2.2. Faïence Le carreau de faïence est composé d’un mélange d’argiles et de feldspath. Il est pressé généralement dans des presses qui le compriment à environ 250kg au cm².Il est cuit une première fois à 1130°C puis émaillé et cuit une nouvelle fois à environ 1110°C. Le carreau de faïence ne peut être posé que sur les murs. 2/7 Carrelage 2.3. Grès émaillé Le carreau de grès pressé émaillé est composé d’un mélange d’argiles et de feldspath. Il est pressé généralement dans des presses qui le compriment à environ 250kg au cm². Il est émaillé puis cuit à une température d’environ 1180°C. Il se pose principalement au sol à l’intérieur ou à l’extérieur (s’il est non gélif et antidérapant). 2.4. Grès cérame Le carreau de grès cérame porcelaine ou grès cérame pleine masse est un grès cérame non émaillé. Il est coloré dans la masse et traité contre les taches. Contrairement au grès émaillé dont l’émail peut être altéré, le grès cérame porcelaine est donc moins sensible au coup d’impact. Les grès font partie de la famille des céramiques au même titre que les terres cuites, les tomettes, la faïence. Le grès cérame est la céramique la plus utilisée pour carreler les sols, et pour cause : ses propriétés sont très intéressantes. Composition et fabrication Le carreau de grès cérame émaillé est composé d’un mélange d’argiles et de feldspath. On y a joute du Kaolin, et la proportion de feldspath est plus importante que dans le carreau grés pressé émaillé, de manière à obtenir une vitrification plus poussée et une porosité de l’ordre de 0.5%, seuil critique pour entrer dans la catégorie des carreaux in-gélifs (= qui ne gèlent pas), ce qui permet de les utiliser en extérieur même dans des pays froids. Le carreau est comprimé à environ 400kg au cm². Le mélange est cuit à 1 300°C, réduit en poudre puis moulé sous haute pression puis recuit. Caractéristiques Le carrelage obtenu est peu épais : 1 cm environ. Il est disponible dans tous les types de formats : les carrelages les plus grands sont en grès cérame. Ses nuances de teintes proviennent de la nature des constituants (silice, kaolin...) ainsi que de certains colorants ajoutés. Ses propriétés sont fonction de la méthode de fabrication utilisée. Le carrelage en grès cérame a commencé par imiter avantageusement la pierre naturelle et le marbre. Il sait maintenant revêtir la couleur et l'aspect de matériaux comme le bois, le tissu, et même le cuir ou le métal. Avantages Le carrelage en grès cérame cumule les qualités : • ultra solide : résiste à l'usure, à l'abrasion, au piétinement et même pour certains au gel ; • résiste également aux taches et à l'eau, ne nécessite aucun traitement ; 3/7 Carrelage • porosité extrêmement faible, donc une grande facilité d'entretien ; • pose facile, même des grands formats, de par la faible épaisseur des dalles de grès cérame ; • possibilité de le choisir avec un traitement antidérapant pour les pièces d'eau. Inconvénients Le grès cérame comporte toutefois des inconvénients : • ne pourra posséder de couleurs chaudes de par sa fabrication ; • contact froid ; • risque de glissade sur un carrelage mouillé ; • entretien moins facile lorsque la surface est antidérapante. Finition Le carrelage en grès cérame peut recevoir différents types de finition qui lui confèrent des aspects variés : Émaillé (cf 2.5) Contrairement au grès mat, le grès émaillé reçoit à chaud une couche d'émail qui donne un bel aspect esthétique mais le fragilise Non émaillé L'aspect en surface est mat, la porosité est inférieure à 1,5%. Le grès cérame non émaillé peut être coloré dans la masse, cela augmente la palette de coloris. Poli Le grès est poli, cela lui donne un aspect extrêmement lisse. Azuré Le grès est recouvert d'un vernis au cobalt bleu-gris. Doulton Le grès reçoit un vernis au sel. 2.5. Grès cérame émaillé L'émaillage consiste au dépôt d'une couche de verre qui non seulement colore mais octroie au carrelage des caractéristiques esthétiques (nuance, brillance, couleur...) et bien sûr techniques, en fonction du type d'émail. 3. SURFACES (SUR GRÈS CÉRAME) 3.1. Brute / structurée Surface mate, typique du produit « au naturel », c'est-à-dire qu’il n’a subi aucun traitement ou usinage spécial. Ce type de surface peut-être lisse ou présenter des structures en relief comportant plusieurs caractéristiques d’anti-glissance. 3.2. Surface rodée Une surface caractérisée par une délicate brillance, translucide et satinée, obtenue par un procédé particulier de polissage superficiel. 3.3. Satinée Surface satinée au toucher, obtenue au moyen d’un léger polissage du produit avant son passage au four. Ce traitement laisse apparaître les veines et les effets chromatiques présents dans la masse du carreau. Une couche de matière vitreuse rend son entretien encore plus 4/7 Carrelage facile. 3.4. Polie Surface lustrée comme un miroir, caractérisée par une brillance particulière obtenue au moyen d’un procédé de polissage exécuté sur le produit fini, qui en magnifie les caractéristiques esthétiques. 4. MISE EN ŒUVRE 4.1. Technique de pose du carrelage Il n'existe que 2 techniques pour poser du carrelage, en fonction du support existant ou retenu : • Pose scellée : la pose dite scellée consiste à poser le carrelage sur une chape au mortier (sable, ciment et eau). Cette chape a l'avantage de pouvoir rattraper des différences conséquentes de niveau et s'imposera si votre sol est déformé. Elle demande néanmoins une mise en œuvre importante, exigeant donc l'appel d’un professionnel. • Pose collée : la pose dite collée consiste à poser le carrelage avec un mortier colle directement sur un support, soit une chape ancienne, soit du carrelage existant. Ce support devra être propre, sain et d'une planéité parfaite, d'où la nécessité très souvent d'effectuer un ragréage. 4.2. La pose Préparation du support avant la pose Pour la pose du carrelage, le support doit être sain et sec donc exempt de moisissures. Il vous faudra peut-être envisager un traitement au préalable à la pose sous peine de sérieux problèmes d'humidité qui risquent de remonter un jour ou l'autre. Pour une isolation thermique ou acoustique, c'est bien évidemment avant la pose qu’il faudra la mettre en place. Calepinage et sens de pose Ce choix est important et déterminant, suivant le motif retenu, le carrelage pourra réduire ou agrandir la pièce, apporter une impression d'espace, relever le style de décoration ou au contraire le contrarier. Vous avez à votre disposition de nombreuses poses possibles, selon le lieu, la taille du carreau, sa forme et sa couleur. La découpe des carreaux Des découpes seront à réaliser régulièrement, même si votre surface à carreler est simple, rectangulaire. A noter que la DTU exige qu’au-delà de 30m2, il faut un joint de dilatation dans le carrelage. Ce dernier permet notamment d’encaisser le déplacement vertical dû au tassement différentiel, phénomène qui se produit de façon notable dans les 2 premières années après la construction de l’édifice. 4.3. Après la pose du carrelage : le jointement et les plinthes Une fois la pose du carrelage effectuée, il est nécessaire d’attendre le temps de séchage avant de se lancer dans la réalisation des joints. La dimension du joint ‘moyen’ est de 5 mm, mais cela évolue en fonction de la largeur et de la 5/7 Carrelage rectification du carreau. Dans le cas d’une pose de carrelage rectifié, le jointement sera de 1 mm. [Les carreaux rectifiés sont des carreaux recoupés, à bords vifs, qui de ce fait ont des dimensions plus précises que les carreaux non rectifiés.] Nettoyage du joint : - Base mortier : nettoyage à l’eau - Base époxy : nettoyage à la javel Quant aux plinthes, elles embellissent, apportent une finition dans la même unité que le carrelage et assurent aussi l'étanchéité avec le mur : incontournable dans le cas des pièces d'eau. Les plinthes peuvent aussi assumer d'autres fonctions comme être le support de l'alimentation électrique, ou d'un chauffage. Choisir de les réaliser en carreau n'est pas obligatoire, elles peuvent aussi se décliner en : bois ou PVC. 5. NORMES 5.1. UPEC Le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) est un organisme de contrôle officiel d'état qui réalise des tests sur les carrelages et leur attribue un classement NF UPEC. Ce classement, sur la base des contraintes associées aux locaux, permet de définir si le carrelage est approprié au type de local considéré. Un carrelage est adapté à l'usage prévu quand son classement UPEC est au moins égal à celui du local considéré. Ce classement UPEC est constitué de 4 lettres : - U pour l'usure : résistance à l’usure de piétinement(marche ou passage); - P pour le poinçonnement : résistance mécanique au déplacement d’objet mobile ou fixe (pieds de meubles ou talons aiguille); - E pour la résistance à l'eau ; - C pour la résistance aux agents chimiques courants. Ces lettres sont suivies d'indices croissants correspondant à des niveaux de résistance croissante: niv 1 à 4, par exemple : U2 P3 E3 C1. Plus l'indice est élevé, plus le comportement aux critères correspondants est bon. Exemples de classement UPEC Ainsi, pour un plan de travail de cuisine, il faudra retenir un carrelage possédant des valeurs élevéespour les indices E et C. En revanche, pour une entrée ce sont les valeurs des indices U et P qui seront déterminantes. 6/7 Carrelage Enfin, un carrelage affichant un classement U4 P3 E1 C1, sera adapté à une pièce à vivre mais pas à une salle de bain ou une cuisine. 5.2. Norme de résistance au glissement En plus du classement UPEC qui définit des normes de résistance mécanique, une norme définit la résistance au glissement. En fonction de son utilisation, le carrelage devra répondre à ce critère et s'adapter aux contraintes lieu. Il définit 2 types distincts de glissement 1. glissement pieds nus, décliné en 3 groupes identifiés A, B et C, ce dernier correspondant au risque le plus élevé ; 2. glissement pieds chaussés, en 5 groupes identifiés de R9 à R13, ce dernier correspondant au risque le plus élevé : o les intérieurs d’appartement demandent du R9 o les terrasses ouvertes, coursives d’immeuble demandent du R10 o les pourtours de piscine demandent du R11 o les cuisines d’hôtel, cuisines centrales demandent du R12 A noter que nous utilisons couramment le classement R, plus que le A-B-C. Par ailleurs, pour les R élevés, il y a des déclinaisons en R…V… pour indiquer l’angle du micro sur la surface. Cet indice en V déterminera fortement la performance de glissance sur un sol en pente: un V élevé (ex : R12V8) donnera un carrelage avec "bonne accroche", mais la saleté elle aussi s'y accrochera plus que bien d'où des difficultés de nettoyage. En fait ces préconisations découlent de la norme allemande DIN 51130. Il est d'usage en France de la respecter au minimum dans les établissements recevant du public (les ERP), les piscines, les restaurants, les douches collectives... 5.3. Le « choix » Par défaut, vous trouvez du 1er choix, il faut savoir que ces carreaux sont réputés sans défauts apparent à hauteur d'homme, d'un calibrage correct c'est à dire tous de la même dimension dans le même lot et ne dépassant pas +/- 5% de la mesure de l'étalon (mesure écrite sur les boite ) on appelle cela le calibre. A partir du 2ème choix, vous avez des carreaux avec des défauts mineurs, de surface ou de calibre, on les pose avec des joints plus gros et triage des carreaux pour poser les "mauvais" dans les endroits moins visibles. L'avantage est d'environ 30% du prix. Les choix inférieurs concernent les défauts importants, carreaux tordus ou hors nuance voire tâchés. 7/7