20151216_24heures

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14 Sports
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Quand Tsonga fait voler
en éclats les valeurs des Bleus
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EPA
A 11 ans, Malika Gobet donne
l’impression de planer sur l’eau
PHILIPPE MAEDER
24 heures | Mercredi 16 décembre 2015
Snowboard
L’histoire
du jour
MARC-ANTOINE BURGENR
Un Triomphe
à l’acquéreur
du lot No 127
Pat Burgener est le troisième rider du monde à avoir réussi un Triple Cork, soit un triple saut périlleux combiné avec un quadruple tour sur soi-même.
Entre la musique et sa planche,
Pat Burgener trouve la balance
Après trois saisons
gâchées par les
blessures, le Mozart
du freestyle prend
un nouveau départ
podium Coupe du monde à 15 ans
(2e place), il aurait même décroché, l’année de ses 16 ans, un ticket pour le half-pipe des Jeux de
Vancouver sans une entorse à une
cheville contractée lors de la dernière épreuve de sélection de
l’équipe de Suisse.
André Vouillamoz
«J’ai zéro regret»
Show me the way. Montre-moi le
chemin. Dans son clip vidéo, Pat
Burgener le chante en dévalant les
rues pavées de Lausanne, guitare
en bandoulière. Le titre de ce single pop-rock sorti l’été dernier ne
serait-il pas inspiré de sa propre
trajectoire? «Le snowboard, c’est
bien clair, est ma première source
d’inspiration.» Son chemin, le
freestyler et barde vaudois a effectivement mis du temps à le trouver. Ou disons plutôt qu’il a pris
un malin plaisir à explorer tous les
chemins de traverse que lui
ouvrait son incroyable talent de
freestyler.
«Slopestyle, big air, half-pipe…
j’ai voulu goûter à tout. Jusqu’à
passer deux mois en Alaska, à
17 ans, pour tourner des images à
la demande d’un sponsor.» A la
variété, Pat Burgener a ajouté une
précocité qui lui vaut le surnom
de «Mozart du freestyle». Snowboardeur à 4 ans, freestyler à
9 ans, vainqueur du Champs
Open de Leysin à 14 ans, sur le
Ne lui dites pas qu’il s’est éparpillé:
Pat Burgener s’est «distrait». Par
gourmandise. «Si j’avais été moins
talentueux, j’aurais sans doute
mieux ciblé mes objectifs, concède-t-il. Mais je n’aurais pas aujourd’hui cette image de snowboardeur capable de tout rider.
Non, vraiment, j’ai zéro regret!» Il
aurait tort d’en avoir: à 21 ans, il est
loin d’avoir vu le train de la gloire
olympique ou mondiale partir sans
lui. «Regardez Iouri. Il est toujours
à fond dans le circuit à 27 ans»,
constate le freestyler vaudois.
Iouri? Son copain d’équipe «I
Pod», alias Iouri Podlatchikov,
champion olympique à 26 ans, l’an
dernier dans le half-pipe de Sotchi.
Inspiré par la trajectoire de son
pote «I Pod», Pat Burgener ne veut
plus perdre de temps. Les blessures à répétition lui en ont suffisamment pris: deux fractures
(d’une cheville et d’une main)
puis, au printemps 2014, une déchirure des ligaments croisés du
genou gauche ont gâché ses trois
«La musique
m’apporte l’équilibre
dont j’ai besoin pour
être performant
sur ma planche.
Elle m’est nécessaire
au quotidien»
Pat Burgener Freestyler
Carte d’identité
Nom Pat Burgener.
Né le 1er juin 1994.
Domiciles Lausanne
et Crans-Montana.
Discipline Snowboard freestyle.
Coupe du monde Première
apparition en août 2008 à Saas
Fee (30e). Cinq podiums
en half-pipe et big air.
Champion suisse de half-pipe
en 2010 et 2015, de big air
en 2011 et 2012.
dernières saisons. «Je n’ai plus
16 ans; aujourd’hui, je dois être
performant.» Le haut niveau
n’autorisant plus la dispersion, le
Lausannois a décidé de se concentrer sur son premier amour: le
half-pipe. «J’ai pris beaucoup de
plaisir dans les sauts, mais ça s’apparente plus à de la gymnastique
qu’à du snowboard, explique-t-il.
Dans un half-pipe, par contre, il
faut être un très bon rider pour
s’en sortir.»
Le facteur humain a aussi pesé
dans le choix. «L’entraîneur
«Pepe» Regazzi a su créer une ambiance «famille» dans l’équipe nationale de half-pipe, note le rider
vaudois. Lors de mes longues périodes de blessure, je me suis senti
constamment soutenu. C’est très
agréable à vivre.» Et d’autant plus
stimulant que Iouri Podlatchikov
n’est pas le seul Suisse auquel Pat
Burgener peut se référer: «Nous
sommes cinq dans l’équipe et
nous pouvons tous prétendre
nous hisser en finale en Coupe du
monde (ndlr: 10 finalistes par
épreuve)», estime le Vaudois.
A supposer qu’il en eût besoin,
Pat Burgener vient d’avoir la confirmation outre-Atlantique qu’il a
fait le bon choix en concentrant
son talent sur le demi-tuyau de
neige: des 2e et 3e places ont sanctionné, à Copper Mountain, ses
sorties sur le Revolution Tour (cir-
cuit Ticket-To-Ride). «Ce n’est certes pas la Coupe du monde (ndlr:
prochaine échéance début février à
Park City), mais tous les bons riders étant aux Etats-Unis à cette
période de l’année, le niveau était
élevé.» Suffisamment en tout cas
pour permettre au Lausannois de
bondir de la 90e à la 28e place du
classement mondial. Et pour lui
ouvrir l’appétit: «Je vise le top 10.»
La musique au quotidien
«Show me the way.» Son chemin
sur la neige, Pat Burgener le trace
désormais en musique, grâce au
soutien d’un de ses sponsors. Son
premier clip ayant rencontré un
joli succès sur YouTube (vu 13 000
fois à ce jour), un deuxième single
de pop-rock a suivi et un troisième
est prévu pour Noël. Le Mozart du
freestyle ne garde pas moins fermement son cap sportif: «La musique m’apporte l’équilibre dont
j’ai besoin pour être performant
sur ma planche, explique-t-il. Elle
m’est nécessaire au quotidien. Tenez, aux Etats-Unis je me levais
une heure avant tous les autres
gars de l’équipe pour pouvoir
gratter ma guitare. Cette heure de
magie me permettait ensuite
d’aborder sereinement ma journée de snowboard. Cette balance
entre mes deux passions m’aidera
beaucoup ces prochaines années,
j’en suis certain.»
Pour Mikaela Shiffrin, c’est finalement moins grave que prévu
Ski alpin
L’Américaine ne souffre
«que» d’une déchirure
du ligament collatéral tibial
et de différents
hématomes
Mikaela Shiffrin respire. Les
examens pratiqués par l’AmériVC3
Contrôle qualité
caine à son retour aux EtatsUnis n’ont révélé aucune blessure supplémentaire à la suite
de sa lourde chute d’Åre
(Suède).
La championne olympique et
double championne du monde en
titre de slalom ne souffre donc
«que» d’une déchirure du ligament collatéral tibial et de
Mikaela Shiffrin ne connaît
pas la date de son retour. AFP
différents hématomes. Elle l’a
annoncé hier sur les réseaux sociaux. «Je vais travailler aussi dur
que possible pour revenir. Je
ferai le point semaine après semaine. Mais nous n’avons pas de
boule de cristal», a expliqué Mikaela Shiffrin, qui ne veut pas spéculer sur une éventuelle date de
retour.
Triple détentrice du Globe de
slalom, l’Américaine a été victime
d’une chute samedi au cours
d’une séance de ski libre avant le
géant d’Åre. Cette blessure
constitue le premier coup dur
dans la carrière de la prodige de
20 ans, qui avait écrasé les deux
slaloms d’Aspen (EU) fin novembre. SI
Le maillot de Pelé ou de
Michael Jordan, les chaussures
d’Usain Bolt… Les ventes aux
enchères d’objets et de
souvenirs dédiés au sport
existent depuis longtemps.
Elles sont semble-t-il aujourd’hui en plein essor.
Souvent, les champions
mettent à disposition des pièces
de leur équipement à des fins
caritatives. Collectionneur dans
l’âme, l’acheteur potentiel n’a
que l’embarras du choix.
A côté des reliques plus ou
moins prestigieuses, on trouve
aussi des objets plus insolites.
Pour certains, on a même un
peu de mal à cerner les
motivations de l’acquéreur.
Ainsi, en début de semaine, à
Paris, une mise en vente de
mobilier de l’hippodrome de
Longchamp – fermé pour
travaux – était organisée. Et le
record est tombé avec le lot
numéro 127, après plus de
deux heures de transactions
diverses. La somme déboursée: 21 000 euros. L’objet
acquis: le premier… poteau
d’arrivée de la ligne droite de
Longchamp. Lequel a tout de
même permis de désigner le
vainqueur du prestigieux Prix
de l’Arc de Triomphe.
«Le résultat dépasse nos
espérances», a quand même
admis Pierre-Yves Lefèvre,
commissaire-priseur. «Les
passionnés dépensent plus que
la valeur vénale résiduelle du
mobilier. Le poteau d’arrivée
n’est qu’un tube métallique
avec un disque rouge. C’est la
magie du lieu et ça prouve que
les courses ne sont pas
mortes», a-t-il encore estimé.
S’agissant plus spécifiquement des Jeux olympiques, on
trouve là aussi toutes sortes
d’objets: les médailles – que des
athlètes vendent parfois pour
faire face à quelques difficultés
financières –, ou encore les
torches, généralement très
prisées. L’une d’elles, utilisée
aux Jeux d’Helsinki (1952), a
même été adjugée en 2011 pour
la somme plutôt rondelette de
348 000 euros. L’histoire ne dit
hélas pas ce que son acheteur
en a fait. F.R. (avec AFP)
Le poteau d’arrivée
et son disque rouge,
à Longchamp. DR
24heures.ch
Sur le Web aujourd’hui
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Saint-Etienne en 8e de finale
de la Coupe de la Ligue (21 h).

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