Dossier de presse - Musée Archéologique d`Arlon

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Dossier de presse - Musée Archéologique d`Arlon
Dossier de Presse – Expo « Les Capucins en Luxembourg (1616-1796)
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Les Capucins en Luxembourg (1616-1796)
Exposition au Musée Gaspar du 16 octobre 2015 au 5 juin 2016
Dossier de presse
Conférence de presse 15 octobre 2015
Une exposition du Département des Musées de la Ville d’Arlon, en collaboration avec
L’Institut Archéologique du Luxembourg asbl et le soutien de la
Fédération Wallonie-Bruxelles
Dossier de Presse – Expo « Les Capucins en Luxembourg (1616-1796)
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Les Capucins en Luxembourg (1616-1796)
Exposition au Musée Gaspar du 16 octobre 2015 au 5 juin 2016
Service à la presse
Contacts :
M. David COLLING
Chef du Département des Musées de la Ville d’Arlon – Directeur du Musée Gaspar
[email protected] - +32(0)63.600.893 (ligne directe) – GSM : +32(0)479.13.62.11
Mme Lise-Marie THOMAS
Responsable pédagogique du Musée Gaspar
[email protected] - +32(0)63.600.654
M. Vincent MAGNUS
Bourgmestre et Echevin en charge de la Culture
[email protected] - +32(0)63.24.56.82
M. Denis HENROTAY
Secrétaire-Conservateur de l’Institut Archéologique du Luxembourg
[email protected] - +32(0)63.23.05.43
Photographies et informations sur simple demande auprès de David Colling
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Informations pratiques
Musée Gaspar
Rue des Martyrs, 16
6700 Arlon
Tel : 063.60.06.54
Fax : 063.22.84.12
[email protected]
www.ial.be
Le musée est ouvert du mardi au samedi de 9h30 à 12h et de 13h30 à 17h30, et les dimanches (du
1er avril au 30 septembre) et jours fériés de 13h30 à 17h30
Gratuit le 1er dimanche de chaque mois
Fermé le lundi et du 19 décembre 2015 au 3 janvier 2016
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Résumé de l’exposition
L’année 2016 correspond au 400e anniversaire de l’autorisation concédée par les Archiducs
Albert et Isabelle et l’évêque de Trèves, d’accueillir à Saint-Jean-lès-Marville le premier couvent
de Pères capucins en territoire luxembourgeois. Cette nouvelle installation est due à la scission
de la province capucine belge, qui s’était opérée essentiellement sur base linguistique. À partir
de 1617, la nouvelle province wallonne est amenée à créer de nouveaux couvents, afin d’être
davantage pourvue par rapport la province flamande. Ainsi, les couvents d’Arlon (1620),
Luxembourg (1621) et Thionville (1624) sont rapidement créés dans la foulée. Le but de cette
extension vers l’est visait aussi et surtout à contrecarrer la progression de la Réforme protestante,
favorisée par la mauvaise conduite du clergé luxembourgeois, qualifié de « buveur, concubinaire,
ignorant et simoniaque ». À cet égard, les Capucins – tout comme les Jésuites d’ailleurs – sont,
au XVIIe siècle, considérés comme les modèles emblématiques de la Contre-réforme catholique.
Les traces actuelles du passage des Capucins dans les villes luxembourgeoises sont diverses et
variées. C’est incontestablement à Arlon que le paysage urbain est le plus empreint de leurs
vestiges. L’actuelle église Saint-Donat et ses dépendances, trônant en majesté au cœur du Vieux
Quartier, constitue le principal héritage encore visible de ce passé. L’exposition du Musée
Gaspar présente une sélection d’objets d’orfèvrerie, de vestiges archéologiques, de documents
d’archives, de livres et de tableaux ayant constitué le patrimoine de ces couvents
luxembourgeois, ou évoquant leur souvenir.
Légende : détail de carte capucine de 1650
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L’Ordre des frères mineurs capucins
L’Ordre capucin a vu le jour en Italie vers 1525, quand François Ier régnait sur la France, que
Luther ébranlait la chrétienté, au temps où Ignace de Loyola récemment converti étudiait la
théologie à Paris, quand Thérèse d’Avila, la grande réformatrice du Carmel, n’avait que douze
ans. C’est donc à ce moment-là que le pape Clément VII, par la bulle religionis zelus du 3 juillet
1528, donna naissance à une minuscule fraternité qui deviendrait – il l’ignorait – l’Ordre des
Frères mineurs capucins.
Les Frères mineurs capucins forment dès lors une des trois branches masculines de l’Ordre de
saint François. Au moment de la création des Capucins, de nombreux Frères issus de la branche
de l’Observance, séparée de celle des Conventuels, rallièrent le nouvel Ordre. Ils furent nommés
ainsi en raison du capuce – ou capuchon – qui couvraient leur tête.
Frère Matthieu de Baschi venant de l'Observance ne voulait plus porter l'habit de son Ordre, car
il avait eu la vision de saint François portant un habit avec un capuchon pointu (janvier 1525). Il
demande au pape par l'intermédiaire de la duchesse de Camérino (nièce du pape) une dispense
orale pour porter cet habit et prêcher d'une manière itinérante. Frère Mathieu est donc l'initiateur
d'une réforme attendue par plus de sept cents frères de son propre Ordre qu'est l'Observance. À la
suite de ce début de réforme, Louis de Fossombrone et ses futurs compagnons gagnent l'estime
de la duchesse de Camérino qui devient leur protectrice à cause de leur abnégation au service des
pestiférés. Fr. Louis et ses compagnons mènent une vie érémitique selon la règle des ermitages
de saint François, portant la barbe et vivant d’aumône. L'ordre fut définitivement approuvé par
Paul III en 1536.
De famille franciscaine, les Capucins de l’époque de la Contre-Réforme forçaient le respect dans
leur devoir à imiter Jésus pauvre, chaste et obéissant. En ce sens, leurs objectifs n’étaient guère
différents de ceux des autres Ordres suivant la règle de saint Benoît. Toutefois, le déclin de la
chrétienté médiévale avait provoqué le relâchement des différents ordres au sein même de leurs
principes les plus fondamentaux. Une des conséquences du Concile de Trente (1545-1563) sera
donc de faire reconnaître aux évêques l’existence et l’utilité des Capucins, jusqu’à souhaiter leur
installation dans leurs diocèses. Une fois installés dans le Luxembourg, les Capucins usèrent,
comme ailleurs, de leur charisme, tiré de leur simplicité, afin de mettre en œuvre leur politique
de prédication populaire.
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Le couvent de Saint-Jean-lès-Marville
Le premier chapitre de la toute nouvelle province wallonne des Capucins, qui se tint à
Valenciennes le 18 août 1617, prit la décision de confirmer la fondation d’un couvent à
Marville ; cette fondation avait été rendue possible, un an auparavant, grâce à l’obtention des
autorisations concédées par les Archiducs Albert et Isabelle, ainsi que par l’Évêque de Trèves.
La croix du nouveau couvent fut également plantée en 1617, et la première pierre fut posée le 8
septembre 1618. Nous savons aussi que les Capucins de Marville demandèrent la permission
d’écouter les confessions des laïcs en 1621 ; chaque mois, ils prêchaient à Marville et portaient la
contradiction jusque dans le foyer de la Réforme qu’était Jametz pour la région. Le 13 octobre
1624, Georges de Helffenstein, évêque d’Azoth, suffrageant de Trèves, consacra l’église dont
l’autel majeur était dédié à la Vierge, et un second autel était placé sous le patronage de SaintJean-Baptiste.
Situé sur une zone de frontière et de passage, le couvent de Marville eut à subir durant tout le
XVIIe siècle les affres de la guerre. En 1662 notamment, les Capucins de la Custodie de
Lorraine (à qui la communauté de Marville avait initialement offert la fondation du couvent en
1617, et qui l’avait refusé) convoitèrent le couvent, s’appuyant sur l’article 63 du Traité des
Pyrénées de 1659, qui stipulait que l’Espagne vaincue cédait Marville et sa prévôté à la France.
Les Capucins wallons n’acceptèrent pas cette cession à la France, et considérèrent que Marville
demeurât espagnole, car dépendant de la seigneurie de Villers-le-rond, prévôté de Virton. Les
limites précises n’ayant pas été fixées par le traité, des commissions bipartites, réunies à Metz en
octobre et novembre 1662 tranchèrent en faveur des Capucins wallons. Parallèlement à cela, les
Capucins de la province de Champagne réclamèrent également l’autorité sur ce couvent, sans
que cela ne soit suivi dans les faits. En 1683, deux ans après l’invasion des territoires wallons par
les troupes de Louis XIV, Marville – tout comme Arlon et Luxembourg – fut placé sous la
juridiction de Capucins de la Province de Lille, bien que le couvent continua à recevoir encore
un certain temps des directives de la province wallonne. Tous ces changements successifs et
rapides de juridiction avaient notoirement entaché l’unité de la province.
L’église de Capucins de Marville tenait lieu d’annexe à celle de Han, et le curé y accomplissait
les actes de la vie religieuse des bourgeois qui y résidaient. Les religieux remplaçaient de temps
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à autre le curé de Han dans son ministère, et la communauté villageoise aidait les Capucins,
suivant ses moyens.
La communauté de Marville fut d’importance variable. La maison pouvait abriter jusqu’à 18
Capucins, chacun disposant de sa propre chambre. À la veille de sa fermeture, le couvent abritait
9 religieux, 4 lais, un frère donné et une sœur donnée.
Légende : Procession de capucins devant l’église saint Donat d’Arlon – Huile sur toile de Lambé
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Le couvent d’Arlon
Les Capucins furent autorisés à construire leur couvent arlonais sur le point le plus haut de la
ville, sur les ruines de l’ancien château comtal, d’où ils surplombèrent leurs frères Carmes,
présents à Arlon depuis 1291. Dans un premier temps, un autre terrain fut cédé aux Capucins en
1620 par Pierre Ernest de Cobreville, seigneur de Guirsch. Le 1er octobre de l’année suivante, ils
y plantèrent leur Croix, avec les cérémonies d’usage. Toutefois, un concours de circonstance fit
que ce n’est pas sur le terrain de Pierre Ernest de Cobreville qu’ils construisirent effectivement
leur couvent ; le Père provincial de l’Ordre jugeait insuffisant l’espace qui leur avait été attribué.
Ce fut donc sur les ruines l’ancien château comtal que le nouveau couvent fut construit, grâce à
l’octroi que leur consentirent le Roi Philippe IV et l’Infante Isabelle. La première pierre fut
posée à cet endroit le 19 mai 1625, jour de la Pentecôte, par le Comte de Berlaymont,
Gouverneur général de la province de Luxembourg et député de l’Infante Isabelle.
Les Capucins reçurent de la population arlonaise un accueil très chaleureux, et installèrent
rapidement un culte marial qui deviendra populaire. Le 8 septembre 1654, la pierre de l’autel de
la Vierge foulant la lune sous ses pieds fut installé. Très rapidement, la dévotion à la Vierge
reconnue désormais comme « Dame et princesse d’Arlon » s’amplifie. Des processions montent
de la ville et des campagnes pour l’honorer et lui demander des grâces. Très vite, elle est
invoquée sous le titre de « Notre-Dame de la Paix ». En 1655, le suffragant de Trèves accorde
des indulgences de quarante jours pour satisfaire à la dévotion du peuple, et le 1er mai, le
magistrat d’Arlon la choisit comme patronne spéciale de la ville. Ce culte marial important ne va
cesser de croître jusqu’au 30 septembre 1740, date à laquelle le pape Benoît XIV autorise par
bulle pontificale la création d’une confrérie sous le titre de la Protection de Notre-Dame d’Arlon.
Le culte à Notre Dame d’Arlon, Reine de la Paix, perdure jusqu’aujourd’hui.
À côté du culte de la Vierge, les Capucins arlonais ont également entretenu une vénération
particulière pour le Chemin de Croix, probablement déjà avant l’introduction du culte marial. La
situation élevée de leur couvent permettait d’exploiter un surcroît de symbolique, en montant
d’une station à une autre. Cette vénération capucine pour le Chemin de Croix est loin de
concerner uniquement Arlon. Les Capucins sont ici tributaires de l’héritage de la famille
franciscaine à laquelle ils appartiennent ; gardiens du Saint Sépulcre depuis le XIVe siècle
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jusqu’à aujourd’hui, les Franciscains avaient en effet créé in situ le premier chemin du calvaire,
conduisant à Jérusalem les pèlerins de lieu saint en lieu saint. Le Chemin de Croix arlonais a
connu plusieurs phases de construction, et a présenté un nombre variable de stations.
L’engouement de la population arlonaise pour son Chemin de Croix ne s’est jamais démenti au
cours des siècles. En 1735, une de ses reconstructions donne lieu à une bénédiction solennelle et
à des reconductions d’indulgences. En 1830, la montée s’effondra sous le poids pèlerins et les
stations du Chemin de Croix furent détruites. Réparée, elle céda de nouveau en 1851 et fut
rétablie la même année mais sa disposition fut changée. De nouvelles stations avaient été
dressées en 1846 ; ce sont celles que l’on peut toujours voir aujourd’hui. Toutefois, le culte le
plus populaire installé par les Capucins à Arlon est celui dédié à saint Donat.
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En 1785, un grand incendie ravagea la quasi-totalité de la ville d’Arlon, si bien que, malgré le
fait que les Capucins ne tombaient pas sous le coup de la loi de la suppression des maisons
religieuses, ils furent envoyés par le gouvernement dans d’autres maisons, afin d’offrir les
infrastructures du couvent en premier lieu aux sinistrés. Les Capucins revinrent une fois la
situation régularisée, et la reconstruction de la ville entamée.
Après de nombreuses tracasseries consécutives à la chute de la place forte de Luxembourg au
profit des Français, le couvent d’Arlon dut se soumettre à la loi spéciale du Directoire du 15
fructidor an IV (1er septembre 1796), en vertu de laquelle on supprimait purement et simplement
les ordres et congrégations réguliers, monastères, abbayes, prieurés, chanoines réguliers,
chanoinesses et généralement toutes les maisons ou établissements religieux de l’un ou l’autre
sexe. Le couvent des Capucins, comme celui des Carmes, fut donc confisqué au profit de l’état et
déclaré bien national. En attendant leur adjudication, les couvents durent toutefois faire face au
vandalisme de la population, se livrant au pillage de ces bâtiments laissés à l’abandon. Ayant
diverses fonctions au début du XIXe siècle, l’église des Capucins fut consacrée église paroissiale
sous la protection de saint Donat en 1825. En 1855, on exécuta de nombreux travaux
d’aménagement, notamment au niveau du dallage ; ceux-ci mirent au jour des rangées de
Capucins enterrés en bure au sein de l’église, comme cela était de tradition au sein de l’Ordre. Le
belvédère et le carillon ne furent aménagés qu’au début du XXe siècle, bien longtemps après le
départ des derniers Capucins.
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Le couvent de Luxembourg
Le 6 octobre 1621, le Père Columbin de Valenciennes, plusieurs fois provincial et prédicateur
des Archiducs Albert et Isabelle, planta la croix du futur couvent dans le quartier de la grande
rue d’Arlon, en présence du justicier de la ville de Luxembourg, de quelques échevins et d’une
foule nombreuse. L’installation des Capucins ne se fit cependant pas sans peine, et elle dut faire
face notamment à l’opposition des Cordeliers, arguant la présence d’un nombre déjà suffisant de
Jésuites et de Dominicains dans la ville. Toutefois, grâce à l’influence de l’Infante Isabelle, les
Capucins obtinrent du roi Philippe IV l’autorisation de bâtir, le 3 février 1622. Le 6 mai 1623, le
comte de Berlaymont posa la première pierre en grande solennité, et l’abbé de Munster la bénit.
Le couvent fut rapidement achevé en 1625. Le 6 octobre 1630, le suffragant de Trèves Georges
de Helfenstein consacra l’église ; blanchie à la chaux, « ressemblant à une grange », elle était
alors la plus grande église des couvents wallons.
À partir de 1666, le couvent de Luxembourg fut habilité à dispenser des cours de philosophie,
comportant un cycle de 3 ans de philosophie et de 3 ans de théologie. En 1680, la famille
Schoenberg fit construire une deuxième chapelle, celle de la Sainte-Croix. Elle contenait un
crucifix très vénéré par toutes les couches de la population. En 1684, après la prise de la ville par
les troupes françaises, les Capucins de Champagne succédèrent à leurs frères wallons ; le
couvent eut même l’honneur de recevoir en visite le roi Louis XIV, qui y assista à la messe, en
donnant 50 pistoles en aumône pour le couvent. Les frères champenois quittèrent le Luxembourg
après le Traité de Ryswick de 1697, ce qui inspira certains de créer une custodie
luxembourgeoise avec les couvents d’Arlon, Luxembourg et Marville, abandonnés par les
Français, mais cette custodie ne verra pas le jour.
En 1751, un décret du Parlement de Metz força les Capucins luxembourgeois et étrangers à
quitter les couvents champenois et le territoire français endéans les deux mois. Environ
cinquante Capucins rentrèrent à Luxembourg. Le Conseil privé de Bruxelles ayant toutefois
défendu entretemps leur entrée dans les couvents wallons, ils durent rejoindre leur famille, ou
mener une vie de mendiant. Deux années plus tard, le conflit s’apaisa.
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Une chronique des Capucins de Luxembourg nous permet de connaître bien des aspects des
réalités de la vie communautaire au couvent de Luxembourg tout au long du XVIIIe siècle. On y
découvre des anecdotes égrenant la vie des religieux, tant au sein de leur couvent que dans leur
tissu social urbain. Certaines pratiques sont également évoquées, comme le fait d’accepter
l’inhumation de séculiers au sein de l’église conventuelle ; cette tradition n’est pas sans rappeler
l’exposition des cadavres consciencieusement accumulés dans les catacombes des Capucins de
Palerme, en Sicile, ou dans la crypte des Capucins de la Via Veneto, sous l’église Santa Maria
della Concezione à Rome. Les couvents luxembourgeois n’ont pas laissé de traces manifestant
tant d’emphase funéraire, mais la pratique de d’accueillir des séculiers aux côtés des religieux au
sein l’église conventuelle est bien attestée.
En 1783, sous l’empereur Joseph II, le gouvernement interdit au couvent de recevoir de
nouveaux novices, sans son autorisation explicite. La même année, une ordonnance interdit
d’enterrer les morts à l’intérieur de l’église conventuelle ; à partir de ce moment, l’ordonnance
est respectée, et tant les religieux que les laïcs se font désormais enterrer dans le cimetière
public, en voiture et en cercueil. Ces informations sont les dernières renseignées dans la
chronique des Capucins de Luxembourg en 1783, et annoncent la fin lente mais prochaine de la
communauté. Quelques campagnes de fouilles modernes ont également permis de compléter les
informations historiques connues grâce à la chronique.
Le couvent fut endommagé lors du siège des Français en 1795. Après la prise de la ville, l’église
fut saccagée par les soldats de la Révolution. Le 22 juin de la même année, les Capucins se
virent signifiés d’abandonner leur église et leur couvent que l’administration réclamait pour y
établir des magasins de grains, de farine et de fourrage, ainsi que des dépôts de vivres pour les
troupes et la garnison. Suite à la loi du 15 fructidor an IV (1er septembre 1796) relative à la
suppression des établissements religieux, on installa la manutention militaire dans le couvent des
Capucins. Durant la première moitié du XIXe siècle, le couvent fut converti en boulangerie de
garnison, et l’église servit de magasin de farine. Et lorsque le Traité de Londres de 1867
proclama la neutralité perpétuelle du Luxembourg, la forteresse fut démantelée, l’ancienne église
fut convertie en théâtre municipal, et le reste des bâtiments fut démoli.
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Outre l’histoire du couvent, le nom de Luxembourg est également associé à quelques Capucins
de premier plan dans l’histoire de l’Ordre des Frères mineurs. Parmi ceux-ci, nous pourrions
citer en premier lieu Bonaventure de Luxembourg. De son nom de baptême Henri-Rémi
Micherout, il est né en 1691 et entré chez les Capucins en 1707. Il fut ordonné en 1715 et
termina ses études en 1718. Lecteur en philosophie et en théologie à Namur, de 1720 à 1726, il y
devint directeur spirituel d’une bienfaitrice de son ordre, Marie Rigaux, veuve Bourtonbourg, qui
fonda avec l’appui du Père Bonaventure, la florissante Congrégation des Sœurs de la Charité de
Namur, il fut gardien de Namur (1727-1730), Arlon (1730-1731) et Luxembourg (1731-1732). Il
fut également vicaire (1732-1733) puis gardien (1733-1734) du convent de Marville, avant
d’exercer une nouvelle fois cette tâche à Arlon (1734-1737) et de nouveau à Marville (17371739). Il est l’auteur de très nombreux ouvrages d’histoire, de théologie ou de biographies. On
connaît notamment l’échange polémique qu’il entretint avec le Jésuite Bertholet au sujet de
l’origine du nom d’Arlon, que le Capucin croyait pouvoir interpréter comme Ara Lunae, l’autel
de la lune. C’est également à lui que l’on doit des annales fort précieuses pour l’histoire des
Capucins luxembourgeois. Le Père Bonaventure meurt à Luxembourg le 22 avril 1756.
On peut également citer le nom du Père Anselme d’Esch. Sans doute d’extraction modeste, voire
paysane, il termine ses études capucines avec la meilleure note. D’un état de santé précaire, il est
hanté par la mort, toute sa vie durant, au point d’affirmer que « l’art de tous les arts, est l’art de
savoir bien mourir ». Déçu de ne pas avoir pu partir en mission, malgré ses suppliques auprès des
autorités de son Ordre, le Père Anselme s’est dévoué corps et âme à l’entretien du couvent de
Luxembourg, à la rédaction de nombreux textes, et à la recherche (souvent efficace) de mécènes
pour l’entretien de sa communauté.
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Le couvent de Thionville
C’est le comte Jean de Wiltz, gouverneur de la ville de Thionville qui milita auprès de la régente
des Pays-Bas, l’Infante Isabelle, pour l’installation d’un couvent de Capucins dans sa ville. Cette
requête trouva immédiatement un écho favorable, puisque l’Infante manifestait à l’égard des
Frères mineurs capucins une admiration toute particulière, comme l’attestent d’ailleurs les
autorisations de fondations précédentes.
En 1624, le Père Onésime de Mons, provincial, demanda officiellement à la cour de Bruxelles
l’autorisation de fonder un couvent à Thionville. Le 30 juin, le gouverneur de Thionville appuya
fortement cette demande. Les raisons qui furent invoquées pour décider le gouvernement furent
au nombre de deux. Premièrement, Thionville ne disposait que de deux églises, obligeant à
continuellement faire appel à des religieux étrangers pour prêcher aux bourgeois et aux militaires
les stations d’avent et de carême. Secondement, l’hérésie, fortement implantée à Metz, menaçait
la région de Thionville ; une des missions des Capucins serait donc, de concert avec le clergé
local, de s’opposer à son avancée. Les démarches du Père Onésime furent approuvées au
chapitre provincial le 9 août 1624, et la cour octroya les lettres patentes nécessaires le 24 octobre
de la même année.
Armé de ses lettres patentes, Jean de Wiltz du néanmoins encore convaincre le Magistrat de
Thionville, car à la même époque, les Jésuites postulaient aussi un établissement dans la ville. Il
parvint à ses fins et le Père Gabriel de Liège, prédicateur, fut envoyé par le provincial à
Thionville, où il arriva le 19 mai 1625, accompagné du supérieur du couvent de Luxembourg,
alors en construction, et de plusieurs compagnons.
L’installation ne se fit pas sans difficulté puisque les Augustins, établis depuis plusieurs siècles à
Thionville, s’opposèrent à l’établissement des Capucins. Ils se fondaient sur une bulle pontificale
qui interdisait aux religieux mendiants de s’établir dans une ville sans l’agrément d’une autre
communauté de mendiants déjà établie. Or, il semble que les Augustins n’avaient pas été
associés aux démarches de l’installation des Capucins.
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Rapidement, la population locale manifesta vis-à-vis des Capucins une bienveillance telle que les
Augustins eux-mêmes abandonnèrent leur hostilité à leur égard. On assista même, à un combat
commun des Capucins et Augustins pour s’opposer à l’installation des jésuites à Thionville, les
deux ordres adressant des pétitions au roi d’Espagne dans l’espoir d’obtenir un veto royal à
l’établissement des jésuites. Les mendiants eurent finalement gain de cause contre les disciples
de saint Ignace de Loyola, puisque ces derniers n’eurent pas l’autorisation de s’installer à
Thionville.
Après avoir occupé brièvement une petite maison avec jardin, concédée gracieusement par le
compte Jean de Wiltz, les Capucins installèrent définitivement leur couvent à l’intérieur des
remparts, sur un terrain concédé par l’Infante Isabelle autour de l’ancienne porte de Metz. La
première pierre de l’église du couvent fut posée le 18 avril 1627. L’année suivante, le couvent
était fonctionnel et, en 1629, l’église fut consacrée en l’honneur de saint Jean-Baptiste.
Plus aucune trace du couvent n’existe à l’heure actuelle.
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Le culte de saint Donat de Münstereifel
Parmi la multitude de saints Donat dans la littérature, deux d’entre eux attirent particulièrement
l’attention : saint Donat légionnaire, tiré des catacombes du cimetière Saint-Agnès à Rome, et
saint Donat, évêque d’Arezzo.
La légende et l’époque de Donat d’Arezzo sont bien différentes de celles de saint Donat de
Münstereifel. En effet, nous n’avons plus affaire à un légionnaire romain mais à un évêque de
Toscane persécuté sous le règne de l’Empereur Julien l’Apostat. Refusant de vénérer Jupiter, il
est arrêté et décapité le 7 août 362 par ordre du préfet Quadratien, bien après l’édit de Constantin
de 313. La seule comparaison entre ces deux saints résiderait dans leur martyre (tête tranchée).
Cette information est importante à souligner car dans la région d’Arlon, au début du XVIIIe
siècle, ce saint évêque a été confondu avec saint Donat de Münstereifel.
En effet, en 1727, les Capucins arlonais commettent une erreur hagiographique. Ils manquent de
discernement et se trompent en choisissant le 7 août comme jour de fête de leur saint Donat.
Cette erreur se justifie tout à fait pour l’époque, car la plupart ne connaissent que l’existence de
saint Donat, évêque d’Arezzo.
Il existe encore une trace visible de cette confusion sur un haut-relief d’une croix de chemin
datée de 1727. Cette dernière est située à 5 km d’Arlon dans le petit village d’Oberpallen au
croisement de la route de Redange et du chemin du Lavoir (direction du nord-est). Saint Donat
est représenté non pas en soldat romain mais en tenue d’ecclésiastique, l’éclair à la main droite.
Heureusement l’année 1730 voit l’arrivée du Révérend Père Bonaventure de Luxembourg (1691
- 1756) qui va jouer un rôle capital dans l’instauration du culte de saint Donat à Arlon.
Lorsqu’il devient Gardien du couvent arlonais pour la première fois (1730 - 1731), le Père
capucin découvre la statue du saint en légionnaire romain, réalisée par Jean-Pierre Huttert, et
remarque que la fête du saint ne correspond pas à celle de saint Donat de Münstereifel. Il
dénoncera cette mauvaise attribution auprès de ses confrères. Toutefois, il faudra attendre
l’année 1734 pour que la fête de saint Donat se célèbre le 2e dimanche de juillet en conformité à
la fête des Jésuites de Münstereifel.
Une exposition du Département des Musées de la Ville d’Arlon, en collaboration avec
L’Institut Archéologique du Luxembourg asbl et le soutien de la
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Les Capucins luxembourgeois en Louisiane
Depuis leurs origines, les Capucins ont développé une vocation particulière pour les missions.
Après avoir été envoyés en Asie et en Afrique, leur première installation dans le Nouveau
Monde est due au cardinal de Richelieu, qui confia aux Capucins de Paris certaines missions en
Amérique du Nord. Leur succès et leur fidélité à la royauté leur valurent ensuite la mission de la
Louisiane. Celle-ci échut à la jeune province capucine de Champagne, qui était quasiment la
seule de France à ne pas encore être engagée dans les missions. Les Capucins ne furent toutefois
pas les premiers religieux à étendre leur champ d’apostolat à cette région.
En 1682, l’immense territoire baigné par le Mississipi reçut le nom de Louisiane, en l’honneur
du roi Louis XIV ; ce territoire faisait partie de la vice-royauté du Royaume de France appelée
Nouvelle-France, et qui était également composée de l’Acadie et du Canada. La capitale de la
Nouvelle-France était Québec. À son apogée, la Nouvelle-France s’étendait de l’embouchure du
Saint-Laurent et des Grand-Lacs au Nord, jusqu’au Golfe du Mexique au Sud, en passant par le
Nord de la Prairie et la péninsule du Labrador.
Une mission jésuite s’était fixée en Louisiane, et plus précisément à Saint-Louis qui avait été
construit la même année par René-Robert Cavelier de La Salle (1643-1687). L’agglomération
constituait une des plus lointaines positions des Pères Jésuites, qui possédaient par ailleurs de
nombreuses missions jusqu’au Lac Michigan. Leur influence s’exerçait tant sur les colons
français qui se regroupaient autour des missions, que sur les indigènes, dont ils étaient amenés à
suivre les pérégrinations. Bien structurés, davantage pourvus en hommes que la plupart des
autres ordres, mieux préparés aussi par leurs antécédents au travail d’évangélisation, les Jésuites
développèrent sans encombre leur expansion dans cette région. En 1686, La Salle est assassiné
par deux compagnons, et les habitants du fort de Saint-Louis sont massacrés par la tribu des
Natchez. Délaissant quelque temps cette colonie, la France s’y intéresse de nouveau vers 1698
lorsqu’elle envoie une nouvelle expédition en Louisiane. Les Québécois Pierre Le Moyne
d’Iberville (1661-1706), et Jean-Baptiste Le Moyne de Bienvielle (1680-1767) se chargent de
construire un nouveau fort près du territoire des Indiens Biloxis. Cette première place forte sera
suivie d’un réseau d’autres, qui seront construites le long du Mississipi. Deux cents colons et
leurs épouses établissent en 1699 le premier campement permanent de la colonie.
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Le 15 avril 1714, le Capucin français Louis François de Mornay (1663-1741) fut sacré évêque
coadjuteur de Québec, avec mission spéciale de s’intéresser aux fidèles de cette colonie ; il ne se
rendra toutefois jamais personnellement en Nouvelle-France. Il resta coadjuteur jusqu’en 1727,
année durant laquelle il succéda à Mgr de Saint-Vallier au poste d’évêque de Québec jusqu’en
1733. Il démissionna du siège de Québec le 12 septembre 1733, en faveur de son coadjuteur,
Mgr Dosquet. Il vécut encore huit ans chez les Capucins de Paris, jusqu’à sa mort survenue le 28
novembre 1741.
Jusqu’au moment de la nomination de Mgr de Mornay au poste de coadjuteur l’évêque de
Québec, également vicaire général de la Louisiane, cette dernière avait aussi connu l’action
évangélisatrice des Carmes. Mais il est compréhensible que lors de l’arrivée en fonction de Mgr
de Mornay, il ait privilégié ses confrères capucins français pour le seconder dans sa tâche
d’administration spirituelle du territoire dont il avait la charge.
Les premières demandes d’envois de Capucins en Louisiane remontent en fait en 1716. En 1717,
la Compagnie d’Occident, qui avait à Paris le monopole du commerce de la Louisiane, négocie
un envoi de missionnaires avec Mgr de Mornay. Ce dernier approcha les Capucins de
Champagne qui, toutefois, refusèrent d’abord, leur province étant à cette époque très pauvre en
sujets. Un peu plus tard, ils finirent par accepter, et le Père provincial demanda à Rome une
préfecture en Louisiane en alléguant que le Régent lui-même avait demandé l’envoi des
Capucins dans cette colonie. En 1719, la France cède l’exploitation de la Louisiane, jusque-là
attribuée à la Compagnie d’Occident, à la Compagnie des Indes du banquier John Law, grand
ordonnateur du commerce international de la couronne de France. Pour ces grandes compagnies
commerciales, il importait de présenter la Louisiane comme le nouvel Eldorado. À force de
propagande en Europe, de nombreux idéalistes, aventuriers ou désœuvrés répondirent à l’appel
de l’Amérique pour partir peupler la nouvelle colonie en expansion. Et ces appels pressants ne
concernent pas les seuls sujets du roi de France, puisqu’environ 2600 colons Alsaciens, Lorrains,
Suisses et Luxembourgeois figurèrent parmi les recrues convaincues par la Compagnie.
Toutefois l’arrivée des colons sur le territoire américain alla de pair avec de terribles
désillusions. La faim dominait et les infrastructures demeuraient quasi inexistantes. Les colons
finirent par obtenir des terres fertiles, non loin de la nouvelle capitale de la Nouvelle-Orléans,
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dans les plaines alluviales. C’est cette « Côte des Allemands » qui devint un des terrains de
missions privilégiés des Capucins originaires du Luxembourg.
Les Capucins de la province de Champagne reçurent donc en 1722 l’autorisation de fonder un
couvent à la Nouvelle-Orléans, sous l’autorité de l’évêque de Québec. Leur principale mission
fut de s’occuper des colons de la côte, tandis que les Jésuites se voyaient affecter
l’évangélisation des Indiens de l’intérieur des terres. Il avait initialement été envisagé que les
Carmes déchaux administreraient pour leur part les régions situées à l’est du Mississipi, mais le
gouvernement français s’opposa à cette affectation ; les Carmes déchaux avaient en effet obtenu
de Rome en 1720 une bulle de préfecture sans l’accord du roi de France, et contre laquelle il
convenait de prendre une mesure de rétorsion. Le 19 décembre 1722, l’évêque de Québec
rattacha donc les territoires qui leur étaient initialement destinés à ceux des Capucins. Il ne
restait plus aux Carmes qu’à retourner en France. Après leur départ, la colonie demeura divisée
du point de vue religieux en deux parties : le nord administré par les Jésuites, et le Sud contrôlé
par les Capucins. Les deux Ordres disposant chacun d’un vicaire général, nommé par l’évêque
de Québec.
C’est le 16 mai 1722 que la Compagnie des Indes émit l’ordonnance investissant les Capucins de
la province de Champagne de leur nouvelle juridiction. Les Pères Bruno de Langres, Christophe
de Chaumont, Philibert de Vianden et le frère Eusèbe de Chaumont furent autorisé à établir un
couvent à la Nouvelle-Orléans.
Plusieurs Capucins originaires du Luxembourg ont été recensés dans les paroisses louisianaises ;
il ne faut pas nous en étonner, car la population avait alors des origines très diverses, provenant
essentiellement de régions francophones ou germanophones. La paroisse de Red Church, par
exemple, était purement germanophone.
Malgré la propension naturelle de l’Ordre des frères mineurs capucins à se consacrer aux
missions, ses supérieurs sont longtemps restés réticents à l’idée d’envoyer certains frères à
l’autre bout du monde. Nombreux sont les exemples de Capucins ayant demandé en vain de
pouvoir partir dans le Nouveau Monde, leur requête ayant souvent été refusée par leurs
supérieurs. Ce fut par exemple le cas du célèbre auteur ascétique Anselme d’Esch (1710-1783).
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Service éducatif
De la visite guidée classique aux animations personnalisées (notamment pour les groupes
scolaires), le service éducatif adapte ses différentes formules à vos attentes. Demandez les tarifs
et descriptions des visites, ateliers et nocturnes privées (possibilité de walking dinner, réception
apéritive, …). Toutes les infos et réservations : Lise-Marie Thomas
([email protected]) ou au 063.600.654
Groupes
Des visites guidées, même en dehors des heures d’ouverture, sont organisées sur réservation au
063.600.654 ou via [email protected]
Elles sont accessibles aux groupes de min. 10 personnes et max. 25 personnes.
Les tarifs des visites sont de 20 € pour une heure et 30€ pour 1h30 (visite incluant, selon les
desiderata, la salle religieuse et les salons Gaspar). Le prix d’entrée est de 2€ par personne.
Groupes scolaires
Des visites guidées, même en dehors des heures d’ouverture, sont organisées sur réservation au
063.600.654 ou via [email protected]
Un dossier pédagogique (niveaux maternelle, primaire et secondaire) ou la fourniture des
informations relatives au contenu de l’exposition seront offerts aux enseignants qui en feront la
demande. Il est également possible de visiter gratuitement le Musée en préalable à une visite
scolaire.
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L’agenda
Les visites guidées programmées
Une visite guidée au prix de 2 EUR (enfant - de 12 ans gratuit) vous permettra de découvrir
l’histoire des Capucins luxembourgeois.
Rendez-vous au Musée Gaspar à 15h.
samedi 14 novembre 2015
samedi 12 décembre 2015
samedi 23 janvier 2016
samedi 20 février 2016
samedi 19 mars 2016
dimanche 17 avril 2016
dimanche 15 mai 2016
Les dimanches gratuits au Musée Gaspar !
L’accès au Musée Gaspar est gratuit tous les premiers dimanches du mois de 13h30 à 17h30, à
savoir les 6 décembre 2015, 7 février, 6 mars, 3 avril, 1er mai et 5 juin 2016.
* Pour toute autre visite guidée, merci de contacter le service éducatif au 063.600.654 ou
[email protected]
Ateliers pédagogiques
Des ateliers pédagogiques seront proposés le mercredi après-midi, de 14h00 à 16h00 aux dates
suivantes :
04/11/2015 : Atelier calligraphie pour les 8 – 12 ans.
18/11/2015 : Atelier calligraphie pour les 4 – 7 ans.
02/12/2015 : Atelier conte « Entre croyance et mystère : les histoires fabuleuses des Capucins
luxembourgeois » pour les 8 – 12 ans.
16/12/2015 : Atelier conte « Entre croyance et mystère : les histoires fabuleuses des Capucins
luxembourgeois » pour les 4 – 7 ans.
13/01/2016 : Atelier enquête « À la recherche du peintre-graveur Jean-Georges Weiser » pour les 8
– 12 ans.
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27/01/2016 : Atelier enquête « À la recherche du peintre-graveur Jean-Georges Weiser » pour les
4 – 7 ans.
10/02/2016 : Atelier « familles » gratuit Marmaille and Co.
24/02/2016 : Atelier conte « Entre croyance et mystère : les histoires fabuleuses des Capucins
luxembourgeois » pour les 8 – 12 ans.
09/03/2016 : Atelier gravure pour les 4 – 7 ans.
23/03/2016 : Atelier gravure pour les 8 – 12 ans.
06/04/2016 : Atelier peinture « Réalisation d’une peinture grandeur nature » pour les 4 – 7 ans.
20/04/2016 : Atelier peinture « Réalisation d’une peinture grandeur nature » pour les 8 – 12 ans.
04/05/2016 : Atelier enquête « Sur les traces du Père Bonaventure de Luxembourg » pour les 4 – 7
ans.
18/05/2016 : Atelier enquête « Sur les traces du Père Bonaventure de Luxembourg » pour les 8 – 12
ans.
01/06/2016 : Atelier conte « Entre croyance et mystère : les histoires fabuleuses des Capucins
luxembourgeois » pour les 4 – 7 ans.
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Commissaires d’exposition : David Colling, Henri Carême
Service pédagogique : Henri Carême, Lise-Marie Thomas
Graphisme : Imprimerie Godard – Arlon
Exposition réalisée par la Ville d’Arlon, avec le soutien de la Fédération WallonieBruxelles et la collaboration de l’Institut Archéologique du Luxembourg
Remerciements
Pour leur aide, indications, conseils ou prêts, il nous est agréable de remercier Mmes et
MM. :
Sylvie Bédard, Joseph Boegen, Joseph Brembati, Freddy Chabot, Sarah Claudy, Luc
Courtois, Didier Culot, Julie Depollier, Dorenda Dupont, Patricia Dupuy, Mary Lou
Eichhorn, Beate Ensch, Glenn Falgoust, Alicia Gillet, Marie Gloc, Annie Grzeskowiak,
Pierre Hannick, Paul Hansen, Denis Henrotay, Charles Hiegel, Josée Kirps, Jean
Kelecom, Maud Kirsch, Alex Langini, Catherine Lefèvre, Albert Ludig, Eugène
Medinger, Franck Methe, Delphine Meurs, Jeanne Meyers-Kaysen, Paul Mertz, Régis
Moes, Pierre Moracchini, Mylène Morin, Jean-Claude Muller, Claire Nadeau, Philippe
Nilles, Benoît Rall, Ernest Persoons, Myriam Pezzin, Sébastien Pierre, Vincent Pirlot,
Michel Polfer, Gisèle Reuter, Anne Stiernet, Marie-Claude Thurion, Fernand Toussaint,
Sœur Liliane Toussaint, Bruno Touveron, Jean-Marie Triffaux, Michel Trigalet, Geert
Van Reyn, Emilie Vilcot, Danièle Wagener, Pascale Wéry, Roland Yande, Jean-Marie
Yante, Laetitia Zeippen
ainsi que les institutions suivantes :
Archdiocese of New Orleans – Office of Archives and Records, Archidiocèse de Reims,
Archives de l’État d’Arlon, Archives nationales de Luxembourg, Archives du séminaire
de Québec, Archivio generale cappuccini a Roma, Bibliothèque et Archives nationales du
Québec, Bibliothèque des Capucins de Paris, Bibliothèque du Grand Séminaire de
Luxembourg, Bibliothèque nationale de Luxembourg, Bibliothèque du Séminaire de
Namur, Centre d’Archives du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine,
Centre de recherche universitaire lorrain en histoire, Clarion Herald – New Orleans,
Congrégation des Sœurs de la Charité de Namur, Couvent des Pères Rédemptoristes de
Luxembourg, Gestion Centre-Ville d’Arlon, Institut Archéologique du Luxembourg,
Katholieke Universiteit Leuven – Study and Documentation Centre « Capuchins in the
Low Countries », Mairie de Marville, Mairie de Thionville, Musée en Piconrue de
Bastogne, Musée Gaumais de Virton, Musée National d’Histoire et d’Art de
Luxembourg, Musée de la Vie wallonne de Liège, Musée d’Histoire la Ville de
Luxembourg, Paroisse Saint-Donat d’Arlon, Paroisse Saint-James de Cabahanoce,
Paroisse Saint-Jean-du-Grund à Luxembourg, Paroisse Saint-Michel à Luxembourg,
Paroisse Saint-Nicolas de Marville, Paroisse Sainte-Walburge de Contern, Royal Office
du Tourisme d’Arlon, Université catholique de Louvain – Service central des
bibliothèques, Ville d’Arlon, Williams Research Center of New Orleans
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