Librairie Siloë-lis - Saint Nazaire Briére
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Librairie Siloë-lis - Saint Nazaire Briére
Librairie Siloë-lis (2 magasins à Nantes) Eglise de Chéméré 2 bis, rue Georges Clémenceau 44000 Nantes Tél. 02 40 74 39 05 7, rue Ange Guépin 44000 Nantes Tél. 02 40 89 11 18 1 Numéro 9 – Avril 2012 Rue Clémenceau, le 23 janvier dernier, une cérémonie réunissait quelques amis pour saluer le départ de Marie-Françoise Ricordel et pour accueillir Yvon Gilabert, le nouveau directeur de la librairie Siloë-Lis. La présence de Monseigneur James, l’intervention du Père Benoit Bertrand, les témoignages de Chantal Bonnot (vous en trouverez l’écho dans les pages 6 et 7 de ce numéro) et de Monique Le Mauff au sujet de la mission des « relais-livres », celui de Monique Ramé concernant la place du livre pour les militants de l’Action Catholique Ouvrière, confirmèrent le rôle privilégié et essentiel que joue aujourd’hui la librairie dans la vie du diocèse. Le président et le secrétaire général du groupement des librairies Siloë avaient, eux aussi, tenu à rendre hommage, par leur présence et leurs propos, au rôle important de notre librairie au sein du groupement et à réaffirmer que l’enjeu de la mission ecclésiale des librairies religieuses ne s’arrête pas aux frontières d’un diocèse. Exceptionnellement, cet envoi comporte deux documents : Le premier - le numéro neuf de Lectures coups de cœur - marque le début de la troisième année de notre aventure commune. Vous y trouverez, comme à l’habitude, l’expression de la vitalité intellectuelle de notre communauté chrétienne en sa diversité et en sa qualité. Que soient remerciés ceux qui ont accepté, avec tant de simplicité et de générosité, de partager leur « coup de cœur ». Le second document fut édité à l’occasion du changement de la cérémonie du 23 janvier. Ce livret vous conte, à partir du témoignage de quelques acteurs principaux (Père Carré, Père Lebot, Madame Paulette Radigois), l’aventure de notre librairie, toute imbriquée qu’elle fut dans la vie diocésaine. Il dit notre histoire, nos projets, notre esprit, notre place au sein du diocèse de Nantes et le sens de cette aventure : être au service de tous. Jean-Yves Malinge, gérant. Siloë-lis Email : [email protected] Téléphones : 02 40 74 39 05 ou 02 40 89 11 18 2 TITRE : L’Evénement Vatican II AUTEUR : John W.O’Malley EDITIONS : Editions Lessius, 2011. PAGES : 448. PRIX : 34 € 50. O n ne compte plus les livres consacrés au concile Vatican II – et le cinquantenaire qui va s’ouvrir promet une belle floraison ! Sur le vif, nous avons eu, à l’époque, les fidèles comptes rendus, désormais classiques, de R. Laurentin, A. Wenger, H. Fesquet, J. Grootaers… Au fil des années, avec le recul du temps et la marche de l’Église, s’entassent les analyses pointues de Gilles Routhier, Christoph Theobald, Philippe Bordeyne, Laurent Villemin et autres, qui demandent déjà une bonne connaissance préalable du dossier… Voici un ouvrage praticable pour tout un chacun curieux d’y voir un peu clair sur ces débats qui marquent la vie de l’Église en notre temps. L’auteur est un jésuite, professeur à l’Université Georgetown (Washington D.C.), spécialisé dans l’histoire de l’Église et des conciles. Il présente son étude comme un “livre de base”, à savoir, dit-il, « un compte rendu bref et lisible, qui réalise trois objectifs. Premièrement, fournir le fil historique essentiel qui va du moment où le pape Jean XXIII annonça la tenue du Concile, le 25 janvier 1959, jusqu’à sa conclusion, le 8 décembre 1965. Deuxièmement, replacer les thèmes émergeant de ce récit dans leur contexte aux sens large et plus étroit, historique et théologique. Troisièmement, fournir quelques clés qui permettent de saisir ce que le Concile espérait mettre en œuvre. Tel est l’espace vide sur les rayonnages que j’espère combler en écrivant ce livre. » (p. 12). Pari tenu ! L’ouvrage est agréable à lire, écrit dans une belle langue, ce qui n’est pas si courant pour un livre traduit. On retrouve la touche anglo-saxonne qui échappe à l’aridité des considérations abstraites. Le lecteur est tenu en haleine. La narration des faits ne manque pas de pittoresque : description de fortes personnalités, voire de coups de théâtre et de rebondissements. Ce n’est pourtant pas un roman policier : c’est bien ainsi que va la vie des hommes, même soucieux d’être au service de l’Évangile et de se laisser guider par l’Esprit… Cependant, l’auteur ne s’en tient pas à l’anecdote, à l’évolution des esprits, ni aux luttes d’influence des différents courants. À le lire, on échappe – ce qui n’est pas évident, vu de l’extérieur – à l’impression qu’il n’y aurait là que brassage d’idées qui se termine heureusement dans des motions “rad-soc”, style Quatrième République ! Aussi est-il question de majorité et de minorité plutôt que d’opposition entre libéraux / progressistes et conservateurs / réactionnaires (p. 410). Tout cela est soigneusement replacé dans l’histoire de l’Église, avec la manière dont elle se comprend ellemême, notamment depuis la Révolution française. Vatican II, de fait, marque la fin d’un très long XIX ème siècle… qui se termine vers 1960. Il faut lire avec attention le tout à fait remarquable chapitre II, qui marque bien le choc de la rencontre de l’Église avec le monde moderne. Dans un premier temps, on s’enferme, on se protège de toutes parts – (l’image du pape se considérant “prisonnier du Vatican”est évocatrice de cet état d’esprit) – puis on en viendra peu à peu à souhaiter “raser les bastions”, comme dira H. Balthazar. C’est dans ce temps foisonnant que prennent forme le mouvement liturgique, la recherche biblique, la reconnaissance du laïcat, l’œcuménisme… Plus encore, l’auteur a le souci de repérer les “questions sous les questions”, sans lesquelles on ne peut comprendre les tensions et conflits qui affectent l’Église catholique aujourd’hui. La vie de l’Église est ainsi résolument située au cœur du monde : le “tournant” de Vatican II se réalise dans cette attitude nouvelle qui consiste à se laisser interpeller et à accueillir les questions nouvelles posées par la vie de notre monde, suivant l’intuition prophétique du “Bon pape Jean”. On découvre donc pas à pas le Concile avec ses lignes de force et ses enjeux… Chemin faisant, on découvre le rôle capital d’un memorandum du cardinal Frings demandant d’éviter le style des manuels de théologie pour “parler le langage vital de l’Écriture et des Pères de l’Église”, dont le rédacteur était Joseph Ratzinger (p. 112) ; ou encore les graves discussions et revirements sur l’œcuménisme, la liberté religieuse, l’antisémitisme issu de l’appellation “peuple déicide” (p. 346) ; ou encore… Courez donc vous-même à cette mine ! Pierre Guilbaud, Prêtre, Paroisse Saint-Paul-Notre-Dame-Du-Rosaire. 3 TITRE : Christian de Chergé et le dialogue Islamo-chrétien. AUTEURS : Anne-Noëlle Clément, Christian Salenson, Sr Bénédicte Avon, Roger Michel. EDITIONS : Editions Bayard Spiritualité, 2010. PAGES : 240. PRIX : 17 €. C et ouvrage, paru en 2010, est le fruit d'un atelier de recherche de l'ISTR de Marseille. Il enrichit les divers écrits concernant le drame des moines de Tibhirine, en ce sens qu'il creuse des points essentiels pour le dialogue islamo-chrétien. S'appuyant sur des textes choisis de Christian de Chergé, les commentaires des différents auteurs ne peuvent que résonner intensément chez celui qui veut entrer en dialogue avec des personnes d'une autre tradition religieuse. C'est ce qui m'a fait aimer ce livre, d'une lecture simple mais profonde, à travers les sujets de méditation proposés. En effet, chaque petit texte de frère Christian met le doigt sur un aspect fondamental de notre foi chrétienne. Or, dans les mots retraçant l'expérience du prieur de Tibhirine, cet aspect se fait image : c'est un "échelon" qui, avec d'autres, maintient les deux montants de "l'échelle mystique" de la spiritualité monastique. Dans l'expérience interreligieuse, les deux montants représentent les deux traditions religieuses que sont le christianisme et l'islam. Ils sont bien plantés dans la terre du quotidien d'aujourd'hui qu'est le pluralisme religieux. Ils sont aussi bien arrimés dans les cieux par une même communion des saints "mystère d'espérance qui s'appuie sur notre condition humaine de pécheurs". Ces "échelons" ne sont pas des concepts, ce sont des pratiques communes aux uns et aux autres. Grâce à celles-ci, nous nous exerçons mutuellement à gravir cette échelle mystique. Cette image traditionnelle a le bénéfice de renvoyer à la position de chacun, s'il est vrai que l'expérience mystique rejoint le fond de toute expérience humaine. A priori, beaucoup de croyants ne se disent pas mystiques et n'ont pas le sentiment de l'être. Pourtant peut-on se passer de considérer les autres croyants avec leurs traditions différentes si on veut avancer sur un chemin spirituel authentique ? Cet éclairage confirmé par le martyre des moines de Tibhirine ne peut que nous inciter à pratiquer la montée, quelquefois la descente, de ces "échelons", là où nous sommes, dans ce monde de pluralité culturelle et religieuse où nous vivons aujourd'hui. De ces méditations qui ne délivrent leur sens que peu à peu, je retiendrai un essentiel accessible à chacun et dont la portée peut éclairer l'ensemble de nos relations : "l'Esprit est présent dans chaque être humain, croyant ou pas. L'Esprit du Ressuscité nous précède toujours dans le cœur de l'autre" (p.64). La traditionnelle salutation en pays musulman "as salam alaikum !" (la paix soit avec vous) est aussi celle de Marie entrant dans la maison d'Elisabeth : la "paix", terme clé pour les juifs, les chrétiens et les musulmans. Mystère de la Visitation que le quotidien de nos rencontres se charge de décliner et de nous apprendre ! Yannick Voisin, Retraitée du Service Diocésain de Pastorale Catéchétique. Retour de 2 ans de Volontariat de Solidarité Internationale au Maroc. 4 TITRE : Qu’allons-nous faire de vous ? AUTEURS : Marie de Hennezel et Edouard de Hennezel. EDITIONS : Carnets Nord, 2011. PAGES : 360. PRIX : 20 €. O n connait Marie de Hennezel, psychologue, auteur de « La mort intime ». On la connaît douce, écoutante, usant de l’empathie comme d’un outil indispensable à toute relation à l’autre. Ici, dans ce livre écrit à deux mains, avec son fils Edouard, on la découvre directe, réactive, décidant de lever le tabou de la vieillesse, la vraie vieillesse, celle qui parle de dépendance, souvent paralysante pour les proches et notamment pour les enfants. Son fils Edouard interroge les aînés, du haut de sa quarantaine, dans la première partie du livre : « Qu’allons-nous faire de vous ? ». Forte de son expérience de spécialiste et à travers des témoignages de personnes de son entourage et de la génération senior, sa mère lui répond dans la deuxième partie: « Je me refuse à être une charge pour mes enfants », ou bien : « pour nous qui nous voulons responsables, la moindre des choses serait d’anticiper ! ». Un livre de dialogues, et d’aveux. Pour nourrir son questionnement, Edouard s’est entretenu avec une trentaine d’adultes de son âge, qui, en toute liberté, se confient sur la vieillesse de leurs parents : angoisses, fuite, colère, tout comme les mots d’amour, générosité, reconnaissance. Tout l’humain s’y retrouve, avec son lot de sensations fortes, si fortes, dés que celles-ci touchent au lien mystérieux et tenace qui attache parents et enfants. La génération des seniors, qui s’est tant battue pour son autonomie, en Mai 68, et qui fut baignée par les « trente glorieuses », est aujourd’hui parfois « critiquée » par ses enfants qui se voient devoir assumer pour eux-mêmes et leur famille, un présent plus difficile. Et la dépendance de ces parents, qui vivent plus longtemps, devient un vrai poids: « on ne peut pas les prendre chez nous, la question de la maison de retraite se pose, on culpabilise, des conflits émergent entre frères et sœurs… ». Quand l’autonomie, si chère aux aînés, se transforme en solitude, les rancœurs et les fragilités menacent. Cette dépendance qui s’impose à tous, fait peur. Mais si cette dépendance était comprise comme une occasion de rapprochement et d’amour ? Et c’est là que Marie de Hennezel nous éclaire et nous réconforte : Osons parler à « nos vieux » de la vieillesse. La jeunesse implore: « Transmetteznous un savoir-vieillir moins angoissant ! ». Laissons tomber les barrières, dans le respect de l’intimité et des pudeurs, pour préparer ces étapes qui initient de nouveaux rapports affectifs. Si les seniors acceptent de « faire le ménage » dans leur vie, ils aimeront se laisser porter par ceux qu’ils ont portés il y a 40 ou 50 ans. C’est un livre sur l’écoute, la solidarité, la levée des peurs, la non-culpabilité, la confiance. C’est surtout un cri d’amour intergénérationnel. Véronique Delbende, Action Catholique des Milieux Indépendants (ACI) Siloë-lis Email : [email protected] Téléphones : 02 40 74 39 05 ou 02 40 89 11 18 5 L’Escale, ce n’est pas banal ! L’Escale est un des nombreux relais-livres qui, dans le diocèse de Nantes, en lien avec les paroisses et avec la librairie Siloë-Lis, appuient leur action apostolique sur la relation aux livres. Nous avons interrogé sa responsable, Chantal Bonnot. Concrètement qu’est-ce que l’Escale ? L’Escale est située à Chéméré, l’une des 8 communes rurales formant la paroisse Ste Anne-Françoise en Retz. L’Escale a ouvert ses portes, voilà 5 ans déjà, en centre bourg, dans l’ancien presbytère. L’Escale se définit comme un endroit où trouver des ressources "pour garder le cap", dans une société sécularisée où être en recherche de soi, de sens à sa vie, de Dieu, suppose un indispensable discernement. La formation et l’éthique des libraires SiloëLis garantissent le sérieux de l’information transmise et permettent aux visiteurs du relaislivres de découvrir ou de redécouvrir des ouvrages accessibles sans être simplistes. De plus, dans ce lieu, le livre, outre son rôle d’informateur, peut également devenir formateur. A défaut de faire venir les jeunes adultes vers des formations, la formation, via livres, DVD, CD, peut venir à eux, dans leur commune, assurant ainsi proximité et gain de temps. Comment projet ? pourriez-vous définir votre C’est ainsi que cette grande maison fut aménagée afin que chacun s’y sente bien et ait envie d’y venir régulièrement. Qui fait fonctionner ce lieu de vie ? Je suis entourée d’une vingtaine de bénévoles : jeunes adultes et retraité(e)s très dynamiques. Certains s’occupent de l’accueil café, d’autres du conseil livre, d’autres encore du ménage ou de l’entretien du jardin. Quelles sont bénévoles ? les motivations de ces Pour beaucoup, effectuer des permanences à l’Escale est leur seul engagement en Eglise. Ils le choisissent du fait de leur peu de disponibilité. Etre bénévole à l’Escale ne nécessite pas de formation ou de connaissances particulières, pas de multiples réunions de préparation : chacun s’inscrit, mois après mois, selon ses possibilités du moment. Ce service d’Eglise leur permet de garder un lien avec la vie de la paroisse, de rencontrer d'autres chrétiens, de manière simple et spontanée. En quoi s’agit-il d’un lieu d’Eglise ? Un des points importants du projet de la Paroisse Nouvelle était de rejoindre les jeunes générations. L’objectif était d’offrir à la fois un lieu de rencontres conviviales, mais aussi un lieu où trouver de la documentation à acheter ou emprunter. Il apparaissait également très important que ce puisse être un vecteur d’information au sujet des animations paroissiales ou diocésaines. Clairement défini comme un lieu catholique, tout en étant distinct du bâtiment église, il semblait essentiel qu’il soit ouvert à tous, et plus particulièrement aux jeunes parents, aux enfants et aux adolescents. C’est un lieu de fraternité, notamment dans l’accueil de toute personne, croyante ou non, qui y entre et bénéficie dès lors de l’écoute attentive des bénévoles. De vrais repas y sont également partagés lors de la galette de janvier, des grillades de juin, des soirées "Diner-VidéoDébat" en famille… A l’Escale, des chrétiens se retrouvent et réfléchissent sur leur foi, en lien avec la Parole de Dieu, les grands moments de l’année liturgique, les démarches diocésaines. D’autres rencontres permettent aussi l’échange autour d’une question posée, d’un livre, d’une vidéo. 6 C’est également ici que se déroulent des réunions de préparation au baptême, d’animation d’éveil à la foi, de journées intergénérationnelles, de temps de formation biblique. Les enfants de la catéchèse, les jeunes de l’ACE y viennent aussi pour des temps forts ou des réunions d’équipe. Enfin, l’oratoire ainsi que l’église, qui jouxte l’Escale, favorisent des moments de prières et de célébrations. Parmi les autres activités paroissiales, comment peut-on caractériser l’Escale ? Le relais-livre est un lieu privilégié pour des rencontres improbables entre paroissiens de tous âges, issus de communautés chrétiennes locales différentes, de mouvements ou services d’église différents. Un partage d’expérience entre acteurs diversement engagés est ainsi favorisé. Ces personnes n’auraient peut-être pas eu l’occasion de se connaître, puis de se reconnaître, sans l’Escale. Pour certains, c’est également un lieu privilégié pour un échange plus libre que s’il avait lieu dans le bâtiment église. Il ne s’agit pas non plus du presbytère central, perçu plus comme le centre "administratif". L’Escale a un jardin, une cuisine, une salle de jeu, un salon… On y est un peu comme dans une maison de famille où il fait bon s’asseoir autour d’un café, d’un gâteau. L’échange y est vrai, simple et complètement gratuit. On n’y vient pas pour une demande de sacrement ou de service d’Eglise. Il n’y a pas de sujet précis à aborder, chacun exprime ce qu’il veut, au moment où il veut, comme il le veut. Le relais-livres peut ainsi être une passerelle, offrant la possibilité de franchir une étape à ceux qui hésitent ou ne se sentent pas très à l’aise vis-à-vis de la foi ou de l’Eglise. Il leur permet d’ouvrir une première porte pour entrer ou revenir discrètement, librement, dans la famille des chrétiens qui les accueille comme ils sont, là où ils en sont dans leur cheminement de vie et de foi. Quels sont vos liens avec la librairie SiloëLis ? Les liens se sont renforcés au fil du temps. Avec l’une ou l’autre bénévole, je me rends environ une fois par mois rue Clémenceau, pour déposer des retours de livres, prendre des nouveautés ou des commandes, faire le point sur les ventes au niveau comptabilité. L’accueil y est toujours chaleureux et les conseils très professionnels. De temps à autre, notre libraire référent vient sur place pour nous aider à discerner les retours à effectuer, nous conseiller sur la présentation des articles et aussi partager un moment convivial avec les bénévoles. D’un commun accord, nous souhaitons plus de temps de "formation", afin de mieux servir les personnes venant chercher conseil à l’Escale. Quel est le livre qui actuellement a le plus de succès ? Je ne peux pas indiquer un livre en particulier, mais certains ouvrages pour enfants ou jeunes sont très appréciés (collection des "Loupio", "Chercheurs de Dieu", "Bible manga"). Les livres de Guy Gilbert ont également connu un grand succès depuis sa venue sur la paroisse. Nous répondons aussi régulièrement à des commandes particulières. Certains paroissiens engagés au sein du Service Evangélique des Malades ou de l’accompagnement des familles en deuil se procurent régulièrement de la documentation à ce sujet. Siloë-lis Email : [email protected] Téléphones : 02 40 74 39 05 ou 02 40 89 11 18 7 TITRE : Lettre aux couples d’aujourd’hui. AUTEURS : Nicole et Philippe Jeammet. EDITIONS : Bayard, 2012. PAGES : 192. PRIX : 18 € 50. utre sa couverture bucolique, ce livre m’a interpellée en ce printemps 2012 alors que, dans mon environnement proche, des jeunes gens posent des choix déterminants pour leur vie de couple. Quels sont-ils ces nouveaux défis qu’ils vont devoir relever pour vivre à deux ? Ce livre ne propose pas des recettes pour réussir sa vie : toute vie est singulière. Il ne s’agit pas non plus d’un livre sur le mariage. Nourris de leur pratique professionnelle et de leur expérience de vie commune, les auteurs sont animés par la volonté de regarder le couple d’aujourd’hui. Elle, parcourant les romans contemporains, miroirs de notre société. Lui, se référant à ses quarante ans de pratique clinique auprès d’adolescents et de leurs familles. O Cinq défis à relever sont analysés dans les cinq chapitres du livre : - Idéalisation de l’autre, réalité du quotidien : Comment utiliser le tremplin initial de l’état amoureux pour construire l’avenir ? Comment éviter que l’idéalisation, alors qu’elle facilite la rencontre, ne laisse place à la déception, au risque de devenir destructrice si elle reste au stade de l’illusion et nie la réalité ? - Désir d’attachement et besoin de liberté : Comment gérer les tensions entre désir de partage et mise à l’épreuve de la liberté, de la proximité et de la préservation de l’intimité ? Comment être acteur de sa vie quand on doit la partager avec un(e) autre ? - Revendication d’égalité et rivalité : L’évolution de la société a-t-elle un effet sur l’équilibre des sexes dans le couple ? La concurrence entre l’homme et la femme est maintenant de mise, la revendication égalitaire des femmes ne peut pas être sans répercussion sur l’équilibre du couple. Accueillir l’enfant, la maternité, la paternité au risque de l’amour : La venue de l’enfant fonde la famille. L’enfant est aujourd’hui le témoignage de l’amour des parents, il devient celui autour duquel la permanence du couple s’organise. L’enfant peut-être celui par qui le lien dans le couple est maintenu, au risque qu’il se sente responsable lorsqu’une séparation survient. - Amour de soi, amour de l’autre : Dans une relation d’amour, deux questions sont conjointes, qu’en est-il de moi et de mes désirs et qu’en est-il de toi et des tes désirs ? Nicole Jeammet nous propose dans ce dernier chapitre une lecture du Cantique des cantiques qu’elle analyse comme un poème moderne où la sexualité vaut pour elle-même : les amants ne sont pas mariés, ils n’ont pas d’enfants. Elle le choisit comme représentation d’une sexualité humaine pouvant être prise comme modèle d’une rencontre réussie. Finalement au-delà de cet essai sur la vie à deux, ce livre est aussi le témoignage d’un couple qui relève le défi qui récapitule tous les autres : celui de la durée. « Comme tous les « vieux » couples, si nous voulions être honnêtes, il fallait bien admettre qu’à certaines périodes, nous aurions eu presque autant de raisons de nous séparer que de rester ensemble… En tout cas, une chose est sûre aujourd’hui : nous avons l’un et l’autre le sentiment qu’à travers les épreuves traversées, nous nous sommes découverts l’un et l’autre coconstruits. Alors justement nous nous sommes dits que peut-être nous avions le recul nécessaire pour pouvoir témoigner de ce redoutable mais bienheureux défi qu’il y a à durer dans le temps… » Lucie Migliasso, Libraire - Siloë-lis Email : [email protected] Téléphones : 02 40 74 39 05 ou 02 40 89 11 18 8 TITRE : Sur les routes d’une sagesse nouvelle. AUTEUR : Frédéric de Coninck. EDITIONS : Emmaüs, 1999. PAGES : 93. PRIX : 11 € 50. « Le livre de Job me fascine depuis de nombreuses années. En même temps il me fait peur » En s’exprimant ainsi au début de cet ouvrage, Frédéric de Coninck se met au niveau de chaque lecteur. Lui qui, pourtant, connaît les multiples commentaires exégétiques du livre de Job, va nous livrer quelque chose de plus personnel : un regard sur l’actualité de ce livre. C’est là la force d’un petit ouvrage qui va à l’essentiel : non pas un commentaire minutieux, mais un excellent outil pour s’approprier ce livre, en voir la cohérence et discerner des pistes afin d’en tirer profit. Le premier chapitre compare habilement le livre de Job à celui des Proverbes, relevant deux points de vue opposés. Qui a raison ? Frédéric de Coninck suggère que la réalité n’est pas perçue de la même façon. Tout dépend si on se situe parmi ceux qui dirigent, comptant sur l’ordre pour mettre fin au mal, ou parmi ceux qui souffrent et n’ont pas une lecture si rationnelle et apaisée de ce qui leur arrive. Puis l’auteur nous met dans la peau des amis de Job, avec leur discours « sécuritaires ». Ces discours ne sont-ils pas dus à la peur : peur de ne pas être à la hauteur, peur de la contagion, peur des émotions, peur de l’impuissance. Nous entrons alors justement dans le combat de Job contre l’impuissance. Un combat long et difficile, fait de colère, de tâtonnements. Frédéric de Conink précise le plan du livre de Job et nous met en mesure de comprendre pourquoi le cheminement est si laborieux. Il discerne, preuve statistique à l’appuis, un élargissement progressif du procès que Job mène contre la « justice » de ses amis. Paul Beauchamp avait trouvé un élargissement semblable dans le Psaume 22. Ainsi, les discours de Job sont pour nous une recherche exemplaire. Exprimant d’abord la préoccupation de la mort, puis les relations avec Dieu, continuant avec les relations inter-personnelles, la quête de Job le conduit à s’intéresser à la société toute entière et à l’injustice du monde. Job découvre que lorsqu’on a perdu le succès, il reste une valeur plus importante encore : la sagesse. L’auteur propose alors une lecture psychologisante de Job : n’était-il pas avant sa déchéance quelqu’un qui prétendait remédier au mal ? Il siégeait parmi les leaders de son peuple et croyait faire reculer l’injustice par ses sages décisions. Parvenu à faire enfin la vérité sur sa condition, Job s’est préparé à entendre la réponse de Dieu. En citant les bêtes sauvages, le discours de Dieu va à contre-courant de l’idéologie royale. Job, qui réclamait justice, découvre ce Dieu créateur, qui « pose des bornes, laisse du temps, dessine des espaces de vie et de choix. » Frédéric de Coninck peut alors mettre tout le livre en perspective avec son ouverture et sa conclusion. L’ensemble est très pédagogique et peut aussi rendre service à ceux qui accompagnent les souffrants. Père Jérôme Rialland, Prêtre de la paroisse Ste Marie en Pays d'Ancenis 9 TITRE : La vierge au Livre, Marie et l’Ancien Testament. AUTEUR : Philippe Lefebvre. EDITIONS : Le Cerf, 2007. PAGES : 222. PRIX : 18 €. P hilippe Lefebvre est dominicain, enseignant à l’Ecole Biblique de Jérusalem et à l’Institut de théologie biblique à Fribourg. Il est passionné par la Bible et sait passionner son auditoire. « La Bible est une parole faite pour être parlée. Une parole adressée » dit-il dans une interview pour Panorama (mars 2012). Quand il parle des personnages de la Bible, il y met de la vie, il établit des liens avec d’autres personnes qui ont vécu la même histoire. Et ces rapprochements d’expériences qui se répètent ont quelque chose à nous dire. C’est ainsi qu’avec Marie, la mère de Jésus, il visite toutes les autres femmes de la Bible. L’Ecriture, dans les Evangiles, relie horizontalement Marie à d’autres femmes de son époque, elle la relie verticalement à celles du passé, juives ou non, dont la Bible a parlé. Plusieurs femmes de l’Ancien Testament se cristallisent en une seule ; Marie rassemble en sa personne quelque chose d’Agar, de Rachel, de Léa, etc….Il y a donc une volonté précise, persistante de revisiter l’héritage de ces aînées de l’Ancienne Alliance.. Ces rapprochements manifestent la cohérence de la Bible qui font résonner l’Ancien et le Nouveau Testament et les met en adéquation avec nos expériences d’aujourd’hui. Lisez ce livre et vous aurez envie d’aller faire un tour dans l’Ancien Testament pour découvrir ou re-découvrir l’histoire de toutes ces héroïnes bibliques dont il est question ici, et qui nous parlent de Marie, Femme bénie entre toutes les femmes. Monique Le Mauff Pôle Tibériade à Fégréac Horaires d'ouverture des magasins Librairie Siloë-lis 2 bis, rue Georges Clémenceau Lundi : 14h - 18h Du mardi au vendredi : 9h.30 - 12h / 14h – 19h Samedi : 10h - 12h / 14h – 18h Librairie Siloë-lis 7, rue Ange Guépin Lundi : 14h – 19h Du mardi au vendredi : 10h - 19h Samedi : 10h - 12h.30 / 14h – 19h Un parking gratuit est à votre disposition sur la cour de la librairie, rue Clémenceau. N’hésitez pas à nous contacter. Siloë-lis Email : [email protected] Téléphones : 02 40 74 39 05 ou 02 40 89 11 18 10 TITRE : Avec Toi. De la France à l’Egypte : « un extraordinaire amour » suzanne et Taha Hussein (1915-1973). AUTEUR : Suzanne Taha Hussein. EDITIONS : Le Cerf, 2011, Collection l’histoire à vif.. PAGES : 384. PRIX : 29 €. A quatre-vingts ans et pour répondre à la demande de ses proches, Suzanne Taha Hussein, entreprit d’écrire les souvenirs de sa vie passée aux côtés de son époux. Taha Hussein fait en effet partie de ces êtres d’exception auxquels leurs vertus et leurs actes confèrent valeur d’exemple universel. Né en Egypte au sein d’une famille modeste parmi de nombreux frères et sœurs, ayant perdu la vue à la suite d’une ophtalmie mal soignée, il déjoue son destin d’exclu grâce à une soif de savoir qui lui permet d’obtenir les plus hauts titres universitaires. Ministre égyptien de l’Education nationale en 1950, il lutte pour l’accès de son peuple – y compris les femmes – à l’éducation. Rénovateur d’une culture arabe qu’il a contribué à inscrire dans la modernité, ses positions et ses écrits lui attirent les foudres des fondamentalistes. La veille de sa mort, il reçoit des Nations Unies le prix des Droits de l’homme. Pourtant, quand en 1917, Suzanne Bresseau annonce aux siens qu’elle va épouser un étudiant venu en France grâce à une bourse, jeune homme à qui elle fait la lecture, elle est traitée de folle : « un étranger, un aveugle, et pour finir un musulman ! » Son cœur sait qu’elle a raison de persister dans cette folie. Le récit de leur quotidien semé d’embûches et de trahisons, souvent infiltré de désespoir, est tissé d’une profonde sensibilité et raconté comme une confidence en un style direct et animé. Ce que décrit Suzanne est ce que devrait être le sentiment amoureux : un engagement total d’aide mutuelle, de tendresse et de respect. L’humour n’est jamais absent. Et, malgré les heures sombres , la joie est bien présente, née de la capacité à ressentir en toutes circonstances la beauté des choses et la chaleur des relations humaines ; car autour d’eux, de leur couple, de leurs enfants puis petits enfants s’est constitué peu à peu un réseau d’amis fidèles dont beaucoup sont des personnalités du monde intellectuel, artistique et politique. Avec toi nous fait entrer dans l’intimité de ces deux êtres qu’à priori tout séparait : le pays, la culture, la religion, le handicap. Alliance extraordinaire et féconde, car ce qui les réunit - le goût du bien - est le plus fort. Leur combat incessant pour la tolérance et la liberté, au-delà des différences, résonne d’une manière particulière dans l’actualité. Il est salutaire d’évoquer cet Islam des Lumières, de culture, d’échange et de paix, qu’incarne Taha Hussein. L’histoire de ce couple est une leçon de vie. Elle nous apprend beaucoup et avant tout ceci : rien de bon ne se fait sans une adhésion personnelle totale aux valeurs que l’on défend, à commencer par la première, essentielle : l’amour. Frère Michel-Dominique, Moine de Meilleray. Vous pouvez retrouver les anciens numéros de Siloë-Lis lectures coups de cœur sur le site Internet http://siloe-lis-nantes.fr Siloë-lis Email : [email protected] Téléphones : 02 40 74 39 05 ou 02 40 89 11 18 11 « L’Escale est un lieu de fraternité, notamment dans l’accueil de toute personne, croyante ou non, qui y entre et bénéficie dès lors de l’écoute attentive des bénévoles.» Chantal Bonnot, responsable à l’Escale. Scènes de vie à L’Escale (Chéméré) Prochaine Edition : juillet 2012 N’hésitez pas à nous contacter Siloë-lis Email : [email protected] Téléphones : 02 40 74 39 05 ou 02 40 89 11 18 12