Librairie Siloë-lis - Saint Nazaire Briére

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Librairie Siloë-lis - Saint Nazaire Briére
Librairie Siloë-lis
(2 magasins à Nantes)
Eglise de Chéméré
2 bis, rue Georges Clémenceau
44000 Nantes
Tél. 02 40 74 39 05
7, rue Ange Guépin
44000 Nantes
Tél. 02 40 89 11 18
1
Numéro 9 – Avril 2012
Rue Clémenceau, le 23 janvier dernier, une cérémonie réunissait quelques amis pour
saluer le départ de Marie-Françoise Ricordel et pour accueillir Yvon Gilabert, le nouveau directeur de la
librairie Siloë-Lis. La présence de Monseigneur James, l’intervention du Père Benoit Bertrand, les
témoignages de Chantal Bonnot (vous en trouverez l’écho dans les pages 6 et 7 de ce numéro) et de Monique
Le Mauff au sujet de la mission des « relais-livres », celui de Monique Ramé concernant la place du livre pour
les militants de l’Action Catholique Ouvrière, confirmèrent le rôle privilégié et essentiel que joue aujourd’hui
la librairie dans la vie du diocèse. Le président et le secrétaire général du groupement des librairies Siloë
avaient, eux aussi, tenu à rendre hommage, par leur présence et leurs propos, au rôle important de notre
librairie au sein du groupement et à réaffirmer que l’enjeu de la mission ecclésiale des librairies religieuses ne
s’arrête pas aux frontières d’un diocèse.
Exceptionnellement, cet envoi comporte deux documents :
Le premier - le numéro neuf de Lectures coups de cœur - marque le début de la troisième année de notre
aventure commune. Vous y trouverez, comme à l’habitude, l’expression de la vitalité intellectuelle de notre
communauté chrétienne en sa diversité et en sa qualité. Que soient remerciés ceux qui ont accepté, avec tant de
simplicité et de générosité, de partager leur « coup de cœur ».
Le second document fut édité à l’occasion du changement de la cérémonie du 23 janvier. Ce livret vous conte,
à partir du témoignage de quelques acteurs principaux (Père Carré, Père Lebot, Madame Paulette Radigois),
l’aventure de notre librairie, toute imbriquée qu’elle fut dans la vie diocésaine. Il dit notre histoire, nos projets,
notre esprit, notre place au sein du diocèse de Nantes et le sens de cette aventure : être au service de tous.
Jean-Yves Malinge, gérant.
Siloë-lis
Email : [email protected]
Téléphones : 02 40 74 39 05 ou 02 40 89 11 18
2
TITRE : L’Evénement Vatican II
AUTEUR : John W.O’Malley
EDITIONS : Editions Lessius, 2011.
PAGES : 448.
PRIX : 34 € 50.
O
n ne compte plus les livres consacrés au concile
Vatican II – et le cinquantenaire qui va s’ouvrir
promet une belle floraison ! Sur le vif, nous
avons eu, à l’époque, les fidèles comptes rendus,
désormais classiques, de R. Laurentin, A. Wenger, H.
Fesquet, J. Grootaers… Au fil des années, avec le recul
du temps et la marche de l’Église, s’entassent les
analyses pointues de Gilles Routhier, Christoph
Theobald, Philippe Bordeyne, Laurent Villemin et
autres, qui demandent déjà une bonne connaissance
préalable du dossier…
Voici un ouvrage praticable pour tout un chacun curieux
d’y voir un peu clair sur ces débats qui marquent la vie
de l’Église en notre temps. L’auteur est un jésuite,
professeur à l’Université Georgetown (Washington
D.C.), spécialisé dans l’histoire de l’Église et des
conciles. Il présente son étude comme un “livre de
base”, à savoir, dit-il, « un compte rendu bref et lisible,
qui réalise trois objectifs. Premièrement, fournir le fil
historique essentiel qui va du moment où le pape Jean
XXIII annonça la tenue du Concile, le 25 janvier 1959,
jusqu’à sa conclusion, le 8 décembre 1965.
Deuxièmement, replacer les thèmes émergeant de ce
récit dans leur contexte aux sens large et plus étroit,
historique et théologique. Troisièmement, fournir
quelques clés qui permettent de saisir ce que le Concile
espérait mettre en œuvre. Tel est l’espace vide sur les
rayonnages que j’espère combler en écrivant ce livre. »
(p. 12).
Pari tenu ! L’ouvrage est agréable à lire, écrit dans une
belle langue, ce qui n’est pas si courant pour un livre
traduit. On retrouve la touche anglo-saxonne qui
échappe à l’aridité des considérations abstraites. Le
lecteur est tenu en haleine. La narration des faits ne
manque pas de pittoresque : description de fortes
personnalités, voire de coups de théâtre et de
rebondissements. Ce n’est pourtant pas un roman
policier : c’est bien ainsi que va la vie des hommes,
même soucieux d’être au service de l’Évangile et de se
laisser guider par l’Esprit… Cependant, l’auteur ne s’en
tient pas à l’anecdote, à l’évolution des esprits, ni aux
luttes d’influence des différents courants. À le lire, on
échappe – ce qui n’est pas évident, vu de l’extérieur – à
l’impression qu’il n’y aurait là que brassage d’idées qui
se termine heureusement dans des motions “rad-soc”,
style Quatrième République ! Aussi est-il question de
majorité et de minorité plutôt que d’opposition entre
libéraux / progressistes et conservateurs / réactionnaires
(p. 410).
Tout cela est soigneusement replacé dans l’histoire de
l’Église, avec la manière dont elle se comprend ellemême, notamment depuis la Révolution française.
Vatican II, de fait, marque la fin d’un très long XIX ème
siècle… qui se termine vers 1960. Il faut lire avec
attention le tout à fait remarquable chapitre II, qui
marque bien le choc de la rencontre de l’Église avec le
monde moderne. Dans un premier temps, on s’enferme,
on se protège de toutes parts – (l’image du pape se
considérant “prisonnier du Vatican”est évocatrice de cet
état d’esprit) – puis on en viendra peu à peu à souhaiter
“raser les bastions”, comme dira H. Balthazar. C’est
dans ce temps foisonnant que prennent forme le
mouvement liturgique, la recherche biblique, la
reconnaissance du laïcat, l’œcuménisme… Plus encore,
l’auteur a le souci de repérer les “questions sous les
questions”, sans lesquelles on ne peut comprendre les
tensions et conflits qui affectent l’Église catholique
aujourd’hui. La vie de l’Église est ainsi résolument
située au cœur du monde : le “tournant” de Vatican II se
réalise dans cette attitude nouvelle qui consiste à se
laisser interpeller et à accueillir les questions nouvelles
posées par la vie de notre monde, suivant l’intuition
prophétique du “Bon pape Jean”.
On découvre donc pas à pas le Concile avec ses lignes
de force et ses enjeux… Chemin faisant, on découvre le
rôle capital d’un memorandum du cardinal Frings
demandant d’éviter le style des manuels de théologie
pour “parler le langage vital de l’Écriture et des Pères de
l’Église”, dont le rédacteur était Joseph Ratzinger (p.
112) ; ou encore les graves discussions et revirements
sur l’œcuménisme, la liberté religieuse, l’antisémitisme
issu de l’appellation “peuple déicide” (p. 346) ; ou
encore… Courez donc vous-même à cette mine !
Pierre Guilbaud, Prêtre,
Paroisse Saint-Paul-Notre-Dame-Du-Rosaire.
3
TITRE : Christian de Chergé et le dialogue Islamo-chrétien.
AUTEURS : Anne-Noëlle Clément, Christian Salenson, Sr Bénédicte
Avon, Roger Michel.
EDITIONS : Editions Bayard Spiritualité, 2010.
PAGES : 240.
PRIX : 17 €.
C
et ouvrage, paru en 2010, est le fruit d'un
atelier de recherche de l'ISTR de Marseille.
Il enrichit les divers écrits concernant le
drame des moines de Tibhirine, en ce sens qu'il
creuse des points essentiels pour le dialogue
islamo-chrétien. S'appuyant sur des textes choisis
de Christian de Chergé, les commentaires des
différents auteurs ne peuvent que résonner
intensément chez celui qui veut entrer en dialogue
avec des personnes d'une autre tradition religieuse.
C'est ce qui m'a fait aimer ce livre, d'une lecture
simple mais profonde, à travers les sujets de
méditation proposés.
En effet, chaque petit texte de frère Christian met
le doigt sur un aspect fondamental de notre foi
chrétienne. Or, dans les mots retraçant l'expérience
du prieur de Tibhirine, cet aspect se fait image :
c'est un "échelon" qui, avec d'autres, maintient les
deux montants de "l'échelle mystique" de la
spiritualité
monastique.
Dans
l'expérience
interreligieuse, les deux montants représentent les
deux traditions religieuses que sont le
christianisme et l'islam. Ils sont bien plantés dans
la terre du quotidien d'aujourd'hui qu'est le
pluralisme religieux. Ils sont aussi bien arrimés
dans les cieux par une même communion des
saints "mystère d'espérance qui s'appuie sur notre
condition humaine de pécheurs". Ces "échelons"
ne sont pas des concepts, ce sont des pratiques
communes aux uns et aux autres. Grâce à celles-ci,
nous nous exerçons mutuellement à gravir cette
échelle mystique.
Cette image traditionnelle a le bénéfice de
renvoyer à la position de chacun, s'il est vrai que
l'expérience mystique rejoint le fond de toute
expérience humaine. A priori, beaucoup de
croyants ne se disent pas mystiques et n'ont pas le
sentiment de l'être. Pourtant peut-on se passer de
considérer les autres croyants avec leurs traditions
différentes si on veut avancer sur un chemin
spirituel authentique ? Cet éclairage confirmé par
le martyre des moines de Tibhirine ne peut que
nous inciter à pratiquer la montée, quelquefois la
descente, de ces "échelons", là où nous sommes,
dans ce monde de pluralité culturelle et religieuse
où nous vivons aujourd'hui.
De ces méditations qui ne délivrent leur sens que
peu à peu, je retiendrai un essentiel accessible à
chacun et dont la portée peut éclairer l'ensemble de
nos relations : "l'Esprit est présent dans chaque
être humain, croyant ou pas. L'Esprit du
Ressuscité nous précède toujours dans le cœur de
l'autre" (p.64). La traditionnelle salutation en pays
musulman "as salam alaikum !" (la paix soit avec
vous) est aussi celle de Marie entrant dans la
maison d'Elisabeth : la "paix", terme clé pour les
juifs, les chrétiens et les musulmans. Mystère de la
Visitation que le quotidien de nos rencontres se
charge de décliner et de nous apprendre !
Yannick Voisin,
Retraitée du Service Diocésain de Pastorale
Catéchétique.
Retour de 2 ans de Volontariat de Solidarité
Internationale au Maroc.
4
TITRE : Qu’allons-nous faire de vous ?
AUTEURS : Marie de Hennezel et Edouard de Hennezel.
EDITIONS : Carnets Nord, 2011.
PAGES : 360.
PRIX : 20 €.
O
n
connait
Marie
de
Hennezel,
psychologue, auteur de « La mort
intime ». On la connaît douce, écoutante,
usant de l’empathie comme d’un outil
indispensable à toute relation à l’autre. Ici, dans ce
livre écrit à deux mains, avec son fils Edouard, on
la découvre directe, réactive, décidant de lever le
tabou de la vieillesse, la vraie vieillesse, celle qui
parle de dépendance, souvent paralysante pour les
proches et notamment pour les enfants.
Son fils Edouard interroge les aînés, du haut de sa
quarantaine, dans la première partie du livre :
« Qu’allons-nous faire de vous ? ». Forte de son
expérience de spécialiste et à travers des
témoignages de personnes de son entourage et de
la génération senior, sa mère lui répond dans la
deuxième partie: « Je me refuse à être une charge
pour mes enfants », ou bien : « pour nous qui nous
voulons responsables, la moindre des choses serait
d’anticiper ! ».
Un livre de dialogues, et d’aveux.
Pour nourrir son questionnement, Edouard s’est
entretenu avec une trentaine d’adultes de son âge,
qui, en toute liberté, se confient sur la vieillesse de
leurs parents : angoisses, fuite, colère, tout comme
les mots d’amour, générosité, reconnaissance. Tout
l’humain s’y retrouve, avec son lot de sensations
fortes, si fortes, dés que celles-ci touchent au lien
mystérieux et tenace qui attache parents et enfants.
La génération des seniors, qui s’est tant battue pour
son autonomie, en Mai 68, et qui fut baignée par
les « trente glorieuses », est aujourd’hui parfois
« critiquée » par ses enfants qui se voient devoir
assumer pour eux-mêmes et leur famille, un
présent plus difficile. Et la dépendance de ces
parents, qui vivent plus longtemps, devient un vrai
poids: « on ne peut pas les prendre chez nous, la
question de la maison de retraite se pose, on
culpabilise, des conflits émergent entre frères et
sœurs… ». Quand l’autonomie, si chère aux aînés,
se transforme en solitude, les rancœurs et les
fragilités menacent.
Cette dépendance qui s’impose à tous, fait peur.
Mais si cette dépendance était comprise comme
une occasion de rapprochement et d’amour ?
Et c’est là que Marie de Hennezel nous éclaire et
nous réconforte : Osons parler à « nos vieux » de la
vieillesse. La jeunesse implore: « Transmetteznous un savoir-vieillir moins angoissant ! ».
Laissons tomber les barrières, dans le respect de
l’intimité et des pudeurs, pour préparer ces étapes
qui initient de nouveaux rapports affectifs. Si les
seniors acceptent de « faire le ménage » dans leur
vie, ils aimeront se laisser porter par ceux qu’ils
ont portés il y a 40 ou 50 ans.
C’est un livre sur l’écoute, la solidarité, la levée
des peurs, la non-culpabilité, la confiance.
C’est surtout un cri d’amour intergénérationnel.
Véronique Delbende,
Action Catholique des Milieux Indépendants (ACI)
Siloë-lis
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L’Escale, ce n’est pas banal !
L’Escale est un des nombreux relais-livres qui, dans le diocèse de Nantes, en lien avec les paroisses et
avec la librairie Siloë-Lis, appuient leur action apostolique sur la relation aux livres. Nous avons
interrogé sa responsable, Chantal Bonnot.
Concrètement qu’est-ce que l’Escale ?
L’Escale est située à Chéméré, l’une des 8
communes rurales formant la paroisse
Ste Anne-Françoise en Retz. L’Escale a ouvert
ses portes, voilà 5 ans déjà, en centre bourg,
dans l’ancien presbytère.
L’Escale se définit comme un endroit où
trouver des ressources "pour garder le cap",
dans une société sécularisée où être en
recherche de soi, de sens à sa vie, de Dieu,
suppose un indispensable discernement.
La formation et l’éthique des libraires SiloëLis garantissent le sérieux de l’information
transmise et permettent aux visiteurs du relaislivres de découvrir ou de
redécouvrir des ouvrages
accessibles
sans
être
simplistes.
De plus, dans ce lieu, le
livre, outre son rôle
d’informateur,
peut
également
devenir
formateur. A défaut de faire
venir les jeunes adultes vers
des
formations,
la
formation, via livres, DVD, CD, peut venir à
eux, dans leur commune, assurant ainsi
proximité et gain de temps.
Comment
projet ?
pourriez-vous
définir
votre
C’est ainsi que cette grande maison fut
aménagée afin que chacun s’y sente bien et ait
envie d’y venir régulièrement.
Qui fait fonctionner ce lieu de vie ?
Je suis entourée d’une vingtaine de bénévoles :
jeunes adultes et retraité(e)s très dynamiques.
Certains s’occupent de l’accueil café, d’autres
du conseil livre, d’autres encore du ménage ou
de l’entretien du jardin.
Quelles sont
bénévoles ?
les
motivations
de
ces
Pour beaucoup, effectuer des
permanences à l’Escale est
leur seul engagement en
Eglise. Ils le choisissent du
fait
de
leur
peu
de
disponibilité. Etre bénévole à
l’Escale ne nécessite pas de
formation ou de connaissances
particulières, pas de multiples
réunions de préparation :
chacun s’inscrit, mois après
mois, selon ses possibilités du moment. Ce
service d’Eglise leur permet de garder un lien
avec la vie de la paroisse, de rencontrer
d'autres chrétiens, de manière simple et
spontanée.
En quoi s’agit-il d’un lieu d’Eglise ?
Un des points importants du projet de la
Paroisse Nouvelle était de rejoindre les jeunes
générations. L’objectif était d’offrir à la fois un
lieu de rencontres conviviales, mais aussi un
lieu où trouver de la documentation à acheter
ou emprunter.
Il apparaissait également très important que ce
puisse être un vecteur d’information au sujet
des animations paroissiales ou diocésaines.
Clairement défini comme un lieu catholique,
tout en étant distinct du bâtiment église, il
semblait essentiel qu’il soit ouvert à tous, et
plus particulièrement aux jeunes parents, aux
enfants et aux adolescents.
C’est un lieu de fraternité, notamment dans
l’accueil de toute personne, croyante ou non,
qui y entre et bénéficie dès lors de l’écoute
attentive des bénévoles. De vrais repas y sont
également partagés lors de la galette de janvier,
des grillades de juin, des soirées "Diner-VidéoDébat" en famille…
A l’Escale, des chrétiens se retrouvent et
réfléchissent sur leur foi, en lien avec la Parole
de Dieu, les grands moments de l’année
liturgique, les démarches diocésaines. D’autres
rencontres permettent aussi l’échange autour
d’une question posée, d’un livre, d’une vidéo.
6
C’est également ici que se déroulent des
réunions de préparation au baptême,
d’animation d’éveil à la foi, de journées
intergénérationnelles, de temps de formation
biblique.
Les enfants de la catéchèse, les jeunes de
l’ACE y viennent aussi pour des temps forts ou
des réunions d’équipe.
Enfin, l’oratoire ainsi que l’église, qui jouxte
l’Escale, favorisent des moments de prières et
de célébrations.
Parmi les autres activités paroissiales,
comment peut-on caractériser l’Escale ?
Le relais-livre est un lieu privilégié pour des
rencontres improbables entre paroissiens de
tous
âges,
issus
de
communautés
chrétiennes
locales
différentes,
de
mouvements
ou
services
d’église différents. Un partage
d’expérience entre acteurs
diversement engagés est ainsi
favorisé.
Ces
personnes
n’auraient peut-être pas eu
l’occasion de se connaître,
puis de se reconnaître, sans
l’Escale.
Pour certains, c’est également un lieu
privilégié pour un échange plus libre que s’il
avait lieu dans le bâtiment église. Il ne s’agit
pas non plus du presbytère central, perçu plus
comme le centre "administratif". L’Escale a un
jardin, une cuisine, une salle de jeu, un salon…
On y est un peu comme dans une maison de
famille où il fait bon s’asseoir autour d’un
café, d’un gâteau. L’échange y est vrai, simple
et complètement gratuit. On n’y vient pas pour
une demande de sacrement ou de service
d’Eglise. Il n’y a pas de sujet précis à aborder,
chacun exprime ce qu’il veut, au moment où il
veut, comme il le veut.
Le relais-livres peut ainsi être une passerelle,
offrant la possibilité de franchir une étape à
ceux qui hésitent ou ne se sentent pas très à
l’aise vis-à-vis de la foi ou de l’Eglise. Il leur
permet d’ouvrir une première porte pour entrer
ou revenir discrètement, librement, dans la
famille des chrétiens qui les accueille comme
ils sont, là où ils en sont dans leur
cheminement de vie et de foi.
Quels sont vos liens avec la librairie SiloëLis ?
Les liens se sont renforcés au fil du temps.
Avec l’une ou l’autre bénévole, je me rends
environ une fois par mois rue Clémenceau,
pour déposer des retours de livres, prendre des
nouveautés ou des commandes, faire le point
sur les ventes au niveau comptabilité.
L’accueil y est toujours chaleureux et les
conseils très professionnels. De temps à autre,
notre libraire référent vient
sur place pour nous aider à
discerner les retours à
effectuer, nous conseiller sur
la présentation des articles et
aussi partager un moment
convivial avec les bénévoles.
D’un commun accord, nous
souhaitons plus de temps de
"formation", afin de mieux
servir les personnes venant
chercher conseil à l’Escale.
Quel est le livre qui actuellement a le plus de
succès ?
Je ne peux pas indiquer un livre en particulier,
mais certains ouvrages pour enfants ou jeunes
sont très appréciés (collection des "Loupio",
"Chercheurs de Dieu", "Bible manga").
Les livres de Guy Gilbert ont également connu
un grand succès depuis sa venue sur la
paroisse.
Nous répondons aussi régulièrement à des
commandes particulières.
Certains paroissiens engagés au sein du
Service Evangélique des Malades ou de
l’accompagnement des familles en deuil se
procurent régulièrement de la documentation à
ce sujet.
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7
TITRE : Lettre aux couples d’aujourd’hui.
AUTEURS : Nicole et Philippe Jeammet.
EDITIONS : Bayard, 2012.
PAGES : 192.
PRIX : 18 € 50.
utre sa couverture bucolique, ce livre m’a
interpellée en ce printemps 2012 alors
que, dans mon environnement proche, des
jeunes gens posent des choix déterminants pour
leur vie de couple. Quels sont-ils ces nouveaux
défis qu’ils vont devoir relever pour vivre à deux ?
Ce livre ne propose pas des recettes pour réussir sa
vie : toute vie est singulière. Il ne s’agit pas non
plus d’un livre sur le mariage. Nourris de leur
pratique professionnelle et de leur expérience de
vie commune, les auteurs sont animés par la
volonté de regarder le couple d’aujourd’hui. Elle,
parcourant les romans contemporains, miroirs de
notre société. Lui, se référant à ses quarante ans de
pratique clinique auprès d’adolescents et de leurs
familles.
O
Cinq défis à relever sont analysés dans les cinq
chapitres du livre :
- Idéalisation de l’autre, réalité du
quotidien :
Comment utiliser le tremplin initial de l’état
amoureux pour construire l’avenir ? Comment
éviter que l’idéalisation, alors qu’elle facilite la
rencontre, ne laisse place à la déception, au risque
de devenir destructrice si elle reste au stade de
l’illusion et nie la réalité ?
- Désir d’attachement et besoin de liberté :
Comment gérer les tensions entre désir de partage
et mise à l’épreuve de la liberté, de la proximité et
de la préservation de l’intimité ? Comment être
acteur de sa vie quand on doit la partager avec
un(e) autre ?
- Revendication d’égalité et rivalité :
L’évolution de la société a-t-elle un effet sur
l’équilibre des sexes dans le couple ?
La concurrence entre l’homme et la femme est
maintenant de mise, la revendication égalitaire des
femmes ne peut pas être sans répercussion sur
l’équilibre du couple.
Accueillir l’enfant, la maternité, la
paternité au risque de l’amour :
La venue de l’enfant fonde la famille. L’enfant est
aujourd’hui le témoignage de l’amour des parents,
il devient celui autour duquel la permanence du
couple s’organise. L’enfant peut-être celui par qui
le lien dans le couple est maintenu, au risque qu’il
se sente responsable lorsqu’une séparation
survient.
- Amour de soi, amour de l’autre :
Dans une relation d’amour, deux questions sont
conjointes, qu’en est-il de moi et de mes désirs et
qu’en est-il de toi et des tes désirs ? Nicole
Jeammet nous propose dans ce dernier chapitre une
lecture du Cantique des cantiques qu’elle analyse
comme un poème moderne où la sexualité vaut
pour elle-même : les amants ne sont pas mariés, ils
n’ont pas d’enfants. Elle le choisit comme
représentation d’une sexualité humaine pouvant
être prise comme modèle d’une rencontre réussie.
Finalement au-delà de cet essai sur la vie à deux,
ce livre est aussi le témoignage d’un couple qui
relève le défi qui récapitule tous les autres : celui
de la durée.
« Comme tous les « vieux » couples, si nous
voulions être honnêtes, il fallait bien admettre qu’à
certaines périodes, nous aurions eu presque autant
de raisons de nous séparer que de rester
ensemble… En tout cas, une chose est sûre
aujourd’hui : nous avons l’un et l’autre le
sentiment qu’à travers les épreuves traversées,
nous nous sommes découverts l’un et l’autre
coconstruits. Alors justement nous nous sommes
dits que peut-être nous avions le recul nécessaire
pour pouvoir témoigner de ce redoutable mais
bienheureux défi qu’il y a à durer dans le
temps… »
Lucie Migliasso,
Libraire
-
Siloë-lis
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8
TITRE : Sur les routes d’une sagesse nouvelle.
AUTEUR : Frédéric de Coninck.
EDITIONS : Emmaüs, 1999.
PAGES : 93.
PRIX : 11 € 50.
«
Le livre de Job me fascine depuis de
nombreuses années. En même temps il me
fait peur » En s’exprimant ainsi au début
de cet ouvrage, Frédéric de Coninck se met au
niveau de chaque lecteur. Lui qui, pourtant, connaît
les multiples commentaires exégétiques du livre de
Job, va nous livrer quelque chose de plus
personnel : un regard sur l’actualité de ce livre.
C’est là la force d’un petit ouvrage qui va à
l’essentiel : non pas un commentaire minutieux,
mais un excellent outil pour s’approprier ce livre,
en voir la cohérence et discerner des pistes afin
d’en tirer profit.
Le premier chapitre compare habilement le livre de
Job à celui des Proverbes, relevant deux points de
vue opposés. Qui a raison ? Frédéric de Coninck
suggère que la réalité n’est pas perçue de la même
façon. Tout dépend si on se situe parmi ceux qui
dirigent, comptant sur l’ordre pour mettre fin au
mal, ou parmi ceux qui souffrent et n’ont pas une
lecture si rationnelle et apaisée de ce qui leur
arrive. Puis l’auteur nous met dans la peau des
amis de Job, avec leur discours « sécuritaires ».
Ces discours ne sont-ils pas dus à la peur : peur de
ne pas être à la hauteur, peur de la contagion, peur
des émotions, peur de l’impuissance. Nous entrons
alors justement dans le combat de Job contre
l’impuissance. Un combat long et difficile, fait de
colère, de tâtonnements. Frédéric de Conink
précise le plan du livre de Job et nous met en
mesure de comprendre pourquoi le cheminement
est si laborieux. Il discerne, preuve statistique à
l’appuis, un élargissement progressif du procès que
Job mène contre la « justice » de ses amis. Paul
Beauchamp avait trouvé un élargissement
semblable dans le Psaume 22. Ainsi, les discours
de Job sont pour nous une recherche exemplaire.
Exprimant d’abord la préoccupation de la mort,
puis les relations avec Dieu, continuant avec les
relations inter-personnelles, la quête de Job le
conduit à s’intéresser à la société toute entière et à
l’injustice du monde. Job découvre que lorsqu’on a
perdu le succès, il reste une valeur plus importante
encore : la sagesse. L’auteur propose alors une
lecture psychologisante de Job : n’était-il pas avant
sa déchéance quelqu’un qui prétendait remédier au
mal ? Il siégeait parmi les leaders de son peuple et
croyait faire reculer l’injustice par ses sages
décisions. Parvenu à faire enfin la vérité sur sa
condition, Job s’est préparé à entendre la réponse
de Dieu. En citant les bêtes sauvages, le discours
de Dieu va à contre-courant de l’idéologie royale.
Job, qui réclamait justice, découvre ce Dieu
créateur, qui « pose des bornes, laisse du temps,
dessine des espaces de vie et de choix. » Frédéric
de Coninck peut alors mettre tout le livre en
perspective avec son ouverture et sa conclusion.
L’ensemble est très pédagogique et peut aussi
rendre service à ceux qui accompagnent les
souffrants.
Père Jérôme Rialland,
Prêtre de la paroisse Ste Marie en Pays d'Ancenis
9
TITRE : La vierge au Livre, Marie et l’Ancien Testament.
AUTEUR : Philippe Lefebvre.
EDITIONS : Le Cerf, 2007.
PAGES : 222.
PRIX : 18 €.
P
hilippe Lefebvre est dominicain, enseignant
à l’Ecole Biblique de Jérusalem et à
l’Institut de théologie biblique à Fribourg. Il
est passionné par la Bible et sait passionner son
auditoire. « La Bible est une parole faite pour être
parlée. Une parole adressée » dit-il dans une
interview pour Panorama (mars 2012).
Quand il parle des personnages de la Bible, il y
met de la vie, il établit des liens avec d’autres
personnes qui ont vécu la même histoire. Et ces
rapprochements d’expériences qui se répètent ont
quelque chose à nous dire.
C’est ainsi qu’avec Marie, la mère de Jésus, il
visite toutes les autres femmes de la Bible.
L’Ecriture,
dans
les
Evangiles,
relie
horizontalement Marie à d’autres femmes de son
époque, elle la relie verticalement à celles du
passé, juives ou non, dont la Bible a parlé.
Plusieurs femmes de l’Ancien Testament se
cristallisent en une seule ; Marie rassemble en sa
personne quelque chose d’Agar, de Rachel, de Léa,
etc….Il y a donc une volonté précise, persistante
de revisiter l’héritage de ces aînées de l’Ancienne
Alliance..
Ces rapprochements manifestent la cohérence de la
Bible qui font résonner l’Ancien et le Nouveau
Testament et les met en adéquation avec nos
expériences d’aujourd’hui.
Lisez ce livre et vous aurez envie d’aller faire un
tour dans l’Ancien Testament pour découvrir ou
re-découvrir l’histoire de toutes ces héroïnes
bibliques dont il est question ici, et qui nous
parlent de Marie, Femme bénie entre toutes les
femmes.
Monique Le Mauff
Pôle Tibériade à Fégréac
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TITRE : Avec Toi. De la France à l’Egypte : « un extraordinaire
amour » suzanne et Taha Hussein (1915-1973).
AUTEUR : Suzanne Taha Hussein.
EDITIONS : Le Cerf, 2011, Collection l’histoire à vif..
PAGES : 384.
PRIX : 29 €.
A
quatre-vingts ans et pour répondre à la
demande de ses proches, Suzanne Taha
Hussein, entreprit d’écrire les souvenirs
de sa vie passée aux côtés de son époux.
Taha Hussein fait en effet partie de ces êtres
d’exception auxquels leurs vertus et leurs actes
confèrent valeur d’exemple universel. Né en
Egypte au sein d’une famille modeste parmi de
nombreux frères et sœurs, ayant perdu la vue à la
suite d’une ophtalmie mal soignée, il déjoue son
destin d’exclu grâce à une soif de savoir qui lui
permet d’obtenir les plus hauts titres universitaires.
Ministre égyptien de l’Education nationale en
1950, il lutte pour l’accès de son peuple – y
compris les femmes – à l’éducation. Rénovateur
d’une culture arabe qu’il a contribué à inscrire dans
la modernité, ses positions et ses écrits lui attirent
les foudres des fondamentalistes. La veille de sa
mort, il reçoit des Nations Unies le prix des Droits
de l’homme.
Pourtant, quand en 1917, Suzanne Bresseau
annonce aux siens qu’elle va épouser un étudiant
venu en France grâce à une bourse, jeune homme à
qui elle fait la lecture, elle est traitée de folle : « un
étranger, un aveugle, et pour finir un musulman ! »
Son cœur sait qu’elle a raison de persister dans
cette folie. Le récit de leur quotidien semé
d’embûches et de trahisons, souvent infiltré de
désespoir, est tissé d’une profonde sensibilité et
raconté comme une confidence en un style direct et
animé. Ce que décrit Suzanne est ce que devrait
être le sentiment amoureux : un engagement total
d’aide mutuelle, de tendresse et de respect.
L’humour n’est jamais absent. Et, malgré les
heures sombres , la joie est bien présente, née de la
capacité à ressentir en toutes circonstances la
beauté des choses et la chaleur des relations
humaines ; car autour d’eux, de leur couple, de
leurs enfants puis petits enfants s’est constitué peu
à peu un réseau d’amis fidèles dont beaucoup sont
des personnalités du monde intellectuel, artistique
et politique.
Avec toi nous fait entrer dans l’intimité de ces deux
êtres qu’à priori tout séparait : le pays, la culture, la
religion, le handicap. Alliance extraordinaire et
féconde, car ce qui les réunit - le goût du bien - est
le plus fort. Leur combat incessant pour la
tolérance et la liberté, au-delà des différences,
résonne d’une manière particulière dans l’actualité.
Il est salutaire d’évoquer cet Islam des Lumières,
de culture, d’échange et de paix, qu’incarne Taha
Hussein. L’histoire de ce couple est une leçon de
vie. Elle nous apprend beaucoup et avant tout ceci :
rien de bon ne se fait sans une adhésion
personnelle totale aux valeurs que l’on défend, à
commencer par la première, essentielle : l’amour.
Frère Michel-Dominique,
Moine de Meilleray.
Vous pouvez retrouver les anciens numéros de
Siloë-Lis lectures coups de cœur
sur le site Internet
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« L’Escale est un lieu de fraternité, notamment dans l’accueil de toute
personne, croyante ou non, qui y entre et bénéficie dès lors de l’écoute
attentive des bénévoles.»
Chantal Bonnot, responsable à l’Escale.
Scènes de vie à L’Escale (Chéméré)
Prochaine Edition : juillet 2012
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