69_71NAC parasites zoonoses

Transcription

69_71NAC parasites zoonoses
N.A.C.
les zoonoses parasitaires
transmises à l’homme
par les rongeurs et les lagomorphes
Objectif pédagogique
Les dermatoses au sens large
représentent un motif fréquent
de consultation chez les rongeurs
et les lagomorphes.
Le principal mode de contamination
entre l’animal et l’Homme
est le contact direct.
L
es propriétaires d’animaux, les éleveurs,
les soigneurs animaliers, le personnel
d’animalerie ou de laboratoire sont les
plus enclins à contracter une zoonose auprès des rongeurs et des lagomorphes.
Parmi cette population "à risque", les enfants de moins de 10 ans, les femmes enceintes, les personnes âgées immunodéficientes et les sujets immunodéprimés sont
les plus prédisposés.
● Les dermatoses parasitaires représentent
l’essentiel des risques zoonotiques pour les
rongeurs et les lagomorphes.
Les piqûres de puces ou l’ingestion de parasites sont d’autres voies possibles de contamination.
● Toutefois, sans le sous-estimer, le risque
zoonotique est à relativiser, car il dépend de
différents facteurs, qui sont :
- le contact plus ou moins étroit entre le
propriétaire et son animal (certains lapins
ont accès à la chambre, voire au lit,…) ;
- l’hygiène et la salubrité du milieu de vie,
déterminantes.
Dans tous les cas, le bon sens et l’hygiène
doivent l’emporter.
● Les parasites transmis à l’Homme par les
Prévenir la transmission
des dermatoses parasitaires
par les N.A.C.
1
Gale à Trixacarius caviae chez un cobaye :
les ectoparasites sont le plus souvent en cause
dans les zoonoses transmises aux humains.
rongeurs et les lagomorphes sont surtout
des ectoparasites, responsables de dermatoses, et des helminthoses (encadré 1).
● Les ectoparasites, le plus souvent en
cause, sont fréquents chez le lapin, le cobaye, le hamster (photo 1). Ils sont rares
chez l’écureuil de Corée, chez la gerbille et
chez le rat.
● Les signes évocateurs de dermatoses parasitaires sont un prurit, des alopécies diffuses
ou calvescentes, ou un squamosis (photo 2).
● Un nombre appréciable de ces parasites
sont transmissibles à l’Homme. Aussi, le
risque de zoonose est réel, et exacerbé par
les manipulations fréquentes de ces petits
animaux.
2
Lésion de teigne sur un cobaye :
les signes évocateurs de dermatoses
parasitaires sont un prurit,
des alopécies diffuses ou calvescentes,
ou un squamosis (photos D. Boussarie).
LES TEIGNES CHEZ LE LAPIN
ET LE COBAYE
Les teignes sont fréquentes chez les lapins
et les rongeurs de compagnie, en particulier
le cobaye, le chinchilla, la souris, le hamster
et le chien de prairie (photo 3).
●
Encadré 1 - Les parasites digestifs transmis à l’homme
par les rongeurs et les lagomorphes
● Certains cestodes ou vers plats du groupe des
- Chez les petits rongeurs (souris, hamster), ce cestænias peuvent être transmis à l’homme par les
rongeurs et les lapins de compagnie.
● Le lapin peut transmettre Taenia taeniaformis
et Multiceps serialis.
- La contamination s’effectue par voie digestive,
par les doigts portés à la bouche après avoir caressé le pelage du lapin.
- Chez l’homme, les tænias provoquent des troubles digestifs. L’infestation est objectivée par la
présence d’anneaux dans les selles.
● Le rat, la souris, le hamster et le cobaye peuvent transmettre Hymenolepis nana.
Didier Boussarie
Clinique vétérinaire Frégis
43, avenue Aristide Briand
94110 Arcueil
tode parasite peut provoquer une entérite sévère,
avec un risque d’occlusion intestinale et de mort.
- L’examen coprologique permet de mettre en
évidence des œufs caractéristiques, ronds, à
coque épaisse, avec un double crochet dans la
morula.
- Ce parasite est transmissible à l’homme par ingestion directe des œufs infestants, ou par ingestion de l’hôte intermédiaire (puce, coléoptère).
● Un autre cestode, Hymenolepis diminuta, parasite de la souris, du rat et du hamster, peut également infester l’homme, mais il est moins fréquent.
3
Teigne chez un lapin.
L’agent le plus fréquemment impliqué
est Trichophyton mentagrophytes.
Essentiel
❚ Éviter le contact étroit entre
le propriétaire et l’animal
(notamment, l’accès
à la chambre et au lit).
RUBRIQUE
69
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE
JUIN / JUILLET 2004 - 241