Quel avenir pour le grand gibier ?

Transcription

Quel avenir pour le grand gibier ?
pa s s i o n
& Grands Gibiers
N°103
autour de
la bête noire
Le rembucher
du "Petit Roger"
chasse mythique
Sus scrofa, en
sa cathédrale
tarnaise
au cul des chiens
La FACCC prend
la voie du cerf !
l
les phénomènes
L’année des
grands bleus
Un 20 cors pour
un heureux invité !
l
dans la traque
Millevaches
et des sangliers
radioscopie
La prolifération
des sangliers :
parlons-en !
culture sanglier
dans les corbières
l
au ferme
Entrevue avec Gérard
Bédarida président de
l'ANCGG
Quel avenir pour
le grand gibier ?
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La carabine à réarmement linéaire
Browning Maral calibre 30-06
l
Les Cartouches 6,5x55
Mauser suédois
l Les jumelles Kite Lynx HD
économiques et performantes
N°103 - Juin-Juillet 2014 - France 5,50 
BEL. 6,60  - LUX. 6,50  - TOM 950 XPF
PORT CONT. 6,40  - MAR. 65 DAM
À quelques encablures
de la « grande bleue »
à l'établi...
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à l’établi - carabines
La carabine à réarmement
linéaire Browning Maral
calibre 30-06 presque une “semi-auto”
Lorsque Blaser a sorti sa 93 d’autres fabricants se sont jetés à l’eau, proposant des modèles
à action rectiligne, Mauser avec sa 96, Heym avec sa SR30 et Browning avec l’Acéra.
Une idée originale, intelligente mais une conception
à l’arraché, manquant d’essais
terrain et de sens pratique.
Les opérations de réarmement rapide étaient gâchées
par un levier mal placé
nécessitant les bras d’un
orang-outan pour profiter
pleinement du mouvement
rectiligne.
La Maral Wood. Le modèle photographié
possède des bois exceptionnels pour
une arme de ce niveau de prix.
Texte : Dominique Czermann
Photos : Auteur et fabricant
L
orsqu’un de mes amis
armurier, agent Browning
depuis des lustres, a reçu
l’Acera sa réflexion première a été : “ils ne sont
pas malins chez Browning, deux ressorts
et ils avaient un réarmement automatique,
presque une semi-auto avec chargeur
amovible”. Quinze ans après la Maral est
arrivée.
Prise de
contact
La première impression lorsqu’on découvre la
Browning Maral est favorable,
même si on a quelques a priori. La carabine est livrée en mallette Browning, la
crosse démontée, accompagnée de ses
accessoires, clé d’assemblage, cale inter-
FICHE TECHNIQUE
Maral
Fabricant : Browning Int
Type : carabine à répétition manuelle
et action rectiligne (linéaire)
Longueur de canon : 560 mm
Longueur totale : 1 100 mm
Poids : 3 280 g peut varier un suivant
bois et calibre
Calibre : 30-06 Springfield (existe
en 9,3x62, 300WM)
Alimentation : chargeur amovible
4 coups
42
Système : action linéaire, retour
automatique de la culasse, armement
séparé
Visée : bande de battue et guidon
réglable (hausse livrée dans mallette)
Crosse : démontable, ajustable
en longueur, noyer grade 3 de base.
Options : comme sur Bar Zenith : Big
Game, Wood, Ultimate. Voir catalogue
Prix: à partir de 2 390 e suivant
options et modèle.
Voir avec son armurier.
calaire pour modifier la couche, hausse
réglable pour celui qui n’aime pas la bande
de battue, grenadières rotatives, amovibles
à verrouillage à billes, cadenas pour le
transport et manuel complet.
Comme la Browning semi-automatique
Zenith Wood, les bois sont plutôt bien
choisis et agréables à regarder. De prime
abord la finition semble plus qu’honnête
pour une arme industrielle de grande série.
Une fois la crosse sortie de son emballage
de protection on passe au remontage qui
s’avère aisé, sans surprise. La vis se serre
rapidement, un serrage fort sans être
brutal solidarise les deux parties de
la Maral. Cet assemblage semble très
robuste et fiable dans le temps. Nous en
reparlerons plus loin. Une fois remontée,
vue du côté gauche la Maral ressemble
comme deux gouttes d’eau à la Zenith
Wood. Le côté droit surprend et peut
dérouter celui qui est habitué aux carabines semi-auto de la maison liégeoise. Le
levier d’armement, long et fin, revenant
vers l’arrière semble incongru et déroutant. Sa forme, un peu tarabiscotée, est
imposée par le réarmement linéaire de la
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Toutes les chasses, partout, tout le temps !... www.noschasses.fr
La Maral est livrée avec une
bande de battue bien conçue.
Le guidon est réglable
sur deux axes.
”
L’armeur, indépendant pour plus de sécurité. Armé, un point rouge bien visible apparaît.
carabine afin que le tireur puisse
profiter pleinement de la rapidité
du système. En effet avec la Maral
plus besoin de refermer la culasse pour
chambrer une cartouche, comme sur
une semi auto la culasse s’en charge toute
seule ! Mais ce qui surprend le plus c’est
l’impression de légèreté qui se dégage de
la carabine et son équilibre, malgré les
3 280 g de notre modèle d’essai. La Maral
semble aussi plus longue qu’une Zenith, ce
que notre mètre ruban confirme aussitôt :
112 cm contre 107 cm pour la semi-automatique. Présentée partout dans la presse,
par la plupart des armuriers, comme une
carabine de battue, nous trouvons, lors de
cette première prise en main, que la Maral
est plus que ça. C’est une vraie carabine
polyvalente un point sur lequel nous
reviendrons.
Un petit rappel : comme les carabines
semi-automatiques Browning, la Maral
est assemblée au Portugal dans une usine
ultramoderne. Une partie de l’arme est
réalisée sur place, le reste vient de Liège.
Boîtier de culasse. Culasse
Le Boîtier de culasse de la Maral ressemble comme deux gouttes d’eau à
celui de la Zenith elle-même dérivée des
célèbres BAR conçues en 1966 et livrées
en 1967 au public. En alliage léger de
qualité aéronautique, il voit sa fenêtre
d’éjection prolongée par une fente étroite
qui laisse passer le long levier d’armement
coudé, afin de commander l’ouverture
La Maral HC crosse démontée
dans sa mallette avec ses
accessoires. Certains concurrents
devraient prendre exemple.
complète de la culasse. Contrairement aux
semi-automatiques de la marque, le levier
du verrou de l’arrêtoir de culasse, inutile
ici, est supprimé. Les flancs du boîtier
reçoivent les mêmes inserts en noyer que
la ZenithWood.
La partie supérieure du Boîtier est taraudée pour le montage de tous types de visée
optique. Les vis de serrage des embases se
logent dans des inserts en acier pour d’évidentes raisons de tenue dans le temps.
Certaines Short trac etVulcan ont connu
quelques soucis de ce côté-là, mais Browning a rapidement corrigé le tir et tout est
revenu dans l’ordre. La culasse est dérivée
de celles des carabines semi-automatiques. Le principe reste le même à savoir
une tête de culasse rotative à multiples verrous, sept dans le cas des Browning, dérivée du système Armalite/Colt AR10/15.
Ce système offre une grande fiabilité
en termes de solidité de verrouillage, une
grande résistance aux pressions élevées
des munitions magnums mais aussi une
extraction primaire non négligeable,
induite par la rotation initiale de la tête de
culasse lors du déverrouillage. Les verrous se logent dans un insert en acier qui
prolonge le canon, le boîtier en alliage ne
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Le levier d’armement:
“étrange” mais efficace et
le dessus du boîtier taraudé
pour montage d’optiques.
Avant le début de l’action.
Chargeur amovible 4 coups
et une cartouche dans la
chambre, ce que demandent
de nombreux postés.
servant en fait que de logement à la
culasse et de fixation au canon. Nous
sommes en terrain connu, éprouvé,
basé sur plus d’un million de carabines vendues et presque toutes
encore en service de nos jours.
La cuvette de tir relativement
profonde entoure le culot de
l’étui retenu par la griffe de l’extracteur, solide et fiable. L’éjection
de l’étui tiré est commandée par un éjecteur sous tension de ressort. À ce propos :
l’éjection reste franche, fiable mais moins
violente que celle des semi-automatiques.
Un point qui plaira à celui qui optimise ses
cartouches par le rechargement. Le levier
:
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l’éléva
le levier avait un peu trop
de jeu. Après l’avoir resserré il n’a plus bougé
malgré le tir, rapide ou
lent, de plusieurs boîtes de
30-06.
Le canon de la Maral
d’armement qui
permet d’actionner la culasse
possède une forme déroutante mais remplit bien sa fonction. Un peu fin, il est fixé
au transporteur de culasse par une vis hexa
cave. La boule en noyer qui le termine, fort
pratique, est agréable à l’œil et au toucher.
Lorsque nous avons réceptionné la Maral,
Obtenu par martelage à froid, une spécialité de la FN, le canon de notre Maral
est chambré pour la munition de 30-06
Springfield. Un choix judicieux pour
un usage polyvalent bien que, nous le
rappelons encore, en aucune manière
le meilleur calibre du moment ! D’une
longueur totale de 560 mm, le tube qui
a Essais de tirs a
L
es essais de tirs se sont déroulés en multiples séances
ce qui a permis de faire essayer la
Maral à plusieurs tireurs, tant au
sanglier courant que cibles fixes
et de vérifier les qualités de l’arme
en termes de précision pratique,
rapidité de tir et maniabilité. Nous
n’avons utilisé que des cartouches
d’usines de marque Winchester,
Geco et Sellier & Bellot équipées
de balles classiques d’un poids
de 180 grs et quelques Norma à
balles Oryx de même poids. C’est
ce type de balles qui, depuis les
débuts de l’utilisation du 30-06
en usage cynégétique, ont fait sa
réputation d’efficacité. Ces chargements standardisés en raison de
l’existence d’armes anciennes et
aussi d’armes semi-automatiques
offrent des vitesses de l’ordre de
820 à 840 m/s dans un canon de
60 cm. La moyennes des munitions utilisées tourne autour des
820 m/s dans les 560 mm du
44
canon de la Maral.
Les Norma Oryx furent les plus
rapides et les plus régulières avec
838 m/s. Les chronos ont été
réalisés avec deux chronographes
différents, étalonnés, pour un
contrôle fiable des vitesses. Les
températures oscillaient entre 22
et 24 °C. Les fabricants sont de
plus en plus honnêtes et les munitions d’usines, de bonne qualité,
difficiles à améliorer pour le tir de
chasse. Un point qui mérite d’être
souligné.
Présentée comme une carabine de
battue, nous avons équipé l’arme
d’essai d’un viseur Aimpoint Micro
H-1 avec “dot” 2 moa, soit une
couverture de 6 cm à 100 m sur
la cible, solidarisé à la carabine via
une réglette Warne acier.
Tirant à 100 m, nous restons dans
un cercle de 50 mm maximum
sur cinq coups avec toutes les cartouches du test. Les Norma Oryx
étant légèrement plus précises
que les autres. Habitué à régler de
très nombreuses carabines, dont
beaucoup de Browning BAR et
Short Trac, ce type de précision ne
nous étonne pas. À 50 m, avec le
même viseur, il est assez facile de
rester sous les 25 mm pour peu
que l’on maîtrise les arcanes du
tir. Le départ de la Maral, facilite
cette précision. Sur appui souple,
à la bande de battue la Maral reste
dans la “sous-tasse” pour peu que
votre vue soit encore bonne.
La cible, représentant une silhouette de cerf de Virginie, présentée dans l’article a été tirée à
100 m par l’auteur, en appui sur les
coudes, par ciel voilé, 23 °C et sans
vent. Quatre Norma Oryx forment
un gros trou au milieu du cœur,
4 Geco T-mantel tiennent dans
une tasse à café. La différence en
hauteur est volontaire, elle vient de
la prise de visée de l’auteur, pour
plus de clarté. Ces deux cartouches
et balles différentes tirent presque
au même point dans notre Maral.
À vérifier dans les vôtres, mais bon
en savoir en cas de pénurie…
Au sanglier courant les différentes
personnes qui ont utilisé la carabine montée avec le H-1 l’ont
trouvé facile à prendre en main,
réarmer manipuler et d’un grand
confort de tir. Les presque 3,6 kg
de l’arme chargée y sont certainement pour quelque chose.
La précision là aussi fut excellente.
Pour vérifier la qualité du montage
de la crosse, la Maral a été
plusieurs fois démontée. Pour
tester la résistance à la chaleur
du ressort et de l’enrouleur, des
séries rapides, incluant des doublés sur le passage, ont été tirées.
Le fonctionnement n’a connu
aucune défaillance.
De même afin de démontrer que
le montage Weaver/Picatinny du
viseur Aimpoint H-1 maintenait
son zéro, ce dernier a été démonté
et remonté, parfois conjointement
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Le canon est cannelé sur
les 2/3 de sa longueur.
Esthétique et gain de poids.
équipe la Maral permet d’exploiter les performances de la munition de façon quasi
optimale et d’éloigner l’onde de bouche et
ses effets dévastateurs de l’oreille malheureusement non protégée de la plupart des
utilisateurs. Des tests sérieux montrent
une réduction du bruit perçu de l’ordre de
2 à 3 décibels suivant calibres et munitions
pour 100 mm de tube en plus. Soit une
intensité réduite de moitié environ…
Le canon est cannelé sur ses deux tiers.
Quoiqu’en disent de nombreux vendeurs
et utilisateurs, non pas pour réduire
l’échauffement, mais surtout dans un
but esthétique et d’allégement de l’arme,
pour conserver un équilibre parfait. Cette
longueur, supérieure de 50 mm à celle des
canons de carabines de battue semi-auto-
avec la crosse, sans que la variation
de précision soit significative à 50,
100 ou 150 mètres sur un gibier
de la taille du chevreuil ou d’un
sanglier de 30 kg. Encore un
mythe du milieu des armes et de
la chasse véhiculé par des gens
qui confondent rêve et réalité.
Le canon semi-flottant ne nous a
posé aucun problème, sur appui
souple, au sac ou debout à bras
franc.
Comme avec la plupart des armes,
munitions ou optiques modernes
lorsque le gibier fout le camp c’est
à nous qu’il faut nous en prendre.
Pour revenir à la Browning Maral,
si l’action est extrêmement rapide
avec son ressort de rappel, la
plupart de ceux qui l’ont essayée,
l’auteur y compris, ne l’ont pas
trouvée plus rapide que d’autres
“linéaires”, en raison d’une course
relativement longue de la culasse.
Maintenant pour un tir de chasse
elle est certainement plus que
matiques, nous fait dire que le concepteur
envisage un usage polyvalent de la Maral.
Un autre avantage, non des moindre,
ce tube allonge la ligne de mire pour une
précision accrue en utilisation à la hausse
ou à la bande de battue. Semi flottant le
canon offre une excellente précision
pratique pour une utilisation à toute distance
raisonnable, entre 0 et
300 m, en fonction de
l’équipement de
visée choisi et si
le tireur sait ce
qu’il fait.
Il est équipé d’une bande de battue ajustable en élévation et d’un guidon réglable
sur deux axes. Des inserts verts et rouges,
en fibre optique, favorisent la prise de visée
rapide.
Le tirant de crosse et le mécanisme d’armement.
Bidouilleurs éloignez vos mains…
suffisante. La vraie rapidité reste
la précision du premier coup…
Malgré son poids et son look de
presque semi-automatique, la
Maral peut parfaitement convenir
à l’approche et à l’affût où elle ne
sera pas plus incongrue qu’une
Sauer 303 présentée comme poly-
valente, et ce, grâce à sa précision
pratique élevée, son armement
séparé sécuritaire et silencieux et
son pratique chargeur amovible.
Modèle droitier utilisé par un gaucher. Une crosse
spécifique est disponible pour ces derniers.
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C Le ressort “ruban” en acier. La culasse est en arrière.
Une hausse fournie avec la carabine
peut se substituer à la bande si l’acheteur
préfère cette visée. D’origine il semble que
l’arme soit réglée à 90 m. L’acquéreur fera
bien de lire le manuel avec attention. Il
donne d’importantes informations sur ce
point, particulièrement la position du guidon par rapport à la hausse lors du réglage.
En 30-06 les munitions employées sont
desWinchester Power Point de 180 grs. La
finition de toutes les parties métalliques ne
souffre aucun reproche. Elle est du niveau
de celle des BAR Zenith.
D L’enrouleur double sur lequel se loge le “feuillard” d’acier. La culasse est en avant.
D Deux tringles de manœuvre guident ressort de rappel et culasse pour un mouvement fluide.
Système de fonctionnement
La Maral possède un système de fonctionnement original, unique sur une tige guide. Tout ceci est remplacé par un
arme de chasse ou n’importe quelle arme double enrouleur contenant un ressort
non modifiée. Toutefois certaines armes plat en acier, très proche de celui utilisé
militaires ont connu des modifications pour certains mètres de couturière ou de
qui permettent un
menuisier, placé entre
Simple, ingénieux,
fonctionnement très
les tiges de manœuvre.
proche. La culasse, ce système permet de
Le ressort “feuillard”
semblable à celle des
est fixé à ce qui tient lieu
semi-automatiques, réarmer la carabine
de frette d’emprunt de
conserve ses deux en une seule opération gaz sur les BAR.
tiges de manœuvre
Simple, ingénieux,
parallèles sous le manuelle. »
ce système permet de
garde-main. Cependant la Maral fait fi réarmer la carabine en une seule opération
de l’emprunt des gaz, du tube adducteur, manuelle. On se contente de tirer la culasse
du ressort récupérateur à spirale, de sa pour éjecter l’étui percuté, ensuite il suffit
«
de lâcher le levier d’armement. Entraînée
par le ressort ruban, la culasse extrait une
cartouche du chargeur et assure le chambrage. La main du chasseur est déjà­en
position prête à tirer une seconde fois. Le
ressort ruban permet un mouvement plus
fluide plus rapide qu’un ressort à boudin,
ou à spirales si vous préférez, actionné
manuellement. Le système à double
enrouleur garanti une tension constante.
L’acier utilisé pour ce ressort résiste bien
à l’échauffement comme l’ont démontré
quelques sessions de sanglier courant.
Comme sur la Merkel Helix, la culasse
contenue dans le boîtier ne perturbe pas la
a Maral en action a
29
mars, je viens de dire oui à
l’invitation Nicolas Bonniel,
mon ami, gérant de l’armurerie
Gatimel à Marseille, pour la
dernière
battue de la saison qui se tient le 30
mars. Je n’ai pas envie d’y aller mais
il a emporté la décision en
me disant : “on
En action: l’éjection est fiable,
le tireur reste épaulé durant
l’action et conserve sa visée.
sera peu
nombreux,
des amis, le territoire
est beau, il y a des sangliers, tu pourras faire des
photos de la Maral”. C’est ce
dernier point qui arrache mon
accord. Nous sommes presque à
46
la Durance, limite du Lubéron, il fait
chaud ce matin-là. Sept postés, 3
traqueurs, de jeunes chiens en
préparation pour la saison à venir.
Le but :
se faire plaisir
et tirer quelques petits sangliers, voir un renard ou deux.
Je suis placé dans un petit bois, avec
un angle de tir sécuritaire important
et une bonne vision de la traque.
Je retire ma veste, commence une
série de photos. Les traqueurs lâchent les chiens. Je quitte le Nikon,
chambre une 30-06, introduis le
chargeur garni de 4 cartouches.
J’allume le Peltor qui ne me quitte
plus depuis 6 ans lorsque je suis en
battue. Rapidement j’entends,
merveille de l’électronique, se
dérober un animal. Un renard
peut être ? Je redouble d’attention.
Non ! C’est un gros lièvre qui
s’arrête à 15 m de moi, puis c’est les
chevreuils. Une chèvre, elle aussi
s’arrête se demandant ce que fait ce
personnage incongru dans son bois.
Elle attend ses petits de l’année précédente. D’un bond ils disparaissent
dans le bois. On ne les tire pas !
Les chiens aboient, rappelés par
les traqueurs qui les relancent
sur les sangliers.
Ils passent. La traque continue.
Une quinzaine de minutes plus tard,
bang, bang, deux coups de carabine.
Ça aboie, ça crie, bang, bang deux
autres coups de feu. La traque a
tourné, ça vient par ma droite,
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Toutes les chasses, partout, tout le temps !... www.noschasses.fr
La Maral et le casque
Peltor ont bien aidé
l’auteur lors de cette
action de chasse animée.
visée du tireur en action rapide et apporte
un plus en termes de sécurité passive.
L’alimentation se fait via un chargeur
amovible en tôle d’acier et fond en synthétique. Ses flancs, d’une forme bien élaborée, limitent l’avancée des cartouches vers
l’avant sous l’effet du recul.
Même si la plupart des chasseurs retiennent la déformation de la pointe des balles
dans ce cas de figure, cette dernière est
de peu de conséquences en tir de battue.
un champ sépare le bois où je me
trouve de celui où sont les traqueurs.
Avec le Peltor il est aisé de suivre
le mouvement. Ferme roulant.
Le sanglier attend les chiens puis
détale à l’approche des traqueurs.
Les animaux ont de l’avance sur les
hommes. Aux cris des traqueurs
on comprend que ces derniers ont
peur pour leurs chiens, jeunes et
inexpérimentés, qui risquent de se
faire entraîner au corps à corps avec
le ragot.
Ce dernier fini par débouler dans
le champ. Même de loin il semble
imposant, vieux, sûr de lui. Trop loin
pour tirer et dans l’axe de la traque. Il
va rentrer dans le bois. Aboiements,
cris de douleur ou de peur, il a boulé
un chien. Il pivote, traverse sur ma
droite pour s’enfoncer dans le
Par contre une cartouche avancée dans le
magasin pourra nuire à l’alimentation de
la carabine. Autrement plus gênant dans
certains cas… La planchette élévatrice
verte pomme, presque fluo, est un bon
indicateur de l’état de l’arme lorsqu’on se
déplace culasse ouverte. Rassurant pour
les autres chasseurs. De petits détails qui
finissent par compter lors de l’achat ou
de l’emploi d’une arme de chasse. Contenant 4 cartouches en calibre standard
roncier derrière moi. S’il combat les
chiens là-dedans ça fera du dégât.
Après moi il n’y a personne, les
traqueurs sont loin. Rapidement en
silence je quitte le poste. Le roncier
s’agite, les chiens aboient, on entend souffler la bête noire. Arrivé à
6 ou 7 mètres de la ronce j’entends
le vieux mâle aiguiser ses défenses,
il casse les noisettes.
M’a-t-il entendu ou senti, je ne sais
pas, il sort, pivote. J’ai oublié d’armer
la Maral, je perds deux dixièmes
de seconde, ma première balle
manque le cœur, maintenant
face à moi il charge pour détruire
l’épouvantail qui lui a fait mal.
Comme un torero en danger je fais
un pas de côté, j’esquive l’animal.
Le canon de la Maral le touche
presque lorsque je lui loge une
ce chargeur à double colonne est fiable,
facile à garnir, ôter et remettre. Là aussi,
l’avantage de la présentation axiale de la
cartouche à partir de chargeurs simple pile
par rapport aux doubles colonnes comme
celui de la Maral ne tient pas, surtout si on
veut utiliser 5 cartouches ou plus. Semblable à celui des Browning semi-auto
livrées dans les pays moins paranoïaques
que le nôtre ce chargeur a passé l’épreuve
du temps et du terrain avec succès.
180 grs Power Max derrière l’oreille.
Foudroyé, il fait un mètre et tombe
à mes pieds.
La base de sa queue repose sur
ma botte droite. L’adrénaline coule
à flots, je souffle. Les chiens, restés
plus loin, arrivent. Pour se venger
de leur adversaire, ils grognent et
mordent la dépouille du valeureux
animal.
Les traqueurs sont là. Heureux
du dénouement. Séances photos.
Apparemment ce sanglier qui ne
quittait presque jamais un impénétrable bois d’épines noires et
de ronces a tué un chien et blessé
deux autres très sérieusement
une quinzaine de jours avant.
Nous estimerons son âge à plus
de 5 ans. Il accusera 95 kg sur la
balance, non vidé. Son poil gris,
râpé, usé et les cicatrices sur le cuir
nous confirment qu’il savait défendre sa peau. Ma première balle
aurait fini par le tuer mais pas avant
qu’il fasse payer l’addition. Lors du
dépeçage tous les chasseurs présents noteront l’absence de gras.
Pas un “cochon” d’élevage nourri au
maïs et tout aliment. Un vrai sanglier
comme on en trouve encore par ici !
Un de ces animaux qu’on tue souvent par pure chance car ils savent
éviter l’homme et lui tenir tête s’il
le faut.
Quoiqu’il en soit cette matinée fut
un bon baptême du feu pour la
Browning Maral et une excellente
fin de saison pour l’auteur qui ne
voulait plus sortir chasser. Comme
le disent les anglophones : “ it ain’t
over till it’s over! “
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à l’établi - carabines
L’armement se fait, comme sur la Zenith une carabine de ce prix et supérieurs à bien
HC, à l’aide d’un poussoir indépendant des modèles coûtant presque le double du
placé à l’arrière du boîtier de culasse. prix de la Maral. La crosse à joue bavaroise
Facile­à actionner il autorise le port de la possède une poignée prononcée, bien
carabine, cartouche chambrée, en toute galbée, convenant à la grande majorité des
sécurité. L’armement
mains. Le devant offre
sous l’action du pouce de
une excellente tenue
Bien que cette
la main-forte se fait lors
la carabine. Ces élécarabine ne soit pas de
de la montée à l’épaule,
ments sont sans surprise
comme sur une Blaser, notre type d’arme
pour celui qui connaît les
u n e M e r k e l o u u n e préférée, elle nous
Zenith et autres Short
Sauer.
Trac. L’expérience reste
Cet armeur séparé per- a favorablement
irremplaçable. Un bon
met d’offrir un départ impressionnés. »
point pour Browning : la
plus léger, plus net, de
crosse n’est pas trop lonmeilleure qualité que sur les semi-auto- gue pour le tir rapide, debout, tout en étant
matiques classiques. Sans être du niveau pratique pour le tir au sac, au mirador, sur
de celui de certaines carabines allemandes un appui, assis ou couché. L’intercalaire
précitées, parfois à la limite du raison- fourni avec la carabine permet de rallonger
nable, voire dangereux en battue, le départ la crosse pour ceux qui ont de longs bras.
de la Maral est très honnête, garant d’une La plaque de couche Inflex remplit parfaiexcellente précision. Le désarmement est tement son usage. Dans le calibre d’essai la
aisé. Bien entendu le poussoir de sécurité Maral est très confortable à tirer.
placé en arrière du pontet est inopérant.
Démontable pour un transport discret de l’arme, la crosse de la Maral n’est
Crosse et devant
cependant pas destinée à être démontée et
La crosse et le devant de
remontée sans arrêt.
la Browning Maral, tout
La crosse se visse facilement avec la clé
comme les plaques latéen T fournie dans la mallette, la fixation
rales qui ornent les flancs
semble solide mais comme tout ce qui se
du boîtier, sont en
démonte il faut veiller à le faire dans les
noyer de bonne
règles de l’art pour
qualité, plutôt
éviter une prise
flatteur pour
de jeu et une usure
«
prématurée. Au cours de nos essais qui
incluent quelques démontages remontages nous n’avons connu aucun problème
de tenue ou de précision.
La finition des bois et l’ajustage de ces
derniers sont très bons. Pour informations
tous les éléments bois sont fabriqués par
l’usine Browning de Viana do Castelo au
Portugal. n
conclusion
B
ien que cette carabine ne soit pas
notre type d’arme préférée, elle
nous a favorablement impressionnés.
Elle constitue un choix excellent pour
celui qui désire une carabine à chargeur
amovible, polyvalente, rapide en battue,
très précise à l’approche ou l’affût et
qui n’a que faire d’un canon démontable
et du changement de calibre.
Plus politiquement correcte que les
semi-autos chez certains gestionnaires
de chasses, la Maral devrait satisfaire de
nombreux utilisateurs potentiels. Surtout
qu’elle est bien placée en prix et offre
les plus beaux bois de sa catégorie.
Mais de grâce que le marketing cesse de
vanter la vitesse de tir. Un jour ou l’autre
ça se retournera contre nous… Ah oui !
Pour finir, pourquoi pas une gaucher
intégral : le boîtier existe déjà chez
Browning, ou presque.
L’adrénaline évacuée, séance photo
pour l’auteur, les trois jeunes chiens
et le dernier sanglier de la saison.
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C h a s s e S a n g l i e r p a ss i o n & G r a n d s G i b i e r s j u i n - j u i l l e t 2 0 1 4
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