Allez ! Yallah - Entre-gens

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Allez ! Yallah - Entre-gens
Allez ! Yallah
(19-01-2007) -
« Allez Yallah ! », film de Jean-Pierre Thorn, produit par Jean-Jacques Beineix« Le film passionne quand il se penche sur
une réalité toute proche : le sort des femmes dans les banlieues françaises, où l'intégrisme est d'autant plus difficile à
combattre qu'il prospère dans le huis clos du communautarisme. Preuves parmi d'autres de cette régression alarmante :
les cailloux lancés sur des caravanières du haut d'un immeuble ou l'ignorance crasse de cette jeune beur qui se dit
favorable à la lapidation des femmes adultères ! En rupture avec un discours fataliste, ce documentaire salutaire en
appelle aux responsables politiques pour barrer la route aux fondamentalistes et reprendre la main dans les quartiers
défavorisés. » Mathilde Blottière (Télérama). Allez Yallah ! retrace l'épopée de deux caravanes en 2004, au Maroc et
en France, et en fait un hymne à la beauté de la vie et à la lutte des femmes pour l'égalité, au Sud et au Nord. Au Maroc,
les caravanes sillonnent régulièrement le pays depuis 2000 à l'initiative de la Ligue démocratique des droits des femmes.
En France, les « Caravanières venues du Sud » ont sillonné l'agglomération lyonnaise en 2004 et le pays en 2006, sous
l'impulsion de l'association lyonnaise Femmes contre les intégrismes (Fci). Les caravanes et le film qui tourne
aujourd'hui dans les salles françaises contribuent à casser la chape de silence qui recouvre les discriminations vécues par
les femmes, ici et là-bas.
Alger, février 2006. Chérifa Kheddar (1) réunit au siège du CIDEFF les femmes s'engageant à participer, moins de trois
mois plus tard, à la Caravane, pour un circuit d'une semaine en France entre Lyon, Strasbourg, Paris, La Courneuve,
Montreuil et Dijon.Il y avait là des femmes représentant des associations d'Algérie bien sûr mais aussi de Tunisie et du
Maroc. Parmi elles, Femmes en communication. FEC produit des contenus radiophoniques et c'est tout naturellement
que la proposition de l'association a été de produire des témoignages audio pour la caravane. C'est ainsi qu'a été
réalisée, avec le concours de la journaliste Malika Boussouf, l'émission Voix de femmes contre l'oubli. Des femmes
victimes de violence, d'autres, ou les mêmes, victimes du terrorisme, témoignent « pour ne pas oublier ». Lyon, le 12
mai 2006. Les femmes venues du Maghreb arrivent avec toute l'énergie qui les caractérise. Toutes connaissaient le
projet et beaucoup avaient entendu parler de la première initiative réalisée en 2004 (2) mais maintenant qu'elles y sont,
elles découvrent avec enthousiasme la Caravane comme jamais elles n'auraient même osé l'imaginer. Les
Algériennes s'émerveillent de rencontrer une équipe marocaine très motivée et qui fait un travail de terrain contre
l'intégrisme. Ah, si cette caravane pouvait sillonner les rues d'Alger ! Ce serait super.Dés le premier jour, le travail a
commencé à Lyon par des ateliers et des débats (3). Les femmes rencontrent des responsables et professionnels des
centres sociaux du Rhône. La délégation algérienne présente des photos de femmes victimes de terrorisme en même
temps que le CD de l'émission diffusé en boucle pour leur rendre hommage. La Maire du 1er arrondissement de Lyon,
Nathalie Perrin-Gilbert, fait un discours très engagé dans la belle « salle des mariages ». Sabiha Ahmine (4), élue de la
Ville de Lyon et de la Région Rhône - Alpes, est très présente au côté des femmes. Mais où sont les autres élus ? La
cause des femmes n'est pas audible par les hiérarques de la politique. Le grand débat sur « la laïcité et le relativisme
culturel » avec Stéphane Gomez (Ligue des droits de l'homme), Mimouna Hadjam (Africa 93), Zahra Cherbi (agent de
développement dans le 8ème), Nadia Aît Zaï, avocate à Alger et Christine Guillemaut (Fci) aurait mérité d'être davantage
médiatisé. 60 à 70 personnes présentes, c'est peu pour un débat de cette qualité. Par contre, le lendemain, l'avantpremière du film «Allez ! Yallah ! » au CNP Terreaux a fait salle comble. Bravo !
13 mai. Les jeunes filles et des femmes de Pierrelatte et de Saint-Etienne témoignent sur leurs rapports avec les garçons
(au collège, dans la cité) en petits groupes. Quelques participantes sont venues de Marseille ! La place Louis Pradel,
l'ARSEC, l'Espace 44, la mairie du 1er accueillent des spectacles de danse hip hop (de filles), de théâtre, de musique. Et
sous la tente, beaucoup de monde et de passages. Débats avec les Caravanières. Dans des salles toute proches, des
ateliers de contes et d'écriture sont proposés par « la caravane des 10 mots ». Une animation sur les violences faites aux
femmes est présentée autour du bus de Filactions.
Que de découvertes dans ces premières journées passées à Lyon ! Les débats sous les tentes montrent que beaucoup
de femmes méconnaissent leurs droits. Les Caravanières venues du Maghreb s'aperçoivent aussi que les émigrés en
France se replient sur des pratiques sociales figées, sans doute par peur de décrocher du pays, mais ce pays, ils ne le
connaissent plus, ils ne le voient pas évoluer ou ils refusent de le voir. Les jeunes Français nés de familles maghrébines
sentent la richesse que peut être leur identité méditerranéenne mais le rapport parent enfant, et aussi le regard de
l'autochtone font naître des tensions douloureuses. Tout cela, elles ne l'imaginaient pas. Elles le ressentent fortement.
Elles aimeraient témoigner pour faire bouger les choses. Et c'est dans cet état d'esprit qu'elles vont prendre la route en
direction de l'Alsace.Le 14 mai au soir, les Caravanières, arrivées à Strasbourg, sont accueillies à l'Auberge de jeunesse
des deux Rives au bord du Rhin. Un briefing est improvisé sur la belle passerelle qui surplombe le Rhin, entre France et
Allemagne.
Strasbourg, le 15 mai 2006. Le soleil brille sur la cathédrale et sur la place Broglie toute proche. Le programme de la
journée, élaboré avec SOS Solidarité Femmes et un collectif d'associations, va s'avérer extrêmement chargé. Il va
falloir faire des choix car beaucoup d'activités sont simultanées. Dans la très belle salle du Fossé des Treize,
l'universitaire strasbourgeoise Rebecca Rogers propose une conférence-débat sur « violences et rapports de pouvoir
entre les hommes et les femmes ».
Dans l'après-midi, une délégation de douze caravanières est invitée à rencontrer les députés du Parlement européen.
Martine Route, en son nom, fait une déclaration officielle devant l'assemblée plénière, en présence d'Evo Morales, le
Président de Bolivie. Sous les tentes, Maya témoigne sur le combat des minorités et l'action des femmes face au
terrorisme en Algérie. Plus loin et plus tard, au lycée Geiler, Safia, Zahra et Najat parlent des mariages forcés devant
72 élèves. Le proviseur lui-même témoigne. Haasna rencontre 15 femmes, dont des Turques et des Camerounaises, à
l'association Femmes de paroles qui fait tant à Strasbourg pour les femmes les plus en difficulté. Dans plusieurs quartiers
populaires de la ville, le débat s'engage : à Koenigshoffen, on parle des changements dans la loi au Maroc, à Cronenbourg,
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c'est l'association Femmes d'ici et d'ailleurs qui accueille et engage la discussion. Dans chaque lieu, 40 à 50 personnes,
femmes pour la plupart, participent aux échanges. Sur la place Broglie, un groupe d'une cinquantaine de Nancéiens,
venu à Strasbourg à l'initiative du centre social du quartier du Haut-du-Lièvre, s'engage dans la discussion. Et c'est près de
Nancy que les caravanières passeront la nuit avant de se rendre dans la capitale.Paris le 16 mai. Quelle grande ville !
immense ! très riche ! C'est en tout cas l'image que les caravanières perçoivent. Mais des fondamentalistes circulent dans
les quartiers et il faut mettre en place une stratégie de communication efficace. Il faut « mettre les sous... comme les
wahabites ».Arrivée in extremis pour la réception à l'Hôtel de Ville. Le changement de tenue se fait dans le car, en
vitesse... Khadidja Bourcart, adjointe au Maire de Paris, reçoit les Caravanières. Le débat qui suit sur « les droits des
femmes, enjeu central de la démocratie » réunit Caroline Fourest, journaliste et politologue, Fethi Benslama,
psychanalyste et membre du Manifeste des Libertés, Claudie Lesselier, représentante du Collectif national des droits
des femmes. Passionnant mais un peu (trop) rapide car tout est minuté.
20h30 : le film « Allez ! Yallah » est présenté à l'Arlequin, rue de Rennes : salle comble, 400 personnes présentes. En
présence de Francis Parny, vice-président de la Région Ile-de-France, de Jean-Jacques Beineix, producteur du film, de
Jean-Pierre Thorn, réalisateur, et des Caravanières. Re-débat avec la salle : beaucoup de questions, beaucoup
d'intérêt pour l'action. Comme les spectateurs ont dévoré le buffet offert par la Région, les Caravanières doivent
s'enfourguer à minuit dans un snack...
17 mai. Au pied du parc de Belleville, c'est l'Asfad (association de soutien aux femmes démocrates) qui organise
l'accueil avec l'appui de l'ACB (Association de culture berbère). Une mosquée intégriste est à deux pas de la petite place
enclavée où sont dressées les tentes. Les Caravanières vont tracter dans le quartier.
Sous la tente, une Jordanienne, brûlée vive par sa famille, soutenue par Jacqueline Thibault, de la Fondation Surgir,
raconte son histoire terrifiante de crime d'honneur. Une délégation de Caravanières se rend à la Maison de la Mixité,
toute proche, qui attire depuis son ouverture récente de nombreux jeunes adhérent-e-s à Ni Putes Ni Soumises. Fadela
Amara et toute son équipe accueillent très chaleureusement.
(photo: Pierre-Yves Ginet/Taïga)Le
20ème qui ouvre ses portes aux caravanières et, dans les ors de la République, un spectacle réunit 200 personnes
pour voir « Le vélo d'Aïcha » (théâtre) et vibrer avec Mamia Chérif.
La Courneuve, le 18 mai 2006. Mimouna Hadjam, porte-parole de l'association Africa 93, a organisé avec son équipe
l'accueil au cœur de la Cité des 4000. Les tentes sont plantées sur la place qui porte le beau nom de Fraternité. Les
immeubles surplombent la place. Des élus, dont Gilles Poux, maire de La Courneuve, et une députée, Muguette
Jacquaint (PC), présidente du Comité de promotion des droits des femmes à l'Assemblée nationale, manifestent leur
soutien attentif en restant toute la journée avec les Caravanières et leur public. Africa 93 ouvre grand ses portes pour
des consultations juridiques, des rencontres, le dîner. Elsa rencontre 50 lycéens de la Courneuve. Le soir, l'association
Voix de femmes projette le film très pédagogique sur les mariages forcés. Le concert avec Samia Diar au centre culturel
clôt une belle journée à la fois festive et riche en débats.
Montreuil, le 19 mai. Les caravanières sont accueillies en fanfare, au sens propre du terme, avec Tarace Boulba. C'est la
Maison des femmes qui prend en main la journée. Le matin, des femmes de la ville, issues de différentes immigrations
(Algérie, Maroc, Afrique de l'Ouest), sont venues débattre sous la tente, avec Ernestine Ronai (Femmes solidaires), et
l'après-midi à la Mairie, avec Chahla Chafik, auteure d'origine iranienne, Mimouna Hadjam, d'Africa 93, Christian Terras,
directeur de la revue Golias, Bachir Zbagui, journaliste marocain et militant de la Lddf. De nombreux hommes, des
« chibani », des Maghrébins jeunes ou non, participent aux différents moments de la journée qui va se conclure par un
défilé de femmes en costumes de leur pays, le repas (très bon) dans un restaurant turc et en fin de soirée, le tour de
Paris en car pour les Caravanières.
Pendant ce temps, la Salle des fêtes de Montreuil, comme à chaque étape, projetait le film Allez ! Yallah, fil rouge de la
caravane. Tourné lors des précédentes caravanes en région Rhône-Alpes et au Maroc en 2004. le film était à chaque
fois accompagné par une petite délégation de Caravanières présente pour les débats qui se sont tenus
systématiquement après chaque projection. Débats toujours passionnés, souvent longs, le public se déclarant très
touché, ému et revigoré par l'action des Caravanières. Beaucoup de témoignages émouvants de la part de femmes,
militantes ou simples citoyennes alertant sur leur propre situation ou celle de proches, en France. Au Festival de
Cannes. quelques jours après la Caravane, devant un public cinéphile et pas toujours averti sur les sujets des droits des
femmes. le film a connu un franc succès.
Dijon, le 20 mai, fut un lieu de final extraordinaire. L'équipe sur place a été magnifique, Fouzia et Assia ont enchanté
les Caravanières. Belle réception au Conseil régional de Bourgogne, Toutes les collectivités territoriales représentées.
Les Caravanières ont été saluées pour leur courage et l'exemplarité de leur action par les nombreux élus présents.
Intervention à la tribune des Caravanières, cadeaux pour toutes...
et le dimanche 21 au parc des Grésilles...
La journée de clôture de la caravane sous le soleil était comme un festival autour des droits des femmes ! Avec des
stands, des débats, du hip hop, un petit spectacle donné deux fois à guichet fermé...
Remarquable organisation assurée par l'association "20 ans Barakat". La communication était entièrement prise en
charge et bien faite, dans les bus, par affichage sur toute la ville. Les Caravanières ont pu se réjouir de voir ce que la
détermination d'une petite équipe soudée pouvait réaliser en lien avec d'autres, et avec le concours généreux de
toutes les collectivités locales réunies à cette occasion.
Au Parc des Grésilles à Dijon, les débats ont commencé dès 10 h le matin avec les femmes venues de différentes villes
et quartiers. Besançon et Dole s'étaient associées à l'action en venant avec 3 cars pleins (des familles, des femmes, des
jeunes). Près d'un millier de personnes sont passées ce dimanche-là au Parc !
Un magnifique concert, donné dans une salle toute proche le soir. par Samia Diar, venue il y a quelques années
d'Algérie, et Madina N'Diaye, venue du Mali, a clôturé la tournée des Caravanières.
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Partout (ou presque) de bonnes conditions d'hébergement et de nourriture, variée, abondante, des plats chauds
délicieux ... Ces consignes avaient été respectées, les Caravanières ont pu reprendre des forces entre deux sites.
Et que de rencontres ! Avec des gens extraordinaires. L'association Djazairouna, à Alger, a reçu, le livre des témoignages,
la recette de la vente du CD, une affiche qui sera dupliquée, pour être distribuée, tout comme l'émission « Voix de
femmes contre l'oubli » qui sera bientôt disponible sur le net. Le guide dernière version « Madame, vous avez des droits »,
en rupture de stock à Dijon, est disponible à nouveau (5). Les prochaines éditions s'intéresseront aux femmes venues de
Turquie, d'Afrique sub-saharienne et d'Asie du Sud-Est. L'exposition de Pierre-Yves Ginet sur les caravanes 2004 en
France et au Maroc, accrochée sous la tente dans presque tous les sites, reste disponible et sera réactualisée avec
l'expérience de 2006. Pierre-Yves Ginet prépare une sélection d'une cinquantaine de photographies de la K 2006 pour
une expo « caravanières ». Le film « Allez ! Yallah » est un support disponible pour organiser des projections - débats avec
les centres sociaux, les MJC, les associations...Juillet 2006. 20 jeunes filles (et un garçon), des animateurs et animatrices
de la MJC sont partis de Pont de Claix (Isère) par la route, le bus lourdement chargé de vivres et de matériel. Direction
Marrakech, via l'Espagne, Tanger,... C'est une élue locale, Nadia Labili, qui a donné le coup de pouce nécessaire pour
affrêter un vieux bus acheté avec le soutien du Conseil général de l'Isère et de la Ville du Pont de Claix. Tous ont
rejoint la Caravane du Maroc. Là, les jeunes gens ont vu d'autres jeunes de leur âge se côtoyer dans la mixité de la rue...
sans difficulté. Ils ont trouvé qu'en France, c'est le Moyen-Age !La caravane continue...
G.D.
(informations transmises par
Françoise Kayser, Danielle Gillouin, Christine Guillemaut)http://www.fci-asso.org (1) Cherifa Keddar préside Djazaïrouna,
une association de familles victimes du terrorisme islamiste. Elle-même est rescapée du carnage du village de Raïs, en
août 1997, où plus de 200 femmes, enfants et hommes ont été massacrés par le GIA. Très active dans la préparation
de la caravane à Alger en organisant avec FCI 2 réunions à Alger en présence d'une douzaine d'associations. Elle a
également participé aux rencontres préparatoires de décembre 2005 mais malheureusement n'a pas pu participé à la
Caravane en France.(2) Un livre-album présente la caravane de 2004. Il est disponible et gratuit. Pour le commander,
s'adresser à FCI - BP 0640 - 69239 Lyon Cedex 02(3) voir aussi le site www.fci-asso.org(4) lire le très beau portrait de
Sabiha Ahmine réalisé par la LICRA de Lyon sur http://licra.org/ddv/2005-0304_bulletin_d__informations_de_la_licra_lyon.pdf en page 12 - (attention : site en travaux)(5) les commandes du guide
"Madame, vous avez des droits" sont à adresser à FIJI-RA 18, place Tolozan 69001 Lyon tél 04 78 39 32 25 courriel:
[email protected]
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