Le huitième mois

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Le huitième mois
Le huitième mois
Votre corps
Nous sommes maintenant au huitième mois de votre grossesse. Poursuivons la
description des maux qui vous guettent. Voici venir les fuites urinaires, les
modifications de la peau et des cheveux, les troubles du sommeil.
Certes, tous ces troubles sont bénins mais ils peuvent vous gâcher votre grossesse.
Les fuites urinaires
Il s’agit d’un écoulement transparent, survenant souvent au moment d’un effort,
lorsque vous toussez ou quand vous riez. Si elles sont rares lors de la première
grossesse, elles augmentent avec le nombre de grossesses. Elles surviennent
généralement en fin de grossesse.
Elles sont dues à un relâchement du périnée, c’est à dire de l’ensemble des muscles
et des ligaments qui soutiennent le contenu abdominal et ferment le petit bassin .
Ils maintiennent en place utérus et vessie, et assurent le système de fermeture de
la vessie. Sous l’influence des hormones et du poids de l’utérus, ils vont se
relâcher.
Ces fuites urinaires sont à différentier d’une perte de liquide amniotique due à une
rupture prématurée de la poche des eaux.Si vous avez un doute, n’hésitez pas à
consulter afin de savoir exactement ce dont il s’agit.
La rééducation périnéale sera effectuée après votre accouchement. N’oubliez pas de
le rappeler lors de la visite post natale.
Il peut également vous arriver de perdre du liquide après un bain. Ceci n’a aucun
caractère de gravité. Vérifiez que cet écoulement ne se reproduit pas.
Les modifications de la peau
La pigmentation de la peau augmente souvent, en particulier au niveau du visage où
elle forme le masque de grossesse (ou chloasma) et au niveau de la ligne blanche
sous ombilicale qui devient foncée. L’exposition au soleil l’aggrave. Elle va
disparaître après l’accouchement. Il faut utiliser un écran total et éviter de
s’exposer au soleil.
Il peut exister une hypersensibilité au soleil.
Les vergetures touchent 60% des femmes. Elles correspondent à une cassure des fibres
de collagène de la peau, là où la peau est tendue (seins et ventre). Elles sont
d’abord violacées, puis deviennent blanc nacré. Malheureusement, ces fibres ne se
réparent pas. L’apparition et l’importance des vergetures dépendent de la qualité de
la peau, de la prise de poids, du volume de l’utérus. La prévention repose sur une
prise de poids lente et raisonnable, et sur l’utilisation de crèmes hydratantes et
nourrissantes. Une bonne hygiène de la peau est indispensable. Attention à certains
produits classiquement conseillés (huile d’amande douce, beurre de karité) qui
peuvent être allergisants.
Les modifications des cheveux
La grossesse stimule la croissance du cheveu, qui devient plus épais et plus long.
Il y a apparition de nouveau cheveux. La chevelure embellit. La phase de repos du
cheveu (avant sa chute) est raccourcie, ce qui provoque une augmentation
artificielle de la chute des cheveux pendant la grossesse. Cette chute est augmentée
dans les deux à trois mois qui suivent l’accouchement par la chute des cheveux
surnuméraires. Le cycle du cheveu reprend alors son rythme normal : le remplacement
spontané semble ralenti. En dehors de problèmes anormaux, il n’y a pas de chute
véritable de cheveu.
La séborrhée est souvent diminuée.
Là encore, une alimentation équilibrée est indispensable.
La surveillance médicale
Suivant le déroulement de votre grossesse, les consultations vont se rapprocher et
la surveillance s’intensifier
Le
rythme
des
consultations
médicales
Si
tout
se
passe
normalement,
les
consultations vont continuer au rythme d’une par mois. Mais, très souvent, un
certain nombre d’éléments vont les rapprocher, comme
une prise de poids importante et rapide
l’apparition d’une modification de votre col faisant craindre un accouchement
prématuré
la découverte d’un diabète ou d’une hypertension
un résultat d’échographie montrant une anomalie (retard de croissance du bébé,
excès de liquide ou insuffisance, anomalie des Dopplers)
Une échographie supplémentaire peut être demandée, soit pour contrôler une anomalie,
soit parce que l’examen clinique laisse à penser que le bébé est petit… ou gros.
Le monitoring foetal fait partie des examens de fin de grossesse. Il s’agit
d’enregistrer simultanément le rythme cardiaque de votre bébé et les contractions de
votre utérus.
Vous êtes allongée sur un lit, de préférence sur le coté gauche. Deux sangles
placées au niveau du nombril maintiennent en place deux capteurs : l’un est destiné
aux bruits du coeur, l’autre aux contractions. Un appareil enregistre les résultats.
L’enregistrement dure entre 20 et 30 minutes.
Cet examen permet de voir d’une part si le rythme cardiaque est bon, et d’autre part
si les contractions ne sont pas responsables d’une gène pour le bébé. Le rythme
cardiaque d’un bébé oscille habituellement entre 120 et 140, et il est sujet à des
variations qui prouvent que le bébé va bien. Lorsque les variations sont peu
importantes, une surveillance accrue est nécessaire.
Cet examen est souvent pratiqué systématiquement en fin de grossesse, mais il sert
surtout à surveiller les bébés plus fragiles, lorsqu’il y a du diabète, de
l’hypertension ou une prise de poids importante, ou lorsque le bébé est petit.
Ce monitoring sera également pratiqué pendant tout le temps du travail afin de voir
si le bébé supporte bien les contractions.
La consultation anesthésique
Elles fait partie des consultations obligatoires, même si vous ne désirez pas de
péridurale.
Pourquoi est-elle obligatoire ?
Même si vous étiez fermement décidée à supporter les contractions du travail pendant
la grossesse, il peut arriver que vous changiez d’avis.
L’accouchement peut être plus difficile à supporter que prévu : après une longue
nuit de contractions douloureuses mais sans effet sur le col (encore appelé faux
travail) et vous empêchant totalement de vous reposer, il se peut que votre travail
débute au petit matin.Il se peut que vous changiez d’avis….
Certaines patientes ont des contractions particulièrement intenses et douloureuses.
Enfin, nous ne sommes pas tous égaux devant la douleur et certaines femmes la
supportent moins que d’autres.
L’équipe médicale peut intervenir et conseiller à la patiente d’accepter la
péridurale, car le col ne s’ouvre pas ou le travail se déroule très lentement ou
l’équipe pense que le bébé ne supportera pas un travail trop long.
Le premier accouchement est souvent le plus difficile et le plus long, et le risque
d’aide instrumentale ( ventouse ou forceps) est le plus grand. L’équipe aura
tendance à conseiller une péridurale lorsqu’il s’agit d’un premier accouchement.
Et puis, il faut le dire, UN ACCOUCHEMENT, CELA FAIT MAL, et vous n’êtes pas «
douillette ». Et ce n’est pas parce que votre mère n’a pas eu la chance de pouvoir
en avoir une que vous devez y renoncer ! Nous sommes maintenant au XXI° siècle.
Comment se déroule-t-elle ?
Il vous sera parfois remis une liste de questions médicales à remplir avant la
consultation, ceci afin d’éviter que vous oubliez un élément important de votre
passé médical.
Le médecin vérifiera votre tension, et examinera votre colonne vertébrale afin
d’éliminer une contre-indication locale à la péridurale (acné importante, présence
d’un tatouage au niveau de la zone de ponction).
Il remplira une feuille de consultation qui sera mise dans votre dossier médical.
Il y a de grandes chances que ce ne soit pas le même anesthésiste qui vous fasse la
péridurale le jour J. En effet, les anesthésistes, comme les gynécologues, ont un
tour de garde et ne font pas les péridurales des patientes qu’ils ont vu en
consultation.
L’anesthésiste qui vous fera la péridurale prendra connaissance de la feuille de
consultation établie par son collègue.
Le bilan sanguin
Un bilan de coagulation (numération plaquettes, temps de coagulation, temps de
céphaline-kaolin) est nécessaire à l’anesthésiste pour mettre en place la
péridurale. Ce bilan doit avoir moins de 30 jours lorsque vous accouchez.
Il est le plus souvent prescrit par le médecin qui suit votre grossesse.
Il n’est pas nécessaire que l’anesthésiste voie le résultat lors de la consultation.
Par contre, il est indispensable que vous l’ayez pour l’accouchement : si vous ne
l’avez pas, il sera effectué à votre arrivée en salle de naissance. Il faut à peu
près deux heures pour obtenir les résultats : c’est le temps que vous devrez
attendre pour avoir votre péridurale….. Si vous êtes dilatée à 4 cm à votre arrivée,
il sera peut-être trop tard pour bénéficier de la péridurale avant l’arrivée de bébé
!
Faites bien votre bilan dans les dates conseillées par le médecin.
N’oubliez pas de récupérer votre résultat et de l’emmener avec vous pour
l’accouchement : il sera peut-être dans votre dossier, mais s’il n’y était pas……
vous gagneriez deux heures de douleurs.