S.O.S. Poulains

Transcription

S.O.S. Poulains
S.O.S. Poulains
INFORMATIONS
IMPORTANTES !
est une prestation de services de Matile Sàrl
Les parasites chez la jument et le poulain
© www.thira.ch
Hanspeter Meier, Clinique équine de l’université de Berne
Introduction
Parmi les problèmes de santé rencontrés chez le cheval, l’infestation par les parasites fait probablement partie des plus
connus, mais concernant sa lutte, des ambiguïtés très répandues règnent malgré tout : elles sont toutefois moins dues
à une insuffisance de connaissances qu’à la complexité des événements. Pour lutter efficacement contre les parasites,
il n’est en effet pas possible de formuler des prescriptions simples et universellement valables, on ne peut qu’essayer d’en
comprendre les mécanismes dans les grandes lignes.
En principe, on différencie les parasites présents à l’extérieur du corps (ectoparasites) de ceux présents à l’intérieur du
corps (endoparasites) : nous ne traiterons ici que des parasites internes. Les ectoparasites, comme par exemple les poux
et les acariens, sont facilement identifiables de l’extérieur et devraient ne plus réapparaître dans des conditions d’hygiène
normales. En revanche, la plupart des infestations par des parasites internes ne peuvent généralement être découvertes
que par une analyse ponctuelle. Selon le résultat, un traitement adéquat peut être adopté, qui ne doit cependant pas se
limiter à la seule prescription de médicaments.
Grande complexité
Comme on le sait, la plupart des parasites vivent dans le tube digestif, et à ce titre, perturbent sérieusement la prise
de nourriture. Mais ce ne sont pas les seuls inconvénients. Ils peuvent causer des troubles bien plus sérieux et atteindre
d’autres organes (comme par exemple les poumons ou les vaisseaux sanguins), via une inflammation du tube digestif
ou la migration des larves.
Dans les cas les moins graves, des perturbations dans le développement des jeunes chevaux peuvent apparaître,
mais dans le cas d’une lourde infestation parasitaire, la vie même des animaux est menacée.
On sait généralement tout cela, c’est pourquoi les personnes concernées savent combien il est important de protéger leurs
animaux de cette souffrance, et eux-mêmes des conséquences que cela implique. On cherche donc des informations
autour de soi, mais il existe la plupart du temps autant d’avis sur le sujet que de questions posées. En tant que propriétaire
de chevaux, on pourrait parfois presque désespérer et on s’étonne sur cette variété d’avis. La raison en est toutefois
simple : le problème est très complexe et aucune généralité ne peut y répondre.
On a à faire à différents parasites qui, d’une part, ont tous leur cycle de vie propre, et d’autre part, ne répondent
pas aux mêmes médicaments. En ce qui concerne ce dernier point, on doit en premier lieu tenir compte du risque de la
formation des résistances. Pour le biologiste, ce phénomène est particulièrement intéressant et fascinant, car chaque
ver a sa propre stratégie de survie. Le détenteur d’animal trouve cependant cette situation beaucoup moins captivante,
en particulier si, écologiste dans l’âme, il craint que les produits administrés, une fois éliminés, ne laissent des résidus sur
les pâtures.
La complexité du sujet montre que la lutte contre les parasites doit être adaptée à chaque cas.
Le mieux est de se faire conseiller par sa ou son propre vétérinaire, qui connaît bien votre animal.
Médicaments et hygiène
De nos jours, nous sommes dans une situation plutôt favorable, puisque pour tous les petits ou gros endoparasites
de nos chevaux, comme par exemple les strongles, les ascarides, les ténias, les gastrophiles etc, il existe des médicaments
efficaces. Ceux-ci doivent toutefois être administrés au moment opportun de l’année, correctement dosés(!) et combinés
avec des mesures de management adéquates. Il n’est par exemple aucunement logique de donner un vermifuge onéreux
et de laisser le lendemain les animaux brouter sur une pâture couverte de tas de crottins. Dans ce cas, les juments et
poulains sont immédiatement à nouveau contaminés par des larves fraîches. Après la vermifugation, les animaux doivent
rester sans sortir durant au moins 48 heures, ce qui laisse le temps de débarrasser les pâture des crottins.
L’hygiène des écuries et des pâtures est encore plus importante pour les chevaux d’élevage, car les poulains sous
la mère doivent manger du crottin afin de pouvoir développer la flore microbienne de leur tube digestif pour la digestion
des fibres brutes (coprophagie).
Il est dans la nature de tous les parasites de développer des résistances contre les médicaments. Il est capital d’en tenir
compte, car nos remèdes finiront tôt ou tard par ne plus avoir d’effet. Le développement de nouveaux médicaments est
toutefois difficile et extrêmement coûteux. En règle générale, le prix de tels efforts s’élève à plusieurs centaines de millions
de francs suisses.
Dans la pratique, on en est venu à administrer des vermifuges sans plus se poser de questions. Il est pourtant beaucoup
plus logique de faire analyser les crottins et de traiter de façon ponctuelle, et éventuellement de vérifier après la
vermifugation si le traitement a agi ou s’il reste des parasites résistants. De telles analyses ont évidemment un coût
et au cours de ces dernières années, la tendance avait été d’économiser sur celles-ci. Les spécialistes sont pourtant
unanimes sur le fait qu’une gestion moderne et rationnelle doit s’orienter vers une vermifugation ponctuelle.
L’hygiène des écuries et des pâtures est aussi importante que l’utilisation de médicaments dans le cas d’une infestation
parasitaire par les strongles. Les œufs de ces vers sont éliminés dans le crottin de leur hôte, se développent dans
l’écurie ou dans les pâtures sous forme de larves qui sont à nouveau ingérées par les chevaux avec l’herbe ou la paille.
L’interruption de ce cycle est de loin la prophylaxie la plus efficace et en outre écologiquement tout à fait inoffensive.
Évidemment, il en résulte une dépense certaine, puisqu’il faut recueillir au moins une fois par semaine les crottins sur
la pâture. Ce qui signifie un travail supplémentaire et généralement, en tant que vétérinaire, on ne se rend guère populaire
avec de telles recommandations, qui de plus ne nous font rien gagner (vraiment frustrant !). Ce sont pourtant pour
le propriétaire de l’animal des préconisations économiquement avantageuses et tout simplement les meilleurs conseils
que l’on puisse donner. Cela permet également une meilleure utilisation de la pâture (moins de refus, de plantes non
consommées par les animaux) et le ramassage des crottins permet de réduire la quantité d’autres agents pathogènes
(comme par exemple Rhodococcus equi qui conduit chez le poulain à de graves inflammations du poumon).
Une bonne hygiène des pâtures permet aussi de combattre efficacement les gastrophiles, car les larves non éliminées
se transforment en cocon au printemps dans le crottin laissé sur place. Elles se détruisent toutefois dans le compost
en raison de la chaleur qui y règne.
Des informations complètes sur les vermifuges actuellement disponibles figurent sur l’excellent site internet de la
pharmacologie vétérinaire de Zurich : vetpharm.uzh.ch. Il peut arriver que divers médicaments aient certes des noms
différents, mais ils contiennent toutefois le même principe actif. Il convient donc de se familiariser avec ces médicaments
ou de se faire conseiller par son vétérinaire. Ce dernier pourra aussi vous fournir les meilleures réponses sur les
résistances possibles et les effets indésirables.
Autres aspects
Les conseils obtenus auprès de spécialistes sont d’autant plus précieux que d’autres facteurs doivent être pris en
considération, comme la dimension des paddocks et des pâturages, le nombre d’animaux et la composition des groupes.
Il est impératif que les jeunes animaux soient fréquemment vermifugés, soit environ toutes les 6 à 8 semaines, car leur
système antiparasitaire n’est pas suffisamment mature. De même, les animaux plus âgés du groupe doivent aussi être
plus fréquemment vermifugés, afin de ne maintenir qu’une faible infestation parasitaire. Il faut toutefois être très vigilant
avec les juments pleines, surtout dans le premier tiers de la gestation, car l’absorption de médicaments peut entraîner
des malformations fœtales. Elles doivent donc être vermifugées juste avant le poulinage, afin d’éviter que le poulain
nouveau-né ne soit immédiatement infesté, d’autant qu’il peut ingérer des parasites via le lait maternel (Strongyloides
westeri).
Il a été notoirement observé que de nos jours, des troubles allergiques (comme l’asthme par exemple) apparaissent chez
l’Homme plus souvent qu’auparavant. L’une des raisons invoquées réside en un sous-emploi du système immunitaire,
et il arrive que certains patients soient traités au moyen de parasites (!). Chez le cheval, on suppose les mêmes
mécanismes pathologiques, il ne faut donc pas s’étonner si votre vétérinaire trouve qu’une légère infestation parasitaire
«est saine». Cette personne est particulièrement bien informée sur les dernières découvertes, mais il ou elle sait aussi
quels parasites peuvent être tolérés, en quelle quantité et dans quelles circonstances. Une très légère infestation
parasitaire, dans le meilleur âge de l’animal, peut donc être favorable, car elle permet la formation d’anticorps (système
de défense) dont l’animal aura besoin plus tard, quand il ne sera plus en aussi bonne forme.
Vous voyez, vous avez commencé la lecture de cet article parce que vous souhaitiez «avoir enfin des réponses précises».
Mais maintenant, vous êtes probablement encore plus déroutés qu’auparavant (en espérant toutefois que ce soit à un
niveau plus élevé !). Cela ne tient cependant pas à vous, mais à la nature même du sujet. Le développement alarmant des
résistances que l’on observe chez certains parasites est dû surtout à ces personnes bien pensantes qui, bravement et
obstinément, continuent à vermifuger selon le calendrier. Les choses ne sont pourtant pas si simples.
Des conseils plus concrets
De tous les parasites, les grands et petits strongles (Strongylus vulgaris et Cyatosthomum), les ascarides (Parascaris
equorum), les ténias (Anoplocephala perfoliata) et les gastrophiles (Gasterophilus intestinalis) sont particulièrement importants.
Il y a quelques décennies, on redoutait surtout Strongylus vulgaris, car ses larves peuvent migrer dans les vaisseaux
sanguins, endommager les parois vasculaires et causer des thromboses, pouvant ainsi provoquer des coliques
d’obstipation, des coliques thrombo-emboliques ainsi que des boiteries. De nos jours, ce sont surtout des petits strongles
(Cyathostomum) qu’il faut se méfier, en raison des résistances qu’ils ont développées. Ils peuvent être responsables
d’inflammations intestinales pouvant entraîner la mort.
Contrairement à autrefois, on trouve aujourd’hui des produits efficaces pour lutter contre les ténias. Il convient de noter
toutefois d’une seule analyse de crottins négative n’est pas significative. Les ténias pondent leurs œufs par intermittence
et en cas de suspicion, il convient de répéter les analyses ou de procéder à une prise de sang.
La survenue de gastrophiles nous apparaissait autrefois comme une particularité, mais ils se sont nettement plus
généralisés de nos jours. Leur lutte est possible avec des médicaments (Avermectine) que l’on donne généralement
en novembre ; les larves sont alors dans l’estomac, et dès les premières gelées, il ne devrait plus y en avoir. L’idéal est
toutefois d’aborder le problème dès l’été précédent. Les mouches pondent de préférence leurs oeufs jaunâtres sur
les membres antérieurs. Les animaux tentent de calmer la sensation de démangeaison en se frottant avec leur bout du nez
ou en se léchant, et les oeufs arrivent ainsi dans le tube digestif. Il est donc logique de commencer par éliminer
ces œufs. Ils adhèrent fortement, il faut donc les imbiber d’eau chaude avec un chiffon ou une éponge, puis les ôter en
s’aidant éventuellement d’un couteau émoussé.
En raison de la possibilité de développement des résistances, on devrait chaque année changer de vermifuge (tenir compte
du principe actif !) ; pendant l’année, on utilise toujours le même et vers la fin de l’année, une préparation d’Avermectine.
Les antiparasitaires ne sont pas bon marché dans notre pays et il faut être très vigilant, car la fraude existe là aussi.
Dans ce cas, on manque souvent de conseils avisés. J’espère sincèrement que toutes les informations qui précèdent ont
mis en évidence le fait que des conseils professionnels, spécialisés et bien fondés justifient largement les quelques frais
engagés. Et pour finir vient encore la façon d’administrer le vermifuge. Ce dernier ne peut agir que s’il arrive vraiment
dans le tube digestif de l’animal. Il ne sert à rien s’il reste collé à votre manche ou à une balle de fourrage pour n’avoir pas
été donné correctement. Le sous dosage favorise également le développement de résistances.
Illustration: Les ascarides sont un des premiers problèmes du poulain sous
la mère qui n’est pas vermifugé assez régulièrement. Lorsqu’ils apparaissent
en grand nombre ou que, suite à une vermifugation tardive (par exemple ­
primo-vermifugation lors du sevrage), leur paralysie les amène à former une
pelote, l’intestin peut éclater. Un animal dans ce cas ne peut alors plus être sauvé.
S.O.S. Poulains
La jument est décédée lors du poulinage …
le poulain meurt …
la jument n’a pas assez de lait … que faire ?
S.O.S Poulains est là !
Notre organisation aide les éleveurs en les mettant en relation pour une adoption jument-poulain,
répond à vos questions sur l’élevage et propose un vaste programme de prévention.
S.O.S. Poulains offre également à ses membres une base de données sur www.horses.ch,
dans laquelle figurent les coordonnées des juments adoptives en Suisse : la garantie à tout moment,
nuit et jour, d’un service optimal. Car en cas d’urgence, chaque seconde compte !
En tant qu’organisation privée, S.O.S. Poulains s’engage pour l’élevage et dépend ainsi du soutien apporté
par les amis des chevaux et les éleveurs.
Cotisation libre :
si vous souhaitez être membre donateur de S.O.S. Poulains, le montant de votre cotisation est libre
Cotisation Eleveur :
pour les éleveurs qui souhaitent avoir l’assurance d’une aide étendue et gratuite en cas d’adoption,
le montant de la cotisation est de fr. 25.– par jument.
Les éleveurs qui ne souhaitent pas verser de cotisation recevront alors une facture correspondant
aux frais d’intervention.
S.O.S. Poulains a 20 ans !
210 adoptions réussies !