Nombre d`or et art - Histoire Des Arts (Collège Anne Frank

Art, créations, cultures
Arts, mythes et religions
Art, espace, temps
Arts, techniques, expressions
Arts, états et pouvoir
Arts, rupture, continuité
Informations sur l’œuvre
Titre de l’œuvre : Demi-tasse géante volante avec annexe inexplicable de
cinq mètres de longueur,
Date de réalisation : entre 1932 et 1935
Nom de l’artiste : Salvador Dali
Technique : huile sur toile
Dimensions : 60cm de longueur sur 40cm de largeur.
Lieu de conservation: Théâtre-Musée Dali de Figueras (Espagne).
Photographie
de l’artiste
XVIIIe et XIXe s.
Du IXe s. à la fin du
XVIIe s.
De l’Antiquité
Au IXe s.
Nombre d’or et art
Salvador Dali (1904-1989) commence à peindre très tôt. A 21 ans, il intègre l’Université de Madrid, il s’en
fera exclure 5 ans plus tard, suite à une ultime provocation. Il rencontre à cette période l’écrivain F. Garcia
Lorca et le cinéaste L. Buñuel. Il voyage à Paris, rencontre Picasso pour lequel il a la plus vive admiration.
En 1929, il coréalise avec Buñuel Un Chien andalou. Il se lie avec les surréalistes André Breton, Louis
Aragon, Tristan Tzara… Il rencontre aussi Gala, alors épouse du poète Eluard : coup de foudre, le couple
ne se quittera plus. Il peint beaucoup, commence à être reconnu. Le couple fait de nombreux voyages, vit
aux Etats-Unis quelques années. Dali s’intéresse énormément à l’inconscient et aux désirs cachés des
hommes, aux siens. En 1969, il rentre dans sa région natale, travaille toujours beaucoup et y inaugure en
1974 son propre musée. Personnage excentrique et touche à tout, il aime scandaliser. Ainsi, il décide de se
faire embaumer puis exposer dans son théâtre-musée.
Arts de l’espace
Arts du langage
Arts du son
Arts du spectacle
Arts du quotidien
Arts du visuel
Le XXe siècle et
notre époque
Biographie de l’artiste
Contexte (historique, social et artistique …)
Dali connaitra le Paris des avants gardes (1900-1939) et
rejoindra le groupe des Surréalistes* après avoir fait la
rencontre de Pablo Picasso, Joan Miro et surtout de Paul
Eluard et d’André Breton.
Après la guerre il se fera connaître aux Etats Unis, et
retournera en Espagne où il construira son propre musée à
Figueras.
Ses œuvres proposent des images oniriques (du domaine
du rêve) où des objets de la vie quotidienne sont représentés
sous des formes inattendues.
Sujet du tableau, description et interprétation
1929 est une date clé pour Salvador Dalí puisque c'est l'année de deux rencontres décisives : découverte du
mouvement surréaliste (Tristan Tzara, Louis Aragon, André Breton, Paul Éluard) à Paris, puis coup de foudre
avec Gala (l'épouse du poète Paul Eluard venu lui rendre visite à Cadaquès), l'été de cette même année.
En 1930, Dalí et Gala achètent une minuscule maison de pêcheur à quelques kilomètres de Cadaquès, au bord de
la mer, dans la petite crique de Port Lligat. Au fil des ans et de sa fortune, il ne cessera d'augmenter sa propriété,
dont le paysage sur la petite crique deviendra une référence picturale permanente dans l'œuvre du peintre.
Demi-tasse géante volante avec annexe inexplicable de cinq mètres de longueur, huile sur toile peinte entre 1932 et
1935 est une illustration de la rencontre déterminante de Dalí avec le surréalisme qui lui permet de libérer son
extraordinaire puissance créatrice. Son œuvre sera désormais remplie d'allusions personnelles (présence de
Gala, paysages de son enfance, figures obsédantes) souvent cryptées, qu'il réutilise à son gré comme cela est le
cas pour ce paysage énigmatique, mélange de réalité et d'imaginaire.
Le rocher au deuxième plan est une référence évidente à la crique de Port Lligat lieu de villégiature de Gala et de
Dalí à partir des années trente. Pour autant le paysage représenté ici n'est pas reproduit de manière réaliste car
Dalí met en application ici sa méthode paranoïacritique, procédé développé à partir des années 30. L'oeil génial
de Dalí perçoit dans une image anodine, une autre image qu'il utilise comme support pour troubler la réalité et le
sens de la toile. Dès lors, le peintre s'attache à jouer avec l'œil du spectateur et c'est ainsi que l'on reconnaît dans
ce rocher le visage de Gala et sa coiffure caractéristique.
De cette façon le paysage s'inscrit parfaitement dans une perspective surréaliste, la réalité perd de sa
consistance face à l'imagination du peintre, tel un mirage dans le désert (paysage du premier plan), où les formes
sont imaginaires et sans réalité tangible.
Cependant, bien que tout droit surgi de la pensée du peintre et bien que selon Breton, en tant qu’image poétique,
le surréalisme ne peut apparaître qu’en «l’absence de tout contrôle exercé par la raison », l'ensemble est
particulièrement structuré, la composition précise et très élaborée, s’appuie sur la recherche du nombre d’or,
positionné dans ce tableau à la convergence de la spirale et de tous les rectangles d’or.
A droite du tableau, sous la ligne d'horizon, une figure se découpe, la tenue du personnage s'apparente à celle
des Touaregs si l'on fait exception de la couleur du vêtement, mais une fois encore, le portrait n'est pas réaliste
car à la manière des artistes cubistes, Dalí découpe les parties du corps (vue du visage de face et de la silhouette
de dos) pour donner l'impression d'une réalité propre au tableau. Peut-être un clin d'oeil à Picasso rencontré
pour la première fois en 1926 pour qui Dalí éprouve une réelle admiration malgré son bref intérêt pour le cubisme
à cette période. En effet Dali, à la recherche d’un style capable d’exprimer son moi le plus profond, réalise très
vite que le cubisme ne lui permet pas de le trouver.
Le paysage et les personnages (la silhouette à droite et le visage au centre des cercles concentriques du cube au
premier plan) sont inquiétants, les jeux d'ombres et de lumières (l'ombre noire au dernier plan à droite de la
composition est le commencement d'une spirale de lumière dont le centre se trouve à la base de la tasse) sont
énigmatiques et contribuent, avec la prédominance de la couleur rouge, à conférer à cette représentation une
dimension préoccupante.
En décembre 1934 à Paris, à l'issue d'une réunion mémorable, Dalí se fait exclure du mouvement
surréaliste par André Breton qui lui reproche ses idées contrerévolutionnaires. Malgré cet incident
notable, Demi-tasse géante volante avec annexe inexplicable de cinq mètres de longueur s'inscrit dans ce
mouvement artistique. On retrouve dans ce tableau de nombreux éléments de l'univers onirique de
Salvador Dalí, éléments étrangement associés dans le but de faire surgir – ou plus exactement de révéler –
une forme de merveilleux (de réalité « supérieure ») ce qui est le fondement du Surréalisme. En effet, dans
le Manifeste du Surréalisme (1924) André Breton définira le mouvement comme: « [la] Dictée de la pensée,
en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale
[...]
Le surréalisme repose sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes d'associations
négligées jusqu'à lui, à la toute puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée. »
La grenade, fruit que l'on trouve au premier blanc du tableau, apparaît de manière récurrente dans
l'œuvre de Dalí. Dans le célèbre tableau Rêve causé par le vol d'une abeille autour d'une pomme-grenade,
une seconde avant l'éveil (Salvador Dalí, 1944), inspiré par un rêve de Gala, le fruit est l'élément par lequel
sortent des tigres, un poisson et un fusil, comme si du fruit surgissait le rêve.
L'univers dalinien est également ponctué de formes en suspension ou étayées par des béquilles (l'annexe
inexplicable de cinq mètres de longueur qui retient la tasse), et en ce sens le tableau fait écho à œufs sur
le plat sans le plat (1932), dans lequel l'œuf est suspendu et accuse l'effet de mollesse arrêtée dans sa
chute par une corde tendue. La réalité décrite apparaît ainsi menacée par une destruction interne qui
l'affaiblit dans ces fondements mêmes.
Dalí est donc le « peintre des rêves » (de la pensée) même si avec ce tableau « peintre des cauchemars »
conviendrait mieux. Les objets volants, les associations énigmatiques et les images doubles, les couleurs
utilisées, renvoient à une réalité inquiétante et vouée à la destruction.
Ce tableau nous permet d'entrevoir le moi profond de Dalí grâce à des allusions personnelles maintenant
décryptées et correspond à la personnalité du peintre, personnage aussi fantasque et énigmatique que
l'ensemble de son œuvre.
Liens vers d’autres œuvres ou artistes en lien avec le thème choisi
Le sacrement de la dernière Cène
(Salvador Dali)
Demi tasse géante volante,
(Salvador Dali)
Conclusion : Regard sur l’œuvre
Quelques pistes
-
Pourquoi j’ai choisi de présenter ce sujet d’étude ?
Les raisons pour lesquelles j’ai aimé travaillé sur ce projet ou les difficultés que j’ai rencontrées.
Que m’a apporté ce sujet d’étude ?
Ce que l'œuvre a suscité chez vous, votre ressenti, ce que vous en pensez.
Êtes-vous d'accord avec la vision du monde qu'il montre?
Votre avis sur l'œuvre et le parti pris de l'artiste?
Ce tableau me plaît car.../ Ce tableau ne me plaît pas car…
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Capacités et connaissances attendues pour ce sujet
Je présente l’une des 3 œuvres de Salvador Dali :
(Le sacrement de la dernière Cène ou Leda Atomica ou Demi tasse géante volante)
-
Je dois être capable de donner des informations sur une œuvre (titre, auteur, date, …)
Je dois être capable de situer l’œuvre dans un contexte historique et artistique
Je dois être capable de décrire l’œuvre et d’interpréter les éléments du tableau
Je dois être capable de décrire l’organisation et la construction du tableau en fonction du nombre d’or
Je dois être capable d’expliquer ce qu’est le nombre d’or
Je dois être capable d’expliquer où se retrouve la notion de nombre d’or, section d’or, point d’or, dans
le tableau (support : fichier réalisé avec géogébra lors du devoir maison)
Je dois être capable de citer d’autres œuvres construites sur le principe du nombre d’or.