Le Coin.qxd - Centre Madeleine Daniélou

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Le Coin.qxd - Centre Madeleine Daniélou
Le
Coin
Journal de Décembre 2008
Edito
Pour ce premier numéro, nous avons choisi le thème du voyage. Ouvrir nos horizons et explorer le
monde, pour aller à la rencontre de l'autre et apprendre à connaître de nouveaux modes de vie. Daniélou
recèle d'aventurières insoupçonnées, souvent amatrices de changement et de nouveautés, que nous
avons cherchées, trouvées et interviewées ! Vous trouverez aussi dans ce numéro des nouvelles de
Mademoiselle Jean, partie au Tchad.
Bonne lecture !
Mise en page et illustrations : Mathilde de la Morinerie et Diane Bury
Sommaire
P. 2 : Mademoiselle Jean au Tchad
P. 3 : Habemus Papam in Paris ...
P. 4 : Le Tour du Monde de Daniélou
Angleterre, Espagne, Grèce
P. 5 : Et encore plus loin ! (Hong-Kong et
Caraïbes)
P. 6 : Roumanie et Burkina
P. 7 : Un petit tour en Chine
P. 8-9 : Rubrique : le style Gainsbourg-Birkin
P. 10 : Jeux
1
Partie pour mieux aider
Partie pour mieux aimer
Mademoiselle Jean, partie l'année dernière au Tchad,
a accepté de répondre à nos questions.
dit quelques années après le premier appel et son reniement : «Et toi quand tu seras revenu, affermis tes frères»… «Toi, suis-moi».
- Où êtes-vous ? Quel est le contexte géopolitique ?
- Votre rôle, votre mission ?
Le 5 septembre au soir j’atterris à N’Djamena, capitale
de la République du Tchad, en Afrique centrale, un pays
au cœur de l’Afrique de 1.284.000 km2 dont une bonne
partie désertique, de 9 millions d'habitants, des cultivateurs et des éleveurs. Enclavé, le Tchad a une frontière
commune avec le Soudan, la Libye, le Niger, le Nigeria,
le Cameroun, la République Centre Africaine. Ces joursci nous allons fêter les 50 ans de la proclamation de
la République Tchadienne en 1958.
L’indépendance a été proclamée 2
ans plus tard en 1960. Depuis,
l'État tchadien a connu des
guerres internes et à ses frontières. Des troupes de rebelles ne sont jamais bien
loin, et l’année dernière
sont descendues jusqu’à
N’Djamena. Ce beau
pays connaît donc une
instabilité politique, et
de ce fait économique, et
il n’est pas facile pour les
jeunes de se construire
dans ce climat d’insécurité.
Je crois que ma mission est tout entière contenue dans
cette parole du Christ. Rejoindre des frères, me tenir aux
côtés des étudiants tchadiens, faire un bout de chemin
avec eux, un chemin souvent difficile.
Ce chemin, c’est d’abord cinq semaines de grève après
3 jours de cours, début octobre. La reprise devrait se
faire demain, Lundi 17 Novembre. L’année universitaire 2007-08 a débuté en mars dernier à cause
de la guerre de début février 08. Quand
s’achèvera-t-elle ? Les bacheliers de
juin 08 ne peuvent donc s’inscrire
maintenant, peut être le pourrontils en mars 2009.
A proximité des deux universités, scientifiques et de lettres et sciences humaines, il
existe un centre universitaire
catholique CCU et c’est là
que je me rends chaque jour
pour rencontrer les étudiants,
les écouter, accueillir les
désirs et les initiatives. Les
CCU ont l’un et l’autre une belle
bibliothèque universitaire (consultation sur place) et une bibliothèque
de culture générale de prêt. Ces deux
bibliothèques sont gérées par les étudiants
eux-mêmes.
A leur initiative, nous avons débuté un atelier d’écriture.
Écrire en français mais plus encore faire advenir ce que
chacun porte en lui. Pour l’un, à travers la poésie, exprimer les souffrances de son pays et la fierté de son peuple. Un autre sous forme de témoignage aimerait raconter son parcours de collégien et lycéen et combien il a
été difficile en milieu musulman et commerçant. Un
autre va écrire un interview fictif pour lui aussi partager
espoirs, attentes, peurs face à l’avenir. Autant de façon
de prendre du recul pour retrouver confiance, courage et
espoir.
La grève se prolongeant, j'ai proposé aux futurs étudiants de 1e année un peu de méthodologie (gestion du
temps, prise de notes …). Nous organisons aussi des
conférences culturelles ou d’actualité. Deux diplomates
(afro américains) de l’ambassade des États Unis à
- Pourquoi êtes-vous partie ?
Je dirais en tout premier parce que notre supérieure générale de SFX me l’a demandé. Mademoiselle
Guiard, ancienne directrice du CMD de Rueil rentrait en
France et il fallait la remplacer auprès des étudiants
Tchadiens. l'Esprit parle souvent à travers les évènements. J’avais passé 14 ans au Nord Togo, en Afrique de
l'Ouest. Je ne m’attendais pas à repartir à nouveau vers
ce continent, mais l’appel était là de repartir, d’un nouveau «tout quitter» pour aller vers d’autres frères.
Consentir dans l’obéissance. Redire oui à l’appel de
Jésus Christ, comme l’apôtre Pierre après avoir déjà
beaucoup peiné, répondre : «Sur ta parole, je jetterai le
filet».
Obéir, c’est aussi se mettre à l’écoute de la Parole de
Dieu qui nous est dite dans notre aujourd’hui. Notre
Dieu est un Dieu qui parle au cœur de l’homme, de tout
homme. Sa Parole est vivante. A ce même Pierre, il sera
2
tout ce que j’ai reçu du CMD de Rueil et cela je le garde
en moi et j’y puise souvent. C’est vous dire que vous me
demeurez très présents et tout particulièrement dans la
prière .
N’Djamena sont venus exposer le système électoral des
États Unis devant un public d’étudiants pro-Obama. La
victoire de ce dernier a été accueillie dans la liesse et
comme un symbole fort de la fin de l’humiliation du
peuple noir. «C’est comme si une énorme pierre était
soulevée de notre tête. Nous allons pouvoir la redresser.
Avec lui, homme courageux et non corrompu, nous pouvons retrouver notre fierté». Cette semaine la conférence portait sur la crise financière internationale et ses
retombées sur l’Afrique et le Tchad.
Nous avons aussi une Eucharistie chaque semaine et ce
premier trimestre trois récollections sur le week-end, sur
le thème : «Peut-on sortir de la violence?». Cette
réflexion est en lien avec le prochain synode de l'Église
d’ Afrique : «L'église en Afrique au service de la
réconciliation, de la justice et de la paix».
Des thés-débats nous ont permis d’aborder le problème
des enfants de la rue à N'Djamena. Il y aurait encore
beaucoup à raconter. Je découvre peu à peu ce peuple
d’hommes et de femmes élancés, intelligents , fins,
réservés, un peuple du Sahel, du désert.
- Un message à faire passer ?
J’ai envie de vous redire deux messages qui me sont
chers.
Le premier est une demande de saint François Xavier
que je fais mienne et pourquoi ne la feriez-vous pas
aussi, particulièrement à l’approche du 3 décembre :
«Demandez à Dieu qu’il me donne la grâce d’ouvrir le
chemin à d’autres».
Le second, est un proverbe africain que j’ai bien des fois
expérimenté :
«L’intelligence est un fruit que l’on cultive dans le
champ de l’autre.»
Oui, nous sommes riches de la différence des autres,
alors sachons l’accueillir au quotidien là où nous sommes.
- Est-ce que Daniélou vous manque ?
Nous remercions vivement Mademoiselle Jean
pour le temps qu'elle nous a consacré.
Bien sûr ! Mais je sais que je suis là où le Seigneur me
veut au service des étudiants tchadiens, et là est ma joie
et ma paix.
Et puis je suis partie riche de tout ce que vous êtes, de
Diane Bury, Sophie Marquet, Mathilde de la Morinerie,
Steffi Mansour.
avons formé une équipe de 10 personnes pour vendre
des objets dérivés tels que T-shirt, débardeurs, médailles
et bracelets. Cette vente a permis de financer 5 % de l’événement dont le coût global s’élevait à 1,5 millions
d’euros. Afin de faciliter notre mission, un
« pass’ » nous a permis d’accéder, sans
avoir à patienter longuement, à l’Ile de la
Cité et aux alentours ainsi que dans les
endroits interdits au public.
Il a fallu faire preuve d’un important sens
commercial et être assez convaincantes.
Nous avons beaucoup apprécié cette expérience qui nous a permis de prendre conscience de l’importance de cette organisation, de rencontrer beaucoup de personnes
notamment le Père Guy Gilbert et de
témoigner à la télévision. L’ambiance, à la
fois festive et priante, nous a donné envie
de nous engager davantage dans de grands rassemblements en tant que bénévoles.
Cette visite du Pape à Paris restera inoubliable !
«HABEMUS PAPAM IN PARIS…»
11 heures : départ de Daniélou, vendredi 12 septembre, RDV sur le parvis de Notre-Dame,
avec l’équipe des volontaires, commence alors une journée intense.
Comme 10 000 jeunes, nous sommes
venus pour la visite du Pape Benoît XVI
dont l’objectif était de faire prendre
conscience aux jeunes Français de leur
rôle et de leur importance dans l’Eglise.
Après avoir écouté son discours poignant, nous avons tous ensemble prié
quelques instants lors des vêpres avant
de participer à la procession de la
Cathédrale aux Invalides, qui a marqué
profondément les esprits.
Après une nuit courte et mouvementée,
réveillés par la cornemuse, nous avons assisté à la
messe rassemblant 260 000 Français.
Cet événement a nécessité une organisation colossale et
l’aide de 2000 volontaires dont une trentaine portait des
T-shirts rouges. Ainsi nous nous sommes proposées et
Marine de Gramont TES1, Constance Driard TES1,
Gaëtane de Laguérie TS1
3
LE TOUR DU MONDE
DE DANIELOU
Elles ont vécu ailleurs qu’en France,
Récit d’expériences inoubliables…
Angleterre
amis et y est déjà retournée deux fois pour son plaisir.
Louise Guillerot, élève de 2de à Daniélou a passé
1 an en Angleterre à l’âge de 9 ans (CM1) pour
apprendre l’anglais. En effet, c’est une sorte de tradition dans la famille (les 3 sœurs aînées de Louise
ont également passé un an en Angleterre). Elle a
vécu dans un pensionnat sans sa famille. «Les premiers mois furent très difficiles» dit-elle.
Cependant, la gentillesse des autres élèves, et des
personnes l’encadrant la réconfortèrent fortement.
Louise parla bien l’anglais au bout de trois mois et
couramment à la fin de l’année. Elle garde aujourd’hui encore un très bon souvenir de cette année, qui
fut très riche. Elle a gardé contact avec de nombreux
Espagne
Margot de Lataillade est élève de 2de et vit
depuis 1 an et demi à Barcelone en Espagne. Son
père fut expatrié et ils partirent en famille (ils sont 5
enfants) s’installer dans le quartier Pèdralbes dynamique et jeune. Margaux, ses frères et sœurs, sont
élèves au lycée français. Aujourd’hui, elle parle très
bien l’espagnol et prend des cours de catalan. Elle
aime beaucoup sa nouvelle vie : elle aime la ville
divertissante et belle, le beau temps, la chaleur… La
vie y est très agréable.
Lucie Champetier
Grèce
Florence Pelissié du Rausas,
aujourd'hui en terminale S, a vécu
trois ans en Grèce et a ainsi accepté
de nous faire part de quelques souvenirs et impressions.
Que retiens-tu des Grecs ?
C'est un peuple très hospitalier, chaleureux et expansif, c'est pourquoi
on dit souvent qu'il a le « sang
chaud » ! En effet, les Grecs sont
assez démonstratifs et n'hésitent pas
à exprimer plus facilement leurs sentiments, il y a moins de distance
entre les gens qu'en France. En
revanche, ils ne sont pas très organisés, mais leur réputation de paresseux est usurpée et subjective. Je
pense que ce sont des gens généreux,
nous avons d'ailleurs été bien
accueillis car les grecs dans l'ensemble aiment bien les français et les
deux pays sont assez liés.
Peux-tu nous décrire la Grèce en
quelques mots ?
C'est un pays magnifique et contrairement à ce que l'on croit très
contrasté. En effet lorsque les gens
pensent à la Grèce, ils imaginent tout
de suite la mer alors que c'est aussi
un pays de montagnes. J'ai par
exemple eu l'occasion de faire du ski
tout près d'Athènes.
Le nord est assez différent du reste
du pays, peut-être plus calme. On
trouve beaucoup de petits villages
charmants où l'ambiance est chaleureuse. Je suis également allée dans
plusieurs des petites îles qui bordent
la Grèce : on se sent assez coupé du
reste du monde.
Néanmoins, j'ai habité à Athènes
pendant ces trois ans, et j'ai trouvé
cette ville laide car elle a été détruite puis reconstruite de façon très
anarchique, mis à part le quartier du
centre qui conserve un certain charme. Elle est très peuplée car il y a 4
millions d'habitants (11 millions de
4
grecs en tout). La seconde grande
ville est Thessalonique mais je n'y
suis pas allée.
Quels souvenirs gardes-tu de
cette expérience ?
Je pense avoir bien changé car j'ai
vécu différentes choses, et cela m'a
beaucoup enrichie. J'ai eu la chance
de rencontrer diverses personnes au
lycée français et d'avoir eu des
échanges très riches. Ainsi j'ai
découvert qu'on peut créer des liens
forts avec des gens qui à priori partagent peu de choses avec nous : au
début, la plupart de mes amis étaient
français puis l'année dernière je me
suis rapprochée de lycéens d'autres
nationalités.
Camille Oiknine et Claire Jumeau
Et encore plus loin !
Solène de Ruffray a passé pratiquement toute sa vie à
l’étranger : 3 ans à Hong-Kong, 3 ans au
Liban, 2 ans en France, 2 ans en
République Dominicaine. Et jusqu’à
l’année dernière à Hong-Kong.
turquoise, ciel sans nuage ; un avant goût du paradis !)
ou encore les cours qui se finissent à 13h, car
après il fait trop chaud pour pratiquer une
autre activité que celle qui est la plus
chère à Solène … j’ai nommé la
sieste ! (sur un palmier de préférence)
Et pourtant à l’étonnement général son père n’est pas militaire
mais tout simplement …
Mais la vie d’expatriée n’était pas
pour autant de tout repos pour
Solène : premièrement, le manque
de sa famille, deuxièmement, le fait
de devoir aller dans les seules écoles
« J’ai gardé de ces années beaufrançaises sur place (c'est-à-dire
coup de souvenirs, et heureusement
publique, et malgré l’aumônerie cela lui
puisque ce sont les souvenirs de ma vie
était
assez désagréable) et troisièmement, je
entière ! » en effet il y a de quoi ! Elle a Bahia de Las Aguillas me demande d’ailleurs si je n’aurais pas du
des souvenirs magnifiques, ayant pu croile placer au début, le manque de fromage ! Eh oui ! A
ser durant toutes ces années tant de personnes, de cultul’étranger on trouve très peu de fromages, d’où ce
res, de religions et de paysages tous plus différents et
manque terrible !
féériques les uns que les autres : des week-ends sur la
Enfin Solène voudrait faire passer un message :
plage à St Domingue, aux Caraïbes (sable blanc, mer
Ingénieur
de
Travaux Publics !
Bouygues
Playa de las Terrenas
« Je conseille à toutes de saisir l’occasion de partir, si elle se présente à vous! C’est une expérience
très enrichissante, surtout pour des personnes de
notre âge. Cela permet de découvrir de nouveaux
peuples, de nouvelles religions, de nouvelles
façons de vivre, d’avoir un certain contact,,
avec des gens dont on ne connaitrait
pas la vie, autrement et de s’ouvrir.
Connaitre autre chose que sa ville et son
pays natal est une chose très enrichissante. On apprend beaucoup de ce
genre d’expérience. Bref, c’est vraiment
génial, je suis sûre que les gens qui ne
sont partis que 2 ou 3 ans seront d’accord avec moi : Nous n’avons qu’une
envie, celle de repartir vers de nouveaux
horizons, si la vie et les études le permettent! »
Port de Hong-Kong
5
Roumanie et Burkina
Maëlys, quant à elle, est partie 3 ans en Roumanie puis 2 ans au Burkina Faso. Pour elle ce fut aussi pour le travail
de son père qu’elle a dû partir. (Il travaille dans le secteur de distribution des eaux chez Veolia.) Trop de souvenirs
pour tous les énumérer, mais elle retient surtout de sa fin de primaire en Roumanie : l’école française qui, du fait
de son effectif réduit (350 élèves de la maternelle à la terminale), lui permit de nouer rapidement des liens avec beaucoup de gens, et un séjour en Bucovine, une région où elle a pu découvrir à la fois des monastères-châteaux forts
superbes, et également (car c’est une région encore très pauvre) des paysans labourer leur terres avec une char-
rue et un cheval au bout !
Puis le Burkina Faso ... (Soit dit en passant, par le plus grand des hasards, Maëlys avait étudié en 6° (l’année précédant son départ) en Géographie, l’exemple de Banforo un petit village… du Burkina Faso !)
Les bivouacs en brousse, un de ses meilleurs souvenirs de là-bas ; ils partaient avec des amis dans la brousse, s’arrêtaient lorsqu’ils le désiraient, et montaient leurs pliants pour dormir à la belle étoile… Ce qui était pour le coup
beaucoup moins romantique, c’était le réveil le lendemain : au mieux le soleil vers 5h du matin, au pire les chèvres
et les moutons qu’un enfant emmenait paître, on ne sait quelle herbe inexistante, s’étaient arrêtées et vous
réveillaient à leur façon, en vous léchant les orteils ! Comme Solène, Maëlys a souffert du manque de sa nombreuse famille (cousins, tantes, etc.) du manque de fromage mais elle a surtout un regret :
« Ne pas avoir appris à parler au moins une langue locale. En même temps j’ai des excuses : il y a 60 ethnies environ, donc autant de langues ! Et rien que dire bonjour est très compliqué : on ne dit pas la même chose à une
femme, un homme, un enfant, quelqu’un qui mange, travaille, est assis, debout, allongé… »
En conclusion, on peut dire que vivre à l’étranger, c’est génial ! mais c’est bien mieux depuis que grâce à internet
on peut discuter avec sa famille et surtout lorsqu’on peut se procurer du fromage !
Aliénor Descours
6
Un petit tour en Chine avec Madame de La Grange !
Voilà un petit aperçu, sous cette rubrique sans prétention, de nos premiers pas dans cette ville hors du commun, qui a le don
de susciter tour à tour enthousiasme et irritation, de mettre à mal quelques stéréotypes et de nous rappeler nos limites.
- Côté quartier : Pék ... IN : c’est un entrelacs de ruelles, sillonnées d’une forêt de fils et de câbles où se côtoient les fidèles
du comité de quartier au brassard rouge, les joueurs de majong en pyjama, les lapins échappés de nulle part, et les petites
échoppes de fruits et légumes.
Pék…OUT : l’augmentation du parc automobile ne fait pas bon ménage avec le charme de ce vieux quartier où deux
véhicules ne peuvent pas rouler de front. Comme l’a résumé Apolline après d’inévitables face à face, « en Chine, c’est le
plus gros qui passe ».
- Côté taxi : Pék …IN : Certains chauffeurs, parfois en gant blanc, se donnent la peine de comprendre ce que vous
balbutiez en chinois et vous donnent l’impression d’une grande victoire sur vous-même en vous menant à bon port.
Pék…OUT : D’autres vous font descendre avant même d’avoir démarré, ou ralentissent et vous ignorent ostensiblement
pour faire monter quelques mètres plus loin un des leurs, à moins qu’ils ne vous engueulent de ne pas sortir à destination
alors que vous tentez d’expliquer que votre veste est coincée dans la portière arrière gauche (celle précisément qui est
toujours condamnée de l’intérieur). Sans le savoir, la profession vous a rappelé que vous étiez muet et analphabète à défaut
d’être aveugle et sourd et que vous n’avez pas le droit de conduire alors que vous avez le permis depuis plus de 20 ans.
- Côté baguettes : Pék …OUT : Beaucoup d’énergie est à déployer pour de simples courses. L’exercice est sans cesse à
renouveler et de plus en plus circonscrit aux produits importés, suspicion généralisée sur les étiquettes locales oblige. Il y
a tout ce qui ne se voit pas et ce qui se voit aussi : le paquet de riz neuf grouillant de petites bêtes ou le lait expirant en
2005.
- Côté catho : Pék …IN : les Scouts pour Hugo vogueront avec les pirates en mer de Chine et découvriront la vie de Saint
François- Xavier. Quant à la messe, elle s’est tenue dans une vraie église durant les JO et les Paralympiques.
Pék…OUT : Il y avait tout de même le car de police aux aguets. Retour à la « normale » depuis avec un repli dans une
ambassade francophone (Togo) pour une vraie fausse clandestinité.
Pas toujours évident de se recueillir devant une icône posée sur un climatiseur sous le tableau décati de Mao et du dirigeant
togolais d’alors, Gnassingbé Eyadema, se serrant la main, devant 2 banderoles rouges symétriques où le « vive la Chine
» répond au « vive le Togo ». Mais la chaleur de l’assemblée est à la mesure de l’insolite du lieu.
- Côté école : Pék …IN / OUT
Le trajet du matin est une succession de tableaux vivants dont la vue me ravit et atténue un peu la nervosité de la circulation
et des coups de klaxon – Pékin est à Paris, ce que la place de l’Etoile est à un automobiliste du Larzac.
Les enfants guettent tous les matins au même carrefour un groupe de femmes âgées qui pratiquent une version très allégée
du célèbre Tai Chi teinté de yoga : un balancement des épaules et des bras de droite à gauche, sans avoir toujours pris la
peine de poser leur sac en plastique. Aujourd’hui, un homme menait aussi ses propres assouplissements matinaux en se
frappant le front d’une main et en battant l’air de l’autre…
- Côté chiffres : Pék …IN / OUT
Ne cherchez pas le quatrième étage dans les immeubles, tous les ascenseurs passent de 3 à 5, la prononciation du 4 en
chinois étant très proche de celle du mot mort et faisant déserter ledit palier. Il est aussi plus rare dans les numéros de
téléphone mobile que vous choisissez et dont le prix varie en fonction de la chance que les 11 chiffres sont censés vous
procurer. Mal m’en a pris que de vouloir finir par ma date de naissance, le 8 étant le chiffre porte bonheur (cf le début des
JO le 8-8-2008 à 8 heures 08), il n’y en avait plus de disponible !
- Côté quartier : Pék …IN / OUT
Chaque sortie de la résidence est pittoresque. Un jour, c’est une oie accrochée à une bicyclette, un autre, un porteur avec
une montagne de polystyrène sur un vélo-charrette. Sans parler du vieux qui laisse au public la vue de sa toilette des oreilles
menée par une femme armée d’une tige rigide. J’aurai presque trouvé cela trivial si je n’avais pas vu le « même »
instrument au Capital Museum la veille, en or ciselé, datant de la dynastie Ming (1368-1644) et réservé à l’impérial conduit
de Wan Gui !
Mme de La Grange, ancienne professeur à Daniélou
7
RUBRIQUE
Le style Gainsbourg-Birkin
Serge Gainsbourg et Jane Birkin se rencontre sur le tournage du film Slogan. Jane n’a que 20 ans et vient de divorcer de John Barry, compositeur oscarisé, avec qui elle a eu une petite fille, Kate. Les débuts se passent mal, Serge
reproche à Jane de ne pas savoir parler un mot de français, lui qui pensait se retrouver en face de Marisa Berenson
est bien déçu devant cette anglaise totalement inconnue du public français. Cependant, ils vont apprendre à se
connaître durant le tournage pour ne plus se quitter pendant 12 ans.
Leurs tenues vestimentaires restent encore aujourd’hui emblématiques de ces deux artistes.
Décryptage du style d’un couple désormais mythique
Le style Gainsbourg
Jane Birkin et Serge Gainsbourg
Au début de sa carrière, à l’époque où il est encore l’idole yéyé, Gainsbourg pose en bottine Carvil dans l’émission Salut les
copains. Mais cette période vite révolue, le dandy Gainsbourg,
pour fêter l’année 69, choisit l’élégance avec un costume à
rayures tennis, pantalon droit et net, et ne cède pas à la frénésie de l’époque pour les pantalons « pattes d’eph’ ». Il se parfume d’eau de toilette Van Cleef and Arpel, porte le trench
Renoma, marque pour laquelle il posera pour des spots japonais, et adopte les désormais légendaires Repetto à lacets, les
«zizi » créées par Rose Repettto pour sa belle-fille Zizi
Jeanmaire. Ces chaussons de jazz, rapportés par Jane au début
des Années 70, Gainsbourg les porte pieds nus, il ne les quitte
plus et va jusqu’à en acheter 30 paires par an. Caractéristiques
de son style en décalage de son époque, les « zizi » sont devenues aujourd’hui de véritables chaussures à la mode.
Les artistes d’aujourd’hui suivent le pas : de Matthieu Chedid à Bénabar en passant par Thomas Dutronc, tous ont
adopté les fameuses « zizi », si emblématiques du style Gainsbourg !
Les mythiques “Zizi” de Repetto
Dès les Années 80, l’image du dandy disparaît, Gainsbourg
devient « Gainsbarre », avec une touche de destroy. Dans un
nuage de gitanes et bien arrosé au pastis 51, le flambeur de billets
de 500 francs, apparaît dans un look faussement malpropre, mal
rasé, et renonce au coup de peigne. Son jean bleu délavé est au
minimum élimé, voire le plus souvent troué, il ne porte jamais
des pulls mais toujours des chemises blanches ou kaki. Parfois,
(pour provoquer sûrement), il épingle un badge de Karl Marx ou
une étoile de David sur une chemise délavée Levi’s ou Lee
Cooper, qu’il laisse ouverte sur une chaîne en or et diamant noir,
son grigri dira-t-on. Ceux qui croient sa veste de smocking porté
à même la peau se méprennent : Gainsbourg découpe ses teeshirts gris au cou et les dissimule sous l’échancrure de la veste
pour paraître nu sous son blazer. Manipulateur mais raffiné jusqu’au bout du look !
8
Le style Birkin
Lorsqu’elle débarque à Paris dans les années 60, Jane, inspirée du style très rock et « trash » de Londres, se
permet toutes les audaces : mini-jupe, maxi manteau baroque, cuissardes, maquillage outrancier … Sa rencontre avec Serge lui permet d’améliorer sa panoplie jean-basket-tee shirt. Elle remet au goût du jour le petit panier en osier qu’elle porte pour toutes les occasions.
Mais elle acquiert surtout une certaine élégance et un goût assuré pour les belles choses. Gainsbourg la gâte, lui
offre des bijoux, du Cartier le plus souvent, mais comme elle ne « sait pas comment les porter », Jane les met
au coffre pour ses filles. Pour le nouvel an chez Maxim’s, Jane porte du Givenchy ou du St Laurent.
Plus tard avec Jacques Doillon, Jane cultive son goût pour le vintage et les voyages. Ses filles hériteront de ses
passions : Lou est d’ailleurs aujourd’hui la plus grande icône du look « bohême chic ». Jane Birkin inspire les
plus grands créateurs, Hermès donnera d’ailleurs son nom à un de ses sacs « le Birkin », un des sacs qui reste
l’un des plus en vogue actuellement, même s’il faut compter entre 5000 et 35000 euros selon le modèle pour
pouvoir l’arborer. Hermès classe ainsi Jane dans la même catégorie que l’une des femmes les plus élégantes du
monde, Grace Kelly, qui inspira le sac baptisé « Kelly ».
Le couple Gainsbourg-Birkin inspire
encore aujourd’hui de nombreux créateurs. Ils restent le modèle de la sensualité, de la provocation dans une certaine
mesure, mais toujours de l’élégance.
Toujours en décalage et souvent en
avance sur leur temps, il incarne le couple mythique des années 70. La relève
est aujourd’hui assurée, par Charlotte
Gainsbourg, égérie de la marque française Gérard Darel l’année dernière, ou
de Lou Doillon, classée régulièrement
par les Américains comme la « fille la
mieux habillée du moment ».
Jane et sa fille
L’un des exemplaires du Birkin d’Hermès
Aliénor Asselot et Isaure Benard
8
Ronde :
« Je vais vous placer en ligne et vous n’aurez pas le
droit de communiquer » Entre Lancelot et les autres, on
place une tapisserie opaque. Lancelot et Galaad ne
voient aucun des trois autres. Perceval voit Galaad,
Gauvain voit Perceval et Galaad. Il y a quatre heaumes,
deux blancs et deux noirs. « Fermez les yeux pendant
que je les pose sur vos têtes. Si l’un d’entre vous me dit
la couleur de son heaume, il gagne Excalibur ! » Après
quelques instant de réflexion, Perceval trouve la réponse.
Comment a-t-il su ?
JEUX
Sudokus
Facile
3- Nostradamus avait annoncé : « Le mercredi 2 février
2000 se produira un évènement qui ne s’était pas produit
depuis le 28 aout 888. »
De quoi s’agit-il?
4- Choisissez un nombre entre 1 et 10, multipliez le
par2, ajoutez 8 et divisez par deux. Effectuez la différence entre ce nombre et celui que vous aviez choisi.
Repérez maintenant la lettre correspondante au resultat:
A=1, B=2, C=3, D=4, E=5, F=6, G=7, H=8, I=9, J=10.
Pensez à un nom de pays commençant par cette lettre,
puis à un animal dont le nom commence par la quatrième lettre du nom de ce pays.
Moyen
5- Ces phrases ont quelque chose en commun. De quoi
s’agit-il ?
« Esope reste ici et se repose. »
« Engage le jeu, que je le gagne. »
« Et la Marine va, papa, venir à Malte. »
« Noel a trop par rapport à Léon. »
Difficile
Solutions
Devinettes
1- L'Horloge. / 2- L'Horizon. / 3- Le Vent.
Devinettes
Enigmes
1- Manque de bol. 2- Perceval a trouvé la réponse. Il
s’est dit : « Il y a deux heaumes noirs et deux blancs.
Gauvain me voit, donc si le heaume était de la même
couleur que celui de Galaad qu’il voit également, il
aurait déduit la couleur du sien. Puisqu’il se tait, c’est
que ma plume est d’une autre couleur que celle de
Galaad, que je vois. » Si Galaad porte un heaume blanc,
c’est que celui de Perceval est noir, et inversement. 3Tous les chiffres de la date sont pairs. 4- Désolé, il n’y a
pas d’éléphants au Danemark. 5- Ce sont des palindromes.
Sophie Marquet
1- "Je marche mais ne cours jamais, je chante parfois
mais sans parler, je n'ai pas de bras mais des aiguilles,
pas de tête mais une bonne boule." 2- "Marche vers moi
mais tu ne m'atteindras jamais." 3- "Devant le soleil je
peux passer sans faire aucune ombre."
Enigmes
1- Quelle expression se cache derrière ces phrases à
trous :
« Il est mort d’une em---ie pulmonaire. »
« Il faut a---ir l’esclavage. »
Merci à Madame Bazaille et à Madame Decroix
pour leur aide et l’encadrement de l’équipe.
2- Arthur lance un défi à quatre chevaliers de la Table
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