CONCLUSION Après avoir étudié la notion de l`humanisme dans les

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CONCLUSION Après avoir étudié la notion de l`humanisme dans les
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CONCLUSION
Après avoir étudié la notion de l’humanisme dans les quatre romans d’André
Malraux : Les Conquérants, La Voie royale, La Condition humaine et l’Espoir, nous
avons mieux compris la conception de l’homme d’action de Malraux. Ces romans se
situent au cœur de la période de la création romanesque de Malraux. Ses idées
affirment la puissance humaine qui peut engendrer de nouvelles valeurs. Malraux est
un des auteurs engagés qui veut proposer une vision de l’homme dans la situation
tragique et athée ; il nous montre l’image de l’homme environné par la fatalité. Le
seul moyen pour éviter cette fatalité se situe dans les deux formes de l’action de
l’homme : ce sont les aventuriers et les révolutionnaires.
L’essence des œuvres de Malraux provient de l’expérience directe de
l’auteur. Ses œuvres sont une somme de souvenirs et de rencontres qu’il utilise pour
créer ses ouvrages romanesques.
Les romans que nous avons étudiés présentent la préoccupation fondamentale
d’André Malraux : combattre contre le destin tragique. « Malraux exalte l’effort
conscient quoique désespéré de l’homme de vaincre le Destin qui l’écrase.
L’humanisme de Malraux a un caractère profondément inquiétant et tragique parce
qu’il est fondé sur la volonté, sur la lucidité de l’homme qui à chaque moment de sa
vie ressent »1. Il indique la passion de chaque personnage conduisant à lutter et à
chercher le sens de la vie afin de vivre son idéal.
Malraux affirme que l’homme peut créer ensemble la dignité humaine et
rencontrer la fraternité au milieu du combat et de la mort - ce qui crée un nouveau
visage de l’humanisme héroïque. Le héros malruxien reflète le combat contre
l’oppression, la misère, l’humiliation, et l’acceptation de sacrifier sa vie individuelle à
son idéal. L’œuvre de Malraux est toujours soucieux de construire un humanisme qui
assure la victoire des forces de l’espoir de l’homme. Elle exprime « le tourment de
1
LORANT (André), « Malraux et Dostoïevski », in : Orientations étrangères
chez André Malraux. Paris, Lettre Modernes, 1971, p.72.
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l’homme sans Dieu, l’effort pour donner, justifier, fonder en dignité la condition de
l’homme. Elle est un combat avec le destin »2.
Nous avons suivi l’évolution des idées de Malraux sur l’homme et sur la
manière de exister : de l’aventure à la révolution. La vie et l’œuvre d’André Malraux
illustrent la croyance en la grandeur humaine. Notre étude sur les romans de Malraux
pourrait ainsi se conclure selon le jugement suivant de François Mauriac :
« Malraux demeure le plus grand écrivain français vivant et à coup sûr le
plus singulier. »3
2
DUMAZEAU (Henri), La Condition humaine de Malraux. Paris, Hatier,
1974, p.93.
3
Cité par BRECHON (Robert), La Condition humaine d’André Malraux.
Paris, Librairie Hachette, 1972, p.44.