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Projet 849 copie.indd - Nyota Radio Télévision
Quotidien d’information générale - Série III n°
849
Prix : 2000 Fc
Directeur de Publication : Jacques Famba
Tél. 0899311288 - 0998190510
Courriel : [email protected],
www.nyota.net
Récépissé n◦MIN/CM/LMO/053/2015
Convocation d’un dialogue national
J. Kabila, pour la formule
des « grands électeurs »
(P. 12)
PROVINCES
Des allégations qui inquiètent
Des rebelles burundais en possession de cartes
d’électeurs congolaises ϐlambant neuves
( P. 2
Chronique
Cessons de
blablater !
F
inalement, le chef de l’Etat, à
travers son message à la nation,
samedi dernier, a convoqué le
dialogue national afin de vider toutes
les questions qui bloquent le processus
électoral depuis un paquet de temps. Joseph
Kabila aura, comme tant d’autres acteurs
politiques, compris que dans tous les conflits
entre les hommes, le dialogue demeure la
manifestation de l’intelligence et de l’esprit
supérieur. Ici considérer le dialogue dans son
sens définitionnel : une discussion qui vise à
trouver un accord.
En effet, nul n’est besoin de démontrer
que la RD Congo est à la dérive, que les
(Texte en page 3)
Matata Ponyo fait
Docteur Honoris
Causa de l’UPC
(P. 8)
Loi financière 2016
améliorée au Sénat
(P. 5)
La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015
Division I
Lupopo et
Mazembe se
neutralisent
(P. 11)
2 La République
ACTUALITE
Repères
Des allégations qui inquiètent
Jeudi 26 novembre a Kinshasa
Des rebelles burundais en possession de cartes L’UDPS a rendu hommage à
ses militants, victimes de la
d’électeurs congolaises flambant neuves
S
elon des sources
concordantes, des
hommes armés
parlant kirundi, la langue du
Burundi, se sont infiltrés aux
environs de la ville d’Uvira
dans la province du SudKivu. L’un des éléments
inquiétants, précisent plusieurs sources à RFI, c’est
que ces hommes disaient
avoir été formés militairement au Rwanda voisin et
étaient en possession de
cartes d’électeurs congolaises flambant neuves. Et
parmi les pistes de l’enquête, la rébellion du M23
qui avait volé des kits électoraux dans le Rutshuru et
le Masisi. Des kits avec des
stocks de milliers de cartes
vierges.
Du côté des forces de sécurité, on parle de dizaines
d’arrestations ces derniers
mois. La Monusco, elle,
dit avoir reçu des allégations de ce type, mais n’est
aujourd’hui pas capable
de les confirmer ou de les
infirmer.
« On a trop souffert de ça
», explique un officiel congolais sur RFI. « On ne va pas
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Li
sez et faites lire
La République
jnga
0900440446
Coordonnateur de la Rédaction
Boendy Bo Lokanga
+243999199410
Boendy BL
Remy
RemyBuanga
Buanga
LP Eyenga
Alexis E.
PAO
Charly BANZUZI
+243897230562
Jean
Senga
Sengavictor
Jean-Victor
laisser une rébellion s’installer sur notre territoire ». De
hauts responsables congolais
et burundais auraient multiplié les rencontres bilatérales
ces dernières semaines à
Bujumbura ou au Sud-Kivu
pour établir des stratégies
communes.
Dans l’un des bureaux des
services de renseignement
militaire du territoire d’Uvira,
ils étaient 24 présumés infiltrés burundais détenus début
novembre, dont six mineurs.
Certains avaient été arrêtés dans le centre d’Uvira,
d’autres au poste frontière de
Kavimvira.
Il y a également des allégations de transferts de
plusieurs réfugiés burundais
soupçonnés d’être en lien
avec l’opposition burundais,
transférés par les forces de
sécurité congolaises à leurs
homologues burundais. Au
HCR, on dit passer en revue
les informations en relation
avec des rumeurs perturbantes qui « ne sont pour le
moment que des rumeurs ».
La Monusco, de son côté,
confirme avoir eu vent
d’allégations de ce type,
mais n’est aujourd’hui pas
capable de dire si elles
sont fondées ou non. «
En attendant que des enquêtes beaucoup plus approfondies soient menées,
nous ne pouvons ni confirmer ni infirmer, affirme le
porte-parole de la Mission
des Nations unies en RDC,
Prosper-Felix Basse. Mais
nous restons toujours vigilants avec les forces
de défense et de sécurité
pour prendre en compte
cette éventuelle menace
d’infiltration d’hommes
armés en République démocratique du Congo. »
Il évoque notamment
le cas du camp de réfugiés de Lusenda, où « les
autorités congolaises ont
pris toutes les dispositions
», estime-t-il, en y plaçant
une unité de police « chargée de faire régner l’ordre
mais aussi de déceler tous
ces infiltrés ».
Boendy BL
Processus électoral
Charles Mwando Nsimba:
« Que la communauté
internationale joue franc-jeu »
L
’Union nationale des démocrates fédéralistes (Unadef)
appelle la communauté internationale à «jouer franc jeu»
au cours du processus électoral congolais.
Le président de ce parti de l’opposition, membre du G7, a lancé
cet appel à l’ouverture de son congrès, samedi 28 novembre, à
Kinshasa.
Charles Mwando Nsimba dit ne pas comprendre que la communauté internationale qui exige la publication d’un calendrier
réaliste et respectant les délais constitutionnels, appuie également
la tenue du dialogue.
Cette position jugée ambigüe de la communauté internationale
risque, selon lui, de favoriser le glissement du mandat présidentiel
au-delà de 2016.
«La communauté internationale a des jeux flous. Le fait d’adhérer par, peut-être humour, d’adhérer par l’ouïe aussi, c’est
jouer le jeu du glissement. C’est un danger. Là, je voudrais que
la communauté internationale joue franc jeu», a dénoncé Charles
Mwando.
Il a estimé que l’évaluation des mécanismes d’Addis-Abeba
peut se faire parallèlement à l’application des dispositions constitutionnelles, c’est-à-dire calendrier, programmation des élections.
«Nous avons mission de lutter, nous avons mission d’empêcher la résurgence de la dictature » a poursuivi le président de
l’Unadef.
Comme les autres ténors de G7, Charles Mwando a jugé inopportun le dialogue politique, annoncé par le chef de l’Etat.
Le G7 regroupe les sept partis politiques exclus de la Majorité
présidentielle, après avoir interpellé à travers une lettre ouverte
en septembre dernier, le président Joseph Kabila, sur la nécessité
d’organiser des élections dans le délai constitutionnel pour une
alternance politique en RDC.
BBL/RO
répression du 26 novembre 2011
L
e jeudi 27 novembre dernier à Kinshasa, l’Udps a marché.
Le parti d’Etienne Tshisekedi a voulu rendre hommage à
ses militants, victimes de la répression du 26 novembre
2011. A l’époque, la campagne pour l’élection présidentielle était
sur le point de se terminer pour un scrutin qu’aujourd’hui Etienne
Tshisekedi estime toujours avoir gagné. Et pour la première fois
depuis cette date, les partisans de l’UDPS ont pu occuper les
rues sans en être empêchés par la police.
Une marche silencieuse, une banderole de l’UDPS pour seule
explication, ce sont quelque 200 militants qui ont ainsi défilé : «
Cela nous fait très mal, nous regrettons nos compatriotes qui ont
trouvé la mort, donc c’est un jour que nous n’oublierons jamais
dans notre vie. Kabila doit partir », témoigne un homme. A ses
côtés, un autre militant est d’accord : « Les Congolais doivent aller
au dialogue. S’il n’y a pas de dialogue, Kabila doit partir ».
Aucune présence policière à signaler, même lorsque les militants de l’UDPS bloquent la circulation sur le principal boulevard
qui amène à Limété. Les automobilistes se sont énervés, mais
les agents de la circulation n’ont pas bougé, comme le souligne un manifestant : « Ils savent que les choses vont changer.
Aujourd’hui, ils sont dans une position de faiblesse ».
Une fois rentré au siège de l’UDPS, c’est son secrétaire général, Bruno Mavungu qui plaide pour la réconciliation auprès de
ses militants : « Nous espérons aller aux prochaines élections
non plus comme des ennemis prêts à se tuer, mais plutôt comme
des adversaires politiques et mieux encore comme des frères et
sœurs réconciliés ».
Les militants de l’UDPS plaident pour la libération de ce qu’ils
qualifient de prisonniers politiques. « Ce sont des Congolais,
ils doivent participer au dialogue », répètent-ils tout au long de
l’après-midi.
BBL
Dans le cadre du processus de décentralisation
Lubumbashi va abriter le forum de
paix et de fraternité en décembre
L
e cadre de concertation de la société civile du Katanga, la fondation Katangaise et les confessions
religieuses ont annoncé lundi 23 novembre leur
intention d’organiser un forum de paix et de fraternité du
10 au 12 décembre à Lubumbashi. Ce forum va exposer
les initiatives des fils et filles du grand Katanga à la réconciliation et à la volonté de vivre ensemble.
L’objectif de ce rassemblement est d’harmoniser les vues
pour une meilleure appropriation du processus de décentralisation et la mise en place des stratégies susceptibles
d’améliorer le développement des quatre provinces issues
du démembrement de la province du Katanga.
Paix et cohésion, paix et développement, pardon mutuel
et réconciliation, développement et stabilité sociale sont
les principaux thèmes qui seront exploités, ont précisé les
organisateurs.
RO
Lisez
Li
sez et faites lire
La République
La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015
La République
LES POINTS
Billet
Le poids des mots
A
un quart de siècle d’écart, deux discours ont marqué la vie politique africaine, en exprimant
des signes forts d’une rupture avec le passé et perspective de nouvelles orientations politique.
Un an après la chute du Mur de Berlin, dès juin 1990, lors du sommet France-Afrique de La Baule,
François Mitterrand prenait la mesure des bouleversements politiques dans lesquels l’Afrique allait
s’engager. Le discours qu’il a prononcé a l’ouverture du sommet devant les mines assombries et
crispées de plusieurs dirigeants africains reste toujours d’actualité. « Il nous faut parler de démocratie, disait-il, c’est un principe universel qui vient d’apparaitre aux peuples d’Europe centrale comme
une évidence absolue. Il faut bien se dire que ce souffle fera le tour de la planète ; enfin on respire,
enfin on espère parce que la démocratie est un principe universel. Ce plus de liberté, ce ne sont
pas seulement les Etats qui peuvent le faire, ce sont les citoyens, il faut donc prendre leur avis. Et
ce ne sont pas simplement les puissances publiques qui peuvent agir, ce sont aussi les organisations non gouvernementales qui connaissent mieux le terrain… J’ai naturellement un schéma tout
prêt : système représentatif, élections libres, multipartisme, liberté de la presse, indépendance de
la magistrature, refus de la censure… »
Au Ghana, le 11 juillet 2009, Barack Obama a su trouver les mots de circonstance : « Personne
ne veut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à la loi du plus fort et a la corruption.
Ce n’est pas de la démocratie, c’est de la tyrannie, même si de temps en temps on y sème une
élection ça et là, et il est temps que ce style de gouvernement disparaisse. Dans toute l’Afrique,
nous avons vu de multiples exemples de gens qui prennent leur destinée en main et qui opèrent
des changements à partir de la base. L’histoire est du côté de ces courageux Africains et non dans
le camp de ceux qui se servent de coups d’Etat ou qui modifient les constitutions pour rester au
pouvoir. L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais de fortes institutions »
Boendy BL
Chronique
F
Cessons de blablater !
inalement, le chef de l’Etat, à travers
son message à la nation, samedi
dernier, a convoqué le dialogue
national afin de vider toutes les questions
qui bloquent le processus électoral depuis
un paquet de temps. Joseph Kabila aura,
comme tant d’autres acteurs politiques,
compris que dans tous les conflits entre les
hommes, le dialogue demeure la manifestation de l’intelligence et de l’esprit supérieur.
Ici considérer le dialogue dans son sens
définitionnel : une discussion qui vise
à trouver un accord.
En effet, nul n’est besoin de démontrer
que la RD Congo est à la dérive, que les
Congolais ont le moral presqu’à zéro, déçus
par les comportements des politiques dont
la délinquance inquiète. Le témoignage au
scalpel de la vie quotidienne porte à relever
que la classe politique patauge encore dans
la division, la haine, le vagabondage, etc.,
qui auront terni rigoureusement l’ensemble
de la société politique congolaise.
Les argumentaires avancés par
le Chef de l’Etat indiquent bien qu’il faut se
mettre autour d’une table pour cogiter sur les
enjeux de l’heure qui méritent d’être solutionnés ensemble. Cette rencontre doit faire
partie des leçons politiques que les Congolais souhaitent pour la classe politique.
Les vertus du dialogue sont nombreuses.
D’abord, il facilite la recherche de la stabilité
politique, ingrédient fondamental pour tout
développement. En choisissant de prendre
langue avec tout le monde, y compris ses
adversaires, le président de la République
ne manifeste pas un signe de faiblesse, au
contraire, il fait preuve de grandeur d’âme :
il pense d’abord à l’image qu’il veut donner
de son pays. Autre avantage du dialogue
est que la paix sociale, qu’est également
une condition essentielle au succès politicosocio-économique, car la stabilité politique
sans la paix sociale n’est qu’un ingrédient
artificiel. Par ailleurs, le dialogue limite les
risques de dérapages dans la gestion de la
chose publique.
Pour un pays comme la RD Congo
infectée par des conflits politico-armés, le
dialogue devrait être institutionnalisé. Normal : les acteurs politiques et la société civile
doivent être en contact permanant et doivent
régulièrement échanger sur les visions de la
nation. Il est ici question de se passer des
divergences inutiles, de s’entretenir franchement, de tisser et de sauvegarder l’unité
nationale, de réunir les efforts, etc., afin que
le pays retrouve le chemin de la paix. Et ce,
par un dialogue permanant, vrai et sincère.
Ce dialogue national convoqué par
Joseph Kabila ne doit pas se transformer en
une messe politicienne où les politiquement
ripoux tiennent au partage du pouvoir et à
une période transitoire, après avoir blablaté
sur leurs propres intérêts. Il est évident que
la société politique congolaise connait un
moment de flottement. Comme sous d’autres
cieux, il y a des bons dans les pires d’entre
nos politiciens, et tant de mauvais dans
les meilleurs d’entre eux. Et les Congolais
auront noté que tous n’ont pas un bloc de
granit à la place du cœur. La situation qui
prévaut depuis un bon temps au sein de
la société politique demande réflexion. Il
faut aller au dialogue, mais pas comme des
moutons à l’abattoir. Il faut y aller avec tout
le sérieux qu’il faut. Car il s’agit de toute une
nation qu’il faut tirer de la falaise. Bien sûr, il y
aura ceux qui joueront du Mozart et ceux qui
joueront du Beethoven. Le problème c’est de
s’employer à ce que les violons s’accordent.
Les Congolais qui assistent aux différents
« théâtres politiques », se vaccinent contre
les microbes politiciens et attendent de voter
contre ceux qui incarnent le mal congolais.
A bon entendeur…
BBL
Thermoϐlash
3
Boîte à clichés
Aux racines du mal
P
our progresser sur le chemin de la démocratie, les
pays africains doivent se débarrasser des pratiques
qui l’entravent. En effet, la velléité de modification
de la constitution, à seule fin de prendre souche au pouvoir
se généralisent en Afrique. En mise en bouche, on parle
de concertation et de dialogue sans feuille de route précise. Une peur diffuse, irrationnelle, sans fondement bien
qu’explicite, envahit les esprits, à mesure que l’on s’approche des échéances électorales. Instruits par l’histoire, les
Africains savent que la mécanique implacable qui conduit
aux confrontations ethniques armées commence toujours
par des concertations, des dialogues et autres conférences
nationales. A tous égards, il est aujourd’hui nécessaire de
revisiter le rapport du président de la République à la constitution. Mais pourquoi chercher à s’accrocher au pouvoir ?
C’est la question que d’aucuns se posent quand on apprend
des opposants que le pouvoir en place voudrait à tout prix
rester aux commandes de la machine politique du pays.
Ici il importe d’interroger l’ADN des démocraties africaines. Nombre de présidents, s’accrochant au pouvoir,
négociant sans vergogne un énième mandat, sont arrivés
au pouvoir par des armes. Les élections post-conflit, ouvertement frauduleuses, n’ont fait que légaliser des pouvoirs
génétiquement non démocratiques. La communauté internationale, qui valide ce type d’élections, est mal venue de
s’émouvoir 10 à 30 ans plus tard, des tentatives de pérennisation de tels pouvoirs. Blaise Compaoré ne devait rien aux
urnes. Il devait tout aux armes. Il ne pouvait donc partir du
pouvoir que par les armes. Dans une sorte de parallélisme
des formes ; comme diraient les juristes. Dans ce type de
« démocraties guerrières », faire tirer sur le peuple à balles réelles est dans l’ordre normal des choses. Certes, les
circonstances peuvent imposer de recourir aux armes pour
mettre fin aux exactions d’un potentat quelconque. Celui qui
a gardé, qui a gagné la guerre ne peut cependant organiser
des élections auxquelles il serait lui-même candidat. Des
démocraties construites sans aucun principe préservant le
bien commun, les intérêts à long terme de la nation, ne sont
rien d’autres que des « démocratures », pour reprendre le
terme in venté par l’intellectuelle congolaise Martine Gally.
Une hypothèse que l’on pourrait explorer pour expliquer
la volonté des présidents africains de s’enraciner au pouvoir
est le poids des traditions. Mobutu disait : « Nul n’a jamais
observé, en Afrique, la case du chef au centre du village,
et la case du chef de l’opposition à la sortie dudit village.
» Ce propos, dont on peut se gausser, exprime une réalité
indiscutable. Dans les sociétés régies par la tradition, où la
norme était de régir le vivre-ensemble (conflits, mariages,
successions, funérailles…) exactement comme les faisaient
les ancêtres, il n’y a jamais eu place pour le débat contradictoire. Quand un sujet ne s’accommodait pas des normes
héritées du passé, des us et coutumes de sa communauté, il
était prié de prendre et d’aller construire son village ailleurs.
Par définition, la coutume est conservatrice. Il est indéniable que la chefferie n’a jamais été élective en Afrique. Elle
se transmet de père en fils. L’alternance au pouvoir n’est
apparue qu’avec la colonisation. Le pouvoir dans toutes
ses dimensions entre les mains d’une seule personne est
le substrat culture dans lequel baignent les Africains. Après
les indépendances, les présidents, gardiens des intérêts de
la métropole concentrent entre leurs mains l’intégralité du
pouvoir. Rien n’échappe à leur toute-puissance : les médias,
la loi, la cours constitutionnelle, la commission nationale
électorale…
Que cela plaise ou non aux oppositions africaines, l’on
peut affirmer que le substrat culturel africain est autocratique. Refuser ce constat de départ constitue une faute
d’analyse. Faute susceptible de transformer les opposants
d’aujourd’hui en dictateurs de demain.
Quoiqu’honnêtement élus, les nouveaux arrivants au
pouvoir se comporteraient en dictateurs à toutes les strates
du pouvoir. La phrase en vogue était alors « C’est notre tour
». Manière polie de dire au reste de la société ; aux autres
tribus « à nous enfin l’enrichissement sans cause, à nous de
faire la loi… » Très vite, l’alternance démocratique débouche
sur des meurtrières guerres civiles. (Suite à la page 6)
La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015
4 La République
ACTU-PLUS
La désignation des commissaires spéciaux L’Asadho sensibilise les
députés sur l’abolition de
examinée à l’Assemblée nationale
A
u cours de la plénière tenue jeudi
dernier à l’Assemblée nationale, les députés
avaient convié quatre ministres dont le Vice-premier
ministre et ministre de l’Intérieur, M. Evariste Boshab
afin qu’ils puissent répondre
aux questions orales des
députés. Ce dernier devrait
apporter des précisions
et éclairer la lanterne des
députés sur la désignation
des commissaires spéciaux.
A ce propos, il a déclaré à
l’Assemblée nationale que
la désignation des commissaires spéciaux à la tête de
nouvelles provinces ne viole
pas l’article 198 de la Constitution sur les élections des
gouverneurs. Répondant à
une question orale au sujet
de la désignation de ces
commissaires spéciaux, il a
expliqué que ces commissaires spéciaux rendront
compte de leur gestion devant les assemblées provinciales mais ne pourront pas
être visés par des motions
de censures.
Evariste Boshab a fait
savoir que leur désignation
est conforme à l’article 168
de la constitution congolaise
qui stipule que les arrêts
de la Cour constitutionnelle
sont immédiatement exécutoires. La désignation des
commissaires spéciaux est
intervenue à la suite d’un
arrêt de la Cour constitutionnelle ordonnant le gouvernement de prendre « sans
tarder les dispositions transitoires exceptionnelles pour
faire régner l’ordre public, la
sécurité et assurer la régularité ainsi que la continuité
des services publics dans
les provinces nouvellement
créées».
Faute d’argent, l’élection des gouverneurs de
ces nouvelles provinces
n’a pas été organisée. «
Les commissaires spéciaux
rendront compte de leur
gestion devant les assemblées provinciales à la seule
différence qu’ils ne peuvent
pas faire l’objet d’une motion
de censure. Ceci ne signifie
pas que blanc-seing serait
donné, ouvrant ainsi la voie
à l’impunité. Lorsqu’une
assemblée provinciale
constate la mégestion, il lui
est loisible de s’adresser à
l’autorité qui a nommé le
commissaire spécial pour
lui demander de le retirer
», a déclaré le Vice-premier
ministre et ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab.
Certains députés ont
contesté les arguments du
Vice-premier ministre et
ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab. Le député de
l’opposition Delly Sesanga
a estimé que la nomination
des commissaires spéciaux
réduisait les provinces au
statut de district. « Nul
n’est dupe. Rien dans la loi,
rien dans la constitution ne
donne le pouvoir de neutraliser les provinces ; nous
pensons que nous étions
dans la révolution de la
modernité mais nous sommes dans le reculons de la
modernité parce que vous
nous avez ramené 50 ans
en arrière dans notre histoire
», a-t-il déclaré.
Pour lui, le Vice-premier
ministre et ministre de l’Intérieur a voulu « soustraire
l’administration des provinces au règne de la loi, aux
règles de l’Etat de droit, à
l’expression du suffrage
universel ».
LPE/RO
Les Etats-Unis et l’Afrique du Sud encouragent
l’accélération des préparatifs du processus électoral
L
es ambassadeurs
des Etats-Unis et
de l’Afrique du Sud
ont été reçus à la CENI par
le président de cette institution électorale Corneille
Nangaa. En l’occasion,
l’ambassadeur des EtatsUnis en RDC, M Swan a encouragé la nouvelle équipe
dirigeante de la CENI à
se mettre rapidement au
travail pour accélérer les
préparatifs des prochaines
élections. Pour le diplomate
américain, la CENI devrait
proposer des orientations
techniques afin de permettre
à ces préparatifs d’avancer
rapidement, car M. Corneille
Nangaa a une responsabilité primordiale pour l’avenir
de la RDC.
Un jour plus tôt, le président de la CENI, M. Corneille
Nangaa avait reçu l’ambassadeur de la République
Sud-Africaine en RDC, M.
Mashimbye Ntshikwane,
qui a réaffirmé son soutien
à la CENI et au processus électoral en RDC. A
cette occasion, Mashimbye Ntshikwane a félicité la
nouvelle équipe renouvelée
de la CENI en soutenant
que son pays, l’Afrique du
Sud, s’engageait dans une
perspective d’accompagnement réaliste du processus
électoral et du processus
démocratique en RDC.
En effet, dans le souci
de bien mesurer l’état actuel du processus électoral
en RDC, la rencontre entre
les deux personnalités avait
comme objectif d’échanger
précisément sur le niveau
d’avancement du processus
électoral, les perspectives
d’un calendrier électoral,
la situation budgétaire des
élections congolaise et s’enquérir de la santé globale
du processus électoral au
regard des opinions au sein
de l’environnement électoral
congolais après la prise de
fonctions de trois nouveaux
membres du Bureau de la
CENI. C’est dans ce sens
que le gouvernement de
l’Afrique du Sud qui est
conscient de tous les défis
auxquels la RDC fait face,
entend soutenir les autorités
congolaises afin de travailler
pour des élections libres,
transparentes et inclusives.
Enfin, l’Afrique du Sud croit
que toutes ces questions
peuvent être résolues autour
d’un cadre de concertation.
Et nous sommes là pour
vous soutenir !
Louis-Paul Eyenga
la peine de mort en RDC
A
vec l’appui de l’ambassade du Royaume des PaysBas en RDC, l’Asadho, une ONG de défense des
droits de l’homme a réuni du 26 au 27 novembre
à l’Hôtel Sultani plusieurs députés, les magistrats, quelques officiers de la Police nationale congolaise ainsi que
ceux des FARDC et les journalistes dans un atelier sur
l’appropriation de la campagne pour l’abolition de la peine
de mort en RDC. Pendant deux jours, ils ont planché sur
le plaidoyer lié à la campagne de sensibilisation liée à ce
thème après avoir procédé à l’analyse du premier atelier
sur le même sujet qui s’était tenu à Kinshasa au début du
mois de novembre.
A cette occasion, Mme Pétronelle Van De Walle, deuxième secrétaire d’ambassade chargée des Affaires politiques
et Droits humains a déclaré que ce thème, aussi délicat que
controversé du fait qu’il déchaîne des passions à travers
le monde, fait débat dans son pays et que nombreux sont
des Congolais qui connaissent déjà la position de son pays
depuis l’ouverture du premier atelier de l’Asadho tenue le
3 novembre dernier. Elle a précisé que l’ambassade des
Pays-Bas a été déjà édifiée par le dernier rapport d’enquête du mois d’octobre 2015, sur l’opinion des Congolais
concernant la peine de mort. Mme Pétronelle Van De Walle
a souhaité que l’atelier qui s’est clôturé le 27 novembre
dernier puisse aboutir à des résolutions qui pourraient faire
qu’un jour la RDC abolisse définitivement cette peine de
son arsenal juridique. Elle a lancé un appel aux autorités
congolaises, à formaliser la prison à perpétuité en remplacement de la peine de mort comme le fait l’Asadho dans
son plaidoyer qui entend maintenir le débat concernant
la peine de mort sur la place publique. Au cours de cette
rencontre, Mme Léonie Kandolo, avait présenté le rapport
sur l’enquête relative à la perception de la peine de mort à
Kinshasa qui a relevé que sur 589 personnes interrogées,
51,6 % de l’échantillon interrogé est contre la peine de
mort. Il s’agit notamment des parlementaires, magistrats,
avocats, membres de l’armée et de la police, sans oublier
les simples citoyens.
Pour l’Asadho, comme l’avait souligné son président
Jean-Claude Katende lors des débats de cet atelier, la
RDC doit abolir définitivement cette peine de son arsenal
juridique d’autant qu’une peine de prison de longue durée
constitue une alternative valable pour rééduquer non seulement les personnes condamnées, mais cela pourrait aussi
servir de pédagogie pour toute la société ! Cela était l’une
des résolutions prises par les participants à cet atelier.
C’était au cours de cet atelier que le président de l’Asadho, Me Jean-Claude Katende, avait également présenté
le rapport de l’atelier des experts sur l’abolition de la peine
de mort. Il a insisté sur le combat des acquis que mène
l’Asadho pour réclamer l’abolition de la peine de mort en
RDC d’autant que notre pays à signé ses engagements
nationaux et internationaux ; notamment le protocole relatif
au statut de Rome sur les droits universels de l’homme. Il
a rappelé que la constitution de la RDC, notamment dans
ses articles 16, 61, 215 et 221 interpelle le gouvernement
à ce sujet. Il invite la Commission nationale des Droits de
l’homme récemment mise en place à conseiller le gouvernement pour plancher sur cette question.
Un débat public et un plaidoyer doivent être menés à
propos de l’abolition de la peine de mort face à plusieurs
défis qui se présentent ; une proposition de loi initiée par les
députés et professeur Nyabirungu existerait. A signaler que
le professeur Mbata avait évoqué devant les participants les
engagements nationaux et internationaux de la RDC face à
la peine de mort et a parlé aussi du combat pour l’abolition
de la peine de mort au sein du Parlement congolais : défis
et perspectives.
L.P. Eyenga
La République, une somme
d’infos brutes et améliorées
pour le meilleur de tous et
contre le pire de personne.
La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015
La République 5
ECONOMIE
Loi financière 2016
améliorée au Sénat
S
elon la loi financière 2016 améliorée au Sénat,
les dépenses projetées pour l’exercice budgétaire
2016 accusent une régression de 0,2 % par rapport
à l’exercice 2015, soit 8.437,4 milliards des Francs congolais contre 8.476,4 milliards des Francs congolais l’année
précédente. L’analyse de cette loi montre que ces dépenses sont reparties en budget général, en budgets annexes
et en comptes spéciaux en équilibre avec les recettes
correspondantes. Quant aux dépenses du budget général,
elles sont ventilée par nature économique, en dette publique en capital (197,1 milliards CDF), représentant 2,7%
des dépenses du budget général et le taux de régression
de 16,8% par rapport à son niveau de 2015 situé à 236,8
milliards CDF.
Selon cette loi, ce montant est destiné au remboursement
de la dette extérieure et d’une fraction de la dette intérieure.
Ces dépenses incluent également les frais financiers chiffrés à 104,5 milliards CDF comme en 2015, soit 1,4 % des
dépenses du budget général destinées au paiement des
intérêts sur la dette extérieure, des commissions bancaires
et de la créance titrée de la Banque centrale du Congo.
Pour ce qui est des dépenses de personnel, elles sont
estimées à 2.170,3 milliards de FC, soit 29,8 % des dépenses du budget général et un taux d’accroissement de
10,7% par rapport à leur niveau de l’exercice 2015 situé
à 1.960,7 milliards de FC. En sus de l’impact de la poursuite de la rationalisation des rémunérations, ce montant
couvrira la mécanisation des non payés dans les secteurs
prioritaires ainsi que les nouvelles actions salariales liées
à la mise en œuvre des lois de programmation de la Police
et des Forces armées de la République démocratique du
Congo(FARDC).
R.B.
Kongo-central
La sucrière de KwiluNgongo moins performante
A
près sept mois d’activités de coupe des cannes
à sucre, la compagnie sucrière, une société anonyme opérant dans la province du Kongo-central a
terminé dernièrement sa campagne sucrière sans résultat
escompté. Selon une source proche de la représentation
de cette société à Kinshasa qui a donné cette information,
la société n’a pas atteint la production escomptée attendue
lors du lancement de la campagne. Cette campagne, selon
lui a été confrontée à une période de turbulence due à l’intensité des pluies sur les sites d’exploitation du sucre.
Cependant, aucune statistique de production n’a été
livrée par la source qui précise qu’ au départ, la sucrière
avait estimé produire près de 80.000 tonnes contre 83.000
tonnes produites en 2014 pour un total de 19 plantations
étendues sur une superficie de plus de 10.000 ha de cannes à sucre.
La compagnie sucrière emploie actuellement plus de cinq
mille travailleurs dont une centaine des cadres nationaux.
R.B.
Près de 45 millions USD pour la réhabilitation d’Inga1
L
a réhabilitation d’Inga 1 va nécessiter
près de 45 millions
de dollars américains et 55
millions autres pour Inga 2.
Cette révélation est de M.
José Pérès, délégué de la
Banque Mondiale (BM) lors
de son intervention dernièrement devant les acteurs
de la société civile, réunis en
atelier sur la problématique
de l’énergie en République
démocratique du Congo.
Selon lui, son institution
appuie le gouvernement
congolais financièrement et
techniquement à travers des
projets de développement,
notamment celui du Grand
Inga. Il a aussi salué, à cette
occasion, la construction,
en 2016, d’une deuxième
ligne de transport de l’énergie électrique entre Inga et
Kinshasa, précisant qu’une
seule ligne reliait jusque-là
le centre de production de
l’électricité au centre de
consommation.
Il a fait savoir également
que les appuis de la Banque Mondiale se concrétisent dans la production, le
transport, la distribution de
l’énergie électrique à travers
le renforcement des réseaux
de distribution à Kinshasa,
la réhabilitation des sousstations et l’électrification de
quelques quartiers de Kinshasa, notamment Malueka,
Kimbanseke et Mpasa. Il a
ajouté que la Banque mondiale appuie la Société nationale d’électricité (SNEL)
en la gouvernance afin de
la rendre compétitive sur le
terrain face aux nouveaux
concurrents tout en rappelant que la nouvelle loi
apporte une ouverture dans
le secteur de l’énergie.
José Pérès a estimé que
la SNEL doit d’abord améliorer son système de gestion
dans le domaine commer-
cial, des approvisionnements et de la transparence,
avant d’étendre les actions
de la Banque Mondiale dans
la réforme du personnel de
la SNEL et le suivi de l’exécution du projet Inga 3. En
plus du financement du plan
d’investissement de cette
entreprise à court, moyen
et long terme, la Banque
mondiale finance également
l’audit annuel du contrat de
performance signé entre le
gouvernement et la société
nationale d’électricité.
Plus de 36 millions USD
de la BM pour la gestion
des forêts en RDC La Banque mondiale a, par ailleurs
initiée depuis avril dernier
un projet de gestion améliorée des paysages forestier
(PGAPF) en RDC, évalué
à 36,6millions dollars américains destinés à améliorer
le bien-être des communautés et la gestion des forêts.
Selon une source proche de
cette institution financière
internationale, ce projet qui
s’étale sur une période de six
ans (2014-2020), consiste à
réduire les émissions liées
à la déforestation et à la
dégradation des forêts dans
les zones sélectionnées,
notamment dans le bassin
d’approvisionnement de la
ville de Kinshasa.
Le PGAPF comprend
trois composantes dont la
première concerne le projet
intégré de réduction d’émissions du district des plateaux, (dans l’ex-province
du Bandundu). Elle vise
l’appui des communautés
à l’élaboration d’une vision
de territoire et à l’exécution
des plans d’investissement
permettant de concilier leur
développement local et la
réduction de la déforestation
avec une approche cohérente et coordonnée.
La deuxième est liée à la
facilitation des activités du
secteur privé permettant de
réduire les émissions liées
au bois-énergie. Le PGAPF
se rencontre sur toute la
filière bois-énergie, de la
production durable (plantation agro forestier) jusqu’à
la consommation (foyer
amélioré). La troisième est
relative à la « Promotion des
systèmes agro-forestier de
petite échelle » permettant
de réduire les émissions
liées à l’utilisation des terres.
Cette dernière appuie des
organisations paysannes du
Kongo central et de la ville
de Kinshasa dans la diffusion de bonnes pratiques
auprès des producteurs et
soutient l’effort de recherche-développement pour
améliorer les itinéraires de
production en agro forestier.
R.B.
Les investisseurs espagnols Elaboration du programme prioritaire
signalés au Nord Kivu
pour la province du Sud-Kivu
L
es investisseurs espagnols séjournent actuellement
au Nord Kivu pour exécuter bientôt des projets de
transformation des produits agricoles, nommés
projets agromakala au Nord-Kivu afin de diminuer la déforestation ainsi que l’émission du CO2». Ces projets censés
être amorcé dans un très court terme, avant la fin de l’année
en cours, vont également consister à la construction des
agro villages où l’on aura accès aux assurances scolaires
ainsi qu’aux emplois devant assurer à la jeunesse du NordKivu une croissance bornée vers le développement et non
la guerre.
Ces investisseurs ont des entretiens dernièrement avec
le gouverneur du Nord Kivu, Julien Paluku. Ce dernier a
salué les initiatives de ses hôtes.
R.B.
I
l s’est tenu la semaine
dernière dans la salle
d’hôtel Beau lieu à
Nguba dans la commune
d’Ibanda au Sud Kivu, un
atelier de revue du plan
quinquennal de croissance
et de l’emploi ainsi que du
programme d’actions prioritaires 2011-2015 pour le
gouvernement provincial du
Sud-Kivu.
Cet atelier de dix jours
organisé par le ministère national du Plan, avait pour ob-
jectif de rappeler le chemin
envisagé pour la période
2011-2015, d’en mesurer
les étapes déjà parcourues,
de relever les performances
et les insuffisances tout en
proposant des projets d’actions prioritaires pour 2016.
Ils connu la participation
des ministères provinciaux,
des services étatiques, des
organisations non gouvernementales de développement et des partenaires
techniques et financiers.
Les travaux de l’atelier
étaient animés par trois experts conduits par le directeur de la panification régionale au ministère national
du plan, M. Pierrot Kasonga
Mbelu. Les participants ont
eu à élabore le rapport de
performances de revues
sectorielles, le rapport provincial de progrès pour la
période 2011-2015 ainsi
que le programme d’actions
prioritaires 2011-2015 pour
le Sud-Kivu.
R.B.
La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015
Lise
6
La République
NATION
RDC: Kinshasa demande des
comptes aux agences de l’ONU
D
epuis environ 5
ans, les violons
paraissent discordants entre le gouvernement congolais et la représentation onusienne en
République démocratique
du Congo. Nouvelle pomme
de discorde, le souhait du
gouvernement de plonger
dans la gestion du personnel
employé par les agences
des Nations-Unies en RDC.
Question pour le gouvernement de vérifier que les
Nations unies les règles en
la matière et n’abusent pas,
partant, d’experts internationaux au détriment des
compétences locales. Le
ministère de la Coopération
soupçonne un trop plein du
personnel expatrié au détriment des cadres congolais,
alors que les règles veulent
que les Nations-Unies recourent à l’expertise internationale « uniquement au cas
où il y a carence au niveau
national et après plusieurs
tentatives infructueuses
d’appel d’offres ».
Dans le document y relatif, le ministère de tutelle
se veut concret, dégageant
le conflit entre les coûts de
fonctionnement, les salaires
et le budget alloué aux activités de développement. Cet
audit doit avoir lieu, clame le
ministère de la Coopération
qui n’agrée point le refus
opposé par le coordonnateur résident des Nations
unies. Peut-être qu’il ne
s’agit pas d’un cinglant refus
; selon RFI « les termes de
référence de la mission proposée par le gouvernement
sont « incompatibles avec
les dispositions et principes
de cette convention », écrit
le coordonnateur résident.
Quinze jours plus tard, nouvelle réponse du ministère
de la Coopération qui insiste
: « Il ne s’agit pas de perquisitionner, réquisitionner
ou d’exercer toute autre
contrainte administrative »,
assure le ministre dans un
courrier daté du 13 novembre. Il demande à ce qu’un
rendez-vous soit pris dans
les plus brefs délais pour
voir comment mettre en œuvre cette mission d’audit ».
Une « mission d’audit
devait passer en revue les
procédures de recrutement,
les contrats, interroger les
responsables des bureaux,
des projets, répertorier tous
les experts dans le pays.
Après des courriers envoyés
aux agences elles-mêmes,
c’est le coordonnateur résident des Nations unies
qui a répondu dans une
note verbale datée du 23
octobre dernier, évoquant
la Convention sur les privilèges et les immunités des
Nations unies qui interdit notamment toute perquisition
et réquisition de biens ou de
documents ».
LR
Utilisation de l’expertise internationale
Kinshasa demande des comptes
aux agences onusiennes
I
l nous revient de plusieurs sources que le
gouvernement souhaite réaliser un audit sur
l’utilisation de l’expertise
internationale au sein des
agences de l’ONU. Motif
invoqué : vérifier que les
Nations unies n’abusent pas
d’experts internationaux au
détriment des compétences
locales. Le coordonnateur
résident des Nations unies a
opposé une fin de non-recevoir, évoquant la Convention
sur les privilèges et immunités des Nations unies, mais
le ministère de la Coopération insiste : cet audit doit
avoir lieu.
Dans les termes de référence de cette mission
d’audit, on rappelle que
les agences onusiennes
doivent avoir recours à l’expertise internationale « uniquement au cas où il y a une
carence au niveau national
et après plusieurs tentatives infructueuses d’appel
d’offres ». Or, il y aurait «
un déséquilibre manifeste »
dans certains bureaux des
agences onusiennes, c’est
ce qu’estime le ministère
de la Coopération. Il vise
notamment un déséquilibre
entre les coûts de fonctionnement, les salaires et le
budget alloué aux activités
de développement.
Cette mission d’audit devait passer en revue les
procédures de recrutement,
les contrats, interroger les
responsables des bureaux,
des projets, répertorier tous
les experts dans le pays.
Après des courriers envoyés
aux agences elles-mêmes,
c’est le coordonnateur résident des Nations unies
qui a répondu dans une
note verbale datée du 23
octobre dernier, évoquant
la Convention sur les privi-
lèges et les immunités des
Nations unies qui interdit
notamment toute perquisition et réquisition de biens
ou de documents.
Les termes de référence
de la mission proposée
par le gouvernement sont
« incompatibles avec les
dispositions et principes
de cette convention », écrit
le coordonnateur résident.
Quinze jours plus tard, nouvelle réponse du ministère
de la Coopération qui insiste
: « Il ne s’agit pas de perquisitionner, réquisitionner
ou d’exercer toute autre
contrainte administrative »,
assure le ministre dans un
courrier daté du 13 novembre. Il demande à ce qu’un
rendez-vous soit pris dans
les plus brefs délais pour
voir comment mettre en œuvre cette mission d’audit.
BBL
Dans le grand bazar de la presse,
La République lit l’actualité
entre les lignes et vous livre
l’essentiel : l’info, la vraie.
Suite de la page 3
Dépasser les antagonismes, réels ou artificiels
Si les Africains veulent entrer dans l’âge démocratique,
il leur faut d’abord être lucides sur l’extrême fragilité du
sentiment national dans leurs divers pays. C’est le premier obstacle à l’alternance. Ce n’est pas un hasard si les
pays africains ayant fait preuve de stabilité institutionnelle
; et de bonne gouvernance sont des îles (Maurice, Cap
Vert, Seychelles…) ou es pays à très forte homogénéité
ethnique comme le Botswana. Il est plus facile de créer
un sentiment national sur une île, malgré l’origine diverse
des populations, parce que l’insularité est en soi un ciment
culturel et politique. On ne peut en dire autant des territoires
dessinés à la va-vite, et où règne une peur panique devant
la possibilité d’une alternance.
Malheureusement, les Africains aiment se payer de mots.
Ils croient qu’il suffit de se lever un matin, de se décréter
démocrate, pour le devenir effectivement. Ils oublient que
les peuples sont des produits historiques. Ils portent en
eux la mémoire, les cicatrices d’événements anciens. Les
Africains sont capables de se démocratiser. Et un démocrate africain sera nécessairement différent du démocrate
américain ou français. Il faut laisser du temps au temps.
L’on demande à l’Afrique de faire en 25 ans (1990-2015)
un chemin vers la démocratie que l’Occident a parcouru
en plusieurs siècles. En passant par le despotisme napoléonien, la monarchie constitutionnelle, le fascisme, le
communisme, et on en oublie. La démocratie africaine reste
à construire. Au Sénégal, au Nigeria, peu à peu, elle prend
forme. Elle sera nécessairement particulière, car il n’existe
pas d’idéal type démocratique. Chaque démocratie est
enchâssée dans ses traditions, génétiquement marquée
par l’histoire de son pays. La démocratie américaine par
exemple est fondamentalement raciste. Dans la constitution
américaine, les pères fondateurs avaient inscrit noir sur
blanc qu’il fallait trois votes noirs pour totaliser le suffrage
d’un blanc. L’égalité de tous devant la loi y est une pure
fiction. Paradoxalement, c’est ce pays à tradition raciste,
inégalitaire et ségrégationniste, qui délivre aujourd’hui des
brevets de démocratie aux pays africains.
Une démocratie à construire
Que doivent faire les Africains ? Comprendre la propension des présidents africains à prendre souche au pouvoir
ne signifie pas valider ce comportement. Primo, il faut dire
que les constitutions sont amendables. Secundo, la loi ne
disposant que pour l’avenir, toutes les modifications insérées dans la constitution ne s’appliqueront pas au président
en exercice. La modification du nombre de mandats comme
de leur durée n’est en rien taboue. Mais elle peut se décider
au bénéfice du président en exercice. Ce dernier doit impérativement respecter le texte constitutionnel qu’il a lui-même
voté. Tertio, si les constitutions africaines sont à redéfinir,
elles ne sauraient s’exonérer des fondamentaux de toute
démocratie : le respect des droits humains, l’égalité de tous
devant la loi, le principe de l’alternance. L’alternance est
aux sociétés ce que la respiration est à l’être humain. Une
condition de survie. Une société doit respirer en changeant
à intervalles réguliers de leadership. Trente-deux ans de
règne de Mobutu ont abouti à l’instabilité politique : guerres
civiles, coup d’Etat… L’alternance régénère les peuples.
Elire ou démettre un président est une nécessité quasibiologique, exactement comme inspirer-expirer de l’air
pour vivre. Quarto, en finir avec des logiciels de gestion
des résultats électoraux.
Il est recommandable de mettre en garde contre le mimétisme dans la construction de la démocratie en Afrique.
Le diverses « Afriques » doivent avoir l’intelligence de leur
propre situation politique ; et construire pas à pas leurs
démocraties. Il ne suffit pas seulement de « faire comme…
» Il faut concevoir des institutions qui par leur architecture
spécifique préserveront l’intérêt général, en dépit des poussées de fièvre autocratique des présidents.
Boendy BL
La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015
La République
PROVINCES
Le bateau ITB Kokolo à Mbandaka
L
e bateau ITB Kokolo
était attendu samedi
28 novembre dernier
dans la matinée à Mbandaka, dans la province de
l’Equateur. Ce navire de
transport des personnes et
marchandises de la SCTP a
quitté Lisala le jeudi 26 novembre dans la matinée où il
avait passé deux jours pour
embarquer plusieurs tonnes
de marchandises stockées
depuis plusieurs mois sur
le quai du port de Lisala par
les opérateurs économiques. D’après des sources
locales, des bateaux privés
en provenance de Bumba
ne font plus escale au port
de Lisala depuis plusieurs
mois sans raisons valables.
L’arrivée de l’ITB Kokolo sur
place était donc une occasion à ne pas manquer pour
la plupart des opérateurs
économiques afin d’évacuer
leurs marchandises sur
Kinshasa.
Des planches, des sacs
de maïs et des bidons d’huile de lame stockés depuis
plusieurs mois au port de Lisala ont û être embarqués à
bord de ce navire grâce aux
dockers, les grues faisant
défaut sur le port. Deux jours
auparavant, le navire avait
accosté durant deux jours
au port publics de Bumba et
de Ndombo ; situé à 40 Km
en aval de Bumba où il avait
embarqué un lot important
des marchandises à destination de Kinshasa.
C’est la deuxième rotation que vient d’effectuer
ce grand bateau depuis se
réhabilitation. Le départ du
premier convoi du bateau
ITB Kokolo était intervenu e,
avril 2015. Ce bateau est capable de faire Kinshasa-Kisangani dans les conditions
normales d’exploitation
de 14 jours à la montée et
de 10 jours à la descente.
Faute de plusieurs escales,
ITB Kokolo devrait effectuer
pour retour à Kinshasa le
trajet Bumba-Mbandaka,
long de 500 Km, en 5 ou 6
jours.
R.O./L.R.
Haut-Katanga
Le directeur provincial de la DGRKAT
suspendu pour mauvaise gestion
L
e commissaire spécial du Haut-Katanga, Fabien Katanga Lokunda a suspendu le directeur
provincial de la Direction générale des recettes du Katanga (DGRKAT), Félix Kalaba Bin
Nsakwe. Selon l’arrêté provincial signé le 21 novembre, il lui est reproché une gestion
opaque de cette régie financière.
Fabien Katanga Lokunda a précisé à Radio Okapi que cette mesure est préventive afin de
permettre un bon déroulement de l’enquête. « Il s’agit d’une simple mesure administrative qui
permet en fait de mettre au clair la situation. Peut-être à l’aboutissement de l’enquête M. Félix
Kalaba Bin Nsakwe sera lavé de tout soupçon », a expliqué Fabien Katanga Lokunda, commissaire spécial du Haut-Katanga.
Certains habitants du Katanga estiment que cette décision est une politique de chasse à l’homme
que veut installer le commissaire spécial du Haut-Katanga. Ce dernier a rétorqué que les nouveaux dirigeants ne sont pas installés pour faire la « chasse aux sorciers ».
R.O./L.R.
7
Suspension des plénières des assemblées provinciales
Les députés provinciaux
accusent E. Boshab
D
es députés
provinciaux
de l’ex-province du Katanga ont
dénoncé la suspension des plénières des
assemblées provinciales de nouvelles
provinces par le Vice-premier ministre
et ministre de l’Intérieur. Pour eux cette
suspension n’est pas
conforme à la Constitution « Nous, députés du Grand Katanga
dénonçons avec la
grande énergie la violation de la Constitution observée
sous l’œil passif du pouvoir en place et des institutions
républicaines de notre pays ; c’est le cas, entre autres, de
la suspension de l’organisation des séances plénières des
assemblées provinciales des provinces démembrées », a
déclaré le député Romain Zengwe qui avait lu la déclaration de ses collègues. Ces députés provinciaux estiment
qu’aucune disposition constitutionnelle ne prévoit que les
assemblées provinciales dépendant du Ministère de l’Intérieur. Ils demandent que les raisons de cette suspension
soient révélées. « Et qu’on nous donne aussi le délai de
cette suspension. C’est un coup d’Etat constitutionnel »,
a tranché Romain Zengwe. En octobre dernier, le Vicepremier ministre et ministre de l’Intérieur avait décidé de
suspendre les sessions ordinaires des assemblées provinciales de nouvelles provinces. Mais les raisons de cette
suspension n’ont pas été révélées.
R.O./L.R.
La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015
8 La République
NATION
Le Premier Ministre Matata Ponyo fait Docteur Honoris Causa de
l’Université Protestante au Congo pour ses performances économiques
L
es mérites et les performances économiques alignées
par le Premier Ministre,
Matata Ponyo, font de lui désormais
Docteur Honoris Causa, titre lui décerné samedi 28 novembre par le
monde universitaire congolais réuni
à l’Université protestante au Congo
(UPC) prise d’assaut par des invités
du monde politique, économique,
social et culturel.
C’est donc une belle récompense
pour un fils de la République Démocratique du Congo (RDC), avec
honneur à qui l’UPC a décerné
le prestigieux et rarissime titre de
Docteur Honoris Causa, un acteur
issu du moule de l’Université de
Kinshasa (Unikin) et pour lequel le
professeur Adolphe Ilashi Ushengo,
président du jury, a justifié le choix
porté au Premier Ministre Matata
Ponyo : Recherche de l’excellence,
constance, ténacité, sérieux, discipline, …Autant de qualités réunies
en un seul homme qui a réussi à
bâtir une gestion économique du
pays mises en exergue par le président du jury.
C’est à l’Université de Kinshasa
que le nouveau Docteur honoris
causa a fourbi ses armes à la Faculté des Sciences économiques. Une
formation universitaire sanctionnée
par une promotion à la Banque centrale du Congo où il va aiguiser ses
armes professionnelles à la Direction des Etudes, avant un long passage au ministère des Finances où
il a gravi tous les échelons jusqu’à
en prendre les commandes en 2010,
non sans passer au Bureau Central
de Coordination (BCeCo) comme
Directeur général.
En avril 2012, le Chef de l’Etat
lui confie les commandes du Gouvernement.
Mérites pour un méritant
De la cérémonie de samedi dans
la matinée, l’on retiendra qu’après
le prononcé du jury, le ProfesseurRecteur de l’UPC, Monseigneur
Ngoyi Bolia, a remis au récipiendaire
le diplôme et l’a revêtu de la toge
et de la toque, symbole que Matata
Ponyo entre désormais au panthéon
d’hommes ayant marqué positivement l’histoire de la RDC.
Il n’en pouvait être autrement
pour le jury qui a relevé les qualités
et les différents points qui ont milité
pour le choix du récipiendaire dont
la stabilité macro-économique, la
résilience de l’économie de la RDC
face aux chocs externes, d’importantes réformes en matière des
finances publiques, la construction
des infrastructures de base, la valorisation des ressources humaines,
des innovations managériales, etc.
Invité pour présenter sa leçon
académique, le récipiendaire, Matata Ponyo Mapon, a axé son
intervention sur la « Stabilisation
Matata Ponyo est le tout premier Premier Ministre congolais
à être élevé ce titre honorifique photo Eale matobo
macro-économique et croissance
économique en République Démocratique du Congo de 2002 à 2015,
de la théorie à la pratique ». Le
Premier Ministre a livré les secrets
de sa réussite. Il s’agit d’abord de
la confiance placée en lui par le
Chef de l’Etat, Joseph Kabila et de
la détermination de l’ensemble du
Gouvernement qu’il dirige.
Il s’agit ensuite des performances
économiques et sociales exceptionnelles réalisées par la RDC. Ces
performances, selon le récipiendaire, trouvent leur explication fondamentalement dans le leadership
fort et la bonne gouvernance.
« Il faut que cette flamme soit
transmise de génération en génération, de République en République,
de gouvernement en gouvernement
pour espérer un Congo plus beau
qu’avant, pour aspirer à une économie développée d’ici 2050 avec
un revenu brut par tête de plus de
10.000 USD. Le rêve est permis
et possible, si nous le voulons.
Car, à toute vision, Dieu apporte
la provision », a conclu le Premier
Ministre.
Rappelons que Matata Ponyo
a aligné depuis sa nomination à la
tête du Gouvernement des résultats
économiques dont la pertinence a
traversé les frontières nationales.
Pour le cas particulier, la Banque
africaine de développement (BAD)
l’a honoré à deux reprises, en l’associant à son siège d’Abidjan aux
rencontres autour de l’avenir économique de l’Afrique.
La première, c’était en marge
des assemblées annuelles de la
BAD en mai dernier. La BAD l’avait
convié quelques jours après dans
la même capitale ivoirienne à un
séminaire-atelier sur le défi énergétique de l’Afrique. Par la suite, c’est
à Accra (Ghana) que Matata est
allé exposer, à côté de la Banque
mondiale et de la BAD, l’expérience
congolaise dans la mise en œuvre
des stratégies de réduction de la
pauvreté. Son séjour dans la capitale ghanéenne s’est achevé par
un exposé magistral à l’université
de Ghana.
Devant le monde scientifique
ghanéen, Matata Ponyo a défendu
le modèle congolais de lutte contre
la pauvreté. Il se résume, a-t-il dit,
en une formule que toute l’Afrique
devait prendre comme référentiel
dans l’élaboration de toute stratégie
de réduction de la pauvreté.
Selon lui, la réduction de la
pauvreté était la résultante d’un
leadership fort combiné à la bonne
gouvernance. D’où, sa formule
Il était temps qu’en RDC, le
monde universitaire reconnaisse, à
l’instar de l’université de Ghana, la
portée de performances économiques qu’aligne le gouvernement.
Fin technocrate, Matata a su
imposer un rythme, permettant à
la RDC d’enregistrer la plus grande période de stabilité du cadré
macroéconomique de son histoire.
Aujourd’hui, la RDC aligne fin période, comme en 2014, un taux
d’inflation d’à peine l%, à côté d’une
croissance- robuste.
Récemment, le Fonds monétaire international (FMI) a classé la
RDC dans la liste étriquée de trois
grandes économies mondiales en
pleine croissance. Aussi, malgré le
choc exogène exercé par la chute
des cours des matières premières
sur le- marché mondial, la RDC
vise-t-elle un taux de croissance de
7,7%, largement au- dessous de la
moyenne africaine.
On rappelle que le jury pour décerner au premier Ministre Matata
Ponyo était composé des professeurs Mabi Lukusa, Kabamba Nteba, Kabuya Kalala, Tshiunza Mbiye,
Kalala Tshimpaka, Sumata, ainsi
que du professeur Ilsahi Ushengo.
Matata Ponyo est le tout premier
Fin technocrate, Matata a su imposer un rythme, permettant à la RDC
d’enregistrer la plus grande période de stabilité du cadré macroéconomique de son histoire ph matobo
magique : RP (Réduction de la
pauvreté)= LE (Leadership fort) +
BG-(Bonne gouvernance).
La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015
Premier Ministre congolais à être
élevé à ce titre honorifique, rappellet-on.
P.P.
La République 9
TRIBUNE DU SAVOIR
Environnement
La protection des forets de la RD
Congo est un impératif climatique
P
lusieurs études auront conclu
que les forets sont capitales
pour la régulation du climat,
tant au niveau local et régional que
mondial. Les forêts humides intactes de la RD Congo régulent les
précipitations dans toute la région.
De plus, en faisant office de grande
réserve de carbone, elles agissent
comme un frein face à l’accélération
du changement climatique. Si les
enjeux sont calculables en termes de
biodiversité en RD Congo même ils
le sont aussi en termes climatique. Il
est donc urgent de protéger leur stock
de carbone.
Les forêts contiennent la moitie du stock de carbone terrestre, plus que
n’importe quel autre écosystème. La quantité de carbone stockée dans les
forêts de la planète représente 45 fois la quantité émise chaque année au
niveau mondial par la combustion des carburants fossiles et la production
de ciment. Avec ses immenses étendues de forets humides intactes, la
RD Congo détient à elle-seule, 8% du carbone stocke dans les forêts vivantes au niveau mondial. C’est plus que n’importe autre pays d’Afrique.
On estime que la RDC possède le quatrième plus grand réservoir forestier
de carbone au monde.
Emission de carbone due a la déforestation
Lorsque les forets sont rasées, par exemple, pour faire place a des
cultures ou des pâturages, jusqu’à la moitie du carbone qu’elles contenaient peut être émise dans l’atmosphère. L’exploitation sélective, telle que
généralement protégée en RDC peut également avoir un impact important
en matière de carbone. La quantité de carbone stocké dans les forêts tropicales humides varie selon les types de forets. Pour les forets tropicales
humides es forets de plaine (ce type de foret le plus menacé par l’exploitation forestière en RDC), on estime que la biomasse contient 180 tonnes
de carbone par hectare. Les forêts tropicales humides de plaine stockent
ainsi plus de carbone par hectare que les autres types de foret.
La déforestation provoque la libération de ce carbone dans l’atmosphère
sous forme de dioxyde de carbone (CO2), qui contribue au changement
climatique. En ce qui concerne la RDC, entre 1950 et 2000, les émissions
cumulatives de carbone liées à la déforestation ont été plus de 50 fois
supérieures à celles découlant de la combustion de carburants fossiles.
Les effets directs de la déforestation ne sont pas la seule source d’émission de carbone forestier dans l’atmosphère : les effets indirects sont
également importants.
Laissée à elle-même, la forêt repoussera et finira par capturer de niveau
carbone perdu a cause de la fragmentation er la dégradation. Pendant ce
temps, le carbone émis se trouve dans l’atmosphère, où il contribue au
changement climatique. Dans la pratique, ce n’est pas la régénération forestière mais bien l’agriculture qui suit le plus souvent la fragmentation. Vu
que les cultures, contrairement aux forets, n’accumulent pas de grandes
quantités de carbone durant e longues périodes, la majorité du carbone
émise suite à la déforestation, la fragmentation et la dégradation demeurera dans l’atmosphère.
Sur base de données satellitaires, Greenpeace avait fait une estimation
conservatrice des émissions totales de carbone pour une zone de 170
000 hectares exploitée par Siforco entre 19981 et 1998. 900 000 m3 de
grumes commerciales avaient été extraits de cette zone. La société avait
abattu plus de 4 000 hectares de foret humide de la pleine pour créer un
immense réseau de pistes et de parcs a bois. Les émissions liées à la
fragmentation des forets a cause de l’infrastructures ainsi créée seront
près de 2,5 fois plus importantes que celles dues a l’extraction du bois
elle-même, auxquelles elles viennent s’ajouter.
Les forêts sont importantes pour le climat non seulement en ce qui
concerne les émissions de carbone, mais également en termes de précipitation. L’effet de la déforestation sur les précipitations est particulièrement
marqué en Afrique, puisqu’entre 75 et 95 % des précipitations dans le Bassin du Congo proviennent du recyclage de l’eau. L’exploitation de grandes
concessions forestières peut donc affecter les précipitations dans les forêts
environnantes. Le Bassin du Congo représente la troisième plus grande
région de convections profonde de la planète, après le Pacifique ouest et
l’Amazonie. On connait cependant moins des choses sur les processus
climatiques au Congo que pour les autres régions. C’est pourquoi, il est
fort possible que la déforestation en RDC puise, selon les mécanismes
qui ne sont pas encore compris ou
prévisibles, affecter les précipitations
au niveau local et l’autre bout de la
planète.
La RD Congo occupe une place
importante au monde sur la liste des
pays émetteurs de CO2. Ces émissions découlent du changement d’affectation des terres et de la foresterie.
Le pays produit plus de gaz a l’effet
de serre que la Belgique, l’Espagne,
la Finlande, la Grèce, les Pays-Bas
ou la Suisse.
Une étude mentionne que la RDC
risque de perdre plus de 40% de ses
forets d’ici 2050. A ce moment là, la
région situe au nord du fleuve Congo ainsi que les zones situées autour
des infrastructures comme les routes et les voies de transport fluvial, risquent d’être entièrement déboisées.
Etant donne le rôle crucial joué par la forêt en termes de changement
climatique, il est profondément inquiétant qu’à ce jour aucune mesure
concrète n’ait été prise pour arrêter la dégradation des forets de la RDC
par l’exploitation forestière et son impact sur le climat.
Si la RD Congo veut parvenir à un développement, au profit de sa population et de l’environnement, c’est la protection du climat mondial qui
devrait être le vecteur par lequel la forêt permettra d’attirer les financements
étrangers. La présence à court terme d’industries extractives avides ne
laissera, elle, que la destruction dans son sillage.
Boendy BL
Kinshasa : marche mondiale pour
le climat sous le thème «Je change»
L
es Kinois ont été invités à marcher pour le climat le dimanche 29
novembre, en même temps que des milliers, voire des millions
d’autres personnes dans plusieurs grandes villes du monde.
«Nous invitons tout le monde. Ça part de la 7ième rue à Limete jusqu’à
l’échangeur», affirme l’organisateur de l’événement, Junior Tchiteya.
Il considère qu’il est particulièrement important de sensibiliser les dirigeants et les citoyens congolais : «La RDC représente 60% du second
poumon de la planète, mais nous sommes l’un des dix pays les plus touchés, les plus vulnérables aux changements climatiques.».
La marche a eu lieu sous le thème «Je change», puisqu’il est essentiel
que chacun change ses habitudes de vie pour corriger la situation, selon
M. Tchiteya.
Le plus grand rassemblement devait avoir lieu à Paris, où commencera
lundi la Conférence sur les changements climatiques, qui réunira plusieurs
chefs d’État. Cependant la marche de Paris a été annulée à la suite des
attentats, il y a deux semaines.
BBL
La République, une somme d’infos brutes et améliorées
pour le meilleur de tous et contre le pire de personne.
La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015
10 La République
CULTURE & ARTS
Lexxus Legal au Festival Musique
Visa For Music 2015 au Bientôt Ferré Gola et son groupe aux Etats-Unis
près la grande réusmois de décembre
site de son concert
A
I
l est l’un des plus vieux et plus grand du nom du Rap congolais. Lexxus Légal ne cesse de parcourir les différentes régions du monde en vue de faire découvrir la culture de son
pays. Il vient de mettre sur le marché un nouvel album «Leop’Art».
Quelques clips vidéo de ce disque sont déjà en promotion sur les
chaines de télévision de Kinshasa.
Totalement engagé, l’artiste a fait de la musique, une tribune
pour exprimer ses points de vue. Il lutte encore à ce jour, pour que
le rap garde sa place dans la culture et la musique congolaise.
Après sa belle tournée parisienne, il est attendu à Rabat au
Maroc pour le Festival Visa for Music 2015. Il s’agit de la plus
grande fête de la musique du continent noir. La cérémonie est
prévue pour le mois de décembre prochain à Rabat au Maroc.
Plusieurs autres artistes africains seront de la partie.
Lexxus Légal est une figure emblématique du Rap congolais,
propriétaire du label «Racines Alternatives». Cela lui a permis
de faire connaitre d’autres artistes et de les soutenir pour leurs
carrières.
B.J.D
Littérature
In Koli Jean Bofane remporte le Prix
des 5 continents de la Francophonie
P
our son deuxième roman «Congo Inc. Le testament de
Bismarck», l’écrivain d’origine congolaise In Koli Jean
Bofane a été désigné mercredi lauréat du Prix des 5
continents de la Francophonie.
Le jury dit avoir souhaité récompenser « un roman étonnant ».
« Sorte d’encyclopédie du Congo, d’un humour tour à tour tendre et féroce, satirique et burlesque sur un sujet inédit : l’Afrique
vue par un pygmée géant. » Il s’agit de Congo Inc. Le testament
de Bismarck (éd. Actes Sud) de l’écrivain In Koli Jean Bofane,
sacré, le 25 novembre, lauréat du Prix des 5 continents de la
Francophonie.
Depuis 2001, ce prix, créé par l’Organisation internationale de
la francophonie (OIF), « consacre un texte de fiction narratif (roman, récit, nouvelles) d’un écrivain témoignant d’une expérience
culturelle spécifique enrichissant la langue française ».
Après le succès de Mathématiques congolaises, paru en 1998,
le deuxième roman du « satyricongolais » In Koli Jean Bofane,
Congo Inc. Le testament de Bismarck, avait déjà été sacré lauréat
du Grand prix du roman métis en 2014.
Remise du prix reportée à une « date ultérieure »
L’OIF lui remettra très prochainement une bourse de 10 000
euros et lui fera bénéficier d’une année de promotion de son roman
jusqu’à l’édition suivante.
La cérémonie de remise du Prix des 5 continents, initialement
prévue le 22 novembre à Bamako, a été reportée à une date ultérieure, en raison de l’attaque terroriste de l’hôtel Radisson Blu.
BBL/JA
en Angola au Ciné
Atlantico le mois dernier,
Ferre Gola a repris ses répétitions et concerts hebdomadaires à Kinshasa.
Il est aussi en préparation
de son nouvel album «Mio
Rengo Kio». Malheureusement la sortie de ce disque
qui avait été prévu pour la
fin de l’année 2015, a été repoussée au mois de février
2016. Dans l’entre temps, le
générique «Seben 4 minutes» de Mister Lova Lova,
continue de faire bouger
Kinshasa.
Pour la fin de l’année,
l’artiste et son groupe «Jet
7» prendront l’envol pour
une grande tournée américaine. La série des spectacles commencera le 12
décembre à Chicago. Elle se
poursuivra le 19 décembre à
Boston dans le Massachusetts, pour prendre fin le 26
décembre à New York. Vous
l’aurez compris le Padre ne
sera pas à Kinshasa pour
les fêtes de fin d’année.
Pourquoi une tournée
américaine? Peut-être pour
faire ses preuves après le
passage de Fally Ipupa qui
s’y est produit dans le courant du mois d’aout. On se
rappellera aussi le passage
de Fabregas le métis noir
aux Usa et celui de Werrason au mois de septembre.
Ce dernier s’y était rendu
avec quelques membres
de son groupe pour des
vacances.
N’oubliez pas que l’artiste
doit donner deux spectacles
dès la fin du mois de novembre en Afrique. Il s’agit de
ses productions au Kenya
et en Tanzanie qui avaient
été repoussées au 26 et 28
novembre 2015.
B.J.D
Nostalgie
J
Pepe Kelle 17 ans dans l’au-délà
ean-Baptiste Kabasele Yampanya wa ba Mulanga alias Pepe Kalle est né à Kinshasa le 30
novembre 1951 et mort le 28 novembre 1998 à Kinshasa. Il y a 17 ans déjà depuis que ce
baobab de la musique congolaise quittait la terre des hommes.
Kabasélé Yampanya alias Pepe Kalle figure parmi les piliers de la troisième génération de la
musique moderne au Zaire. Ce géant (2,10 m, 150 kg) est mort le 29 novembre 1998, alors qu’il
aurait fêté ses 47 ans l’avant-veille du nouvel an 1999.
D’abord appréciée à la chorale de l’église, sa voix se révèle en 1969 au sein de l’orchestre
Bamboula dont le style s’inscrit dans la lignée de l’African Fiesta de Rochereau. Mais c’est Verkys,
célèbre saxophoniste de l’OK Jazz de Franco et grand découvreur de jeunes talents, qui saura
mettre en valeur les qualités de chanter de Pepe Kalle au sein de son groupe Vévé (véritable pépinière de musiciens) et d’une de ses formations satellites Lipwa Lipwa. En 1972, toujours au sein
de «l’écurie Vévé», Pepe Kalle participe à la fondation du groupe Bella Bella mené par les frères
Maxime et Émile Soki, qu’il va quitter rapidement pour créer son propre ensemble Empire Bakuba,
avec Dilu Dilumoma et Papy Tex Matolu. Ce trio vocal a connu une longévité exceptionnelle (plus
d’un quart de siècle) dans un environnement où la dislocation des orchestres semblait être la règle.
Il est aussi celui qui imposa dans le soukouss ce style d’harmonieuses polyphonies interprétées
par des solistes à la justesse phénoménale.
À partir de 1973, le succès remporté par Pepe Kalle et Empire Bakuba avec «Nazoki» ne se démentira plus. De 1975 à 1977, ils visitent les pays alentours et vont bientôt propager une nouvelle
danse, le «masasi calculé». Dans les années 1980, alors que le groupe commence à étendre le
rayon de ses tournées au-delà du continent, les prestations d’Empire Bakuba se font de plus en
plus spectaculaires. Adoptant les tenues des «sapeurs», les artistes jouent la carte de l’extravagance jusqu’à la limite du grand guignol. Le fameux «Bakuba Show» fonctionne essentiellement
sur le contraste entre la stature gigantesque de Pepe Kalle et le jeu facétieux d’ambianceurs nains
: Emoro, le plus célèbre d’entre eux (mort en 1992), Joli Bébé, Dokolos et Dominique Mabwa. Une
veine particulièrement bien exploitée avec l’album «Bombe Atomique».
Les chansons de Pepe Kalle s’adressent directement au peuple dans un langage accessible
(«L’argent ne fait pas le bonheur», «Dieu seul sait», «Simplicité»…). Dans la tradition d’un Franco,
il s’illustre aussi avec des textes à double sens évoquant, non sans une certaine ironie corrosive,
les difficultés de la vie quotidienne de ses compatriotes. Écrite en 1985, sa chanson «Article 15,
beta libanga», sera son plus immense succès. Elle rappelle le conseil cynique de «s’en remettre à
l’article 15» que Mobutu avait osé donner à ses administrés, lors d’une de ses allocutions : «Qu’on
soit jeune ou vieux / On est tous en face d’une même réalité : la vie difficile / Le cauchemar quotidien
/ Que faire, sinon se référer à l’Article 15 / “Débrouillez-vous pour vivre” / À Kinshasa».
Y a-t-il une relation de cause à effet ? Toujours est-il que Pepe Kalle s’installe à Paris en 1985.
En compagnie de son vieil ami Nyboma (qu’il apprécie depuis l’époque où ils chantaient ensemble
dans Bella Bella) et sous la houlette du producteur Ibrahim Silla, Pepe Kalle s’intéresse au public
antillais avec «Zouke Zouke» puis «Moyibi», qui le rendra célèbre dans toute la Caraïbe en 1987.
Deux autres albums «soukouzouk» mais cette fois en solo, «Pou moun pa ka bougé» et «Tiembe raid
pa moli» respectivement parus en 1989 et 1990, feront mouche dans toute l’Afrique francophone.
Avec «Gérant» en 1991, Pépé Kalle renoue avec le label Syllart et une équipe de studio «parisienne» sans pareil, reflet de l’extraordinaire creuset qu’a constitué la capitale française pour la
musique africaine : Nyboma, Likinga et Luciana, entre autres, sont aux voix ; Boncana Maïga dirige
les cuivres ; Manou Lima, aux claviers et à la programmation, fait les arrangements avec Souzy
Kasseya, qui intervient à la guitare solo, et Lokassa, dont la guitare rythmique drive tout l’album.
A suivre
B.J.D/wikipédia
La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015
La République
SPORT
Division I
Lupopo et Mazembe se neutralisent
L
e saint eloi Lupopo et
Mazembe se sont neutralisés (1-1) dimanche
29 novembre, au stade Kibassa
Maliba, en match en retard de la
4e journée de la 21e édition du
championnat national de footballDivision I.
Lupopo était le premier à ouvrir
le score par Héritier Makambo
(26’), avant que Mazembe n’égalise par Bolingi (47’).
Mazembe a terminé la partie
avec 10 joueurs, après l’expulsion
de Gladson Awako. Le milieu de
terrain ghanéen s’est fait justice, en portant
la main sur Mayenge Poso de Lupopo.
A l’issue de cette rencontre, Mazembe
termine en tête du classement –phase aller
pour la zone de développement Centre- sud
avec 21 points, suivi de Sanga Balende (20
points) et Lupopo (18 points).
Par contre, les autres clubs de la zone
Centre- sud débutent la phase retour le 6
décembre. Le programme prévoit des ren-
contres suivantes :
-Us Tshinkunku- CS Don Bosco
-As Bantou- FC Saint eloi Lupopo
-Groupe Bazano- Lubumbashi sport
-Océan Pacifique- Sanga Balende.
Par ailleurs, Mazembe devra se rendre au
Japon pour jouer la phase finale de la coupe
du monde des clubs du 10 au 20 décembre.
Les corbeaux disputeront la phase retour
qu’après leur retour du Mondial.
RO
Démarrage du rallye du cinquantenaire à Kinshasa
L
e coup d’envoi du rallye du cinquan«Cela nous a
tenaire a été donné vendredi 27
permis de faire
novembre, devant l’hôtel Béatrice
la mise au point
à Kinshasa. La caravane a pris ensuite la
des véhicules
direction de Mbakana, à 136 km de Kinshasa
et de payer les
où les pilotes feront 300 km sur le plateau
assurances», a
de Bateke. Le retour à Kinshasa a été prodéclaré à Ragrammé pour dimanche 29 novembre.
dio Okapi Grady
Dix-huit équipages se sont engagés dans
Landu.
Cet apport
ce rallye dont le team Léopards composés
permet à ce
de trois véhicules congolais. Grady Landu et
jeune amouson co-pilote Cyrille Bukasa, Fary Nyangomreux des sports
be et Fortune Bonkangu feront équipage,
mécaniques de
tout comme Mbemba et Amuri Mushaba.
viser le titre :
Restés longtemps sans sponsor, le team
Léopards a vu les choses évoluer avec les «L’objectif du pilote est non seulement de
entreprises qui ont accepté d’apposer leur terminer la compétition, mais surtout de
gagner»
RO
marque sur les voitures des Congolais.
Division I: la phase retour démarre le 5 décembre
L
a phase retour du 21e championnat
national de football de la RDC (Division
I) démarre le 5 décembre, d’après le
calendrier publié jeudi 26 novembre par la Ligue
nationale de football (Linafoot).
La ligue n’a programmé que cinq des neuf
journées cette phase retour pour la zone Ouest.
Le duel kinois DCMP- Vclub se jouera lors de la
4e journée le 20 décembre.
A la zone Centre- sud, seules les six premières
journées ont été programmées.
A la zone Est, une seule journée (la première)
est programmée normalement. Les autres journées ont de matches à reprogrammer.
La première journée se présente comme
suit:
A. Zone ouest :
• SC Rojolu- FC MK, le 5/12/2015
• As Vutuka- RCK, le 6/12/2015
• TC Elima- DCMP, le 8/12/2015
• Dragons/Bilima- Shark XI, le 9/12/2015
• Nord sport- Vclub, le 9/12/2015
11
NBA : pour célébrer Dikembe
Mutombo, Atlanta Hawks retire
le maillot du « Mont Congo »
N
ouvelle consécration pour Dikembe Mutombo.
Sept mois après avoir été élu au «Hall au fame», le
panthéon du basket américain, la légende congolaise vient de connaître une nouvelle heure de gloire. Le
maillot du célèbre retraité, le numéro 55, a été retiré pour
être brandi au plafond du stade de Atlanta Hawks.
« Je ne pensais pas que mon maillot pouvait un jour être
retiré », a déclaré Dikembe Mutombo à Associated Press
quelques instants après que son maillot ait été pendu au
plafond du stade, à la mi-temps de la rencontre entre les
Hawks et les Celtics de Boston. « Mon nom restera pour
toujours », a-t-il ensuite ajouté. Un hommage qui a visiblement porté chance à Atlanta Hawks, qui l’a emporté 121 à
97 contre les Boston Celtics.
Les meilleures actions du « Mont Congo »
Il faut dire que l’ancien joueur, né en RDC, est une véritable légende du basket. Celui que l’on surnomme « Mont
Congo » a participé à huit reprises au All Star Game et a été
élu meilleur défenseur par quatre fois. Pendant sa longue
carrière en NBA, il aura marqué 11 729 points, capté 12
359 rebonds et réussi 3 289 contres.
Entrée au panthéon du basket
S’il a officié au sein de plusieurs clubs, entres autres
Houston et Denver, c’est surtout au sein des Atlanta Hawks
qu’il a brillé. Une longue carrière de 18 ans, qui lui a valu
d’entrer au panthéon du basket américain, le « Hall of fame
», en avril dernier.
Dikembe Mutombo avait pris sa retraite en 2009, après
une blessure au genou. Depuis, le Congolais, qui aura
bientôt 50 ans, œuvre à travers sa fondation pour améliorer
le quotidien des personnes hospitalisées à Kinshasa.
Boendy BL
au mondial des clubs du 10 au 20 décembre au
Japon.
• Us Tshinkunku- CS Don Bosco
• As Bantou- FC Saint eloi Lupopo
• Groupe Bazano- Lubumbashi sport
• Océan Pacifique- Sanga Balende
C. Zone Est:
• Nkoyi Bilombe- OC Muungano, le 6/12/2015
• CS El Dorado- As Nika, le 6/12/2015
B. Zone centre- sud :
Tous les matches se joueront le 6 décembre, • Us Socozaki- CS Makiso, le 13/12/2015
excepté celui de New Soger-TP Mazembe repro- • AC Capaco- As Dauphin noir, le 13/12/2015
grammé à cause de la participation des Corbeaux
RO
La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015
387
12 La République
POINT CHAUD
Convocation d’un dialogue national
Joseph Kabila, pour la formule
des « grands électeurs »
T
out le monde l’attendait depuis
peu. Dans son allocution radiotélévisée prononcée samedi soir,
le président Joseph Kabila a annoncé la
convocation d’un dialogue national pour
donner une chance au processus électoral. Un dialogue qui portera entre autres
sur le calendrier électoral, le financement
et la sécurisation du scrutin. Ces assises
devront permettre d’aplanir les divergences profondes qui, selon le chef de l’Etat,
apparaissent chaque jour qui passe sur
l’édifice national.
Il s’agit des questions politiques diverses parmi lesquelles le dernier découpage territorial et le ficher électoral.
Le président de la République a insisté
sur l’organisation des élections avec des
moyens peu couteux, évoquant également la démocratie de développement. Cependant, ni la date, ni le format du dialogue n’ont été précisés
par le président dans son adresse à la nation.
Outre la mise en place d’un comité préparatoire pour s’occuper de toutes les questions techniques liées à l’organisation de ce dialogue, Joseph
Kabila a annoncé, sans autre détail, des mesures de grâce présidentielle
en vue de pacifier les esprits.
En cas de difficulté, ce dialogue pourra bénéficier d’une co-facilitation internationale. La nation tout entière est invitée à accompagner le
dialogue par des conseils et des prières. Et à ceux qui « hésitent encore de
répondre à l’appel pathétique » du peuple, le président Kabila a demandé
de rejoindre les rangs.
« C’est à travers un consensus responsable que nous pouvons donner
une chance à la relance de notre processus électoral » afin de garantir «
la stabilité et la paix » pendant et après les élections, a-t-il dit.
Abordant la question du financement du processus électoral, il a estimé
que « la capacité actuelle de mobilisation des recettes ne permettent pas »
l’organisation du scrutin telle que prévue dans le budget de la commission
électorale.
« Ne peut-on pas engager dès à présent une réflexion sur un système
électoral avec des modalités de votes peu coûteuses comme c’est le cas
dans d’autres pays », s’est il interrogé. Ici, le chef de l’Etat aurait fait allu-
sion à la formule de « grands électeurs »
rejetée en bloc par l’Opposition.
Cette allocution n’a pas laissé
de marbre l’opposition politique.
La majeure partie des composantes de
ce bloc politique refuse ce dialogue, y
voyant une manœuvre du président de
la République pour contourner l’interdiction constitutionnelle de se représenter
en 2016 qui le concerne, et demande la
publication d’un calendrier électoral fixant
la date de la prochaine présidentielle. «
Joseph Kabila est dans une autre logique
que celle du respect de la Constitution,
nous ne lui permettrons pas de modifier
la loi fondamentale pour se maintenir au
pouvoir », a déclaré à l’AFP Eve Bazaiba,
secrétaire général du MLC de Jean-Pierre
Bemba. « Dans le cas contraire, ajoute-t-elle, le peuple va user de l’article
64 de la Constitution » qui dispose que « tout Congolais a le devoir de
faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par
la force ou qui l’exerce en violation des dispositions » de la Constitution. Il
sied de noter ici que vendredi dernier, les évêques catholiques ont appelé
le peuple à la « vigilance », en invoquant également cette disposition de
la loi. L’UDPS, quant à elle, a annoncé être prête à y participer à condition
que le dialogue ait lieu « sous l’égide de la communauté internationale ».
Le chef de l’Etat a annoncé qu’il pourrait y avoir une aide internationale
pour « offrir ses bons offices en cas de difficultés majeures ».
On se le rappelle. A la mi-novembre, Joseph Kabila a fait part de sa
volonté d’organiser un « dialogue national » en vue d’« élections apaisées
». Il souhaitait rassembler le plus largement possible autour d’une table
consacrée à l’organisation et au financement des élections à venir. Depuis
septembre, l’incertitude règne sur la tenue de ce scrutin après l’invalidation du calendrier électoral par la Cour constitutionnelle. Le pays traverse
une crise politique profonde depuis les élections de 2011. Les partis de
l’opposition radicale, dont l’Unc de Vital Kamerhe et le Mlc de Jean-Pierre
Bemba, ainsi que le G7 qui ont claqué la porte de la majorité, comptent
aller dans la rue, à l’effet de contrer ce dialogue qu’ils taxent d’inopportun.
A considérer la température du moment, tout pourrait sauter comme un
bouchon de bouteille de champagne fortement secouée. Boendy BL
Goma
D
Lucha n’entend pas baisser la garde…la police, non plus !
ouze jeunes membres du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) ont été interpellés samedi 28 novembre matin
par la police à Goma (Nord-Kivu), au cours d’une manifestation
pacifique organisée par la Lucha pour rendre «hommage aux Congolais
qui continuent de mourir dans le territoire de Beni.» Les membres de
ce mouvement disent ne pas comprendre comment l’insécurité perdure
dans la région, alors que les opérations militaires y sont menées depuis
longtemps.
Selon Luc Nkulula, membre du mouvement Lucha, une séance de prière
a été organisée en plein air au niveau du quartier Majengo et la population du coin est venue y assister. C’est alors que la police est intervenue
pour disperser les manifestants. «Nous étions là en toute non-violence en
train de pleurer d’ailleurs nos sœurs, nos frères, nos cousins qui sont en
train d’être tués à Beni. Alors, la police est venue (…) Elle a commencé
à jeter des gaz lacrymogènes et à tirer à balles réelles», a témoigné Luc
Nkulula.
Pourtant, des sources proches de la mairie de Goma ont confirmé que
Lucha avait reçu l’autorisation de la mairie pour cette manifestation. On ne
le dira jamais assez, le retour de la paix réelle dans cette partie du pays
est assujetti à la fin des manœuvres de certaines puissances rangées
derrière le complot d’arracher aux autochtones leurs terres traditionnelles
au profit de peuples en pleine transplantation.
LR (avec RO)
Aube sur le lac Kivu, les premiers rayons de soleil caressent la
ville de Bukavu. (Sud-Kivu). Photo MONUSCO/Abel Kavanagh
La phrase du jour
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