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Quotidien d’information générale - Série III n° 849 Prix : 2000 Fc Directeur de Publication : Jacques Famba Tél. 0899311288 - 0998190510 Courriel : [email protected], www.nyota.net Récépissé n◦MIN/CM/LMO/053/2015 Convocation d’un dialogue national J. Kabila, pour la formule des « grands électeurs » (P. 12) PROVINCES Des allégations qui inquiètent Des rebelles burundais en possession de cartes d’électeurs congolaises ϐlambant neuves ( P. 2 Chronique Cessons de blablater ! F inalement, le chef de l’Etat, à travers son message à la nation, samedi dernier, a convoqué le dialogue national afin de vider toutes les questions qui bloquent le processus électoral depuis un paquet de temps. Joseph Kabila aura, comme tant d’autres acteurs politiques, compris que dans tous les conflits entre les hommes, le dialogue demeure la manifestation de l’intelligence et de l’esprit supérieur. Ici considérer le dialogue dans son sens définitionnel : une discussion qui vise à trouver un accord. En effet, nul n’est besoin de démontrer que la RD Congo est à la dérive, que les (Texte en page 3) Matata Ponyo fait Docteur Honoris Causa de l’UPC (P. 8) Loi financière 2016 améliorée au Sénat (P. 5) La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015 Division I Lupopo et Mazembe se neutralisent (P. 11) 2 La République ACTUALITE Repères Des allégations qui inquiètent Jeudi 26 novembre a Kinshasa Des rebelles burundais en possession de cartes L’UDPS a rendu hommage à ses militants, victimes de la d’électeurs congolaises flambant neuves S elon des sources concordantes, des hommes armés parlant kirundi, la langue du Burundi, se sont infiltrés aux environs de la ville d’Uvira dans la province du SudKivu. L’un des éléments inquiétants, précisent plusieurs sources à RFI, c’est que ces hommes disaient avoir été formés militairement au Rwanda voisin et étaient en possession de cartes d’électeurs congolaises flambant neuves. Et parmi les pistes de l’enquête, la rébellion du M23 qui avait volé des kits électoraux dans le Rutshuru et le Masisi. Des kits avec des stocks de milliers de cartes vierges. Du côté des forces de sécurité, on parle de dizaines d’arrestations ces derniers mois. La Monusco, elle, dit avoir reçu des allégations de ce type, mais n’est aujourd’hui pas capable de les confirmer ou de les infirmer. « On a trop souffert de ça », explique un officiel congolais sur RFI. « On ne va pas Lisez Li sez et faites lire La République jnga 0900440446 Coordonnateur de la Rédaction Boendy Bo Lokanga +243999199410 Boendy BL Remy RemyBuanga Buanga LP Eyenga Alexis E. PAO Charly BANZUZI +243897230562 Jean Senga Sengavictor Jean-Victor laisser une rébellion s’installer sur notre territoire ». De hauts responsables congolais et burundais auraient multiplié les rencontres bilatérales ces dernières semaines à Bujumbura ou au Sud-Kivu pour établir des stratégies communes. Dans l’un des bureaux des services de renseignement militaire du territoire d’Uvira, ils étaient 24 présumés infiltrés burundais détenus début novembre, dont six mineurs. Certains avaient été arrêtés dans le centre d’Uvira, d’autres au poste frontière de Kavimvira. Il y a également des allégations de transferts de plusieurs réfugiés burundais soupçonnés d’être en lien avec l’opposition burundais, transférés par les forces de sécurité congolaises à leurs homologues burundais. Au HCR, on dit passer en revue les informations en relation avec des rumeurs perturbantes qui « ne sont pour le moment que des rumeurs ». La Monusco, de son côté, confirme avoir eu vent d’allégations de ce type, mais n’est aujourd’hui pas capable de dire si elles sont fondées ou non. « En attendant que des enquêtes beaucoup plus approfondies soient menées, nous ne pouvons ni confirmer ni infirmer, affirme le porte-parole de la Mission des Nations unies en RDC, Prosper-Felix Basse. Mais nous restons toujours vigilants avec les forces de défense et de sécurité pour prendre en compte cette éventuelle menace d’infiltration d’hommes armés en République démocratique du Congo. » Il évoque notamment le cas du camp de réfugiés de Lusenda, où « les autorités congolaises ont pris toutes les dispositions », estime-t-il, en y plaçant une unité de police « chargée de faire régner l’ordre mais aussi de déceler tous ces infiltrés ». Boendy BL Processus électoral Charles Mwando Nsimba: « Que la communauté internationale joue franc-jeu » L ’Union nationale des démocrates fédéralistes (Unadef) appelle la communauté internationale à «jouer franc jeu» au cours du processus électoral congolais. Le président de ce parti de l’opposition, membre du G7, a lancé cet appel à l’ouverture de son congrès, samedi 28 novembre, à Kinshasa. Charles Mwando Nsimba dit ne pas comprendre que la communauté internationale qui exige la publication d’un calendrier réaliste et respectant les délais constitutionnels, appuie également la tenue du dialogue. Cette position jugée ambigüe de la communauté internationale risque, selon lui, de favoriser le glissement du mandat présidentiel au-delà de 2016. «La communauté internationale a des jeux flous. Le fait d’adhérer par, peut-être humour, d’adhérer par l’ouïe aussi, c’est jouer le jeu du glissement. C’est un danger. Là, je voudrais que la communauté internationale joue franc jeu», a dénoncé Charles Mwando. Il a estimé que l’évaluation des mécanismes d’Addis-Abeba peut se faire parallèlement à l’application des dispositions constitutionnelles, c’est-à-dire calendrier, programmation des élections. «Nous avons mission de lutter, nous avons mission d’empêcher la résurgence de la dictature » a poursuivi le président de l’Unadef. Comme les autres ténors de G7, Charles Mwando a jugé inopportun le dialogue politique, annoncé par le chef de l’Etat. Le G7 regroupe les sept partis politiques exclus de la Majorité présidentielle, après avoir interpellé à travers une lettre ouverte en septembre dernier, le président Joseph Kabila, sur la nécessité d’organiser des élections dans le délai constitutionnel pour une alternance politique en RDC. BBL/RO répression du 26 novembre 2011 L e jeudi 27 novembre dernier à Kinshasa, l’Udps a marché. Le parti d’Etienne Tshisekedi a voulu rendre hommage à ses militants, victimes de la répression du 26 novembre 2011. A l’époque, la campagne pour l’élection présidentielle était sur le point de se terminer pour un scrutin qu’aujourd’hui Etienne Tshisekedi estime toujours avoir gagné. Et pour la première fois depuis cette date, les partisans de l’UDPS ont pu occuper les rues sans en être empêchés par la police. Une marche silencieuse, une banderole de l’UDPS pour seule explication, ce sont quelque 200 militants qui ont ainsi défilé : « Cela nous fait très mal, nous regrettons nos compatriotes qui ont trouvé la mort, donc c’est un jour que nous n’oublierons jamais dans notre vie. Kabila doit partir », témoigne un homme. A ses côtés, un autre militant est d’accord : « Les Congolais doivent aller au dialogue. S’il n’y a pas de dialogue, Kabila doit partir ». Aucune présence policière à signaler, même lorsque les militants de l’UDPS bloquent la circulation sur le principal boulevard qui amène à Limété. Les automobilistes se sont énervés, mais les agents de la circulation n’ont pas bougé, comme le souligne un manifestant : « Ils savent que les choses vont changer. Aujourd’hui, ils sont dans une position de faiblesse ». Une fois rentré au siège de l’UDPS, c’est son secrétaire général, Bruno Mavungu qui plaide pour la réconciliation auprès de ses militants : « Nous espérons aller aux prochaines élections non plus comme des ennemis prêts à se tuer, mais plutôt comme des adversaires politiques et mieux encore comme des frères et sœurs réconciliés ». Les militants de l’UDPS plaident pour la libération de ce qu’ils qualifient de prisonniers politiques. « Ce sont des Congolais, ils doivent participer au dialogue », répètent-ils tout au long de l’après-midi. BBL Dans le cadre du processus de décentralisation Lubumbashi va abriter le forum de paix et de fraternité en décembre L e cadre de concertation de la société civile du Katanga, la fondation Katangaise et les confessions religieuses ont annoncé lundi 23 novembre leur intention d’organiser un forum de paix et de fraternité du 10 au 12 décembre à Lubumbashi. Ce forum va exposer les initiatives des fils et filles du grand Katanga à la réconciliation et à la volonté de vivre ensemble. L’objectif de ce rassemblement est d’harmoniser les vues pour une meilleure appropriation du processus de décentralisation et la mise en place des stratégies susceptibles d’améliorer le développement des quatre provinces issues du démembrement de la province du Katanga. Paix et cohésion, paix et développement, pardon mutuel et réconciliation, développement et stabilité sociale sont les principaux thèmes qui seront exploités, ont précisé les organisateurs. RO Lisez Li sez et faites lire La République La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015 La République LES POINTS Billet Le poids des mots A un quart de siècle d’écart, deux discours ont marqué la vie politique africaine, en exprimant des signes forts d’une rupture avec le passé et perspective de nouvelles orientations politique. Un an après la chute du Mur de Berlin, dès juin 1990, lors du sommet France-Afrique de La Baule, François Mitterrand prenait la mesure des bouleversements politiques dans lesquels l’Afrique allait s’engager. Le discours qu’il a prononcé a l’ouverture du sommet devant les mines assombries et crispées de plusieurs dirigeants africains reste toujours d’actualité. « Il nous faut parler de démocratie, disait-il, c’est un principe universel qui vient d’apparaitre aux peuples d’Europe centrale comme une évidence absolue. Il faut bien se dire que ce souffle fera le tour de la planète ; enfin on respire, enfin on espère parce que la démocratie est un principe universel. Ce plus de liberté, ce ne sont pas seulement les Etats qui peuvent le faire, ce sont les citoyens, il faut donc prendre leur avis. Et ce ne sont pas simplement les puissances publiques qui peuvent agir, ce sont aussi les organisations non gouvernementales qui connaissent mieux le terrain… J’ai naturellement un schéma tout prêt : système représentatif, élections libres, multipartisme, liberté de la presse, indépendance de la magistrature, refus de la censure… » Au Ghana, le 11 juillet 2009, Barack Obama a su trouver les mots de circonstance : « Personne ne veut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à la loi du plus fort et a la corruption. Ce n’est pas de la démocratie, c’est de la tyrannie, même si de temps en temps on y sème une élection ça et là, et il est temps que ce style de gouvernement disparaisse. Dans toute l’Afrique, nous avons vu de multiples exemples de gens qui prennent leur destinée en main et qui opèrent des changements à partir de la base. L’histoire est du côté de ces courageux Africains et non dans le camp de ceux qui se servent de coups d’Etat ou qui modifient les constitutions pour rester au pouvoir. L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais de fortes institutions » Boendy BL Chronique F Cessons de blablater ! inalement, le chef de l’Etat, à travers son message à la nation, samedi dernier, a convoqué le dialogue national afin de vider toutes les questions qui bloquent le processus électoral depuis un paquet de temps. Joseph Kabila aura, comme tant d’autres acteurs politiques, compris que dans tous les conflits entre les hommes, le dialogue demeure la manifestation de l’intelligence et de l’esprit supérieur. Ici considérer le dialogue dans son sens définitionnel : une discussion qui vise à trouver un accord. En effet, nul n’est besoin de démontrer que la RD Congo est à la dérive, que les Congolais ont le moral presqu’à zéro, déçus par les comportements des politiques dont la délinquance inquiète. Le témoignage au scalpel de la vie quotidienne porte à relever que la classe politique patauge encore dans la division, la haine, le vagabondage, etc., qui auront terni rigoureusement l’ensemble de la société politique congolaise. Les argumentaires avancés par le Chef de l’Etat indiquent bien qu’il faut se mettre autour d’une table pour cogiter sur les enjeux de l’heure qui méritent d’être solutionnés ensemble. Cette rencontre doit faire partie des leçons politiques que les Congolais souhaitent pour la classe politique. Les vertus du dialogue sont nombreuses. D’abord, il facilite la recherche de la stabilité politique, ingrédient fondamental pour tout développement. En choisissant de prendre langue avec tout le monde, y compris ses adversaires, le président de la République ne manifeste pas un signe de faiblesse, au contraire, il fait preuve de grandeur d’âme : il pense d’abord à l’image qu’il veut donner de son pays. Autre avantage du dialogue est que la paix sociale, qu’est également une condition essentielle au succès politicosocio-économique, car la stabilité politique sans la paix sociale n’est qu’un ingrédient artificiel. Par ailleurs, le dialogue limite les risques de dérapages dans la gestion de la chose publique. Pour un pays comme la RD Congo infectée par des conflits politico-armés, le dialogue devrait être institutionnalisé. Normal : les acteurs politiques et la société civile doivent être en contact permanant et doivent régulièrement échanger sur les visions de la nation. Il est ici question de se passer des divergences inutiles, de s’entretenir franchement, de tisser et de sauvegarder l’unité nationale, de réunir les efforts, etc., afin que le pays retrouve le chemin de la paix. Et ce, par un dialogue permanant, vrai et sincère. Ce dialogue national convoqué par Joseph Kabila ne doit pas se transformer en une messe politicienne où les politiquement ripoux tiennent au partage du pouvoir et à une période transitoire, après avoir blablaté sur leurs propres intérêts. Il est évident que la société politique congolaise connait un moment de flottement. Comme sous d’autres cieux, il y a des bons dans les pires d’entre nos politiciens, et tant de mauvais dans les meilleurs d’entre eux. Et les Congolais auront noté que tous n’ont pas un bloc de granit à la place du cœur. La situation qui prévaut depuis un bon temps au sein de la société politique demande réflexion. Il faut aller au dialogue, mais pas comme des moutons à l’abattoir. Il faut y aller avec tout le sérieux qu’il faut. Car il s’agit de toute une nation qu’il faut tirer de la falaise. Bien sûr, il y aura ceux qui joueront du Mozart et ceux qui joueront du Beethoven. Le problème c’est de s’employer à ce que les violons s’accordent. Les Congolais qui assistent aux différents « théâtres politiques », se vaccinent contre les microbes politiciens et attendent de voter contre ceux qui incarnent le mal congolais. A bon entendeur… BBL Thermoϐlash 3 Boîte à clichés Aux racines du mal P our progresser sur le chemin de la démocratie, les pays africains doivent se débarrasser des pratiques qui l’entravent. En effet, la velléité de modification de la constitution, à seule fin de prendre souche au pouvoir se généralisent en Afrique. En mise en bouche, on parle de concertation et de dialogue sans feuille de route précise. Une peur diffuse, irrationnelle, sans fondement bien qu’explicite, envahit les esprits, à mesure que l’on s’approche des échéances électorales. Instruits par l’histoire, les Africains savent que la mécanique implacable qui conduit aux confrontations ethniques armées commence toujours par des concertations, des dialogues et autres conférences nationales. A tous égards, il est aujourd’hui nécessaire de revisiter le rapport du président de la République à la constitution. Mais pourquoi chercher à s’accrocher au pouvoir ? C’est la question que d’aucuns se posent quand on apprend des opposants que le pouvoir en place voudrait à tout prix rester aux commandes de la machine politique du pays. Ici il importe d’interroger l’ADN des démocraties africaines. Nombre de présidents, s’accrochant au pouvoir, négociant sans vergogne un énième mandat, sont arrivés au pouvoir par des armes. Les élections post-conflit, ouvertement frauduleuses, n’ont fait que légaliser des pouvoirs génétiquement non démocratiques. La communauté internationale, qui valide ce type d’élections, est mal venue de s’émouvoir 10 à 30 ans plus tard, des tentatives de pérennisation de tels pouvoirs. Blaise Compaoré ne devait rien aux urnes. Il devait tout aux armes. Il ne pouvait donc partir du pouvoir que par les armes. Dans une sorte de parallélisme des formes ; comme diraient les juristes. Dans ce type de « démocraties guerrières », faire tirer sur le peuple à balles réelles est dans l’ordre normal des choses. Certes, les circonstances peuvent imposer de recourir aux armes pour mettre fin aux exactions d’un potentat quelconque. Celui qui a gardé, qui a gagné la guerre ne peut cependant organiser des élections auxquelles il serait lui-même candidat. Des démocraties construites sans aucun principe préservant le bien commun, les intérêts à long terme de la nation, ne sont rien d’autres que des « démocratures », pour reprendre le terme in venté par l’intellectuelle congolaise Martine Gally. Une hypothèse que l’on pourrait explorer pour expliquer la volonté des présidents africains de s’enraciner au pouvoir est le poids des traditions. Mobutu disait : « Nul n’a jamais observé, en Afrique, la case du chef au centre du village, et la case du chef de l’opposition à la sortie dudit village. » Ce propos, dont on peut se gausser, exprime une réalité indiscutable. Dans les sociétés régies par la tradition, où la norme était de régir le vivre-ensemble (conflits, mariages, successions, funérailles…) exactement comme les faisaient les ancêtres, il n’y a jamais eu place pour le débat contradictoire. Quand un sujet ne s’accommodait pas des normes héritées du passé, des us et coutumes de sa communauté, il était prié de prendre et d’aller construire son village ailleurs. Par définition, la coutume est conservatrice. Il est indéniable que la chefferie n’a jamais été élective en Afrique. Elle se transmet de père en fils. L’alternance au pouvoir n’est apparue qu’avec la colonisation. Le pouvoir dans toutes ses dimensions entre les mains d’une seule personne est le substrat culture dans lequel baignent les Africains. Après les indépendances, les présidents, gardiens des intérêts de la métropole concentrent entre leurs mains l’intégralité du pouvoir. Rien n’échappe à leur toute-puissance : les médias, la loi, la cours constitutionnelle, la commission nationale électorale… Que cela plaise ou non aux oppositions africaines, l’on peut affirmer que le substrat culturel africain est autocratique. Refuser ce constat de départ constitue une faute d’analyse. Faute susceptible de transformer les opposants d’aujourd’hui en dictateurs de demain. Quoiqu’honnêtement élus, les nouveaux arrivants au pouvoir se comporteraient en dictateurs à toutes les strates du pouvoir. La phrase en vogue était alors « C’est notre tour ». Manière polie de dire au reste de la société ; aux autres tribus « à nous enfin l’enrichissement sans cause, à nous de faire la loi… » Très vite, l’alternance démocratique débouche sur des meurtrières guerres civiles. (Suite à la page 6) La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015 4 La République ACTU-PLUS La désignation des commissaires spéciaux L’Asadho sensibilise les députés sur l’abolition de examinée à l’Assemblée nationale A u cours de la plénière tenue jeudi dernier à l’Assemblée nationale, les députés avaient convié quatre ministres dont le Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, M. Evariste Boshab afin qu’ils puissent répondre aux questions orales des députés. Ce dernier devrait apporter des précisions et éclairer la lanterne des députés sur la désignation des commissaires spéciaux. A ce propos, il a déclaré à l’Assemblée nationale que la désignation des commissaires spéciaux à la tête de nouvelles provinces ne viole pas l’article 198 de la Constitution sur les élections des gouverneurs. Répondant à une question orale au sujet de la désignation de ces commissaires spéciaux, il a expliqué que ces commissaires spéciaux rendront compte de leur gestion devant les assemblées provinciales mais ne pourront pas être visés par des motions de censures. Evariste Boshab a fait savoir que leur désignation est conforme à l’article 168 de la constitution congolaise qui stipule que les arrêts de la Cour constitutionnelle sont immédiatement exécutoires. La désignation des commissaires spéciaux est intervenue à la suite d’un arrêt de la Cour constitutionnelle ordonnant le gouvernement de prendre « sans tarder les dispositions transitoires exceptionnelles pour faire régner l’ordre public, la sécurité et assurer la régularité ainsi que la continuité des services publics dans les provinces nouvellement créées». Faute d’argent, l’élection des gouverneurs de ces nouvelles provinces n’a pas été organisée. « Les commissaires spéciaux rendront compte de leur gestion devant les assemblées provinciales à la seule différence qu’ils ne peuvent pas faire l’objet d’une motion de censure. Ceci ne signifie pas que blanc-seing serait donné, ouvrant ainsi la voie à l’impunité. Lorsqu’une assemblée provinciale constate la mégestion, il lui est loisible de s’adresser à l’autorité qui a nommé le commissaire spécial pour lui demander de le retirer », a déclaré le Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab. Certains députés ont contesté les arguments du Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab. Le député de l’opposition Delly Sesanga a estimé que la nomination des commissaires spéciaux réduisait les provinces au statut de district. « Nul n’est dupe. Rien dans la loi, rien dans la constitution ne donne le pouvoir de neutraliser les provinces ; nous pensons que nous étions dans la révolution de la modernité mais nous sommes dans le reculons de la modernité parce que vous nous avez ramené 50 ans en arrière dans notre histoire », a-t-il déclaré. Pour lui, le Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur a voulu « soustraire l’administration des provinces au règne de la loi, aux règles de l’Etat de droit, à l’expression du suffrage universel ». LPE/RO Les Etats-Unis et l’Afrique du Sud encouragent l’accélération des préparatifs du processus électoral L es ambassadeurs des Etats-Unis et de l’Afrique du Sud ont été reçus à la CENI par le président de cette institution électorale Corneille Nangaa. En l’occasion, l’ambassadeur des EtatsUnis en RDC, M Swan a encouragé la nouvelle équipe dirigeante de la CENI à se mettre rapidement au travail pour accélérer les préparatifs des prochaines élections. Pour le diplomate américain, la CENI devrait proposer des orientations techniques afin de permettre à ces préparatifs d’avancer rapidement, car M. Corneille Nangaa a une responsabilité primordiale pour l’avenir de la RDC. Un jour plus tôt, le président de la CENI, M. Corneille Nangaa avait reçu l’ambassadeur de la République Sud-Africaine en RDC, M. Mashimbye Ntshikwane, qui a réaffirmé son soutien à la CENI et au processus électoral en RDC. A cette occasion, Mashimbye Ntshikwane a félicité la nouvelle équipe renouvelée de la CENI en soutenant que son pays, l’Afrique du Sud, s’engageait dans une perspective d’accompagnement réaliste du processus électoral et du processus démocratique en RDC. En effet, dans le souci de bien mesurer l’état actuel du processus électoral en RDC, la rencontre entre les deux personnalités avait comme objectif d’échanger précisément sur le niveau d’avancement du processus électoral, les perspectives d’un calendrier électoral, la situation budgétaire des élections congolaise et s’enquérir de la santé globale du processus électoral au regard des opinions au sein de l’environnement électoral congolais après la prise de fonctions de trois nouveaux membres du Bureau de la CENI. C’est dans ce sens que le gouvernement de l’Afrique du Sud qui est conscient de tous les défis auxquels la RDC fait face, entend soutenir les autorités congolaises afin de travailler pour des élections libres, transparentes et inclusives. Enfin, l’Afrique du Sud croit que toutes ces questions peuvent être résolues autour d’un cadre de concertation. Et nous sommes là pour vous soutenir ! Louis-Paul Eyenga la peine de mort en RDC A vec l’appui de l’ambassade du Royaume des PaysBas en RDC, l’Asadho, une ONG de défense des droits de l’homme a réuni du 26 au 27 novembre à l’Hôtel Sultani plusieurs députés, les magistrats, quelques officiers de la Police nationale congolaise ainsi que ceux des FARDC et les journalistes dans un atelier sur l’appropriation de la campagne pour l’abolition de la peine de mort en RDC. Pendant deux jours, ils ont planché sur le plaidoyer lié à la campagne de sensibilisation liée à ce thème après avoir procédé à l’analyse du premier atelier sur le même sujet qui s’était tenu à Kinshasa au début du mois de novembre. A cette occasion, Mme Pétronelle Van De Walle, deuxième secrétaire d’ambassade chargée des Affaires politiques et Droits humains a déclaré que ce thème, aussi délicat que controversé du fait qu’il déchaîne des passions à travers le monde, fait débat dans son pays et que nombreux sont des Congolais qui connaissent déjà la position de son pays depuis l’ouverture du premier atelier de l’Asadho tenue le 3 novembre dernier. Elle a précisé que l’ambassade des Pays-Bas a été déjà édifiée par le dernier rapport d’enquête du mois d’octobre 2015, sur l’opinion des Congolais concernant la peine de mort. Mme Pétronelle Van De Walle a souhaité que l’atelier qui s’est clôturé le 27 novembre dernier puisse aboutir à des résolutions qui pourraient faire qu’un jour la RDC abolisse définitivement cette peine de son arsenal juridique. Elle a lancé un appel aux autorités congolaises, à formaliser la prison à perpétuité en remplacement de la peine de mort comme le fait l’Asadho dans son plaidoyer qui entend maintenir le débat concernant la peine de mort sur la place publique. Au cours de cette rencontre, Mme Léonie Kandolo, avait présenté le rapport sur l’enquête relative à la perception de la peine de mort à Kinshasa qui a relevé que sur 589 personnes interrogées, 51,6 % de l’échantillon interrogé est contre la peine de mort. Il s’agit notamment des parlementaires, magistrats, avocats, membres de l’armée et de la police, sans oublier les simples citoyens. Pour l’Asadho, comme l’avait souligné son président Jean-Claude Katende lors des débats de cet atelier, la RDC doit abolir définitivement cette peine de son arsenal juridique d’autant qu’une peine de prison de longue durée constitue une alternative valable pour rééduquer non seulement les personnes condamnées, mais cela pourrait aussi servir de pédagogie pour toute la société ! Cela était l’une des résolutions prises par les participants à cet atelier. C’était au cours de cet atelier que le président de l’Asadho, Me Jean-Claude Katende, avait également présenté le rapport de l’atelier des experts sur l’abolition de la peine de mort. Il a insisté sur le combat des acquis que mène l’Asadho pour réclamer l’abolition de la peine de mort en RDC d’autant que notre pays à signé ses engagements nationaux et internationaux ; notamment le protocole relatif au statut de Rome sur les droits universels de l’homme. Il a rappelé que la constitution de la RDC, notamment dans ses articles 16, 61, 215 et 221 interpelle le gouvernement à ce sujet. Il invite la Commission nationale des Droits de l’homme récemment mise en place à conseiller le gouvernement pour plancher sur cette question. Un débat public et un plaidoyer doivent être menés à propos de l’abolition de la peine de mort face à plusieurs défis qui se présentent ; une proposition de loi initiée par les députés et professeur Nyabirungu existerait. A signaler que le professeur Mbata avait évoqué devant les participants les engagements nationaux et internationaux de la RDC face à la peine de mort et a parlé aussi du combat pour l’abolition de la peine de mort au sein du Parlement congolais : défis et perspectives. L.P. Eyenga La République, une somme d’infos brutes et améliorées pour le meilleur de tous et contre le pire de personne. La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015 La République 5 ECONOMIE Loi financière 2016 améliorée au Sénat S elon la loi financière 2016 améliorée au Sénat, les dépenses projetées pour l’exercice budgétaire 2016 accusent une régression de 0,2 % par rapport à l’exercice 2015, soit 8.437,4 milliards des Francs congolais contre 8.476,4 milliards des Francs congolais l’année précédente. L’analyse de cette loi montre que ces dépenses sont reparties en budget général, en budgets annexes et en comptes spéciaux en équilibre avec les recettes correspondantes. Quant aux dépenses du budget général, elles sont ventilée par nature économique, en dette publique en capital (197,1 milliards CDF), représentant 2,7% des dépenses du budget général et le taux de régression de 16,8% par rapport à son niveau de 2015 situé à 236,8 milliards CDF. Selon cette loi, ce montant est destiné au remboursement de la dette extérieure et d’une fraction de la dette intérieure. Ces dépenses incluent également les frais financiers chiffrés à 104,5 milliards CDF comme en 2015, soit 1,4 % des dépenses du budget général destinées au paiement des intérêts sur la dette extérieure, des commissions bancaires et de la créance titrée de la Banque centrale du Congo. Pour ce qui est des dépenses de personnel, elles sont estimées à 2.170,3 milliards de FC, soit 29,8 % des dépenses du budget général et un taux d’accroissement de 10,7% par rapport à leur niveau de l’exercice 2015 situé à 1.960,7 milliards de FC. En sus de l’impact de la poursuite de la rationalisation des rémunérations, ce montant couvrira la mécanisation des non payés dans les secteurs prioritaires ainsi que les nouvelles actions salariales liées à la mise en œuvre des lois de programmation de la Police et des Forces armées de la République démocratique du Congo(FARDC). R.B. Kongo-central La sucrière de KwiluNgongo moins performante A près sept mois d’activités de coupe des cannes à sucre, la compagnie sucrière, une société anonyme opérant dans la province du Kongo-central a terminé dernièrement sa campagne sucrière sans résultat escompté. Selon une source proche de la représentation de cette société à Kinshasa qui a donné cette information, la société n’a pas atteint la production escomptée attendue lors du lancement de la campagne. Cette campagne, selon lui a été confrontée à une période de turbulence due à l’intensité des pluies sur les sites d’exploitation du sucre. Cependant, aucune statistique de production n’a été livrée par la source qui précise qu’ au départ, la sucrière avait estimé produire près de 80.000 tonnes contre 83.000 tonnes produites en 2014 pour un total de 19 plantations étendues sur une superficie de plus de 10.000 ha de cannes à sucre. La compagnie sucrière emploie actuellement plus de cinq mille travailleurs dont une centaine des cadres nationaux. R.B. Près de 45 millions USD pour la réhabilitation d’Inga1 L a réhabilitation d’Inga 1 va nécessiter près de 45 millions de dollars américains et 55 millions autres pour Inga 2. Cette révélation est de M. José Pérès, délégué de la Banque Mondiale (BM) lors de son intervention dernièrement devant les acteurs de la société civile, réunis en atelier sur la problématique de l’énergie en République démocratique du Congo. Selon lui, son institution appuie le gouvernement congolais financièrement et techniquement à travers des projets de développement, notamment celui du Grand Inga. Il a aussi salué, à cette occasion, la construction, en 2016, d’une deuxième ligne de transport de l’énergie électrique entre Inga et Kinshasa, précisant qu’une seule ligne reliait jusque-là le centre de production de l’électricité au centre de consommation. Il a fait savoir également que les appuis de la Banque Mondiale se concrétisent dans la production, le transport, la distribution de l’énergie électrique à travers le renforcement des réseaux de distribution à Kinshasa, la réhabilitation des sousstations et l’électrification de quelques quartiers de Kinshasa, notamment Malueka, Kimbanseke et Mpasa. Il a ajouté que la Banque mondiale appuie la Société nationale d’électricité (SNEL) en la gouvernance afin de la rendre compétitive sur le terrain face aux nouveaux concurrents tout en rappelant que la nouvelle loi apporte une ouverture dans le secteur de l’énergie. José Pérès a estimé que la SNEL doit d’abord améliorer son système de gestion dans le domaine commer- cial, des approvisionnements et de la transparence, avant d’étendre les actions de la Banque Mondiale dans la réforme du personnel de la SNEL et le suivi de l’exécution du projet Inga 3. En plus du financement du plan d’investissement de cette entreprise à court, moyen et long terme, la Banque mondiale finance également l’audit annuel du contrat de performance signé entre le gouvernement et la société nationale d’électricité. Plus de 36 millions USD de la BM pour la gestion des forêts en RDC La Banque mondiale a, par ailleurs initiée depuis avril dernier un projet de gestion améliorée des paysages forestier (PGAPF) en RDC, évalué à 36,6millions dollars américains destinés à améliorer le bien-être des communautés et la gestion des forêts. Selon une source proche de cette institution financière internationale, ce projet qui s’étale sur une période de six ans (2014-2020), consiste à réduire les émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts dans les zones sélectionnées, notamment dans le bassin d’approvisionnement de la ville de Kinshasa. Le PGAPF comprend trois composantes dont la première concerne le projet intégré de réduction d’émissions du district des plateaux, (dans l’ex-province du Bandundu). Elle vise l’appui des communautés à l’élaboration d’une vision de territoire et à l’exécution des plans d’investissement permettant de concilier leur développement local et la réduction de la déforestation avec une approche cohérente et coordonnée. La deuxième est liée à la facilitation des activités du secteur privé permettant de réduire les émissions liées au bois-énergie. Le PGAPF se rencontre sur toute la filière bois-énergie, de la production durable (plantation agro forestier) jusqu’à la consommation (foyer amélioré). La troisième est relative à la « Promotion des systèmes agro-forestier de petite échelle » permettant de réduire les émissions liées à l’utilisation des terres. Cette dernière appuie des organisations paysannes du Kongo central et de la ville de Kinshasa dans la diffusion de bonnes pratiques auprès des producteurs et soutient l’effort de recherche-développement pour améliorer les itinéraires de production en agro forestier. R.B. Les investisseurs espagnols Elaboration du programme prioritaire signalés au Nord Kivu pour la province du Sud-Kivu L es investisseurs espagnols séjournent actuellement au Nord Kivu pour exécuter bientôt des projets de transformation des produits agricoles, nommés projets agromakala au Nord-Kivu afin de diminuer la déforestation ainsi que l’émission du CO2». Ces projets censés être amorcé dans un très court terme, avant la fin de l’année en cours, vont également consister à la construction des agro villages où l’on aura accès aux assurances scolaires ainsi qu’aux emplois devant assurer à la jeunesse du NordKivu une croissance bornée vers le développement et non la guerre. Ces investisseurs ont des entretiens dernièrement avec le gouverneur du Nord Kivu, Julien Paluku. Ce dernier a salué les initiatives de ses hôtes. R.B. I l s’est tenu la semaine dernière dans la salle d’hôtel Beau lieu à Nguba dans la commune d’Ibanda au Sud Kivu, un atelier de revue du plan quinquennal de croissance et de l’emploi ainsi que du programme d’actions prioritaires 2011-2015 pour le gouvernement provincial du Sud-Kivu. Cet atelier de dix jours organisé par le ministère national du Plan, avait pour ob- jectif de rappeler le chemin envisagé pour la période 2011-2015, d’en mesurer les étapes déjà parcourues, de relever les performances et les insuffisances tout en proposant des projets d’actions prioritaires pour 2016. Ils connu la participation des ministères provinciaux, des services étatiques, des organisations non gouvernementales de développement et des partenaires techniques et financiers. Les travaux de l’atelier étaient animés par trois experts conduits par le directeur de la panification régionale au ministère national du plan, M. Pierrot Kasonga Mbelu. Les participants ont eu à élabore le rapport de performances de revues sectorielles, le rapport provincial de progrès pour la période 2011-2015 ainsi que le programme d’actions prioritaires 2011-2015 pour le Sud-Kivu. R.B. La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015 Lise 6 La République NATION RDC: Kinshasa demande des comptes aux agences de l’ONU D epuis environ 5 ans, les violons paraissent discordants entre le gouvernement congolais et la représentation onusienne en République démocratique du Congo. Nouvelle pomme de discorde, le souhait du gouvernement de plonger dans la gestion du personnel employé par les agences des Nations-Unies en RDC. Question pour le gouvernement de vérifier que les Nations unies les règles en la matière et n’abusent pas, partant, d’experts internationaux au détriment des compétences locales. Le ministère de la Coopération soupçonne un trop plein du personnel expatrié au détriment des cadres congolais, alors que les règles veulent que les Nations-Unies recourent à l’expertise internationale « uniquement au cas où il y a carence au niveau national et après plusieurs tentatives infructueuses d’appel d’offres ». Dans le document y relatif, le ministère de tutelle se veut concret, dégageant le conflit entre les coûts de fonctionnement, les salaires et le budget alloué aux activités de développement. Cet audit doit avoir lieu, clame le ministère de la Coopération qui n’agrée point le refus opposé par le coordonnateur résident des Nations unies. Peut-être qu’il ne s’agit pas d’un cinglant refus ; selon RFI « les termes de référence de la mission proposée par le gouvernement sont « incompatibles avec les dispositions et principes de cette convention », écrit le coordonnateur résident. Quinze jours plus tard, nouvelle réponse du ministère de la Coopération qui insiste : « Il ne s’agit pas de perquisitionner, réquisitionner ou d’exercer toute autre contrainte administrative », assure le ministre dans un courrier daté du 13 novembre. Il demande à ce qu’un rendez-vous soit pris dans les plus brefs délais pour voir comment mettre en œuvre cette mission d’audit ». Une « mission d’audit devait passer en revue les procédures de recrutement, les contrats, interroger les responsables des bureaux, des projets, répertorier tous les experts dans le pays. Après des courriers envoyés aux agences elles-mêmes, c’est le coordonnateur résident des Nations unies qui a répondu dans une note verbale datée du 23 octobre dernier, évoquant la Convention sur les privilèges et les immunités des Nations unies qui interdit notamment toute perquisition et réquisition de biens ou de documents ». LR Utilisation de l’expertise internationale Kinshasa demande des comptes aux agences onusiennes I l nous revient de plusieurs sources que le gouvernement souhaite réaliser un audit sur l’utilisation de l’expertise internationale au sein des agences de l’ONU. Motif invoqué : vérifier que les Nations unies n’abusent pas d’experts internationaux au détriment des compétences locales. Le coordonnateur résident des Nations unies a opposé une fin de non-recevoir, évoquant la Convention sur les privilèges et immunités des Nations unies, mais le ministère de la Coopération insiste : cet audit doit avoir lieu. Dans les termes de référence de cette mission d’audit, on rappelle que les agences onusiennes doivent avoir recours à l’expertise internationale « uniquement au cas où il y a une carence au niveau national et après plusieurs tentatives infructueuses d’appel d’offres ». Or, il y aurait « un déséquilibre manifeste » dans certains bureaux des agences onusiennes, c’est ce qu’estime le ministère de la Coopération. Il vise notamment un déséquilibre entre les coûts de fonctionnement, les salaires et le budget alloué aux activités de développement. Cette mission d’audit devait passer en revue les procédures de recrutement, les contrats, interroger les responsables des bureaux, des projets, répertorier tous les experts dans le pays. Après des courriers envoyés aux agences elles-mêmes, c’est le coordonnateur résident des Nations unies qui a répondu dans une note verbale datée du 23 octobre dernier, évoquant la Convention sur les privi- lèges et les immunités des Nations unies qui interdit notamment toute perquisition et réquisition de biens ou de documents. Les termes de référence de la mission proposée par le gouvernement sont « incompatibles avec les dispositions et principes de cette convention », écrit le coordonnateur résident. Quinze jours plus tard, nouvelle réponse du ministère de la Coopération qui insiste : « Il ne s’agit pas de perquisitionner, réquisitionner ou d’exercer toute autre contrainte administrative », assure le ministre dans un courrier daté du 13 novembre. Il demande à ce qu’un rendez-vous soit pris dans les plus brefs délais pour voir comment mettre en œuvre cette mission d’audit. BBL Dans le grand bazar de la presse, La République lit l’actualité entre les lignes et vous livre l’essentiel : l’info, la vraie. Suite de la page 3 Dépasser les antagonismes, réels ou artificiels Si les Africains veulent entrer dans l’âge démocratique, il leur faut d’abord être lucides sur l’extrême fragilité du sentiment national dans leurs divers pays. C’est le premier obstacle à l’alternance. Ce n’est pas un hasard si les pays africains ayant fait preuve de stabilité institutionnelle ; et de bonne gouvernance sont des îles (Maurice, Cap Vert, Seychelles…) ou es pays à très forte homogénéité ethnique comme le Botswana. Il est plus facile de créer un sentiment national sur une île, malgré l’origine diverse des populations, parce que l’insularité est en soi un ciment culturel et politique. On ne peut en dire autant des territoires dessinés à la va-vite, et où règne une peur panique devant la possibilité d’une alternance. Malheureusement, les Africains aiment se payer de mots. Ils croient qu’il suffit de se lever un matin, de se décréter démocrate, pour le devenir effectivement. Ils oublient que les peuples sont des produits historiques. Ils portent en eux la mémoire, les cicatrices d’événements anciens. Les Africains sont capables de se démocratiser. Et un démocrate africain sera nécessairement différent du démocrate américain ou français. Il faut laisser du temps au temps. L’on demande à l’Afrique de faire en 25 ans (1990-2015) un chemin vers la démocratie que l’Occident a parcouru en plusieurs siècles. En passant par le despotisme napoléonien, la monarchie constitutionnelle, le fascisme, le communisme, et on en oublie. La démocratie africaine reste à construire. Au Sénégal, au Nigeria, peu à peu, elle prend forme. Elle sera nécessairement particulière, car il n’existe pas d’idéal type démocratique. Chaque démocratie est enchâssée dans ses traditions, génétiquement marquée par l’histoire de son pays. La démocratie américaine par exemple est fondamentalement raciste. Dans la constitution américaine, les pères fondateurs avaient inscrit noir sur blanc qu’il fallait trois votes noirs pour totaliser le suffrage d’un blanc. L’égalité de tous devant la loi y est une pure fiction. Paradoxalement, c’est ce pays à tradition raciste, inégalitaire et ségrégationniste, qui délivre aujourd’hui des brevets de démocratie aux pays africains. Une démocratie à construire Que doivent faire les Africains ? Comprendre la propension des présidents africains à prendre souche au pouvoir ne signifie pas valider ce comportement. Primo, il faut dire que les constitutions sont amendables. Secundo, la loi ne disposant que pour l’avenir, toutes les modifications insérées dans la constitution ne s’appliqueront pas au président en exercice. La modification du nombre de mandats comme de leur durée n’est en rien taboue. Mais elle peut se décider au bénéfice du président en exercice. Ce dernier doit impérativement respecter le texte constitutionnel qu’il a lui-même voté. Tertio, si les constitutions africaines sont à redéfinir, elles ne sauraient s’exonérer des fondamentaux de toute démocratie : le respect des droits humains, l’égalité de tous devant la loi, le principe de l’alternance. L’alternance est aux sociétés ce que la respiration est à l’être humain. Une condition de survie. Une société doit respirer en changeant à intervalles réguliers de leadership. Trente-deux ans de règne de Mobutu ont abouti à l’instabilité politique : guerres civiles, coup d’Etat… L’alternance régénère les peuples. Elire ou démettre un président est une nécessité quasibiologique, exactement comme inspirer-expirer de l’air pour vivre. Quarto, en finir avec des logiciels de gestion des résultats électoraux. Il est recommandable de mettre en garde contre le mimétisme dans la construction de la démocratie en Afrique. Le diverses « Afriques » doivent avoir l’intelligence de leur propre situation politique ; et construire pas à pas leurs démocraties. Il ne suffit pas seulement de « faire comme… » Il faut concevoir des institutions qui par leur architecture spécifique préserveront l’intérêt général, en dépit des poussées de fièvre autocratique des présidents. Boendy BL La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015 La République PROVINCES Le bateau ITB Kokolo à Mbandaka L e bateau ITB Kokolo était attendu samedi 28 novembre dernier dans la matinée à Mbandaka, dans la province de l’Equateur. Ce navire de transport des personnes et marchandises de la SCTP a quitté Lisala le jeudi 26 novembre dans la matinée où il avait passé deux jours pour embarquer plusieurs tonnes de marchandises stockées depuis plusieurs mois sur le quai du port de Lisala par les opérateurs économiques. D’après des sources locales, des bateaux privés en provenance de Bumba ne font plus escale au port de Lisala depuis plusieurs mois sans raisons valables. L’arrivée de l’ITB Kokolo sur place était donc une occasion à ne pas manquer pour la plupart des opérateurs économiques afin d’évacuer leurs marchandises sur Kinshasa. Des planches, des sacs de maïs et des bidons d’huile de lame stockés depuis plusieurs mois au port de Lisala ont û être embarqués à bord de ce navire grâce aux dockers, les grues faisant défaut sur le port. Deux jours auparavant, le navire avait accosté durant deux jours au port publics de Bumba et de Ndombo ; situé à 40 Km en aval de Bumba où il avait embarqué un lot important des marchandises à destination de Kinshasa. C’est la deuxième rotation que vient d’effectuer ce grand bateau depuis se réhabilitation. Le départ du premier convoi du bateau ITB Kokolo était intervenu e, avril 2015. Ce bateau est capable de faire Kinshasa-Kisangani dans les conditions normales d’exploitation de 14 jours à la montée et de 10 jours à la descente. Faute de plusieurs escales, ITB Kokolo devrait effectuer pour retour à Kinshasa le trajet Bumba-Mbandaka, long de 500 Km, en 5 ou 6 jours. R.O./L.R. Haut-Katanga Le directeur provincial de la DGRKAT suspendu pour mauvaise gestion L e commissaire spécial du Haut-Katanga, Fabien Katanga Lokunda a suspendu le directeur provincial de la Direction générale des recettes du Katanga (DGRKAT), Félix Kalaba Bin Nsakwe. Selon l’arrêté provincial signé le 21 novembre, il lui est reproché une gestion opaque de cette régie financière. Fabien Katanga Lokunda a précisé à Radio Okapi que cette mesure est préventive afin de permettre un bon déroulement de l’enquête. « Il s’agit d’une simple mesure administrative qui permet en fait de mettre au clair la situation. Peut-être à l’aboutissement de l’enquête M. Félix Kalaba Bin Nsakwe sera lavé de tout soupçon », a expliqué Fabien Katanga Lokunda, commissaire spécial du Haut-Katanga. Certains habitants du Katanga estiment que cette décision est une politique de chasse à l’homme que veut installer le commissaire spécial du Haut-Katanga. Ce dernier a rétorqué que les nouveaux dirigeants ne sont pas installés pour faire la « chasse aux sorciers ». R.O./L.R. 7 Suspension des plénières des assemblées provinciales Les députés provinciaux accusent E. Boshab D es députés provinciaux de l’ex-province du Katanga ont dénoncé la suspension des plénières des assemblées provinciales de nouvelles provinces par le Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur. Pour eux cette suspension n’est pas conforme à la Constitution « Nous, députés du Grand Katanga dénonçons avec la grande énergie la violation de la Constitution observée sous l’œil passif du pouvoir en place et des institutions républicaines de notre pays ; c’est le cas, entre autres, de la suspension de l’organisation des séances plénières des assemblées provinciales des provinces démembrées », a déclaré le député Romain Zengwe qui avait lu la déclaration de ses collègues. Ces députés provinciaux estiment qu’aucune disposition constitutionnelle ne prévoit que les assemblées provinciales dépendant du Ministère de l’Intérieur. Ils demandent que les raisons de cette suspension soient révélées. « Et qu’on nous donne aussi le délai de cette suspension. C’est un coup d’Etat constitutionnel », a tranché Romain Zengwe. En octobre dernier, le Vicepremier ministre et ministre de l’Intérieur avait décidé de suspendre les sessions ordinaires des assemblées provinciales de nouvelles provinces. Mais les raisons de cette suspension n’ont pas été révélées. R.O./L.R. La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015 8 La République NATION Le Premier Ministre Matata Ponyo fait Docteur Honoris Causa de l’Université Protestante au Congo pour ses performances économiques L es mérites et les performances économiques alignées par le Premier Ministre, Matata Ponyo, font de lui désormais Docteur Honoris Causa, titre lui décerné samedi 28 novembre par le monde universitaire congolais réuni à l’Université protestante au Congo (UPC) prise d’assaut par des invités du monde politique, économique, social et culturel. C’est donc une belle récompense pour un fils de la République Démocratique du Congo (RDC), avec honneur à qui l’UPC a décerné le prestigieux et rarissime titre de Docteur Honoris Causa, un acteur issu du moule de l’Université de Kinshasa (Unikin) et pour lequel le professeur Adolphe Ilashi Ushengo, président du jury, a justifié le choix porté au Premier Ministre Matata Ponyo : Recherche de l’excellence, constance, ténacité, sérieux, discipline, …Autant de qualités réunies en un seul homme qui a réussi à bâtir une gestion économique du pays mises en exergue par le président du jury. C’est à l’Université de Kinshasa que le nouveau Docteur honoris causa a fourbi ses armes à la Faculté des Sciences économiques. Une formation universitaire sanctionnée par une promotion à la Banque centrale du Congo où il va aiguiser ses armes professionnelles à la Direction des Etudes, avant un long passage au ministère des Finances où il a gravi tous les échelons jusqu’à en prendre les commandes en 2010, non sans passer au Bureau Central de Coordination (BCeCo) comme Directeur général. En avril 2012, le Chef de l’Etat lui confie les commandes du Gouvernement. Mérites pour un méritant De la cérémonie de samedi dans la matinée, l’on retiendra qu’après le prononcé du jury, le ProfesseurRecteur de l’UPC, Monseigneur Ngoyi Bolia, a remis au récipiendaire le diplôme et l’a revêtu de la toge et de la toque, symbole que Matata Ponyo entre désormais au panthéon d’hommes ayant marqué positivement l’histoire de la RDC. Il n’en pouvait être autrement pour le jury qui a relevé les qualités et les différents points qui ont milité pour le choix du récipiendaire dont la stabilité macro-économique, la résilience de l’économie de la RDC face aux chocs externes, d’importantes réformes en matière des finances publiques, la construction des infrastructures de base, la valorisation des ressources humaines, des innovations managériales, etc. Invité pour présenter sa leçon académique, le récipiendaire, Matata Ponyo Mapon, a axé son intervention sur la « Stabilisation Matata Ponyo est le tout premier Premier Ministre congolais à être élevé ce titre honorifique photo Eale matobo macro-économique et croissance économique en République Démocratique du Congo de 2002 à 2015, de la théorie à la pratique ». Le Premier Ministre a livré les secrets de sa réussite. Il s’agit d’abord de la confiance placée en lui par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila et de la détermination de l’ensemble du Gouvernement qu’il dirige. Il s’agit ensuite des performances économiques et sociales exceptionnelles réalisées par la RDC. Ces performances, selon le récipiendaire, trouvent leur explication fondamentalement dans le leadership fort et la bonne gouvernance. « Il faut que cette flamme soit transmise de génération en génération, de République en République, de gouvernement en gouvernement pour espérer un Congo plus beau qu’avant, pour aspirer à une économie développée d’ici 2050 avec un revenu brut par tête de plus de 10.000 USD. Le rêve est permis et possible, si nous le voulons. Car, à toute vision, Dieu apporte la provision », a conclu le Premier Ministre. Rappelons que Matata Ponyo a aligné depuis sa nomination à la tête du Gouvernement des résultats économiques dont la pertinence a traversé les frontières nationales. Pour le cas particulier, la Banque africaine de développement (BAD) l’a honoré à deux reprises, en l’associant à son siège d’Abidjan aux rencontres autour de l’avenir économique de l’Afrique. La première, c’était en marge des assemblées annuelles de la BAD en mai dernier. La BAD l’avait convié quelques jours après dans la même capitale ivoirienne à un séminaire-atelier sur le défi énergétique de l’Afrique. Par la suite, c’est à Accra (Ghana) que Matata est allé exposer, à côté de la Banque mondiale et de la BAD, l’expérience congolaise dans la mise en œuvre des stratégies de réduction de la pauvreté. Son séjour dans la capitale ghanéenne s’est achevé par un exposé magistral à l’université de Ghana. Devant le monde scientifique ghanéen, Matata Ponyo a défendu le modèle congolais de lutte contre la pauvreté. Il se résume, a-t-il dit, en une formule que toute l’Afrique devait prendre comme référentiel dans l’élaboration de toute stratégie de réduction de la pauvreté. Selon lui, la réduction de la pauvreté était la résultante d’un leadership fort combiné à la bonne gouvernance. D’où, sa formule Il était temps qu’en RDC, le monde universitaire reconnaisse, à l’instar de l’université de Ghana, la portée de performances économiques qu’aligne le gouvernement. Fin technocrate, Matata a su imposer un rythme, permettant à la RDC d’enregistrer la plus grande période de stabilité du cadré macroéconomique de son histoire. Aujourd’hui, la RDC aligne fin période, comme en 2014, un taux d’inflation d’à peine l%, à côté d’une croissance- robuste. Récemment, le Fonds monétaire international (FMI) a classé la RDC dans la liste étriquée de trois grandes économies mondiales en pleine croissance. Aussi, malgré le choc exogène exercé par la chute des cours des matières premières sur le- marché mondial, la RDC vise-t-elle un taux de croissance de 7,7%, largement au- dessous de la moyenne africaine. On rappelle que le jury pour décerner au premier Ministre Matata Ponyo était composé des professeurs Mabi Lukusa, Kabamba Nteba, Kabuya Kalala, Tshiunza Mbiye, Kalala Tshimpaka, Sumata, ainsi que du professeur Ilsahi Ushengo. Matata Ponyo est le tout premier Fin technocrate, Matata a su imposer un rythme, permettant à la RDC d’enregistrer la plus grande période de stabilité du cadré macroéconomique de son histoire ph matobo magique : RP (Réduction de la pauvreté)= LE (Leadership fort) + BG-(Bonne gouvernance). La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015 Premier Ministre congolais à être élevé à ce titre honorifique, rappellet-on. P.P. La République 9 TRIBUNE DU SAVOIR Environnement La protection des forets de la RD Congo est un impératif climatique P lusieurs études auront conclu que les forets sont capitales pour la régulation du climat, tant au niveau local et régional que mondial. Les forêts humides intactes de la RD Congo régulent les précipitations dans toute la région. De plus, en faisant office de grande réserve de carbone, elles agissent comme un frein face à l’accélération du changement climatique. Si les enjeux sont calculables en termes de biodiversité en RD Congo même ils le sont aussi en termes climatique. Il est donc urgent de protéger leur stock de carbone. Les forêts contiennent la moitie du stock de carbone terrestre, plus que n’importe quel autre écosystème. La quantité de carbone stockée dans les forêts de la planète représente 45 fois la quantité émise chaque année au niveau mondial par la combustion des carburants fossiles et la production de ciment. Avec ses immenses étendues de forets humides intactes, la RD Congo détient à elle-seule, 8% du carbone stocke dans les forêts vivantes au niveau mondial. C’est plus que n’importe autre pays d’Afrique. On estime que la RDC possède le quatrième plus grand réservoir forestier de carbone au monde. Emission de carbone due a la déforestation Lorsque les forets sont rasées, par exemple, pour faire place a des cultures ou des pâturages, jusqu’à la moitie du carbone qu’elles contenaient peut être émise dans l’atmosphère. L’exploitation sélective, telle que généralement protégée en RDC peut également avoir un impact important en matière de carbone. La quantité de carbone stocké dans les forêts tropicales humides varie selon les types de forets. Pour les forets tropicales humides es forets de plaine (ce type de foret le plus menacé par l’exploitation forestière en RDC), on estime que la biomasse contient 180 tonnes de carbone par hectare. Les forêts tropicales humides de plaine stockent ainsi plus de carbone par hectare que les autres types de foret. La déforestation provoque la libération de ce carbone dans l’atmosphère sous forme de dioxyde de carbone (CO2), qui contribue au changement climatique. En ce qui concerne la RDC, entre 1950 et 2000, les émissions cumulatives de carbone liées à la déforestation ont été plus de 50 fois supérieures à celles découlant de la combustion de carburants fossiles. Les effets directs de la déforestation ne sont pas la seule source d’émission de carbone forestier dans l’atmosphère : les effets indirects sont également importants. Laissée à elle-même, la forêt repoussera et finira par capturer de niveau carbone perdu a cause de la fragmentation er la dégradation. Pendant ce temps, le carbone émis se trouve dans l’atmosphère, où il contribue au changement climatique. Dans la pratique, ce n’est pas la régénération forestière mais bien l’agriculture qui suit le plus souvent la fragmentation. Vu que les cultures, contrairement aux forets, n’accumulent pas de grandes quantités de carbone durant e longues périodes, la majorité du carbone émise suite à la déforestation, la fragmentation et la dégradation demeurera dans l’atmosphère. Sur base de données satellitaires, Greenpeace avait fait une estimation conservatrice des émissions totales de carbone pour une zone de 170 000 hectares exploitée par Siforco entre 19981 et 1998. 900 000 m3 de grumes commerciales avaient été extraits de cette zone. La société avait abattu plus de 4 000 hectares de foret humide de la pleine pour créer un immense réseau de pistes et de parcs a bois. Les émissions liées à la fragmentation des forets a cause de l’infrastructures ainsi créée seront près de 2,5 fois plus importantes que celles dues a l’extraction du bois elle-même, auxquelles elles viennent s’ajouter. Les forêts sont importantes pour le climat non seulement en ce qui concerne les émissions de carbone, mais également en termes de précipitation. L’effet de la déforestation sur les précipitations est particulièrement marqué en Afrique, puisqu’entre 75 et 95 % des précipitations dans le Bassin du Congo proviennent du recyclage de l’eau. L’exploitation de grandes concessions forestières peut donc affecter les précipitations dans les forêts environnantes. Le Bassin du Congo représente la troisième plus grande région de convections profonde de la planète, après le Pacifique ouest et l’Amazonie. On connait cependant moins des choses sur les processus climatiques au Congo que pour les autres régions. C’est pourquoi, il est fort possible que la déforestation en RDC puise, selon les mécanismes qui ne sont pas encore compris ou prévisibles, affecter les précipitations au niveau local et l’autre bout de la planète. La RD Congo occupe une place importante au monde sur la liste des pays émetteurs de CO2. Ces émissions découlent du changement d’affectation des terres et de la foresterie. Le pays produit plus de gaz a l’effet de serre que la Belgique, l’Espagne, la Finlande, la Grèce, les Pays-Bas ou la Suisse. Une étude mentionne que la RDC risque de perdre plus de 40% de ses forets d’ici 2050. A ce moment là, la région situe au nord du fleuve Congo ainsi que les zones situées autour des infrastructures comme les routes et les voies de transport fluvial, risquent d’être entièrement déboisées. Etant donne le rôle crucial joué par la forêt en termes de changement climatique, il est profondément inquiétant qu’à ce jour aucune mesure concrète n’ait été prise pour arrêter la dégradation des forets de la RDC par l’exploitation forestière et son impact sur le climat. Si la RD Congo veut parvenir à un développement, au profit de sa population et de l’environnement, c’est la protection du climat mondial qui devrait être le vecteur par lequel la forêt permettra d’attirer les financements étrangers. La présence à court terme d’industries extractives avides ne laissera, elle, que la destruction dans son sillage. Boendy BL Kinshasa : marche mondiale pour le climat sous le thème «Je change» L es Kinois ont été invités à marcher pour le climat le dimanche 29 novembre, en même temps que des milliers, voire des millions d’autres personnes dans plusieurs grandes villes du monde. «Nous invitons tout le monde. Ça part de la 7ième rue à Limete jusqu’à l’échangeur», affirme l’organisateur de l’événement, Junior Tchiteya. Il considère qu’il est particulièrement important de sensibiliser les dirigeants et les citoyens congolais : «La RDC représente 60% du second poumon de la planète, mais nous sommes l’un des dix pays les plus touchés, les plus vulnérables aux changements climatiques.». La marche a eu lieu sous le thème «Je change», puisqu’il est essentiel que chacun change ses habitudes de vie pour corriger la situation, selon M. Tchiteya. Le plus grand rassemblement devait avoir lieu à Paris, où commencera lundi la Conférence sur les changements climatiques, qui réunira plusieurs chefs d’État. Cependant la marche de Paris a été annulée à la suite des attentats, il y a deux semaines. BBL La République, une somme d’infos brutes et améliorées pour le meilleur de tous et contre le pire de personne. La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015 10 La République CULTURE & ARTS Lexxus Legal au Festival Musique Visa For Music 2015 au Bientôt Ferré Gola et son groupe aux Etats-Unis près la grande réusmois de décembre site de son concert A I l est l’un des plus vieux et plus grand du nom du Rap congolais. Lexxus Légal ne cesse de parcourir les différentes régions du monde en vue de faire découvrir la culture de son pays. Il vient de mettre sur le marché un nouvel album «Leop’Art». Quelques clips vidéo de ce disque sont déjà en promotion sur les chaines de télévision de Kinshasa. Totalement engagé, l’artiste a fait de la musique, une tribune pour exprimer ses points de vue. Il lutte encore à ce jour, pour que le rap garde sa place dans la culture et la musique congolaise. Après sa belle tournée parisienne, il est attendu à Rabat au Maroc pour le Festival Visa for Music 2015. Il s’agit de la plus grande fête de la musique du continent noir. La cérémonie est prévue pour le mois de décembre prochain à Rabat au Maroc. Plusieurs autres artistes africains seront de la partie. Lexxus Légal est une figure emblématique du Rap congolais, propriétaire du label «Racines Alternatives». Cela lui a permis de faire connaitre d’autres artistes et de les soutenir pour leurs carrières. B.J.D Littérature In Koli Jean Bofane remporte le Prix des 5 continents de la Francophonie P our son deuxième roman «Congo Inc. Le testament de Bismarck», l’écrivain d’origine congolaise In Koli Jean Bofane a été désigné mercredi lauréat du Prix des 5 continents de la Francophonie. Le jury dit avoir souhaité récompenser « un roman étonnant ». « Sorte d’encyclopédie du Congo, d’un humour tour à tour tendre et féroce, satirique et burlesque sur un sujet inédit : l’Afrique vue par un pygmée géant. » Il s’agit de Congo Inc. Le testament de Bismarck (éd. Actes Sud) de l’écrivain In Koli Jean Bofane, sacré, le 25 novembre, lauréat du Prix des 5 continents de la Francophonie. Depuis 2001, ce prix, créé par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), « consacre un texte de fiction narratif (roman, récit, nouvelles) d’un écrivain témoignant d’une expérience culturelle spécifique enrichissant la langue française ». Après le succès de Mathématiques congolaises, paru en 1998, le deuxième roman du « satyricongolais » In Koli Jean Bofane, Congo Inc. Le testament de Bismarck, avait déjà été sacré lauréat du Grand prix du roman métis en 2014. Remise du prix reportée à une « date ultérieure » L’OIF lui remettra très prochainement une bourse de 10 000 euros et lui fera bénéficier d’une année de promotion de son roman jusqu’à l’édition suivante. La cérémonie de remise du Prix des 5 continents, initialement prévue le 22 novembre à Bamako, a été reportée à une date ultérieure, en raison de l’attaque terroriste de l’hôtel Radisson Blu. BBL/JA en Angola au Ciné Atlantico le mois dernier, Ferre Gola a repris ses répétitions et concerts hebdomadaires à Kinshasa. Il est aussi en préparation de son nouvel album «Mio Rengo Kio». Malheureusement la sortie de ce disque qui avait été prévu pour la fin de l’année 2015, a été repoussée au mois de février 2016. Dans l’entre temps, le générique «Seben 4 minutes» de Mister Lova Lova, continue de faire bouger Kinshasa. Pour la fin de l’année, l’artiste et son groupe «Jet 7» prendront l’envol pour une grande tournée américaine. La série des spectacles commencera le 12 décembre à Chicago. Elle se poursuivra le 19 décembre à Boston dans le Massachusetts, pour prendre fin le 26 décembre à New York. Vous l’aurez compris le Padre ne sera pas à Kinshasa pour les fêtes de fin d’année. Pourquoi une tournée américaine? Peut-être pour faire ses preuves après le passage de Fally Ipupa qui s’y est produit dans le courant du mois d’aout. On se rappellera aussi le passage de Fabregas le métis noir aux Usa et celui de Werrason au mois de septembre. Ce dernier s’y était rendu avec quelques membres de son groupe pour des vacances. N’oubliez pas que l’artiste doit donner deux spectacles dès la fin du mois de novembre en Afrique. Il s’agit de ses productions au Kenya et en Tanzanie qui avaient été repoussées au 26 et 28 novembre 2015. B.J.D Nostalgie J Pepe Kelle 17 ans dans l’au-délà ean-Baptiste Kabasele Yampanya wa ba Mulanga alias Pepe Kalle est né à Kinshasa le 30 novembre 1951 et mort le 28 novembre 1998 à Kinshasa. Il y a 17 ans déjà depuis que ce baobab de la musique congolaise quittait la terre des hommes. Kabasélé Yampanya alias Pepe Kalle figure parmi les piliers de la troisième génération de la musique moderne au Zaire. Ce géant (2,10 m, 150 kg) est mort le 29 novembre 1998, alors qu’il aurait fêté ses 47 ans l’avant-veille du nouvel an 1999. D’abord appréciée à la chorale de l’église, sa voix se révèle en 1969 au sein de l’orchestre Bamboula dont le style s’inscrit dans la lignée de l’African Fiesta de Rochereau. Mais c’est Verkys, célèbre saxophoniste de l’OK Jazz de Franco et grand découvreur de jeunes talents, qui saura mettre en valeur les qualités de chanter de Pepe Kalle au sein de son groupe Vévé (véritable pépinière de musiciens) et d’une de ses formations satellites Lipwa Lipwa. En 1972, toujours au sein de «l’écurie Vévé», Pepe Kalle participe à la fondation du groupe Bella Bella mené par les frères Maxime et Émile Soki, qu’il va quitter rapidement pour créer son propre ensemble Empire Bakuba, avec Dilu Dilumoma et Papy Tex Matolu. Ce trio vocal a connu une longévité exceptionnelle (plus d’un quart de siècle) dans un environnement où la dislocation des orchestres semblait être la règle. Il est aussi celui qui imposa dans le soukouss ce style d’harmonieuses polyphonies interprétées par des solistes à la justesse phénoménale. À partir de 1973, le succès remporté par Pepe Kalle et Empire Bakuba avec «Nazoki» ne se démentira plus. De 1975 à 1977, ils visitent les pays alentours et vont bientôt propager une nouvelle danse, le «masasi calculé». Dans les années 1980, alors que le groupe commence à étendre le rayon de ses tournées au-delà du continent, les prestations d’Empire Bakuba se font de plus en plus spectaculaires. Adoptant les tenues des «sapeurs», les artistes jouent la carte de l’extravagance jusqu’à la limite du grand guignol. Le fameux «Bakuba Show» fonctionne essentiellement sur le contraste entre la stature gigantesque de Pepe Kalle et le jeu facétieux d’ambianceurs nains : Emoro, le plus célèbre d’entre eux (mort en 1992), Joli Bébé, Dokolos et Dominique Mabwa. Une veine particulièrement bien exploitée avec l’album «Bombe Atomique». Les chansons de Pepe Kalle s’adressent directement au peuple dans un langage accessible («L’argent ne fait pas le bonheur», «Dieu seul sait», «Simplicité»…). Dans la tradition d’un Franco, il s’illustre aussi avec des textes à double sens évoquant, non sans une certaine ironie corrosive, les difficultés de la vie quotidienne de ses compatriotes. Écrite en 1985, sa chanson «Article 15, beta libanga», sera son plus immense succès. Elle rappelle le conseil cynique de «s’en remettre à l’article 15» que Mobutu avait osé donner à ses administrés, lors d’une de ses allocutions : «Qu’on soit jeune ou vieux / On est tous en face d’une même réalité : la vie difficile / Le cauchemar quotidien / Que faire, sinon se référer à l’Article 15 / “Débrouillez-vous pour vivre” / À Kinshasa». Y a-t-il une relation de cause à effet ? Toujours est-il que Pepe Kalle s’installe à Paris en 1985. En compagnie de son vieil ami Nyboma (qu’il apprécie depuis l’époque où ils chantaient ensemble dans Bella Bella) et sous la houlette du producteur Ibrahim Silla, Pepe Kalle s’intéresse au public antillais avec «Zouke Zouke» puis «Moyibi», qui le rendra célèbre dans toute la Caraïbe en 1987. Deux autres albums «soukouzouk» mais cette fois en solo, «Pou moun pa ka bougé» et «Tiembe raid pa moli» respectivement parus en 1989 et 1990, feront mouche dans toute l’Afrique francophone. Avec «Gérant» en 1991, Pépé Kalle renoue avec le label Syllart et une équipe de studio «parisienne» sans pareil, reflet de l’extraordinaire creuset qu’a constitué la capitale française pour la musique africaine : Nyboma, Likinga et Luciana, entre autres, sont aux voix ; Boncana Maïga dirige les cuivres ; Manou Lima, aux claviers et à la programmation, fait les arrangements avec Souzy Kasseya, qui intervient à la guitare solo, et Lokassa, dont la guitare rythmique drive tout l’album. A suivre B.J.D/wikipédia La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015 La République SPORT Division I Lupopo et Mazembe se neutralisent L e saint eloi Lupopo et Mazembe se sont neutralisés (1-1) dimanche 29 novembre, au stade Kibassa Maliba, en match en retard de la 4e journée de la 21e édition du championnat national de footballDivision I. Lupopo était le premier à ouvrir le score par Héritier Makambo (26’), avant que Mazembe n’égalise par Bolingi (47’). Mazembe a terminé la partie avec 10 joueurs, après l’expulsion de Gladson Awako. Le milieu de terrain ghanéen s’est fait justice, en portant la main sur Mayenge Poso de Lupopo. A l’issue de cette rencontre, Mazembe termine en tête du classement –phase aller pour la zone de développement Centre- sud avec 21 points, suivi de Sanga Balende (20 points) et Lupopo (18 points). Par contre, les autres clubs de la zone Centre- sud débutent la phase retour le 6 décembre. Le programme prévoit des ren- contres suivantes : -Us Tshinkunku- CS Don Bosco -As Bantou- FC Saint eloi Lupopo -Groupe Bazano- Lubumbashi sport -Océan Pacifique- Sanga Balende. Par ailleurs, Mazembe devra se rendre au Japon pour jouer la phase finale de la coupe du monde des clubs du 10 au 20 décembre. Les corbeaux disputeront la phase retour qu’après leur retour du Mondial. RO Démarrage du rallye du cinquantenaire à Kinshasa L e coup d’envoi du rallye du cinquan«Cela nous a tenaire a été donné vendredi 27 permis de faire novembre, devant l’hôtel Béatrice la mise au point à Kinshasa. La caravane a pris ensuite la des véhicules direction de Mbakana, à 136 km de Kinshasa et de payer les où les pilotes feront 300 km sur le plateau assurances», a de Bateke. Le retour à Kinshasa a été prodéclaré à Ragrammé pour dimanche 29 novembre. dio Okapi Grady Dix-huit équipages se sont engagés dans Landu. Cet apport ce rallye dont le team Léopards composés permet à ce de trois véhicules congolais. Grady Landu et jeune amouson co-pilote Cyrille Bukasa, Fary Nyangomreux des sports be et Fortune Bonkangu feront équipage, mécaniques de tout comme Mbemba et Amuri Mushaba. viser le titre : Restés longtemps sans sponsor, le team Léopards a vu les choses évoluer avec les «L’objectif du pilote est non seulement de entreprises qui ont accepté d’apposer leur terminer la compétition, mais surtout de gagner» RO marque sur les voitures des Congolais. Division I: la phase retour démarre le 5 décembre L a phase retour du 21e championnat national de football de la RDC (Division I) démarre le 5 décembre, d’après le calendrier publié jeudi 26 novembre par la Ligue nationale de football (Linafoot). La ligue n’a programmé que cinq des neuf journées cette phase retour pour la zone Ouest. Le duel kinois DCMP- Vclub se jouera lors de la 4e journée le 20 décembre. A la zone Centre- sud, seules les six premières journées ont été programmées. A la zone Est, une seule journée (la première) est programmée normalement. Les autres journées ont de matches à reprogrammer. La première journée se présente comme suit: A. Zone ouest : • SC Rojolu- FC MK, le 5/12/2015 • As Vutuka- RCK, le 6/12/2015 • TC Elima- DCMP, le 8/12/2015 • Dragons/Bilima- Shark XI, le 9/12/2015 • Nord sport- Vclub, le 9/12/2015 11 NBA : pour célébrer Dikembe Mutombo, Atlanta Hawks retire le maillot du « Mont Congo » N ouvelle consécration pour Dikembe Mutombo. Sept mois après avoir été élu au «Hall au fame», le panthéon du basket américain, la légende congolaise vient de connaître une nouvelle heure de gloire. Le maillot du célèbre retraité, le numéro 55, a été retiré pour être brandi au plafond du stade de Atlanta Hawks. « Je ne pensais pas que mon maillot pouvait un jour être retiré », a déclaré Dikembe Mutombo à Associated Press quelques instants après que son maillot ait été pendu au plafond du stade, à la mi-temps de la rencontre entre les Hawks et les Celtics de Boston. « Mon nom restera pour toujours », a-t-il ensuite ajouté. Un hommage qui a visiblement porté chance à Atlanta Hawks, qui l’a emporté 121 à 97 contre les Boston Celtics. Les meilleures actions du « Mont Congo » Il faut dire que l’ancien joueur, né en RDC, est une véritable légende du basket. Celui que l’on surnomme « Mont Congo » a participé à huit reprises au All Star Game et a été élu meilleur défenseur par quatre fois. Pendant sa longue carrière en NBA, il aura marqué 11 729 points, capté 12 359 rebonds et réussi 3 289 contres. Entrée au panthéon du basket S’il a officié au sein de plusieurs clubs, entres autres Houston et Denver, c’est surtout au sein des Atlanta Hawks qu’il a brillé. Une longue carrière de 18 ans, qui lui a valu d’entrer au panthéon du basket américain, le « Hall of fame », en avril dernier. Dikembe Mutombo avait pris sa retraite en 2009, après une blessure au genou. Depuis, le Congolais, qui aura bientôt 50 ans, œuvre à travers sa fondation pour améliorer le quotidien des personnes hospitalisées à Kinshasa. Boendy BL au mondial des clubs du 10 au 20 décembre au Japon. • Us Tshinkunku- CS Don Bosco • As Bantou- FC Saint eloi Lupopo • Groupe Bazano- Lubumbashi sport • Océan Pacifique- Sanga Balende C. Zone Est: • Nkoyi Bilombe- OC Muungano, le 6/12/2015 • CS El Dorado- As Nika, le 6/12/2015 B. Zone centre- sud : Tous les matches se joueront le 6 décembre, • Us Socozaki- CS Makiso, le 13/12/2015 excepté celui de New Soger-TP Mazembe repro- • AC Capaco- As Dauphin noir, le 13/12/2015 grammé à cause de la participation des Corbeaux RO La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015 387 12 La République POINT CHAUD Convocation d’un dialogue national Joseph Kabila, pour la formule des « grands électeurs » T out le monde l’attendait depuis peu. Dans son allocution radiotélévisée prononcée samedi soir, le président Joseph Kabila a annoncé la convocation d’un dialogue national pour donner une chance au processus électoral. Un dialogue qui portera entre autres sur le calendrier électoral, le financement et la sécurisation du scrutin. Ces assises devront permettre d’aplanir les divergences profondes qui, selon le chef de l’Etat, apparaissent chaque jour qui passe sur l’édifice national. Il s’agit des questions politiques diverses parmi lesquelles le dernier découpage territorial et le ficher électoral. Le président de la République a insisté sur l’organisation des élections avec des moyens peu couteux, évoquant également la démocratie de développement. Cependant, ni la date, ni le format du dialogue n’ont été précisés par le président dans son adresse à la nation. Outre la mise en place d’un comité préparatoire pour s’occuper de toutes les questions techniques liées à l’organisation de ce dialogue, Joseph Kabila a annoncé, sans autre détail, des mesures de grâce présidentielle en vue de pacifier les esprits. En cas de difficulté, ce dialogue pourra bénéficier d’une co-facilitation internationale. La nation tout entière est invitée à accompagner le dialogue par des conseils et des prières. Et à ceux qui « hésitent encore de répondre à l’appel pathétique » du peuple, le président Kabila a demandé de rejoindre les rangs. « C’est à travers un consensus responsable que nous pouvons donner une chance à la relance de notre processus électoral » afin de garantir « la stabilité et la paix » pendant et après les élections, a-t-il dit. Abordant la question du financement du processus électoral, il a estimé que « la capacité actuelle de mobilisation des recettes ne permettent pas » l’organisation du scrutin telle que prévue dans le budget de la commission électorale. « Ne peut-on pas engager dès à présent une réflexion sur un système électoral avec des modalités de votes peu coûteuses comme c’est le cas dans d’autres pays », s’est il interrogé. Ici, le chef de l’Etat aurait fait allu- sion à la formule de « grands électeurs » rejetée en bloc par l’Opposition. Cette allocution n’a pas laissé de marbre l’opposition politique. La majeure partie des composantes de ce bloc politique refuse ce dialogue, y voyant une manœuvre du président de la République pour contourner l’interdiction constitutionnelle de se représenter en 2016 qui le concerne, et demande la publication d’un calendrier électoral fixant la date de la prochaine présidentielle. « Joseph Kabila est dans une autre logique que celle du respect de la Constitution, nous ne lui permettrons pas de modifier la loi fondamentale pour se maintenir au pouvoir », a déclaré à l’AFP Eve Bazaiba, secrétaire général du MLC de Jean-Pierre Bemba. « Dans le cas contraire, ajoute-t-elle, le peuple va user de l’article 64 de la Constitution » qui dispose que « tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions » de la Constitution. Il sied de noter ici que vendredi dernier, les évêques catholiques ont appelé le peuple à la « vigilance », en invoquant également cette disposition de la loi. L’UDPS, quant à elle, a annoncé être prête à y participer à condition que le dialogue ait lieu « sous l’égide de la communauté internationale ». Le chef de l’Etat a annoncé qu’il pourrait y avoir une aide internationale pour « offrir ses bons offices en cas de difficultés majeures ». On se le rappelle. A la mi-novembre, Joseph Kabila a fait part de sa volonté d’organiser un « dialogue national » en vue d’« élections apaisées ». Il souhaitait rassembler le plus largement possible autour d’une table consacrée à l’organisation et au financement des élections à venir. Depuis septembre, l’incertitude règne sur la tenue de ce scrutin après l’invalidation du calendrier électoral par la Cour constitutionnelle. Le pays traverse une crise politique profonde depuis les élections de 2011. Les partis de l’opposition radicale, dont l’Unc de Vital Kamerhe et le Mlc de Jean-Pierre Bemba, ainsi que le G7 qui ont claqué la porte de la majorité, comptent aller dans la rue, à l’effet de contrer ce dialogue qu’ils taxent d’inopportun. A considérer la température du moment, tout pourrait sauter comme un bouchon de bouteille de champagne fortement secouée. Boendy BL Goma D Lucha n’entend pas baisser la garde…la police, non plus ! ouze jeunes membres du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) ont été interpellés samedi 28 novembre matin par la police à Goma (Nord-Kivu), au cours d’une manifestation pacifique organisée par la Lucha pour rendre «hommage aux Congolais qui continuent de mourir dans le territoire de Beni.» Les membres de ce mouvement disent ne pas comprendre comment l’insécurité perdure dans la région, alors que les opérations militaires y sont menées depuis longtemps. Selon Luc Nkulula, membre du mouvement Lucha, une séance de prière a été organisée en plein air au niveau du quartier Majengo et la population du coin est venue y assister. C’est alors que la police est intervenue pour disperser les manifestants. «Nous étions là en toute non-violence en train de pleurer d’ailleurs nos sœurs, nos frères, nos cousins qui sont en train d’être tués à Beni. Alors, la police est venue (…) Elle a commencé à jeter des gaz lacrymogènes et à tirer à balles réelles», a témoigné Luc Nkulula. Pourtant, des sources proches de la mairie de Goma ont confirmé que Lucha avait reçu l’autorisation de la mairie pour cette manifestation. On ne le dira jamais assez, le retour de la paix réelle dans cette partie du pays est assujetti à la fin des manœuvres de certaines puissances rangées derrière le complot d’arracher aux autochtones leurs terres traditionnelles au profit de peuples en pleine transplantation. LR (avec RO) Aube sur le lac Kivu, les premiers rayons de soleil caressent la ville de Bukavu. (Sud-Kivu). Photo MONUSCO/Abel Kavanagh La phrase du jour La République, une somme d’infos brutes et améliorées pour le meilleur de tous et contre le pire de personne. La République n° 849 du Lundi 30 Novembre 2015