La tenue de cérémonie du maréchal Ney Dossier De presse

Transcription

La tenue de cérémonie du maréchal Ney Dossier De presse
Dossier de presse
Acquisition
La tenue de cérémonie
du maréchal Ney
Travail de restauration sur
l'habit du maréchal Ney
Paris, musée de l'Armée
4
Un trésor national
pour deux institutions
6
Michel Ney,
maréchal de l’Empire
8
L’habit et la cape
de cérémonie
11
Une restauration d’envergure
12
Le musée de l’Armée
13
Le château
de Fontainebleau
14
Visuels pour la presse
15
Informations pratiques
Le tenue de cérémonie
du maréchal Ney
Binoche et Giquello
5
Un trésor national
pour deux institutions
Plus soldat que courtisan, plus charismatique que
génial, traître à la cause et martyr à la fois, ce qui
en fait une vraie figure tragique, le maréchal Ney
incarne à la perfection la fougue, la bravoure, l’esprit
de sacrifice qui furent tant exaltés en un temps où
chaque soldat aurait eu « dans sa giberne son bâton
de maréchal ».
En ce sens, il mérite sa place
dans la légende autant que
dans l’histoire.
Sa qualité d’exécution, son excellent état de
conservation, l’aura des événements auxquels elle est
associée autant que celle de l’homme extraordinaire
qui l’a portée font de la tenue de cérémonie du
maréchal Ney un objet à part. Seules trois autres
tenues de ce type sont conservées dans des collections
publiques : celle du maréchal Lannes au musée de
l’Armée, celle du maréchal Berthier au musée national
de la Légion d’honneur et la cape du maréchal Davout
au musée d’Art et d’Histoire d’Auxerre.
Au-delà de leur illustre propriétaire, les objets
eux-mêmes attestent des profonds changements
vécus par la France au lendemain de la Révolution :
refondation de la société civile, foisonnement créatif,
virtuosité technique, relance économique, excellence
militaire… À travers un ensemble d’une qualité aussi
exceptionnelle, c’est donc aussi une grande part du
programme de Napoléon Ier qui transparaît.
Conserver sur le territoire ce trésor national, alors
que ses héritiers décidèrent sa mise en vente
publique en 2011, s’est ainsi imposé comme une
nécessité au musée de l’Armée, qui s’est associé au
château de Fontainebleau et a bénéficié du soutien
exceptionnel du Fonds du patrimoine, accordé par
le ministère de la Culture et de la Communication.
L’habit et la cape de cérémonie du maréchal Ney
avaient déjà été exposés au musée de l’Armée entre
1964 et 2008, par dépôt des membres de la famille
du maréchal. Aujourd’hui, après une restauration
minutieuse, le public pourra les redécouvrir dans les
salles du musée de l'Armée dès le 10 décembre 2014
et au Château de Fontainebleau à partir d’avril 2015.
La tenue sera ensuite alternativement exposée durant
trois mois, selon un rythme biennal.
Modalités financières de l’opération
Le ministère de la Culture et de la Communication
a reçu en juillet 2011 une demande de certificat
autorisant l’exportation de bien cultuel pour l’habit
et la cape (ou manteau) du maréchal Ney. Le 23
octobre 2011, la Commission des Trésors nationaux,
sur avis du musée de l’Armée, a constaté l'intérêt de
l’objet pour les collections nationales et a refusé les
certificats demandés, laissant à l’État une période
de 30 mois pour se porter acquéreur des pièces.
À la fin de l’année 2011, un accord a été trouvé avec
le vendeur et le paiement a pu être mis en œuvre.
Le montant total de l’acquisition s’est élevé à
580 000 €, tous frais droits et taxes compris.
Le Fonds du patrimoine a financé cet achat
à hauteur de 480 850,79 €, et le musée de
l’Armée à hauteur de 99 149,21 €.
6
Michel Ney, duc d'Elchingen, prince de la
Moskowa, maréchal de l'Empire en 1804,
Meynier Charles
Versailles, châteaux de Versailles
et de Trianon / Gérard Blot
Michel Ney,
maréchal de l’Empire
En sueur, la flamme aux yeux,
l’écume aux lèvres, l’uniforme
déboutonné, une de ses
épaulettes à demi coupée par
le sabre d’un horse-guard, sa
plaque de grand-aigle bosselée
par une balle, sanglant,
fangeux, magnifique, une
épée cassée à la main, il disait :
« Venez voir comment meurt
un maréchal de France sur le
champ de bataille ! »
Ainsi Victor Hugo peint-il la silhouette de Michel Ney
(Sarrelouis, 1769 – Paris, 1815), duc d’Elchingen, prince
de la Moskowa, maréchal de l’Empire, pair de France,
au jour de Waterloo.
Évoquer la figure de Ney, c’est convier également
la vision d’artistes comme Rude, Stendhal, David
d’Angers, Raffet, Meissonier, Gérôme…, qui tous se
sont emparé de la figure du « lion rouge », ce « brave
des braves » qui fut le seul maréchal de l’Empire à
être exécuté au lendemain de Waterloo.
Fils d’un ancien soldat devenu tonnelier, Michel Ney
est né à Sarrelouis, le 10 janvier 1769. En 1787 au
régiment Colonel-Général des hussards, qui devient
en 1791, le 5e régiment de hussards, il sert à l’armée
du Nord. Sa carrière fait un bond après 1794, lorsqu’il
rejoint l’armée de Sambre-et-Meuse et se signale
à de nombreuses reprises (Maastricht, Mayence,
Altenkirchen…).
Général de division en 1799, il s’illustre dans toutes
les campagnes du Consulat aux armées d’Helvétie,
du Danube et du Rhin (Mannheim, Ingolstadt,
Hohenlinden…). Après le 18 Brumaire, il n’est pas de
ceux qui se rangent aussitôt aux côtés de Bonaparte,
déclarant qu’il se dévoue « à son pays et non pas
à l’homme qu’il choisit pour le gouverner ». Envoyé
en Suisse comme ministre plénipotentiaire, il obtient
la signature de l’Acte de médiation (1802-1803),
et la confiance du Premier Consul.
Commandant en chef du 6e corps de la future Grande
Armée, il fait partie des premiers généraux élevés
à la dignité de maréchal de l’Empire, et est nommé
grand-aigle et chef de la 7e cohorte de la Légion
d’honneur. Il conduit le 6e corps pendant la campagne
d’Allemagne de 1805, s’illustrant notamment à la
reprise du pont d’Elchingen. Après des hésitations
à Iéna (1806) et Eylau (1807), il prouve à Friedland
sa détermination et ses grandes qualités de soldat,
ce qui lui vaut d’être créé duc d’Elchingen.
À partir de 1808, le 6e corps sert en Espagne. Rappelé
en France en 1811, Ney prépare à Boulogne l’invasion
de la Russie. À la tête du le 3e corps, il a peu d'occasions
de briller en Russie avant le combat de la Moskowa,
le 7 septembre 1812. Pendant la retraite depuis Viazma,
il prend la tête de l’arrière-garde. Ayant trop tardé,
il passe en force à Krasnoïe pour rejoindre Napoléon,
qui le croyait perdu. Le 28 novembre, sur la rive droite
de la Bérézina, il remporte avec le maréchal Oudinot
une brillante victoire qui sauve des milliers d’hommes
du désastre. Passant en dernier le Niemen, il devient
le héros de la retraite de Russie et est fait prince
de la Moskowa.
En 1814 toutefois, lors de la campagne de France,
il compte parmi les nombreux maréchaux gagnés
par la lassitude. À Fontainebleau, le 5 avril au soir,
il écrit à Talleyrand : « l’Empereur paraît se résigner
et consentir à l’abdication entière et sans restriction.
C’est demain matin, je l’espère, qu’il m’en remettra
lui-même l’acte formel et authentique ».
Le lendemain, Ney le porte à Paris, en compagnie
de Caulaincourt et de Macdonald.
En 1815, après avoir promis à Louis XVIII de
rapporter « l’usurpateur » de retour de l’île d’Elbe
« dans une cage de fer », il se rallie à lui dans le
Dauphiné, et combat à Waterloo. Il est condamné à
mort par la Chambre des Pairs – où figurent plusieurs
maréchaux -, et exécuté le 7 décembre 1815 avenue
de l’Observatoire.
8
L’habit et la cape
de cérémonie
Remarquable par son prestige et sa rareté, cette
ensemble se compose d’un habit et d’une cape de
cérémonie qui furent portés par le maréchal Ney lors
du sacre de Napoléon. Il est d’autant plus précieux que
toutes les pièces ont une même origine et n’ont jamais
été séparées. Portée sur l’habit, la cape dessine la
silhouette digne et grandiose du maréchal de l’Empire tel
qu’il s’est tenu, à Notre-Dame, le 2 de décembre 1804.
Le sénatus-consulte du 18 mai 1804 proclamant
Bonaparte « empereur des Français » sous le nom de
Napoléon Ier mentionne le rétablissement de la dignité
de maréchal, abolie par la Convention en 1793, pour
quatorze généraux et quatre sénateurs. L’habillement
de l’empereur, de l’impératrice, des princes et
des grands dignitaires de l’Empire ainsi que des
représentants du peuple étant prévu par un arrêté
du 18 juillet, on peut donc estimer que la tenue de
cérémonie du maréchal Ney a été réalisée entre
cette date et le sacre de Napoléon Ier à Notre-Dame,
le 2 décembre 1804.
Cape du maréchal Ney - Binoche et Giquello
L’habit et la cape sont les seules pièces qui subsistent à
ce jour de la tenue de cérémonie portée par le maréchal
Ney. Ce sont aussi les plus significatives, puisqu'elles
distinguent nettement la tenue de cérémonie par
rapport aux autres tenues des maréchaux de l’Empire,
par la coupe et le choix des matières.
Ces objets ont été conservés pendant plus de deux
siècles par les descendants du maréchal. En 1964,
lorsque ces pièces ont été confiées au musée de
l’Armée, qui les a exposées jusqu’en 2008, elles
étaient la propriété de la seule descendante directe
du maréchal, Laetitia Ney d’Elchingen, princesse
de la Moskowa (1940 – 2005).
Grands et petits uniformes
des maréchaux de l’Empire
Description
Un habit de cérémonie de velours de soie bleu
doublé de gros de Tours blanc, orné de broderies
à la cannetille et paillettes d’or. Il porte une plaque
brodée de grand aigle de la Légion d’honneur.
-- Hauteur au dos avec le col : 110 cm
-- Carrure : 39 cm
-- Poids : 2,7 kg
-- France, vers 1804
Une cape de cérémonie de velours bleu doublé
de satin blanc, orné de broderies à la cannetille et
paillettes d’or. Il porte, à senestre, une plaque brodée
de l’ordre du Christ de Portugal.
-- Diamètre du manteau : 250 cm
-- Poids : 3,4 kg
-- France, vers 1804
Incarnation de la puissance, militaire et civile, du
nouveau régime, les maréchaux arborent en tous lieux
une abondante symbolique qui les désigne comme
l’ornement et la gloire de l’Empire. Reprenant le
dessin de ceux de l’Ancien Régime, leur bâton d’or
est garni de velours bleu national semé d’aigles
fulminantes, brodées ou plaquées. Il est gravé,
sur la calotte supérieure, de la devise des anciens
maréchaux de France : Terror belli, decus pacis.
L’habit bleu et la veste du grand uniforme sont
brodés d’une frise de feuilles de chêne et de glands.
Comme pour la grande tenue des généraux de
division, cette broderie d’or forme un double rang au
collet et aux parements, et court en un rang simple
9
le long des pans de l’habit et des basques, sur les
poches et la martingale ; les maréchaux portent
également la broderie sur un rang simple le long des
manches et dans le dos ; leurs boutons portent deux
bâtons croisés. L’habit de petite tenue, porté au
quotidien, est moins richement brodé.
La renaissance des industries du luxe
Napoléon Ier, désireux de s’entourer d’une cour avec
tout le faste que le mot peut porter, tente de faire
renaître de ses cendres l’industrie du luxe à travers
la définition d’une étiquette précise et contraignante.
Bon gré mal gré, les grands officiers, les nobles
et tous les notables de l’Empire deviennent ainsi
les ambassadeurs du nouveau goût, participant
par la même occasion à la relève de l’économie.
Le peintre Jean-Baptiste Isabey a été chargé de
dessiner les costumes d’apparat pour la cérémonie
du sacre. Osant la synthèse entre l’habit à la française
porté à la cour sous l’ancienne monarchie et des
éléments nouveaux (cape, toque), entre le civil et le
militaire, Isabey définit une silhouette générale qui
identifie immédiatement les dignitaires de l’Empire.
Par le jeu des couleurs et des broderies, il dispose
également d’une souplesse qui permet de distinguer
chaque corps par rapport aux autres, créant ainsi un
système à la fois hiérarchisé et foisonnant, innovant,
élégant et somptueux. La cour apparaît donc en
quelque sorte « unie dans sa diversité » au jour du
sacre ; ce dont témoigne magistralement le tableau
de Jacques Louis David conservé au Louvre.
La tenue de cérémonie des maréchaux reprend tous
les éléments symboliques, ainsi que les couleurs de leur
grand uniforme. La cape et l’habit sont donc bleus,
doublés de satin blanc et brodés d’or ; à la différence
du grand uniforme, ils ne sont pas taillés dans du drap,
mais dans un velours de soie et doublés de satin, ce qui
ajoute à la chatoyante magnificence de l’ensemble.
Dans les mois qui précèdent le sacre, les rapports de
police attestent que les carnets de commande des
artisans de la mode et du luxe à Paris sont surchargés
au point de devoir sous-traiter une partie de leurs
travaux à Lyon. La création de la cour impériale et,
particulièrement, l’organisation des festivités du
2 décembre 1804 ayant occasionné un nouvel essor
de métiers menacés par l’émigration et les crises de
la Révolution, il ne semble pas exagéré de voir dans
ces tenues de cérémonie la somme des savoir-faire
et de l’expertise des artisans français – brodeurs,
plumassiers, fourreurs, orfèvres… - des chefsd’œuvre annonçant ce que sera l’industrie du luxe
dans la France du XIXe siècle.
Habit du maréchal Ney - Binoche et Giquello
Les tenues de cérémonie des maréchaux
dans les collections publiques
Les tenues de cérémonie des grands dignitaires
définies par Isabey restent des objets d’un luxe
exceptionnel. En tant que telles, elles n’ont jamais été
nombreuses, et plus rares encore sont celles qui nous
sont parvenues et sont aujourd'hui conservées dans les
collections françaises.
Trois tenues de cérémonie de maréchaux subsistent
dans les collections publiques :
-- M
aréchal Berthier : habit, cape, culotte
(Paris, musée de la Légion d’honneur)
-- M
aréchal Davout : cape
(Auxerre, musée d’Art et d’Histoire)
-- M
aréchal Lannes : toque, habit, gilet, culotte, cape
(Paris, musée de l’Armée)
10
Détail du col de l'habit - Binoche et Giquello
Nonobstant l’existence d’un modèle commun, ces
tenues diffèrent entre elles par de nombreux détails
tels que le dessin des broderies ou la nature du
textile. Ainsi la tenue de Berthier est-elle réalisée en
satin bleu et non en velours. Chacune d’entre elles
peut ainsi être vue comme l’exemple unique de la
mise en œuvre de savoir-faire magistraux, tout en
étant marquée par la personnalité et les fonctions
particulières à son propriétaire. Dans le cas de Ney,
on remarque les singuliers parements en arc de
cercle, et la présence, sur la cape, de la plaque
du rare ordre du Christ du Portugal.
Le maréchal Ney dans
les collections publiques françaises
Malgré la gloire dont il est auréolé, le maréchal Ney se
fait singulièrement discret dans les collections publiques
françaises. Hors des grandes pages – souvent très
postérieures – de l’épopée impériale, et d’importants
fonds d’archives, son souvenir dans les collections
françaises s’accroche à un nombre restreint d’objets.
La plupart restent assez modestes quand d’autres ne
le concernent qu’indirectement. À titre d’exemple, le
Musée national des châteaux de Malmaison et BoisPréau conserve un couvre-pieds et de menus objets
et dessins relatifs à son épouse, Aglaé Auguié, amie
d’enfance de la reine Hortense. Dans les salles du
musée de l’Armée, les maréchaux Lannes, Berthier
ou Bessières sont représentés par des ensembles
très remarquables tant par la quantité des pièces que
par la qualité de leur réalisation et leur haute portée
symbolique. Pour sa part, le maréchal Ney n’est présent
qu’à travers son glaive de dignitaire. Arme de luxe
inspirée des glaives de récompense attribués par le
Directoire aux officiers méritants, le glaive de dignitaire
était réalisé par la manufacture de Versailles ou par
des fourbisseurs privés, pour être porté à la cour.
L’ornementation de chacun des glaives des maréchaux
est différente, et témoigne de la personnalité et du goût
de son commanditaire. Longtemps conservée par les
descendants du maréchal, l’arme a été acquise par le
musée en 1973. Le musée conserve également le livret
de solde du maréchal ; daté de 1815, il porte sur les plats
de reliure les armes des Bourbons.
11
Une restauration
d’envergure
Après un constat d’état à réception, la prestigieuse
tenue de cérémonie du maréchal Ney est passée
entre les mains expertes de la restauratrice textile
du musée de l’Armée, Isabelle Grisolia, qui a entrepris
une restauration de fond, nécessitant plus de vingt
jours de travail.
L’objectif d’une restauration de ce type, véritable
démarche scientifique, est de donner une lisibilité
à l’objet, en respectant son état de « vie », afin qu’il
puisse être conservé et présenté au public dans de
bonnes conditions. Il ne s’agit donc pas de refaire
parfaitement les motifs selon des critères purement
esthétiques, mais de chercher à arrêter la dégradation
liée au temps et à l’usure naturelle du textile.
En premier lieu, un temps de maturation est toujours
nécessaire à la restauratrice pour s’approprier
l’objet, en appréhender toutes les problématiques de
restauration et anticiper les techniques à utiliser, allant
jusqu’à imaginer les gestes à effectuer. Le respect de
l’objet et de son histoire, au-delà même de la qualité
du personnage qui l’a revêtu, est primordial.
S’ensuit la restauration proprement dite : l’habit est
tout d’abord délicatement micro-aspiré ; une fois
dépoussiéré, il faut combler les lacunes par la pose
d’un tissu préalablement teint à la couleur de l’habit,
lui-même cousu à l’aide de fils, teints à la couleur
également. La recette de cette teinture est réalisée
spécifiquement pour cette occasion sur la base de
nuanciers, afin de correspondre parfaitement
à la couleur des objets restaurés.
Pour cette réalisation, le poids de la cape fut un
élément déterminant dans le choix des fils utilisés.
Car, pour éviter de faire porter le poids sur la soie
fragile de l’habit, il fallait utiliser les fils de la plus
grande finesse.
Le mannequin est aussi l’objet de toutes les
attentions, car c’est lui qui met en valeur la tenue
dans les salles d’exposition. Il est réalisé sur mesure
pour épouser les formes du corps, tout en tenant
compte de la manipulation délicate de la future
dépose de l’habit. Il a été entouré d’un tissu neutre
et la restauratrice a recouvert les bras de satin,
afin de faire glisser l’habit sans accrocs.
Travail de restauration sur la cape du maréchal Ney,
dans les ateliers textile du musée de l'Armée.
Paris, musée de l'Armée
12
Le musée
de l'armée
Grand musée d’histoire militaire française et
européenne, le musée de l’Armée, placé sous la
tutelle du ministère de la Défense, offre une des
collections les plus riches au monde dans ce domaine
avec près de 500 000 pièces, de l’âge du bronze
à la fin du XXe siècle.
Parmi les 5 musées français les plus fréquentés,
il accueille chaque année 1,4 million de visiteurs,
auxquels est proposée une large programmation
culturelle, ouverte à tous les publics et rythmée
par deux expositions patrimoniales annuelles.
Situé au cœur de l’Hôtel national des Invalides, lieu
chargé d’histoire créé par Louis XIV en 1670 pour
accueillir les soldats invalides et vétérans, il est né en
1905 de la fusion des collections du musée d’Artillerie
et du musée historique de l’Armée.
La richesse des collections modernes,
de Louis XIV à Napoléon III (1643-1871)
Grandes batailles et campagnes militaires se
succèdent de 1643 à la guerre franco-allemande
de 1870, en passant par la Révolution, le Premier
Empire, la Restauration et la Monarchie de Juillet.
À travers un ensemble unique d’uniformes,
d’équipements, d’armes, de décorations et
d’emblèmes, de peintures et d’effets personnels
de personnages illustres tels Napoléon Bonaparte
et ses maréchaux, les collections modernes du musée
de l’Armée donnent à voir l’histoire militaire, politique
et sociale de la France.
À travers le tableau de Jean-Dominique Ingres,
le grand collier de la Légion d’honneur ou encore
la redingote et le chapeau que l’Empereur portait
à Sainte-Hélène, c’est sur l’édifiant tombeau de
Napoléon Ier abrité par le majestueux Dôme de
l’église des Invalides que se termine la visite. En 1676,
le ministre Louvois remplace Libéral Bruand par
Jules Hardouin-Mansart pour la conduite du chantier
des Invalides. Malgré un plan initial unitaire, ce
dernier crée une grandiose église royale, le « Dôme
des Invalides », réservée aux solennités, tout en
maintenant une « église des soldats », plus modeste,
pour la vie quotidienne
des pensionnaires. L’édification, au XIXe siècle,
du tombeau de Napoléon 1er, puis l’établissement
d’une verrière, achèvent la séparation en deux églises.
13
Le château
de fontainebleau
Entouré de 130 hectares de parc et jardins, le château
de Fontainebleau, inscrit depuis 1981 au patrimoine
mondial de l’Unesco, ouvre ses portes aux passionnés
d’art et d’histoire. Fontainebleau a connu huit siècles
de présence souveraine continue : Capétiens, Valois,
Bourbons, Bonaparte ou Orléans se sont succédé
dans ce palais de plus de 1 500 pièces. Édifié au
cœur d’une forêt giboyeuse, aux confins du domaine
royal et à proximité de la capitale, le premier château
de Fontainebleau jouit d’une position idéale. C’est
une résidence de chasse dans laquelle naît et meurt
Philippe le Bel (1268–1314), dont subsiste encore
aujourd’hui le donjon primitif. De ce passé médiéval,
la Renaissance à la française fait table rase pour
créer les plus beaux ensembles d’architecture et
les plus grands décors de ce que l’histoire de l’art
considère – depuis les années 1850 – comme l’École
de Fontainebleau. Continûment habité, transformé,
orné et enrichi, Fontainebleau occupe une place
à part dans le cœur de tous les souverains qui ont
régné sur la France, depuis l’avènement de Louis VII
le Jeune en 1137, jusqu’à l’abdication de Napoléon III
en 1870. Chacun d’eux s’est attaché à embellir
la résidence de ses prédécesseurs. François Ier,
Henri IV, Louis XV et Louis XVI nous lèguent les plus
exceptionnels témoignages artistiques de leur temps.
Napoléon Ier s’empresse de restaurer et de remeubler
le château que la Révolution avait vidé, y voyant
« la vraie demeure des Rois, la maison des siècles »
et Napoléon III y fait aménager appartements et
lieux de divertissements, devenus des symboles
de l’art décoratif du Second Empire. Aujourd’hui,
Fontainebleau est un immense palais, aux multiples
cours et jardins, qui conserve des collections
exceptionnelles faisant de lui le plus meublé des
châteaux royaux français.
Voir Napoléon
aujourd’hui à Fontainebleau
Aujourd’hui, le visiteur du château de Fontainebleau
déambule à travers les longues enfilades des salons,
galeries, chapelles, appartements presque tous montrés
dans leur « dernier état historique connu », celui des
années 1860. C’est en effet pour des raisons de
cohérence évidentes que « la demeure des rois » - et
des deux empereurs - est globalement présentée dans
l'état qui était le sien à la chute du Second Empire.
Les Grands Appartements des souverains regardant
du côté du jardin de Diane ainsi que l’appartement
Intérieur de Napoléon Ier qui les prolonge ont, quant à
eux, été restitués dans leur configuration du Premier
Empire. Ce choix, mûri durant les années 1960 à 1990,
permettait d’évoquer la geste impériale qui prend
une fin tragique avec la scène des Adieux au pied de
l’escalier en Fer-à-Cheval.
Le musée Napoléon Ier
Inauguré en 1986, ce musée a été aménagé sur deux
niveaux à l’emplacement d’anciens appartements
princiers situés dans l’aile Louis XV. Les collections
– provenant en grande partie de la succession de la
Famille impériale, le prince Napoléon descendant de
Jérôme de Westphalie, frère cadet et dernier héritier
de Napoléon Ier – permettent l’évocation de Napoléon
empereur entre 1804 et 1815, de sa famille et en
particulier de ses frères, souverains en Europe.
La réunion d’une importante galerie de portraits
introduit au parcours qui présente successivement
le sacre, les fastes de la table impériale, la fratrie
et les cadeaux diplomatiques, une tente de campagne,
la vie quotidienne d’un empereur-soldat et chef d'état,
l’impératrice Marie-Louise puis l’héritier, le roi de Rome.
Ces dernières années, des acquisitions majeures ont
été réalisées, en vue de redéployer les collections sous
un angle fort : la France et l'Europe sous l'oeil et dans la
main de Napoléon.
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Visuels pour
la presse
Détail de l'habit
du maréchal Ney
Paris, musée de l'Armée
Le tenue de cérémonie
du maréchal Ney
Binoche et Giquello
Travail de restauration sur
l'habit du maréchal Ney
Paris, musée de l'Armée
Michel Ney, duc d'Elchingen,
prince de la Moskowa, maréchal
de l'Empire en 1804,
Meynier Charles
Versailles, châteaux de Versailles
et de Trianon / Gérard Blot
Cape du maréchal Ney
Binoche et Giquello
Habit du maréchal Ney
Binoche et Giquello
Habit du maréchal Ney
Binoche et Giquello
Détail du col de l'habit
Binoche et Giquello
Travail de restauration sur
l'habit du maréchal Ney
Paris, musée de l'Armée
Travail de restauration sur
l'habit du maréchal Ney
Paris, musée de l'Armée
Travail de restauration sur
l'habit du maréchal Ney
Paris, musée de l'Armée
15
Informations
pratiques
Exposition au public
10 décembre 2014 (après-midi) – 9 mars 2015 :
musée de l’Armée
1er avril – 30 juin 2015 :
Château de Fontainebleau
La tenue de cérémonie du maréchal Ney sera
exposée dans les salles De Louis XIV à Napoléon III,
du musée de l'Armée, à proximité du Portrait
de l'empereur Napoléon Ier en costume de sacre
par Jean-Dominique Ingres.
Elle sera ensuite alternativement exposée entre les deux
institutions durant trois mois, selon un rythme biennal.
Musée de l'Armée
Château de Fontainebleau
Hôtel des Invalides
129 rue de Grenelle - Paris 7e
Château de Fontainebleau
77300 Fontainebleau
Ouvert tous les jours
sauf le 1er janvier, le 1er mai et le 25 décembre
Ouvert tous les jours sauf les mardis,
le 1er janvier, le 1er mai et le 25 décembre
De novembre à mars : 10h -17h
D'avril à octobre : 10h -18h
D’octobre à mars : 9h30 -17h
(dernier accès à 16h15)
D’avril à septembre : 9h30 -18h
(dernier accès à 17h15)
Clôture des caisses 30 mn
avant la fermeture du musée
Tarif plein : 9,5 €
Tarif réduit : 7,5 €
Un billet Musée vous donne accès :
aux collections permanentes du musée de l'Armée,
à l'Eglise du Dôme, tombeau de Napoléon Ier,
à l'Historial Charles de Gaulle, au musée des
Plans-Reliefs et au musée de l'Ordre de la Libération
(réouverture prévue en juin 2015)
musee-armee.fr
Droit d’entrée pour le circuit principal
(musée Napoléon Ier, appartement du Pape,
Grands Appartements et appartement Intérieur
de Napoléon Ier) et exposition : 11 € / 9 €
chateaudefontainebleau.fr
Contact presse
Alambret communication
Sabine Vergez
[email protected]
01 48 87 70 77