le magnat Péladeau
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le magnat Péladeau
5 FÉVRIER 2010 SOMMAIRE NOUVELLES GÉNÉRALES 2 AFFAIRES 5 SPECTACLES 6 Sortie en règle de la FTQ contre « le magnat Péladeau » Le secrétaire général la FTQ, René Roy, sort de ses gonds. Dans une sortie en règle contre celui qu’il appelle « le magnat Péladeau », le syndicaliste accuse le président de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, de cracher « son venin tous azimuts » sur le Fonds de solidarité de la FTQ en se servant de son empire de presse et en manipulant ses journalistes. Feuille de chou Il n’en fallait pas tant pour faire bondir de colère le secrétaire gé- néral de la FTQ pour qui cette façon « orientée » de faire des reportages « en dit long sur la volonté de Pierre Karl Péladeau d’en découdre avec des syndicats qui osent lui tenir tête ». PHOTO D'ARCHIVES ROGERIO BARBOSA « La commande vient d’en haut », titre le vice-président du conseil d’administration du Fonds FTQ dans une lettre ouverte, dont Rue Frontenac a pris connaissance jeudi après-midi, où il fustige le plus haut dirigeant de Quebecor. Une copie de la lettre a été acheminée au quotidien Le Journal de Québec. Selon René Roy, des journalistes de l’empire (TVA, Canal Argent, Le Journal de Montréal en lock-out) auraient admis, « candidement », que « la commande (pour réaliser des reportages sur le Fonds de solidarité FTQ) vient d'en haut ». Lundi et mardi, TVA (Canal Argent) a diffusé des reportages qui ont été repris par l’agence QMI, une nouvelle créature de Quebecor Média. Ces reportages, selon René Roy, tentaient malicieusement de « remettre en question » les crédits d’impôt de 30 % accordés par les gouvernements aux fonds de travailleurs (Fonds FTQ et Fondaction CSN), en plus de soulever, toujours selon le secrétaire général, des interrogations non fondées sur la contribution des fonds de travailleurs au sein de l’économie québécoise. Un « expert », professeur de comptabilité à l’Université Laval, Jean-Marc Suret, estimait, dans les reportages, que ces avantages fiscaux consentis aux fonds de travailleurs (plus de 1 milliard de dollars sur cinq ans, dont la moitié au Québec) constituaient « un sacrifice inutile ». « Lorsque Canal Argent, TVA et Le Journal de Montréal (dans la mesure où on peut encore qualifier de journal cette feuille de chou concoctée par des cadres et des scabs) tirent simultanément à boulets rouges sur des outils de développement économique, de sauvegarde et de création d'emplois que les travailleurs se sont collectivement donnés, il y a lieu de s'inquiéter sur la définition de la liberté de presse, de la liberté d'expression que le président de Quebecor détourne allègrement pour justifier ses attaques vicieuses », écrit René Roy. Dans sa lettre, le secrétaire général décoche des flèches empoisonnés en direction de « l’empereur », qui a fait NOS CHRONIQUEURS l’unanimité contre lui en prenant une position « rétrograde et d’un antisyndalisme primaire » lors de la Rencontre économique, à Québec. René Roy s’est montré encore plus incisif, jeudi, à l’endroit du contesté président de Quebecor. « Je vous invite à regarder dans votre propre cour et questionnezvous sur votre apport à la dégradation du climat des relations de travail au Québec par votre attitude intransigeante et votre propension à vouloir cadenasser tout ce qui semble déroger un tant soit peu à votre vision du monde », écrit-il dans sa lettre. Une vendetta Ce n’est cependant pas la première fois que la centrale syndicale croise le fer avec Pierre Karl Péladeau, qui avait pourtant sollicité l’intervention financière du Fonds de solidarité FTQ dans sa tentative avortée pour acheter le Canadien de Montréal. La FTQ avait incommodé le président de Quebecor en refusant que ses publicités de sa campagne REER soient diffusées dans Le Journal de Montréal, en lock-out depuis plus d’un an. René Roy croit deviner que le président de Quebecor a voulu s’engager dans « une véritable vendetta contre des institutions qui ont contribué à sauvegarder et créer près de 150 000 emplois tout en soutenant la PME ». Mais il rappelle à Pierre Karl Péladeau, toujours dans sa lettre, qu’il « semble avoir oublié que c'est avec l'argent des travailleurs et travailleuses du Québec qu'il a pu faire l'acquisition de Vidéotron par le biais de la Caisse de dépôt du Québec, qui a injecté 2,2 milliards (G) de dollars dans cette transaction ». Rue Frontenac a tenté d'obtenir des commentaires de la porte-parole de Quebecor, Isabelle Dessurault, mais en vain. PIERRE DUROCHER 12 SPORTS 9 EN MANCHETTES Politique municipale | Marilou Séguin Une coalition regimbe devant la taxe sur le stationnement au centre-ville Jugeant la nouvelle taxe sur le stationnement au centre-ville « exagérée » et « discriminatoire », une coalition d’associations d’affaires montréalaises, la Coalition pour une véritable métropole, demande au maire Gérald Tremblay de revoir... PAGE 3 Musique | Philippe Meilleur Cœur de pirate : Petite toux pour une grande rentrée Quelques jours avant sa rentrée montréalaise sur les planches du National, Cœur de pirate est inquiète : elle combat depuis peu de furieuses quintes de toux qui égratignent ses cordes vocales comme du papier sablé. PAGE 6 Football | Bernard Cyr Manning déjà parmi les grands Plusieurs experts et analystes croient que le succès d’un quart est jugé au nombre de ses victoires au Super Bowl. Est-ce à dire que Dan Marino n’a pas été un grand joueur et que Trent Dilfer est un meilleur quart que lui ? PAGE 11 RF Actualités Un juge refuse la liberté à un admirateur de Marc Lépine Un juge a refusé de remettre en liberté Jean-Claude Rochefort, un adorateur de Marc Lépine qui tenait un blogue célébrant son « héros » et appelant les hommes à se révolter et à tuer le plus de femmes possible. Si l’homme invoque sa liberté d’expression, le juge le considère comme « une bombe à retardement ». Rochefort a été arrêté le 4 décembre dernier, deux jours avant les commémorations du 20e anniversaire de la tuerie de l’École polytechnique, perpétrée par son idole Marc Lépine. Rochefort est accusé de menaces « contre la moitié de la population », a illustré le juge Claude Leblond, ce jeudi, lors de son enquête sur remise en liberté. Il croupit derrière les barreaux depuis. Il a subi une évaluation psychiatrique afin que soit établie son aptitude à comparaître, ce qui s’est avéré positif. Blogue haineux Sur son blogue, outre plusieurs montages photo représentant Marc Lépine armé de mitraillettes, des femmes l’incitant à leur tirer dessus, et même des policiers félicitant Lépine pour son œuvre, on retrouve plusieurs textes inquiétants que le juge Leblond qualifient de « recette pour un massacre ». Il y glorifie évidemment Lépine, qu’il appelle « Saint-Marc ». « Ce que Marc Lépine a fait est un geste de légitime défense collective. Il a tué ces mauvaises femmes qui voulaient faire disparaître les hommes », écrivait notamment Rochefort, sous les pseudonymes de Rick Flachman, John Gisogod ou Giskhan. D’autres textes donnent des instructions pour réussir une bonne opération de meurtres de masse, de la planification à la logistique, en passant par les méthodes pour enfermer un groupe de femmes sur lesquelles on souhaite tirer et par la nécessité d’être prêt à mourir plutôt que d’être arrêté. « Qui a dit que ces 14 victimes n’étaient pas Hitler en personne ? » demande Rochefort dans un texte intitulé « Est-ce que les 14 victimes de Polytechnique étaient vraiment innocentes ? ». Plus loin dans ce texte, il répond à sa question. « Il a tué 14 femmes qui étaient occupées à lire Solanas et à discuter de la façon d’exterminer le genre masculin et à prendre la société en otage. Il a attaqué un bastion féministe qui planifiait un génocide, un gendercide », écrit-il. Vains avertissements Le sergent-détective de la police de Montréal Marco Caya, qui a enquêté sur le blogue de Rochefort, a raconté jeudi au juge Leblond qu’il avait reçu le 22 octobre dernier une plainte de l’organisme L’Après-rupture, qui vient en aide aux hommes. Après vérification, il se rendait compte que l’homme de 60 ans possédait un vieux pistolet Whalter 9 mm, enregistré sous l’ancien registre des armes à feu. Usant de ce prétexte, il s’est présenté chez Rochefort le 2 novembre pour le saisir, et lui faire signer une promesse de comparaître en cour sous l’accusation de possession illégale d’une arme à feu, comparution qui allait se dérouler le 23 novembre. Il en a profité pour lui suggérer d’arrêter d’écrire sur son infâme blogue. « Il a répondu que s’il cesse, il va se sentir opprimé dans sa liberté d’expression, mais il admettait que RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010 c’est de mauvais goût et disait qu’il arrêterait », a témoigné l’enquêteur. Mais bien au contraire, Jean-Claude Rochefort a continué de plus belle. En cours d’enquête, le sergent-détective Caya s’apercevait que le module de cybercriminalité de la Sûreté du Québec avait aussi à l’œil le blogue de Rochefort, et même qu’un de ses collègues montréalais avait rencontré l’accusé à ce sujet à la suite d’une plainte en juin précédent, sans que cela se traduise par des accusations. C’est finalement le 4 décembre qu’il obtenait un mandat d’arrestation pour arrêter Rochefort. « Ils ont voulu me faire taire, ils ont réussi », aurait commenté le prévenu au moment de son arrestation. Explications farfelues Rochefort a également témoigné, y allant d’une explication boiteuse quant à son pistolet. Il a dit l’avoir acheté en 1984 dans un « gun show » à la suite des pressions d’amis lui disant qu’il s’agissait d’une arme de collection à accrocher dans son salon. « Je n’aime pas les armes », a-t-il juré. Il a ajouté que le canon de l’arme a été tronçonné dans le passé, par des policiers. « J’avais fait une tentative de suicide aux médicaments et mon exconjointe avait appelé l’ambulance. Quand je suis revenu de l’hôpital huit jours plus tard, mon arme était sur la table de cuisine, le canon coupé. J’ai assumé que c’était la police », a-t-il raconté, ce que le juge a trouvé complètement farfelu. Souhaitant faire libérer son client en attente de son procès, Me Guillaume Langlois a suggéré au juge que la question à savoir s’il s’agissait de « menaces ou seulement d’idées dérangeantes » méritait d’être posée. « Moi, j’y vois une recette pour un massacre », a rétorqué le magistrat. « L’accusé va beaucoup plus loin qu’exprimer une idée. Il s’agit d’une incitation à la haine des femmes, à commettre des meurtres de femmes et des menaces de mort à l’égard des femmes. Il avait une obsession à gagner une guerre contre les femmes qui voulaient éliminer les hommes », a-t-il poursuivi. Se disant inquiet par le fait qu’il a continué à alimenter son blogue malgré l’avertissement de M. Caya, et considérant que les probabilités de condamnation de Rochefort sont bonnes, il a refusé de le libérer. Le dossier sera repris en cour le 16 février. 2 Nouvelles générales Une coalition regimbe devant la taxe sur le stationnement au centre-ville Jugeant la nouvelle taxe sur le stationnement au centreville « exagérée » et « discriminatoire », une coalition d’associations d’affaires montréalaises, la Coalition pour une véritable métropole, demande au maire Gérald Tremblay de revoir cette mesure du budget 2010 qui pourrait « affaiblir » le cœur de la métropole. 20 M$ par an pour le transport en commun « Nous sommes inquiets des répercussions de la nouvelle taxe sur le stationnement au centre-ville. En augmentant de façon importante le fardeau fiscal des entreprises et des contribuables, ce budget fragilise une économie encore chancelante », dit Jean Laramée, président du conseil d’administration de l’Institut de développement urbain du Québec (IDU), membre de la Coalition. Ce regroupement, fondé à la suite du dépôt du budget 2010 en janvier, compte dans ses rangs six associations liées au développement économique de Montréal représentant l’industrie du stationnement, les restaurateurs, les propriétaires immobiliers et les commerçants. « La nouvelle taxe sur le stationnement et la hausse marquée de la taxe foncière risquent d’affaiblir la base d’affaires montréalaise », souligne Jocelyn Lafond, président du comité des affaires gouvernementales de l’Association des propriétaires et des administrateurs d’immeubles du Québec (BOMA Québec). Les membres de la Coalition craignent notamment que la hausse des coûts de stationnement incite les consommateurs à délaisser le centre-ville au profit des banlieues, où le stationnement est gratuit, et qu’à moyen terme, le cœur de la métropole devienne moins attrayant pour les entreprises. La nouvelle taxation, qui prend la forme d’un taux au mètre carré appliqué à la superficie brute des parcs de stationnement extérieurs et intérieurs du grand centre-ville, devrait rapporter 20 millions de dollars par an. Une somme qui sera entièrement réinvestie dans le transport collectif, assure l’administration Tremblay. Tout en reconnaissant l’importance de moderniser le réseau de transport de la métropole, la Coalition juge ce système inapproprié et inéquitable. « Pour relever ces défis, la Ville a décidé d’utiliser les pouvoirs de taxation rendus disponibles par le gouvernement du Québec. Mais il nous apparaît évident que ces outils sont inadéquats. Ils créent des augmentations fiscales qui touchent spécifiquement les entreprises montréalaises alors que les besoins à combler, notamment en transport en commun, sont d’envergure métropolitaine », dit M. Laramée. « Ce qui est aussi dommageable, c’est que la taxe ne touche que le centre-ville. Elle est très discriminatoire à cette effet », ajoute-t-il. La nouvelle mesure a fait bondir le compte de taxe de certains propriétaires de stationnements de 30 à 40 %, déplore la Coalition. Dans plusieurs cas, cela représente des centaines de milliers de dollars. Même si partie de la facture sera refilée au usagers, les propriétaires devront aussi en éponger une partie de leur poche, souligne M. Laramée. Montréal, que ce soit le rehaussement graduel de la taxe sur l’essence tel que proposé par le maire, l’attribution à la Ville d’une partie des revenus de la taxe de vente, ou encore l’augmentation des coûts d’immatriculation sur le territoire métropolitain. Ces options méritent d’être analysées en profondeur », dit M. Laramée. Du côté de la Ville de Montréal, on se réjouit de la formation de la Coalition, même si elle s’oppose à l’implantation de la nouvelle taxe de stationnement. « On est très heureux d’apprendre qu’un regroupement des forces vives du milieu des affaires se joint à la Ville pour énoncer au gouvernement du Québec que le transport en commun est important pour la compétitivité du centre-ville. (....) Ils se joignent à nous pour pouvoir trouver une source de financement qui est récurrent et rentable », dit Alan DeSousa, vice-président du comité exécutif de la Ville de Montréal et responsable des finances. L’administration Tremblay n’est toutefois pas d’accord avec la Co- alition sur le fait que la nouvelle taxation risque d’affaiblir le coeur de la métropole. « Ce sont des montants raisonnables qui se traduisent par une hausse de 1 $ ou 2 $ par jour, dit M. DeSousa. Ce ne sont pas des montants assez significatifs pour décourager les gens de venir au centre-ville. (...) Ça ne met pas en péril le fait que nous avons des artères commerciales importantes qui sont vivantes. » L’administration Tremblay improvise, dit l’opposition L’opposition officielle demande aussi à la Ville de revoir la nouvelle taxe et de procéder dans les meilleurs délais à une étude d'impacts. « La sortie de la Coalition pour une véritable métropole confirme que la décision d'imposer une taxe sur le stationnement est le résultat d'une improvisation de l'administration Tremblay pour boucler son budget », dénonce la chef de Vision Montréal, Louise Harel, s’inquiétant du fait que les impacts de cette mesure sur l'économie du centreville soient encore méconnus. L’appui de Québec demandé Pour la Coalition, la solution au financement du transport en commun passe plutôt par l’appui de Québec. « Nous demandons au gouvernement de considérer d’autres mesures pour appuyer le développement de RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010 3 Nouvelles générales Fraude des cartes-soleil La RAMQ court toujours après son argent La Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) n’a réussi à récupérer à ce jour qu'une fraction du demi-million de dollars de la fraude historique dont elle a été victime à la suite de l’obtention illégale de cartes-soleil par des résidants du Proche-Orient. Dans un rapport d’enquête rendu public en décembre, la RAMQ levait le voile sur la plus importante fraude de son histoire. On apprenait alors qu’un « subterfuge sophistiqué » avait été mis en place par un consultant de la firme Décision Immigration 2000 pour permettre à des personnes principalement originaires du Liban de simuler auprès du gouvernement leur présence au Québec pour obtenir leur citoyenneté canadienne. Par ce stratagème basé sur de fausses déclarations et de faux renseignements, 1 451 personnes ont ainsi pu obtenir une carte d’assurance maladie. De ce nombre, 747 ont reçu au cours des cinq dernières années des soins atteignant 508 768 $. Or, la RAMQ n’a pu recouvrer que 42 000 $ de cette somme, a-t-elle confirmé à RueFrontenac.com. « On fait ce qu’on peut. On est conscients qu’on ne peut pas tout récupérer d’un coup », affirme le porte-parole de la RAMQ, Marc Lortie. La société d’État a peu de moyens pour récupérer les sommes dues puisque les personnes en cause sont à l’étranger. Elle leur a donc fait parvenir par la poste une demande de remboursement à leur dernière adresse connue. « C’est évident qu’on ne peut pas envoyer des gens là-bas. Ça nous coûterait en frais trois fois le montant qu’on cherche à se faire rembourser », dit M. Lortie. Nouvelles mesures de sécurité La RAMQ croit être en mesure de récupérer une partie de cet argent quand les personnes se présenteront à l’un de ses bureaux. « Ces personnes sont toutes devenues inadmissibles au régime. Elles de- vront donc rembourser l’argent avant de pouvoir redevenir admissibles », précise M. Lortie. Depuis cette enquête, de nouvelles mesures de sécurité ont été mises en place, indique la RAMQ. Elle compte sur une petite équipe de quatre inspecteurs - soutenus par une dizaine d'employés - qui ont pour mandat de débusquer les fraudeurs. Les inspecteurs ciblent au hasard des personnes pour valider leur déclaration d'établissement, un préalable essentiel à la couverture du régime d'assurance maladie. L’enquête, qui a été menée au Québec entre août 2008 et l’automne 2009, a porté sur 1 685 personnes détentrices d’une carte d’assurance maladie et clientes du consultant en immigration M. Nizar Zakka. Celui-ci fait l’objet d’une enquête de Revenu Québec. Ecstasy ou amphétamine LA POLICE SAISIT 110 000 COMPRIMÉS La Sureté du Québec a procédé à une saisie d’amphétamines d’une rare ampleur mercredi soir à Saint-Gabriel-de-Brandon dans Lanaudière. Ce ne sont pas moins que 110 000 pilules d’ecstasy (ou d’amphétamine, une analyse est en cours), cinq sacs d’une poudre encore inconnue et deux presses servant à mouler les comprimés de drogue qui ont été découverts par les policiers dans un bâtiment situé au 91, rue Saint-Cléophas. « C’est assez rare qu’on fasse des saisies aussi importantes », selon le porte-parole de la Sureté du Québec, Benoît Richard, qui n’était pas encore en mesure de divulguer la valeur des drogues confisquées. « Les comprimés coûtent entre 5 $ et 40 $ selon leur qualité », explique-t-il. Au moins dix policiers vêtus de combinaisons spéciales ont participé à l’opération qui a été déclenchée après que le poste de Joliette, une ville située non loin, eut été informé par un citoyen de l’existence du laboratoire chimique. « Le plus important, c’est que ces milliers de comprimés ne se retrouveront pas dans les rues », se réjouit Benoit Richard, qui explique que la consommation de psychotropes est un problème généralisé, autant dans Lanaudière qu’ailleurs au Québec. RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010 4 RF Affaires BCE ENCAISSE 1,6 G$ DE PROFITS POUR 2009 BCE, le géant canadien des télécommunications, a encaissé un profit net de 1,6 G$ pour son exercice financier 2009, soit le double des 819 M$ qui avaient été obtenus lors de l’exercice précédent. Ramené par action, il s’agit d’un profit de 2,11 $ contre 1,01 $ un an plus tôt. Écrit par RueFrontenac.com Au quatrième trimestre, dont les résultats viennent d’être dévoilés, le conglomérat a engrangé un bénéfice net de 350 M$, soit 0,46 $ par action contre une perte de 48 M$ ou 0,06 $ par action qui avait été essuyée lors de la même période l’an dernier. Au quatrième trimestre, la direction de Bell dit avoir enregistré 523 000 activations brutes pour son service de téléphonie sans fil, ce qui constitue un record pour cette période de l’année. Le nombre d’ajouts nets s’est accru de 39 % PHOTO D’ARCHIVES d’une année à l’autre pour atteindre 163 000. Pour 2010, BCE s’attend à voir le chiffre d’affaires de sa filiale Bell augmenter de 1 % à 2 %. La compagnie prévoit que son bénéfice par action ajusté se situera entre 2,65 $ et 2,75 $. Bank of America et son ex-PDG ACCUSÉS DE FRAUDE Bank of America, l'une des plus importantes banques américaines, et son ancien grand patron, Kenneth Lewis, sont accusés par la justice américaine d'avoir trompé le gouvernement afin d'obtenir de l'aide pendant la crise financière de 2008. Écrit par RueFrontenac.com Le procureur de l'État de New York, Andrew Cuomo, a prétendu que la haute direction de la banque a tronqué les données financières de Merrill Lynch afin que ses actionnaires approuvent la fusion entre les deux institutions. « Nous croyons que la direction de la Banque a minimisé les pertes de Merrill Lynch puis surestimé leur capacité à conclure une entente d'acquisition afin de mettre la main sur 20 G$ en provenance du Plan de sauvetage du gouvernement. Et cela, c'est de la fraude », a affirmé M. Cuomo lors d'une conférence téléphonique rapportée par l'agence financière Bloomberg. « RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010 Bank of America et ses dirigeants ont fraudé le gouvernement et les contribuables dans une période très difficile. » En plus de la banque et de M. Lewis, le procureur poursuit aussi l'ancien directeur financier de l'institution, Joe Price. Dans une poursuite reliée aux mêmes événements, Bank of America avait accepté de verser une somme de 150 M$ à la Securities & Exchange Commission afin de régler l'affaire à l'amiable. La SEC, chien de garde du secteur financier, avait expliqué qu'il lui manquait des preuves pour aller plus loin. Toutefois, un juge doit encore approuver cette entente et avait reproché à la SEC de ne pas poursuivre également certains hauts dirigeants de BofA. Dans un communiqué, la direction de la Bank of America a dit regretter ces accusations, qu'elle juge sans mérite. Elle rappelle que la SEC avait déjà jugé qu'elle manquait de preuves pour porter des accusations de fraude contre ses dirigeants. 5 RF Arts & Spectacles Coeur de pirate se sent de plus en plus à l'aise dans son métier. PHOTO D'ARCHIVES CHANTAL POIRIER Cœur de pirate PETITE TOUX POUR UNE GRANDE RENTRÉE Quelques jours avant sa rentrée montréalaise sur les planches du National, Cœur de pirate est inquiète : elle combat depuis peu de furieuses quintes de toux qui égratignent ses cordes vocales comme du papier sablé. Avant de s’enfermer dans un silence réparateur, loin des micros et des journalistes, la chanteuse a revisité avec nous les derniers mois de sa jeune mais fulgurante carrière. « Excuse-moi une seconde. » Béatrice Martin s’éloigne du combiné et se râcle furieusement la gorge. « Merde. C’est un rhume ou quelque chose comme ça. J’espère que ce sera terminé avant vendredi ! » Il serait bien ironique, en effet, que Cœur de pirate, révélation de l’année au dernier gala de l’ADISQ et finaliste pour deux Victoires de la musique (révélation de l’année et chanson de l’année pour Comme des enfants) en France, doive hisser le pavillon blanc devant un simple microbe. Mais plutôt que de songer à un éventuel sabordage des deux spectacles prévus vendredi et samedi au National, à Montréal, la chanteuse se concentre sur le positif. Et il y en a eu beaucoup sur son petit navire depuis la sortie d’un premier disque, Cœur de pirate, en 2008. « Je mentirais si je disais que je n’ai pas eu un choc quand ça a décollé, dit-elle en parlant de son début de carrière fracassant. C’est RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010 spécial de savoir que mes problèmes sont devenus ceux des autres, de grandir en tant que personne grâce à la musique, de prendre l’avion trois fois en un mois pour aller en Europe. Il a fallu que je surmonte le syndrome de l’imposteur que j’avais au tout début et que je reconnaisse que ce n’était pas que de la luck, ce qui m’arrivait. » Tout un cheminement pour celle qui, il y a dix-huit mois à peine, était terrifiée à la simple idée de livrer ses chansons sur l’une des minuscules scènes du festival Osheaga, au beau milieu de l’après-midi. La chanteuse rigole (sans tousser cette fois !) quand on lui rappelle ce souvenir. « C’est drôle parce que maintenant, je ne me verrais pas ailleurs que sur une scène, dit-elle. Ceux qui m’ont vu dernièrement comprennent que j’ai fait du progrès depuis ce show-là. » Des exemples ? « Tout est mieux. Les intros, les ponts, les présentations des chansons… Je suis encore très loin de la perfection, je sais que j’ai en- core tout un métier à apprendre. Mais je n’ai plus peur des gens et je commence à faire tomber les barrières qui me retenaient avant. » Un deuxième disque à l’horizon Après ses deux concerts au National, Béatrice mettra le cap sur Vancouver, où elle se produira dans le cadre des Jeux olympiques. Elle fera ensuite un saut au Petit Champlain de Québec pour deux représentations à guichets fermés. Puis, la chanteuse continuera de travailler sur les maquettes de ce qui deviendra son deuxième album. « J’en ai déjà quelques-unes en banque », se réjouit-elle. Il faudra toutefois patienter au moins jusqu’à la fin de l’année, sinon jusqu’au début 2011, avant de voir l’œuvre apparaître sur les tablettes. « Je veux prendre mon temps », confie la chanteuse en étouffant un dernier toussottement. Après un début de carrière aussi flamboyant, on la comprend. 6 Arts & Spectacles UNDERCOVER BOSS : QUAND LE BOSS SE SALIT LES MAINS Depuis son arrivée dans le paysage télévisuel, la téléréalité n’impressionne guère par sa pertinence sociologique, quoi qu’en disent ses admirateurs, qui y voient le reflet de notre société. En effet, à part quelques exceptions – la plus probante étant Pignon sur rue, première téléréalité diffusée au Québec –, la prémisse des téléréalités consiste à : a) frencher un inconnu (Loft Story, Occupation double); b) fourrer un inconnu (Survivor); c) aider un inconnu (Les Anges de la rénovation); d) battre, insulter ou assommer un inconnu (Biggest loser, Hell’s Kitchen, The Contender); e) fournir du contenu culturel (sic) à un empire médiatique en transformant un inconnu en vedette (Star Académie). Transcender le freak-show Mais voilà que dès le dimanche 7 février, la téléréalité pourrait enfin transcender le freak-show et devenir utile en fournissant un regard plus que pertinent sur le monde du travail. Plus précisément sur les relations, souvent tendues est-il utile de le rappeler ici, entre patrons et employés. La série s’intitule Undercover Boss et le titre dit tout : chaque semaine, nous accompagnerons un patron qui, de façon tout à fait anonyme, se mêlera à ses employés pour constater, in situ, la réalité de ceux-ci. Pour comprendre le travail, le vrai, celui qui permet au patron en question de faire de l’argent. Pour comprendre aussi l’impact des décisions du même patron sur l’organisation du travail et le moral de ses employés. La série Undercover Boss prend l’affiche le dimanche 7 février sur le réseau CBS. Parmi les chefs de direction qui ont accepté de jouer le jeu, on retrouve le patron de la chaîne de dépanneurs 7-Eleven, Joseph M. DePinto, celui de la chaîne de restauration rapide White Castle Dave Rife, et celui de la chaîne de restaurants Hooters (où on attire la clientèle par les attributs des serveuses et non par la qualité du menu), Coby G. Brooks. Une expérience fascinante, malgré des défauts Le premier épisode met en vedette, si on peut dire, Larry O’Donnell, président et chef de la direction de Waste Management, compagnie spécialisée dans la collecte de déchets, le recyclage et les toilettes de chantier. Un boss qui se salit les mains, ça promet! Le regard étonné que M. O’Donnell lance à une employée, affectée à la collecte des ordures, qui lui apprend qu’elle doit uriner dans une boîte en RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010 fer blanc, vaut à lui seul le détour. Pour l’anecdote, ce patron s’avère incapable de faire la job correctement et se fait mettre à la porte! Faut croire que fouiller dans les vidanges pour en extraire ce qui est recyclable n’est pas à la portée de tous... Bien sûr, le traitement est inutilement dramatique, ça semble souvent arrangé avec le gars des vues et les épisodes suintent les bons sentiment. Ces infiltrations se veulent également le prétexte à une finale hollywoodienne, dans la pure tradition des tear jerkers – en bref, le patron est tellement ému et impressionné par ses employés qu’il leur offre un cadeau pour souligner son appréciation. Mais malgré ses nombreux défauts, l’expérience d’Undercover Boss – série britannique – s’avère souvent fascinante. Regret et souhait Un regret et un souhait, en termi- nant. Le regret d’abord : les responsables de la grille horaire, chez CBS, ne partagent manifestement pas notre enthousiasme à propos de Undercover Boss puisqu’ils ont placé la première de la série APRÈS le Super Bowl, dimanche. Vers 22 h 30, donc, heure à laquelle les Américains rotent leur bière et leur guacamole en titubant vers leur lit... On la retrouvera à 21 h 00 dès le 14 février. On ignore pour l’instant si CTV ou Global reprendra la série au Canada. Le souhait, maintenant : puisque l’anonymat est une condition sine qua non pour que cette série soit possible, que notre empereur adoré, Pierre Karl Péladeau, passe de vedette (non, mais, c’est qu’on le voit partout...) à inconnu, pour qu’il puisse un jour y participer. À moins qu’il ne préfère monter dans le ring et apparaître dans The Contender. J’en connais plusieurs qui aimeraient ça... 7 Arts & Spectacles RÉVÈLE LA RELÈVE FRANCIS D’OCTOBRE ET LE ROI POISSON EN VEDETTE La série 2010 Révèle la relève, tribune pour les jeunes talents se déroulant parallèlement aux Francouvertes, prendra son envol ce vendredi soir. Pour l’occasion, Francis d’Octobre et Le Roi Poisson monteront sur la scène de la Maison de la culture Maisonneuve. Le premier, qui s’est taillé une bonne réputation à titre de musicien accompagnateur de figures populaires de la chanson québécoise, a lancé un album solo, Ma bête fragile, le 19 janvier dernier. Le second a lancé un EP 2008, suivi d’un album complet l’année dernière, de façon indépendante. Le groupe a récemment signé avec l’étiquette Indica et travaille présentement à sa prometteuse nouvelle œuvre. Trois autres soirées La série se poursuivra le 19 mars. La jeune formation Polipe, qui proposait l’année dernière Tropiques du cancer, un album rock aux Le Roi Poisson prendra part à la première soirée de la série Révèle la relève. fortes influences des années 1960 et 1970, ainsi qu'Ariel, rockeur lauréat des dernières Francouvertes, seront en action. Le 2 avril, ce sera au tour des Chansonneurs du Festival en chanson de Petite-Vallée 2008 de se produire. Ce groupe de huit artistes a fait connaissance en 2008 à l’occa- sion du festival gaspésien. Une rencontre coup de foudre qu’il transportera en sol montréalais. Hôtel Morphée et La Patère Rose clôtureront le tout le 30 avril. La Patère Rose n’a plus besoin de présentation. Mené par Fanny Bloom et propulsé par la musique de membres de Misteur Valaire, le co- PHOTO D'ARCHIVES loré groupe pop-électro a remporté les Francouvertes en 2008, puis a lancé un premier album l’année suivante. Quant à Hôtel Morphée, il s’agit d’une formation rock où violons et contrebasse se mêlent aux envolées lyriques de la chanteuse Laurence Nerbonne. La culture en bref Kavanagh à Québec, Binamé à Montréal Anthony Kavanagh, Dominic et Martin, Michel Boujenah et Peter MacLeod seront les animateurs des quatre galas du Grand Rire de Québec, qui se déroulera du 9 juin au 4 juillet dans la Capitale nationale, ont annoncé les organisateurs. Écrit par RueFrontenac.com L’auteur Jean-Pierre Plante, collaborateur de longue date du festival concurrent Juste pour rire, à Montréal, mettra sa plume au service du Grand Rire cette année et prendra en charge l’écriture du gala animé par Michel Boujenah. Luc Senay assurera la mise en scène du spectacle. Parmi les autres collaborateurs du Grand Rire 2010, on note les noms RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010 de Michel Courtemanche (mise en scène du gala Dominic et Martin) et Sylvain Laroque (mise en scène du gala Anthony Kavanagh). Festival de films sur les droits de la personne Par ailleurs, le Festival de films sur les droits de la personne de Montréal (FFDPM) a annoncé cette semaine que le cinéaste Charles Bi- namé agira à titre de porte-parole de sa 5e édition. La programmation du festival, qui se déroulera du 11 au 21 mars dans trois salles montréalaises et une salle à Québec, sera dévoilée le 24 février. Plus qu'un simple festival, le FFDPM se veut un espace de dialogue avec le public puisque chaque projection est suivie d'un débat avec des invités. 8 RF Sports PHOTO REUTERS LE TRICOLORE SE SAUVE AVEC LA VICTOIRE Le Canadien a eu beau ne jouer que pendant une vingtaine de minutes, il est tout de même parvenu à soutirer une victoire de 3 à 2 aux Bruins, jeudi soir à Boston. Un but de Brian Gionta, en tirs de barrage, a permis aux visiteurs de concrétiser ce vol. Merci à la troupe de Claude Julien, qui ne sait plus comment gagner, et à Jaroslav Halak qui, pour un deuxième mach de suite, a repoussé 45 tirs. Plus tôt dans la rencontre, des buts de Glen Metropolit et Roman Hamrlik, inscrits à 39 secondes d’intervalle dans la 17e minute de jeu de la deuxième période, a ramené les deux équipes sur un pied d’égalité. Profitant d’une supériorité numérique, Glen Metropolit, seul dans l’enclave, a sauté sur un retour de lancer de Scott Gomez, mettant ainsi fin àé une léthargie de 18 rencontres sans but. Le vétéran joueur RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010 de centre est du même coup devenu le meilleur marqueur du Canadien (3 buts, 1 passe) face aux Bruins cette saison. Sur la séquence suivante, Roman Hamrlik s’est servi de la présence de Mathieu Darche à proximité de Tuukka Rask pour le déjouer d’un tir dans la partie supérieure du filet. En moins d’une minute, le Canadien, jusqu’alors sans vie, reprenait espoir. Du grand Halak Après avoir pris les devant 1 à 0 en première période grâce au but de Mark Recchi, les Bruins ont doublé leur avance dans la cinquième minute du deuxième tiers. En entrée de zone, David Krejci a attiré en sa direction Maxim Lapierre et Andrei Markov. Hypnotisés par la rondelle, Darche et Ryan O’Byrne n’ont pas vu Blake Wheeler se diriger vers le filet. Après avoir accepté le relais de Krejci, Wheeler a eu tout le loisir de loger le disque derrière Halak. Le Slovaque a par la suite fermé la porte de si belle façon que, n’eût été ses prouesses, les Bruins aurait pu prendre une avance de quatre buts. Halak a d’abord stoppé une autre pousée de Wheeler avant de bloquer de la mitaine le retour dont s’était emparé Michael Ryder. Quelques instants plus tard, Wheeler a été une fois de plus sa victime. Cette fois, Halak a sorti le bloqueur au tout dernier instant. 9 Sports SUPER BOWL MANNING DÉJÀ PARMI LES GRANDS Plusieurs experts et analystes croient que le succès d’un quart est jugé au nombre de ses victoires au Super Bowl. Est-ce à dire que Dan Marino n’a pas été un grand joueur et que Trent Dilfer est un meilleur quart que lui ? Marino n’a participé qu’une seule fois au Super Bowl, en 17 ans de carrière avec les Dolphins de Miami, et a perdu le match de championnat face aux 49ers de San Francisco, en 1984, à sa deuxième campagne dans la NFL. Dilfer a gagné le Super Bowl au terme de la saison 2000 avec les Ravens de Baltimore, mais personne ne peut affirmer qu’il a connu une plus grande carrière que Marino. Bien sûr, on se rappellera éternellement de Joe Montana et de Terry Bradshaw pour leurs quatre victoires au Super Bowl, avec les 49ers de San Francisco et les Steelers de Pittsburgh, respectivement. Tom Brady (trois victoires au Super Bowl avec les Patriots de la Nouvelle-Angleterre), Johnny Unitas (deux championnats de la NFL et un Super Bowl avec les Colts de Baltimore) et Troy Aikman (trois Super Bowls avec les Cowboys de Dallas) font aussi partie de ce groupe. Mais aucun de ces joueurs n’approche ou n’approchera les statistiques compilées par Dan Marino au cours de sa carrière… ou encore celles de Peyton Manning, qui tentera de remporter un deuxième Super Bowl avec les Colts d’Indianapolis, dimanche à Miami. Un des 45 joueurs en uniforme Oui, le quart est le joueur le plus important et le mieux payé d’une équipe, mais on oublie souvent qu’il n’est que l’un des 45 joueurs en uniforme : pas d’équipe, pas de championnat. Et ne me dites pas qu’une équipe ne peut pas gagner le Super Bowl sans un grand quart : Dilfer en est la preuve vivante ! Depuis 1994, soit depuis que la NFL a instauré un plafond salarial, il est devenu plus difficile de bâtir des dynasties en raison de la parité qu’a entraîné ce règlement. Manning pourrait donc se joindre dimanche à un groupe exclusif de quarts qui ont gagné plus d’un Super Bowl au cours de cette période : Brady (trois), John Elway (deux avec les Broncos de Denver) et Ben Roethlisberger (deux avec les Steelers de Pittsburgh). Saison remarquable Mais, gagne ou perd dimanche, la saison 2009 que vient de connaître Manning devrait à elle seule lui faire une place dans la légende. Sept fois au cours de la saison (c’est presque la moitié de leurs 16 matchs !), les Colts ont gagné après avoir tiré de l’arrière au quatrième quart. C’est un record de la NFL. Manning a notamment connu un match d’anthologie, un lundi soir de septembre à Miami, quand les Colts ont eu le ballon pendant de moins de 15 minutes (contre plus de 45 minutes pour les Dolphins) mais l’ont tout de même emporté 27 à 23. Et en finale de l’Association américaine face aux Jets de New York, il y a deux semaines, il a dépecé la meilleure défense de la NFL en gagnant 377 verges par la voie des airs. Sa poussée de quatre jeux qui a couvert 80 verges en seulement 58 secondes, en fin de première demie, valait le coût d’entrée à elle seule. Malgré les obstacles Au cours de sa carrière, Manning a amassé plus de verges par la passe et lancé plus de passes de touché avant l’âge de 34 ans que RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010 Peyton Manning en sera à une deuxième participation au Super Bowl. PHOTO D'ARCHIVES REUTERS tout autre quart dans les 90 années d’histoire de la NFL. Et il vient de connaître l’une des ses meilleures saisons en 12 ans de carrière. Le plus inquiétant pour ses adversaires est qu’il a réussi tout ça sans Marvin Harrison (son plus fidèle receveur de passes au cours de ses 11 premières saisons), après avoir perdu Anthony Gonzalez (qui devait remplacer Harrison) en raison d’une blessure subie au premier match de la saison et avec deux receveurs de passes inexpérimentés, Pierre Garçon (quatre passes captées pour 23 verges de gains en 2008) et Austin Collie (une recrue). Malgré tout, le plus impressionnant reste que Manning s’est démarqué même si les Colts ont eu la pire attaque au sol de la ligue cette saison : ça signifie que les adversaires de Manning savaient qu’il allait passer le ballon la majeure partie du temps, mais qu’ils ont été incapables de l’arrêter. Il ne fait pas l’unanimité Ce ne sont pas tous les amateurs de sport qui aiment Peyton Manning : on lui reproche de trop gesticuler sur le terrain, de faire trop de publicités, de tout savoir, de tout voir, de tout vouloir gérer, d’avoir un bras trop puissant… Il existe même un groupe Facebook qui compte une centaine de membre, le FFAPM (Football Fans Against Peyton Manning). Plusieurs de ses détracteurs aimeraient bien le voir perdre dimanche, et une défaite des Colts n’est pas une impossibilité. Le football est cruel parce que son championnat est remporté au terme d’un seul match et les Saints de La Nouvelle-Orléans pourraient très bien être la meilleure équipe sur le terrain, ce jour-là. Mais il faut quand même admettre qu’on verra sur le terrain, dans l’uniforme des Colts, l’un des plus grands quarts de l’histoire de la NFL, peutêtre même le plus grand… 10 Sports David Lemieux est reconnu comme un redoutable cogneur. PHOTO D'ARCHIVES OLIVIER JEAN LEMIEUX, LE COGNEUR L’entraîneur cubain Pedro Diaz, qui a formé 28 champions olympiques de boxe sous le régime de Fidel Castro, affirme qu’il a rarement travaillé avec un cogneur aussi explosif et dangereux que David Lemieux. Diaz a la conviction que Lemieux ne tardera pas à acquérir un statut de champion du monde, et il le voit même succéder au Gallois Joe Calzaghe, qui s’est retiré l’an dernier avec un dossier parfait de 46-0-0 et 22 victoires dans le cadre de combats de championnat du monde de boxe professionnelle. « Pedro voit juste, affirme le patron du groupe GYM, Yvon Michel. David est un surdoué qui connaîtra une carrière fabuleuse. Il est réellement passionné par son métier de boxeur. Tous ceux qui l’affrontent doivent s’armer d’un courage sortant de l’ordinaire. « David cogne avec une force inouïe avec les deux poings, sans compter qu’il a l’énergie nécessaire pour lancer plus de 100 coups par round. J’ai la certitude qu’avant la fin de l’année, il sera considéré par tous les experts comme le cogneur le plus puissant de toute l’histoire de la boxe canadienne. » Lemieux a enregistré un K.-O. ou un K.-O. technique dans tous ses combats (20) jusqu’à présent. Ils tombent comme des mouches Et ses quatre derniers rivaux, les Mexicains Bladimir Hernandez (182-0) et Alfredo Contreras (10-6-1) et les Américains Donny McCrary (249-2) et Delray Raines (17-6-0), qui avaient tous atteint au moins une fois chacun la limite d’un combat impliquant un boxeur classé mondialement, n’ont pas résisté longtemps face aux coups de puissance de Lemieux. Contreras a croulé au cinquième round, les quatre autres avant la fin du deuxième. « Si David l’emporte samedi, comme nous le prévoyons, il disputera son 22e combat au mois d’avril, et les combats qui suivront l’opposeront fort probablement à des boxeurs classés mondialement, dit Yvon Michel. Notre objectif est d’amener David dans le top 10 mondial avant la fin de l’année, et de l’impliquer dans un match de championnat mondial avant la fin de 2011. » Samedi après-midi au Cabaret du Casino, Lemieux disputera son premier match de championnat canadien de boxe professionnelle. Il tentera de conquérir la ceinture nationale des poids super-moyens (168 livres) en affrontant le vétéran Jason Naugler (18-11-1), de Halifax. « David peut boxer autant chez les poids super-moyens que chez les poids moyens (160 livres), mais il boxera fort probablement à 160 livres sur la scène mondiale, du moins cette année, souligne Michel. En 2011, nous verrons s’il est plus à l’aise à 168 qu’à 160 livres. Mais dans une catégorie ou l’autre, avec le temps et l’expérience, David fera un malheur. » Kovalchuk a refusé une offre de 101 M$! Le directeur général des Thrashers d’Atlanta, Dan Waddell, a fait parvenir un communiqué aux médias jeudi dans lequel il mentionne avoir tout tenté pour mettre Ilya Kovalchuk sous contrat. « Nous lui avons fait une offre de 101 millions de dollars pour 12 ans, a-t-on pu lire sur le site du réseau RDS. S’il avait accepté, il aurait accepté le contrat le plus lucratif signé par un futur joueur autonome sans restriction de l’histoire de la ligue. Nous avons même accepté sa RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010 demande d’être le joueur le mieux payé de la ligue du point de vue du salaire annuel pour une proposition de sept ans à raison de dix millions de dollars par année. « Si nous avions accepté d’augmenter notre offre, il nous aurait été impossible de garder nos jeunes joueurs ou d’investir dans d’autres joueurs de premier plan pour bâtir une équipe compétitive. » À cause de tout cela, Kovalchuk est maintenant sur le marché des échanges et on s’attend à ce qu’il parte au cours des prochains jours, si ce n’est des prochaines heures. 11 SI ERIK GUAY ÉTAIT HOCKEYEUR AU LIEU DE SKIEUR... Une chronique de PIERRE DUROCHER | [email protected] Montréal vit tellement au rythme de son équipe de hockey que cela doit parfois être frustrant pour les athlètes des autres sports. J'étais sur la passerelle des journalistes mardi soir au Centre Bell afin de couvrir l'excellent match entre le Canadien et les Canucks de Vancouver. À deux occasions, on a montré, sur l'écran géant, le skieur Erik Guay, qui était assis dans les gradins aux côtés de Julien Cousineau, un autre membre de l'équipe nationale. Il n'y a pratiquement eu aucune réaction dans la foule. J'étais mal à l'aise pour ces athlètes d'élite. A-t-on oublié que les Jeux olympiques de Vancouver débuteront dans huit jours et que Guay, un athlète de Mont-Tremblant, représente un sérieux espoir de médaille ? C'est désolant. Comme si ce n'était pas assez insultant, son prénom n'était même pas écrit de la bonne façon à l'écran ! Athlète remarquable Guay est un athlète remarquable, que j'ai eu la chance de connaître en couvrant les Championnats du monde de ski alpin à Bormio, en Italie, en 2005, pendant que les activités de la LNH étaient paralysées par un lock-out. Pour votre information, aucun autre skieur membre de l'actuelle équipe nationale ne compte autant de présences sur le podium en Coupe du monde que Guay, soit un total de 10. Saviez-vous qu'en descente, les skieurs filent jusqu'à 130 kilomètres à l'heure sur des pistes dures comme du béton ? Ça prend du courage, mes amis. On peut rappeler que Guay a terminé quatrième, à un petit dixième de seconde du podium, lors du super-G des Jeux olympiques de 2006 à Turin. Il occupe présentement le sixième rang mondial dans cette spécialité. Mais bon, d'être l'un des cinq ou six meilleurs skieurs alpins de la planète ne semble pas suffisant pour sortir de l'ombre au Québec, malgré tous les textes que notre confrère Mario Brisebois a pu écrire au sujet de nos meilleurs skieurs au fil des ans. Ça doit être frustrant. Malgré ses 10 podiums en Coupe du monde, Erik Guay est relativement peu connu au Québec. Il est connu... en Europe Guay serait 100 fois plus connu s'il jouait au sein du quatrième trio pour le Canadien ! C'est la réalité et ça ne risque pas de changer bientôt, malheureusement. Par contre, le skieur de Mont-Tremblant ne peut pas déambuler dans les rues d'Innsbruck, en Autriche, sans se faire reconnaître. Autre pays, autre sport numéro 1. Soit dit en passant, Guay raffole de hockey. Il est d'ailleurs un bon patineur et au début de sa carrière sur la scène internationale, il transportait même son équipement de hockeyeur en Europe afin de disputer des matchs amicaux avec d'autres skieurs, comme le champion Bode Miller. Je souhaite de tout cœur à Erik Guay de monter sur le podium à Whistler afin qu'il soit ensuite invité à revenir au Centre Bell pour obtenir la reconnaissance qu'il mérite. Car c'est bien connu qu'au Canada, seuls les athlètes qui remportent des médailles aux Jeux olympiques parviennent à s'extirper de l'anonymat, ce qui est déplorable. Saison remplie d'imprévus Bon, revenons au hockey puisque c'est votre sujet préféré. Les partisans du Canadien passent par toute la gamme des émotions ces tempsci tellement leur équipe favorite est imprévisible. Elle gagne des matchs lorsqu'on s'attend à des défaites de RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010 sa part et elle perd des parties qu'elle devrait gagner. Il faut cependant reconnaître que rien ne se passe comme prévu cette saison dans la LNH. Qui avait prédit que les Bruins, auteurs d'une récolte de 116 points la saison dernière, se retrouveraient en 12e position au classement après 54 matchs cette saison ? J'espère que Claude Julien ne finira pas par payer le prix. Pouvait-on prévoir que les Sénateurs allaient remporter dix victoires de suite après avoir perdu cinq rencontres d'affilée au début de janvier ? C'est fou ce que les retours au jeu de Daniel Alfredsson et de Jason Spezza ont pu avoir comme impact. Et il y a les Devils qui ont soudainement perdu leur recette victorieuse. Dans l'Ouest, qui avait prédit que les Coyotes, les Kings et l'Avalanche occuperaient respectivement les 4e, 5e et 6e positions au classement et que les Red Wings se retrouveraient au 9e rang ? Plusieurs directeurs généraux commencent à être nerveux et Brian Burke a secoué le monde du hockey en début de semaine en concluant deux transactions majeures qui ont amené à Toronto Dion Phaneuf et Jean-Sébastien Giguère. Gainey peut-il encore échanger Halak ? À Montréal, on se demande tous si Bob Gainey bougera avant la PHOTO REUTERS pause olympique (les échanges ne sont pas permis durant les Jeux) ou encore avant la date limite des échaanges, le 3 mars à 15 heures. Jacques Demers a émis l'opinion cette semaine que le Canadien ne peut plus échanger Jaroslav Halak maintenant que le Slovaque a subtilisé le poste de gardien numéro 1 à Carey Price. Je ne partage pas son avis, même si je reconnais que Halak peut sauver la saison du CH tellement il semble être en état de grâce. Le Canadien mise sur deux gardiens numéro 1 et il y en a un de trop. Tôt ou tard, Gainey et Jacques Martin devront prendre une décision. Si une équipe y va d'une offre intéressante pour les services de Halak, Gainey pourrait bien le laisser partir s'il juge qu'il peut améliorer sa formation, qui a des lacunes à corriger autant à la défense qu'à l'attaque. Martin Brodeur, dans sa dernière chronique sur Rue Frontenac, avait raison d'écrire que le Tricolore devra se brancher et qu'il faudra que ses dirigeants fournissent ensuite à l'heureux élu un appui inconditionnel. Car deux gardiens numéro 1 dans la même formation, ça ne peut pas fonctionner à long terme. Ça devient invivable pour celui qui joue moins souvent. Il se sent victime d'injustice et son négativisme peut nuire à l'esprit d'équipe. 12