le magnat Péladeau

Transcription

le magnat Péladeau
5 FÉVRIER 2010
SOMMAIRE NOUVELLES GÉNÉRALES 2
AFFAIRES 5
SPECTACLES 6
Sortie en règle de la FTQ contre
« le magnat Péladeau »
Le secrétaire général la FTQ, René Roy, sort de ses gonds.
Dans une sortie en règle contre celui qu’il appelle « le magnat Péladeau », le syndicaliste accuse le président de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, de cracher « son venin tous
azimuts » sur le Fonds de solidarité de la FTQ en se servant
de son empire de presse et en manipulant ses journalistes.
Feuille de chou
Il n’en fallait pas tant pour faire
bondir de colère le secrétaire gé-
néral de la FTQ pour qui cette
façon « orientée » de faire des reportages « en dit long sur la volonté de Pierre Karl Péladeau d’en
découdre avec des syndicats qui
osent lui tenir tête ».
PHOTO D'ARCHIVES ROGERIO BARBOSA
« La commande vient d’en haut »,
titre le vice-président du conseil
d’administration du Fonds FTQ
dans une lettre ouverte, dont Rue
Frontenac a pris connaissance jeudi
après-midi, où il fustige le plus haut
dirigeant de Quebecor.
Une copie de la lettre a été acheminée au quotidien Le Journal de
Québec.
Selon René Roy, des journalistes
de l’empire (TVA, Canal Argent, Le
Journal de Montréal en lock-out)
auraient admis, « candidement »,
que « la commande (pour réaliser
des reportages sur le Fonds de solidarité FTQ) vient d'en haut ».
Lundi et mardi, TVA (Canal Argent) a diffusé des reportages qui
ont été repris par l’agence QMI,
une nouvelle créature de Quebecor Média.
Ces reportages, selon René Roy,
tentaient malicieusement de « remettre en question » les crédits d’impôt de 30 % accordés par les
gouvernements aux fonds de travailleurs (Fonds FTQ et Fondaction
CSN), en plus de soulever, toujours
selon le secrétaire général, des interrogations non fondées sur la contribution des fonds de travailleurs au
sein de l’économie québécoise.
Un « expert », professeur de
comptabilité à l’Université Laval,
Jean-Marc Suret, estimait, dans les
reportages, que ces avantages fiscaux consentis aux fonds de travailleurs (plus de 1 milliard de
dollars sur cinq ans, dont la moitié
au Québec) constituaient « un sacrifice inutile ».
« Lorsque Canal Argent, TVA et
Le Journal de Montréal (dans la
mesure où on peut encore qualifier de journal cette feuille de chou
concoctée par des cadres et des
scabs) tirent simultanément à boulets rouges sur des outils
de développement économique,
de sauvegarde et de création d'emplois que les travailleurs se sont
collectivement donnés, il y a lieu
de s'inquiéter sur la définition de
la liberté de presse, de la liberté
d'expression que le président de
Quebecor détourne allègrement
pour justifier ses attaques vicieuses », écrit René Roy.
Dans sa lettre, le secrétaire général
décoche des flèches empoisonnés en
direction de « l’empereur », qui a fait
NOS CHRONIQUEURS
l’unanimité contre lui en prenant
une position « rétrograde et d’un antisyndalisme primaire » lors de la
Rencontre économique, à Québec.
René Roy s’est montré encore
plus incisif, jeudi, à l’endroit du
contesté président de Quebecor.
« Je vous invite à regarder dans
votre propre cour et questionnezvous sur votre apport à la dégradation du climat des relations de
travail au Québec par votre attitude intransigeante et votre propension à vouloir cadenasser tout
ce qui semble déroger un tant soit
peu à votre vision du monde »,
écrit-il dans sa lettre.
Une vendetta
Ce n’est cependant pas la première fois que la centrale syndicale croise le fer avec Pierre Karl
Péladeau, qui avait pourtant sollicité l’intervention financière du
Fonds de solidarité FTQ dans sa
tentative avortée pour acheter le
Canadien de Montréal.
La FTQ avait incommodé le président de Quebecor en refusant
que ses publicités de sa campagne
REER soient diffusées dans Le
Journal de Montréal, en lock-out
depuis plus d’un an.
René Roy croit deviner que le
président de Quebecor a voulu
s’engager dans « une véritable
vendetta contre des institutions
qui ont contribué à sauvegarder et
créer près de 150 000 emplois tout
en soutenant la PME ».
Mais il rappelle à Pierre Karl Péladeau, toujours dans sa lettre, qu’il «
semble avoir oublié que c'est avec
l'argent des travailleurs et travailleuses du Québec qu'il a pu faire
l'acquisition de Vidéotron par le
biais de la Caisse de dépôt du Québec, qui a injecté 2,2 milliards (G)
de dollars dans cette transaction ».
Rue Frontenac a tenté d'obtenir
des commentaires de la porte-parole de Quebecor, Isabelle Dessurault, mais en vain.
PIERRE DUROCHER 12
SPORTS 9
EN MANCHETTES
Politique municipale |
Marilou Séguin
Une coalition regimbe
devant la taxe sur le
stationnement au
centre-ville
Jugeant la nouvelle taxe sur le
stationnement au centre-ville «
exagérée » et « discriminatoire »,
une coalition d’associations d’affaires montréalaises, la Coalition
pour une véritable métropole,
demande au maire Gérald
Tremblay de revoir...
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Musique | Philippe Meilleur
Cœur de pirate :
Petite toux pour une
grande rentrée
Quelques jours avant sa rentrée
montréalaise sur les planches du
National, Cœur de pirate est inquiète : elle combat depuis peu de
furieuses quintes de toux qui égratignent ses cordes vocales comme
du papier sablé.
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Football | Bernard Cyr
Manning déjà parmi
les grands
Plusieurs experts et analystes
croient que le succès d’un quart
est jugé au nombre de ses
victoires au Super Bowl. Est-ce à
dire que Dan Marino n’a pas été un
grand joueur et que Trent Dilfer
est un meilleur quart que lui ?
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RF
Actualités
Un juge refuse la liberté à un
admirateur de Marc Lépine
Un juge a refusé de remettre
en liberté Jean-Claude Rochefort, un adorateur de
Marc Lépine qui tenait un
blogue célébrant son «
héros » et appelant les
hommes à se révolter et à
tuer le plus de femmes possible. Si l’homme invoque sa
liberté d’expression, le juge
le considère comme « une
bombe à retardement ».
Rochefort a été arrêté le 4 décembre dernier, deux jours avant les
commémorations du 20e anniversaire de la tuerie de l’École polytechnique, perpétrée par son idole
Marc Lépine.
Rochefort est accusé de menaces
« contre la moitié de la population
», a illustré le juge Claude Leblond,
ce jeudi, lors de son enquête sur remise en liberté. Il croupit derrière
les barreaux depuis. Il a subi une
évaluation psychiatrique afin que
soit établie son aptitude à comparaître, ce qui s’est avéré positif.
Blogue haineux
Sur son blogue, outre plusieurs
montages photo représentant Marc
Lépine armé de mitraillettes, des
femmes l’incitant à leur tirer dessus, et même des policiers félicitant
Lépine pour son œuvre, on retrouve plusieurs textes inquiétants
que le juge Leblond qualifient de «
recette pour un massacre ».
Il y glorifie évidemment Lépine,
qu’il appelle « Saint-Marc ».
« Ce que Marc Lépine a fait est un
geste de légitime défense collective. Il
a tué ces mauvaises femmes qui voulaient faire disparaître les hommes »,
écrivait notamment Rochefort, sous
les pseudonymes de Rick Flachman,
John Gisogod ou Giskhan.
D’autres textes donnent des instructions pour réussir une bonne
opération de meurtres de masse, de
la planification à la logistique, en
passant par les méthodes pour enfermer un groupe de femmes sur
lesquelles on souhaite tirer et par la
nécessité d’être prêt à mourir plutôt que d’être arrêté.
« Qui a dit que ces 14 victimes
n’étaient pas Hitler en personne ? »
demande Rochefort dans un texte
intitulé « Est-ce que les 14 victimes
de Polytechnique étaient vraiment
innocentes ? ».
Plus loin dans ce texte, il répond
à sa question.
« Il a tué 14 femmes qui étaient
occupées à lire Solanas et à discuter
de la façon d’exterminer le genre
masculin et à prendre la société en
otage. Il a attaqué un bastion féministe qui planifiait un génocide, un
gendercide », écrit-il.
Vains avertissements
Le sergent-détective de la police de
Montréal Marco Caya, qui a enquêté
sur le blogue de Rochefort, a raconté
jeudi au juge Leblond qu’il avait reçu
le 22 octobre dernier une plainte de
l’organisme L’Après-rupture, qui
vient en aide aux hommes.
Après vérification, il se rendait
compte que l’homme de 60 ans
possédait un vieux pistolet Whalter
9 mm, enregistré sous l’ancien registre des armes à feu.
Usant de ce prétexte, il s’est présenté chez Rochefort le 2 novembre
pour le saisir, et lui faire signer une
promesse de comparaître en cour
sous l’accusation de possession illégale d’une arme à feu, comparution qui allait se dérouler le
23 novembre.
Il en a profité pour lui suggérer d’arrêter d’écrire sur son infâme blogue.
« Il a répondu que s’il cesse, il va
se sentir opprimé dans sa liberté
d’expression, mais il admettait que
RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010
c’est de mauvais goût et disait qu’il
arrêterait », a témoigné l’enquêteur.
Mais bien au contraire, Jean-Claude
Rochefort a continué de plus belle.
En cours d’enquête, le sergent-détective Caya s’apercevait que le module de cybercriminalité de la
Sûreté du Québec avait aussi à l’œil
le blogue de Rochefort, et même
qu’un de ses collègues montréalais
avait rencontré l’accusé à ce sujet à
la suite d’une plainte en juin précédent, sans que cela se traduise par
des accusations.
C’est finalement le 4 décembre
qu’il obtenait un mandat d’arrestation pour arrêter Rochefort.
« Ils ont voulu me faire taire, ils
ont réussi », aurait commenté le prévenu au moment de son arrestation.
Explications farfelues
Rochefort a également témoigné,
y allant d’une explication boiteuse
quant à son pistolet.
Il a dit l’avoir acheté en 1984 dans
un « gun show » à la suite des pressions d’amis lui disant qu’il s’agissait d’une arme de collection à
accrocher dans son salon.
« Je n’aime pas les armes », a-t-il
juré.
Il a ajouté que le canon de l’arme
a été tronçonné dans le passé, par
des policiers.
« J’avais fait une tentative de suicide aux médicaments et mon exconjointe avait appelé l’ambulance.
Quand je suis revenu de l’hôpital
huit jours plus tard, mon arme était
sur la table de cuisine, le canon
coupé. J’ai assumé que c’était la
police », a-t-il raconté, ce que le
juge a trouvé complètement farfelu.
Souhaitant faire libérer son client
en attente de son procès, Me Guillaume Langlois a suggéré au juge
que la question à savoir s’il s’agissait de « menaces ou seulement
d’idées dérangeantes » méritait
d’être posée.
« Moi, j’y vois une recette pour un
massacre », a rétorqué le magistrat.
« L’accusé va beaucoup plus loin
qu’exprimer une idée. Il s’agit d’une
incitation à la haine des femmes, à
commettre des meurtres de femmes
et des menaces de mort à l’égard
des femmes. Il avait une obsession
à gagner une guerre contre les
femmes qui voulaient éliminer les
hommes », a-t-il poursuivi.
Se disant inquiet par le fait qu’il a
continué à alimenter son blogue
malgré l’avertissement de M. Caya,
et considérant que les probabilités
de condamnation de Rochefort sont
bonnes, il a refusé de le libérer.
Le dossier sera repris en cour le
16 février.
2
Nouvelles générales
Une coalition regimbe devant
la taxe sur le stationnement
au centre-ville
Jugeant la nouvelle taxe sur le stationnement au centreville « exagérée » et « discriminatoire », une coalition d’associations d’affaires montréalaises, la Coalition pour une
véritable métropole, demande au maire Gérald Tremblay de
revoir cette mesure du budget 2010 qui pourrait « affaiblir »
le cœur de la métropole.
20 M$ par an pour
le transport en commun
« Nous sommes inquiets des répercussions de la nouvelle taxe sur le
stationnement au centre-ville. En
augmentant de façon importante le
fardeau fiscal des entreprises et des
contribuables, ce budget fragilise
une économie encore chancelante »,
dit Jean Laramée, président du
conseil d’administration de l’Institut
de développement urbain du Québec
(IDU), membre de la Coalition.
Ce regroupement, fondé à la suite
du dépôt du budget 2010 en janvier,
compte dans ses rangs six associations liées au développement économique de Montréal représentant
l’industrie du stationnement, les
restaurateurs, les propriétaires immobiliers et les commerçants.
« La nouvelle taxe sur le stationnement et la hausse marquée de la taxe
foncière risquent d’affaiblir la base
d’affaires montréalaise », souligne
Jocelyn Lafond, président du comité
des affaires gouvernementales de
l’Association des propriétaires et des
administrateurs d’immeubles du
Québec (BOMA Québec).
Les membres de la Coalition craignent notamment que la hausse
des coûts de stationnement incite
les consommateurs à délaisser le
centre-ville au profit des banlieues,
où le stationnement est gratuit, et
qu’à moyen terme, le cœur de la
métropole devienne moins attrayant pour les entreprises.
La nouvelle taxation, qui prend la
forme d’un taux au mètre carré appliqué à la superficie brute des
parcs de stationnement extérieurs
et intérieurs du grand centre-ville,
devrait rapporter 20 millions de
dollars par an. Une somme qui sera
entièrement réinvestie dans le
transport collectif, assure l’administration Tremblay. Tout en reconnaissant
l’importance
de
moderniser le réseau de transport
de la métropole, la Coalition juge ce
système inapproprié et inéquitable.
« Pour relever ces défis, la Ville a
décidé d’utiliser les pouvoirs de
taxation rendus disponibles par le
gouvernement du Québec. Mais il
nous apparaît évident que ces outils
sont inadéquats. Ils créent des augmentations fiscales qui touchent
spécifiquement les entreprises
montréalaises alors que les besoins
à combler, notamment en transport
en commun, sont d’envergure métropolitaine », dit M. Laramée.
« Ce qui est aussi dommageable,
c’est que la taxe ne touche que le
centre-ville. Elle est très discriminatoire à cette effet », ajoute-t-il.
La nouvelle mesure a fait bondir le
compte de taxe de certains propriétaires de stationnements de 30 à 40
%, déplore la Coalition. Dans plusieurs cas, cela représente des centaines de milliers de dollars. Même
si partie de la facture sera refilée au
usagers, les propriétaires devront
aussi en éponger une partie de leur
poche, souligne M. Laramée.
Montréal, que ce soit le rehaussement
graduel de la taxe sur l’essence tel
que proposé par le maire, l’attribution
à la Ville d’une partie des revenus de
la taxe de vente, ou encore l’augmentation des coûts d’immatriculation
sur le territoire métropolitain. Ces options méritent d’être analysées en
profondeur », dit M. Laramée.
Du côté de la Ville de Montréal,
on se réjouit de la formation de la
Coalition, même si elle s’oppose à
l’implantation de la nouvelle taxe
de stationnement.
« On est très heureux d’apprendre
qu’un regroupement des forces
vives du milieu des affaires se joint
à la Ville pour énoncer au gouvernement du Québec que le transport
en commun est important pour la
compétitivité du
centre-ville. (....) Ils se joignent à
nous pour pouvoir trouver une
source de financement qui est récurrent et rentable », dit Alan DeSousa, vice-président du comité
exécutif de la Ville de Montréal et
responsable des finances.
L’administration Tremblay n’est
toutefois pas d’accord avec la Co-
alition sur le fait que la nouvelle
taxation risque d’affaiblir le coeur
de la métropole.
« Ce sont des montants raisonnables qui se traduisent par une hausse
de 1 $ ou 2 $ par jour, dit M. DeSousa. Ce ne sont pas des montants
assez significatifs pour décourager
les gens de venir au centre-ville. (...)
Ça ne met pas en péril le fait que
nous avons des artères commerciales
importantes qui sont vivantes. »
L’administration Tremblay
improvise, dit l’opposition
L’opposition officielle demande
aussi à la Ville de revoir la nouvelle
taxe et de procéder dans les meilleurs délais à une étude d'impacts.
« La sortie de la Coalition pour
une véritable métropole confirme
que la décision d'imposer une taxe
sur le stationnement est le résultat
d'une improvisation de l'administration Tremblay pour boucler son
budget », dénonce la chef de Vision
Montréal, Louise Harel, s’inquiétant du fait que les impacts de cette
mesure sur l'économie du centreville soient encore méconnus.
L’appui de Québec demandé
Pour la Coalition, la solution au financement du transport en commun
passe plutôt par l’appui de Québec.
« Nous demandons au gouvernement de considérer d’autres mesures
pour appuyer le développement de
RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010
3
Nouvelles générales
Fraude des cartes-soleil
La RAMQ court toujours
après son argent
La Régie de l’assurance
maladie du Québec (RAMQ)
n’a réussi à récupérer à ce
jour qu'une fraction du
demi-million de dollars de
la fraude historique dont elle
a été victime à la suite de
l’obtention illégale de
cartes-soleil par des résidants du Proche-Orient.
Dans un rapport d’enquête rendu
public en décembre, la RAMQ levait
le voile sur la plus importante fraude
de son histoire. On apprenait alors
qu’un « subterfuge sophistiqué »
avait été mis en place par un consultant de la firme Décision Immigration
2000 pour permettre à des personnes
principalement originaires du Liban
de simuler auprès du gouvernement
leur présence au Québec pour obtenir leur citoyenneté canadienne.
Par ce stratagème basé sur de
fausses déclarations et de faux renseignements, 1 451 personnes ont
ainsi pu obtenir une carte d’assurance maladie. De ce nombre, 747
ont reçu au cours des cinq dernières années des soins atteignant
508 768 $.
Or, la RAMQ n’a pu recouvrer que
42 000 $ de cette somme, a-t-elle
confirmé à RueFrontenac.com. « On
fait ce qu’on peut. On est conscients
qu’on ne peut pas tout récupérer
d’un coup », affirme le porte-parole
de la RAMQ, Marc Lortie.
La société d’État a peu de moyens
pour récupérer les sommes dues
puisque les personnes en cause
sont à l’étranger. Elle leur a donc
fait parvenir par la poste une demande de remboursement à leur
dernière adresse connue.
« C’est évident qu’on ne peut pas
envoyer des gens là-bas. Ça nous
coûterait en frais trois fois le montant qu’on cherche à se faire rembourser », dit M. Lortie.
Nouvelles mesures
de sécurité
La RAMQ croit être en mesure de
récupérer une partie de cet argent
quand les personnes se présenteront à l’un de ses bureaux. « Ces
personnes sont toutes devenues
inadmissibles au régime. Elles de-
vront donc rembourser l’argent
avant de pouvoir redevenir admissibles », précise M. Lortie.
Depuis cette enquête, de nouvelles mesures de sécurité ont été
mises en place, indique la RAMQ.
Elle compte sur une petite équipe
de quatre inspecteurs - soutenus
par une dizaine d'employés - qui
ont pour mandat de débusquer les
fraudeurs. Les inspecteurs ciblent
au hasard des personnes pour valider leur déclaration d'établissement, un préalable essentiel à la
couverture du régime d'assurance
maladie.
L’enquête, qui a été menée au
Québec entre août 2008 et l’automne 2009, a porté sur 1 685 personnes détentrices d’une carte
d’assurance maladie et clientes du
consultant en immigration M.
Nizar Zakka. Celui-ci fait l’objet
d’une enquête de Revenu Québec.
Ecstasy ou amphétamine
LA POLICE SAISIT 110 000 COMPRIMÉS
La Sureté du Québec a procédé à une saisie d’amphétamines d’une rare ampleur
mercredi soir à Saint-Gabriel-de-Brandon dans Lanaudière.
Ce ne sont pas moins que 110 000
pilules d’ecstasy (ou d’amphétamine, une analyse est en cours),
cinq sacs d’une poudre encore inconnue et deux presses servant à
mouler les comprimés de drogue
qui ont été découverts par les policiers dans un bâtiment situé au 91,
rue Saint-Cléophas.
« C’est assez rare qu’on fasse des
saisies aussi importantes », selon le
porte-parole de la Sureté du Québec,
Benoît Richard, qui n’était pas encore en mesure de divulguer la valeur des drogues confisquées. « Les
comprimés coûtent entre 5 $ et 40 $
selon leur qualité », explique-t-il.
Au moins dix policiers vêtus de
combinaisons spéciales ont participé à l’opération qui a été déclenchée après que le poste de Joliette,
une ville située non loin, eut été informé par un citoyen de l’existence
du laboratoire chimique.
« Le plus important, c’est que ces
milliers de comprimés ne se retrouveront pas dans les rues », se réjouit Benoit Richard, qui explique
que la consommation de psychotropes est un problème généralisé,
autant dans Lanaudière qu’ailleurs
au Québec.
RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010
4
RF
Affaires
BCE ENCAISSE 1,6 G$
DE PROFITS POUR 2009
BCE, le géant canadien des
télécommunications, a encaissé un profit net de 1,6 G$
pour son exercice financier
2009, soit le double des 819
M$ qui avaient été obtenus
lors de l’exercice précédent.
Ramené par action, il s’agit
d’un profit de 2,11 $ contre
1,01 $ un an plus tôt.
Écrit par RueFrontenac.com
Au quatrième trimestre, dont les
résultats viennent d’être dévoilés,
le conglomérat a engrangé un bénéfice net de 350 M$, soit 0,46 $
par action contre une perte de 48
M$ ou 0,06 $ par action qui avait
été essuyée lors de la même période l’an dernier.
Au quatrième trimestre, la direction de Bell dit avoir enregistré 523
000 activations brutes pour son service de téléphonie sans fil, ce qui
constitue un record pour cette période de l’année. Le nombre
d’ajouts nets s’est accru de 39 %
PHOTO D’ARCHIVES
d’une année à l’autre pour atteindre 163 000.
Pour 2010, BCE s’attend à voir le
chiffre d’affaires de sa filiale Bell
augmenter de 1 % à 2 %. La compagnie prévoit que son bénéfice par
action ajusté se situera entre 2,65 $
et 2,75 $.
Bank of America et son ex-PDG
ACCUSÉS DE FRAUDE
Bank of America, l'une des
plus importantes banques
américaines, et son ancien
grand patron, Kenneth
Lewis, sont accusés par la
justice américaine d'avoir
trompé le gouvernement afin
d'obtenir de l'aide pendant
la crise financière de 2008.
Écrit par RueFrontenac.com
Le procureur de l'État de New
York, Andrew Cuomo, a prétendu
que la haute direction de la banque
a tronqué les données financières
de Merrill Lynch afin que ses actionnaires approuvent la fusion
entre les deux institutions.
« Nous croyons que la direction
de la Banque a minimisé les pertes
de Merrill Lynch puis surestimé
leur capacité à conclure une entente d'acquisition afin de mettre la
main sur 20 G$ en provenance du
Plan de sauvetage du gouvernement. Et cela, c'est de la fraude », a
affirmé M. Cuomo lors d'une conférence téléphonique rapportée par
l'agence financière Bloomberg. «
RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010
Bank of America et ses dirigeants
ont fraudé le gouvernement et les
contribuables dans une période très
difficile. »
En plus de la banque et de M.
Lewis, le procureur poursuit aussi
l'ancien directeur financier de l'institution, Joe Price.
Dans une poursuite reliée aux
mêmes événements, Bank of America avait accepté de verser une
somme de 150 M$ à la Securities &
Exchange Commission afin de régler l'affaire à l'amiable. La SEC,
chien de garde du secteur financier,
avait expliqué qu'il lui manquait
des preuves pour aller plus loin.
Toutefois, un juge doit encore approuver cette entente et avait reproché à la SEC de ne pas
poursuivre également certains
hauts dirigeants de BofA.
Dans un communiqué, la direction de la Bank of America a dit regretter ces accusations, qu'elle juge
sans mérite. Elle rappelle que la
SEC avait déjà jugé qu'elle manquait de preuves pour porter des
accusations de fraude contre ses dirigeants.
5
RF
Arts & Spectacles
Coeur de pirate se sent de plus en plus à l'aise dans son métier.
PHOTO D'ARCHIVES CHANTAL POIRIER
Cœur de pirate
PETITE TOUX POUR
UNE GRANDE RENTRÉE
Quelques jours avant sa rentrée montréalaise sur les
planches du National, Cœur de pirate est inquiète : elle
combat depuis peu de furieuses quintes de toux qui égratignent ses cordes vocales comme du papier sablé. Avant de
s’enfermer dans un silence réparateur, loin des micros et
des journalistes, la chanteuse a revisité avec nous les
derniers mois de sa jeune mais fulgurante carrière.
« Excuse-moi une seconde. » Béatrice Martin s’éloigne du combiné
et se râcle furieusement la gorge. «
Merde. C’est un rhume ou quelque
chose comme ça. J’espère que ce
sera terminé avant vendredi ! »
Il serait bien ironique, en effet, que
Cœur de pirate, révélation de l’année
au dernier gala de l’ADISQ et finaliste
pour deux Victoires de la musique
(révélation de l’année et chanson de
l’année pour Comme des enfants) en
France, doive hisser le pavillon blanc
devant un simple microbe.
Mais plutôt que de songer à un
éventuel sabordage des deux spectacles prévus vendredi et samedi au
National, à Montréal, la chanteuse
se concentre sur le positif. Et il y en
a eu beaucoup sur son petit navire
depuis la sortie d’un premier
disque, Cœur de pirate, en 2008.
« Je mentirais si je disais que je
n’ai pas eu un choc quand ça a décollé, dit-elle en parlant de son
début de carrière fracassant. C’est
RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010
spécial de savoir que mes problèmes
sont devenus ceux des autres, de
grandir en tant que personne grâce à
la musique, de prendre l’avion trois
fois en un mois pour aller en Europe. Il a fallu que je surmonte le
syndrome de l’imposteur que j’avais
au tout début et que je reconnaisse
que ce n’était pas que de la luck, ce
qui m’arrivait. »
Tout un cheminement pour celle
qui, il y a dix-huit mois à peine, était
terrifiée à la simple idée de livrer ses
chansons sur l’une des minuscules
scènes du festival Osheaga, au beau
milieu de l’après-midi.
La chanteuse rigole (sans tousser
cette fois !) quand on lui rappelle
ce souvenir. « C’est drôle parce que
maintenant, je ne me verrais pas
ailleurs que sur une scène, dit-elle.
Ceux qui m’ont vu dernièrement
comprennent que j’ai fait du progrès depuis ce show-là. » Des exemples ? « Tout est mieux. Les intros,
les ponts, les présentations des
chansons… Je suis encore très loin
de la perfection, je sais que j’ai en-
core tout un métier à apprendre.
Mais je n’ai plus peur des gens et
je commence à faire tomber les barrières qui me retenaient avant. »
Un deuxième disque
à l’horizon
Après ses deux concerts au National, Béatrice mettra le cap sur
Vancouver, où elle se produira dans
le cadre des Jeux olympiques. Elle
fera ensuite un saut au Petit Champlain de Québec pour deux représentations à guichets fermés. Puis,
la chanteuse continuera de travailler sur les maquettes de ce qui deviendra son deuxième album. «
J’en ai déjà quelques-unes en
banque », se réjouit-elle. Il faudra
toutefois patienter au moins
jusqu’à la fin de l’année, sinon
jusqu’au début 2011, avant de voir
l’œuvre apparaître sur les tablettes.
« Je veux prendre mon temps »,
confie la chanteuse en étouffant un
dernier toussottement.
Après un début de carrière aussi
flamboyant, on la comprend.
6
Arts & Spectacles
UNDERCOVER BOSS :
QUAND LE BOSS
SE SALIT LES MAINS
Depuis son arrivée dans le
paysage télévisuel, la téléréalité n’impressionne guère
par sa pertinence sociologique, quoi qu’en disent ses
admirateurs, qui y voient le
reflet de notre société.
En effet, à part quelques exceptions – la plus probante étant Pignon
sur rue, première téléréalité diffusée
au Québec –, la prémisse des téléréalités consiste à : a) frencher un
inconnu (Loft Story, Occupation
double); b) fourrer un inconnu (Survivor); c) aider un inconnu (Les
Anges de la rénovation); d) battre,
insulter ou assommer un inconnu
(Biggest loser, Hell’s Kitchen, The
Contender); e) fournir du contenu
culturel (sic) à un empire médiatique en transformant un inconnu
en vedette (Star Académie).
Transcender le freak-show
Mais voilà que dès le dimanche 7
février, la téléréalité pourrait enfin
transcender le freak-show et devenir utile en fournissant un regard
plus que pertinent sur le monde du
travail. Plus précisément sur les relations, souvent tendues est-il utile
de le rappeler ici, entre patrons et
employés.
La série s’intitule Undercover
Boss et le titre dit tout : chaque semaine, nous accompagnerons un
patron qui, de façon tout à fait anonyme, se mêlera à ses employés
pour constater, in situ, la réalité de
ceux-ci. Pour comprendre le travail,
le vrai, celui qui permet au patron
en question de faire de l’argent.
Pour comprendre aussi l’impact des
décisions du même patron sur l’organisation du travail et le moral de
ses employés.
La série Undercover Boss prend l’affiche le dimanche 7 février sur le réseau CBS.
Parmi les chefs de direction qui
ont accepté de jouer le jeu, on retrouve le patron de la chaîne de dépanneurs 7-Eleven, Joseph M.
DePinto, celui de la chaîne de restauration rapide White Castle Dave
Rife, et celui de la chaîne de restaurants Hooters (où on attire la
clientèle par les attributs des serveuses et non par la qualité du
menu), Coby G. Brooks.
Une expérience fascinante,
malgré des défauts
Le premier épisode met en vedette, si on peut dire, Larry O’Donnell, président et chef de la
direction de Waste Management,
compagnie spécialisée dans la collecte de déchets, le recyclage et les
toilettes de chantier. Un boss qui se
salit les mains, ça promet!
Le regard étonné que M. O’Donnell
lance à une employée, affectée à la
collecte des ordures, qui lui apprend
qu’elle doit uriner dans une boîte en
RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010
fer blanc, vaut à lui seul le détour.
Pour l’anecdote, ce patron s’avère incapable de faire la job correctement
et se fait mettre à la porte! Faut croire
que fouiller dans les vidanges pour
en extraire ce qui est recyclable n’est
pas à la portée de tous...
Bien sûr, le traitement est inutilement dramatique, ça semble souvent arrangé avec le gars des vues
et les épisodes suintent les bons
sentiment. Ces infiltrations se veulent également le prétexte à une finale hollywoodienne, dans la pure
tradition des tear jerkers – en bref,
le patron est tellement ému et impressionné par ses employés qu’il
leur offre un cadeau pour souligner
son appréciation.
Mais malgré ses nombreux défauts, l’expérience d’Undercover
Boss – série britannique – s’avère
souvent fascinante.
Regret et souhait
Un regret et un souhait, en termi-
nant. Le regret d’abord : les responsables de la grille horaire, chez
CBS, ne partagent manifestement
pas notre enthousiasme à propos
de Undercover Boss puisqu’ils ont
placé la première de la série APRÈS
le Super Bowl, dimanche. Vers 22 h
30, donc, heure à laquelle les Américains rotent leur bière et leur guacamole en titubant vers leur lit...
On la retrouvera à 21 h 00 dès le 14
février. On ignore pour l’instant si
CTV ou Global reprendra la série au
Canada.
Le souhait, maintenant : puisque
l’anonymat est une condition sine
qua non pour que cette série soit
possible, que notre empereur
adoré, Pierre Karl Péladeau, passe
de vedette (non, mais, c’est qu’on
le voit partout...) à inconnu, pour
qu’il puisse un jour y participer.
À moins qu’il ne préfère monter
dans le ring et apparaître dans The
Contender. J’en connais plusieurs
qui aimeraient ça...
7
Arts & Spectacles
RÉVÈLE LA RELÈVE
FRANCIS D’OCTOBRE ET
LE ROI POISSON EN VEDETTE
La série 2010 Révèle la relève, tribune pour les jeunes
talents se déroulant parallèlement aux Francouvertes,
prendra son envol ce vendredi soir.
Pour l’occasion, Francis d’Octobre
et Le Roi Poisson monteront sur la
scène de la Maison de la culture
Maisonneuve.
Le premier, qui s’est taillé une
bonne réputation à titre de musicien accompagnateur de figures populaires de la chanson québécoise,
a lancé un album solo, Ma bête fragile, le 19 janvier dernier. Le second
a lancé un EP 2008, suivi d’un
album complet l’année dernière, de
façon indépendante. Le groupe a
récemment signé avec
l’étiquette Indica et travaille présentement à sa prometteuse nouvelle œuvre.
Trois autres soirées
La série se poursuivra le 19 mars.
La jeune formation Polipe, qui proposait l’année dernière Tropiques
du cancer, un album rock aux
Le Roi Poisson prendra part à la première soirée de la série Révèle la relève.
fortes influences des années 1960
et 1970, ainsi qu'Ariel, rockeur lauréat des dernières Francouvertes,
seront en action.
Le 2 avril, ce sera au tour des
Chansonneurs du Festival en chanson de Petite-Vallée 2008 de se produire. Ce groupe de huit artistes a
fait connaissance en 2008 à l’occa-
sion du festival gaspésien. Une rencontre coup de foudre qu’il transportera en sol montréalais.
Hôtel Morphée et La Patère Rose
clôtureront le tout le 30 avril. La Patère Rose n’a plus besoin de présentation. Mené par Fanny Bloom
et propulsé par la musique de
membres de Misteur Valaire, le co-
PHOTO D'ARCHIVES
loré groupe pop-électro a remporté
les Francouvertes en 2008, puis a
lancé un premier album l’année
suivante. Quant à Hôtel Morphée,
il s’agit d’une formation rock où
violons et contrebasse se mêlent
aux envolées lyriques de la chanteuse Laurence Nerbonne.
La culture en bref
Kavanagh à Québec, Binamé à Montréal
Anthony Kavanagh, Dominic
et Martin, Michel Boujenah
et Peter MacLeod seront les
animateurs des quatre galas
du Grand Rire de Québec,
qui se déroulera du 9 juin au
4 juillet dans la Capitale nationale, ont annoncé les organisateurs.
Écrit par RueFrontenac.com
L’auteur Jean-Pierre Plante, collaborateur de longue date du festival
concurrent Juste pour rire, à Montréal, mettra sa plume au service du
Grand Rire cette année et prendra
en charge l’écriture du gala animé
par Michel Boujenah. Luc Senay assurera la mise en scène du
spectacle.
Parmi les autres collaborateurs du
Grand Rire 2010, on note les noms
RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010
de Michel Courtemanche (mise en
scène du gala Dominic et Martin) et
Sylvain Laroque (mise en scène du
gala Anthony Kavanagh).
Festival de films sur les
droits de la personne
Par ailleurs, le Festival de films
sur les droits de la personne de
Montréal (FFDPM) a annoncé cette
semaine que le cinéaste Charles Bi-
namé agira à titre de porte-parole
de sa 5e édition.
La programmation du festival, qui
se déroulera du 11 au 21 mars dans
trois salles montréalaises et une salle
à Québec, sera dévoilée le 24 février.
Plus qu'un simple festival, le
FFDPM se veut un espace de dialogue avec le public puisque
chaque projection est suivie d'un
débat avec des invités.
8
RF
Sports
PHOTO REUTERS
LE TRICOLORE SE SAUVE
AVEC LA VICTOIRE
Le Canadien a eu beau ne
jouer que pendant une vingtaine de minutes, il est tout
de même parvenu à soutirer
une victoire de 3 à 2 aux
Bruins, jeudi soir à Boston.
Un but de Brian Gionta, en tirs de
barrage, a permis aux visiteurs de
concrétiser ce vol.
Merci à la troupe de Claude Julien, qui ne sait plus comment gagner, et à Jaroslav Halak qui, pour
un deuxième mach de suite, a repoussé 45 tirs.
Plus tôt dans la rencontre, des buts
de Glen Metropolit et Roman Hamrlik, inscrits à 39 secondes d’intervalle dans la 17e minute de jeu de la
deuxième période, a ramené les
deux équipes sur un pied d’égalité.
Profitant d’une supériorité numérique, Glen Metropolit, seul dans
l’enclave, a sauté sur un retour de
lancer de Scott Gomez, mettant
ainsi fin àé une léthargie de 18 rencontres sans but. Le vétéran joueur
RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010
de centre est du même coup devenu le meilleur marqueur du Canadien (3 buts, 1 passe) face aux
Bruins cette saison.
Sur la séquence suivante, Roman
Hamrlik s’est servi de la présence
de Mathieu Darche à proximité de
Tuukka Rask pour le déjouer d’un
tir dans la partie supérieure du filet.
En moins d’une minute, le Canadien, jusqu’alors sans vie, reprenait
espoir.
Du grand Halak
Après avoir pris les devant 1 à 0
en première période grâce au but
de Mark Recchi, les Bruins ont doublé leur avance dans la cinquième
minute du deuxième tiers.
En entrée de zone, David Krejci a
attiré en sa direction Maxim Lapierre et Andrei Markov. Hypnotisés par la rondelle, Darche et Ryan
O’Byrne n’ont pas vu Blake Wheeler se diriger vers le filet. Après
avoir accepté le relais de Krejci,
Wheeler a eu tout le loisir de loger
le disque derrière Halak.
Le Slovaque a par la suite fermé la
porte de si belle façon que, n’eût été
ses prouesses, les Bruins aurait pu
prendre une avance de quatre buts.
Halak a d’abord stoppé une autre
pousée de Wheeler avant de bloquer de la mitaine le retour dont
s’était emparé Michael Ryder.
Quelques instants plus tard, Wheeler a été une fois de plus sa victime.
Cette fois, Halak a sorti le bloqueur
au tout dernier instant.
9
Sports
SUPER BOWL
MANNING DÉJÀ PARMI
LES GRANDS
Plusieurs experts et analystes croient que le succès d’un
quart est jugé au nombre de ses victoires au Super Bowl.
Est-ce à dire que Dan Marino n’a pas été un grand joueur et
que Trent Dilfer est un meilleur quart que lui ?
Marino n’a participé qu’une seule
fois au Super Bowl, en 17 ans de
carrière avec les Dolphins de
Miami, et a perdu le match de
championnat face aux 49ers de San
Francisco, en 1984, à sa deuxième
campagne dans la NFL.
Dilfer a gagné le Super Bowl au
terme de la saison 2000 avec les Ravens de Baltimore, mais personne
ne peut affirmer qu’il a connu une
plus grande carrière que Marino.
Bien sûr, on se rappellera éternellement de Joe Montana et de Terry
Bradshaw pour leurs quatre victoires au Super Bowl, avec les 49ers
de San Francisco et les Steelers de
Pittsburgh, respectivement.
Tom Brady (trois victoires au
Super Bowl avec les Patriots de la
Nouvelle-Angleterre), Johnny Unitas
(deux championnats de la NFL et un
Super Bowl avec les Colts de Baltimore) et Troy Aikman (trois Super
Bowls avec les Cowboys de Dallas)
font aussi partie de ce groupe.
Mais aucun de ces joueurs n’approche ou n’approchera les statistiques compilées par Dan Marino
au cours de sa carrière… ou encore
celles de Peyton Manning, qui tentera de remporter un deuxième
Super Bowl avec les Colts d’Indianapolis, dimanche à Miami.
Un des 45 joueurs
en uniforme
Oui, le quart est le joueur le plus
important et le mieux payé d’une
équipe, mais on oublie souvent
qu’il n’est que l’un des 45 joueurs
en uniforme : pas d’équipe, pas de
championnat.
Et ne me dites pas qu’une équipe
ne peut pas gagner le Super Bowl
sans un grand quart : Dilfer en est
la preuve vivante !
Depuis 1994, soit depuis que la
NFL a instauré un plafond salarial,
il est devenu plus difficile de bâtir
des dynasties en raison de la parité
qu’a entraîné ce règlement.
Manning pourrait donc se joindre
dimanche à un groupe exclusif de
quarts qui ont gagné plus d’un
Super Bowl au cours de cette période : Brady (trois), John Elway
(deux avec les Broncos de Denver)
et Ben Roethlisberger (deux avec
les Steelers de Pittsburgh).
Saison remarquable
Mais, gagne ou perd dimanche, la
saison 2009 que vient de connaître
Manning devrait à elle seule lui
faire une place dans la légende.
Sept fois au cours de la saison
(c’est presque la moitié de leurs 16
matchs !), les Colts ont gagné après
avoir tiré de l’arrière au quatrième
quart. C’est un record de la NFL.
Manning a notamment connu un
match d’anthologie, un lundi soir de
septembre à Miami, quand les Colts
ont eu le ballon pendant de moins
de 15 minutes (contre plus de 45 minutes pour les Dolphins) mais l’ont
tout de même emporté 27 à 23.
Et en finale de l’Association américaine face aux Jets de New York,
il y a deux semaines, il a dépecé la
meilleure défense de la NFL en gagnant 377 verges par la voie des
airs. Sa poussée de quatre jeux qui
a couvert 80 verges en seulement
58 secondes, en fin de première
demie, valait le coût d’entrée à elle
seule.
Malgré les obstacles
Au cours de sa carrière, Manning
a amassé plus de verges par la
passe et lancé plus de passes de
touché avant l’âge de 34 ans que
RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010
Peyton Manning en sera à une deuxième participation au Super Bowl.
PHOTO D'ARCHIVES REUTERS
tout autre quart dans les 90 années
d’histoire de la NFL. Et il vient de
connaître l’une des ses meilleures
saisons en 12 ans de carrière.
Le plus inquiétant pour ses adversaires est qu’il a réussi tout ça
sans Marvin Harrison (son plus fidèle receveur de passes au cours
de ses 11 premières saisons), après
avoir perdu Anthony Gonzalez
(qui devait remplacer Harrison) en
raison d’une blessure subie au premier match de la saison et avec
deux receveurs de passes inexpérimentés, Pierre Garçon (quatre
passes captées pour 23 verges de
gains en 2008) et Austin Collie
(une recrue).
Malgré tout, le plus impressionnant reste que Manning s’est démarqué même si les Colts ont eu la
pire attaque au sol de la ligue cette
saison : ça signifie que les adversaires de Manning savaient qu’il allait passer le ballon la majeure
partie du temps, mais qu’ils ont été
incapables de l’arrêter.
Il ne fait pas l’unanimité
Ce ne sont pas tous les amateurs
de sport qui aiment Peyton Manning : on lui reproche de trop gesticuler sur le terrain, de faire trop de
publicités, de tout savoir, de tout
voir, de tout vouloir gérer, d’avoir
un bras trop puissant…
Il existe même un groupe Facebook qui compte une centaine de
membre, le FFAPM (Football Fans
Against Peyton Manning).
Plusieurs de ses détracteurs aimeraient bien le voir perdre dimanche, et une défaite des Colts
n’est pas une impossibilité. Le football est cruel parce que son championnat est remporté au terme
d’un seul match et les Saints de La
Nouvelle-Orléans pourraient très
bien être la meilleure équipe sur le
terrain, ce jour-là.
Mais il faut quand même admettre
qu’on verra sur le terrain, dans l’uniforme des Colts, l’un des plus grands
quarts de l’histoire de la NFL, peutêtre même le plus grand…
10
Sports
David Lemieux est reconnu comme un redoutable cogneur.
PHOTO D'ARCHIVES OLIVIER JEAN
LEMIEUX, LE COGNEUR
L’entraîneur cubain Pedro
Diaz, qui a formé 28 champions olympiques de boxe
sous le régime de Fidel Castro, affirme qu’il a rarement
travaillé avec un cogneur
aussi explosif et dangereux
que David Lemieux.
Diaz a la conviction que Lemieux
ne tardera pas à acquérir un statut
de champion du monde, et il le voit
même succéder au Gallois Joe Calzaghe, qui s’est retiré l’an dernier
avec un dossier parfait de 46-0-0 et
22 victoires dans le cadre de combats de championnat du monde de
boxe professionnelle.
« Pedro voit juste, affirme le patron du groupe GYM, Yvon Michel.
David est un surdoué qui connaîtra
une carrière fabuleuse. Il est réellement passionné par son métier de
boxeur. Tous ceux qui l’affrontent
doivent s’armer d’un courage sortant de l’ordinaire.
« David cogne avec une force
inouïe avec les deux poings, sans
compter qu’il a l’énergie nécessaire
pour lancer plus de 100 coups par
round. J’ai la certitude qu’avant la
fin de l’année, il sera considéré par
tous les experts comme le cogneur
le plus puissant de toute l’histoire
de la boxe canadienne. »
Lemieux a enregistré un K.-O. ou
un K.-O. technique dans tous ses
combats (20) jusqu’à présent.
Ils tombent comme
des mouches
Et ses quatre derniers rivaux, les
Mexicains Bladimir Hernandez (182-0) et Alfredo Contreras (10-6-1) et
les Américains Donny McCrary (249-2) et Delray Raines (17-6-0), qui
avaient tous atteint au moins une
fois chacun la limite d’un combat
impliquant un boxeur classé mondialement, n’ont pas résisté longtemps face aux coups de puissance
de Lemieux. Contreras a croulé au
cinquième round, les quatre autres
avant la fin du deuxième.
« Si David l’emporte samedi,
comme nous le prévoyons, il disputera son 22e combat au mois d’avril,
et les combats qui suivront l’opposeront fort probablement à des boxeurs
classés mondialement, dit Yvon Michel. Notre objectif est d’amener
David dans le top 10 mondial avant
la fin de l’année, et de l’impliquer
dans un match de championnat
mondial avant la fin de 2011. »
Samedi après-midi au Cabaret du
Casino, Lemieux disputera son premier match de championnat canadien de boxe professionnelle. Il
tentera de conquérir la ceinture nationale des poids super-moyens
(168 livres) en affrontant le vétéran
Jason Naugler (18-11-1), de Halifax.
« David peut boxer autant chez les
poids super-moyens que chez les
poids moyens (160 livres), mais il
boxera fort probablement à 160 livres
sur la scène mondiale, du moins cette
année, souligne Michel. En 2011,
nous verrons s’il est plus à l’aise à 168
qu’à 160 livres. Mais dans une catégorie ou l’autre, avec le temps et l’expérience, David fera un malheur. »
Kovalchuk a refusé une offre de 101 M$!
Le directeur général des
Thrashers d’Atlanta, Dan
Waddell, a fait parvenir un
communiqué aux médias
jeudi dans lequel il mentionne avoir tout tenté pour
mettre Ilya Kovalchuk sous
contrat.
« Nous lui avons fait une offre de
101 millions de dollars pour 12 ans,
a-t-on pu lire sur le site du réseau
RDS. S’il avait accepté, il aurait accepté le contrat le plus lucratif
signé par un futur joueur autonome
sans restriction de l’histoire de la
ligue. Nous avons même accepté sa
RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010
demande d’être le joueur le mieux
payé de la ligue du point de vue du
salaire annuel pour une proposition
de sept ans à raison de dix millions
de dollars par année.
« Si nous avions accepté d’augmenter notre offre, il nous aurait
été impossible de garder nos jeunes
joueurs ou d’investir dans d’autres
joueurs de premier plan pour bâtir
une équipe compétitive. »
À cause de tout cela, Kovalchuk
est maintenant sur le marché des
échanges et on s’attend à ce qu’il
parte au cours des prochains jours,
si ce n’est des prochaines heures.
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SI ERIK GUAY ÉTAIT HOCKEYEUR
AU LIEU DE SKIEUR...
Une chronique de PIERRE DUROCHER |
[email protected]
Montréal vit tellement au
rythme de son équipe de
hockey que cela doit parfois
être frustrant pour les
athlètes des autres sports.
J'étais sur la passerelle des journalistes mardi soir au Centre Bell
afin de couvrir l'excellent match
entre le Canadien et les Canucks de
Vancouver.
À deux occasions, on a montré,
sur l'écran géant, le skieur Erik
Guay, qui était assis dans les gradins aux côtés de Julien Cousineau,
un autre membre de l'équipe nationale. Il n'y a pratiquement eu aucune réaction dans la foule.
J'étais mal à l'aise pour ces
athlètes d'élite.
A-t-on oublié que les Jeux olympiques de Vancouver débuteront
dans huit jours et que Guay, un
athlète de Mont-Tremblant, représente un sérieux espoir de médaille ?
C'est désolant. Comme si ce
n'était pas assez insultant, son prénom n'était même pas écrit de la
bonne façon à l'écran !
Athlète remarquable
Guay est un athlète remarquable,
que j'ai eu la chance de connaître
en couvrant les Championnats du
monde de ski alpin à Bormio, en
Italie, en 2005, pendant que les activités de la LNH étaient paralysées
par un lock-out.
Pour votre information, aucun
autre skieur membre de l'actuelle
équipe nationale ne compte autant
de présences sur le podium en
Coupe du monde que Guay, soit un
total de 10.
Saviez-vous qu'en descente, les
skieurs filent jusqu'à 130 kilomètres à l'heure sur des pistes dures
comme du béton ? Ça prend du
courage, mes amis.
On peut rappeler que Guay a terminé quatrième, à un petit dixième
de seconde du podium, lors du
super-G des Jeux olympiques de
2006 à Turin. Il occupe présentement le sixième rang mondial dans
cette spécialité.
Mais bon, d'être l'un des cinq ou
six meilleurs skieurs alpins de la
planète ne semble pas suffisant
pour sortir de l'ombre au Québec,
malgré tous les textes que notre
confrère Mario Brisebois a pu écrire
au sujet de nos meilleurs skieurs au
fil des ans. Ça doit être frustrant.
Malgré ses 10 podiums en Coupe du monde, Erik Guay est relativement peu connu au Québec.
Il est connu... en Europe
Guay serait 100 fois plus connu
s'il jouait au sein du quatrième trio
pour le Canadien ! C'est la réalité
et ça ne risque pas de changer bientôt, malheureusement. Par contre,
le skieur de Mont-Tremblant ne
peut pas déambuler dans les rues
d'Innsbruck, en Autriche, sans se
faire reconnaître.
Autre pays, autre sport numéro 1.
Soit dit en passant, Guay raffole
de hockey. Il est d'ailleurs un bon
patineur et au début de sa carrière
sur la scène internationale, il transportait même son équipement de
hockeyeur en Europe afin de disputer des matchs amicaux avec
d'autres skieurs, comme le champion Bode Miller.
Je souhaite de tout cœur à Erik
Guay de monter sur le podium à
Whistler afin qu'il soit ensuite invité
à revenir au Centre Bell pour obtenir
la reconnaissance qu'il mérite.
Car c'est bien connu qu'au Canada,
seuls les athlètes qui remportent des
médailles aux Jeux olympiques parviennent à s'extirper de l'anonymat,
ce qui est déplorable.
Saison remplie d'imprévus
Bon, revenons au hockey puisque
c'est votre sujet préféré. Les partisans du Canadien passent par toute
la gamme des émotions ces tempsci tellement leur équipe favorite est
imprévisible. Elle gagne des matchs
lorsqu'on s'attend à des défaites de
RueFrontenac.com | Vendredi 5 Février 2010
sa part et elle perd des parties
qu'elle devrait gagner.
Il faut cependant reconnaître que
rien ne se passe comme prévu cette
saison dans la LNH. Qui avait prédit
que les Bruins, auteurs d'une récolte
de 116 points la saison dernière, se
retrouveraient en 12e position au
classement après 54 matchs cette
saison ?
J'espère que Claude Julien ne finira pas par payer le prix.
Pouvait-on prévoir que les Sénateurs allaient remporter dix victoires
de suite après avoir perdu cinq rencontres d'affilée au début de janvier ?
C'est fou ce que les retours au jeu de
Daniel Alfredsson et de Jason Spezza
ont pu avoir comme impact.
Et il y a les Devils qui ont soudainement perdu leur recette victorieuse.
Dans l'Ouest, qui avait prédit que
les Coyotes, les Kings et l'Avalanche
occuperaient respectivement les 4e,
5e et 6e positions au classement et
que les Red Wings se retrouveraient
au 9e rang ?
Plusieurs directeurs généraux
commencent à être nerveux et Brian
Burke a secoué le monde du hockey
en début de semaine en concluant
deux transactions majeures qui ont
amené à Toronto Dion Phaneuf et
Jean-Sébastien Giguère.
Gainey peut-il encore
échanger Halak ?
À Montréal, on se demande tous
si Bob Gainey bougera avant la
PHOTO REUTERS
pause olympique (les échanges ne
sont pas permis durant les Jeux) ou
encore avant la date limite des
échaanges, le 3 mars à 15 heures.
Jacques Demers a émis l'opinion
cette semaine que le Canadien ne
peut plus échanger Jaroslav Halak
maintenant que le Slovaque a subtilisé le poste de gardien numéro 1
à Carey Price.
Je ne partage pas son avis, même
si je reconnais que Halak peut sauver la saison du CH tellement il
semble être en état de grâce.
Le Canadien mise sur deux gardiens
numéro 1 et il y en a un de trop.
Tôt ou tard, Gainey et Jacques
Martin devront prendre une décision. Si une équipe y va d'une offre
intéressante pour les services de
Halak, Gainey pourrait bien le laisser partir s'il juge qu'il peut améliorer sa formation, qui a des
lacunes à corriger autant à la défense qu'à l'attaque.
Martin Brodeur, dans sa dernière
chronique sur Rue Frontenac, avait
raison d'écrire que le Tricolore
devra se brancher et qu'il faudra
que ses dirigeants fournissent ensuite à l'heureux élu un appui inconditionnel.
Car deux gardiens numéro 1 dans
la même formation, ça ne peut pas
fonctionner à long terme. Ça devient invivable pour celui qui joue
moins souvent. Il se sent victime
d'injustice et son négativisme peut
nuire à l'esprit d'équipe.
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