projet de service

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projet de service
CENTRE DE PLACEMENT
FAMILIAL SPECIALISE :
PROJET DE SERVICE
Parc d’affaires la Bretèche
BAT A2
35760 SAINT GREGOIRE
Tél : 02 99 27 49 20 – Courriel : [email protected]
Validé au Conseil d’Administration du 8 décembre 2015
Table des matières
PRÉAMBULE ............................................................................................................................................. 5
INTRODUCTION ........................................................................................................................................ 7
1.
L’établissement dans le territoire ....................................................................................................7
2.
L’analyse du territoire ......................................................................................................................7
3.
Les mutations familiales et les compétences parentales.............................................................. 11
IDENTITE ET VALEURS ............................................................................................................................ 13
1.
L’histoire générale du CPFS au sein de la SEA 35 .......................................................................... 13
2.
L’objectif et les valeurs de la SEA .................................................................................................. 15
3.
Le respect du droit des usagers .................................................................................................... 16
MISSIONS, ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DU CPFS ................................................................ 21
1.
Le cadre légal et réglementaire..................................................................................................... 22
2.
Les missions et les objectifs .......................................................................................................... 24
3.
Gestion des ressources humaines ................................................................................................. 26
4.
Les locaux et moyens matériels .................................................................................................... 28
5.
La population accueillie ................................................................................................................. 28
PROJET D’ACCOMPAGNEMENT ............................................................................................................. 31
1.
Les orientations conceptuelles...................................................................................................... 32
2.
Les postures professionnelles ....................................................................................................... 33
3.
L’équipe pluridisciplinaire ............................................................................................................. 34
4.
L’équipe polyvalente inter-secteur .............................................................................................. 41
5.
Mise en œuvre d’un placement au CPFS ...................................................................................... 45
6.
Les outils au service de l’accompagnement .................................................................................. 52
7.
Les différentes formes d’accueil mises en œuvre ......................................................................... 55
CONCLUSION ET PERSPECTIVES ............................................................................................................. 57
ANNEXES ................................................................................................................................................ 63
Annexe 1 :
Méthodologie ....................................................................................................................I
Annexe 2 :
Charte associative .......................................................................................................... IV
Annexe 3 :
Habilitations ................................................................................................................... VI
Annexe 4 :
Plan du bâtiment .......................................................................................................... VIII
Annexe 5 :
Permanences éducatives................................................................................................. X
Annexe 6 :
Protocole d’accompagnement des stagiaires .............................................................. XIII
Annexe 7 :
Programme de formation des 60 heures .................................................................... XXII
Le Service de Placement Familial Spécialisé
2
Annexe 8:
Protocole d’admission ............................................................................................... XXIX
Annexe 9:
Contrat d’accueil type .............................................................................................. XXXIII
Annexe 10 :
Guide d’observation et d’analyse de l’assistant familial pour la synthèse ............... XXXV
Annexe 11 :
Convention visite parents enfants en présence d’un tiers ..................................... XXXVII
Annexe 12 :
Exemple d’un compte rendu d’astreinte ................................................................. XXXIX
Le Service de Placement Familial Spécialisé
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Liste des sigles
AF
Assistant Familial
ANESM
Agence Nationale de l'Evaluation et de la qualité des établissements et services
Sociaux et Médico-sociaux
AP
Accueil Provisoire
APJM
Accueil Provisoire Jeunes Majeurs
ASE
Aide Sociale à l’Enfance
ASS
Assistant de Service Social
BFA
Budget Formation Adhérent
CAF
Caisse d’Allocations Familiales
CASF
Code de l’Action Sociale et des Familles
CDAS
Centre Départemental d’Action Social
CEDA
Commission d’Etude de la Demande d’Admission
CG
Conseil Général
CPAM
Caisse Primaire d’Assurance Maladie
CPFS
Centre de Placement Familial Spécialisé
DEAF
Diplôme d’Etat d’Assistant Familial
DG
Directrice Générale
DRH
Directeur des Ressources Humaines
ES
Educateur Spécialisé
ETP
Equivalent Temps Plein
GAF
Gestion des Assistants Familiaux
Loi HPST
Hôpital, Patients, Santé et Territoires
MECS
Maison d’Enfants à Caractère Social
ONED
Observatoire National de l’Enfance en Difficulté
PJJ
Protection Judiciaire de la Jeunesse
RDS
Responsable de Service
SAFT
Service d’Accueil Familial Thérapeutique
SEA35
Sauvegarde de l’Enfant à l’Adulte en Ille-et-Vilaine
STEMO
Services Territoriaux Educatifs de Milieu Ouvert
TPE
Tribunal Pour Enfants
Le Service de Placement Familial Spécialisé
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PRÉAMBULE
Considérant la loi de 2007-293 du 5 mars 2007, l’Audit conjoint CG-PJJ de 2013, et les
modifications d’organisation au cours des exercices budgétaires (créations de postes –
déménagement- réorganisation - structuration de l’unité d’appui..) la Sauvegarde de l’Enfant à
l’Adulte en Ille-et-Vilaine a entrepris l’écriture du projet de service du CPFS, visant à rendre plus
lisibles ses missions et pratiques et ce dans le cadre de l’article L.313-1 du Code de l’Action Sociale
et des Familles.
Ce projet concerne les hébergements et services du CPFS relevant de l’article L.312-1 du Code de
l’Action Sociale et des Familles :



Le placement familial,
L’unité d’appui aux assistants familiaux,
Un espace de visites médiatisées TY LIAMM
La Sauvegarde de l’Enfant à l’Adulte en Ille-et-Vilaine a la volonté de poursuivre ses actions en
cours et d’engager de nouvelles stratégies avec le Département de l’Ille-et-Vilaine dans le cadre
des objectifs suivants :





Promouvoir et développer les orientations adoptées par le Schéma Départemental
Enfance et Famille du Département de l’Ille et Vilaine,
Maintenir une qualité constante de prise en charge et d’accompagnement éducatif des
personnes, dans le respect de leurs droits et libertés, en prenant en compte l’intérêt
supérieur de l’enfant,
Contribuer à la recherche de solutions innovantes et adaptées aux évolutions des besoins
des jeunes confiés au sein du dispositif de protection de l’enfance et de leur famille,
Inscrire chaque intervention dans le cadre d’un partenariat avec les CDAS et autres
services du département et notamment le service de l’Aide Sociale à l’Enfance de l’Ille-etVilaine,
Favoriser la transparence des échanges entre l’association et l’autorité de référence dans
le cadre de ce projet.
Le travail en amont, résultant de notre souhait d’améliorer nos potentialités d’intervention et le
service rendu aux jeunes accueillis et à leurs familles, a été le socle de ce projet de service.
Suite à l’évaluation interne réalisée en 2009, et l’évaluation externe menée en 2014, ce projet de
service s’est donc construit à partir des travaux issus de différentes commissions, dans lesquelles
se sont inscrits, à partir de janvier 2013, l’ensemble des professionnels du CPFS qui ont été
accompagnés par le cabinet Forma 35.
La méthodologie1 retenue s’appuie sur les recommandations de l’ANESM. Elle permet d’instaurer
une dynamique, de fédérer les professionnels autour d’étapes chronologiques. Celles-ci
1
Annexe 1
Le Service de Placement Familial Spécialisé
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permettent d’établir un diagnostic, de repérer des axes de progression des pratiques et/ou des
organisations et ainsi d’élaborer des perspectives d’amélioration de la qualité du service rendu
aux usagers.
La démarche se veut participative et pluridisciplinaire, associant l’ensemble des professionnels,
les enfants et leurs familles, les différents partenaires.
Le COPIL, composé d’un panel représentatif de l’association et des professionnels du CPFS s’est
réuni 7 fois entre janvier et juin 2014.
Les phases de diagnostic (mars à septembre 2013) et d’élaboration des axes d’amélioration
(février-mars 2014) ont été traitées par différents groupes de travail constitués chacun de 6 à 10
professionnels représentatifs des différents corps de métiers présents au CPFS.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
6
INTRODUCTION
1. L’établissement dans le territoire
Sur le territoire national, l’accueil familial est le premier mode de placement des mineurs pris en
charge au titre de l’aide sociale à l’enfance. Il concerne plus de 70 000 jeunes confiés (chiffre
2009) et repose sur environ 50 000 assistants familiaux principalement employés par 2 types de
structures : les services de placement familial des conseils départementaux et les associations de
placement familial.
L’offre globale départementale en matière de placement familial correspond à environ 850
assistants familiaux permettant l’accueil de 1670 enfants (soit 62% des jeunes placés). Notre
association, quant à elle, salarie en moyenne 165 assistants familiaux ce qui représente le service
de placement familial associatif le plus important. Cette modalité d’accueil permet une
couverture territoriale conséquente puisque le domicile familial des assistants familiaux est le lieu
d’accueil de l’enfant et non le lieu géographique du service.
A ce titre, la Sauvegarde de l’Enfant à l’Adulte en Ille-et-Vilaine a inscrit son action sur l’ensemble
du département, voire sur des zones limitrophes aux frontières du 35 (Manche – Côte d’Armor –
Morbihan). Malgré cette volonté, des zones peuvent être moins couvertes. Cela est lié, entre
autres, à la difficulté de recrutement des assistants familiaux dans ces territoires et tout est mis
en œuvre pour y pallier au mieux.
2. L’analyse du territoire
Une évolution du contexte juridique : des politiques sociales qui viennent redéfinir des modes
d’intervention.
Depuis quelques années déjà, la famille est au centre des politiques sociales. Venant réaffirmer et
réinterroger la place des parents et les fonctions qui leur incombent, l’ensemble des nouvelles
mesures tend à reconsidérer les modes d’intervention afin de préserver la sphère familiale. De ce
fait, plusieurs décisions des politiques sociales ont amené les professionnels à repenser leur
positionnement et leurs modalités d’action à partir de l’évolution législative.
Le rapport Bianco-Lamy ou « l’aide sociale à l’enfance demain »
En 1980, ce rapport souligne que le système de la protection de l’enfance a encore de
nombreuses lacunes, notamment en ce qui concerne la place des parents. Il s’avère, en effet, que
ceux-ci ne sont pas associés dans la prise en charge de leur enfant. A cette époque, le dispositif de
protection de l’enfance privilégiait les séparations entre un enfant et sa famille dans le but de
l’éloigner d’un cadre familial évalué comme pathogène. Ce rapport préconise de ne plus penser
en termes de séparation mais davantage en termes de collaboration avec la famille. Le dispositif
s’oriente vers une recherche de maintien des liens, de renforcement de la protection
administrative et de l’implication des parents dans l’élaboration de projet qui les concerne.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
7
La Loi 84-422 du 6 juin 1984 relative aux droits des familles dans leurs rapports avec les services
chargés de la protection de la famille et de l’enfance et au statut des pupilles de l’Etat
Répondant aux préconisations du rapport Bianco-Lamy, cette loi reconnaît et réaffirme les droits
des familles. Celles-ci ont le droit d’être informées, associées aux décisions qui les concernent et
ce, en respectant les prérogatives attachées à l'autorité parentale.
La Loi 86-17 du 6 janvier 1986 adaptant la législation sanitaire et sociale aux transferts de
compétences en matière d'aide sociale et de santé
Cette loi suit la même logique que la loi du 06 Juin 1984. En précisant les limites du rôle de l’Aide
Sociale à l’Enfance et en rappelant la nécessité d’une collaboration avec les parents et ce, dans
toute décision concernant leur enfant, cette loi limite à deux ans la durée d’une prise en charge
en assistance éducative. Cette loi transfert également aux présidents des conseils
départementaux les compétences de l’Aide Sociale à l’Enfance. Celles-ci sont définies plus
spécifiquement par l’article L221-1 du Code de l’Action Sociale et des Familles.
La convention internationale des droits de l’enfant 1989
Cette convention prévoit dans son article 9 : « le droit de l'enfant séparé de ses deux parents ou
de l'un d'eux d'entretenir régulièrement des relations personnelles et des contacts directs avec
ses deux parents, sauf si cela est contraire à l'intérêt supérieur de l'enfant. »
La réforme de la procédure d’assistance éducative de 2002
Ce décret, en date du 15 mars 2002, a réformé la procédure d’assistance éducative en énonçant
de nouvelles règles. Ainsi, les parents doivent être obligatoirement convoqués et informés des
raisons pour lesquelles ils sont appelés à se présenter devant un magistrat. Ils doivent être en
mesure de préparer leur défense, en ayant connaissance de leur dossier. Enfin, il vise à renforcer
les garanties en cas de placement provisoire.
La Loi 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale
Cette loi vise à rappeler aux établissements du secteur social et médico-social que les personnes
accueillies ont des devoirs, des obligations mais aussi des droits. Réaffirmant ainsi les droits et
libertés des « usagers », le principe de cette loi est de placer les personnes au centre des
interventions qui les concernent. Plusieurs outils sont obligatoires et viennent renforcer la
contractualisation dans l’accompagnement et le travail avec les familles : le projet
d’établissement, le livret d’accueil, la charte des droits et libertés de la personne accueillie, la liste
des personnes qualifiées (recours à un médiateur en cas de litige), le contrat de séjour, le
règlement de fonctionnement, le conseil de vie sociale ou autres formes de participation.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
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La loi 2007-293 du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance
Cette réforme vise à une plus grande cohérence du dispositif de la protection de l’enfance.
Mettant en avant une action subsidiaire avec un versant administratif qui prédomine sur un
versant judiciaire, les missions sont redéfinies avec une finalité double :


Protection pour une intervention au titre du danger,
Soutien pour une intervention au titre du soutien à la parentalité.
Le Président du Conseil Départemental devient le pilote du dispositif sur chaque département.
Cette loi privilégie une accentuation du volet de la prévention ainsi qu’une diversification des
modes d’intervention davantage personnalisés, ce qui implique un travail de partenariat très
étroit entre tous les acteurs chargés de l’exercice des mesures.
Le recours aux mesures judiciaires ne s’effectue que si toutes les mesures administratives sont
restées vaines. L’intervention se fait alors au titre du danger ou du risque de danger. Celui-ci est
défini de manière identique, que ce soit dans l’article 375 du Code Civil ou dans l’article L221-1 du
Code de l’Action Sociale et des Familles.
Certaines compétences sont attendues au niveau juridique, notamment celles relevant des
prérogatives de l’autorité parentale et/ou celle de notion d’intérêt supérieur de l’enfant.
Définition de l’autorité parentale : l’article 371-1 du code civil, définit les attributs de l’autorité
parentale. C’est « un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l'intérêt de l'enfant. Elle
appartient aux père et mère jusqu'à la majorité ou l'émancipation de l'enfant pour le protéger
dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son
développement, dans le respect dû à sa personne. Les parents associent l'enfant aux décisions qui
le concernent, selon son âge et son degré de maturité. »2
Notion d’intérêt supérieur de l’enfant : la place de l’enfant dans la société et dans sa famille a
émergé et s’est transformée au fil de l’évolution de ses droits et notamment au XXe siècle, où de
nombreux textes sont venus affirmer que les enfants étaient des sujets de droit. La notion
d’intérêt supérieur de l’enfant a été réaffirmée depuis la loi du 05 Mars 2007 réformant la
protection de l’enfance. Ainsi « l’intérêt de l’enfant, la prise en compte de ses besoins
fondamentaux, physiques, intellectuels, sociaux et affectifs, ainsi que le respect de ses droits
doivent guider toutes décisions le concernant »3.
Dans ce contexte où les prérogatives de l’autorité parentale et l’intérêt supérieur de l’enfant
peuvent être mis à mal, une mesure de placement familial peut s’avérer bénéfique pour soutenir
la famille et accompagner les parents dans l’exercice de leurs responsabilités parentales.
2
3
http://www.legifrance.gouv.fr/
Code de l’Action Sociale et des Familles, article L112-4
Le Service de Placement Familial Spécialisé
9
Le Schéma départemental d’Ille-et-Vilaine 2013-2017
2 axes nous semblent prioritaires à mettre en œuvre au sein du CPFS :
1.



2.


Le principe d’intervention n°2 : « renforcer la place et l’implication des enfants et des
familles dans les accompagnements » :
mettre en place le « projet pour l’enfant », (préconisation de la Loi de mars 2007 mise en
place suspendue depuis Mars 2011 dans le département).
Jeunes et familles sont les acteurs principaux de la résolution de leurs difficultés ce qui
garantit la continuité et la cohérence des interventions tout au long du parcours de
l’enfant.
prendre en compte et valoriser les ressources parentales et de l’environnement élargi,
afin de favoriser l’adhésion des parents et l’efficacité des mesures.
Le principe d’intervention n°3 : « améliorer l’adéquation des réponses aux besoins des
enfants et des familles. »
Favoriser les sorties de placement (Objectif 9) :
- En œuvrant en faveur de la résolution des difficultés parentales et du retour des
enfants dans leur famille naturelle, lorsque la situation le permet.
- En développant des réponses alternatives au placement.
Construire une réponse adaptée et multi-partenariale pour les jeunes présentant des
troubles du comportement et/ou de la personnalité (Objectif 11) :
- En identifiant mieux le profil des enfants et des jeunes aux situations dites
complexes au regard des troubles qu’ils présentent.
- En favorisant l’interconnaissance des professionnels des champs de la protection
de l’enfance, du soin, du handicap, de la prévention de la délinquance, afin de
faciliter l’émergence et l’élaboration de réponses individualisées et partenariales.
- En construisant une coordination des différentes institutions compétentes dans
l’accueil, l’accompagnement et la prise en charge des enfants et des jeunes
présentant des troubles importants du comportement et/ou de la personnalité.
En garantir la mise en œuvre et en partager le financement.
Dans ce contexte l’équipe pluridisciplinaire du CPFS entretien des liens particuliers avec les
enfants et les parents accompagnés. Notre mission « d’aide contrainte » est d’accompagner les
enfants et les parents à être sujets de droit, de les soutenir pour se construire ou se reconstruire,
afin qu’ils puissent occuper à terme, toute leur place de citoyens.
Nous les accompagnons également pour mieux se repérer dans leurs liens générationnels, dans
leurs liens familiaux et sociaux souvent bousculés, dépréciés, rompus, voire complexifiés.
Quels repères ont ces parents, ces enfants suivis en assistance éducative au titre d’un placement
judiciaire, dans cette société en pleine mutation ?
Le Service de Placement Familial Spécialisé
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3. Les mutations familiales et les compétences parentales
La diversification des configurations familiales au sein de notre société est à l’origine de nouvelles
modalités d’accompagnement. Depuis des années, la famille est une institution qui connaît de
multiples mutations. La famille varie et se différencie selon les pays, les cultures, les sociétés et
les époques.
Ces transformations sont dues en partie à un changement de référence, une modification des
normes et une grande diversification des configurations familiales engendrant une multiplicité des
modèles familiaux. Ces mutations offrent de réelles avancées en termes d’égalité des sexes et des
générations, de liberté individuelle, de place et rôle de chacun (autorité parentale partagée…).
Ainsi, la famille a connu au cours des trente dernières années de nombreuses évolutions, qui nous
permettent d’observer aujourd’hui un fort éclatement de la famille nucléaire classique et une
augmentation du nombre de familles recomposées ou de familles monoparentales. Ces nouvelles
configurations familiales soulèvent plusieurs interrogations en matière de responsabilités, de
rôles, de conditions pour assurer ces compétences parentales. Ceci conduit également à faire
émerger de nouvelles difficultés à exercer ces fonctions parentales.
Avec l’évolution contemporaine des modèles familiaux, la fragilisation et la rupture accrues des
liens conjugaux, de plus en plus d’enfants vivent et sont éduqués en différents espaces,
différentes résidences, au sein de plusieurs familles. Les recompositions familiales, les ruptures
conjugales sont devenues normales, ou presque, comme des événements possibles de la vie des
familles.
La famille contemporaine est de plus en plus une famille relationnelle, où les individus sont
d’abord attachés par la qualité de leurs relations interpersonnelles. Processus de psychologisation
des liens : la tendance consiste à revendiquer des espaces et territoires personnels tout en créant
une zone commune et partagée.
Le terme de « famille incertaine », emprunté au démographe Louis ROUSSEL4, traduit bien la
représentation que nous avons actuellement de la famille. Ces transformations se situent sur
deux niveaux qui ne se juxtaposent plus, à savoir le couple conjugal et le couple parental.
Ce bouleversement culturel, Irène THERY5 le nomme le « démariage ». Le démariage et les
recompositions familiales mettent la société face à deux questions nouvelles : la question de la
refondation de la parenté généalogique et celle de l’invention de la pluri-parentalité. Ces
questions seront un défi de société et de culture dans les années à venir…
Cette mutation familiale est mise à l’épreuve plus particulièrement dans les couches sociales les
plus défavorisées. La précarité et la fragilité des liens dans certaines familles sont si présentes que
parents et enfants se déchirent, ne s’entendent plus.
4
5
Louis ROUSSEL, 1989, La famille incertaine, Paris, Editions Odile Jacob
Irène THERY, 1998, Couple, filiation et parenté aujourd’hui, Editions Odile Jacob
Le Service de Placement Familial Spécialisé
11
La difficulté des parents réside alors dans le fait de ne plus suffisamment protéger leur enfant de
leurs relations intrafamiliales prises dans des tensions d’insécurité fortes, avec leurs
conséquences négatives sur le développement de leur enfant.
Pour les enfants, c’est une source d’angoisse permanente, de perte de repères et de sens, qui les
immobilisent dans leur action présente et future.
Devenir parent, rester enfant, dans ces contextes familiaux en crise, sont alors une épreuve de
vie ; « La famille est un ensemble d’éléments en interaction, dans un contexte donné régi par des
règles, dans lequel une modification d’un des éléments entraîne une modification de tous les
autres »6. Elle conduit les parents vers des difficultés personnelles aggravées, qui se surajoutent
dans certains cas à la pauvreté, et vers un double modèle culturel.
Remettre les parents sur le chemin de la compétence ne peut pas passer par des solutions toute
faites. La formation en éducation familiale suscite une crise au sein des familles, c’est-à-dire crée
le moment où un changement est imminent, où la famille s’autorise ce changement et se
reconnaît compétente.
Il est urgent d’abandonner l’image de la famille qui dysfonctionne, pathogène, qui ne collabore
pas, parce que toute famille possède des ressources potentielles qui peuvent être exploitées.
Quand une famille pose un problème dans le domaine de l’éducation, elle a aussi, en elle, même
si elle l’ignore, la solution à son problème. Cette posture éthique est libératrice de compétences,
même dans les familles les plus démunies. Cela modifie évidemment la position de l’intervenant
qui va travailler avec les familles. Ce n’est pas un expert qui s’adresse à des personnes en manque
de savoir mais un facilitateur qui, sans juger ni envahir, va mettre en jeu ses compétences de
communication pour autoriser la personne à devenir ce qu’elle est.
Ainsi, Guy AUSLOOS part du postulat que : "Les familles ont les compétences nécessaires pour
effectuer les changements dont elles ont besoin à condition qu’on leur laisse expérimenter leurs
auto-solutions et qu’on active le processus qui les y autorise." 7
Notre objectif sera alors de permettre à ces familles de comprendre plutôt que de leur
transmettre notre compréhension et de leur laisser la responsabilité du changement plutôt que
d’en être l’agent. De notre côté, nous devrons également nous ouvrir à l'imprévisibilité plutôt que
de vouloir tout contrôler.
Pour cela, il convient de se laisser du temps afin d’accompagner les familles pour expérimenter et
construire ensemble des réponses adaptées aux besoins de chacun.
6
7
Ludwig VON BERTALANFFLY, 1973, La théorie générale du système, Paris, Dunod
Guy AUSLOOS, 1995, La compétence des familles, Ramonville Saint-Agne, p35
Le Service de Placement Familial Spécialisé
12
1ère partie :
IDENTITE ET VALEURS
1.
L’histoire générale du CPFS au sein de la SEA 35
« Endosser les héritages du passé pour tracer sa propre voie » tel était l’intitulé de la conférence
de Alain VILBROD8 qui nous a permis de mieux connaître l’histoire des Sauvegarde de Bretagne et
plus particulièrement de la Sauvegarde de l’Enfant à l’Adulte d’Ille-et-Vilaine.
Il faut remonter au XIXème siècle pour que les notions d’enfance et de jeunesse commencent à se
définir. Peu à peu, le statut « d’enfants victimes » se dessine et l’on cherche à les protéger des
dangers qui pourraient les mener vers la délinquance. Ainsi, ce sont les parents qui sont reconnus
coupables des faits de maltraitance ou de négligence dans l’éducation de leurs enfants.
La loi de 1889 sur les enfants moralement abandonnés va déboucher sur l’ouverture des sociétés
de patronage qui dans un premier temps prennent en main des jeunes sortant de prison puis
deviennent les premières mesures d’alternative à l’incarcération dans une colonie pénitentiaire.
Ils seront pris en charge par des patrons qui veilleront sur eux pendant leur temps de travail et
leur temps hors travail en assurant le gîte et le couvert, épaulés par les paroisses. Alors qu’elles
existent déjà pour les enfants abandonnés, ce sont pour ainsi dire les premières familles d’accueil
pour jeunes délinquants. Les juges ont particulièrement contribué à la mise en place de ces
sociétés de patronage qui, financées, par des fonds privés ne coutaient rien au gouvernement et
laissaient une grande marge de manœuvre aux magistrats.
C’est dans ce contexte qu’a été fondée en 1899 la « société de patronage des libérés et des
enfants moralement abandonnés en Ille-et-Vilaine ».
Madame de la Morlais créera en 1937 « le service social de sauvegarde de l’enfance et de
l’adolescence des Côtes du Nord » puis en 1939 le « service social de sauvegarde de l’enfance et
de l’adolescence d’Ille-et-Vilaine». Ce service sera directement installé au tribunal et gérera, à la
demande des juges, des enquêtes sociales (menées par des assistantes sociales) et des
placements. Souvent appelés Sauvegarde, ces services « d’investigation » sont la version moderne
des sociétés de patronage. Ils ont permis, sous l’impulsion des juges et des assistantes sociales,
que le versant éducatif prenne le pas et que les mineurs ne soient plus traités comme des majeurs
sur un seul versant répressif (pénal et judiciaire).
C’est de la fusion de ces 2 services en 1942 que naitra la Sauvegarde de l’enfant à l’adulte d’Illeet-Vilaine, qui d’abord exclusivement habilité par le ministère de la justice, a longtemps gardé un
8
Docteur en sociologie. Enseignant à l'Institut pour le travail éducatif et social (Gouesnou) et à l'Université de Bretagne
occidentale (Brest), membre associé du C.R.B.C. [Centre de recherche bretonne et celtique] (URA 374 du CNRS) (en
1995).
Le Service de Placement Familial Spécialisé
13
lien privilégié avec les services judiciaires, restant un peu étranger au développement de l’Aide
Sociale à l’Enfance.
En 1967, la SEA35 reçoit l’autorisation de créer le Centre de Placement Familial Spécialisé auquel
est intégrée une « section sécurité sociale » qui lui permet de prendre en charge « des mineurs
ayant des troubles du caractère et du comportement
nécessitant une rééducation
psychothérapeutique sous contrôle médical » et qui deviendra par la suite le service d’accueil en
familles thérapeutiques (SAFT). En 2000, la SEA35, dans un souci de clarification des missions de
protection de l’enfance du CPFS et médicosociale du SAFT, procédera à la séparation de ces 2
services en les installant dans 2 lieux distincts et en en dissociant les directions. Parallèlement, le
CPFS continuera à s’adapter aux difficultés des jeunes qu’il lui revient d’accompagner ; il
développe dans le même temps des moyens humains spécifiques.
Sans provoquer une rupture avec les racines historiques du service, qui l’inscrivent dans la
mouvance de la protection judiciaire de l’enfance en danger, le CPFS a affiché au début des
années 2000 sa volonté de s’inscrire totalement dans le schéma départemental de protection de
l’enfance en signant une convention habilitation avec le Conseil Départemental C’est une
première historique dans la mesure où, jusqu’alors, le CPFS accueillait quelques jeunes relevant
de l’ASE mais toujours en signant des conventions nominatives. Cette convention-habilitation
s’inscrit dans la suite logique de « l’accord cadre pour un accueil de qualité des mineurs et jeunes
majeurs en Ille-et-Vilaine » signé par toutes les associations œuvrant à la protection de l’enfance
dans le département.
En mars 2007, pour la prise en charge des jeunes confiés par les services de l’Aide Sociale à
l’Enfance, la convention habilitation entre le Conseil Général d’Ille et Départemental et la SEA 35
pour son service du CPFS indique encore que «le nombre d’accueils relevant de la compétence du
Conseil Départemental ne peut pas excéder le quart des places, soit 50 jeunes. En cas
d’insuffisance de placements directs effectués par les juges des enfants d’Ille-et-Vilaine, il pourra
être dérogé à cette disposition ».
A partir de 2010, une bascule s’opère définitivement entre le nombre de jeunes confiés au CPFS,
dans le cadre de placements directs, et le nombre de jeunes admis dans le cadre de conventions
signées avec l’ASE. Elle est le fait de l’évolution d’un contexte et d’une volonté des équipes de
l’ASE et du CPFS de s’y adapter. En 2013, la proportion s’est totalement inversée pour faire place
à un nombre majoritaire de jeunes admis dans le cadre de conventions.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
14
2.
L’objectif et les valeurs de la SEA
La mission du CPFS s’inscrit dans un système de valeurs universelles (républicaines, citoyennes,
droits de l’homme) que porte le service en lien avec celles de l’association.
Dans l’exercice de cette mission, l’appropriation du système de valeurs est incontournable. Nous
sommes attentifs à nous y référer, à y prendre appui, car il doit être compris, intégré par tous :
intervenants et usagers. Il vient, en effet, mettre du sens dans nos actions, nos interventions et
légitimer notre mission.

Respecter l’intérêt supérieur de l’enfant9
Le respect de l’intérêt supérieur de l’enfant commence lorsque le placement est
nommé. De fait, les droits et devoirs des parents seront redéfinis. C’est pour cela que
notre valeur centrale est la protection et plus particulièrement celle des enfants.
Le respect supérieur de l’enfant se concrétise entre autre par la protection, s’effectue au
sein d’un cadre mis en place par le CPFS en lien avec l’Aide Sociale à l’Enfance et le
système judiciaire. Ce cadre permet au service d’être garant de l’accompagnement de
l’enfant dans un environnement sécurisé.
Il pourra par la suite être dans une phase de (re) construction. Cette étape s’effectuera
par la mise en place de son projet et permettra de le rendre acteur.

Reconnaissance et légitimité : « nous sommes reconnus lorsque nous sommes inclus »
Il s’agit ici de la légitimité que l’on reconnaît à l’autre. C’est la reconnaissance
institutionnelle par rapport à autrui « Le soucis de l’autre ». Ainsi, il nous est important
de le reconnaître dans sa fonction à travers ses potentialités, richesses et valeurs.
Nous, professionnels du CPFS, travaillons auprès des familles, des parents avec
bienveillance. Il est primordial de les reconnaître à part entière malgré leurs
défaillances. Cette bienveillance permet de les inscrire dans leurs responsabilités, de
les légitimer dans l’exercice de leurs fonctions. C’est la porte d’entrée pour travailler le
lien.
Il en est de même pour leur enfant : reconnaître un enfant c’est lui donner un statut,
une place, le légitimer.

Respect : « La vraie sagesse consiste à respecter les choses simples que nous faisons, car
elles peuvent nous transporter là où nous devons aller ».10
Le respect renvoie à la reconnaissance de l’autre. Respecter l’autre c’est accepter sa
différence, le considérer tel qu’il est et se présente.
9
Convention des droits de l’enfant – art 3
Paul COELHO, 2011, J’ai lu, Aleph
10
Le Service de Placement Familial Spécialisé
15
Présent dans la mise en œuvre de notre mission, le respect évoque l'aptitude à prendre
en considération ce qui s’est passé, a été énoncé et en tirer les conséquences dans le
présent et pour l’avenir.

Confiance : « la confiance comme levier de construction »
La confiance est la conséquence d’un état, le résultat d’un processus. La mise en
sécurité, le respect et la bienveillance, vont générer un climat de confiance propice à
l’accompagnement des usagers par les professionnels.
Le socle de nos valeurs se concrétise par l’engagement de tous à rendre crédible et audible une
action, un projet par son caractère intègre et entièrement vérifiable sans aucune volonté de
travestir la vérité.
La Sauvegarde de l’Enfant à l’Adulte en Ille-et-Vilaine s’engage à respecter et à promouvoir
l’ensemble des règles et principes reconnus comme fondamentaux. L’énoncé de ces règles et
principes est produit dans un texte constituant la Charte Associative11. Cette charte, fruit d’une
éthique partagée, a pour ambition de constituer un guide de référence pour les actions que
conduit l’association.
Pour mémoire, la Sauvegarde de l’Enfant à l’Adulte en Ille-et-Vilaine s’inscrit dans le champ
d’application de la convention collective nationale du 15 Mars 1966 (CC 66) et adhère au syndicat
employeur SYNEAS.
Elle est, par ailleurs, inscrite dans un réseau partenarial et de coopération avec les associations
départementales, régionales et nationales et à ce titre elle participe et adhère à la conférence des
présidents de l’Ille-et-Vilaine, l’URIOPSS et l’UNIOPSS.
3. Le respect du droit des usagers
La loi du 2 janvier 2002, prolongée par le décret du 15 mai 2007 [2] et par les recommandations
de l’ANESM depuis 2008, a engagé un véritable processus d’évolution institutionnelle des
pratiques, pour parvenir à penser l’accompagnement de la personne usagère du service selon des
principes, notamment :





De reconnaissance de ses droits fondamentaux,
de respect de sa dignité, de son intégrité, de sa vie privée, de son intimité,
de libre choix des prestations la concernant,
de droit à un accompagnement de qualité, à une information sur ses droits, à la
confidentialité des données la concernant,
de participation directe à son projet d’accueil, de vie ou d’accompagnement…
A travers ces principes, la loi énonce certains objectifs visant notamment : L’autonomie et la
protection des personnes, dans une perspective de cohésion sociale et d’exercice de la
11
Annexe 2
Le Service de Placement Familial Spécialisé
16
citoyenneté, le respect de l’égale dignité de tous les êtres humains, à partir d’une réponse
adaptée aux besoins de chacun.
Le CPFS n’a pas attendu cette loi pour mettre l’usager au centre de ses préoccupations, pour
prendre en compte sa place, son rôle et sa parole. En s’appuyant sur les principes déclinés dans le
projet associatif de la SEA35, « Ses actions mobilisent chacun à occuper ou à prendre une place
citoyenne »….. « Cela implique de favoriser la participation des bénéficiaires pour «faire avec»
plutôt que faire à leur place »…Les professionnels s’attachent au quotidien à promouvoir les
droits des usagers au travers de :
a)
L’adoption de postures professionnelles adaptées permettant au jeune et à sa famille:



b)
D’évoluer de la compréhension et de la simple adhésion à la mesure de protection à
leur réelle expression et participation à l’élaboration de leur projet
D’affirmer leur positionnement dans chacun de leur rôle en renforçant leurs
capacités, compétences, prises d’initiatives et autonomie
D’intégrer la parole des jeunes et de leurs familles afin de faire évoluer les pratiques
et les fonctionnements d’établissements ou services
La mise en place et l’utilisation des différents outils de la loi 2002 :

Le Conseil de la Vie Sociale :
Dès 2004 un CVS était mis en place qui a fonctionné de façon très dynamique. Différentes
modifications dans l’équipe d’encadrement et de direction ont conduit à la mise en veille de cette
instance entre 2009 et 2013.
Convaincu des apports tant pour les enfants, les parents que pour la dynamique institutionnelle,
le CPFS a fait le choix de remettre en place en 2014 le CVS. L’intérêt est de permettre à chacun en
fonction de sa place, d’être acteur, de donner son avis et d’échanger sur une réalité commune.
Afin d’encourager l’exercice d’une démarche citoyenne, le CPFS a mis en place des élections
permettant d’élire des représentants des jeunes, des parents et des professionnels.
L’exercice de participation au CVS est difficile pour des usagers qui, dans un 1er temps, subissent
plus qu’ils ne maîtrisent la mesure de placement. En effet, comment participer librement, donner
son avis au sein d’un service dans lequel les usagers sont bien souvent contraints de s’inscrire ?
De plus, ces derniers ne sont pas toujours familiarisés à la démarche participative et peuvent avoir
des difficultés pour percevoir l’intérêt et l’enjeu d’une instance comme le CVS. Etre acteur,
participer ne va pas de soi. De ce fait, et malgré une campagne d’informations importante, le
nombre des candidatures de jeunes(4) et de parents (3) est resté très limité.
Pour faire face à la faible mobilisation des usagers le service a fait le choix de solliciter une
association rennaise d’aide aux anciens enfants placés et pupilles de l’état, la Rencontre, pour
soutenir les usagers dans leur participation. Deux membres ont accepté cette mission à titre
consultatif.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
17
En effet il nous semblait important de garantir une certaine neutralité propice à la différenciation
de cette instance de la prise en charge psycho éducative assurées par les travailleurs sociaux
référents des situations des jeunes.
Deux CVS ont eu lieu depuis et ont d’ores et déjà montrés qu’il était difficile de garantir la
participation des usagers sans une vigilance et une incitation permanentes. Les points qui y sont
traités tendent à répondre à notre principale préoccupation qui est de définir des pistes de
réflexion et d’action favorables à la participation et à l’expression des usagers et du respect de
leurs droits.

Les livrets d’accueil, la charte des droits et des libertés et
fonctionnement :
le règlement de
La procédure d’admission mise en œuvre au CPFS a comme 1er objectif de favoriser la
compréhension des modalités d’accompagnement des jeunes et de leurs familles et l’expression
de leurs besoins dans le respect de l’ordonnance de jugement et/ou du contrat d’accueil
provisoire. Les différents outils prévus par la loi 2002 sont les supports indispensables à cet
exercice. Ils existent depuis 2007 mais ont été peu investis.
Une mise à jour de ces différents documents a été entreprise en 2013-2014 avec la volonté
d’apporter tant aux enfants qu’aux parents les informations nécessaires dès l’accueil. Dans un
souci de compréhension et d’adaptation, le service a développé deux types de supports
différents, un pour les enfants sous forme de bande dessinée et un second pour les parents. Il
reste maintenant à en favoriser l’appropriation par les professionnels afin qu’ils deviennent des
outils utilisés à part entière.

Le document individuel de prise en charge :
C’est un document qui reste à formaliser. Nous l’avons vu précédemment le recueil des besoins
de l’usager se fait dès la phase d’admission et permet de déterminer les différents axes de travail
de chacun des professionnels intervenant dans la situation. Lors des réunions de synthèses
chacun apporte ces éléments d’observation et d’analyse qui permettent d’établir le rapport
d’échéance transmis au juge. Une lecture en est faite aux parents. Mais il faut maintenant aller
plus loin et intensifier l’expression tant du jeune que de sa famille afin que chacun puisse réfléchir
et participer pleinement à l’élaboration de son projet personnalisé.
Un travail est en cours au niveau des services de l’ASE concernant le projet de l’Enfant. Le DIPC
établi par le CPFS viendra l’alimenter.
c)
Des espaces de concertation permettant une évaluation de la qualité des prestations :
Au-delà de ces outils, les évaluations interne et externe ainsi que l’élaboration du projet de
service ont toujours fait appel aux usagers pour recueillir leurs avis et nourrir la réflexion.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
18

L’évaluation interne de 2008-2009
Elle a donné lieu à un recueil de données par questionnaires envoyés aux usagers du CPFS. Ainsi :


Sur 138 jeunes qui l’ont reçu, 69 soit 50% y ont répondu
Sur 175 parents qui l’ont reçu, 35 soit 20% y ont répondu
Globalement les réponses ont fait apparaître un besoin en matière de communication des
professionnels à l’attention des usagers en ce qui concerne la connaissance de la mission du CPFS
(projet, fonctionnement) et de leurs droits (projet personnalisé).

L’élaboration du projet de service en 2013
L’avis des usagers a également été recherché pour l’élaboration du projet de service. Sous forme
de questionnaires, jeunes et parents ont pu participer et donner leur point de vue sur
l’accompagnement et le rôle de chaque professionnel:


Seulement 11 questionnaires sur les 170 distribués ont été retournés par les parents.
37 questionnaires sur 161 distribués ont été retournés par les jeunes
Dans leur majorité les jeunes savent ce qu’est un placement et les raisons qui ont provoquées la
décision du juge. Ils identifient bien le rôle auprès d’eux de chaque professionnel mais ne mettent
pas en avant qu’être assistant familial est un métier. Une famille d’accueil est pour eux une
seconde famille qui apporte un cadre, une protection de l’affection dans l’attente d’une
amélioration de sa situation familiale.

L’évaluation externe de 2014
Le point de vue des usagers a été recueilli lors d’entretiens :


Sous forme individuels pour 4 parents
Sous forme collective pour 3 jeunes
De manière générale les usagers parlent positivement de l’accueil et de l’accompagnement dont
ils bénéficient de la part des professionnels. Ils estiment être impliqués dans leurs projets, que
leurs attentes et besoins sont pris en compte, qu’ils ont reçu les informations nécessaires à la
connaissance du service et de sa mission.
Cependant, si les outils de la loi 2002 existent, ils restent à compléter et à harmoniser. Leur
diffusion est à généraliser.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
19
Le Service de Placement Familial Spécialisé
20
2ème partie :
MISSIONS, ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DU CPFS
« Travailler c’est entreprendre de penser autre chose que ce qu’on pensait avant »
Michel FOUCAULT
« Cette phrase met l’accent sur ce caractère d’une pensée qui ne peut vivre que d’être surprise en
permanence, débusquée dans ses retranchements, interrogée dans ses certitudes »
Edouard RAFON
Le Service de Placement Familial Spécialisé
21
1.
Le cadre légal et réglementaire
Agréé depuis 1967, le CPFS est autorisé par le Conseil Départementale à accueillir des jeunes
mineurs, jeunes majeurs originaires de l’ensemble du département âgés de 0 à 21 ans. Depuis
juillet 2015, un arrêté porte l’autorisation d’accueil à 165 jeunes. L’habilitation délivrée par la
protection judiciaire de la jeunesse est en court de renouvellement. Elle permet au service
d’accueillir deux mineurs.
Le service, dans le cadre de sa double habilitation12, accompagne les enfants et les adolescents
confiés,


Au titre d’une mesure judiciaire :
- Assistance éducative (art. 375-3 et suivants du Code Civil),
- Ordonnance de 1945 (enfance délinquante) (pour 2 places).
Au titre d’une mesure administrative (art. 222-5 du CASF) :
- Accueil provisoire (contrat passé entre un représentant de l’ASE et les parents)
- Contrat Jeune Majeur.
Les placements judiciaires
Dans le cadre de l’assistance éducative :
Les articles 375 et suivants du code civil instaurent une mesure de placement sur décision du juge
des enfants lorsque « La santé, la sécurité ou la moralité d'un mineur non émancipé sont en
danger, ou si les conditions de son éducation ou de son développement physique, affectif,
intellectuel et social sont gravement compromises ». La durée de la mesure est limitée dans le
temps, elle ne peut excéder deux ans, mais peut être renouvelée. L’article 375-7 du code civil
précise à ce sujet que les parents « conservent sur le mineur leur autorité parentale et en
exercent tous les attributs qui ne sont pas inconciliables avec l’application de la mesure ».
Le juge des enfants peut, dans ce cadre, prendre une mesure de placement. Lors de l’audience, à
l’issu d’un débat contradictoire, le juge va expliquer les raisons de sa décision et statuer sur les
droits de visite et d’hébergement des parents, sur leur participation aux frais de placement. Le
juge peut confier directement son placement au CPFS. Depuis la loi du 5 mars 2007, les juges pour
enfants ont adopté un nouveau positionnement en confiant de manière quasi systématique les
jeunes à l’Aide Sociale à l’Enfance. Nous observons depuis 2010 une inversion de la proportion du
nombre des placements directs et des placements sous convention à l’entrée au CPFS. En effet, en
2014, 75% des admissions ont été réalisées dans le cadre d’une convention avec l’ASE contre 20%,
en 2011.
Les travailleurs sociaux des CDAS qui, après avoir porté une évaluation validée par les référents
enfance famille, décident ou non de solliciter le CPFS pour leur admission. Les services de l’ASE et
du CPFS porte conjointement le projet pour l’enfant qui se décline dans le cadre d’une
convention. Elle définie les modalités de prises en charge de la situation par chaque service. Elle
12
Annexe 3
Le Service de Placement Familial Spécialisé
22
est axée sur la réponse à apporter aux droits et aux besoins fondamentaux de l’enfant (physiques,
psychiques, intellectuels, sociaux et affectifs) et de sa famille.
Le désintérêt des parents de leur enfant pendant plus d’un an peut conduire à une demande de
délégation totale ou partielle de l’autorité parentale (article 377 du code civil).
Dans le cadre de l’ordonnance du 2 février 1945 :
Lorsqu’un jeune a commis un délit ou fait l’objet d’une enquête pénale, le juge des enfants voire
le juge d’instruction peut prononcer une mesure de placement. Dans ce cas, le juge des enfants
ou le juge d’instruction confiera le jeune directement à l’établissement, par l’intermédiaire de la
PJJ.
Un protocole d’articulation de prise en charge signé en 2014 par les services territoriaux éducatifs
de milieu ouvert (STEMO) de Rennes et le CPFS établi les modalités de prise en charge des jeunes
confiés par la PJJ. Ils pourront être accueillis dans le cadre d’un accueil d’urgence puis dans le
cadre d’une ordonnance de placement provisoire sous contrôle judiciaire.
Les mesures administratives
L’accueil provisoire :
Depuis la loi de mars 2007, le législateur a souhaité renforcer le rôle du Conseil Départemental et
associer davantage les parents aux décisions prises. Ainsi, lorsque cela est envisageable, un
représentant de l’Aide Sociale à l’Enfance, va contractualiser avec les parents, l’accompagnement
de leur enfant. Dans le cas d’un placement, un contrat est passé avec les parents. Il y est fait état
des engagements pris par les parents et l’Aide Sociale à l’Enfance. Les droits de visite et
d’hébergement, ainsi que les modalités financières du placement sont notés.
Contrairement à un placement décidé par le juge des enfants, les parents, ainsi que le service de
l’ASE, peuvent à tout moment rompre le contrat.
L’accueil provisoire Jeunes majeurs (18 à 21 ans) :
La structure est autorisée à accompagner des jeunes de 18 à 21 ans, dans le cadre d’un contrat
jeune majeur au titre de l’article L. 222-5 du Code de l’Action Sociale et des Familles. Depuis avril
2008, seuls les jeunes ayant eu un suivi judiciaire, pendant leur minorité, pourront
éventuellement bénéficier d’une protection jeune majeur par le juge des enfants. Cette
disposition nous oblige à anticiper encore plus les démarches relatives à la majorité car
désormais, le jeune doit solliciter l’Aide Sociale à l’Enfance.
En lien avec des CDAS, signataires de l’APJM, le CPFS met en place les modalités de mises en
œuvre.
Les mesures administratives restent marginales puisqu’elles représentent en 2015 moins de 2%
des accueils.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
23
2.
Les missions et les objectifs
Le service répond aux besoins de placement de jeunes garçons et filles âgés de 0 à 21 ans en
difficultés personnelles, sociales et/ou familiales au titre d’un placement judiciaire ou d’un accueil
provisoire. Ils sont pris en charge dans le cadre d’un accueil familial au domicile d’assistants
familiaux qui auront été préalablement agréés par le Conseil Départemental.
L’exercice de nos missions repose sur la valeur forte du « respect de l’autre » et des principes
fondamentaux : « reconnaissance de l’individu comme auteur et acteur de son devenir ». Ces
principes sous-tendent et structurent l’action, les pratiques et l’organisation du service.
Dans le cadre d’un accueil, nous exerçons un suivi éducatif garantissant la sécurité de l’enfant et
la pertinence des réponses qui lui sont apportées.
Nous accompagnons le jeune tout au long de son placement grâce à son projet personnalisé,
veillant à son bon développement psycho-affectif, social, physique, moral et intellectuel.
Nous favorisons donc le développement ou le renforcement des compétences parentales leur
permettant d’assurer leurs responsabilités éducatives et d’exercer leur autorité parentale.
Nous soutenons, autant que faire se peut, la perspective de retour du mineur dans sa famille.
L’assistant familial construit un milieu sécurisant qui doit être accompagné par une équipe
pluridisciplinaire (responsable de service, intervenants sociaux, psychologues) dotée de trois
missions principales :



Une fonction tierce avec la famille naturelle, la famille d’accueil et l’ensemble des
membres du réseau,
Une vigilance et un travail spécifique sur la réactivation de l’histoire du jeune et des
traumatismes qu’il a pu vivre,
Une observation et la mise en place ou l’orientation vers un suivi psychologique.
Le placement au CPFS se conçoit comme une étape intermédiaire dans le parcours de l’enfant,
quelle que soit sa durée. Il nous faut tenter dans ce laps de temps « d’outiller » affectivement,
psychologiquement et intellectuellement chaque enfant. Nous croyons que dans ces temps,
certes difficiles, il peut tout de même puiser des ressources de vie et construire des projets
d’avenir.
Cette distanciation avec le milieu familial peut favoriser une restauration du fonctionnement
familial, de la place de l’enfant au sein de sa famille, dans l’optique d’un possible retour.
C’est pourquoi, nous effectuons un travail de soutien à la parentalité. En fonction de leurs
parcours de vie et des références qu’ils ont reçues, certains parents n’ont parfois pas pu se
construire avec des repères sociaux éducatifs stables, ou ceux-ci peuvent être altérés. Ce vécu
peut alors entraver l’exercice de leurs fonctions parentales.
Les différents objectifs poursuivis peuvent être déclinés :
Objectifs en direction du mineur
Le Service de Placement Familial Spécialisé
24
Accompagner l’enfant dans la construction et la réalisation de son projet personnalisé, en
tenant compte de ses besoins et de ses potentialités,
Offrir un cadre sécurisant susceptible de libérer ses capacités de pensée et de réduire
l’angoisse et la souffrance,
Réaménager les relations familiales pour l’enfant et ses parents,
Assurer une stabilité dans les relations,
Permettre l’accès du mineur à son histoire personnelle et familiale, à sa filiation, afin de
favoriser la construction de son identité,
Favoriser le développement de potentialités du mineur afin de permettre une insertion
sociale,
Créer un espace de parole, un espace psychologique et un espace créatif.







Objectifs en direction de la famille (parents et famille élargie) :
Garantir le cadre de l’assistance éducative et des attendus du magistrat,
Prendre le temps d’une écoute attentive à l’autre pour aller à sa rencontre,
Partager les éléments de compréhension des difficultés familiales et mettre en valeur les
compétences de la famille,
Favoriser l’évolution du système relationnel, familial, afin de permettre le
repositionnement de chacun dans son statut et son rôle respectif,
Soutenir l’exercice de l’autorité parentale afin que les parents retrouvent leurs
compétences pour assumer leur responsabilité,
Soutenir et accompagner les liens entre le mineur et sa famille,
Soutenir les parents pour accompagner leur enfant dans son projet personnalisé,
Soutenir la perspective du retour du mineur à son domicile.








Ces objectifs sont mis en œuvre :

En répondant, de manière adaptée, aux besoins d’accueil recensés en s’appuyant sur sa
compétence spécifique : une pluridisciplinarité au service de l’accueil familial,

En s’inscrivant dans un dispositif de réponses multiples, inter institutionnel et pluripartenarial qui diversifie l’offre tout en garantissant la stabilité et la continuité des
actions,

En réalisant les prises en charge dans le cadre d’un projet croisé entre les différents
partenaires qui restent, chacun dans son domaine de compétence, en pleine
responsabilité de la situation du jeune,

En arrêtant un dispositif précis, repéré dans son fonctionnement, dans le temps, dans les
missions de chacun, et fondé sur l’évaluation continue des actions coordonnées.
Pour mener cette action, la Sauvegarde de l’Enfant à l’Adulte en Ille-et-Vilaine met au service
de la mission confiée au CPFS :

Les membres de l’association qui se consacrent bénévolement aux buts définis
par les statuts,
Le Service de Placement Familial Spécialisé
25


3.
L’équipe technique pluridisciplinaire qualifiée du service,
Les équipements mobiliers et immobiliers affectés à cet établissement.
Gestion des ressources humaines
Le CPFS fait partie d’une organisation globale sous-tendue par les valeurs et la philosophie
d’intervention de la Sauvegarde de l’Enfant à l’Adulte en Ille-et-Vilaine. Toutefois, la forme
d’intervention singulière qu’il propose se décline de la manière suivante :
Le CPFS est un des services du Pôle Accueil Familial de la SEA35. Il comprend :
a) Les équipes pluridisciplinaires au nombre de 3, composées de 3 responsables de
service éducatif, 8 éducateurs spécialisés, 4,90 ETP secrétaires, 165 assistants
familiaux, 2,10 ETP psychologues et 0,50 ETP psychiatre.
b) L’équipe polyvalente inter-secteur elle-même composée de 3 unités : Ty LIAMM, les
fonctions complémentaires et l’unité d’appui.
Les interventions de l’équipe pluridisciplinaire s’organisent du lundi au vendredi. Des
Permanences éducatives sont assurées chaque jour (y compris pendant les vacances scolaires)
ainsi qu’une astreinte téléphonique 24h sur 24, 365j sur 365.
Les salariés du CPFS s’inscrivent également dans différentes réunions institutionnelles :
Les réunions institutionnelles.


Du PAF
Deux fois par an, assistants familiaux et équipe éducative se rassemblent afin d’échanger
autour de thématiques relevant des préoccupations du moment ou d’informations sur
l’évolution du métier, de la législation ou de l’organisation de l’association. Des
interventions magistrales peuvent avoir lieu pour un apport de connaissances théoriques
et la participation des salariés à la tribune est toujours recherchée (cadres de direction,
psychologues, assistants familiaux, éducateurs).
Du CPFS
Une fois par trimestre, elles réunissent les équipes psychoéducatives et les AF référents
de secteur. Elles permettent des échanges sur l’actualité, la législation, les orientations de
service ou associatives.
De cette manière, les professionnels participent à une réflexion continue au sein de l’Association.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
26
Centre de Placement Familial Spécialisé
Directrice
Nathalie
MACE-BENARD
Secrétariat d'Accueil
Catherine LE ROUX
Pédo-Psychiatre
Muriel
DESROUSSEAUX
Responsable de service
Rachel CHRESTIEN
Responsable de service
Rémi PERRIER
Responsable de service
Gwenaël PRIGENT
Equipe Educative
Aurélie BEAUDE
Antoine LE CAM
Christophe ROUZIOUX
En apprentissage :
Guillaume LESOURNE
Equipe éducative
Laurence BOISSINOT
Lucie MARTIN
Céline RAULT
Equipe éducative
Anne GUINCHARD
Delphine LORET
Psychologues
Erika HARAN
Chrystelle THEBAULTDOURDAIN
Maximilien
DACHEVILLE
Delphine HENRY
Secrétariat
Isabelle GUEGEN
Ingrid POUGET
Alexia PUCHAUD
Assistants Familiaux
Responsable de l'équipe polyvalente inter-secteur
Jean-Pierre PERRIN
Ty LIAMM
Référentes des visites médiatisées
Pascale COURTAIS LORENT
Natacha GARCHERY
UNITE D'APPUI
Travailleur social
Isabelle MULATTI
Psychologue
Marie-Angélique LE GRAND
Secrétaire
Evelyne CAILLE-LEDUBY
Fonctions complémentaires
Chauffeurs accompagnateurs
Youssef ASSAOUI
Joan LAGADEC
Assistant Educatif
Paol DEMAY
Monitrice adjointe d'animation
Nora LABOUERE
La gestion des ressources humaines est assurée au niveau de la direction générale de la SEA35 à
partir des informations fournies par la directrice du PAF pour les salariés du CPFS présents sur le
site et par le responsable de service de l’équipe polyvalente inter secteurs pour les assistants
familiaux.
Le DRH met en œuvre la politique de gestion définie par la directrice générale. Il est secondé par
une assistante RH pour le suivi des dossiers des salariés du site. Pour les assistants familiaux, il
s’appuie sur une cellule administrative, composée de 2 comptables qui font le lien avec ENF’ASE,
s’occupe du suivi de la gestion financière, des payes, des éléments variables de payes…..
En concertation avec la direction du CPFS, le DRH aborde donc tous les domaines de la gestion et
de l’administration du personnel du CPFS : recrutement, formations, suivi de parcours
professionnel, mesures disciplinaires, accompagnement de fin de carrière.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
27
Gestion des compétences
Le plan de formation est un outil de management important. Il permet la montée en compétence
des équipes tant pour répondre à l’évolution des pratiques qu’aux points de faiblesse repérés
chez certains professionnels. Le BFA (Budget de formation) est géré au niveau associatif mais le
rôle de l’unité d’appui est primordial pour la prise en compte des besoins en formation des
assistants familiaux, d’autant que l’évolution du statut des assistants familiaux (loi du 27 juin
2005) a également amené de nouveaux besoins en accompagnement.
4. Les locaux et moyens matériels
Le service est implanté dans le bâtiment regroupant l’ensemble du pôle accueil familial de la
SEA35. Il offre à l’ensemble des professionnels des bureaux confortables et équipés, des salles de
réunion ainsi que l’accès à un parc automobile et informatique13.
Une partie spécifique est dédiée aux visites médiatisées ou accompagnées (Ty Liamm) ouvert le
samedi afin de donner la possibilité, notamment aux parents qui travaillent, de pouvoir
rencontrer leurs enfants dans ces locaux.
5. La population accueillie
a)
Les difficultés des jeunes accueillis
Nous constatons depuis plusieurs années l’évolution de la population accueillie en terme de
complexité des problématiques individuelles et familiales. Ce qui implique une multiplicité des
troubles et difficultés mais aussi des modalités d’accompagnement.
On peut repérer :
Chez les petits, les difficultés du lien parent/enfant (carence de soins maternels, distorsion des
liens d’attachement) qui peuvent s’exprimer par le corps et les comportements :



Dans la sphère tonico-motrice : dysharmonie dans le développement moteur,
agitation, difficulté de concentration, atonie, raideur, …
Dans la sphère somatique : troubles fonctionnels dans le domaine de l’alimentation,
trouble du sommeil, énurésie, encoprésie, …
Dans la sphère relationnelle : avidité affective, indifférence au moment de la
séparation, fuite du regard, retrait du corps ou phénomène d’agrippement, …
Ces symptômes témoignent d’une difficulté et d’une souffrance qui s’expriment par leur corps
et leurs comportements, ils révèlent que « quelque chose » s’est déposé en eux sans que
personne n’ait pu y donner sens.
Chez les enfants plus grands, nous retrouvons des difficultés autour :


13
De l’instabilité,
De troubles du comportement,
Annexe 4
Le Service de Placement Familial Spécialisé
28

De la dépression.
Dès la préadolescence, certaines manifestations sont plus caractérisées :






Violences et passages à l’acte par inaptitude à différer leur satisfaction,
Conduites d’addiction (tabac, substances illicites, Internet, …),
Conduites suicidaires,
Fugues,
Conduites déviantes,
Difficultés scolaires.
Près de 83% des jeunes accueillis au CPFS en 2015 présentent au moins un trouble psychique.
21.6% des jeunes présentent un trouble psychique identifié et pour près de 68% d’entre eux il
s’agit de troubles de la relation.
34% des jeunes accueillis au CPFS présentent deux troubles psychiques identifiés. Sur ces 58
jeunes, 48% ont des troubles de la personnalité et des troubles de la relation et près de 25%
présentent un comportement hétéro-agressif et des troubles de la relation.
10% des jeunes accueillis au CPFS présentent trois troubles psychiques identifiés. Sur ces 17
jeunes plus de la moitié soit 53% ont un comportement hétéro-agressif, des troubles de
personnalité et de la relation et près de 25% ont des problématiques liées à la sexualité associés à
des troubles de la personnalité et de la relation.
Près de 11% des jeunes accueillis au CPFS présentent quatre troubles psychiques identifiés. Sur
ces 18 jeunes, la moitié a un comportement auto agressif, hétéro agressif, des troubles de la
personnalité et de la relation. 39% de ces 18 jeunes ont un comportement auto ou hétéro agressif
auquel est associé une problématique liée à la sexualité, des troubles de la personnalité et de la
relation.
b)
Les dysfonctionnements parentaux.
Les difficultés et les causes de ces dysfonctionnements parentaux peuvent être nombreuses.




Repères sociaux affectifs défaillants : l’histoire familiale de chaque parent est
souvent douloureuse et/ou complexe. Ayant connu par le passé des événements
difficiles, leurs repères peuvent être altérés. Toutefois, si certains parents sont
conscients que l’éducation reçue est défaillante, d’autres, au contraire, pensent avoir
des repères stables, ce qui les poussent à banaliser des façons de faire parfois
nocives.
Maltraitance physique et psychique : Les maltraitances physiques sont fréquentes
(sévices corporels, attouchements, viols, relations incestueuses…)
Troubles psychiques et déficience intellectuelle.
Les addictions : créent une dépendance et souvent une perte de contrôle de soi ou
altèrent la perception de la réalité.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
29


c)
Environnement précaire : La précarité peut prendre différentes formes : de nature
matérielle, financière, sociale ou encore affective. La précarité n’est pas, en soi, un
motif de placement. Cependant, c’est un élément qui vient souvent amplifier les
autres dysfonctionnements.
Souffrance : un ou plusieurs dysfonctionnements parentaux sont souvent à l’origine
du placement. La décision d’orientation d’un enfant en famille d’accueil peut alors
être vécue comme un échec, une sanction, et rend plus complexe l’accompagnement
de la famille.
Les besoins repérés
Dans la plupart des dispositifs de protection de l'enfance des pays occidentaux, les décisions de
placements partagent deux objectifs : le premier est la protection physique et morale de l'enfant,
par l'organisation d'une suppléance familiale garantissant sa santé, sa sécurité et ses conditions
d'éducation de base ; le second est la mobilisation du milieu de vie d'origine de l'enfant, en
général ses parents, aux fins d'accroître la conscience du danger vécu auparavant, de produire des
changements significatifs dans les comportements et pratiques parentales permettant d'envisager
le retour permanent de l'enfant dans son milieu.
Le placement familial, quant à lui, est la forme la plus ancienne de la protection de l’Enfance. Elle
est encore aujourd’hui la plus répandue puisque, dans le cadre judiciaire, trois enfants placés sur
cinq le sont dans une famille d’accueil (sur le département le placement familial représente 62%
des placements). En 2004, la durée moyenne de placement était de 6 ans au CPFS.
La Loi réformant la protection de l’enfance comporte des dispositions visant à renforcer le droit
des enfants en recherchant notamment un nouvel équilibre entre droit de l’enfant et droit des
parents. L’intérêt de l’enfant, à travers la prise en compte de ses besoins fondamentaux
physiques, intellectuels, sociaux et affectifs ainsi que le respect de ses droits, est le critère
dominant qui doit guider et inspirer tous les acteurs de la protection de l’enfance dans les
décisions à prendre.
L’accompagnement proposé au CPFS est centré sur l’enfant ainsi que sur ses liens relationnels. Il
est nécessaire de prendre en compte le traumatisme lié à la séparation. Il s’agira d’être attentif à
sa place particulière entre sa famille naturelle et sa famille d’accueil. Ainsi, on pourra
l’accompagner dans sa relation à sa famille tout en lui permettant de vivre dans un
environnement familial sécurisant. L’expérience d’un rythme régulier par la répétition d’actes du
quotidien structure le déroulement du temps et stabilise son rythme de vie. L’enfant va pouvoir
ainsi faire l’apprentissage de ce qui est permis/interdit, apprendre à accepter les limitations
nécessaires à sa sécurité et à la vie avec les autres tout en développant sa personnalité.
Au regard des troubles psychiques identifiés des prises en charge spécifiques sont nécessaires :
-
des orientations vers l’éducation spécialisée ou le milieu protégé
des orientations ou des prises en charge par le secteur pédopsychiatrique.
En 2015, seuls 29% des jeunes accueillis sont suivis en CMP/CMPP, 7% sont régulièrement
hospitalisés et 27% prennent un traitement.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
30
3ème partie :
PROJET D’ACCOMPAGNEMENT
« Le propre de la relation éducative est de mettre en œuvre une action permettant à l’usager de
prendre conscience ou d’affirmer son intimité, de faire respecter ses droits, de se constituer une
pensée autonome, de trouver en soi les ressources nécessaires à sa protection, à son intégration
sociale, à sa promotion et au respect de sa personne »
Gilles CHENET
Le Service de Placement Familial Spécialisé
31
1.
Les orientations conceptuelles
Bâtir un projet de service : s’appuyer sur des concepts et des théories afin d’orienter les objectifs
et les moyens que nous nous donnons pour remplir nos missions.
a)
La théorie du lien d’attachement
Donald WINNICOTT14 met en avant le fait que si les soins de la mère ne sont pas « suffisamment
bons », la maturation du « moi » de l’enfant ne peut pas s’effectuer.
Il convient donc de repérer l’importance des soins maternels. L’enfant, dans sa progression de
l’état de dépendance vers l’état d’indépendance, ne pourra être autonome que si
l’environnement et la réalité ont été intériorisés. Parce qu’un enfant ne peut répondre seul à ses
besoins, le bébé a besoin d’une « figure d’attachement ». Il s’agit de « la personne vers laquelle
l’enfant dirigera ses comportements d’attachement ». Selon John BOWLBY 15 , psychiatre et
psychanalyste anglais, théoricien du lien « sécure » « la mère est en général la première personne
pour tenir cette fonction »16.
Selon Nicole GUEDENEY, « les liens d’attachement servent de régulation du sentiment de sécurité
et d’allègement de la détresse liée au surgissement des émotions négatives, et à leur éprouvé »17.
b)
Concept de parentalité
L’accompagnement de la famille au sein du service prend donc essentiellement appui sur la
notion de parentalité, il paraît nécessaire d’expliciter ce terme. Le concept de la parentalité
reflète un équilibre difficile entre des besoins de l’enfant à satisfaire et des fonctions à occuper. Si
la définition de la parentalité est assez complexe, désigner les fonctions parentales n’est pas non
plus chose aisée. Pour Christian COTE, il s’agit « d’un ensemble d’activités visant à assurer la
production et le développement d’enfants aptes à bien fonctionner dans une société donnée. Elles
reposent sur l’exercice de compétences précises, c’est-à-dire d’habiletés comportementales et
relationnelles, et sur des attitudes, des valeurs et des croyances précises. »18
Selon Didier HOUZEL, le concept de la parentalité peut se définir sous différentes approches. Il
propose de désigner la parentalité selon trois axes :
1. l’exercice de la parentalité qui a trait aux fonctions parentales, notamment aux droits
et devoirs des parents envers leurs enfants,
2. l’expérience de la parentalité qui se rapporte au ressenti, à la dimension psychique
subjective des parents selon leurs fonctions (fait de se sentir parents ou non de leur
enfant), impliquant de l’affectif tout comme de l’imaginaire dans la relation de chaque
parent avec son enfant,
14
Donald WINNICOT, 2002, Jeu et réalité, Edition Folio essais
John BOWLBY, 1969, Théorie de l’attachement,
16
http://oned.gouv.fr/docs/production-interne/rapports/dossierattachement.pdf
17
Nicole GUEDENEY, 2013, L’attachement, un lien vital, Edition Fabert.
18
COTE Christian, 27 octobre 2000, « Conférence sur les fonctions et les compétences parentales : ce qu’elles
sont, comment les identifier, et comment les supporter dans l’intervention », Chicoutimi.
http://www.regroupement.net/conference.pdf
15
Le Service de Placement Familial Spécialisé
32
3. la pratique de la parentalité qui concerne la prise en charge des enfants à travers
tous les actes du quotidien comme les soins, la protection, l’éducation, la
socialisation.
La parentalité repose ainsi sur l’équilibre de ces trois axes. Si les parents se trouvent en difficulté
concernant l’exercice, l’expérience ou encore la pratique de la parentalité, cela peut se traduire
par des dysfonctionnements parentaux importants conduisant parfois à une mesure de
placement.
c)
L’ordre symbolique
Considérer l’autre comme Sujet, lui accorder cette responsabilité, en favorisant ou en exigeant
qu’il exerce ses devoirs, en lui permettant de bénéficier de ses droits et en encourageant
l’expression de ses désirs, c’est déjà l’introduire dans l’ordre du symbolique, et donc de l’humain.
Penser à lui comme un être compétent et donc susceptible d’évolution, ouvre les portes de
l’avenir. « Cette représentation permettra d’accéder à une humanisation pleine et entière,
engageant la qualité de son devenir d’être »19.
2.
Les postures professionnelles
Le professionnel doit être en éveil, et s’interroger sur ses pratiques et ses attitudes. Les
professionnels développent également une fonction de veille et d’expertise qui les conduit à être
force de propositions et des interlocuteurs privilégiés dans l’analyse des besoins.
La prise en charge globale de l’enfant, en lien avec sa famille, suppose des connaissances et des
techniques spécifiques.




Développer et transférer ses connaissances professionnelles
Savoir conceptualiser ses pratiques professionnelles
Savoir appliquer les méthodologies de recherche
Savoir transmettre des valeurs, connaissances et méthodes professionnelles et les
traduire dans les pratiques.
Le CPFS permet à l’enfant de grandir auprès d’adultes assumant partiellement ou quasi
totalement les fonctions que ses parents ne sont pas en mesure de remplir. Cette prise en charge
individualisée effectuée dans un cadre sécurisé offre une réponse riche et complexe. Elle n’est
cependant pas sans risque pour la famille d’accueil qui est souvent mise à rude épreuve.
L’idée de faire appel à des familles repose sur de solides convictions, ancrées dans la tradition et
la mémoire des dispositifs de l’Action Sociale. L’enfant s’imprègne alors de modèles familiaux, de
façons de se comporter qui conviennent à une bonne insertion dans le monde adulte.
Différentes études ont démontré la complexité du travail en placement familial. Il a été possible
de constater que malgré un placement, les troubles ayant motivé la séparation restaient
19
René CLEMENT, 1993, Parents en souffrance, Edition Stock.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
33
persistants dans la famille et ceux-ci pouvaient même, dans certains cas, être transposés dans les
familles d’accueil.
Myriam David, dénomme ce syndrome, le « mal de placement. ». Elle explique qu’«il a fallu du
temps pour admettre que l’accueil de ces enfants n’est ni simple, ni en soi un remède, pour
découvrir la nature des difficultés à l’origine de cette complexité et constater qu’elles forment un
syndrome, constitué des troubles qui sont à l’origine de la mesure de séparation et de l’orientation
en accueil familial. »20
Elle avance également le fait que dans la majeure partie des situations ce sont les « troubles
précoces du lien » qui viennent retentir à plusieurs reprises dans la vie de l’enfant et durant la
mesure de placement.
La posture retenue par la Sauvegarde de l’Enfant à l’Adulte en Ille et Vilaine s’appuie sur les
préconisations de l’ONED « le développement de nouvelles modalités d’intervention repose sur
une pratique de faire avec, être avec, en s’appuyant sur les ressources des familles et de
l’environnement ».
Il faut prendre en considération, pour préciser les grandes lignes d’intervention des
professionnels de l’action sociale, l’évolution importante de la philosophie d’action en direction
du public accueilli. C’est bien l’ambition des lois 2002-2 rénovant l’action sociale et 2007-293,
réformant la protection de l’enfance.
3.
L’équipe pluridisciplinaire
L’accompagnement que nous proposons au CPFS s’appuie sur une équipe pluridisciplinaire
composée de :
a)
La directrice
Elle assure la mise en œuvre de la mission confiée au CPFS. Elle veille à l’exécution du projet de
service dans le respect du cadre légal, par le biais de ses fonctions hiérarchiques déléguées par la
Directrice Générale de l’association. Son positionnement garantit la qualité de l’accompagnement
des jeunes confiés au CPFS et le respect des conventions administratives établies.
b)
Le responsable de service
Au-delà de sa fonction hiérarchique, le Responsable de Service exerce une fonction
d’encadrement technique garantissant un accompagnement psycho-éducatif adapté à chaque
enfant.
Le responsable de service est garant, de la conception à l’évaluation, du projet personnalisé de
l’enfant et coordonne l’intervention des professionnels de l’équipe pluridisciplinaire. Il a un rôle
de tiers dans la relation d’accompagnement. Il pose le cadre de la prise en charge et de
l’accompagnement auprès du jeune et de ses parents. Il rend compte des actions menées auprès
20
DAVID Myriam et Collaborateurs, 2008, Enfant, parents, famille d’accueil. Un dispositif de soins :
l’accueil familial permanent, Ramonville Saint-Agne, Eres
Le Service de Placement Familial Spécialisé
34
des parents et du juge des enfants. Son positionnement vient garantir la protection des différents
professionnels dans un cadre d’intervention complexe.
c)
Le travailleur social référent (ES ou ASS)
Le référent éducatif occupe une position de tiers auprès de la famille naturelle et de la famille
d’accueil. Ainsi, il permet à l’enfant une sécurité pour aller de l’avant; s’aventurer à penser, à se
poser des questions et à s’ouvrir aux réponses qui lui sont faites.
Expérimenter une telle relation lui permet d’oser «être » et se sentir « existant » en dehors de ses
deux familles ; cela lui fait donc vivre la possibilité de « s’individualiser » en maintenant la relation
à ses parents, à sa famille d’accueil et à son référent éducatif. L’enfant expérimente là quelque
chose d’essentiel, qui lui a gravement fait défaut, et qu’il aura besoin de tester encore et encore,
avant de pouvoir prendre ainsi un peu de distance et d’autonomie par rapport à ses deux familles
sans les rejeter, ni se faire rejeter.
Cette approche philosophique permet un gain certain dans l’amélioration de la relation parents
enfants et favoriser ainsi, lorsque cela s’avère possible, un retour plus rapide au domicile.
Membre de l’équipe psycho-éducative, les travailleurs sociaux référents éducatifs, sont au
nombre de huit au CPFS.
Dans le cadre de sa fonction de référent éducatif, il établit une relation individualisée avec le
jeune, Il l’aide à prendre conscience de son histoire, à comprendre et assumer sa problématique
familiale. Pour ce faire, il s’appuie sur un travail en équipe pluridisciplinaire.
Par sa collaboration avec l’assistant familial, il permet d’aménager un espace de vie autonome,
sécurisant et épanouissant pour le jeune.
Par les relations qu’il entretient avec les parents, il permet le respect de l’exercice de leur autorité
parentale, dans le cadre des droits accordés par le Juge des Enfants. Il les aide à investir leurs
fonctions parentales, à prendre conscience de leurs difficultés, et à trouver les aides nécessaires à
leur résolution.
Il veille à maintenir, améliorer et à développer les liens parents/enfant autant que possible.
Il assure une fonction de coordination avec les personnes qui interviennent autour du quotidien
de l’enfant (écoles, lieux de soins, établissements médico-sociaux…). Il inscrit son action dans
l’environnement de celui-ci par des partenariats et des mises en réseau afin de créer les
conditions d’une bonne socialisation de ce dernier. Il en assure les liens établis.
Il participe aux réunions d’équipe, de synthèses, aux entretiens familiaux en binôme avec le
psychologue, mais également aux CEDA et à toutes les instances prévues dans l’organisation de
son secteur éducatif et du CPFS.
Il rédige le rapport envoyé au juge des enfants ou au service de l’ASE. Il est présent lors de la
lecture du rapport réalisé par le responsable de service et il assiste aux audiences.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
35
Il assure, selon le planning établit, les permanences éducatives du service21. Il assure le suivi des
stagiaires éducateurs22.
Au regard de certaines situations plus complexes (maladie mentale avérée du ou des parents par
exemple, nombreux partenaires se partageant la prise en charge du jeune…) il peut assurer son
accompagnement en co-intervention de manière à porter une attention particulière à l’enfant et
aux membres de sa famille.
d)
L’assistant familial
L’assistant familial, intervenant social privilégié, est intégré dans une dynamique de travail
pluridisciplinaire. Celle-ci propose un modèle familial différent et d’autres représentations
parentales qui permettront à l’enfant de se construire de nouveaux repères.
L’évolution de la place de l’assistant familial s’inscrit dans le cadre de la professionnalisation de
son statut ainsi dans l’évolution des lois. La législation française reconnaît l’assistant familial
comme un professionnel intégré à une équipe qui exerce son activité au sein de sa sphère privée,
représentée par une famille d’accueil.
L’évolution du cadre réglementaire avec la loi n°2005-706 du 27 juin 2005 consacre l’activité
d’assistant familial en la dissociant de celle d’assistant maternel et signe la construction de leur
professionnalité : l’assistant maternel accueille de jeunes enfants confiés par leurs parents
pendant les heures de travail de ces derniers et relève des métiers de la petite enfance ; quant à
l’assistant familial, il prend en charge des enfants confiés à une institution sociale ou médicosociale, en raison des difficultés de leurs familles, et se trouve rattaché au grand ensemble des
travailleurs sociaux.
L’article 421-2 du CASF donne la définition suivante de l’assistant familial : « la personne qui,
moyennant rémunération, accueille habituellement et de façon permanente des mineurs et des
jeunes majeurs de 21 ans à son domicile. Son activité s’insère dans un dispositif de protection de
l’enfance, un dispositif médico-social ou un service d’accueil familial thérapeutique. Il exerce sa
profession comme salarié de personnes morales de droit public ou de personnes morales de droit
privé dans les conditions prévues par les différents textes ».
Les assistants familiaux « portent » une attention singulière à l’égard de l’enfant ou du jeune qui
leur est confié, ils instaurent dans et avec leur propre famille une proximité qui favorise
l’existence d’un cadre viable d’accueil.
Ils accueillent des enfants dont la souffrance et le vécu obligent à penser leur quotidien
relationnel, leurs besoins, leurs comportements, les troubles de la séparation et les effets des
retrouvailles avec leurs parents. « Une famille d’accueil décode les comportements de l’enfant en
21
22
Annexe 5
Annexe 6
Le Service de Placement Familial Spécialisé
36
lui proposant, dans la permanence relationnelle et psychique, un ensemble de réponses aux
vertus sécurisantes qui contribuent à banaliser, à donner du sens en nommant ses états »23.
Au CPFS, l’assistant familial assure la prise en charge de l’enfant au quotidien, en étroite
collaboration avec le référent éducatif, dans le respect du projet personnalisé construit en équipe
pluridisciplinaire.
e)
Le psychologue
L’implication dans les problématiques familiales permet au psychologue d’assumer une position
tierce en aidant le travailleur social à se dégager du réel de l’histoire familiale et en tentant de
faciliter une meilleure distance vis-à-vis des problématiques.
Ils sont au nombre de quatre au CPFS.
Il établit une relation privilégiée avec chaque enfant par le biais d’une rencontre systématique
après l’admission et avant chaque réunion de synthèse. Il peut être amené à rencontrer les jeunes
qui ne bénéficient pas de suivis psychologiques extérieurs au service selon les objectifs et les
modalités définis en équipe pluridisciplinaire. L’espace de parole qu’il crée avec l’enfant est
confidentiel.
Les entretiens menés avec les enfants n’ont pas pour vocation d’évoluer vers des prises en charge
thérapeutiques internes. Les thérapies se déroulent généralement à l’extérieur du CPFS. Le
psychologue peut également recevoir d’autres acteurs de l’environnement quotidien de l’enfant
(parents, assistants familiaux).
Il participe, en binôme avec un éducateur, aux entretiens familiaux. Ces derniers sont proposés
aux parents selon les besoins évalués en équipe pluridisciplinaire.
Il apporte à l’ensemble de l’équipe son éclairage et ses analyses cliniques sur la situation de
l’enfant. De fait, il participe à l’élaboration, au suivi et à l’actualisation du projet personnalisé de
l’enfant.
Il peut être amené à participer selon les besoins, sur demande de son responsable de service, aux
instances internes et externes concernant les jeunes référencés sur son équipe. De même, il
assure les liens avec les structures psychothérapeutiques.
Il peut être amené à produire des notes psychologiques à destination du magistrat.
Il participe aux réunions d’équipe, aux réunions de synthèses et occupe une place importante
dans les Commissions d’Etude aux Demandes d’Admission.
Il contribue à évaluer et faire évoluer le fonctionnement du service auquel il est rattaché.
23
Jean-Claude CEBULA, 1999, L’accueil familial des adultes, Editions Dunod.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
37
Enfin, il participe à toutes les instances prévues pour le fonctionnement global du CPFS et peut
être amené à accueillir des stagiaires psychologues.
Il propose un éclairage clinique qui favorise souvent une réassurance chez les intervenants
(référents et assistants familiaux), des élaborations psychiques, une mise en sens féconde pour
ses futures interventions.
C’est à partir de l’échange en groupe et en valorisant la complémentarité psychologue/travailleur
social, qu’un travail de construction d’hypothèses diagnostics de la situation familiale et de
conceptualisation se déploie et aide à trouver des solutions et interventions les plus adaptées. Ces
échanges alimentent le travail de chacun en permettant de le resituer dans le projet du jeune.
f)
Le médecin psychiatre
Le médecin psychiatre est chargé, sous la responsabilité hiérarchique de la Directrice, de la mise
en œuvre du projet du service pour tous les aspects qui relèvent de sa compétence technique.
Ses fonctions sont transversales aux trois équipes psycho-éducatives.
Il contribue à articuler sa fonction spécifique, de caractère médical, avec la dimension
pluridisciplinaire de l’équipe de travail. Il participe à toutes réflexions théoriques ou cliniques, en
apportant les compétences de sa discipline. Il est informé des questions relatives aux suivis
médicaux des jeunes. Il est amené à faire le lien avec les services médicaux extérieurs. Il veille à la
bonne articulation des interventions avec les partenaires médicaux. Ces relations sont sous
couvert du secret médical, il est de sa responsabilité de définir les éléments à transmettre.
Il est appelé à intervenir à la demande des équipes pour apporter sa compétence à l’éclairage de
situations particulières (troubles psychiatriques, pathologies, handicaps,…). Il peut recevoir à leur
demande ou à celle du responsable de service les membres de l’équipe permanente, les assistants
familiaux ou les membres de la famille d’accueil dans le cadre d’une aide ponctuelle.
Il participe en équipe pluridisciplinaire à l’élaboration des projets thérapeutiques des jeunes
confiés au service et apporte une aide et un éclairage spécifiques.
Il participe aux réunions de synthèses, points techniques ou réunions de coordination, à la
demande du responsable de service.
g)
Les secrétaires
Elles sont au nombre de quatre. Au sein de cette équipe, une secrétaire assure la fonction
d’accueil et les trois autres une fonction technique.
La fonction d’accueil :
La secrétaire qui occupe ce poste assure des fonctions d’accueil, de permanence et de lien dans
l’établissement.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
38
Occuper cette fonction d’accueil nécessite de rester à une place « à distance » des
problématiques des familles, pour conserver une certaine neutralité. La secrétaire assure l’accueil
physique et l’accueil téléphonique.
Chaque communication téléphonique fait l’objet d’un mail au salarié concerné. Il est important
de pouvoir différer les réponses particulièrement lorsque le professionnel n’est pas disponible.
Face à une demande formulée à laquelle la secrétaire n’est pas habilitée à répondre, elle passe la
communication au travailleur social de permanence.
La fonction technique :
Les trois secrétaires qui occupent cette fonction sont à une place prépondérante dans le dispositif
d’accompagnement des jeunes accueillis. Ainsi, elles ont en charge :










La gestion du courrier (envoi, réception, enregistrement).
La constitution des dossiers des usagers et leur classement.
La frappe des courriers, des rapports, des notes de situations, des plannings
d’hébergement et de visites.
L’établissement des contrats d’accueil
Le suivi des séjours vacances et des vestiaires.
La gestion des permanences éducatives
Le suivi des entretiens professionnels
Le suivi des versements des prestations CAF
Le classement et l’archivage de différents documents
La gestion de la base de données
De plus, les secrétaires sont amenées à recevoir un bon nombre d’informations, à des niveaux
différents concernant les situations familiales, les partenaires, les salariés, etc. De ce fait, elles ont
un devoir de discrétion.
L’ensemble de ces professionnels inscrivent leurs interventions dans une dimension
pluridisciplinaire. Celle-ci est le socle de l’accompagnement visant à répondre aux besoins de
l’enfant.
Nous affirmons une volonté d’individualiser l’accompagnement, de favoriser la place des parents,
de soutenir la fonction parentale en mettant l’accent sur la relation parents/enfant. Pour mener à
bien ces objectifs, des outils sont développés afin de permettre à l’équipe pluridisciplinaire de
s’inscrire dans une démarche co construite. Cette démarche s’inscrira dans le respect de la
décision judiciaire ou du contrat administratif ou de la convention qui peut en découler.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
39
Dans le cadre de la mise en œuvre du placement de Ronan, 10ans, voici la manière dont le travail
en équipe pluridisciplinaire s’est exercé :
Situation : Ronan, 10 ans est placé au CPFS. Il est scolarisé en milieu ordinaire. Ses parents sont
séparés suite à un conflit conjugal important toujours présent. Son père est démuni, sa mère en
proie à des troubles psychologiques. Monsieur bénéficie de droits d’hébergements et Madame de
droits de visite médiatisée. Cette dernière n’accepte pas le placement et Ronan est en grande
difficulté pour accepter de la rencontrer.
- Réflexion dans le cadre d’une réunion d’équipe. Présence de tous les membres de l’équipe
pluridisciplinaire, afin de répondre à la question suivante : comment garantir la sécurité
de l’enfant en entendant sa parole tout en permettant à la mère d’exercer à minima sa
fonction maternelle, notamment dans le cadre des visites ?
- Décisions :
o proposition de rencontres régulières (en amont de chaque visite) avec le médecin
psychiatre et la psychologue, pour lui permettre de venir exprimer toute sa
souffrance et d’être reconnue comme mère.
o Rencontres entre Ronan et son éducatrice référente pour lui permettre
d’exprimer ses inquiétudes et ses souhaits par rapport aux visites.
o Visites mère/fils médiatisées par l’éducateur chargé des visites médiatisées.
o Points techniques réguliers en équipe pluridisciplinaire (une fois tous les deux
mois) pour réévaluer et réaménager si nécessaire, le dispositif mis en place.
- A ce jour, ce dispositif a permis la reprise de lien dans un cadre apaisé garantissant une
évolution positive de la relation mère/enfant.
Dans le cadre de la mise en œuvre du placement de Jason, 14 ans, voici la manière dont le travail
en équipe pluridisciplinaire s’est exercé :
Situation : Jason, 14 ans est placé au CPFS depuis plus d’un an. Il s’agit d’un jeune en proie à des
troubles du comportement, très carencé sur le plan affectif et scolarisé en IME. Ses parents sont
séparés depuis de nombreuses années et son père a refait sa vie et eu un second enfant. Ses
parents disposent tous les deux de droits de visites médiatisées. Jason ne trouve pas sa place
auprès de son père. Sa belle-mère est en grande difficulté pour accepter sa présence. Jason
reporte énormément son affection de manière inadaptée auprès de son assistante familiale,
Madame MARTIN.
- Dans le cadre d’une réunion de synthèse. Décision de mise en place d’une co-titularité.
L’objectif étant de permettre à Jason de prendre de la distance quant à un « collage »
excessif de Madame MARTIN. Le fait d’être accueilli en alternance chez deux assistantes
familiales pourrait lui permettre d’être mieux accompagner dans la gestion de ses affects.
o Décision, à la suite de la synthèse de mettre en place des entretiens réguliers
(tous les mois) entre les assistants familiales, l’éducatrice référente et la
psychologue. Il s’agit pour les assistantes familiales de bénéficier d’un lieu de
parole et d’échange des pratiques afin d’adapter leurs positionnements et de
rendre complémentaire leurs positionnements professionnels.
o Dans le même temps, mise en place d’entretiens familiaux avec le père de Jason,
Jason et sa belle-mère. L’objectif est de travailler sur ce qui fait difficulté pour ces
deux derniers à accepter leurs présences respectives. Recréer les conditions d’une
vie de famille dans le cadre des weekends et de mettre en mots l’histoire
familiale.
Ce dispositif a permis à Jason de prendre de la distance quant à Madame MARTIN, de recréer les
conditions adaptées à une reprise de lien construite avec son père et de mettre en mots les
difficultés relationnelles avec sa belle-mère. Nous avons dés lors, pu faire évoluer les temps
d’accueil de Jason chez son père et de proposer des hébergements qui, à ce jour, se déroulent
bien.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
40
4.
L’équipe polyvalente inter-secteur
L’équipe polyvalente inter-secteur se compose de trois unités :
L’unité Ty LIAMM (équipe et lieu dédié aux visites médiatisées)

2 éducateurs référents des visites en présence d’un tiers à 1 ETP chacun.
Le travailleur social référent des rencontres parents-enfants en présence d’un tiers est chargé de
mettre en œuvre des actions nécessaires à la facilitation des échanges et l’évolution des liens
familiaux (parents-enfants-fratrie-autres membres de la famille). Il exerce sa mission de manière
transversale, en application d’une décision judiciaire ou administrative auprès d’enfants ou
situations confiées au CPFS. Il agit en coordination avec les travailleurs sociaux des différentes
équipes sous la responsabilité technique des responsables de service.
Il participe dès l’admission à l’élaboration du projet éducatif individualisé en ce qui concerne les
visites en présence d’un tiers et apporte son expertise technique liée au poste dans la
construction du projet de l’enfant. Il exerce une fonction de référence sur l’organisation et le
fonctionnement du lieu dédié aux visites en présence d’un tiers du CPFS : « Ty Liamm ». A ce titre
il tient à jour et gère le planning d’occupation Ty Liamm.
L’unité des fonctions complémentaires



1 assistant éducatif à 0,6 ETP,
2 Chauffeurs accompagnateurs à 1 ETP chacun (1 contrat d’avenir),
1 monitrice adjointe d’animation à 1 ETP (en contrat d’avenir).
L’assistant éducatif
Il intervient directement à partir du domicile d’une famille d’accueil sur demande émanant d’une
équipe psycho- éducative. Il intervient avant tout auprès de jeunes déscolarisés, en cours de
déscolarisation ou en voie de re scolarisation. Il intervient aussi auprès de jeunes en accueil
alternatif à la scolarisation (hôpital de jour..) afin de faciliter un maintien de scolarisation (ex :
favoriser l’autonomie des transports).
Les chauffeurs accompagnateurs
Les problématiques des jeunes accueillis au CPFS sont de plus en plus complexes avec bien
souvent de multiples suivis complémentaires mais distants les uns des autres. Pour ces jeunes, il
convient de trouver avant tout une famille d’accueil qui puisse répondre à leurs besoins, souvent
au détriment de la proximité. Les chauffeurs accompagnateurs favorisent les différents transports
nécessaires à ces jeunes. Les transports constituent pour ces enfants une réelle difficulté
complexe à intégrer pour un chauffeur de taxi. Par leur stabilité les chauffeurs accompagnateurs
développent un lien facilitant les transports pour ses enfants. Ils sont de plus en constant lien avec
le service et savent de suite à qui référer en cas de problème.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
41
La monitrice adjointe d’animation :
Elle assure la gestion humaine de la salle d’attente du CPFS dans laquelle peuvent se côtoyer :
enfants, parents, familles d’accueils et partenaires divers. Cette cohabitation parfois délicate
nécessite sa présence. Elle intervient principalement auprès des enfants sur les temps de
vacances scolaires, elle propose différentes animations aux enfants afin de soulager l’accueil des
assistants familiaux.
L’unité d’appui




1 Assistante de service social à 1 ETP
1 secrétaire à 0,30 ETP
1 Psychologue à 0.30 ETP.
1 animatrice de groupe de paroles pour assistants familiaux
En réflexion depuis 2009, Le CPFS a développé un soutien fort au métier des assistants familiaux,
qui s’est matérialisé par la création de l’unité d’appui en janvier 2011:
Cette unité est née de trois constats principaux :



Le besoin de soutien face à la complexité de plus en plus importante connue par les
assistants familiaux dans l’exercice de leur métier,
Le besoin de structurer et développer le recrutement (du fait en particulier de la
pyramide des âges),
La nécessité impérieuse (au vu de l’évolution des profils des jeunes) de faire coïncider
au mieux le profil des jeunes accueillis et celui des assistants familiaux, des familles
d’accueil.
Initialement composée d’un responsable de service et d’une assistante de service sociale, elle
avait pour fonctions principales :


Le recrutement, la recherche du « bon » lieu d’accueil,
Le soutien à la formation.
A partir de septembre 2012, cette unité s’est progressivement transformée. Aujourd’hui cette
unité est un des trois éléments de l’équipe polyvalente inter-secteur sous la responsabilité
hiérarchique d’un responsable de service. Cette équipe regroupe des professionnels de
différentes fonctions qui sont transversales aux différentes équipes de secteurs. On y distingue
donc :
L’assistante sociale de l’unité d’appui
Elle reçoit les demandes d'admission adressées au Centre de Placement Familial Spécialisé. Elle les
instruit et les traite selon le processus défini au CPFS. Elle participe ensuite au CEDA. Elle suit les
démarches administratives liées à l'accueil, ou aux admissions et elle constitue le dossier
administratif de chaque jeune accueilli avec une secrétaire. Elle est le lien privilégié du service
avec certains partenaires spécifiques (CPAM, CAF…).
Le Service de Placement Familial Spécialisé
42
En lien avec le responsable de l’unité d’appui, elle soutient les assistants familiaux dans l’exercice
de leur métier, participe activement au recrutement (dont elle assure les visites à domicile) et au
suivi des pratiques professionnelles des assistants familiaux. Conjointement avec le responsable
de service de l’unité d’appui, elle développe une connaissance des assistants familiaux et familles
d’accueils afin de proposer, trouver des familles en adéquation avec le profil des jeunes confiés.
La secrétaire de l’unité d’appui
En lien avec le responsable de service, l’assistante sociale et la psychologue de l’unité d’appui,
elle veille à la rédaction des courriers, la constitution et le suivi des dossiers administratifs qui lui
sont confiés. Elle rédige les calendriers et plannings nécessaires notamment les réservations de
salles pour les différentes formations, groupes de paroles ou réunions de secteurs.
La psychologue de l’unité d’appui
Elle gère avant toute chose, l’organisation et l’animation des groupes de parole destinées aux
assistants familiaux. Elle participe aux recrutements des assistants familiaux primo-accueillants et
les rencontres systématiquement. Elle participe à l’organisation et la formation des 60 heures.
Enfin, elle propose, sur demande d’un psychologue ou d’un responsable de service, des entretiens
à des assistant(e)s familiaux en fragilité ou difficulté dans l’exercice du métier.
Dans le cadre de ses fonctions l’Unité d’Appui a en charge la gestion des accueils familiaux ainsi
que la professionnalisation des assistants familiaux.
Réunions concernant la Gestion des Accueils Familiaux (GAF)
Une réunion se déroule une fois toutes les deux semaines. Cette rencontre a pour objectif de faire
un point global sur l’accueil familial et d’analyser les situations d’accueils complexes ou
problématiques nécessitant un avis partagé.
La participation est la suivante :





Le directeur des ressources humaines
Les responsables de service du CPFS et du SAFT.
Les comptables chargés de la comptabilité du CPFS.
L’assistante de service social de l’unité d’appui.
La psychologue de l’unité d’appui.
La réunion se déroule en trois temps :
1. Un point RH et comptable de la situation des assistants familiaux (gestion de la
situation d’attente, procédure de licenciement, formation, arrêts maladies,
retraite ….)
2. Un point sur les candidatures et les recrutements d’assistants familiaux et
certaines situations particulières.
3. Un point sur les accueils de jeunes : Les effectifs, les admissions, les départs, les
demandes d’accueils continus et/ou intermittents.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
43
A chaque étape de cette réunion, des décisions sont prises, dont la mise en œuvre est confiée,
soit aux acteurs de la DG s’il s’agit de problématiques RH ou financières, soit aux cadres du CPFS
s’il s’agit de problématiques d’accueil et d’accompagnement chez les assistants familiaux.
Formations obligatoires
a) Les 60 heures
Cette formation est organisée par l’unité d’appui. Elle s’adresse plusieurs fois par an à un groupe
d’assistants familiaux primo-accueillants. L’unité d’appui sollicite lors de plusieurs journées
différents collègues du CPFS. Chacun d’entre eux :



présente sa fonction,
indique la nature de sa collaboration et les outils qu’il partage avec les assistants
familiaux,
précise ses attentes professionnelles en tant qu’assistant familial.
En plus de ces journées24 chaque assistant familial :



Participe à une CEDA
Participe à une synthèse sur une équipe autre que la sienne.
Se voit attribuer un assistant familial tuteur avec qui il partagera plusieurs journées
pour échanger sur le métier à son domicile et à celui du tuteur.
A l’issue de la formation, un bilan est fait avec le responsable de l’unité d’appui, une attestation
des stages de 60 heures est délivrée à chaque participant.
b) La loi du 27 juin 2005 est venue renforcer la professionnalisation des assistants
familiaux avec, pour les nouveaux salariés, une formation obligatoire de 240 heures,
délivrant le Diplôme d’Etat d’Assistant Familial (DEAF) en cas de succès à l’examen
final. Certains assistants familiaux en activité expriment le souhait de s’inscrire dans
une démarche de Validation des Acquis de l’Expérience.
La formation en analyse systémique à destination des assistants familiaux
Cette formation est institutionnalisée et spécifique au CPFS depuis 2004. Elle s’adresse
uniquement aux assistants familiaux. C’est une formation de 120 heures échelonnée sur deux
années.
Elle est dispensée par le même organisme de formation depuis 11 ans. Cet organisme a acquis
une grande connaissance de l’accueil familial et élaboré une formation en analyse systémique très
spécifique aux assistants familiaux.
24
Annexe 7
Le Service de Placement Familial Spécialisé
44
En raison des connaissances théoriques de base et de l’expérience d’accueil qu’elle nécessite,
cette formation ne peut pas s’envisager pour une famille d’accueil qui n’aurait pas achevé la
formation initiale.
Les formations collectives ouvertes aux assistants familiaux
En 2012, une formation intitulée « accompagnement des jeunes souffrant de troubles
psychiques » a été mise en place à l’attention de l’ensemble des intervenants psycho éducatifs du
CPFS dont les assistants familiaux, et elle sera reconduite très régulièrement. La pluridisciplinarité
permet des échanges fructueux entre des professionnels qui chacun de leur place sont confrontés
aux manifestations des troubles psychiques des jeunes accueillis. Dans le cadre de cette
formation, chacun peut trouver des réponses lui permettant d’adapter sa pratique quotidienne.
En effet il n’est pas tant question de connaissances théoriques des maladies mentales que de
trouver le positionnement juste face à des comportements souvent lourds et déroutants.
En 2015, en réponse à la demande spécifique des assistants familiaux, une formation intitulée
« quand la violence fait irruption au sein de la famille d’accueil » va être mise en place. Elle
permettra à des professionnels qui ont la particularité d’exercer leur métier au sein de leur cellule
familiale et donc d’être vulnérables et isolés, de mieux comprendre et de réagir à des situations
de violence parfois extrêmes.
Dans le cadre de sa mission de soutien aux assistants familiaux l’Unité d’Appui met en œuvre :
Les groupes de parole (6 groupes de 8 à 10 assistants familiaux)
Animés par un intervenant extérieur et la psychologue de l’unité d’appui, ces temps d’échanges
permettent la confrontation d’expériences individuelles, dans un contexte collectif, où le
sentiment d’appartenance à un Service et de reconnaissance par ses pairs aide à mieux vivre le
quotidien.
Aujourd’hui, seuls les volontaires participent aux groupes de parole, ce qui limite les bénéfices
attendus. L’obligation d’adhésion pourrait devenir la règle. Par ailleurs, l’échange dans ces
groupes peut s’avérer insuffisant et il serait très intéressant de s’engager vers de l’analyse de la
pratique pour tous les AF.
Les réunions de secteur. Une fois par semestre (en alternance avec les réunions institutionnelles),
les assistants familiaux sont réunis au plus proche de leur implantation géographique (5 secteurs).
Ces rencontres animées par la directrice et le responsable de l’unité d’intervention polyvalente
inter secteur, permettent des échanges au plus proche des préoccupations collectives et sont
aussi l’occasion d’échanges d’informations.
5.
Mise en œuvre d’un placement au CPFS
Les intervenants sociaux conduisent des actions individuelles ou familiales dans un cadre pluriprofessionnel et partenarial. Au sein d’une équipe pluridisciplinaire, le professionnel élabore son
intervention avec l’enfant et sa famille, dans le cadre d’une mesure judiciaire ou administrative,
Le Service de Placement Familial Spécialisé
45
conformément aux missions confiées et au projet de service. Pour ce faire, il établit une relation
de confiance lui permettant de co construire des réponses éducatives prenant en compte leur
histoire et leurs potentialités psychologiques, physiques, affectives, cognitives, sociales et
culturelles.
Chaque famille a ses propres modes de fonctionnement, chaque famille apparaît comme un
« être » à part entière avec ses spécificités, ses caractères et sa façon de vivre, sa personnalité. On
peut parler de « culture familiale ». Les parents jouent un rôle essentiel dans l’émergence de
cette culture familiale. Les travailleurs sociaux créent les conditions permettant de renforcer,
voire construire des liens sociaux. Ils donnent aux familles les moyens d’être actrices de leur
développement. Ils restent donc vigilants pour :






Informer les membres du groupe familial sur leurs droits et devoirs vis-à-vis des
enfants dans le cadre de l’accompagnement proposé
Repérer les potentialités et les capacités du groupe familial et savoir s’appuyer sur les
personnes ressources au sein de la famille.
Aider et soutenir la fonction parentale.
Permettre aux parents de favoriser le développement global de leur enfant.
Accompagner la cellule familiale dans des situations de modification importante de la
vie.
Proposer à la famille des modalités d’action adaptées à leur situation.
L’évolution législative récente va dans le sens d’une plus grande transparence entre ce que peut
écrire un travailleur social et la personne concernée par ces écrits. N’oublions pas que le droit
d’accès de tout citoyen aux documents administratifs existe depuis la Loi du 17 juillet 1978. Les
droits des usagers sont affirmés à la Sauvegarde de l’Enfant à l’Adulte en Ille et Vilaine.
Nous visons donc à :






a)
Favoriser l’expression des enfants et de leur famille avec le service.
Rappeler le caractère confidentiel des informations.
Informer et accompagner les parents pour l’accès aux dossiers de leur enfant.
Respecter la confidentialité des informations pour l’ensemble des personnels.
Affirmer les droits des usagers par une communication interactive.
Participer et faire vivre le conseil de vie sociale.
L’admission : La CEDA
Les jeunes orientés vers le CPFS par les CDAS, relèvent de la nécessité d’un placement familial
évaluée par les travailleurs sociaux du conseil départemental. Une Commission d’Etude de la
Demande d’Admission (CEDA) est mise en place lorsque nous est transmise la demande par le
CDAS.
Cette commission est composée :


D’un responsable de Service
d’un référent éducatif
Le Service de Placement Familial Spécialisé
46





de deux assistants familiaux
de l’assistante de service social
d’une psychologue
le référent de l’Aide Sociale à l’Enfance
des partenaires référents intervenants dans la prise en charge du jeune (sur
proposition de l’ASE).
En amont, de cette présentation un dossier complet mettant en avant la problématique du jeune
et l’évaluation précise qui a amené à une demande d’admission au CPFS est transmis à la
commission afin qu’elle le consulte. Ainsi, les membres de la commission ayant une connaissance
plus précise de cette situation contribueront aux échanges relatifs à l’étude de ce dossier. Au
cours de la CEDA, il est proposé au travailleur social référent de l’ASE de faire une présentation
orale de la situation, et d’apporter les éléments qui ont contribué à l’évaluation d’une orientation
vers le CPFS.
Il s’agit au cours de cet échange de croiser les expertises techniques des professionnels du CPFS
et des partenaires à l’origine de cette demande. La décision d’une admission au CPFS ne doit pas
s’appuyer uniquement sur la recherche d’une famille d’accueil mais doit être avant tout le résultat
d’une concertation entre partenaires en vue de faire émerger un projet adapté pour l’enfant.
A partir des éléments relayés par la commission, la directrice du CPFS rend une réponse officielle
au Responsable Enfance Famille dans la quinzaine suivant la tenue de la CEDA.
La réalisation concrète de ce placement s’envisagera autour d’une étroite collaboration entre les
services de l’ASE et du CPFS, par une convention précisant le cadre d’intervention de chaque
service.
L’accueil du jeune
Chaque jeune est accompagné en fonction de la spécificité de ses besoins, ce qui suppose des
modalités d’accompagnement propres25 .
La personnalisation de l’accompagnement se traduit dans ces deux engagements du projet de
service. Au travers de la spécificité de l’accueil familial, l’enfant est accueilli et accompagné, mais
il reste inscrit dans son histoire familiale et la question de sa place continue d’y être travaillée.
Pour cela, l’accompagnement se construit comme un maillage autour de la famille, qui engage un
travail en réseau avec tous les partenaires qui agissent auprès d’elle.
L’accueil familial se met en œuvre dans une prise en compte globale de la situation de l’enfant.
L’assistant familial entre dans le maillage pluri partenarial qui se met en œuvre et vient s’y
appuyer pour construire la prise en charge. Les différents éléments de cette prise en charge
seront précisés par le contrat d’accueil co-signé par le Responsable de service et l’assistant
familial 26.
25
26
Annexe 8
Annexe 9
Le Service de Placement Familial Spécialisé
47
Le professionnel accompagne l’enfant dans sa compréhension de l’origine de son placement et
construit avec lui l’accompagnement le plus adapté à ses besoins. Il s’agit alors de le rendre acteur
dans l’élaboration et la réalisation de son projet personnalisé.
De fait, le projet de l’enfant est pensé dès la CEDA à partir du moment où l’admission se construit
avec le service de l’ASE.
Dans le cadre d’une admission d’un enfant au CPFS l’étape première est la présentation de la
famille d’accueil. Celle-ci s’effectue par le Responsable de Service au CPFS dans la majeure partie
des situations. Selon les capacités de compréhension de l’enfant de sa situation (âge, troubles,
déficience, …), l’équipe pluridisciplinaire adapte l’accueil de l’enfant. L’objectif principal étant de
lui permettre de se repérer dans le cadre de son placement et de sa mise en œuvre au CPFS.
Le responsable de service rencontre en présence des référents éducatifs (ASE et CPFS) l’enfant et
les parents ensemble ou séparément en fonction des situations. C’est l’occasion pour lui :
Avec l’enfant :




De reprendre quelques éléments de l’ordonnance.
De présenter le travailleur social référent et son travail auprès du jeune.
D’échanger sur la compréhension du placement par le mineur.
De travailler le projet éducatif avec lui.
Avec les parents :




Lecture de l’ordonnance de Placement ou du contrat d’Accueil Provisoire (voire
APJM).
De présenter le service.
L’intervention du travailleur social référent, le rôle de la famille d’accueil, du
psychologue et du pédo psychiatre.
Les modalités d’accompagnement de l’enfant et de ses parents.
Aux termes de cet échange, le Document Individuel de Prise en Charge (restant à finaliser) est
rempli.
Le responsable de Service remet, à chacun, le livret d’accueil qui comprend le règlement de
fonctionnement et la charte des droits et libertés de la personne accueillie.
Très rapidement, le référent éducatif rencontre l’enfant à l’extérieur du service et amorce
l’accompagnement éducatif qui ne s’arrêtera qu’à l’issue du placement. (Les autorisations sont
signées et les documents administratifs remplis).
La souplesse de ce protocole d’admission reste essentielle. Selon les capacités des jeunes
accueillis, et de leurs parents, mais aussi des conditions d’admission, les professionnels du service
s’efforcent de s’adapter aux situations afin de permettre un accueil « sur mesure », sécurisant et
bienveillant.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
48
Il est alors travaillé un temps d’adaptation de l’enfant dans sa famille d’accueil afin qu’il s’adapte
progressivement à ces nouvelles conditions de vie. Une fois ce temps révolu, l’accueil peut alors
se faire de manière permanente.
La question de l’accueil est centrale dans le protocole d’admission, les premiers temps
d’accompagnement et d’échange avec le mineur ainsi qu’avec sa famille viennent affirmer les
positionnements stratégiques, éducatifs du service, notamment autour de l’accompagnement à la
parentalité et du soutien aux assistants familiaux.
Dans le cadre d’une admission dite « clé en main » (admission de l’enfant avec sa famille d’accueil
ASE) le responsable de service en présence de l’éducateur référent rencontre l’enfant et son
assistante familiale pour lui présenter le service et son fonctionnement. Dans un second temps, il
rencontre les parents. Les autres modalités de l’admission et leurs objectifs restent identiques à la
procédure habituelle.
b)
Le projet personnalisé
Le Projet Personnalisé de l’enfant au CPFS va définir les axes et les modalités de prise en charge
pluridisciplinaire. En amont de son élaboration, un temps d’observation et d’évaluation est
nécessaire. Durant cette période, différents entretiens peuvent être proposés aux enfants et aux
parents.
Une synthèse « post admission » est organisée dans les 3 mois qui suivent l’admission, réunissant
psychologue, référent éducatif, assistant familial et responsable de service et dont l’objectif est
d’établir le projet individualisé. L’enfant et ses parents sont associés, mais dans certaines
situations, ces derniers peuvent avoir besoin de plus de temps avant d’accepter de se situer dans
une démarche d’accompagnement. Les professionnels sont alors attentifs à adapter leur
conduite. Le jeune et ses parents sont pleinement associés à cette démarche. Il s’agit de
permettre aux personnes accompagnées de se saisir de leur problématique. Face à des situations
très compliquées nous veillons à prendre le temps suffisant pour mettre en place ce travail
d’accompagnement. Dans certaines situations, la famille ou l’enfant ont besoin de se poser, on ne
peut pas démarrer le travail d’emblée.
Les professionnels du CPFS soulignent l’importance qu’ils accordent à la prise en compte du
« temps » de la famille, dans le respect de leur réalité. L’entrée en relation et la mise en confiance
se travaillent avec ce que la famille apporte, dans une volonté de construction, qui demande une
prise en compte personnalisée.
c)
Le suivi du projet :
Les référents rencontrent régulièrement l’enfant, ses parents et la famille d’accueil. Ces
rencontres visent à soutenir le travail de réflexion sur la place de chacun. Elles permettent
également que les décisions qui concernent l’enfant soient partagées.
Conjointement l’accompagnement vise à permettre à l’enfant la meilleure intégration sociale
possible. Afin de garantir que le projet reste conforme au projet de l’enfant, il est indispensable
de prévoir des temps de coordination avec les principaux partenaires. Le référent coordonne la
Le Service de Placement Familial Spécialisé
49
mise en œuvre de la scolarité, des loisirs, du soin. Ces temps de coordinations permettent aux
travailleurs sociaux d’avoir une vision globale sur le réseau partenarial, les missions de chacun.
Cela nécessite de la disponibilité, mais également une bonne connaissance des autres dispositifs,
de leurs objectifs, de leurs contraintes. Sur ce point, les entretiens avec les partenaires
témoignent de la richesse du processus, mais également des difficultés que cela génère.
Le travail en équipe pluridisciplinaire est particulièrement mis en avant par les professionnels du
service comme une ressource forte au service de l’accompagnement. Le référent en est le garant,
mais s’appuie sur une lecture partagée, entre travailleurs sociaux, assistants familiaux,
responsables de service, psychologues et pédopsychiatre. Chacun est engagé dans
l’accompagnement et participe à la construction du projet personnalisé.
Dans le cadre du suivi du projet de Kevin, 9 ans, le travailleur social référent à la suite d’une visite
à domicile chez l’assistant familial, propose au Responsable de Service d’évoquer cette situation
en réunion d’équipe pluridisciplinaire.
Durant celle-ci les observations de l’assistant familial mettant en avant des difficultés dans sa
relation à l’enfant accueilli (relation fusionnelle), aboutissent à la proposition de mise en œuvre
d’entretiens travailleur social référent / psychologue / assistant familial/ enfant accueilli. Ces
entretiens ont pour objectif de travailler autour de la question du lien entre l’enfant et l’assistant
familial.
Le projet personnalisé sera sans cesse réinterrogé et réaménagé durant toute la durée du
placement de l’enfant au CPFS, à travers les observations et évaluations des professionnels et
notamment des assistants familiaux dans leur cadre d’accueil.
d)
-
Les réunions pluridisciplinaires :
Les synthèses
Les temps de synthèses (synthèse post admission, intermédiaire et d’échéance) sont des étapes
importantes d’élaboration, de restitution et d’évaluation du projet personnalité pour l’enfant et
sa famille.
Ces instances rassemblent les membres de l’équipe qui travaillent auprès de la situation de
l’enfant concerné (RDS, AF, travailleur social référent, psychologue et certaines fois le
pédopsychiatre, l’éducateur référent des visites en présence d’un tiers et l‘assistant éducatif).
Au cours de ces synthèses, animées par le responsable de service


27
l’assistant familial fait part de ses observations et analyses concernant l’enfant
accueilli. Il rédige un écrit à partir d’un guide d’observations et d’analyses27,
Le référent éducatif fait état de son intervention éducative et de son analyse
(scolarité, lien parents-enfants, collaboration avec les différents partenaires….) à
partir d’une grille de synthèse tout comme le référent des visites en présence d’un
tiers ainsi que l’assistant éducatif,
Annexe 10
Le Service de Placement Familial Spécialisé
50

-
La psychologue et la pédopsychiatre peuvent apporter des éléments sur la situation
de l’enfant et interroger les représentations des différents professionnels.
La synthèse post admission :
Elle s’effectue dans les 3 premiers mois de l’admission de l’enfant. Elle a pour objectif au vu des
observations et des éléments d’analyses amenés par les professionnels en lien avec la situation,
d’établir le projet de l’enfant.
Elle se construit à partir :





-
des éléments recueillis dans le dossier du TPE.
du retour des liens avec les partenaires.
du retour de l’entretien avec le psychologue.
du retour des entretiens auprès de l’enfant, et/ou de ses parents et /ou de la famille
d’accueil.
du retour des visites en présence d’un tiers.
La synthèse annuelle ou d’échéance :
Elle s’effectue deux mois avant la date d’échéance de la mesure, dans la perspective de l’envoie
du rapport un mois avant au juge ou à l’ASE. Elle a pour objectif de poser une analyse
institutionnelle de la situation. Cette analyse découle d’un échange pluri professionnel sur les
éléments descriptifs et explicatifs produits par les différents intervenants. Elle permet aussi de
définir les propositions d’orientation.
A partir des éléments abordés lors de cette synthèse, le travailleur social référent rédige un
rapport qui permet de restituer le plus précisément possible le regard et l’analyse que les
professionnels portent sur la situation de l’enfant et de sa famille. Il décrit le déroulement du
placement en famille d’accueil et de l’intervention psycho-éducative menée auprès de l’enfant et
de sa famille. Cet écrit vient appuyer les propositions d’orientation.
-
Points techniques
Ces instances réunissent les professionnels concernés par la situation évoquée (Travailleur social,
psychologue, Médecin pédopsychiatre, assistant familial, éducateur chargé des visite médiatisées)
et sont animées par le Responsable de service. L’objectif est de pouvoir réunir rapidement ces
professionnels en vue de réévaluer et réaménager le projet d’un jeune placé au CPFS.
-
L’analyse de la pratique
Ce travail relève de la nécessité pour chacun de clarifier et d’analyser ses propres valeurs pour ne
pas se laisser envahir par sa propre histoire. Eduquer un enfant fait surgir chez chaque
professionnel ses identifications, ses conflits non résolus, ce que l’on appelle la résonnance
émotionnelle. Celle-ci doit être élaborée à partir d’une interrogation collective sur la pratique
dans le cadre de séances pluridisciplinaires animées par un intervenant extérieur.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
51
e)
Le travail en partenariat et réseau
Pour accomplir leurs missions, les intervenants éducatifs sont amenés à développer des
partenariats avec les professionnels des différents champs d’intervention. Tout ceci s’inscrit dans
une dynamique partenariale et d’animation de réseau qui favorise l’implication des familles.
Les objectifs visés sont :

Améliorer et faciliter les transversalités avec les autres services de la Sauvegarde de
l’Enfant à l’Adulte en Ille et Vilaine.

Développer des activités en partenariat et en réseau et contribuer à des pratiques de
développement social territorialisé.

Identifier les partenaires institutionnels de son environnement et connaître leur
culture.

Etablir des relations avec l’ensemble des acteurs.

S’inscrire au sein d’un réseau de professionnels.

Conduire des actions avec eux.

S’inscrire conjointement avec l’ASE dans un partenariat indispensable avec la
pédopsychiatrie.
Pour mettre en œuvre ce travail, il est nécessaire de développer la formalisation de conventions
explicites entre les partenaires autour des situations. Conventions destinées à :


Faciliter la compréhension du rôle de chacun,
Définir les champs d’intervention ainsi que leurs limites pour permettre cohérence et
complémentarité autour du jeune.
La direction du service souhaiterait travailler avec le pôle enfance famille du Conseil
Départemental à une convention cadre qui permettrait de formaliser les relations partenariales
entre le CD et la SEA35. Elle aurait pour objet de structurer sur l’ensemble du département le
cadre d’intervention des CDAS et du CPFS en définissant les modalités de coordination entre
services. Cette convention se déclinerait ensuite en conventions particulières jeune par jeune.
6. Les outils au service de l’accompagnement
a)
La Co-intervention Assistant Familial/Educateur référent
L’accompagnement vise à offrir,


D’une part, un environnement sécure, ferme et bienveillant.
La prise en charge en accueil familial permet cette attention particulière.
L’assistant familial exerce tous les actes du quotidien qui contribuent au « prendre
soin », à l’insertion « sociale » et au « développement cognitif » de l’enfant.
D’autre part, une prise en compte globale de l’enfant dans ces compétences et
difficultés individuelles et familiales.
L’accompagnement éducatif garantit ce regard pars son inscription dans un travail partenarial au
sens large et par son souci permanent de convoquer les parents dans leur autorité parentale.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
52
L’éducateur référent dans son rôle de coordinateur des actions et des acteurs œuvre au
« développement psycho-affectif » de l’enfant.
C’est au carrefour de ces objectifs primordiaux que s’exerce l’articulation des référents et des
assistants familiaux.
Concrètement, dans un respect des places de chacun et une répartition claire des niveaux
d’intervention, des échanges réguliers s’organisent afin que chacun nourrisse sa mission des
observations, des informations et des constats de l’autre.
L’éducateur référent est l’interface, la continuité entre la famille d’accueil et la famille naturelle.
Cette fonction garantit les places de chacun dans le respect et la protection des droits et devoirs
de tous.
L’enfant doit pouvoir être protégé du conflit de loyauté qui est en risque de s’opérer en accueil
familial.
L’éducateur accompagne, autant que possible et chaque fois que cela est évalué pertinent, les
actes relevant de l’autorité parentale.
La famille d’accueil est inscrite dans une dimension institutionnelle qui lui permet d’assumer les
accompagnements scolaires et médicaux sans porter seule la complexité de la situation et
permettre que les parents ne se perçoivent pas comme dépossédés de leur responsabilité
parentale.
b)
Les entretiens éducatifs
L'entretien éducatif est un outil permanent pour les professionnels du travail social, qui en ont
une pratique importante. Il s’agit de soutenir, d’accompagner ce qui fait évènement dans le
placement, que ce soit un obstacle, un projet, ou la vie elle-même au quotidien. A ce titre, la
double signification de ce mot, « entretien » (maintenir en état/s’occuper de/réparation et
échange par la parole), organise le champ de ce moment singulier dans la rencontre avec l’autre.
Enfin, travailler à cette modalité favorise une autre dimension : la reconnaissance, réelle et
symbolique, d’une pratique typique de l'action éducative, ayant sa pleine autonomie, et
notamment par des différenciations tangibles par rapport aux entretiens avec un psychologue ou
le médecin psychiatre.
Ces entretiens peuvent s’effectuer sur le site du CPFS, au domicile de la famille d’accueil ou dans
un lieu extérieur.
c)
Les entretiens familiaux
L’entretien familial est un outil présenté et proposé aux parents lors de l’admission de leur enfant
au CPFS. Au sein du CPFS, c’est un dispositif psycho-éducatif qui permet de "penser" les liens
familiaux à distance du quotidien.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
53
Plusieurs modalités existent pour la mise en œuvre de leur opérationnalité. La fréquence et la
durée de ces entretiens sont décidées par l’équipe pluridisciplinaire. Cet outil a pour vocation de
travailler sur la parentalité, les liens familiaux, l’histoire familiale et la place de chacun au sein
d’une famille à travers des temps d’entretien commun enfant-parents se déroulant dans l’une des
salles d’entretien du CPFS.
Il s’agit de l'écoute d'une famille dans l'acceptation et le respect de ce qu'elle est, en s'appuyant
sur ses potentialités. La présence du Tiers permet la circulation de la parole et le respect des
positionnements de chacun dans un cadre sécurisant.
L'objectif des entretiens familiaux est une meilleure compréhension du fonctionnement de la
famille et une tentative de modifier les modalités du lien par la différentiation de chacun de ses
membres.
Le cadre établit permet ce travail en profondeur. La régularité des rencontres en dehors de tout
évènement de la réalité favorise une continuité dans la réflexion sur le dysfonctionnement
familial.
Un entretien familial n'est pas une thérapie familiale, le cadre de confidentialité ne peut être tenu
au sein d'une institution. Il peut néanmoins, comme toute intervention psycho-éducative avoir
des effets thérapeutiques.
d)
Les visites à domicile
Le référent éducatif (éducateur spécialisé ou assistant social) dans l’exercice de sa fonction et afin
d’assurer l’accompagnement éducatif de l’enfant peut être amené à effectuer des visites à
domicile chez ses parents et chez l’assistant familial

Chez les parents :
Elles permettent de connaître le lieu de vie des parents le cadre d’accueil de l’enfant.
C’est également l’occasion pour le référent éducatif d’aller rencontrer les parents
dans leur environnement. Cela peut faciliter l’échange pour les parents.

Chez l’assistant familial :
Elles permettent d’aller rencontrer l’enfant dans son lieu de vie. . Cela peut être
l’occasion pour l’enfant de présenter son environnement à son référent éducatif (la
maison, sa chambre, les membres de la famille d’accueil…). Ce cadre de rencontre
peut faciliter l’échange avec l’enfant.
Ces rencontres sont également importantes pour l’assistant familial qui accorde beaucoup
d’importance que son collègue référent éducatif vienne à son domicile pour connaître son
environnement familial et pour échanger sur la situation de l’enfant accueilli.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
54
e)
TY LIAMM ou « maison du lien »
Il s’agit d’un lieu dédié à la mise en œuvre des visites en présence d’un tiers dans le cadre du
maintien des liens affectifs parents-enfants. 28
La visite répond au droit des parents, mais aussi de l’enfant à conserver des liens lorsqu’il y a
décision de séparation de l’enfant. Ce droit doit être facilité par le choix du lieu d’accueil de
l’enfant afin de permettre le maintien des liens avec ses parents mais aussi sa fratrie (art 375-7 du
code civil).
Ce lieu a été conçu pour permettre de protéger l’enfant de conflits de loyauté qui pourraient
l’envahir s’il se trouvait en présence de l’Assistant familial qui l’accueille et de ses parents et aussi
protéger les adultes de conflits autres liés à des sentiments de dépossession pour les parents par
exemple ou de disqualification. Aussi ce lieu a-t-il été pensé pour éviter toute rencontre entre la
famille naturelle et la famille d’accueil.
TY LIAMM est sous la responsabilité du Responsable de Service de l’unité d’appui. Elle est animée
par des travailleurs sociaux (2 ETP éducateurs spécialisés) dédiés à cette activité.
f)
L’astreinte
Elle est assurée par la Directrice et ses Responsables de service.
L’astreinte a comme objectif de permettre la continuité de l’accompagnement à deux niveaux : en
terme de responsabilité administrative et en termes de veille éducative29.
7. Les différentes formes d’accueil mises en œuvre
Le projet d’accueil pour l’enfant ou le jeune a pour objectifs d’être à l’écoute des signes de sa
souffrance psychique, de lutter contre les risques de rupture des relations de l’enfant avec ses
parents en travaillant la réalité de la séparation, mais aussi d’assurer une continuité psychique à
l’enfant et de lui apporter une sécurité suffisante pour qu’il puisse se construire.
L’accueil au sein d’une famille d’accueil peut se mettre en place selon différentes configurations :
a)
Les accueils permanents continus
L’enfant s’inscrit au quotidien dans sa famille d’accueil, y compris les week-ends et tout ou partie
des vacances, et ce dans la durée.
b)
Les accueils permanents intermittents
Le lieu d’accueil principal de l’enfant est repéré chez un assistant familial, mais un voire deux
assistants familiaux l’accueillent quelques week-ends, ou à la semaine ou aux vacances (situations
évaluées au cas par cas).
28
29
Annexe 11
Annexe 12
Le Service de Placement Familial Spécialisé
55
c)
Les accueils temporaires et transitoires
Devant la difficulté de certains jeunes qui mettent à mal l’accueil, se mettent en danger et
mettent en danger la famille d’accueil, d’autres familles (2 actuellement) les reçoivent dans le
cadre d’un accueil temporaire de transition. Il s’agit d’accompagner, durant une période
relativement courte, le jeune pour lui permettre de repenser les événements qui ont conduit à
cette décision comme une réelle opportunité de changement. L’assistant familial d’accueil
transitoire organise ce temps de crise pour aider le jeune à considérer ce moment comme un
passage permettant de passer à une autre étape de son parcours dans le maintien tant que
possible de l’accueil familial. Il est soutenu en cela par l’ensemble de l’équipe pluridisciplinaire.
Ses observations permettent ainsi de redéfinir et adapter au mieux le projet personnalisé par
l’ensemble de l’équipe. La durée de ces accueils est variable, elle est au maximum de 3 mois, et
limitée à deux semaines pour un enfant déscolarisé. Six places d’accueils sont consacrées à ce
dispositif, qui de plus en plus sollicité arrive parfois à saturation.
La réactivité et l’adaptation de ces familles aux situations de crise et aux très grandes variations
des problématiques des jeunes accueillis est essentielle. La formation, la participation à des
colloques de ces assistants familiaux « pas ordinaires » est donc une priorité pour le service.
d)
Les Co titularités :
Il s’agit d’un accueil permanent en alternance chez deux assistants familiaux. Ces derniers sont
rémunérés à hauteur d’un temps plein.
Régulièrement mis en place dans le cadre d’une situation complexe, l’objectif est de garantir une
stabilité dans le cadre du placement de l’enfant.
Cette co-titularité implique un travail de co-intervention spécifique entre les assistants familiaux
concernés pour assurer une coordination.
Lors de la mise en place d’une co-titularité il est précisé avec le responsable de service les
objectifs de cette prise en charge.
Les modalités administratives sont décrites dans le contrat d’accueil, tel que le référent pour ce
qui concerne les versements du vestiaire, argent de poche….sont aussi indiquées la fréquence
l’accueil (semaine/ semaine, semaine / WE….), la prise en charge sur les congés de l’un et de
l’autre et des vacances scolaires.
L’articulation de la prise en charge entre les deux assistants familiaux s’inscrit dans un travail
pluridisciplinaire qui inclut des points réguliers avec le référent éducatif de la situation et un
soutien qui peut être apporté par l’unité d’appui et/ ou le psychologue de l’équipe et/ou le
pédopsychiatre.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
56
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
La démarche d’amélioration de la qualité :
L’article L 312-8 du CASF reprend l’article 22 de la loi 2002-2 du 2 janvier 2002, modifié par la loi
de financement de la sécurité sociale du 21 décembre 2006, et par la loi n° 2009-879 du 21 juillet
2009 portant réforme de l’Hôpital et relative aux Patients, à la Santé et aux Territoires (loi HPST).
Il est ainsi rédigé « les établissements et services mentionnés à l’article L 312-1 procèdent à
l’évaluation de leurs activités et de la qualité des prestations qu’ils délivrent » (…).
Les résultats de cette évaluation interne « sont communiqués tous les cinq ans à l’autorité ayant
délivré l’autorisation. Les établissements rendent compte de la démarche d’évaluation interne
engagée ».
Cette évaluation interne est articulée avec une autre évaluation, dite externe, qui doit être
effectuée tous les sept ans, Cela constitue un dispositif qui s’organise selon un cycle de quinze
ans, entre l’obtention de l’autorisation de fonctionner et son renouvellement.
Concernant le CPFS, cette évaluation a été travaillée en 2008-2009 et transmise aux institutions
assurant le financement de notre service en juillet 2009. L’évaluation externe s’est déroulée au
cours du dernier trimestre 2014.
Notre Association impulse, à partir de ces obligations légales, un processus permettant d’inscrire
chacun de ses services dans une amélioration continue de la qualité. Effectivement, plutôt que
d’opter pour une photographie ponctuelle répondant à l’obligation d’évaluer nos pratiques, nous
réfléchissons à créer des espaces regroupant les différents acteurs associatifs (administrateurs,
salariés). Au sein de ces espaces, la liberté de parole acquise, concourrait à réajuster notre
organisation, nos pratiques, de manière cohérente et pertinente pour la qualité du service rendu
aux enfants et aux familles. Une réflexion sur la participation des parents et des enfants dans ce
processus est lancée.
Différentes pistes d’action ont émergé :




Améliorer la communication auprès des salariés sur la politique de l’institution en
termes d’objectifs,
Redéfinir les moyens mis à disposition des salariés pour faire du travail de qualité
(matériel, outils de gestion, formation, …),
Définir des leviers de valorisation du travail fourni par les équipes afin de renforcer le
sentiment d’appartenance à l’institution et le sens de leur action,
Recentrer l’activité de travail sur le cœur de métier des salariés et redéfinir
clairement les missions de chacun (travail sur les fiches de poste en cours).
Le Service de Placement Familial Spécialisé
57
Cette volonté s’inscrit également dans la prévention et la lutte contre les risques psycho-sociaux.
Au-delà des axes cités précédemment, la culture interne de la SEA35 vise à autoriser la parole, à
donner des espaces professionnels contradictoires, à instaurer des temps conviviaux, et à porter
attention à chacun.
Les perspectives d’amélioration de l’accompagnement du jeune et de sa famille au
CPFS :
Au regard des problématiques de plus en plus complexes des jeunes et de leur famille, nous
devons construire, au plus près de leurs besoins, des réponses diversifiées et personnalisées dans
une optique de prévention de la rupture, de stabilisation du placement et d’une élaboration de
leur projet de vie.
Nous constatons la difficulté, voire l’impossibilité, de certains jeunes à accepter le placement en
famille d’accueil. Elle les renvoie à un modèle familial, inaccessible pour eux, à l’échec de leur
propre structure familiale, voire pour certains à une forme de culpabilité (ne sont-ils pas le
mauvais objet de leur famille d’origine?). Le jeune ne trouve pas sa place, les ruptures
s’enchaînent, engendrant des crises, qui mettent en danger le jeune et la famille d’accueil.
L’accueil familial devient alors, pour certains, un mode maltraitant qui contribue à leur souffrance.
Pour autant, il ne relève pas non plus d’une seule prise en charge dans un collectif. Aujourd’hui,
au CPFS, un travail autour des notions de mise à l’abri, de repli ne peut se faire que grâce aux 6
places d’accueil transitoire et temporaire (cf page 57). Mais nous constatons que cela n’est pas
suffisant. Des lieux de ponctuation, tels les séjours de rupture, dans des parcours qui cumulent les
échecs, sont nécessaires. Il s’agit, de permettre au jeune une prise de recul et de distance,
d’entrer dans un processus d’individuation, de pacification des relations offrant l’opportunité de
réfléchir à son projet de vie et de se reconstruire. Nous souhaitons aller plus loin dans cette
réflexion, avec des lieux déjà repérés proposant des séjours ou de créer en interne de nouvelles
modalités.
Le diagnostic de population, commencé en 2015, va permettre une connaissance affinée des
problématiques des jeunes accueillis au CPFS. Son actualisation tous les 6 mois, permettra de
décliner une offre de services et des projets personnalisés adaptés tant aux besoins de l’enfant
qu’à ceux de sa famille. Ainsi plusieurs axes vont être mis au travail :

La création d’un petit collectif spécifique :
Comme nous le disions ci-dessus, il est constaté la difficulté, voire l’impossibilité, de
certains jeunes à accepter le placement en famille d’accueil. Il serait nécessaire de
pouvoir leur permettre de prendre de la distance, en leur trouvant un lieu collectif
d’accueil provisoire. Nous sommes conscients de la difficulté à proposer ce type de
« pause » dans des MECS. Les jeunes sont en effet « de passage » et ont des difficultés à
s’inscrire dans un groupe déjà constitué qui peut leur faire violence. Aussi nous semble-t-il
important de reprendre un projet que la Sauvegarde de l’Enfant à l’Adulte en Ille et
Vilaine avait initié en 2007 : « une maison d’accueil familial » en le retravaillant et
l’actualisant du fait entre autres de l’offre qui a augmenté sur le département. Nous
sommes persuadés que c’est en diversifiant les modes de réponses que nous pourrons
stabiliser la prise en charge.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
58

Le développement d’autres formes d’accompagnement des parents leur permettant
d’évoluer dans l’exercice de leurs fonctions et de leurs responsabilités parentales :
Nous réfléchissons, en complément des visites médiatisées, à l’organisation d’ateliers
collectifs (cuisine, jardin par exemple) parents-enfants, de temps partagés autour de
loisirs permettant de retisser des liens, ou pour préparer la fin d’un placement.
Ce sont des lieux de transition où se prépare l’avenir afin que les relations changent,
évoluent, dans l’idée que des rencontres sans intermédiaire soient, un jour, possibles.
Au-delà de ces temps de visites médiatisées, et particulièrement dans le cadre de la
préparation de fin de placement, il serait intéressant de s’orienter vers des lieux de weekend , de séjour de courte durée permettant aux parents d’expérimenter en toute sécurité
la prise en charge de leur(s) enfant(s) au quotidien, apprendre à passer du temps avec son
(ses) enfant(s).

L’organisation de forme d’accueil alternatif (séquentiel) comme étant une réponse à
certaines situations :
Les problématiques multiples de certains jeunes nécessitent une articulation entre un ou
plusieurs établissements habilités protection de l’Enfance (accueil familial/collectif), le
secteur médico-social (ITEP/IME/internat), le secteur du soin (CMP/Hôpital de
jour/internat), l’éducation nationale (scolarité partielle/CLIS/ULIS) afin d’organiser une
prise en charge en hébergement et en journée cohérente.
Le cloisonnement entre ces 4 secteurs (protection de l’enfance, soins, médico-social et
éducation nationale) empêche souvent la fluidité du parcours du jeune et la mise en place
de réponses adaptées à l’ensemble de ses besoins. Les partenariats à établir entre ces
différents intervenants sont donc indispensables et le CPFS est un élément moteur dans
cette construction en lien avec nos principaux partenaires que sont les professionnels des
CDAS : Référents Enfance Famille et travailleurs sociaux référents des situations.
Nous devons renforcer l’articulation entre les équipes des CDAS et du CPFS :

Privilégier le placement sous convention avec l’ASE plutôt que le placement direct. En
effet, le Conseil Départemental, chef de file de la Protection de l’Enfance, délègue au
service de l’ASE et notamment aux CDAS, la responsabilité de l’élaboration technique de
projets parfois très innovants répondant au plus près aux besoins de l’enfant. Il est donc
indispensable, dans l’intérêt du jeune, d’être dans cette dynamique de co construction
entre les 2 services ce qui ne peut être le cas en ce qui concerne les placements directs
au CPFS.

Instaurer une collaboration de très grande proximité entre ces équipes dès la CEDA. A
cet effet, un groupe de travail interne au CPFS élabore actuellement un protocole et des
outils permettant une meilleure compréhension de la problématique du jeune et/ou
familiale et les motivations du service demandeur à s’adresser au CPFS.
Le Service de Placement Familial Spécialisé
59

Créer des liens en amont du placement du jeune au CPFS : la convention co établie entre
les 2 services permet de définir les zones d’intervention de chacun et de renforcer la
collaboration tout au long de la prise en charge Proposition a été faite au Conseil
Départemental de constituer un groupe de travail à ce sujet afin d’éclairer la place et le
rôle de chacun en tant que partenaire.

Développer les réseaux, les conventionnements inter associatifs afin de construire la
continuité du parcours de l’enfant :
En effet le décloisonnement doit en premier lieu s’opérer entre les établissements
habilités protection de l’enfance. A ce titre le CPFS s’investit dans des collaborations inter
associatives qui pour certaines sont abouties et pour d’autres en cours de construction :

Le Service Educatif et Thérapeutique en conventionnement avec l’ARASS. Ce service à
destination de jeunes âgés de 10 à 18 ans, en très grande difficulté, va ouvrir ses portes
en janvier 2016 à Bain de Bretagne. Il va permettre le suivi de 10 jeunes accueillis en
familles d’accueil sur les territoires de Vitré, Janzé, Bain de Bretagne et Guichen. Sa
particularité est de proposer un accueil en journée afin de construire avec chacun de ces
jeunes un projet personnalisé et qu’ils s’inscrivent de nouveau dans une prise en charge
de droit commun en lien avec le soin/ la scolarité/ la formation.

La mise à disposition d’assistants familiaux en conventionnement avec le SAEF de
l’ESSOR. C’est une convention qui est en cours d’élaboration. A l’heure actuelle, nous
répondons à leur besoin en mettant à disposition des assistants familiaux qui accueillent
ponctuellement des enfants, pris en charge dans le cadre d’une mesure DAAP exercée
par le SAEF. Nous sommes conjointement en réflexion sur d’autres formes de
mutualisation de nos moyens répondant à nos besoins respectifs de mise à l’abri (en
urgence) ou de repli (par anticipation). Comme nous le disions plus haut, nous
constatons la difficulté à organiser ce type de « pause » dans des MECS. Les jeunes sont
en effet « de passage » et ont des difficultés à s’inscrire dans un groupe déjà constitué
qui peut leur faire violence.

Nous expérimentons également une autre forme de convention avec la mise en place,
sur une des places d’accueil transitoire et temporaire du CPFS, d’un accueil séquentiel (2
nuits par semaine) en lien avec la MECS « les enfants de Rochebonne ». L’objectif est de
vérifier, par une observation et une évaluation affinées, que l’accueil familial répond aux
besoins du jeune et de déterminer le profil d’assistant familial qui serait adapté. A
terme, nous pourrions procéder à une admission de ce jeune au CPFS, et ainsi avoir
contribué à la continuité de son parcours en évitant une rupture.
D’autres formes de partenariat sont à développer :
 Nous pensons notamment à l’anticipation de la sortie des jeunes du CPFS en amont ou
dans le cadre des APJM. Nous constatons aujourd’hui un manque de préparation des
jeunes à l’autonomie et nous envisageons de créer des passerelles actives avec les SAP
Le Service de Placement Familial Spécialisé
60
ce qui permettrait par exemple de proposer à des jeunes des « essais » en appartements
sur des temps de week-end.

La difficulté que nous rencontrons en matière de préparation à la sortie concerne
également les jeunes placés au CPFS au titre de la Protection de l’enfance, et relevant
également du secteur médico-social. L’orientation vers un établissement pour adultes, la
mise en place d’une mesure de protection jeunes majeurs demandent à être anticiper et
doivent se travailler en partenariat :

Avec les services de tutelle dont nous devons nous rapprocher pour mieux
appréhender nos fonctionnements et coordonner nos actions autour du jeune
majeur bénéficiant d’une reconnaissance de son handicap.

Avec la MDPH, afin que toute jeune concerné puisse bénéficier d’un plan
personnalisé d’aides spécifiques et adaptés
Répondre au plus près des besoins des jeunes accueillis passe également par une réorganisation
du fonctionnement interne du CPFS et doit être repensée dans une dynamique transversale,
déjà au travail au sein de réunions de cadres (RDS et psychologues et pédopsychiatre). Cette
réflexion permet d’affiner la place des psychologues et du pédopsychiatre et de construire
l’articulation de l’accompagnement éducatif et thérapeutique auprès de l’enfant et sa famille.
Les points forts de cette réorganisation sont :



Le développement des interventions individuelles, en co intervention ou croisées des
différents professionnels, non référent du jeune, auprès du jeune et/ou de sa famille.
2 binômes socle :
 Les responsables de service et les psychologues en tant que cadres fonctionnels co
animateurs de l’accompagnement technique des situations..
 Le travailleur social et l’assistant familial en tant que référents, garants de
l’accompagnement éducatif de l’enfant et de sa famille. Cette perspective de binôme
permettra de retravailler la place de l’AF dans l’équipe.
La redéfinition de la mission des familles d’accueil transitoire et temporaire qui est
effectivement en évolution par rapport à son objectif initial d’accueil de crise en tant que
réponse à une urgence et à un besoin d’une place dans un autre lieu. Aujourd’hui, cette
mission s’est élargie pour répondre à des besoins d’évaluation, et d’accueil de répit, aussi
faut-il s’arrêter pour préciser les attentes et les besoins auxquels il nous faut répondre
grâce à ce dispositif interne.
Concernant la gestion des assistants familiaux, l’Unité d’Appui fait état d’un besoin de formaliser
le partenariat avec les services concernés du Conseil Départemental autour de plusieurs axes :



Permettre une utilisation partagée des données du logiciel ENF’ASE et ainsi fluidifier la
gestion des places
Penser des actions de recrutement conjointe afin d’anticiper les départs massifs à la
retraite des assistants familiaux dans les prochaines années (liés à la pyramide des âges).
S’associer aux réflexions du Conseil Départemental sur l’accueil des jeunes
« compliqués », en permettant à quelques assistants familiaux de n’accueillir qu’un seul
Le Service de Placement Familial Spécialisé
61

enfant (tout en étant rémunérés différemment pour ne pas être pénalisés) et ainsi
répondre à des situations complexes pour lesquelles l’accueil familial est la réponse
adaptée mais dans un contexte particulier.
Participer aux commissions jeunes à problématiques multiples qui pourraient, sous
l’impulsion du Conseil Départemental exister ailleurs qu’à Saint Malo. L’expérience faite
sur ce territoire montre tout l’intérêt d’un tel dispositif qui met en synergie les
potentialités des différents services en présence. Couvrant l’intégralité du département
nous sommes très intéressés par un élargissement de ce partenariat élargi.
Afin de répondre aux réglementations en vigueur ainsi qu’aux préconisations de l’audit mené
conjointement par l’ASE et la PJJ, il nous reste à :


Finaliser :

Les outils de la loi 2002 notamment le DIPC

L’outil de pilotage et d’évaluation du suivi des pratiques professionnelles des
assistants familiaux

Les différents protocoles
Créer

Guide d’auto-évaluation des risques à domicile pour les assistants familiaux. La
particularité du placement familial est que les assistants familiaux travaillent à leur
domicile, la question de la conformité de leur lieu d’habitation et des risques qu’ils
encourent en travaillant « seul » à leur domicile devra être prise en compte par la
SEA35. D’autant qu’à partir du moment où les assistants familiaux obtiennent leur
diplôme, il revient à l’employeur la responsabilité d’évaluer la conformité des
conditions d’accueil. Elaboration d’un référentiel (voir guide pratique).
Ce projet a pour ambition de s’inscrire dans les préconisations nationales :*30
 Améliorer la connaissance des enfants accueillis
 Renforcer la coopération entre les acteurs afin d’accélérer la dynamique partenariale
dans l’intérêt
 Rendre le dispositif d’accueil familial spécialisé plus efficace
 Restaurer la primauté de l’intérêt de l’enfant inscrit dans son environnement familial,
social…
 Faire du « projet pour enfant » un véritable outil d’accompagnement au service de
l’intérêt et des besoins de l’enfant.
 Sécuriser le parcours de l’enfant
30
Rapport d’information de Mmes M MEUNIER et M DINI
Le Service de Placement Familial Spécialisé
62
ANNEXES
Annexe 1 : Méthodologie
I
Annexe 2 : Charte Associative
IV
Annexe 3 : Habilitations
VI
Annexe 4 : Plan du bâtiment
Annexe 5 : Permanences éducatives
VIII
X
Annexe 6 : Protocole d’accompagnement des stagiaires
XIII
Annexe 7 : Programme de formation des 60h
XXII
Annexe 8 : Protocole d’admission
XXIX
Annexe 9 : Contrat d’accueil
XXXIII
Annexe 10 : Guide d’observation et d’analyse de l’assistant familial pour l’écrit de
synthèse
XXXV
Annexe 11 : Convention visite parents enfants en présence d’un tiers
Annexe 12 : Exemple d’un compte rendu d’un tiers
Le Service de Placement Familial Spécialisé
XXXVII
XXXIX
63
Annexe 1 :
Méthodologie
Contexte :
Plusieurs changements de direction ont eu lieu entre 2010 et 2012. La démarche qualité dans
laquelle s’étaient inscrits, depuis 2007, l’établissement et plus globalement la SEA 35 s’en est
trouvée fortement « ralentie ». De ce fait l’écriture du projet de service a été repoussée d’année
en année.
En mars 2011, un audit a été mené conjointement par le Conseil Général et la PJJ. Une des
préconisations forte de cet audit était l’écriture du projet de service. Au-delà de cette
préconisation, il y a nécessité de préciser ce que veut dire le « S » de spécialisé notamment au
regard des interprétations des partenaires. Ce point sera le fil conducteur de l’élaboration du
projet de service.
Méthodologie :
En novembre 2012, 2 formateurs sont rencontrés par l’équipe de direction du CPFS. En décembre
le choix est fait du cabinet Forma 35 pour accompagner notre démarche d’élaboration du projet
de service
La méthodologie retenue s’appuie sur les recommandations de l’ANESM qui intègre la démarche
d’évaluation interne.
La démarche de projet permet, par la dynamique qu’elle instaure, de fédérer les équipes autour
des rôles et des missions des acteurs. Elle permet aussi de repérer des axes d’amélioration des
pratiques ou des organisations et ainsi d’élaborer des perspectives d’amélioration de la qualité du
service rendu aux usagers.
Le projet de service s’organise autour d’une démarche diagnostic qui se décline en étapes
chronologiques :







Organiser le processus du projet de service
Mettre en place l’information et la communication adaptée
Créer les instances nécessaires à l’élaboration du projet : comité de pilotage, comité de
rédaction, groupes de travail...
Fixer les thèmes majeurs du projet
Planifier les étapes
Permettre une animation collective des groupes de travail pour alimenter le projet
Fixer les orientations du service pour les 5 ans à venir
La démarche se veut participative et pluridisciplinaire associant les professionnels (et notamment
les assistants familiaux) les enfants et leurs familles, les différents partenaires et les décideurs.
I
Le COPIL se réunit pour la 1ère fois le 11 janvier 2013.
Il est constitué d’un panel représentatif des professionnels du CPFS : une secrétaire, deux
travailleurs sociaux, une psychologue, deux assistants familiaux, la pédopsychiatre. Ils ont été
désignés par leurs pairs. A ces différents personnels viennent s’ajouter un administrateur, la
directrice, les 4 responsables de service. Les membres du COPIL ont été présentés à l’ensemble
des 210 salariés du CPFS au cours d’une réunion institutionnelle.
Lors de ce 1er COPIL , il est décidé que :
L’élaboration du projet se structure en 2 étapes :
 La démarche diagnostic :
La thématique retenue pour établir le diagnostic est celle du champ des acteurs présents au CPFS.
Elle est traitée par 5 groupes de travail mis en place en mars 2013 :
Groupe 1 : les assistants familiaux

Groupe 2 : les référents éducatifs et les postes transversaux

Groupe 3 : les psychologues, la pédopsychiatre

Groupe 4 : les personnels administratifs et d’encadrement

Groupe 5 : les usagers (jeunes et parents)
Les groupes de travail sont animés chacun par 2 membres du COPIL et réunissent entre 6 et 10
professionnels représentatifs des différents corps de métiers présents au CPFS. Ces derniers se
sont inscrits dans les différents groupes sur la base du volontariat.
Les 5 groupes se réfèrent aux mêmes critères pour investiguer le champ de chaque acteur :

Le cadre juridique et réglementaire

les rôles, places, missions et enjeux

Les pratiques professionnelles
Mais peuvent utiliser la méthode qui leur semble la plus adaptée pour recueillir les données :
questionnaires, entretiens…

Entre février et juin 2013 le COPIL s’est réuni 6 fois. Au cours de cette même période les groupes
de travail ont fonctionné jusqu’à la restitution finale qui s’est déroulée en septembre 2013.
 Les axes d’amélioration :
Il s’agit de définir des perspectives à 5 ans en lien avec les résultats du diagnostic, les orientations
stratégiques définies par le Conseil d’administration, en cohérence avec le schéma départemental
et les besoins des usagers.
II
Ce travail a été entrepris par 6 groupes différents (constitués de la même façon que pour la phase
diagnostic : sur la base du volontariat et représentatifs du panel de professionnels du CPFS) qui se
sont répartis les thèmes suivants :






Groupe 1 : le dispositif d’accompagnement et le travail en direction des parents
Groupe2 : les améliorations à apporter en ce qui concerne l’accueil familial
Groupe 3 : le partenariat et les réseaux
Groupe 4 : l’accueil au CPFS
Groupe 5 : le respect des personnes et de leurs droits
Groupe 6 : la qualité de la vie professionnelle et le pilotage institutionnelle
Ces groupes ont fonctionné entre février et mars 2014.
III
Annexe 2 :
Charte associative
CHARTE ASSOCIATIVE
Par ce qu'elle s'affirme, Association humaniste et militante la SEA 35 prône le respect des
valeurs humaines :





Elle place les personnes au cœur de ses interventions en prenant prioritairement en
compte ce qui donne sens à leur existence
Elle accorde au capital humain la plus grande des valeurs
Elle considère chacun dans sa singularité quel que soit son origine, sa religion, son
appartenance,...
Elle reconnaît chacun dans sa globalité, son histoire, sa culture, ses différences
Elle reconnaît l'autre comme porteur de valeurs, de droits, de compétences et de
responsabilités
La SEA 35 se doit de tout mettre en œuvre pour assurer la solidarité et la cohésion de tous les
acteurs (les adhérents et administrateurs, les usagers, les salariés) de l'association



Elle s'organise dans un esprit participatif
Elle prône l'expertise en tant qu'elle éclaire la réponse et permet le débat
Elle impulse l'innovation sociale, comme moyen de faciliter les adaptations.
L'association veut promouvoir, dans son champ de compétences, une société solidaire




Elle met tout en œuvre pour favoriser l'accès aux droits fondamentaux
Elle accompagne ceux qui « en sont le plus loin » pour lutter avec eux contre la
discrimination et permettre plus de parité
Elle a un rôle de veille sociale et s'empare des sujets de société dans son champ de
compétence pour réagir
Elle lutte contre les exclusions pour favoriser « l'inclusion » de tous.
L'association s'engage à respecter ces valeurs fondamentales grâce à ses orientations politiques,
son organisation et son fonctionnement.
IV
GLOSSAIRE
Accompagner : C'est reconnaître, s'appuyer sur les potentialités des usagers et réaffirmer leur
place au côté du professionnel.
Expertise : Tout acteur quel qu'il soit, est reconnu comme possédant un savoir lié à son
expérience, à sa culture, à ses connaissances et c'est cette accumulation qui est propre à faire
comprendre, éclairer et enrichir les débats nécessaires à la construction de toute réponse sociale.
Faire avec : c'est cette posture, d'être au côté de... qui permet de travailler à une co-construction
active.
Inclusion : L'inclusion sociale est un processus qui garantit aux personnes accompagnées une
meilleure participation aux prises de décision qui affectent leur vie et un meilleur accès à leurs
droits fondamentaux.
Innovation : L'innovation est avant tout une volonté, une posture qui garantit la capacité de
s'adapter grâce à de nouvelles approches-, de nouveaux moyens. L'innovation suppose la veille
sociale.
Parité : Donner à chacun sa part selon ses besoins.
Solidarité : Lien d'engagement et de dépendance réciproque résultant d'une prise de conscience
de responsabilités mutuelles dans le devenir de personnes appartenant à un même groupe ou
communauté d'intérêt.
Usager : Plutôt que bénéficiaire en ce sens qu'il est actif Il se rapporte au « faire usage » de...
Valeur humaine : cela a rapport avec la reconnaissance, le respect. Donner de la valeur humaine
à, implique la rencontre, le lien, l'échange ; c'est la capacité à être avec l'autre et à « produire » à
partir de la Charte associative
V
Annexe 3 :
Habilitations
VI
VII
Annexe 4 :
Plan du bâtiment
VIII
IX
Annexe 5 :
Permanences éducatives
Définitions
Qu’est ce que l’Urgence ?
Nous pourrions trouver bon nombre de définitions pour caractériser l’urgence. Il s’agira ici de
la mettre dans un contexte qui est celui des permanences éducatives, en lien avec des
situations connues par les professionnels du CPFS.
Ainsi pourrions nous définir l‘urgence en ces termes :
Nécessité d’intervenir immédiatement et d’apporter une réponse, dès lors qu’il s’agit d’une
situation imprévue, estimée menaçante et mettant les conditions d’existence de personne
et/ou familles en péril31).
Ou bien :
Nécessite impérieuse d’agir, sans délai, par une action appropriée pour répondre avec
efficacité à une situation imprévue reconnue comme dommageable32 .
Une vigilance sera de mise sur cette notion d’urgence. A savoir, ne pas tomber dans des
travers. C. Garcette33 « il n’y pas incompatibilité entre urgence et travail social à condition de
ne pas faire de l’urgence un but en soi ».
Aujourd’hui le travail social s’est professionnalisé contre l’urgence en refusant la compassion,
la charité, en insistant sur la mise à distance et l‘analyse.
Qu’est ce qu’une permanence éducative ?
La permanence est outil éducatif. Elle doit permettre d’apporter une réponse adaptée sur une
situation évaluée au préalable comme : « demandant une réponse immédiate » par la personne
ayant réceptionné l’appel. Cette réponse pouvant être à destination des parents, des jeunes, des
assistants familiaux ou des partenaires. La permanence répond aux objectifs suivants :
Répondre aux questions relatives à l’organisation (transports, lieu d’accueil, calendriers de
visites, planning…)
Répondre à des questions qui témoignent d’une angoisse des parents.
31
Piu Brémont , Elisabeth Gérardin, Julia Ginestet, En quoi l’urgence sociale interroge-t-elle les pratiques
professionnels ? Articles et Publication, internet
32
Ibid
33
B.Bouquet ; C.Garcette, Assistante Sociale aujourd’hui, Paris, Maloine, « Professions Santé »
X
Répondre aux diverses questions des jeunes ou de les différer,
Apporter un soutien aux assistants familiaux souvent pour valider ou avalider une décision. La
permanence a le mérite de les inscrire dans une posture institutionnelle et ne pas être seule face
à une situation complexe.
Ainsi des règles de fonctionnement doivent venir encadrer la permanence afin qu’elle puisse se
dérouler dans de bonnes conditions.
DEFINITION DES ROLES
Celui du travailleur social :
-
Le travailleur social de permanence doit être entièrement disponible. Ce qui suppose de
n’avoir aucun RDV à l’extérieur, comme au service.
Le travailleur social de permanence doit être en possession de son téléphone ou qu’il soit
(sauf lieu d’aisance).
Le travailleur social de permanence doit être en mesure de prendre des notes, de les
synthétiser sur les « transmission » et d’en informer son collègue par mail.
Le travailleur social de permanence peut être en mesure de différer des appels sur ses
collègues (secrétaire, psychologues, pédopsychiatre ou responsables de service).
Le travailleur social de permanence peut être en mesure de différer une réponse à l’après
Midi ou au lendemain s’il évalue.
Le travailleur social doit avoir accès à toutes les informations concernant la situation
(transmission, classeur..) afin de répondre au mieux à la demande. (ce qui suppose que les
données sont fiables et réactualisées par ses collègues).
Celui de la personne recueillant l’appel :
-
Elle doit pouvoir évaluer si la situation peut attendre le retour du référent ou s’il s’agit
d’une urgence.
Elle doit vérifier sur l’agenda « Google » si la personne demandée est présente ou pas
avant de passer le TS de permanence.
Elle peut orienter les appels en fonction de la demande vers le secrétariat, les
psychologues, les responsables de service.
Elle informe le référent de l’appel par mail afin que celui-ci puisse répondre à la demande
dès son retour en précisant le nom de l’appelant, les coordonnées et la nature de l’appel.
Elle pourra utiliser le tableau « orientation » pour mieux différer les demandes.
Celui du responsable de service :
-
Il doit être nommé sur le tableau de permanence et doit se rendre disponible.
-
Il peut être interpellé par le TS de permanence si ce dernier estime que la situation
demande une prise de décision ou un arbitrage. La notion d’enjeu est importante.
XI
-
Il peut être interpellé directement par la personne recueillant l’appel, s’il elle évalue une
situation d’urgence.
DEFINITION DES REGLES DE FONTIONNEMENT
-
Sur les périodes hors vacances scolaires :
Les permanences seront fonctionnelles du 1er septembre au 30 juin de façon journalière. Elles
seront différentes sur les périodes scolaires. Un planning de roulement sera établi.
1 TS sera présent le matin et l’AM. Il pourra s’agir de la même personne sur la journée.
Une personne supplémentaire interviendra le vendredi après midi veille de vacances solaires avec
son collègue.
-
Sur les périodes de vacances scolaires :
1 TS sera présent le matin et l’AM. Il pourra s’agir de la même personne sur la journée.
S’appliquera la règle d’un TS présent par jour et par équipe en plus du TS de permanente ou pas.
Inscription su r la base du volontariat (prise en considération des congés de chacun) : les dates
seront à envoyer à Alexia au moins 2 mois avant la date des vacances effectives, Il faudra adresser
3 dates pour chaque période de vacances (comme ce qui est fait actuellement),
Une permanence qui ne peut pas se faire doit être vue avec un collègue. Un RDS tranchera en cas
de litige.
XII
Annexe 6 :
Protocole d’accompagnement des stagiaires
PROTOCOLE D’ACCOMPAGNEMENT DES STAGIAIRES
PREAMBULE
Le CPFS a toujours accueilli des stagiaires (éducateurs spécialisés, psychologues, secrétaires…..).
Début 2013, il a été décidé d’établir un protocole pour l’accompagnement d’un stagiaire ES 3ème
année. A partir de cette expérimentation, le pôle accueil familial souhaite établir un protocole
pour l’accompagnement des stagiaires. Ainsi, le CPFS et le SAFT seront dotés d’un outil
institutionnel à part entière permettant à chaque stagiaire d’être dans un contexte favorable
pour le déroulement de son stage et garantissant le droit et le respect des usagers.
L’Unité d’Accompagnement des Stagiaires sera chargée de veiller au bon déroulement des stages
dans le cadre de ce dispositif. Nous distinguerons deux parties, une partie commune à tous les
stages et une partie spécifique en fonction de chaque stage et de sa durée.
Ce protocole, tel qu’il est construit aujourd’hui, vient définir l’accompagnement des stagiaires à
partir des valeurs institutionnelles et de la conception que nous nous faisons de chaque fonction
représentée au CPFS. Cependant, ces modalités d’accompagnement doivent garantir les
conditions nécessaires à la formation pratique d’un stagiaire, elles ne doivent pas être un
obstacle. De ce fait, elles pourront être aménagées si besoin.
A – L’ORGANISATION DU DISPOSITIF
I - L’Unité d’Accompagnement du Stagiaire :
a) Sa mission
Cette unité sera représentative du fonctionnement institutionnel. Cet accompagnement
pluridisciplinaire permettra au stagiaire de construire progressivement son identité
professionnelle.
L’unité sera chargée d’accompagner le stagiaire dans sa formation pratique. Elle définira le
déroulement de son stage. Le stagiaire pourra s’appuyer sur cet accompagnement pour lui
permettre d’atteindre ses objectifs de stage.
L’UAS sera également un soutien du moniteur de stage dans l’accompagnement qu’il devra
assurer auprès du stagiaire.
XIII
Sa composition :
-
Pour un stage « éducateur spécialisé » :
L’UAS sera constituée d’un travailleur social de chaque équipe (éducative et Ty liam) , d’un
assistant familial, d’un psychologue et d’un responsable de service. Les membres de cette unité
seront les interlocuteurs privilégiés pour le stagiaire.
Les trois travailleurs sociaux délégués par chaque équipe auront le souci de mettre en avant
leurs valeurs professionnelles, leurs identités professionnelles dans l’accompagnement du
stagiaire. L’un d’entre eux sera tuteur de stage.
Le psychologue par sa présence et son implication dans cette unité permettra au stagiaire de se
faire une représentation de la fonction du psychologue.
L’assistant familial, par sa participation dans cette unité, s’inscrira également dans cette
pluridisciplinarité.
Le responsable de service animera cette unité. Il sera le garant du bon fonctionnement de cette
unité et veillera à ce qu’elle s’inscrive pleinement dans la dynamique institutionnelle. En cas de
nécessité, il interpellera le centre de formation. Il aura le souci de tenir informé la directrice et
l’équipe de direction du déroulement du stage. Il sera en lien avec le RDS de l’équipe dont le
stagiaire.
-
Pour un stagiaire « psychologue » :
L’UAS sera constituée du psychologue et des quatre travailleurs sociaux présents habituellement,
un second psychologue s’y joindra.
b) Son organisation :
L’unité se réunira tous les mois et demi avec le stagiaire pour faire le point sur le déroulement de
son stage et pour veiller à maintenir une cohérence.
II – le Tuteur de stage ou maître d’apprentissage :
-
Pour un stagiaire « éducateur spécialisé »
Il sera désigné parmi les travailleurs sociaux membres de l’UAS. Il assurera l’accompagnement
spécifique du stage et fera le lien avec le centre de formation. Les temps de tutorat respecteront
les termes de la convention passée avec le Pôle Accueil familial.
-
Pour un stagiaire « psychologue »
Il sera désigné parmi les psychologues du CPFS.
XIV
III –Le stage :
Les demandes de stages :
Toutes les demandes de stages seront adressées au Responsable de service chargé de l’animation
de l’UAS. Après concertation et décision en équipe de direction, le responsable de service donne
une réponse favorable ou non à ces demandes.
Dans le cas de réponse favorable, il propose un entretien pour évaluer les motivations du futur
stagiaire et sa capacité à pouvoir venir réaliser son stage au Pôle Accueil Familial.
Suite à cet entretien, il fera un retour en équipe de direction pour valider ou non cette demande
de stage.
Quelle que soit la réponse, il informe le demandeur de la décision. Dans le cas d’une réponse
positive, il convient également avec le stagiaire d’un temps de rendez-vous pour lui présenter
plus précisément l’institution, son tuteur de stage et le responsable de service dont il dépendra. Il
lui indiquera également de manière succincte le déroulement de son stage. Une visite des locaux
lui sera proposée.
B – LE DEROULEMENT DU STAGE
1) L’accueil du stagiaire :
A son arrivée, le stagiaire sera accueilli lors d’un café gourmand en présence de tous les salariés
du Pôle Accueil Familial. Ce sera l’occasion pour lui de se présenter et de faire connaissance avec
toute l’équipe pluridisciplinaire.
Le responsable de service dont il dépendra et le tuteur prendront du temps avec lui pour finaliser
les modalités du déroulement de son stage (temps de présence, son accompagnement, cadre
institutionnel ….).
Le stagiaire profitera de cette première journée pour s’installer dans son bureau
échanger avec son tuteur.
et pour
2) Le temps d’observation et de compréhension :
Il s’agira de permettre au stagiaire de découvrir le lieu de stage, son organisation, son projet. Dans
ce cadre, il sera amené à participer aux différentes instances du PAF (synthèses, CEDA, réunions
diverses). Il devra rencontrer un salarié de chaque fonction professionnelle présente au PAF :
entretiens avec les représentants de chaque professionnel « intra-muros » et temps partagés
avec quelques assistants familiaux à leur domicile.
Ce temps d’observation et de compréhension se limitera au maximum à un mois (aménagé en
fonction du stage, éducateur ou psychologue. Au terme de cette période, il restera 15 jours
(avant la prochaine commission de l’U2A) au stagiaire pour mettre en avant les problématiques
qui l’intéressent et qu’il souhaite travailler durant son stage.
XV
Il participera à la journée de formation interne proposée à tous les Assistants familiaux qui
débutent leur profession dans le cadre de leur formation « 60h ».
-
Pour un stagiaire « éducateur spécialisé » :
Il accompagnera les différents référents travailleurs sociaux (référents éducatifs, éducateur
visites médiatisées, AS unité d’appui dans certaines de leurs actions (rencontres avec des
partenaires, rdv avec AF, rdv avec enfants et/ou parents). Au préalable le référent éducatif, avec
son RDS, évaluera la faisabilité de cet accompagnement au vu de chaque situation. Il s’agira pour
le stagiaire, par sa présence, d’appréhender les différentes manières d’exercer la fonction de
référent pour commencer à construire sa propre identité professionnelle. De plus, ce sera
l’occasion pour le stagiaire de se rendre compte de la manière dont les outils institutionnels sont
utilisés et le sens qu’ils ont. Dans le cadre de ces accompagnements, il sera demandé au stagiaire
de réaliser une « mission » : faire un compte rendu du rdv écrit ou oral, etc ……
-
Pour un stagiaire « psychologue »
Le temps d’observation se déclinera de la même manière. Néanmoins l’implication auprès des
différents professionnels relèvera plutôt de l’appréciation et de la compréhension de la
pluridisciplinarité et de l’interaction du psychologue avec les autres professionnels.
3) Le temps de l’implication :
POUR UN STAGIAIRE EDUCATEUR SPECIALISE
Ce temps sera précédé d’un travail de concertation entre le stagiaire, les éducateurs de l’UAS et
les responsables de service concernés pour définir les situations dans lesquelles il assurera un
accompagnement éducatif.
Cette deuxième partie du stage sera aménagée en fonction de la spécificité du stage et de sa
durée. En effet, les demandes d’implication faites au stagiaire varieront selon qu’il s’agisse d’un
stage Educateur spécialisé (1ère, 2ème ou 3ème année), d’un stage psycho (selon les années).
Pour un stage 1ère année et 2ème année « éducateur spécialisé » :
Au regard de la durée du stage (4mois), il n’est pas concevable de permettre à un stagiaire de
s’impliquer directement dans les situations de la même manière que pour un stage long et à
responsabilité (9 mois). De ce fait, nous avons défini cette deuxième partie de stage comme un
temps d’observation participatif.
Il s’agira de permettre au stagiaire d’être davantage acteur dans un nombre limité de situation (3
maximum) et de l’inscrire dans un processus de réflexion et/ou de questionnement.
XVI
Ainsi, au cœur de l’action avec les éducateurs référents de ces situations, il aura pour objectifs
principaux :
- De repérer concrètement le cadre légal de l’intervention éducative (loi mars 2007, PJJ,
autorité parentale…..)
- De comprendre et de voir concrètement les outils existants et propre au PAF
- D’Identifier les différents types d’accompagnement
L’observation participative devra être une forme d’implication limitée puisque l’intervention
auprès des usagers (enfants et parents) ne sera pas systématique et fera l’objet d’une évaluation
précise avant d’être mise en place.
Pour un stage 3ème année à responsabilité « Educateur spécialisé » :
Au début de cette période, 8 situations en « co-intervention » et une situation en « intervention
seul » seront affectées au stagiaire. Ces situations feront partie des effectifs des travailleurs
sociaux participants à l’unité.
 Définition de la « co-intervention » pour le stagiaire :
Dans le cadre de ce stage à responsabilité il est indispensable que le stagiaire soit en situation
réelle comme tous les travailleurs sociaux du PAF. De ce fait, il devra donc assurer le suivi de 8
« co-intervention ». Il ne s’agira pas pour lui d’être en doublure avec un travailleur social. Son
intervention viendra en complémentarité du travailleur social. Elle devra correspondre à des
objectifs précis en lien avec une nécessité des situations. ‘(Ex : dans telle situation, il serait
important qu’un travail distinct se réalise avec les parents et avec l’enfant, le travailleur social ne
pouvant l’effectuer, l’intervention du stagiaire prendrait alors tout son sens). Il sera un acteur à
part entière dans l’accompagnement de la situation. Il devra prendre sa place dans l’équipe
pluridisciplinaire et prendre les initiatives nécessaires.
Le stagiaire serait alors en responsabilité dans un cadre sécurisant de par la présence d’un
travailleur social. Il devra assurer ces « co-intervention avec les 3 travailleurs sociaux de l’unité. Ce
sera l’occasion pour lui d’exercer une fonction éducative avec trois personnes pouvant avoir des
pratiques différentes. Cela contribuera à construire sa propre identité professionnelle.
 Définition de « l’intervention seul » :
Pour deux situations, nous demanderons au stagiaire d’assurer seul la responsabilité de
l’accompagnement éducatif. Le travailleur social référent de la situation restera présent mais
n’interviendra plus directement dans la situation. Il garantira un cadre sécurisant pour le stagiaire.
Il sera l’interlocuteur privilégié pour le stagiaire (préparation des rdv, travail d’analyse…).
L’accompagnement du stagiaire dans l’exercice de ses interventions (co-intervention et
intervention seul) sera assuré à plusieurs niveaux :
Comme pour les référents éducatifs, le stagiaire se positionnera, adaptera son accompagnement
à partir de réflexion en équipe, d’échange avec les différents membres (éducateurs, psychologue
XVII
et responsable de service). Il appliquera les décisions prises en équipe. Le responsable de service
veillera au bon déroulement de l’accompagnement éducatif réalisé par le stagiaire. Il
repositionnera les choses avec lui si besoin et il interpellera le responsable de service en charge
de l’Unité d’Accompagnement des Stagiaires). Les temps de commission seront l’occasion de
faire le point sur le déroulement du stage. A partir des observations du stagiaire et des membres
de l’unité des modifications pourront être apportées.
En cas de nécessité, du fait de difficultés importantes du stagiaire, l’UAS pourra se réunir sans le
stagiaire pour évoquer ces problèmes et faire une proposition argumentée d’arrêt ou
d’aménagement de stage. Une telle décision ne pourra être prise que par la directrice après
échange en équipe de direction.
Avant la fin du stage un bilan sera fait ave le stagiaire sur le déroulement du stage et sur la
pertinence de l’accompagnement de l’UAS.
POUR UN STAGIAIRE EN PSYCHOLOGIE
Nous souhaitons accueillir un(e) stagiaire sur deux ans, la première année dans le cadre
de son Master 1 (40 jours maximum) et si le stagiaire est accepté en Master II, nous lui
proposerons de poursuivre son stage de professionnalisation dans notre structure. Les
objectifs du stage pour les deux années sont d’une part, acquérir une meilleure
connaissance de la clinique du placement et de ses enjeux et d’autre part, acquérir une
pratique auprès des sujets que nous accueillons (enfants, adolescents, parents) sous
forme d’entretiens et aussi par la mise en place de groupes/médiations.
Ainsi, lors du stage de Master 1 en psychologie il s’agira d’appréhender, sous différents
angles, l’exercice de la profession de psychologue dans une institution, ainsi que la place
du psychologue dans l’équipe pluridisciplinaire. De plus, ce stage doit permettre au
stagiaire de réfléchir à son positionnement en tant que futur professionnel et de se
confronter à la pratique à travers des « mises en situation », dans le cadre de
l’accompagnement des usagers ou des patients.
Il s’agira également pour le stagiaire de confronter la théorie à la pratique, et d’arriver à
faire des liens entre l’une et l’autre, dans le cadre des situations auxquelles il sera
confronté. Le stagiaire devra également appréhender la dimension institutionnelle et
comment cette dimension interagit avec les situations des usagers.
I-Stage Master 1 Psychologie
1-Le temps d’implication :
Après le temps d’observation, un temps d’implication pourra se décliner de différentes
manières :
-
Le stagiaire pourra assister à différents entretiens menés par les psychologues
(avec les enfants, les parents, les AF etc…). Il pourra également assister à des
entretiens familiaux mené par psychologue et travailleur social ou psychologue et
pédopsychiatre. La mise en place et les modalités de la participation du stagiaire à
XVIII
ces entretiens seront à définir avec le tuteur de stage, en fonction des
compétences et du positionnement du stagiaire.
-
Le stagiaire pourra mener seul des entretiens avec un enfant dans un cadre et un
objectif bien précis. En effet, il pourra effectuer un bilan psychologique de l’enfant
avec un support tels que les tests (WISC, projectifs, test du village, scéno-test), les
dessins (dessin du bonhomme, de la famille, de l’arbre, D10…), ou un
questionnaire (MDI-C, MMPI, etc…) par exemple dans le cadre d’une admission ou
pour mieux comprendre la problématique d’un enfant qui exprime peu de choses
en entretien individuel.
2-Temps du bilan et préparation du stage de Master :
Au cours du stage, des temps d’échanges réguliers seront prévus avec le tuteur afin que le
stagiaire puisse évoquer ses différentes observations ou questionnement (une fois tous les 15
jours).
La fin du stage de Master 1 donnera lieu à un bilan sous forme d’un entretien avec le
tuteur de stage. Le stagiaire amènera ses réflexions et observations sur l’année écoulée,
et fera des propositions quant au déroulement de son stage de Master 2. Le tuteur de
stage, après concertation avec les autres psychologues, et avec les autres professionnels
du service fera un retour au stagiaire sur son positionnement lors de ce stage.
II-Stage Master 2 de psychologie
En fin de Master 1, il aura été discuté des souhaits du stagiaire pour l’année de Master 2,
en lien avec son « Travail d’étude et de recherche » de fin de Master 2. Nous lui
indiquerons, avant tout engagement, que selon la méthodologie utilisée et le sujet de
recherche, l’institution ne tiendra pas forcément lieu de site de recherche.
L’objectif du stage de Master 2 en psychologie est la professionnalisation du stagiaire.
Ainsi il s’agit de mettre le stagiaire en situation de responsabilité en lui offrant la
possibilité d’être en position de psychologue. Dans le cadre d’un stage au CPFS, l’enjeu
principal du stage de Master 2 sera pour le stagiaire d’approfondir la « clinique du
placement » et ses enjeux réels et symboliques, du point de vue de l’enfant, des parents,
et des professionnels. Pour ce faire, nous proposons deux types de mise en situation
professionnelle :
1. Mise en place d’un groupe d’enfants
Le stagiaire pourra mettre en place un travail de médiation psychique en groupe
(utilisation d’un support venant soutenir et faciliter les échanges), dès la deuxième année
de stage, en fonction de ses différentes observations et des besoins repérés auprès des
enfants placés dans l’institution. Autrement dit, le stagiaire réfléchira à l’élaboration et à
l’utilisation d’un support pour venir étayer une rencontre groupale.
XIX
La constitution du groupe d’enfants sera à réfléchir (âges, problématiques, homogénéité,
hétérogénéité…). L’idée de la mise en place de ce groupe, est de mettre le stagiaire en
situation, et d’offrir à des enfants ayant des difficultés à mettre en mots leur vécu du
placement, un lieu où les choses peuvent s’évoquer autrement que par la parole, mais
plutôt à travers le jeu, dans l’interaction avec d’autres.
Ce travail implique que le stagiaire ait, au préalable, une bonne représentation du
placement et de ses enjeux. Ce cheminement pourra s’affiner au cours de la première
année de stage par le croisement des différents entretiens effectués auprès des enfants,
des parents, avec les différents professionnels, ses lectures…
A partir des problématiques repérées, le stagiaire ciblera un support adapté à la tranche
d’âge des enfants du groupe constitué.
Les différents psychologues de l’institution élaboreront avec le stagiaire ce projet (pour
quoi, pour qui, comment, où, quand, combien, rythme…) avec des objectifs et un cadre
précis pour un temps limité.
A partir de la constitution du groupe qui sera réfléchie en fonction des objectifs
préalablement définis, les psychologues référents orienteront certains de ces enfants
pour une prise en charge groupale. Ceci sera formalisé sous forme de plaquette pour la
diffuser ensuite aux enfants qui sont susceptibles de participer à ce groupe.
Après chaque séance, un temps d’échanges sera envisagé avec une psychologue du CPFS.
2. Etre co-référent d’une ou deux situations
Le stagiaire se verra confier la co-référence d’une ou deux situations d’enfants. En
fonction de la capacité d’autonomie du stagiaire et des compétences acquises lors du
stage de Master 1, les psychologues lui confieront certaines tâches relevant de la pratique
du psychologue au CPFS.
Le stagiaire pourra être en situation de co-intervention dans des entretiens avec le
psychologue, le travailleur social, le pédopsychiatre (entretiens avec les parents,
entretiens parents/enfants, entretiens enfant/AF).
Le stagiaire pourra mener seul plusieurs entretiens avec le ou les enfants dont il sera coréférent. Le stagiaire devra tenter d’appréhender la problématique de l’enfant dans sa
globalité (problématique inconsciente, enjeux relationnels…).
XX
3. Bilan
Afin d’assurer le bon déroulement du stage de Master 2, des points réguliers auront lieu
entre le stagiaire et le tuteur de stage (tous les 15 jours). Le stagiaire aura aussi des temps
d’échange avec les autres psychologues du service autour des situations.
La fin du stage donnera lieu à une rencontre du stagiaire avec les psychologues. Il pourra
ainsi faire le bilan de son stage.
XXI
Annexe 7 :
Programme de formation des 60 heures
FORMATION 60 HEURES
PROGRAMME DES INTERVENTIONS
1ERE JOURNEE : 1 ERE PARTIE : LA FONCTION D’ASSISTANT FAMILIAL AU SEIN DU PAF (POLE D’ACCUEIL FAMILIAL
DE LA SEA35).
MATIN (Lieu : rdv CPFS puis salle de réunion du siège)
9h30 – 10h :
Présentation du PAF : (Nathalie MACE BENARD)
Présentation générale du PAF et des 3 services
La fonction de direction du PAF.
La place de l’AF au PAF 2 entrées :

En ce qui concerne l’accompagnement au métier d’Assistant Familial : l’unité
d’appui (1ère journée)
o

Fonction, composition.
En ce qui concerne l’accompagnement des situations des jeunes accueillis : Les
équipe médico-psycho-éducative (2ème et 3ème journée)
o
Fonction, composition. CPFS
o
Fonction, composition SAFT
o
Le dispositif AMIE.
10h00 – 10h15 : Un métier géographiquement excentré :Les différentes communications
internes. (Jean Pierre PERRIN)

Les référents de secteurs et les réunions institutionnelles

Les réunions de secteur.

Les brèves de la SEA35, les adresses mail.

Le site de la SEA : sea35.org.
XXII
10h – 12h15 : Un dispositif de soutien au métier : L’unité d’appui aux Assistants Familiaux.
(Catherine MUSSET, Hélène LAIGO, Jean Pierre PERRIN)

Historique, Composition, mission, fonctionnement

La fonction de responsable de service à l’UAAF.


o
Le recrutement, la gestion des places.
o
Le soutien aux Assistant familiaux et le rappel du cadre et des missions.
o
La formation, la professionnalisation.
o
management équipe de soutien.
La fonction d’assistante sociale à l’UAAF.
o
Traitement des dossiers de candidatures AF
o
L’évaluation des assistants familiaux
o
Le traitement des dossiers d’admissions jeunes.
o
Traitement gestion des dossiers administratifs spécifiques jeunes (CPAM,
CAF, aide au logement, archives anciens jeunes)
o
Lien avec les services CG35 (agrément, recrutement, formation)
La fonction de psychologue à l’UAAF
o
Les groupes de parole
o
Participation a l’organisation de la formation 60H
o
Participation à l’évaluation des candidatures AF.
12h15 – 12h30: Présentation des assistants familiaux tuteurs.
MIDI : Repas Commun :
APRES-MIDI : (Lieu : Salle de Ty Liamm)
14h00 – 15h00: fonctions de soutien complémentaires : (Paol DEMAY, Jean Pierre PERRIN)

présentation de la fonction d’assistant éducatif.

présentation du poste de chauffeur accompagnateur.
XXIII
2EME PARTIE : ENFANTS ET FAMILLES, QUELLES PLACES ?
15h – 15h30 : débat thématique : (Catherine MUSSET, Hélène LAIGO)

L’enfant placé, enfant entre deux familles…
15h30 – 16h30 : Un dispositif particulier de soutien à la relation parents-enfants
TY LIAMM « la maison du lien »(Pascale COURTAIS, Natacha GARCHERY).

découverte de l’espace de visites médiatisées : TY LIAMM.

La fonction d’éducatrice en charge des visites médiatisées

L’approche de l’enfant et son environnement familial dans un cadre contenu,
contrôlé et imposé par l’ordonnance d’un magistrat.

Les différents types de visites médiatisées (accompagnées, semi-accompagnées,
médiatisées…).
16h30 : Bilan de la journée
XXIV
FORMATION 60 HEURES
PROGRAMME DES INTERVENTIONS
2EME JOURNEE : TRAVAILLER AVEC LE CENTRE DE PLACEMENT FAMILIAL SPECIALISE
Lieu : RENNES CPFS (salle de réunion)
9h30 - 10h30
Accueil et secrétariat (Catherine LEROUX + Hélène LAIGO).

La fonction d’accueil, le besoin d’avoir une demande précise comment évaluer
ensemble l’urgence et l’interlocuteur?

La fonction de secrétariat. Missions au CPFS.
10h30 – 11h30 Le responsable de service au CPFS ( Rachel CHRESTIEN)

La protection de l’enfance et la place du CPFS dans le dispositif départemental.

La fonction de chef de service au CPFS et fonctionnement d’une équipe éducative
au CPFS.
11h30 – 12h30 L’accompagnement
DESROUSSEAUX)
Médico-Psychologique :

La fonction de Médecin pédopsychiatre au CPFS

La fonction de psychologue au CPFS.

Problématiques des enfants accueillis

L’évolution des accueils et des problématiques.
14h – 15h
La référence éducative (Laurence BOISSINOT)

La fonction référent de l’éducateur spécialisé au CPFS
o
Le travail avec les enfants.
o
Le travail avec les familles d’origine des enfants.
o
Le travail avec les autres institutions.
(Erika HARAN,
Muriel
XXV
15h – 16h
Débat thématique : Un binôme éducatif indispensable (Delphine LORET
et Agnès QUERNIARD)

Le travail de l’éducateur référent et de l’assistant familial :
Un binôme, entre spécificité et complémentarité.
16h – 16h30
Clôture de la journée. (Jean Pierre PERRIN)
XXVI
FORMATION 60 HEURES
PROGRAMME DES INTERVENTIONS
3EME JOURNEE : TRAVAILLER AVEC LE SAFT
Date : Vendredi 13 Juin 2014 de 14h30 à 16h00
Lieu : RENNES PAF (salle de réunion du SAF- au rez de chaussée du PAF)
14h30 - 15h15 Présentation du SAFT spécificité et missions.
par David LECOINTE responsable de service SAFT)
Spécificité et missions.
15h15 - 16h00 Le Fonctionnement du SAFT
par David LECOINTE et Alain RANNOU (médecin psychiatre au SAFT)
XXVII
FORMATION 60 HEURES
PROGRAMME DES INTERVENTIONS
4EME JOURNEE :
COMPTABILITE.
LE
POLE D’ACCUEIL FAMILIAL : L’ACCUEIL, LE FONCTIONNEMENT ADMINISTRATIF ET LA
Date : Jeudi 3 Avril 2014
Lieu : RENNES CPFS (salle de réunion)
9h30 - 10h30
Accueil et secrétariat (Catherine LEROUX + Florence KAPPI).

La fonction d’accueil au PAF , le besoin d’avoir une demande précise
comment évaluer ensemble l’urgence et l’interlocuteur approprié.

Le secrétariat : Fonction et mission au CPFS.
10h30 – 12h30 La comptabilité (Pascale DEBERLES, Nathalie Le BELLEGO).

La fonction comptable au Pôle d’Accueil Familial.

La fiche de salaire d’un assistant familial, explication de texte..

Les frais annexes et congés modalités et déclarations.
12h30 - 14h00 Repas bilan
XXVIII
Annexe 8:
Protocole d’admission
Ce protocole est la résultante d’un travail de mise en réflexion des responsables de service afin
d’aboutir à une trame commune concernant l’admission d’un jeune au sein du CPFS en lien avec
les textes de lois de 2007 et de 2002.
Le protocole n’est pas figé et a la faculté de pouvoir s’adapter selon la singularité des situations.
Procédure dans le cadre
d’une admission sous
Convention ASE :
1° - La CEDA :
La demande de placement est présentée par l’ASE. La demande est étudiée dans le cadre de la
CEDA (Commission d’Etude à a demande d’Admission).
Un courrier est envoyé au CDAS de référence pour signifier la conclusion de la CEDA, co-signée
par la directrice et le responsable de service présent lors de la CEDA.
Suite à la CEDA, deux possibles existent :
-
Soit le jeune est déjà en famille d’accueil. C’est un placement dit « Clé en main »
Soit le jeune n’est pas en famille d’accueil et les services se mobilisent pour la recherche
d’un lieu d’accueil adapté aux besoins de ce dernier.
2°- Désignation
Lors de la réunion de gestion de l’accueil familial, l’équipe accueillante est désignée ainsi que le
référent éducatif de la situation.
3°- Contact
Un rendez vous avec le service antérieur est fixé. Si le cadre précédent intégrait des visites en
présence d’un tiers, cette rencontre impliquera la présence d’un éducateur des visites
médiatisées. Elle permettra d’évaluer l’ordonnance du juge précisant le cadre des visites
médiatisées ou accompagnées et sa faisabilité dans le cadre du CPFS et de Ty Liamm.
XXIX
4° - Rencontre de la famille d’accueil :
Lors de cet entretien avec le responsable de service et le travailleur social référent (si nécessaire :
le référent du service demandeur pourra être présent) plusieurs points sont abordés :
 Présentation de la situation.
 Elaboration et validation du projet d’accompagnement
Ce temps abouti à :
- La signature du contrat d’accueil et sa mise en œuvre
- La détermination des objectifs de travail avec la famille d’accueil et le service.
4°bis en cas de visites en présence d’un tiers :
Un travailleur social des visites médiatisées de Ty Liamm est présent à cette rencontre. Dans la
mesure du possible il en sera le référent.
Sa présence permet d’envisager l’organisation et les modalités de mise en place des visites.
- Type de visites (protégées, médiatisées et ou accompagnées)
-
A qui sont elles destinées: fratrie et famille groupée ou séparée, grands
parents
Lieux des visites et services médiateurs (TISF, ASE, CPFS…)
Durée et fréquence des visites
Organisation des transports
-
Si besoin, en poursuite directe de cette rencontre un temps a lieu à Ty liamm avec :
-
l’assistant familial : présentation du règlement de fonctionnement destiné aux AF et
aux parents.
Le partenaire extérieur : présentation du lieu, présentation du règlement de
fonctionnement à destination des familles et des partenaires extérieurs.
5° - Rencontre des parents :
Cette rencontre a lieu en présence du responsable de service du travailleur social référent, de
l’éducatrice référente de Ty Liamm et de l’éducateur de l’ASE.
Lors de cette rencontre il sera présenté aux parents :
- Le service,
- La mission du travailleur social référent ainsi que celle de la famille d’accueil, du
psychologue et du médecin pédo-psychiatre
- le responsable de service fait lecture de l’ordonnance
XXX
Il sera évalué :
- La compréhension du placement par les parents,
- La mise en place avec eux du projet éducatif de l’enfant
Remise du livret d’accueil, signature des autorisations. Un document administratif est rempli.
Concernant les visites médiatisées il leur sera présenté une convention, signée par le responsable
de service, les parents et l’éducateur référent des visites médiatisées.
Si les parents sont séparés ils seront accueillis séparément.
5°bis en cas de visites en présence d’un tiers :
En suite directe de cette rencontre, un temps peut avoir lieu à Ty Liamm, en présence du
travailleur social référent et de l’éducatrice référente des visites, ce temps sera l’occasion de
présenter les lieux et le règlement de fonctionnement aux parents.
6° Rencontre du mineur :
Une rencontre avec le ou les mineurs est organisée en présence du Responsable de Service, du
(des) travailleur(s) social(aux) référent(s), du travailleur social référente de Ty Liamm, et de
l’éducateur de l’ASE, s’il y a lieu.
Lors de cette rencontre il s’agit :
De présenter le service et son fonctionnement
De reprendre quelques éléments de l’ordonnance.
De présenter le travailleur social référent et son travail auprès du jeune
D’échanger sur la compréhension du placement par le mineur
D’élaborer son projet éducatif.
Remise du livret d’accueil.
6°bis en cas de visites en présence d’un tiers :
En suite directe de cette rencontre, un temps peut avoir lieu à Ty Liamm en présence du
travailleur social référent et du l’éducatrice référente de Ty Liamm, afin de présenter les lieux et
de lire le règlement de fonctionnement à l’enfant.
Le déroulé de chaque étape est adapté en fonction de l’âge et des aptitudes de chacun.
XXXI
Autres procédures
d’admission
La procédure d’admission est similaire dans le cadre :
-
D’un placement direct. Sauf que le CEDA n’a pas lieu
D’un accueil administratif provisoire.
D’un accueil administratif provisoire pour jeune majeur. La rencontre avec les parents
n’a pas lieu
XXXII
Annexe 9:
Contrat d’accueil type
Le contrat d’accueil définit l’objet du placement compte tenu des besoins de l’enfant. Il
concrétise les conditions d’accueil de l’enfant en famille d’accueil. C’est un outil de travail
socio-éducatif.
Ce contrat d'accueil est conclu :
Entre d'une part,
La Directrice du Pôle Accueil Familial Spécialisé, représentée par le(a) responsable de service :
Et d'autre part,
Assistant(e) Familial(e)
Adresse :
Tél. :
Date d’agrément :
 Pour :
Nom Prénom :
Date et lieu de naissance :
A compter du :
Référent(e) au PAF :
XXXIII
Durée de l’accueil :
Détenteurs de l’autorité parentale :
Droits de visite et d’hébergement des parents et conditions d’application :
Rythme :
Transports :
Motifs du Placement :
Conditions de l’accueil (précision en cas de majoration pour sujétion)
Rythme :
Particularités :
Dispositions financières :
Argent de poche :
Habillement :
Autres :
Loisirs :
......................................................................................................................... Dispos
itions financières concernant la scolarité, la santé, les suivis particuliers, les loisirs, les
transports,…..
Scolarité :
Transport :
Fait à Saint-Grégoire le :
Le(a) responsable de service :
Le(a) salarié(e) :
En cas de besoin ou d’urgence, le PAF peut être joint téléphoniquement au :
02-99-27-49-20
06-18-30-38-56
du lundi au vendredi aux heures d’ouverture de l’accueil
(numéro d’astreinte) aux autres heures, nuits, samedis, dimanches et jours fériés.
XXXIV
Annexe 10 : Guide d’observation et d’analyse de l’assistant familial pour la synthèse

DESCRIPTIF GLOBAL
de l’enfant (descriptif physique, ses habitudes, sa manière
d’être, sa personnalité…)

CHRONOLOGIE
des faits importants et reprise des objectifs de la dernière
synthèse.



QUOTIDIEN (autonomie, comportement, centres d’intérêts, loisirs…)

Vos observations

Quelles sont les évolutions positives ou négatives depuis la dernière synthèse ?
Quelle analyse faites-vous sur ces évolutions ?
SANTE (développement physique, suivis en cours, alimentation, sommeil…)

Vos observations

Quelles sont les évolutions positives ou négatives depuis la dernière synthèse ?
Quelle analyse faites-vous sur ces évolutions ?
RELATIONS
(avec sa famille, avec l’AF et son entourage, avec l’extérieur, son
comportement avant et après les visites…)


Vos observations

Quelles sont les évolutions positives ou négatives depuis la dernière synthèse ?
Quelle analyse faites-vous sur ces évolutions ?
SCOLARITE
(intégration, observations des enseignants, difficultés particulières,
orientation, comportement…)

Vos observations

Quelles sont les évolutions positives ou négatives depuis la dernière synthèse ?
Quelle analyse faites-vous sur ces évolutions ?
XXXV

CONCLUSION

Ressenti de l’enfant en lien avec ce qu’il vit dans son placement, avec sa
situation familiale et votre point de vue sur son ressenti

Eléments positifs de cet accueil

L’impact de l’accueil de cet enfant sur l’assistant familial et sur le
fonctionnement de la famille d’accueil

Quels sont vos objectifs pour l’année à venir (arrêt ou poursuite du
placement ? pourquoi et pour quels objectifs ?)
XXXVI
Annexe 11 : Convention visite parents enfants en présence d’un tiers
Les visites parents-enfants en présence d’un tiers proposent un cadre et des conditions qui
garantissent au mieux les temps de rencontres entre parents et enfants. Ces visites sont une
étape dans les relations entre vous et votre enfant, elles n’ont pas pour vocation d’être le mode
de relation définitif entre vous.
Pour cela, un travailleur social est présent. Il est à la disposition des parents et enfants. Il garantit
le bon déroulement de ces rencontres.
Cette convention précise nos engagements respectifs.
Les modalités des rencontres
L’ordonnance du Juge pour Enfants du :
Instaure un droit de visite :
En faveur de vous-même :
Concernant votre / vos enfant(s) :
Ces visites se déroulent dans les conditions suivantes :
Si vous souhaitez modifier ces conditions (jour, horaires, personnes présentes), dans la limite du
cadre fixé par le magistrat, il est nécessaire d’en échanger avec l’éducateur(trice) référent(e) de
votre situation. Ces modifications relèvent d’une décision du responsable de services.
1. Le respect du cadre
Dans l’intérêt de chacun, il vous est demandé de respecter :
-
les conditions de cette convention
les personnes qui sont présentes
le lieu de ces rencontres (matériel, bruit, etc.)
le règlement de fonctionnement de Ty Liamm joint à cette convention
le droit à l'image des professionnels : la prise de photos et vidéos de vos enfants est
possible, néanmoins les professionnels ne doivent pas y figurer.
les horaires prévus pour les visites.

vous êtes en retard, nous vous demandons de prévenir sans délai le service.

Vous nous avez informé et le retard est supérieur à trente minute : Selon la
durée prévue de la visite et les contraintes du services (d’autres visites…),
celle-ci peut être maintenue, reportée ou annulée. Le report ne pourra
s’envisager que sur votre demande et uniquement en fonction des
disponibilités de votre enfant et du service.

Vous ne nous avez pas informé : Un retard non prévenu génère de
l’incertitude de l’angoisse pour votre enfant. Après vingt minutes de retard,
votre enfant ne pourra pas attendre davantage et la visite sera annulée.
XXXVII
2. La rencontre avec votre enfant est au cœur des temps de visites.
Pour le bien-être de votre enfant et le vôtre, le climat des rencontres doit être le plus serein
possible. Bien sûr, rencontrer son enfant en présence d’un tiers n’est pas simple et ne va
pas de soi. C’est pourquoi votre disponibilité et celle de votre enfant permettra plus
facilement les échanges. Profitez pleinement de ces rencontres.
Malgré cela, parfois, la rencontre peut rester compliquée. L’éducateur (trice) présent peut
vous aider à comprendre et surmonter les difficultés qui persistent. Au cours de la
rencontre vous pourrez évaluer avec lui (elle) le déroulement de la visite. Si celle-ci est
difficile vous pourrez ensemble l’ajuster.
Dans tous les cas la sécurité de votre enfant est au cœur et reste la priorité du service.
3. Le lien avec les équipes du CPFS.
Vous pouvez ne pas être satisfait du déroulement des visites ou de à l’action menée par les
professionnels du C.P.F.S. Ceci toutefois ne peut se régler au cours des visites. Vous pouvez
en faire part à d’autres moments ou à d’autres personnes du CPFS (l’équipe éducative
référente) afin de les traiter.
Votre enfant ne doit pas être pénalisé au cours des visites par un climat conflictuel.
Le travailleur social qui accompagne la visite fait partie du CPFS. Il est en lien avec l’équipe
éducative référente de votre enfant et a l’obligation de faire part du déroulement et du
contenu des visites.
Des échanges réguliers avec vous, en-dehors des temps de rencontre, permettront de faire
évoluer le cadre des visites dans la limite des conditions fixées par le magistrat.
En cas de non-respect de cette convention ou du règlement intérieur de Ty Liamm, le
travailleur social qui accompagne la visite pourra y mettre fin. Cette décision sera référée
par la suite au responsable de service et à l’éducateur référent de votre enfant.
Fait à
, le
Le responsable de service
Les parents
Le travailleur social
référent des visites
XXXVIII
Annexe 12 : Exemple d’un compte rendu d’astreinte
Semaine 40 /2015
Initiales de la personne d’astreinte :
Du lundi 5 octobre au lundi 12 octobre 2015
Lundi 5 octobre :
21h : appel de Mr MARTIN (AF) au sujet de Kylian P. Ce dernier est très angoissé, ne veut pas être
seul dans sa chambre et veut dormir avec Mr et Mme MARTIN. Kylian dit avoir eu très peur le WE
dernier chez Mr DUPONT parce qu’il a regardé un film d’horreur. Après lui avoir parlé nous
convenons avec Mr MARTIN qu’il prenne ses médicaments et aille se coucher d’ici ¼h. Kylian
semble surpris et en même temps rassuré que nous lui ayons tenu le même discours. Il est très
calme et assez réceptif à ce qui lui est dit. Les mêmes faits se sont produits chez Mme DUCHEMOL
hier soir.
Mardi 6 octobre :
15h30 appel de Mme DANIEL (AF) concernant Melvin P. L’opération s’est bien passée même si
elle a duré plus longtemps que prévu (3h). Melvin est sortant demain comme prévu. L’opération
de l’autre œil est prévue dans 2 à 3 semaines.
17h45 : appel de Mélanie T qui demande à parler à son éducatrice référente. Elle veut savoir si
elle va chez sa mère le WE prochain. Son éducatrice étant absente, elle la rappellera demain.
18h : appel de Mme TIBO (AF) concernant Chris W. Elle souhaite avertir son éducateur de
différents événements : absence de l’école, ne veut pas aller à la boxe… Elle rappelle l’éducateur
demain vers 9 h avant le RV de Chris avec la psycho.
Mercredi 7 octobre :
18h : appel de Mme RENE (AF) concernant François H. Il est rentré très énervé de l’IME (les
éducateurs ne l’auraient laissé participer à une séance de judo) et a d’abord tordu ses lunettes
pour ensuite les casser parce que Mme RENE ne répondait pas immédiatement à sa demande
d’aller les faire réparer. Après discussion avec Mme RENE et François, les tensions se sont
apaisées.
Jeudi 8 octobre :
7h15 : appel de Mme LEGRAS (AF) concernant Rémi P qui (comme tous les jeudis depuis quelques
temps selon Mme LEGRAS) a quitté la maison pour ne pas prendre le taxi et aller au collège puis à
l’hôpital de jour. Rémi a très peur d’un jeune qui est aussi à l’hôpital de jour. Mme LEGRAS dit en
« avoir marre » de ses comportements à répétitions et du manque de respect qu’il a vis-à-vis
d’elle en ne mettant même pas ses draps dans la machine à laver. La discussion est difficile
XXXIX
d’autant que l’autre jeune qu’elle accueille est en train de vomir dans les toilettes ! Je propose à
Mme LEGRAS que l’éducatrice de Rémi la rappelle à son arrivée.
8h15 : appel de Mme BIDET (AF) concernant Nicolas S. qui vient de la bousculer et de la frapper à
plusieurs reprises. Le taxi vient d’arriver, nous prenons la décision de le laisser partir en prévenant
le chauffeur. J’informe l’éducatrice à mon arrivée pour qu’elle reprenne contact avec Mme BIDET
et l’IME.
8h30 : appel de Mme LEGRAS (AF) concernant Rémi P. Il vient de rentrer, ne veut pas aller à
l’hôpital de jour, a très peur mais demande à Mme LEGRAS de l’accompagner cet après midi à une
séance de judo. Transmission à l’éducatrice référente qui rappelle Mme LEGRAS.
20h : appel de Mme LAPIN (mère de famille) qui souhaite avoir des nouvelles de Georges C. Je
suis dans l’attente de l’appel de M DUS (AF) à qui je laisse un message sur son portable. 2ème appel
à M DUS, il vient de rentrer d’un autre RV avec un autre jeune et il a oublié de rappeler l’astreinte.
Georges va bien, la crise d’hypoglycémie est confirmée et s’explique par le fait qu’il n’a pas mangé
le midi et a pratiqué le sport de façon assez intensive en début d’après midi.
Je donne les informations à Mme LAPIN qui ne croit absolument pas à la crise d’hypoglycémie
parce que Georges est en surpoids. Elle est persuadée que tout cela vient d’un accueil plus ancien
qui se serait mal passé. Je l’invite (assez fermement) à prendre contact avec le service demain
matin pour transmettre ces informations qui semblent pour elle très importants mais qui ne
peuvent pas être traitée dans le cadre de l’astreinte
22h50 : appel de Mme POUILLE (AF) pour Marion J. qui est en crise. M et Mme POUILLE et leur
fille Jacqueline essaie de la contenir depuis un moment mais se sente dépassés et impuissants.
Marion refuse de me parler au téléphone mais elle est assez réceptive à ce qu’elle entend avec le
haut parleur. Elle se calme petit à petit, je propose à Mme POUILLE de lui faire prendre un bain en
attendant que j’arrive. A mon arrivée, Marion est calme, elle s’est allongée sur le canapé (sans
prendre de bain) mais refuse toujours de se coucher. Je re propose un bain (raté il n’y a pas de
baignoire ce sera une douche !) avant d’aller se coucher ce que Marion accepte de faire avec
Jacqueline. Je reste avec Mme POUILLE (Mr est parti se coucher très en colère). Nous reprenons
tranquillement le déroulé de la journée (très bonne matinée à l’école) et surtout de la soirée.
Mme POUILLE, ayant comme consigne de préparer Marion au changement de lieu d’accueil pour
ce WE, a abordé cela avec elle et a senti très vite que le fait de ne pas pouvoir lui dire chez qui elle
allait était insupportable pour Marion. Elle a alors été très agitée, a refusé de se coucher, s’est
opposée…Mme POUILLE est très choquée (pleurs), ne comprend pas qu’une petite fille de 8 ans
puisse avoir ces comportements et craint que son mari ne veuille plus de Marion. Je lui propose
de mettre en place un RV rapide avec l’Unité d’Appui pour elle, son mari et sa fille. Je quitte le
domicile de Mme POUILLE à 00h30, Marion est calme, elle s’est couchée après avoir pris ses
médicaments.
XL
Vendredi 9 octobre :
19h15 : appel à Mme NEDE (AF) pour lui confirmer que Marion J. est chez elle jusqu’à lundi matin
11h, heure du RV au CPFS. Tout semble bien aller, Marion joue à la poupée tranquillement.
21h45 : appel de Mme BIJOUX (AF) au sujet de Didier M.. Ils sortent des urgences, Didier s’est fait
une déchirure musculaire au niveau de la cage thoracique en faisant un faux mouvement au
collège cet après midi. Il a un arrêt de 7 jours.
Samedi 10 octobre :
12h15 : appel de Mme BELLE (AF) qui a besoin du N° de portable de Mme BIJOUX pour la joindre
et caler le relais de Jean D.
Dimanche 11octobre :
19h45 : appel à Mme BIJOUX (AF), Michael J. est bien arrivé. Marion a passé un bon WE elle est
sous la douche, elle était un peu énervée en fin d’après midi mais sans que cela ne dégénère.
Mme BIJOUX la dépose demain à 11h au CPFS comme prévu
21h00 : appel de Mme LABRUNE (AF) qui est en difficulté avec Jocelyn G. Il est parti vendredi
dernier chez son père en laissant ses 2 doudous chez Mme LABRUNE et à son retour il ne les
retrouve pas. Il est très angoissé et refuse de se coucher. Il est dehors dans la cour en pyjama, dit
qu’il va partir, se tuer… Je propose à Mme LABRUNE de prendre un peu de distance et de laisser
Jocelyn revenir vers elle. Jocelyn rentre dans la maison assez vite. Je propose à Mme LABRUNE de
reprendre ses occupations en ayant un œil sur Jocelyn mais sans être en interaction. Nous
convenons qu’elle me rappelle si la situation ne s’apaise pas.
XLI

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