Téléchargez - Vibration Clandestine

Transcription

Téléchargez - Vibration Clandestine
2013
le
L’effervescence culturel
Mai/juin/juillet
#
Magazine culturel gratuit
26
Ardèche Aluna Festival > 26
#
26
Edito
Voilà des heures que je roulais…
Une musique de fond m’accompagnait, la BO de O’Brother, idéale pour parcourir des kilomètres sans vraiment
savoir quand est-ce qu’on arrive. N’étant pas équipé de
climatisation et encore moins de chauffeur, la fatigue et
l’impatience commençaient à se faire sentir. Heureusement,
je voyais mon lieu de destination se dessiner au loin, enfin…
Un soleil menaçant, des milliers de personnes, des sons lourds
et puissants, des frissons me parcouraient, inquiétude et excitation s’emparaient de moi, n’avais-je pas fait une bêtise en
m’embarquant dans ce projet, je ne savais plus, je doutais.
Impossible de reculer, il était trop tard, et à quoi bon ?
Tête haute, sac à dos sur l’épaule et pass en évidence,
j’avançais vers la foule… Finalement, depuis le temps que
j’attendais ce moment là, mais soudain…
- Waaaawawwwawwawa !
- Pardon ?!?!
- WAAAWAWWWAWWAWA !!!
- Heu... Je suis désolé je ne comprends pas ce que vous dites !
Qu’est-ce qui se passe, qu’est-ce qu’il me raconte, je ne
comprends rien à ce qu’il me dit, voilà qu’il m’attrape le
bras et m’emmène plus loin. Comment veut-il que je le comprenne avec ce brouhaha.
- Waaawsoleilwawamusiquewwawwaensemblewwawwagénialwawwa !?!?!
- Oui, oui, bien c’est sûr, je suis bien d’accord avec vous !
Ne pas le contredire…
Sur ces mots, mon compagnon de quelques minutes me
tourne le dos et retourne s’immerger dans une foule massive, aussi bruyante que compacte. À peine le temps de
souffler qu’après cette singulière rencontre un groupe de
personnes arrive en ma direction d’un pas décidé.
- Salut, ça fait un moment qu’on t’observe, t’as l’air un peu
perdu, on a vu ton pass, tu viens pour faire partie de l’équipe
des bénévoles du festival ?
- Oui c’est ça.
- Bienvenue à toi, tu ne vas pas le regretter, apprêtes-toi à
passer 3 jours de folie, discuter avec les artistes, accéder à
tous les concerts, plein de rencontres et nous aider à faire
vivre ce festival, une expérience unique, crois-moi.
Bras dessus, bras dessous, je suivais mes nouveaux compagnons, à coup sûr les trois jours qui m’attendaient, allaient
rester graver en mémoire. Exactement ce que je souhaitais.
Et vous pour cet été, c’est quoi le plan ?
Je nMi’
Figuratif
olff 4 Catherine W
More
Photography and
y
u
b
y
5 YouCantbu
Heroic Fantasy [...]
s
o
c
n
a
6 Gwen Vib
Danse & texte
s
e
ll
’E
d
s
rp
8 Cie A Co
Roman
u
a
e
d
n
ro
G
re
d
n
a
10 Alex
ffiti, calligraphie,
e
12-13 Rézin
15
Light painting, gra
art contemporain
Guillaume Anger
Château Rouge
Feppra
és
Ind
20-21 Labels
luna Festival
26 Ardèche A
Didier Viricel
Hip-Hop/Ragga
anx
28-29 Biga R
Dub - Jungle
30 B-Brain
mental
Jazz/Rock instru
32 GruGrü
Pop Rock Groove
n
o
ix
D
l
34 Nei
Blues
Soul / Rythm ‘N’
35 Hawa
Pop-Punk
x
o
B
e
tl
it
36L
[...]
Chanson discount
l
d
d
Li
38Miss
s Camisards
40 La nuit de
[...]
41 Bob Dylan
n Natureza Viva
42 Expositio
s
Zinc Théâtre - Alè
ré Benoit, Alès
Musée Pierre And
ne
Tournon-sur-Rhô
r
epeu
e
46 B
"L’effervescence culturelle"
04 11 84 00 45
www.vibrationclandestine.com
[email protected]
f vibrationclandestine
30 000 exemplaires.
Lieux de concerts dans toute la France
+ Lieux pluridisciplinaires en Rhône Alpes.
Vibration Clandestine Édition
209, rue du vieux Clet - 30410 Meyrannes
Contact pub et partenariat :
[email protected]
Jean-Michel : 06 03 31 79 42
Grégory : 06 10 27 50 24
Contact distribution :
[email protected]
Directrice de publication : Léonor Guimier
Conception graphique : www.mille-patte.com
Correction/relecture : Audrey, Nan, Fan et Grégory
Vibration Clandestine Distribution
Distribution raisonnés et certifiés par la société
SITEL
Imprimerie : Imp’act impression
imprimerie écologique - IMPRIM’VERT ®
Principaux collaborateurs et rédacteurs :
Fan, Nan, Grégory, Fanny, Pierre, Laura, Leslie,
Vincent, Greg, Sébastien, Jess, Thomas, Julien
et sa tribu, Dav', Léo, Jean-Mi, Zoé & Soan.
Contact promo Feppra :
[email protected] - 04 26 64 23 38
Les articles et photos publiés engagent
la responsabilité de leurs auteurs.
Tous droits de reproduction réservés.
Remerciements : DaFont.com
Magazine gratuit
© 2006 Vibration Clandestine
Magazine et association non subventionnés.
Dépôt légal : 2008 - I.S.S.N : 1961-4985
Figuratif
Catherine Wolff
Des positions "sexe", violentes, des personnages peu avenants et des sous-entendus ambigus, des situations qui révèlent pourtant des œuvres intéressantes, qui demandent du temps pour être regardées, observées, comprises et appréciées. Ayant eu la possibilité de découvrir une grande partie de ses peintures, nous
pouvons vous avouer sans détours que bon nombre des réalisations de cette artiste sont torturées, certes.
Vous dire que l’artiste l’est tout autant ? Ne comptez pas sur nous, ce n’est sûrement pas à nous d’en juger !
Interview de Catherine Wolff par Vibration Clandestine
[...] Vous mettez en scène des situations quelque peu
ambigües à travers, nudité, dérive et sous-entendus cabossés. Quelles sont les réflexions que vous souhaitez
soumettre à ceux qui découvrent vos toiles ?
Je ne peux imaginer travailler sans mettre du sens. Mais je
me refuse catégoriquement à dire de Grands Messages. Je
ne dis pas, je peins.
Je raconte mon histoire et j’introduis un maximum de polysémie (jeu de mots, clins d’œil à l’histoire de l’art, distorsion
entre l’image et son titre), précisément pour laisser à chacun
la liberté d’imaginer ce qu’il veut.
La toile peinte ne m’appartient plus. J’ai raconté mon histoire….à vous maintenant de vous raconter la vôtre !
Quelles approches nous conseillez-vous afin d’apprécier au mieux vos créations ?
Apprivoisez-les ! Ils ne sont pas si méchants qu’ils n’y paraissent. Lisez le titre, inséparable de l’image et qui permet
en général d’en dépasser la crudité pour aller vers une dimen-
4
Couple anonyme du XXIème - Les vieux (41 et 46 ans)
sion beaucoup plus ludique. Et puis, des images crues,
vous en voyez à longueur de pubs, de films, de
magazines sans vous en formaliser.
Est-ce donc plus inconvenant en peinture et de la
part d’une femme ? Au diable l’hypocrisie !
D’ailleurs, il ne s’y passe rien de scandaleux dans ces toiles
puisque le moment saisi est en suspens.
En plus de vos œuvres, souhaiteriez-vous partager
quelque chose avec nos lecteurs ?
Un message, une réflexion…
En dehors des circuits officiels, nous sommes une multitude
d’artistes, toutes disciplines confondues, qui donnons à voir et
à entendre des propositions inédites.
Les espaces de diffusion sont étroits.
Heureusement qu’il existe quelques rares lieux comme Vibration clandestine, capables de prendre des risques pour vous
les faire connaître.
[email protected] - 01 42 57 01 15 - www.wolff-cathe.webs.com - www.vibrationclandestine.com/membres/wolffcat
Crédit photo © Jean-Claude N’Diaye
La photographie est un art évolutif. Grâce à la diversité des sujets, des émotions antagonistes sont ressenties. Grâce au changement perpétuel, au temps qui passe ; les instants, la nature, la lumière, les individus
sont sans cesse différents. En ce sens, la photo n’est et ne sera plus jamais la même, elle est évolutive !
Kevin Buy, photographe lyonnais stoppe le temps, fait un arrêt sur image !
Moments particuliers, vues insolites, ses photos sont aussi un moyen de parler, d’exposer, d’expliquer notre
monde, une sorte de réaction silencieuse. Son exposition Museum of communisme, Above Mc Donald’s
fût un parfait exemple de cette parole silencieuse… Partons à la rencontre de Kevin Buy, afin qu’il nous parle
de son travail, de sa passion, de ses idées, de ses projets…
Interview de Kevin Buy par Vibration Clandestine
concentrer sur de nouvelles envies, de nouveaux projets dans
lesquels la pluridisciplinarité est une base de travail, de rencontres et de collaboration. La volonté de travailler plus proche
de la photographie était une envie, un besoin personnel.
Pour autant, je ne considère pas que mes expériences d’évènementiel, ou de commissariat d’exposition soient derrière
moi. Je continue à travailler dans ce sens, mais avec une
approche plus personnelle et plus de liberté.
La photographie est votre métier. Quelles sont pour vous
les prestations les plus enrichissantes ?
J’aime travailler en photographie et son utilisation comme
médium permet de tout faire. La pratique photographique offre
tellement de facettes. La richesse des différentes approches
est une constante source d’inspiration. J’aime travailler avec
des séries, et bien que j’essaie d’avoir un dénominateur
commun dans ma pratique, je cherche avant tout à ne pas me
spécialiser et à pouvoir accepter des projets différents au gré
des propositions et de mes envies.
Le challenge est toujours le même : réaliser de belles images,
mais les approches sont parfois à l’opposé. Rien n’est plus
enrichissant pour moi que de passer d’un projet pour lequel
les ambitions sont de nature à se rapprocher d’une certaine
objectivité (comme cela est le cas dans l’exposition Museum
of Communism Above Mc Donald’s) à une série de mise en
scène. Dans ce cas, la photographie n’est que le témoin d’une
création à part entière, en partant d’une boîte noire (comme
pour la réalisation de la photographie La Grande Bagarre).
J’ai autant de plaisir à être le chef d’orchestre d’une mise en
scène, qu’à me promener et ramener des instantanés de la
vie réelle.
À côté de cela, faire des images d’un évènement, d’une pièce
de théâtre, d’un concert, d’une sculpture sont des travaux
également très enrichissants qui alimentent mes recherches
personnelles.
Au commencement de votre vie artistique, vous étiez dans l’évènementiel.
Expositions liées au Lobrow, street art,
graff. Pourquoi ne pas avoir continué ?
J’ai toujours aimé avoir plusieurs cordes
à mon arc. En parallèle à mon travail
d’activiste culturel, je n’ai jamais lâché mes
appareils photos.
Mes amours pour la peinture (en particulier pour les mouvements de LowBrow,
de street art, de pop surréalisme et de
graffiti) pour la musique ou encore pour
le spectacle vivant et la vidéo ont été prédominantes dans l’écriture de mes envies
artistiques.
Organiser des tournées d’exposition à
travers l‘Europe, diriger un centre d’Art
pendant quelques années ; tout cela
m’a permis de voyager et de faire des
rencontres extrêmement riches. Pour
plusieurs raisons, la vie m’a amené à me
Tous vos travaux personnels nous ont provoqué de
longs moments à rester scotchés sur votre site internet.
Le projet La Bagarre a éveillé notre curiosité et notre
intérêt. Expliquez-nous…
L’idée est d’abord née d’un challenge photographique. Depuis
ma première exposition Uchronies en 2010, je cherchais une
thématique originale me permettant de créer des mises en
scènes durant lesquelles les tensions et l’agressivité seraient
figées grâce aux flashs.
La mise en scène de bagarre m’est apparue comme une
thématique intéressante car elle permettait de faire des clins
d’œil à différents univers tout en poussant la technique pour
faire apparaître différentes réactions face à la violence.
Petit à petit, la série s’est construite autour d’une expérimentation allant jusqu’à l’ambitieuse mise en scène de La Grande
Bagarre au grand angle, dans le théâtre des Clochards Célestes à Lyon.
Pour le montage de ce projet, quatre jours complets ont
Photography and More
YouCantbuybuy
été nécessaires pour réaliser une (seule) photographie, sans trucage, intégrant des mouvements
comme des actions figées dans l’espace et le
temps.
En partant d’une boîte noire vide, j’ai dû construire un décor,
diriger une équipe d’acteurs et mettre le tout en lumière : mon
travail est devenu celui d’un chef d’orchestre.
L’aboutissement de cette série n’est pas totalement satisfaisant en tant que tel mais marque le point de départ d’un prochain très grand projet protéiforme.. à suivre !!!
[email protected] / +33(0) 675 735 842 - www.youcantbuybuy.com - vibrationclandestine.com/membres/youcantbuybuy
Crédit photo © Kevin Buy
5
Heroic Fantasy, Science-Fiction,
Horreur, Fantastique, Humour
Gwen Vibancos
Connaissez-vous cette sensation qui vous prend aux tripes, cette sensation qui vous fait dire que vous
appréciez ce que vous avez devant les yeux. Cela devient un accord silencieux avec le travail de l’artiste.
Gwen Vibancos, son travail en relation avec des ensembles musicaux, ses illustrations tantôt mystiques,
fantastiques, tantôt science-fiction, ses BD... tout ceci attrape l’œil et le retient !
Rien ne vous laisse indifférent : ses dessins ont l’air vivant tant l’ambiance et le message qu’il veut faire
passer paraissent à travers ses œuvres. Vous êtes en train de vous dire que c’est son agent qui a écrit ce
texte mais je vous assure que j’essaie simplement de vous faire partager mon plaisir ! Je vous laisse faire
votre propre jugement…
Spidey Mech
Interview de Gwen Vibancos par Vibration Clandestine
Après six ans de Métal, vous vous relancez dans votre
première passion, la BD. Durant votre interlude musical,
aviez-vous arrêté totalement le dessin ?
Absolument pas ! J’ai toujours dessiné !! J’ai même conçu le
packaging de l’album, avec l’aide de Pzyon, le DJ du groupe,
que nous avions sorti en 2009. Quand j’étais dans ce groupe,
je faisais même une BD avec le chanteur, mais à l’époque
c’était pour le fun. J’ai arrêté le groupe car nous ne nous entendions plus. Je me suis donc demandé ce que j’allais pouvoir
faire de ma vie et je me suis rendu compte que l’autre domaine
dans lequel j’avais le plus de bouteille après la musique, c’était
le dessin et la BD. J’ai donc tenté ma chance.
Grâce à votre travail, vous avez pu concilier les deux,
musique et dessin. Vos collaborations pour Rufus Bellefleur et Zuul FX sont très complètes. Parlez-nous de ces
projets …
Pour Rufus, tout a commencé lorsque le compositeur et initiateur du groupe, Yuz, m’a contacté pour un simple dessin
à offrir en cadeau à notre ami Julien Cassarino (chanteur du
groupe Psykup et Manimal), en rapport à une envie de Yuz
de faire un projet avec Ju. Le dessin leur a tellement plu qu’ils
ont décidé de m’engager pour dessiner l’album quelques mois
plus tard ! Pour Zuul Fx, j’ai rencontré le chanteur, Steeve Petit, sur le tournage du film Pop Redemption (de Martin Le Gall
et Alexandre Astier) auquel j’ai participé. J’avais amené à tout
hasard mon book. Quand Steeve a vu mes dessins, il a flashé.
3 jours après le tournage il m’a rappelé pour que je travaille sur
Unleashed, leur dernier album sorti chez Verycords et Warner
Music France !! Ces deux expériences m’émeuvent
énormément car j’ai découvert Psykup et Zuul Fx
dans des magazines Metal quand j’étais ado !
6
Vous êtes auteur régulier pour le magazine Psikopat. Vos deux aliens Spag & Ti, drôles et attachants,
portent un regard critique sur les déboires de la société
humaine. C’est en quelque sorte, un avis extérieur…
C’est ça qui est génial ! J’ai créé ces personnages spécialement pour le mag, et je suis content de cette idée, car je peux
me permettre des critiques de la société assez poussées sans
craindre les foudres du public, car leur avis est 100% excusable, puisque ce sont des aliens !! Carali, le rédacteur en chef
et frère d’Edika a dû apprécier ce concept, vu que le magazine
est très "humour noir subversif".
Jack Manta et les envahisseurs de l’espace et Jack in
Spaceland (science-friction comique), sont vos projets
BD perso. Présentez-nous ces 2 Jack. Avez-vous eu des
retombées éditoriales ?
Jack in Spaceland c’est vraiment un délire personnel, je n’ai
pas monté de dossier-éditeurs pour ça, mais son côté caractériel le rend tellement attachant que j’aimerais un jour pousser l’aventure plus loin.
Jack Manta n’est pas un projet personnel, puisque j’ai travaillé dessus avec le scénariste Guillaume Clavery, qui a déjà été
édité chez Delcourt, Ankama, Dargaud, Glénat et Casterman.
Nous avons monté un dossier qui est maintenant terminé, il
ne manque plus qu’à l’envoyer aux éditeurs et se montrer à
quelques festivals pour vendre le projet. Affaire à suivre !!
Quelles sont les collaborations en vue ?
Je travaille actuellement sur pleins d’albums de groupes :
Johnny Beavers, Calling of Lorme, Black Hills, Pzyon,
Scarecrow et nous préparons également le 2ème album de
Rufus Bellefleur. Mis à part ça je me lance également dans
le concept art pour le cinéma, l’animation et les jeux vidéos,
et je me fais la main sur des courts-métrages de réalisateur
toulousains. Niveau solo, mon rêve serait de pouvoir sortir un
jour une BD que j’aurais faite tout seul de A à Z !
Car je suis également très attiré par le scénario et les dialogues. Merci à toute l’équipe de Vibration Clandestine pour
cette interview !
[email protected] - 06 12 63 29 05 - www.gwenpayesonstrip.blogspot.fr
Danse & texte
Cie A Corps d’Elles
Novembre 2012 naissait A Corps d’Elles, une très jeune compagnie de danse contemporaine, où, comme
nous l’expliquait sa directrice artistique, Céline Grisoni, le corps est utilisé comme un espace de résistance,
comme un outil critique.
Un premier spectacle a déjà vu le jour, Pendant ce temps là, interprété par Maud Charrel, un solo mélangeant danse, textes ainsi qu’un très bon choix de pistes sonores. Céline Grisoni, également créatrice de
cette compagnie, nous en dit plus.
Interview de Cie A Corps d’Elles par Vibration Clandestine
Céline Grisoni, vous êtes créatrice et directrice artistique de cette compagnie, pourriez-vous nous en
apprendre un peu plus sur vous ?
J’ai d’abord eu un parcours universitaire, en Arts du spectacle
d’abord, puis en littérature. J’ai toujours été intéressée par la
danse et par la littérature, et surtout par les liens qui existaient
entre les deux, et j’ai orienté mes travaux de recherche sur cette
thématique.
Après mes études, j’ai rejoint la Cie Chtinguelah en tant que
danseuse, j’ai animé des ateliers de pratique artistique, donné
des cours de danse, écrit des conférences-spectacles… puis
l’envie est venue de travailler sur mon propre univers artistique, de créer des spectacles qui mêleraient la danse et le
texte, de chorégraphier, d’écrire et de mettre en scène.
Vous avez créé en Novembre 2012 la Cie A Corps
d’Elles, pouvez-nous expliquer ce qui vous a motivée
dans ce projet de création ?
À partir du moment où j’ai décidé de créer et de travailler sur
mon propre univers artistique, j’avais besoin d’une structure
qui me permette de réaliser et de porter les projets en cours et
à venir. Je voulais non seulement créer mon premier spectacle
mais également une compagnie avec une ligne artistique, qui
donne de la visibilité et de l’énergie à mon travail.
Créer une compagnie permet de ne pas rester uniquement
dans l’instant présent mais de se projeter dans le long terme,
de développer des activités en plus de la création de spectacles, comme les ateliers par exemple.
Vous avez écrit et mis en scène le premier spectacle
de la compagnie, Pendant ce temps là, pourriez-vous
nous parler de ce spectacle ?
Pendant Ce temps là est un spectacle qui parle du spec-
8
tacle, qui met en évidence les contraintes liées à la création
d’un spectacle (démarches administratives, temps de la création, dossiers de subventions).
Ce spectacle mêle à la fois la danse et le texte
(des micros sont installés sur la scène). Il questionne la danse
contemporaine mais pas que. C’est aussi un spectacle (et pas
seulement une critique), avec des moments poétiques, esthétiques…
Pourquoi faire appel à une tierce personne pour l’interprétation de ce solo ?
L’idée de ce solo est née de la rencontre avec Maud Charrel,
danseuse et comédienne. C’est donc en partie pour elle et
avec elle que s’est construit le projet.
Par ailleurs, après avoir été moi-même interprète dans
d’autres spectacles, j’avais envie de travailler les choses d’un
autre point de vue. L’interprétation de Maud est très forte dans
ce solo et cela fait ressortir des choses dans le processus de
création qui ne seraient pas forcément sorties.
Des morceaux de musiques colorent ce spectacle
sont issus de la bande originale du film Kill Bill, pourquoi ce choix ?
Il n’y a que deux morceaux de musique dans le spectacle,
deux versions de Bang bang (my baby shot me down).
L’une en effet, celle de Nancy Sinatra, est présente dans le
film Kill Bill.
Cette chanson, je l’ai eue dans la tête dès le début de la création mais beaucoup plus pour le texte que pour la musique.
Le Bang bang est le point de départ d’un passage chorégraphié où la danse se fait plus violente, résiste à des coups invisibles… Elle est chantée par Maud puis présente en bande
sonore. L’autre morceau est la version italienne de cette même
chanson.
[email protected] - 06 12 52 09 38 - www.acorpsdelles.fr - www.vibrationclandestine.com/membres/a_corps_delles
Crédit photo © Hugues Trochu
Roman
Alexandre Grondeau
Si l’envie d’un road trip accompagné de Julio, Guillaume, Mathieu et leurs compères tous aussi stones les
uns que les autres vous séduit, ouvrez donc le dernier roman d’Alexandre Grondeau, Génération H.
Laissez-vous enivrer par ces pages qui laissent échapper une odeur forte et épicée, Double Zéro, Skunk,
Power Kush, etc. Ne vous méprenez pas, Génération H n’est pas un livre destiné à faire vibrer des pré-ado
en puissance, à la recherche d’aventure, se rebellant contre la moindre autorité.
Alexandre Grondeau nous propose plutôt de suivre les aventures d’un groupe qui pourrait tout à fait s’apparenter à vous et moi si nous pouvions remonter dans le temps. Des expériences, des rencontres, l’envie
de vivre plus vite que la musique, la folie de la jeunesse, l’envie d’être vivant au risque de parfois l’être un
peu moins, etc. Finalement qui n’a jamais vraiment fait partie de près ou de loin à une Génération H ?
Interview de Alexandre Grondeau par Vibration Clandestine
Alexandre Grondeau, vous êtes écrivain, mais également conférencier et critique musical, pourriez-vous
nous en apprendre un peu plus sur vous ?
Je suis Maître de Conférences à l’Université Aix-Marseille,
Géographe, ce qui me permet de pas mal voyager autour du
monde (Ethiopie, Jamaïque, USA…).
J’ai également créé il y a quinze ans le webzine www.reggae.
fr et j’ai écrit dans divers magazines musicaux.
Tous les mois vous pouvez retrouver mes mix de 1h (les Big
Tunes mix réalisé avec mon acolyte Elijah) sur reggae.fr !
Après Pangée, votre précédent roman, vous nous délivrez Génération H, pourquoi un road trip au parfum
cannabis ?
Génération H parle d’un sujet totalement occulté par la société actuelle.
On nous parle d’une jeunesse assistée, amorphe devant ses
ordinateurs, de Génération X ou Y, de Tanguy, alors qu’autour
de moi, je vois des jeunes motivés, aventuriers, en quête de
liberté et d’expériences, avides de découvrir de nouvelles
musiques, de faire de multiples expériences et de se retrouver
dans des sound system ou des teknivals !!!
10
Dès les premières pages, nous nous faisons embarquer dans l’aventure d’une équipe qui a soif d’imprévus, prête à parcourir des kilomètres pour pimenter
des vies déjà bien colorées.
Qu’allons-nous découvrir en suivant cette joyeuse
bande de potes ?
Tu vas découvrir les premiers sound systems en France, le
premier festival reggae aussi créé dans le sud-ouest (le reggae sun ska) et bien sûr les premiers teknivals.
Tous ces lieux ont la particularité de laisser la jeunesse française libre d’exister sans contrainte et, l’espace de quelques
jours, de se réaliser pleinement. Il faut le vivre pour le croire !
Ce roman est rythmé par une très bonne playlist :
The Doors, Cypress Hill, la Mano Negra, Burning
Spears et bien d’autres encore. Pourquoi une telle
importance pour la musique dans Génération H ?
Parce que les années 90’s ont vu l’explosion du hip-hop et de
la techno en France, ainsi que le renouveau total du reggae.
Nous avons baigné dans un univers musical extrêmement
dense et enrichissant.
C’est la raison pour laquelle j’ai voulu que la musique soit un
personnage à part de Génération H.
C’est aussi la raison pour laquelle nous offrons
une quinzaine de morceaux aux lecteurs du livre
sur le site www.generation-h.fr
Afin de donner goût et envie à nos lecteurs, comment
résumeriez-vous Génération H en une phrase ?
La liberté c’est ici et maintenant. Il faut vivre, exister, jouir, se
tromper et recommencer, par tous les moyens.
Crédit photo © Carole Moreau
Light painting, graffiti, calligraphie, art contemporain
Rézine
Qui a décrété que le graff doit se limiter au fait qu’un artiste veuille déposer son œuvre sur
un mur ? Pourquoi ne pas aller plus loin ? Voir plus grand ? Voir différemment ?
Rezine 69 commence le graff début 90. Il développe le 3d Wild style basé sur les perspectives du graff, qui lui permet de mêler calligraphie et graff tout en introduisant des
éléments 3d.
À la fin du vingtième siècle, il explore de nouvelles voies et débute le lightgraff. Cette technique qui combine lumière et photographies aux temps de pose rallongés lui donne "une
inspiration surréaliste qui appelle à une vision parallèle, à plusieurs niveaux de lectures".
Ingénieux et inspiré, sa réputation n’est plus à faire.
Il serait impossible de présenter correctement Rezine 69 et l’ensemble de son travail en
une simple introduction. Lors de sa dernière exposition à la KS galerie à Lyon, il nous
dévoilait une nouvelle facette de son travail, les sculptures graffiti 3d. Nous aussi on a
envie de savoir…
Interview de Rézine 69 par Vibration Clandestine
La symbolique du graffiti, le sens caché de l’œuvre sont souvent mal interprétés par les
non-initiés. Pouvez-vous nous donner quelques trucs afin de mieux comprendre le graff,
afin de ne pas s’arrêter à l’esthétique et de voir plus loin ?
Mes graffs partent souvent du tracé d’un lettrage de mon pseudo, axé sur l’enchevêtrement de lettres, son
équilibre et son effet de 3 dimensions, et l’association de formes qui vont ensuite composer des espaces
architecturaux où évoluent de petits personnages (Jérôme Bosch).
Les inspirations sont très diverses et sont souvent stimulées par les lieux. J’aime découvrir et peindre des
graffs dans des lieux désaffectés de chaos organisé.
Je combine ainsi dans mes peintures, calligraphie, graffiti en 3D, et des éléments technologiques et architecturaux qui aspirent à l’idée de mutation, incitant le spectateur à s’immerger dans une vision parallèle de
sa conscience et son rapport au monde.
Il s’inspire des concepts surréalistes dans le sens où une chose en compose une autre, et également
futuristes en traitant les idées de la transformation de la nature et de l’homme dans un environnement
scientifique et technologique, influencé par la consommation démesurée et la manipulation médiatique.
Ces éléments s’organisent pour donner une dimension évolutive à la lecture de l’image, et détaillée grâce
à ses différents points de vue.
Une lettre peut être composée d’immeubles où évoluent des personnages qui eux-mêmes peuvent dessiner un visage dans sa forme générique. La représentation omniprésente de mouvements, une envie de
dépasser les limites physiques imposées par ces supports pour accéder à un autre espace de création,
de vision.
Le lightgraff donne une dimension quasi-infinie au graff. 3D, calligraphie, lumière et photographie se croisent pour donner des œuvres magnifiques presque irréelles. Pouvezvous nous expliquer votre perception de cette technique ?
Que permet-elle ? Est-ce qu’elle demande un gros travail en amont, des chorégraphies
sont-elles créées ou est-ce totalement freestyle ?
Le light painting est un art à part entière puisqu’il conjugue plusieurs techniques et savoir-faire simultanément.
La photographie, le trait, nécessitant la réflexion en 3d (cadrage de l’appareil photo) la gestion de l’espace
pour une occupation optimale. Le procédé de création est assez original et intéressant par le fait que
l’on ne voit pas ce que l’on dessine, comme une vision parallèle, créant d’une certaine manière une autre
dimension.
Comme le cubisme qui essayait de figurer et dessiner la 3ème dimension (Braque, Picasso). C’est une sorte
de transe, puisque mes dernières photos sont d’une durée comprise entre 5 et 10 minutes. Elle permet à
mon sens une évolution de la calligraphie par sa réalisation dans l’espace en 3D même si son résultat se
retrouve être le support photographique en 2D. Obtention de nouveaux rendus par sa réalisation dans le
noir et des sources utilisées.
Les outils, pinceaux lumineux, ou pochoirs que j’utilise pour réaliser mes panoramas urbains. Couleurs
vives et saturées, contraste et clairs obscurs. Capture d’une "création" éphémère...
Il est vrai que j’affectionne le freestyle, m’adapter et créer in situ. Le light graff en extérieur permet une
occupation d’espace nouvelle, la possibilité de "peindre" sur tout...
Depuis 2008, en studio, ces photo-chorégraphies prennent de plus en plus de temps à être réalisées
et réussies puisqu’elles véhiculent des idées plus directes. Les temps de pose sont très longs, donc je
construis mon image et je peux passer une journée à avoir mon image.
Dans les photos mixmedias, je prépare des fichiers de chaque partie de l’image qui seront ensuite projetés
pour être capturés par l’appareil photo, la photographie est composé en live à la manière de photoshop,
calque par calque, tracés lumineux, effets, pochoirs ...
Interview complète sur www.vibrationclandestine.com/interviews
12
Light painting, graffiti, calligraphie, art contemporain
Je combine ainsi dans mes peintures, calligraphie, graffiti en 3D,
et des éléments technologiques et architecturaux qui aspirent
à l’idée de mutation, incitant le spectateur à s’immerger dans
une vision parallèle de sa conscience et son rapport au monde.
[email protected] - www.rezine69.com - www.freehandzbook.com - vibrationclandestine.com/membres/REZINE
Crédit photo © Rézine adagp
13
Château Rouge
Les saisons culturelles commencent à se terminer, les premiers festivals de la saison d’été annoncent leurs programmations et le dispositif Sortie de Pistes régi par la salle Châteaux Rouge d’Annemasse touche à son aboutissement
annuel : apporter à trois groupes sélectionnés en ce début
de saison la sortie d’une compilation physique et numérique,
qui a été précédée par de nombreux accompagnements.
Administration, communication, management, coaching
scénique, etc. Les lauréats pour cette année sont : The Monkberry Moon Orchestra, The Jackson Wahengo Group et
The Black Widow’s Project. Nous vous les avons présentés
tout au long de la saison et vous pourrez les retrouver le Vendredi 14 Juin au café de Château Rouge pour le vernissage
de leur compilation.
Vibration Clandestine est partenaire de ce dispositif.
Interview de Guillaume Anger, programmateur musique de Château Rouge
par Vibration Clandestine
Le dispositif Sortie de Pistes 2013 arrive à ses objectifs, la clôture
de tous les dispositifs d’accompagnement mis en place ainsi que
l’enregistrement de la compilation. Comment s’est passée cette
nouvelle édition ?
Je suis vraiment très satisfait du niveau des groupes que nous accompagnons
avec le dispositif Sortie de Pistes, des groupes ont ainsi pu faire des tournées
régionales, d’autres trouver des personnes pour s’occuper de leurs projets, ce
qui est sûr c’est que cela aide à structurer les projets, par le biais des formations que nous proposons pendant l’ensemble de l’accompagnement.
Cette année il y a eu de l’innovation, la mise en
place d’un accompagnement supplémentaire,
le coaching scénique. Pourriez-vous nous en
dire plus à ce sujet ?
Jeu 30
Salif Keïta + Kara Sylla Ka
Les Fatals Picards + Broc
Superbus + Buridane
Rootwords + Keumart & Speaker B
Humano Project
La boîte de rue
Ven 31
The Tiger Lillies
Sam 1
Cie Vilcanota & Les Blérots de R.A.V.E.L
Mar 7
Ven 17
Sam 18
Mer 22
Ven 24
Cie Jo Bithume
La complainte du vieux marin
L’homme d’habitude
Ven 14 Sortie de Pistes
The Monkberry Moon Orchestra
Jackson Wahengo Group
The Black Widow’s Project
Tout faire sur une année précipitait les groupes, cela faisait beaucoup, donc nous avons préféré faire cela sur
deux saisons, avec l’aspect scénique sur la 2nde année.
Nous avons la chance d’avoir un partenariat
avec le studio des variétés sur cet aspect et
le niveau de formation est très élevé, les retours
de groupes est toujours très positif.
Comment se passe la fin du dispositif pour
nos trois lauréats, les sentez-vous détenteurs
de nouvelles expériences et donc plus préparés pour reprendre le sentier musical ?
Nous espérons avoir donné des outils pour accompagner le développement de chacun, nous continuerons à
suivre leurs évolutions en proposant de nouvelles formations sur la saison 13-14, entre autres avec la fondation
CMA, avec qui nous travaillons depuis 2 ans.
Accompagnement, enregistrement, administration, communication, management, diffusion, coaching scénique, etc. Le dispositif Sortie de Pistes devient de plus en plus pertinent.
Que diriez-vous à ceux qui souhaiteraient participer à la prochaine session ?
Qu’avez-vous à perdre ? Rien, à y gagner ? Tout.
L’accompagnement est large et nos partenariats très
nombreux et de qualité. Nous nous efforçons de faire
bénéficier les groupes du dispositif Sortie de Pistes de
l’ensemble de nos compétences et de nos réseaux.
Nous allons pouvoir retrouver ces groupes le 14
Juin au Café du Château Rouge mais également
lors de certaines premières parties pour la prochaine saison culturelle. Comment va s’articuler
tout cela ?
Effectivement le 14 juin nous aurons donc une soirée, où
sera effectuée une captation vidéo, qui sera remise aux groupes. Ensuite après le travail scénique, nous proposons à chacun des
groupes du dispositif d’intégrer notre programmation, soit sous la forme de 1ère partie, soit en co-plateau avec d’autres artistes, l’idée
étant de soutenir les groupes aussi longtemps que possible.
www.chateau-rouge.net
15
Odö > Dream Catcher - 2012 - Technique mixte
Exposition solo "Odö - Cross my heart and hope to die" - 14 février 2013 au 3 août 2013 - Spacejunk Art Centers
Odö > Nibiru is coming - 2012 - Technique mixte
Exposition solo "Odö - Cross my heart and hope to die" - 14 février 2013 au 3 août 2013 - Spacejunk Art Centers
Martin Wittfooth > The Sacrifice - 2011 - Huile sur toile
Exposition collective "The New Romantics" - 20 décembre 2012 au 22 juin 2013 - Spacejunk Art Centers
Ray Caesar > Descent - 2008 - Tirage chromogénique sous diasec
Exposition solo à partir du 6 février 2014 - Spacejunk Art Centers
Didier Viricel
Ardèche Aluna Festival
Peut-être faisiez vous partie des 38 000 personnes qui ont foulé le sol de l’Ardèche Aluna Festival 2012.
De notre côté, nous étions présents, et la surprise était au rendez vous. Un festival qui se fond dans un
superbe paysage, une programmation de qualité, un projet qui va de l’avant avec une équipe soudée, dynamique et qui semble parfaitement maîtriser son sujet. Nous y sommes, l’édition 2013 se dessine au loin.
Un très beau line-up accompagne encore cet événement.
À l’aube de ce rendez-vous festif "Made in Ardèche", Didier Viricel, directeur du festival, nous accorde
quelques minutes de son temps précieux. Lunettes de soleil sur le bout du nez direction Ruoms, au sud de
l’Ardèche, terre d’accueil du festival et de la structure qui le coordonne.
Soleil, chaleur, musique…
Interview de Didier Viricel directeur de l’Ardèche Aluna Festival par Vibration Clandestine
Didier Viricel vous êtes donc le directeur d’Ardèche Aluna Festival, afin que nos lecteurs vous
connaissent un peu mieux, pourriez-vous nous parler
un peu de vous ?
Professionnel du spectacle vivant depuis 30 ans, j’ai fait mes
débuts en tant que DJ.
Je me suis ensuite tourné vers le côté technique de l’évènementiel et plus particulièrement vers la vidéo.
Aujourd’hui, je travaille pour une importante société de vidéo
Alabama, basée à Lyon.
Ardèche Aluna Festival existe depuis 2008, les années passent mais ne se ressemblent pas. La programmation et le public ne cessent d’augmenter et
de se diversifier. Pourriez-vous nous en dire plus sur
cet évènement ? Projets, objectifs, etc.
À l’origine d’Aluna Festival, une idée folle : créer un festival
populaire, au coeur d’un camping, en Ardèche, qui permette
d’attirer du public hors saison. Nous avons voulu créer un évènement à taille humaine, convivial, dans un cadre unique de
verdure, en mélangeant les genres et les générations.
Le confort du festivalier est au coeur des préoccupations :
accès, stationnement, restauration, hébergement, visibilité,
confort d’écoute, village exposants...
Même ambition du côté des artistes où le cadre atypique et la
convivialité de l’accueil se retrouvent dans la joie et la sérénité
qui règnent sur les plateaux des deux scènes.
Malgré des années difficiles pour certains festivals,
la fréquentation d’Ardèche Aluna ne fait qu’augmenter, comment expliquez-vous cette situation ?
car pour voir un concert d’un artiste de renommée nationale,
il fallait faire près de 150km (Nîmes, Lyon, Valence,...). Aluna
Festival a permis de rendre plus accessible la musique aux
sud-ardéchois.
Je pense aussi que le pari est réussi grâce à une programmation ouverte et diversifiée, qui correspond aux attentes du
public local.
Finalement votre évènement est plutôt positif pour le
sud de l’Ardèche, pouvons-nous parler de véritable
source de dynamisme pour le secteur ?
Le fait d’avoir créé ce festival a dynamisé le secteur du tourisme hors saison, c’est pourquoi cette année, nous avons
plus de 30 campings partenaires.
Grâce à Aluna Festival, ces campings remplissent leurs carnets de réservation à une période plutôt calme habituellement.
Pour les lecteurs qui ne connaissent pas votre festival ou qui n’ont pas encore foulé le sol ardéchois qui
accueille Ardèche Aluna, que leur diriez-vous pour
leur donner goût et motivation ?
L’idée de ce festival est d’allier musique et atouts
touristiques, pour permettre au public de profiter
d’un véritable week-end de vacances.
La journée, les festivaliers pourront découvrir les nombreuses
activités sportives que propose le département : descentes
de l’Ardèche en canöe-kayak, escalades, randonnées, baignades, spéléo, VTT...et le soir venir assister aux concerts.
Je pense qu’un festival en Ardèche du Sud était nécessaire
26
[email protected] / Site – [email protected] – www.zinctheatre.com - [email protected]
Crédit photo © Lionel Déléage
Hip-Hop/Ragga
Biga Ranx
C’est à l’âge de 13 ans que ce petit surdoué découvre le reggae. Un
peu jeune me direz-vous ? Oh non !!
En effet, ce jeune français influencé par la culture jamaïcaine et les
productions américaines ne tarde pas à sortir du cocon et impose un
style entre hip-hop et reggae.
À seize ans seulement il crée son premier Sound system afin de
sillonner la France…
Ses voyages (Londres, Jamaïque), sa collaboration avec Joseph
Cotton (singjay jamaïcain) et les scènes qu’ils partagent avec les
plus grands (Sizzla, Horace Andy, Steel Pulse) ne tardent pas à lui
forger sa propre identité.
Reggae, Dancehall, Hip-Hop, Drum’n’bass, dubstep, toutes ses
influences se mêlent habilement dans les créations du jeune prodige !
À seulement 22 ans, il a déjà près de 200 représentations à son actif
sur l’ensemble de l’Europe ! À l’aube de son second quart de siècle
il présente son nouvel album Good Morning Midnight.
Interview de Biga Ranx par Vibration Clandestine
Quand tu as découvert le reggae, au début de ton adolescence,
tu t’es dit : "Je veux faire ça !" ? Explique-nous quels ont été les
déclencheurs ?
J’ai découvert le reggae à l’âge de 5 ans grâce ma sœur avec le morceau Kingston Town de UB40, c’était la chanson du moment !
Déjà très jeune, pour moi le reggae était synonyme de bons souvenirs.
C’est à l’âge de 13 ans que j’ai décidé de faire du reggae, le déclencheur principal
a été la mixtape de mon grand frère !
Ton premier album a été produit par X-Ray Production (Elisa Do Brasil, Danakil, General Levy) en 2011.
La même année On Time est élu meilleur album ragga/dancehall
(Reggae.fr). En 2012, il est remixé par Chinese Man, Aphrodite et
bien d’autres.
T’attendais-tu à un tel succès ?
Non pas vraiment ! J’ai été agréablement surpris par l’accueil du public mais aussi
des artistes.
Tu sais le succès est un coup de poker imprévisible. Pour ce qui est des remix de
mon premier album On Time, tout ça s’est fait assez naturellement suite à pas mal
de rencontres sur mes concerts.
C’est surtout un échange de bons procédés.
Avec Good Morning Midnight tu es parti sur un son orienté reggae,
bass music. En quoi est-il le petit frère de On Time ?
En fait je ne me soucie pas du fait que mes albums se suivent et se ressemblent,
c’est suivant mon inspiration du moment. J’essaie de faire de la musique spontanément pour que chaque album marque une période de ma vie.
Par contre, je voulais que Good Morning Midnight soit plus reggae que On Time.
La tournée pour Good Morning Midnight rassemble presque 40
dates à travers la France. Y’en aura-t-il d’autres, c’est la saison des
festivals… ?
Oui après c’est les festivals, je ne peux pas tout dévoiler encore mais on est booké
sur différents festivals en France comme par exemple Garorock mais aussi en
Allemagne au festival Summerjam !
Quels sont tes projets ? As-tu déjà des idées pour ton prochain
album ? Des collaborations en vue… ?
Je suis déjà en train de bosser sur mon troisième album ! Ce que je peux vous dire
c’est qu’il y aura sûrement plus de featuring vocaux.
J’ai pas mal de morceaux en stocks et de projets en parallèle qui vont sortir...
Surprise !
28
Hip-Hop/Ragga
J’essaie de faire de la musique spontanément
pour que chaque album marque une période de
ma vie.
Crédit photo © Sébastien Multeau
29
Dub - Jungle
B-Brain
Hadra ? Je ne pense pas être loin de la vérité lorsque je dis que la quasi-majorité des individus ayant participé à une des innombrables soirées trance de la formation grenobloise, en gardent d’heureux souvenirs
lumineux… L’autre particularité de l’association Hadra est le label qui nous permet de découvrir de nombreux artistes qui méritent d’être reconnus. La transition est faite.
B-Brain intègre Hadra en 2007 en tant qu’intervenant artistique. Très vite il intègre Les Lucioles, l’équipe de
décoration d’Hadra. Il se donne à fond et met toute son énergie et sa motivation dans les décors surréalistes
qui caractérisent si bien Hadra. Ses compositions musicales sont à l’image de ses décors : lumineuses,
éclectiques, électriques et envoûtantes.
Nous attendons impatiemment son album qui sera disponible dès le mois de juin de l’année 2013…
Interview de B-Brain par Vibration Clandestine
Votre évolution au sein de Hadra est surprenante
puisque vous êtes "multitâches". Qu’est-ce qui
vous à fait passer d’intervenant aux lucioles au mix
derrière les platines ?
J’ai rencontré Hadra via un des membres actifs de l’association qui m’a invité à venir participer aux ateliers de DJing et
de Musique Assistée par Ordinateur, organisés par Trancemission[...]. Après plusieurs sessions, on m’a demandé d’animer les ateliers en tant qu’intervenant Hadra étant donné mon
niveau et c’est avec plaisir que j’ai accepté.
En prenant part petit à petit aux événements Hadra, j’ai eu
envie de m’investir encore plus dans l’association, notamment
dans la création de décors, un domaine plus manuel que je
connais bien étant donné que j’ai eu une formation de charpentier et menuisier au départ.
De plus, c’est aussi ce que je faisais déjà depuis l’adolescence
pour plusieurs compagnies de spectacle de rue sur Marseille.
Aujourd’hui, est-ce que vous vous consacrez pleinement aux compositions musicales ou est-ce que
les Lucioles sont toujours dans votre planning ?
Je suis intermittent du spectacle depuis maintenant 3 ans et
je réalise une partie de mon statut grâce aux scénographies
pour des événements électro, mais aussi pour le théâtre, le
cirque et le spectacle de rue, ce qui me prend le plus clair de
mon temps.
Dès que j’ai un moment à moi, je m’occupe de ma famille et
je travaille sur mes compositions et dj sets, ce qui n’ est pas
toujours facile ...
Votre premier album Experience produit par Hadra
Records sera dans les bacs en juin 2013. Il est rythmé entre drum&bass, jungle, dub. Êtes-vous impatient ? Pourquoi ne pas avoir adopté un style trance
caractéristique de chez Hadra ?
J’ai vraiment hâte de l’avoir dans les mains car pour l’instant
30
je ne réalise pas trop. Pour ce qui est du style, je n’ai jamais
été un fan de psytrance, bien que j’envie les productions de
ce genre-là pour leur clarté et leur perfection au niveau du
mixage et du mastering. J’ai toujours été très attiré
par le reggae et la musique électronique, surtout
le break beat, la drum & bass et c’est donc tout
naturellement que mon style de prédilection est
venu le Dub.
Depuis quelques années, le label Hadra Records a envie de
s’ouvrir à d’autres styles de musique, que ce soit l’ambient
avec les artistes Sysyphe et Sleeping Forest ou encore le
break beat avec Digidep.
Ces styles sont représentatifs de la programmation sur le festival Hadra où l’on peut retrouver tous les styles de trance sur
la grande scène, mais aussi de la world, du chill, du dub, et de
la bass musique sur la scène alternative. En tout cas, Experience sera le premier album dub sur le label Hadra Records !
Les 4 compositions mises en écoute sur soundcloud.com/docteur-b-brain, sont tout simplement
excellentes. Le featuring avec l’écossaise Mc Soom
T a retenu notre attention. Sa voix est magnifique.
Comment s’est faite cette collaboration ?
Ce morceau n’est pas un featuring mais plutôt une dub plate.
On s’est rencontré sur le festival Élément et elle a joué le lendemain sur Grenoble pour mes amis du Iternal Sound System.
Ils lui ont fait enregistrer un special pour leur sound system
dans l’après-midi, j’ai adoré ce qu’elle a fait et j’en ai profité
pour lui donner mes tracks dans l’idée d’une collaboration
future.
Après être rentrée à Glasgow elle a enregistré là-bas et m’a
renvoyé le morceau que je joue d’ailleurs très régulièrement.
Nous allons peut-être renouveler cette collaboration pour une
track plus orientée jungle qui sortira sur l’album.
[email protected] - www.hadra.net - vibrationclandestine.com/membres/bbrain
Crédit photo © Pierre Bruas - www.karpa-photo.com
Jazz/Rock instrumental
GruGrü
Sélectionné par le tremplin Bord de Cèze (tremplin pour le festival du même nom organisé par l’association
RockaGuda, dans le Gard, à St Ambroix), GruGrü fait partie des groupes qui dès les premiers morceaux
joués sur scène vous font comprendre qu’il se passe quelque chose. En effet, en live la magie opère, magie
noire ou blanche, même eux ne le savent sûrement pas. Free jazz, rock parfois un peu punk, rythmes et sonorités syncopés et psychédéliques, c’est un peu de tout ça GruGrü. Un très beau projet musical qui, peut-être
encore jeune, risque à notre grand plaisir de laisser des traces et se dessiner un bel avenir. Par cette occasion,
l’association RockaGuda se place en véritable découvreur de talents, un tremplin qui lui non plus n’a pas fini
de faire parler de lui. Affaire à suivre….
Interview de GruGrü par Vibration Clandestine
GruGrü, votre musique est à 90 % instrumentale,
pourquoi ce choix de ne laisser s’exprimer que vos
instruments et non vos voix ?
Le fait de faire de la musique instrumentale est une volonté assumée et constitutive du groupe. Ce n’est pas parce que nous
ne savons pas chanter mais plus parce que nous ne voulons
pas de chant dans nos compositions. Et cela nous permet de
sortir beaucoup plus facilement du schéma chanson (couplet/
refrain) et de développer un langage musical plus libre, proche
du jazz, dans lequel chaque instrument peut s’exprimer à sa
guise dans l’univers sonore du groupe. Et surtout, jouer instrumental permet d’éluder le problème des paroles, du texte ; le
message doit passer par la musique et par le groove, par la
danse. Mais peut-être que cela viendra un jour, autour d’un
travail d’harmonies vocales et de chœur, et sans forcément de
textes bien définis ; la voix comme un instrument supplémentaire et en cohésion avec notre façon de composer.
En live, c’est une véritable énergie explosive et communicative qui se dégage de votre groupe. Comment
expliquez-vous cela, qu’est-ce-qui vous anime ?
Principalement, ce qui nous anime c’est voir le public danser,
bouger sur notre musique… [...] Un concert est avant tout un
spectacle visuel (on va "voir un concert"). Quand nous montons sur scène, nous voulons en conquérir la moindre parcelle.
Et nous essayons d’être toujours en interaction entre nous, par
nos échanges de regards et par nos déplacements sur le plateau. Nous voulons que le public ressente l’énergie de notre
musique autant par le son que par notre fougue scénique.
Nous sommes simplement le reflet de notre musique et nous
essayons de parler et à la tête et aux jambes du public. [...]
Vous êtes les vainqueurs du tremplin organisé par
l’association RockaGuda, et serez donc programmés lors du Festival Bord de Cèze le 29 Juin à
St Ambroix (30). Parlez-nous de cette aventure.
Quand nous avons découvert le tremplin de RockaGuda, c’est
tout d’abord la partie radio qui nous a séduite. L’idée de retravailler quelques morceaux en acoustique était stimulante.
En fait, quand nous participons à un tremplin, nous y allons
sans ambition ni pression. C’est pour nous une manière supplémentaire de faire découvrir notre musique et de rencontrer
des organisateurs de concerts, d’étoffer notre réseau. Et il
faut dire que lors de cette première étape radio, le feeling est
passé tout de suite avec les organisateurs. L’une des forces
de GruGrü, c’est notre joie de vivre et notre expérience du
contact humain. Ensuite, la sélection pour le concert, nous
l’avons vécue comme nous vivons tous nos concerts. Sur une
soirée où il y a plusieurs groupes, que nous jouions en
premier ou en dernier ne change rien à notre set,
c’est toujours la même énergie et la même envie
de faire bouger le public.
Les projets à venir se portent plutôt sur quoi ?
Album, concert, repos, etc.
[...] Nous partons en vadrouille en avril, avec une belle série
de concert [...] et une résidence de création chez nos copains
du Paradox [...]. [...] Nous comptons profiter des 2 jours de
studio gagnés avec le tremplin pour enregistrer nos nouvelles
compositions et sortir un joli et petit EP en vinyle et tirage très
limité…Mais les projets sont principalement tournés vers la
multiplication des concerts.
[email protected] - 06 59 82 61 66 - www.grugru.eu - www.vibrationclandestine.com/membres/grugr
Crédit photo © Emilie Macara/Tania Suter
32
Pop Rock Groove
Neil Dixon
J’aimerais vous présenter un homme qui, à un moment précis de sa vie, avait décidé de mettre sa carrière
musicale, qui semblait prometteuse, entre parenthèses ! Originaire d’une famille de musiciens du nord de
l’Écosse, Neil Dixon débute sur les scènes des bars d’Edimbourg.
Très vite tout s’enchaîne, tournée nationale et scènes européennes. Son talent et celui de son groupe sont
indéniables. Mais au moment où tout se profile pour le mieux, en 2003, il décide de faire une pause pour
le plus beau des projets, fonder une famille. C’est la Savoie qu’il choisit pour commencer sa vie familiale et
pour recommencer sa vie artistique !
En 2007, il trouve ses 2 complices, Cédric et Jacques. Cette année, Le trio franco-écossais a sorti son deuxième album, From the Ground Up...
Interview de Neil Dixon par Vibration Clandestine
Le 20 Mars au Totem à Chambéry, vous avez fait le
concert de lancement de votre 2ème album, From the
Ground up. Présentez-le à nos lecteurs, y-a-t-il eu
de bonnes retombées ?
C’était une super soirée, avec une première partie de nos amis
Sound Box. On a pu avoir le claviériste Franck Lamiot avec
nous, il a joué avec nous aussi sur l’album.
C’est vraiment le quatrième membre du groupe et il a apporté
beaucoup au son. Du coup, j’étais libre de faire des solos et de
m’amuser. Bien que ce soit un mercredi soir, il y a eu pas mal
de monde et ils avaient tous envie de profiter de cette soirée,
comme nous.
Dommage pour ceux qui n’y étaient pas ! Mais il y aura des
vidéos....
Votre premier album, Cold Calling, était plus sombre,
plus mélancolique, pouvez-vous nous expliquer ce
changement ?
Sur Cold Calling il y avait des morceaux plus anciens que
j’avais écrits en Écosse. J’étais toujours dans ma phase depressed songwriter ;-) et les chansons étaient forcément plus
sombres.
Je n’ai pas vraiment pu retravailler les morceaux avec les
autres musiciens, c’était les arrangements que j’avais en tête
depuis un moment et on les a enregistrés sans beaucoup de
changement.
Des fois, je suis allé un peu trop loin dans mes délires de temps
impairs et d’harmonies bizarres. Ceci dit, je suis toujours aussi
fier de cet album.
Plus haut, nous avons expliqué votre histoire.
Existe-t-il des différences entre la musique de
Neil Dixon en Écosse, et les réalisations créées en
France ?
Chaque chanson est comme un polaroïd de l’instant où je l’ai
écrite. Les morceaux du nouvel album sont plus mûrs, plus
réfléchis.
34
Je suis aussi plus concentré sur le côté positif de la vie maintenant et ça ressort forcément dans les chansons. J’avais vraiment envie d’écrire des chansons qui font du bien aux gens
qui les écoutent.
J’ai tout changé dans ma façon d’aborder l’écriture, c’est pour
ça que j’ai appelé l’album From the ground up. C’est une
phrase qui veut dire tout changer de bas en haut.
Avec Cédric Gerfaud, batteur et Jacques Caldinelli,
bassiste, vous formez un réel groupe où les valeurs
humaines sont importantes, la confiance est maître
mot. Pouvez-vous approfondir ?
J’ai vraiment de la chance de travailler avec des musiciens
aussi doués, et ils ont apporté tout leur savoir-faire pour m’aider à façonner les nouveaux titres.
C’est en effet un travail de groupe. J’amène des morceaux et
on les assemble ensemble.
Des fois le résultat final est très loin de ce que j’avais en tête
au départ mais c’est toujours meilleur. Quand on a enre-
gistré l’album on a fait un maximum de prises live,
qui peuvent prendre beaucoup plus de temps (et
d’argent !) s’il faut les refaire plusieurs fois.
Mais je savais que les autres étaient à la hauteur et ils ne m’ont
pas déçu, je suis vraiment très content du résultat.
From The Ground up, est un excellent album que
nous conseillons à tous. Quelles sont les prochaines dates ? Quel est votre planning 2013 ? Où
pourrons-nous assister à une représentation ?
On est toujours en train de finaliser le planning, mais on peut
tout savoir en temps réel sur le site www.neil-dixon.com ou sur
les réseaux sociaux.
On est aussi en train de mettre en place des clips et des vidéos
live.
[email protected] – 06 81 92 29 21 – www.neil-dixon.com - vibrationclandestine.com/membres/Neil Dixon
Crédit photo © Elodie Michel
En pleine préparation du Démon d’Or 2013, l’association Totaal Rez nous souffla à l’oreille le nom d’une
artiste qu’ils venaient de programmer pour leur festival. Selon eux nous allions l’apprécier. Dès la première
écoute, nous étions conquis ! Sa voix gospel rappelle la bonne époque de la soul, envoûtante et enivrante.
Les rythmes jazzy, soul parfois folk, nous rappellent à ses influences afro-américaines. Cet ensemble doux
et chaleureux qui crée l’univers de Hawa, ne laisse pas insensible (sauf si vous avez un cœur de pierre…).
Sa rencontre avec Bruno "Patchworks' Hovart (Mr Day, Mr President…) sera décisive.
En effet, le producteur autodidacte lyonnais est conquis et lui propose des collaborations. En 2011, elle
met définitivement le pied à l’étrier et présente son premier album The little green box qu’elle signe chez
Favorite Recordings. En Mai, sortira son nouvel album Another Tree. Hawa nous invite à la suivre sur les
chemins voluptueux, intimistes et parfois mélancoliques de la soul music…
Interview de HAWA par Vibration Clandestine
Soul / Rythm ‘N’ Blues
Hawa
Lors de la sortie de votre premier album, la presse a été
unanime quant à la qualité de
votre travail.
Vous vous y attendiez ?
Je ne peux pas dire que je m’y attendais, j’étais déjà ravie d’avoir fait un
album et qu’il puisse sortir, alors qu’il
y ait des retours et que cette presse
soit en phase avec nous sur la qualité
de notre travail a été très plaisant.
Cela me conforte à continuer à travailler ma musique en respectant
mes émotions et mes envies.
Suite à My Little Green Box
vous avez été sollicitée par les
festivals, en plus de vos représentations solos.
Est-ce une expérience éprouvante ? Le rythme imposé, la
route…
Nous avons fait quelques festivals,
et ce fut une expérience bien plus
géniale qu’éprouvante.
Le plus éprouvant est de jongler
entre mon métier à plein temps et la
musique. Mais ça reste un grand kiff’.
Le clip du single My Little
Green Box est un dessin animé
qui colle complètement à l’ambiance de la chanson.
Est-ce une idée à vous ? Avec
qui avez-vous travaillé ?
À la base, c’est une idée de Pascal
Rioux (boss du label), il était en lien avec cette jeune et dynamique équipe parisienne Les lapins de l’espace, qui travaille beaucoup à partir de collage. La chanson leur a plu, leur travail nous a plu.
Une belle rencontre.
Votre nouvel album Another Tree est attendu dans les jours qui suivent.
Dites-nous ce que nous pourrons y trouver ? Quels sont les thèmes abordés ?
Ouah, c’est toujours difficile de parler d’un album quand c’est aussi frais.
La scène nous a amenés à créer un album de groupe, l’enregistrement s’est fait ensemble dans ce fabuleux studio analogique
PWL (KERWAX), le son est authentique et chaud.
À ma place d’auteur je dirais qu’il est plus personnel et qu’il marque un nouveau départ.
En tant que chanteuse je me suis laissée plus d’espace de respiration et ma façon de chanter est sur certains morceaux plus
aérienne. J’ai beaucoup écouté de folk musique, de blues dans une période de pré-écriture. Je pense
que cela a guidé le son de cet album, plus folk, blues, rockabilly, et toujours soul.
Fin juin 2013 vous jouez au festival Démon d’Or, à Poleymieux en bordure de Lyon. Vous faites partie
d’une belle programmation, comment préparez-vous cette date ?
Répètes, répètes, résidence et encore répètes, c’est la recette classique pour monter ce nouveau set.
On a la chance d’avoir d’autres dates avant ce concert, on devrait arriver avec un set digéré alors on vous promet du bon.
[email protected] - 01 43 21 60 27 - www.favoriterec.com - vibrationclandestine.com/membres/hawa
Crédit photo © photos de presse par Lisa Roze
35
Pop-Punk
Little Box
Nous le savons tous, le département de l’Ardèche a toujours été un geyser de découvertes et de révélations.
Le punk pop rock de Little Box ne déroge pas à la règle ! Énergique et mélodique, les morceaux abordent
des sujets actuels et nous responsabilisent face à l’avenir. S’inscrivant sur la même lignée que Uncommonmenfrommars ou encore Burning Heads, le groupe ardéchois fait partie des espoirs du punk français !
Leur dernier E.P. Draw me the World laisse prévoir que Little Box se transformera bientôt en une grande
boîte pleine de surprises.
Interview de Little Box par Vibration Clandestine
Little Box est tout jeune, en effet le groupe est né
en 2008. Dans votre bio vous dites que la boîte a
été dépoussiérée. Pouvez-vous éclaircir cette partie de votre histoire ?
Quand on a eu à choisir un nom de groupe, Little Box s’est
imposé naturellement car on répétait à l’époque dans un tout
petit garage avec des murs en carton pâte.
On a trouvé l’image vraiment bien, à vrai dire c’est un peu le
lot commun de tous les groupes qui débutent. Aujourd’hui on a
quitté notre petite boîte pour un nouveau local qu’on a retapé,
mais on reste attaché à cette histoire avec notre premier lieu
de répèt’.
À l’écoute de Draw me the World on sent que vos
influences sont clairement d’outre Atlantique, aux
accents de Fat Wreck Chords (NOFX, pour ne citer
qu’eux…). Est-ce que vous confirmez cette dépendance spirituelle ?
Je ne sais pas si on peut parler de dépendance, mais les
groupes de chez Fat Wreck Chords font clairement partie de
nos inspirations. On écoute également des groupes de punkrock français et québécois, on a aussi plein d’autres influences
propres à chacun allant du pop-rock au hardcore, en passant
par divers styles musicaux autres que le rock.
En fait on se nourrit chacun de musiques différentes et ça
nous apporte beaucoup lorsque l’on compose.
Votre premier concert de l’année, le 19 janvier,
vous a conduits au Dock à Grenoble (38). Vous
en gardez un bon souvenir ? Quelles sont les prochaines dates ?
L’année 2012 s’est déjà bien terminée avec un très bon
36
concert à l’American Dreamer à Annonay (07) avec Forest
Pooky, Bad Chickens et Uncommonmenfrommars.
On était donc d’attaque pour notre première date de 2013 à
Grenoble. Le public a répondu présent et motivé pour notre
plus grand plaisir et on devrait bientôt rejouer dans cette ville.
Pour la suite, on se concentre sur un nouvel enregistrement.
Mais on a quand même quelques dates à venir comme le festival Mets d’la Wax en Savoie et une tournée entre la France et
l’Allemagne dont une date au Strassenfest à Backnang.
Draw me the World, est votre dernière réalisation.
La finalité d’un E.P. est de se lancer, de se faire
connaître. L’année 2012 a-t-elle été ainsi ?
L’E.P nous a permis de réaliser une tournée dans le Sud-Ouest
et de nombreuses dates en Rhône-Alpes. On a croisé beaucoup de groupes sur la route et partagé de bons moments
avec eux. Le maxi a été un outil indispensable pour avancer
dans notre projet, nous faire un nom et aller à la rencontre du
public. La scène étant une de nos principales motivations on
espère que ça va continuer comme ça.
L’étape qui suit est l’album. Est-ce que l’écriture, la
composition ont commencé ou est-ce que la priorité de 2013 est la scène ?
Avant l’étape de l’album nous nous concentrons sur la réalisation d’un nouveau maxi avec un clip à la clé ! On espère
distribuer largement ces nouveaux titres et on
pense les mettre en téléchargement libre. Les mor-
ceaux sont déjà là, en réalité on ne s’arrête jamais de composer et c’est ce qui nous fait avancer ! Sans pour autant oublier
la scène ...
[email protected] – 06 885 889 30 – - www.littlebox.fr - vibrationclandestine.com/membres/littlebox
Crédit photo © Damien Saillet
Chanson discount….
Y a mieux,… mais c’est plus cher !
MissLiddl
MissLiddl, c’est l’histoire d’une femme qui, grâce aux aléas de la vie, est devenue chanteuse pour le plaisir
de notre ouïe. C’est l’ADDIM de l’Ain (association départementale de développement du spectacle vivant)
qui la repère, qui l’aide et qui lui permet de se lancer dans la musique.
MissLiddl, c’est original, c’est frais, c’est actuel. Ses chansons discount, dixit MissLiddl, ne sont pas avares
en créativité. Pleine de joie, de dérision, elle nous fait rire et sourire, tellement ses chansons sont simples et
vraies. Cette petite nouvelle qui nous a été recommandée par l’équipe de La Tannerie, à Bourg-en-Bresse
(01) vient d’achever sa première année d’artiste. La Miss s’est promenée sur le territoire français pour finalement se perdre dans le métro. Se perdre ? Pas si sûr…
Interview de MissLiddl par Vibration Clandestine
Fin mars 2013, s’achevaient vos concerts privés
dans le métro parisien. 1000 candidats, 300 sélections. Vous étiez-vous beaucoup préparée ? Avezvous eu des retombées ?
J’ai passé l’audition un peu au hasard, sans attente particulière, synthé sous le bras, talons rouges aux pieds, et textes
en tête. À ma grande surprise, j’ai été retenue. Claustrophobe,
et pleine de fantasmes sur cet univers inconnu, je m’étais mise
au défi d’essayer au moins une fois ! J’y ai pris goût, grâce
entre autres à de superbes rencontres, comme Georges,
musicien du métro depuis 11 ans ou Claire, chanteuse lyrique
à l’opéra Bastille devenue depuis une amie. Cette aventure
dans le métro est unique, intense, et formatrice. Elle m’apprend à gérer l’indifférence, des conditions parfois difficiles,
mais aussi le plaisir de voir des visages s’éclairer d’un sourire.
Parlez-nous un peu de l’ADDIM de l’Ain, cette asso
a joué un rôle prédominant dans votre insertion.
À quel niveau est-elle intervenue ?
Chaque année, l’Addim de l’Ain accompagne 4 groupes.
Après une phase de diagnostic, elle leur propose travail
sur la voix, sur la mise en scène ou autre…. Je ne pensais
pas être concernée par ce dispositif, car je me sentais plus
comédienne que chanteuse. Mais la metteur en scène de
mon spectacle L’Improbable Destin d’Emilie de l’Ain m’a
encouragée à postuler. J’ai été retenue, et afin de rendre ce
que l’ADDIM m’avait donné, j’ai eu à cœur de m’investir pleinement dans le projet MissLiddl. Sans ce soutien aussi bien
moral que technique, je n’aurais sans doute pas envisagé si
rapidement la voix de la professionnalisation.
Vos Chansons discount telles que Monique et
Gilles, La frite, Tunning ou Meetic… Est-ce autobiographique ? Vous les avez également mises en
scène, expliquez-nous ?
Bien sûr, tout est vrai ! La cougar de 54 ans, c’est moi. La
petite fille qui rêve de faire le tour de France, c’est aussi moi.
38
La fritivore, toujours moi ! Plus sérieusement, j’aime capter les
petites scènes du quotidien en essayant d’extraire légèreté,
justesse et une certaine profondeur. Le comédien Christophe
Vignal m’accompagne à la mise en scène et j’ai aussi eu la
chance de travailler avec Fred Radix. Deux belles rencontres
qui ont donné naissance à un show décalé : MissLiddl est en
concert sans Rodrigo son guitariste/manager. Elle doit gérer
toute seule et risque le pétage de plomb.
Récemment, vous avez créé un groupe, Miss, Miss
and Miss. 3 pour le prix d’une, votre slogan promotionnel, pourrait-il devenir le nom d’un album ?
Avez-vous des projets pour ce groupe ?
Dès le départ, nous étions 3 : Anaïs Attala au cor, Aurélie
Polidoro aux mille instruments et moi-même au chant et synthé. Les mois avançant, nous avons gagné en précision, et
le côté "discount" devenait de moins en moins évident. Nous
avons donc opté pour deux formules : en solo MissLiddl, et
en trio Miss, Miss and Miss. Les deux propositions
sont aussi déjantées l’une que l’autre, le trio étant
plus intéressant d’un point de vue instrumental, et
le solo plus théâtralisé et décalé. Un album ?… Faut
voir…. Car n’oublions pas que MissLiddl, y a mieux… mais
c’est plus cher.
MissLiddl, faites votre promo, donnez-nous des infos, où pourrons-nous voir vos chansons discount
théâtralisées pendant l’année 2013 ?
Au mariage de Dédé en mai et en spéciale guest à la fête de
la saucisse en Lozère. Va falloir assurer, car l’objectif c’est les
States fin 2013… On est star du discount, ou on ne l’est pas !
Bon sinon, grâce au métro, MissLiddl jouera à la Mutinerie à
Paris le 17 avril. Puis à l’AppartCafé dans la Drôme, pour le
Tour du Lapin dans l’Ain et au festival Art zé Bouilles. Miss,
Miss and Miss jouera aux Journandises, et en novembre à
Montluel. Commandez la carte de fidélité : "pour 9 concerts
achetés, le 10ème gratuit" !
[email protected] - 06 75 71 56 64 - http://www.noomiz.com/Missliddl - vibrationclandestine.com/membres/missliddl
Crédit photo © Lionel Déléage
Zinc Théâtre - Alès
La nuit des Camisards
Nous voici revenus le 18 octobre 1685, date de l’édit de Fontainebleau par Louis XIV. Cet édit révoque le
précédent, l’édit de Nantes de Henri IV. En d’autres termes, notre cher Soleil veut que tout son peuple soit
catholique ! Mais c’est sans compter sur ce fier pays cévenol et de ses futurs Camisards (protestants du
pays), qui n’entendent pas se laisser faire !
La Nuit des Camisards, spectacle en plein air qui se jouera du 16 juillet au 15 août 2013 à Alès, nous
plonge 48h avant que la guerre des Camisards éclate, le 24 juillet 1702 ! Le spectacle vivant est tiré de
la pièce écrite par Lionnel Astier (Le fils à Jo, Les Lyonnais, Kaamelott) et mise en scène par Gilbert
Rouvière, directeur du Zinc Théâtre.
Interview de Gilbert Rouvière, metteur en scène du spectacle La nuit des Camisards par Vibration Clandestine
L’environnement forestier dans lequel la pièce a
été, et sera jouée, possède une capacité émotionnelle forte auprès des spectateurs. Est-ce de même
pour vous et les acteurs ?
Cette immersion est une des composantes importantes du
spectacle, pour les spectateurs comme pour les acteurs :
recréer un climat qui se rapproche de ce que pouvaient vivre
les camisards lors des assemblées du désert. Au milieu de la
nature. Nous avons répété ce spectacle sous la pluie, dans
la boue, dans la chaleur, et cela, immanquablement, nous a
rapprochés un peu de quelque chose des Camisards. Le site
naturel fait que le spectacle est un spectacle physique à jouer.
Les acteurs y sont très engagés physiquement, et donc émotionnellement.
Le spectacle est prévu du 16 juillet au 15 août, et
sur une durée de 3 ans. Quelles sont donc les prochaines dates ? Le spectacle va-t-il s’exporter ?
Au début, nous avons envisagé l’idée de faire tourner ce spectacle. Et c’est une idée que nous pourrions envisager pour
plus tard. Pour le moment nous nous consacrons sur les trois
années où nous allons jouer à Alès. La nuit des Camisards
s’adresse aux cévenols, comme à ceux qui viennent connaître
la région pendant l’été. C’est pour cela que nous jouerons les
trois années du 15 Juillet au 15 Août. Notre ambition est de
raconter cette histoire à tous, que le spectacle laisse une trace
dans l’imaginaire collectif de ce pays.
Pouvoir mettre en scène l’histoire de ses aïeux
dont la pièce est écrite par un cévenol et jouée à
Alès, était-ce une finalité pour vous ?
Une finalité, non, mais un rêve d’enfant oui. J’aime l’idée que
ces fantômes qui ont peuplé mon enfance prennent place
aujourd’hui dans mon travail de metteur en scène. Il est certain que, au milieu des spectacles que j’ai montés (Molière,
Shakespeare, Marivaux, [...] etc…), La nuit des camisards
40
prend une place à part. Il est exceptionnel de pouvoir travailler
ainsi sur ses origines, de parler aux spectateurs d’un sujet si
intime et profond [...] tout en sachant qu’il est partagé par une
majorité de ceux qui assistent au spectacle.
Est-ce que le spectacle joué en Juillet/Août sera la
copie conforme de celui joué en 2008/2009 ? Y-at-il eu des changements au niveau de la mise en
scène ? Des acteurs ?
Nous le voudrions, nous ne pourrions rendre une copie
conforme. Quatre années se sont écoulées depuis la création
du spectacle, inévitablement le spectacle aura gagné en maturité. Le site est différent, plus vaste, plus ouvert. La distribution sera un peu plus musclée. Nous apporterons de légères
améliorations tant au niveau de la mise en scène que du texte.
L’accueil du public sera amélioré, nous aurons un restaurant,
un bar, une librairie et un espace de rencontre. Nous inviterons
des historiens, des acteurs, des personnalités qui viendront
parler autour du spectacle. Lionnel Astier, malgré ses nombreuses sollicitations, sera souvent parmi nous.
Le budget du spectacle n’est pas bouclé, vous appelez les spectateurs à participer, expliquez-nous ?
Malgré l’important effort d’Alès Agglomération, le budget
n’est pas bouclé. Nous aurions pu augmenter le prix
des places pour y arriver, mais cela aurait privé
certains de la possibilité d’assister au spectacle.
Nous avons alors trouvé la niche du partenariat
privé. C’est un texte de loi qui permet à chacun, dès qu’il
paye des impôts de faire un don à une association, et ensuite
de le défalquer de ses impôts. L’opération est intéressante à
double titre : le spectateur, qui assistera à une représentation
à moindre coût, et le Zinc Théâtre, qui boucle son budget.
C’est un projet participatif grâce auquel chacun devient propriétaire d’un peu de ce spectacle.
[email protected] - www.zinctheatre.com - [email protected]
Crédit photo © Lionel Déléage
À l’heure où nous préparons cette interview, le 31ème festival de cinéma d’Alès prend vie, le festival Itinérance. Cette année, c’est la musique qui sera mise à l’honneur, l’occasion pour le musée PAB, structure
voisine du festival Itinérance, de nous proposer une très belle réflexion entre art et musique.
Cette exposition, qui se déroule du 21 Mars au 16 Juin, vous propose de découvrir les clichés du photographe Jerry Schatzberg, des photos prises dans une grande complicité avec un artiste qui a su marquer
son temps et les esprits : Bob Dylan !
Jerry Schatzberg réalisa notamment la pochette du 7ème l’album de Bob Dylan, Blonde on Blonde (sortie
le 16 Mai 1966 chez Colombia).
Carole Hyza, conservatrice du musée PAB, nous parle de cet hommage…
Interview de Carole Hyza, conservatrice du musée PAB de Alès (Gard), par Vibration Clandestine
Carole Hyza, vous êtes conservatrice du musée PAB d’Alès,
pouvez-vous nous parler de ce
choix de mettre en avant des
photos de Bob Dylan prises par
Jerry Schatzberg ?
La thématique de cette année choisie
par le festival de cinéma Itinérances
étant "en avant la musique", il était
naturel de présenter un musicien célèbre.
Musée Pierre André Benoit, Alès
Bob Dylan photographié par Jerry Schatzberg
Cette exposition, déjà présentée en 2012 à l’Institut Lumière
de Lyon, présente l’avantage
de proposer une rencontre
entre un réalisateur photographe et un musicien peintre
poète... C’est donc naturellement
que cette exposition a trouvé sa place
dans nos murs.
Vous nous avez également expliqué qu’il était important pour
le musée de PAB de susciter
l’interrogation entre l’art et la
musique, pourquoi ?
Nous avons déjà travaillé avec l’école
de musique d’Alès pour faire vibrer les
œuvres différemment au sein même du
musée.
Du noir et blanc, plutôt des photos de scènes, photos en studio,
etc.
Quel genre de photos allonsnous retrouver lors de cette
exposition ?
Ce sont essentiellement des photographies en noir et blanc, certaines en
couleurs, de formats très différents.
Il y a 4 photographies prises en studio d’enregistrement puis toutes les autres ont été prises dans le studio de Jerry Schatzberg.
Cet exercice de la photographie de studio n’est pas évident, surtout pour quelqu’un de timide et introverti. C’est un art de la mise
en scène, un dévoilement de la personnalité qui est tout sauf spontané et naturel.
Cette exposition est en partenariat avec le festival de cinéma Itinérance, en quoi consiste ce partenariat ?
Le musée PAB propose et organise une exposition en écho avec la thématique choisie par le festival autant que faire se peut.
Il est aussi envisageable d’exposer des photographies d’un artiste auquel le festival rendrait hommage.
Pour ceux qui ne connaissent pas ou peu Bob Dylan, cette exposition est-elle l’occasion de vraiment
découvrir son univers ?
Cette exposition ne dévoile pas vraiment son univers, ce sont des portraits, c’est l’homme que l’on voit.
Il y a cependant quelques évocations de sa musique mais très peu.
[email protected] - 04 66 869 869
Crédit photo © Jerry Schatzberg - Courtesy galerie Dina Vierny
41
Tournon-sur-Rhône
Exposition Natureza Viva
À 12 ans, elle peignait ses premières toiles. C’est entre le Brésil, dont elle est originaire, Madrid, Lisbonne
et Paris qu’elle parfait ses techniques. Ses voyages et ses études dans les capitales de l’art, à travers le
monde, lui permettent d’exposer depuis 1977. Huiles sur toile ou aquarelles, ses œuvres sont profondes,
limpides ; chaque série a son identité, son caractère.
Dalva Duarte, partage sa vie entre Londres et l’Ardèche où elle a réhabilité un moulinage (ancienne usine
de textile) pour en faire une salle d’exposition ainsi qu’une résidence d’artistes. J’ai toujours pensé qu’il est
difficile de comprendre le travail d’un peintre par l’intermédiaire d’un magazine. Même si celui-ci propose
quelques photos des œuvres réalisées. En ce sens, je vous invite à aller découvrir Dalva Duarte dans son
exposition, Natureza Viva, accueillie du 2 Juin au 30 Septembre 2013 par le Château-Musée et la chapelle
du Lycée Gabriel Faure à Tournon-sur-Rhône (07).
Interview de Dalva Duarte par Vibration Clandestine
Natureza Viva profite d’un cadre magnifique et chargé
d’histoire. Que vous inspire le château de Tournon ?
Le lieu est absolument magnifique, le château est placé au
bord du Rhône, avec de superbes vues, c’est un lieu chargé
d’histoire, un musée. Je m’y suis sentie bien accueillie. Le château m’a d’ailleurs inspiré une nouvelle série de tableaux qui
s’appelle Les gardiens du château, il s’agit de ma dernière
création.
À la recherche du temps perdu est un roman, en
sept tomes de Marcel Proust. C’est aussi le nom de
l’une de vos séries qui est exposée. Vous en êtesvous inspirée ? Est-ce votre propre réflexion sur la
mémoire et le temps ?
Je me suis bien sûr inspirée de cette série de romans car
je trouve cette façon d’aller vers le temps très intéressante,
essayer de l’attraper, de le retenir, je parle de la mémoire des
gens, de ceux qui sont partis, qui peut-être reviendront ou ne
reviendront plus. Le temps est quelque chose que l’on perd
à chaque seconde. Il s’agit d’une réflexion personnelle sur le
temps qui fuit, le temps qui nous vieillit, le temps qui nous rend
incapables, nous amène vers une régression physique et non
intellectuelle. Il nous conduit inéluctablement vers la mort.
Cette recherche ne peut pas aboutir, c’est une quête impossible. Le temps qui passe représente aussi la douleur de voir
certaines personnes partir avant soi. Tout cela explique le nom
de cette série À la recherche du temps perdu.
42
La soirée d’ouverture se terminera par Violon à la
folie, concert de Nemanja Radulovic. Votre dernière
série est intitulée 24 Caprices, nom directement
inspiré du concert pour violon de Paganini. Cet instrument a-t-il une place importante dans votre vie ?
Le violon tient en effet une place très importante dans ma
vie et dans mon œuvre, il fait partie de mon histoire, de mon
enfance. Mon frère jouait du violon. Le titre de ce concert me
convient d’ailleurs très bien car j’ai également travaillé 10 ans
à la folie sur cette série des Paganini. Les Caprices sont inspirés de la création de Paganini les 24 Caprices, un morceau
tout particulier pour moi, car mon frère le jouait tous les jours,
jours et nuits, pendant des années. Il est donc ancré en moi.
Quelle était votre envie, votre souhait principal
lorsque vous avez décidé de réhabiliter le moulinage de Saint-Priest près de Privas (07) ? Avezvous atteint votre but ?
Non, on n’a jamais complètement atteint son but dans un projet
pareil car c’est une grosse usine que je réhabilite petit à petit.
Mon objectif est de faire de ce lieu un espace dédié aux arts,
vivant, où se déroulent des concerts, des expositions, un lieu
où il fait bon vivre, qui respire la joie de vivre, un lieu de rencontres conviviales. Mélanger l’art avec le plaisir de vivre, l’art
et la vie. Il s’agit d’une construction qui se poursuit chaque jour,
donc le but n’est pas encore atteint mais se renouvelle tout le
temps. [...]
[email protected] – 00 75 08 10 30 - www.ville-tournon.com/chateau-musee et www.dalva-duarte.fr
Crédit photo © Philippe Petiot
44
45
Beepeur
Cadeaux
Infos
1, 2, 3… quelle danse tu parles ?
Le 14 mai 2013, 23 jeunes Français et Russes, entre 10 et 18 ans, présentent une création commune. RDV à 20h00 au Théâtre Copeau, plus d’infos
sur www.balletscontemporains.com
33ème festival Jazz à Vienne, du 28 juin au 13 juillet 2013 !
Avec Keziah Jones, Youn Sun Nah, Erik Truffaz….
Découvrez toute la programmation sur l’application Jazz à
Vienne disponible sur Iphone et Android.
Festival Moulinstock avec Sinsemilia !
Venez prendre un grand bol d’air Musical !
26 & 27 Juillet 2013 – 14 groupes de musique
Rock, Pop et Reggae.
Pré-ventes dispo sur :
www.generations-moulinstock.fr
Découvrir
Les Jeudis Electro tout l’été à Thonon-les-Bains !!!
Concerts et dj’s en alternance entre lac et centre-ville :
MC2, Secret Vibes, Citizen Kain, Maxime Dangles,
Matmon Jazz, Sophie Watkins,... Infos & réservations :
www.lesjeudiselectro.org
Favorite Recordings offre aux plus rapides d’entre vous,
5 vinyles 45T du nouveau single d’Hawa !
Repérée en 2011 avec My Little Green Box, premier album
plébiscité, Hawa reviendra début Juin avec son nouveau
projet, Another Tree.
Contact : envoyez un mail à [email protected]
Pirate Mind sort chez Audiogenic son premier album Knight of Destruction,
dans lequel il éventre les tubes rock et électro.
Pirate Mind, c’est le hardcore au charme voyou, celui qui saccage les convenances pour mieux libérer l’esprit de la vraie fête ! Découvrez le symbole de la
relève hardcore dans l’hexagone. Plus d’info sur www.audiogenic.fr.
Christian Vander et Offering sont de retour au Triton
du 2 au 6 juillet 2013 (21h) pour les 30 ans du groupe !
Réservations sur www.letriton.com
et en appelant au 01 49 72 83 13.
Premier juin : ouverture de la grotte de la Salamandre !
Parcours guidé dans une énorme cavité entourée de concrétions
titanesques !
Option : descente en rappel, seul ou en famille !
Emotions garanties !
Festival Montereau Confluences
7 et 8 juin 2013 - 12 euros pass 2 jours - 30 concerts
Pascal Obispo, Nolwen Leroy, BB Brunes, Salvatore Adamo, Toto,
Michaël Gregorio, Amadou et Mariam
Infos : www.festival-montereau.fr
Le nouvel EP du groupe punk-rock stéphanois White Card
est enfin disponible ! Il s’intitule Le chant des alcyons et
s’écoute ici : www.whitecard.bandcamp.com
Nouvel envol, nouvel horizon, nouveau lieu…
Fort d’une programmation éclectique et atypique, allant de Cali
à Peter Doherty en passant par Emily Loizeau, Thomas Fersen,
Mixmac, le blog des musiques actuelles : rock, pop, folk, reggae, soul, Alex Beaupain et bien d’autres, le Radiant-Bellevue, nouvelle
salle de spectacles à Lyon/caluire, signe une première demielectro et hip-hop. La formule est simple : peu de bla-bla, du bon
saison réussie. Plus d’infos : www.radiant-bellevue.fr
son, des vidéos et des découvertes !
Rendez-vous sur www.mixmac.fr
Le festival Fêtes Escales présente sa 15ème édition
du 11 au 14 juillet.
Au rendez-vous : Sanseverino, Imany, Riff Cohen, Mazalda,
Winston Mac Anuff & Fixi, Broc…
N’oubliez pas vos fourchettes pour le grand pique-nique
républicain. Tous les évènements et concerts du festival
sont gratuits ! www.ville-venissieux.fr/fetesescales
46
Reggae Sun Ska Festival : 2,3,4 Août 2013 !
Au cœur du vignoble médocain, le reggae et ses vibrations
positives seront à l’honneur pour partager une musique,
une culture et une passion commune. Cette année c’est 5
scènes avec plus de 60 groupes…
La 6ème fête du pois chiche se déroulera du 31 mai au 2 juin
à Montaren (30).
12 concerts avec, entre autres, Balkan beat box le 31 mai
et Deluxe le 1er juin !
www.fetedupoischiche.com