Le Seil - Vire au Vent
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Le Seil - Vire au Vent
Le Seil Prame à voile au tiers et avirons de 5.40 m de François VIVIER Sommaire : 1 – L'architecte page 02 2 – Les voiles-avirons page 05 3 – Présentation du Seil page 07 4 – La version en polyester page 09 5 – Les adaptations du Seil page 13 6 – La version en bois massif page 15 7 – La version en contreplaqué page 18 8 – Adresses utiles page 22 Le Seil Page 1 1 – L'architecte : C'est en 1959, à l'âge de dix ans, que François Vivier découvre la mer et les bateaux, qui l'accaparent aussitôt. Les premiers bords sont tirés à bord du Vaurien familial, troqué dès l'année suivante pour une Corvette, à laquelle succédera Meltem, un plan Laurent Giles de 9 mètres. L'adolescent devient rapidement un inconditionnel de la croisière, en Bretagne mais également vers l'Espagne ou l'Irlande. Diplômé de Polytechnique en 1970, François Vivier allie son goût du bateau aux études en intégrant le Génie maritime, une formation qui le conduit à devenir architecte naval aux Chantiers de l'Atlantique en 1975. " C'est à cette époque que j'ai ressenti que l'univers de la plaisance perdait une de ses richesses, l'art de bien naviguer et de bien manœuvrer. Les nouveaux bateaux de plaisance me plaisaient nettement moins que leurs prédécesseurs, notamment parce que leurs emménagements n'étaient guère confortables à la mer. On était pourtant loin de ce que nous offrent les chantiers d’aujourd’hui en la matière ! " Quant à l'univers des voiliers de travail et de la tradition maritime, François Vivier l'a découvert au début des années 70 au travers de la revue grenobloise Petit Perroquet. François fera la rencontre de Bernard Cadoret, le rédacteur de la revue, qui lui transmet le virus. " Je n'avais jusqu'alors vécu la mer que comme un plaisancier lambda. C'est à partir de cette rencontre que je me suis mis à relever des formes et des échantillonnages de charpentes dans les Le Seil Page 2 cimetières de bateaux, autant de travaux qui contribueront à Ar Vag. " François Vivier fera par ailleurs l'acquisition, en 1979, du Saint-Gildas, ex-lacquou, le premier des " langoustiers Pichavant " . Pour le rapprocher des voiliers traditionnels, il fait déposer le moteur, et ponter le bateau de bout en bout, tout en allongeant le bout-dehors. Ainsi transformé, le sloup est un voilier marin et évolutif, à bord duquel la moindre croisière côtière devient passionnante. Deux ans plus tard, alors qu'il est devenu le premier viceprésident de la fédération régionale pour la culture maritime (FRCM), il choisit de quitter les Chantiers de l'Atlantique pour participer à la création du ChasseMarée. Dès 1979, François Vivier a l'occasion d'appliquer ses talents d'architecte naval à la plaisance traditionnelle. Le Chantier du Guip vient d'enregistrer la commande d'un " voilier de type langoustier d'une dizaine de mètres de long ". Il dessine Soir du 10 mai, aujourd'hui célèbre sous son nom de Babar, à bord duquel Pierre Raffin a bouclé un tour du monde. Sur la demande de plusieurs particuliers, et sur la base des langoustier, il dessine aussi de nombreux bateaux pour la croisière en famille, comme le très beau Seiz Avel aux frères Croguennoc, ou du Pettifox construit par des amateurs des îles Scilly. C'est également à cette époque que François Vivier se lance dans la création de canots voile-aviron, un concept nouveau que le Chasse-Marée va populariser en France. L'Aven, en 1981, un plan influencé par les canots de Bretagne Sud, est son premier dessin. Quatre ans plus tard, alors qu'il a dessiné entre-temps deux yoles d'aviron de mer, - dont la Yole 16, construite en polyester à 300 exemplaires par Keltic - François Vivier conçoit l'Aber. Ce dernier sera le premier dossier de construction amateur commercialisé par le Chasse-Marée. Depuis ces deux séries, François a produit une douzaine de plans de canots voile-aviron: l'Ilur (de loin son plus grand succès), le Laita, le Youkou-Lili, le Seil, l'Elorn, les Yoles de l'Odet, les Yoles Morbihan, le Minahouêt... Chaque bateau est né d'une demande différente, mais tous sont empreints de références à la tradition, tout en apportant des améliorations notoires. Toutes ces idées, François les acquiert par ses lectures, mais également au travers de ses travaux pour l'élaboration des plans d'une vingtaine de répliques. Malgré la relative abondance de sa production, François Vivier n'en a pas fait son activité principale... En témoigne la richesse de sa vie professionnelle. Après avoir contribué aux débuts du Chasse-Marée - où il a publié notamment un important article sur les voiles convenant aux bateaux traditionnels ( Chasse-Marée n° 12), un travail toujours d'actualité -, François Vivier retourne aux Chantiers de l'Atlantique. Il y restera six ans, travaillant essentiellement dans le secteur de la recherche et du développement, avant de s'atteler à une réorganisation des méthodes de construction des navires, au moment où le chantier choisit de s'orienter vers la mise sur cale de paquebots. Il continue en parallèle sa collaboration avec Le Chasse-Marée, qui publie en 1991 son livre sur les techniques modernes de la construction bois, à destination des Le Seil Page 3 charpentiers amateurs. Cette même année, il intègre Franship, une compagnie nantaise de shipmanagement. Six années durant, il va diriger ce prestataire de services aux armateurs. Il s'agissait de la plus importante société de shipmanagement pétrolier en Europe, une activité qui consiste à contrôler la conception et la gestion technique des navires et à veiller au recrutement des équipages. Quand, en 1997, Iranship est vendu par ses actionnaires, François Vibier intègre à nouveau les Chantiers de l'Atlantique qui, un an plus tard, lui confient la direction de l'Institut de recherches sur la construction navale (IRCN) à Nantes. Quand l'activité de l'entreprise se tourne de plus en plus vers le nucléaire, François ne se sent plus vraiment à l'aise dans un secteur qui, pour la première fois, l'éloigne de la mer. C'est alors qu'il décide, durant l'été 2003, de concrétiser l'un de ses plus vieux rêves : s'installer comme architecte naval à part entière ! Une de ses premières activités dans ce " nouveau métier ", outre l'expertise, a consisté à reprendre ses dossiers de construction amateur pour les améliorer et les développer. Dans un souci de rendre la construction accessible à n'importe quel amateur un tant soit peu bricoleur, et bien que ses bateaux soient vendus en kit ou barre en main par le chantier Grand Largue ou la société Icarai, créée par son fils Nicolas, François Vivier les a notamment agrémentés de fiches thématiques, toutes illustrées : l'imprégnation époxy, les joints congés, les problèmes d'équerrage, etc. François Vivier observe aussi que beaucoup de propriétaires de canots voileaviron se contentaient, même si on peut le regretter, de ne faire que de la voile. Aussi, se met-il à dessiner des petits bateaux qui conserveront les qualités re-cherchées - transportables sur remorque, faciles à gréer, etc. -, mais qui sont de véritables voiliers. C'est ainsi que l'Ebihen est né. Bien qu'il ait inscrit ce nouveau plan dans une esthétique proche de celle des bateaux de travail, comme c'était le cas d'une majeure partie de ses anciens dessins, François se sent alors tout aussi guidé par la plaisance, comme il l'a montré dès 1997 avec la création du Stir-Ven, un voilier performant et original. Quels que soient ses plans, François Vivier a toujours revendiqué que ses créations contribuent à défendre le sens marin, en attachant une grande importance à ce que ses bateaux soient aussi confortables à la mer et évolutifs que bons marcheurs... et en bois moderne ! [d'après l'article consacré à François Vivier dans le chasse-Marée n° 172] Le Seil Page 4 2 – Les voiles-avirons : Avant que les temps modernes ne viennent tout bouleverser, toutes les petites embarcations, qu'elles soient de pêche, de service ou de plaisance, étaient propulsées à la voile ou à l'aviron. En fait, les deux coexistaient car un voilier a toujours besoin d'un moyen de se déplacer quand le vent manque et un canot à l'aviron, sauf en eaux restreintes et abritées, ne résiste pas à la facilité de se faire aider du vent ! Progressivement, tout au long du 20ème siècle, les embarcations traditionnelles vont évoluer. À la pêche, c'est le moteur qui devient roi. Les non-professionnels vont opter pour le "pêche-promenade" associant voile et moteur. Le régatier va créer le "dériveur léger" ou le quillard de régate et, plus tard, le catamaran et la planche à voile. Quant à l'aviron pur, il va donner naissance à des engins aussi performants que peu marins. Le point commun de toutes ces évolutions, outre le recours à des matériaux modernes comme le polyester, c'est une spécialisation de plus en plus forte de chaque bateau à un usage spécifique, alors que le canot traditionnel était au contraire très polyvalent, tout en présentant une extrême variété représentant les traditions locales, les conditions de mer et d'abri de son lieu d'origine. C'est dans ce contexte que quelques passionnés, associant pratique de la voile, curiosité pour notre patrimoine maritime et une certaine insatisfaction vis à vis d'une plaisance qui devient un loisir de masse, vont "inventer" le voile-aviron. Le Seil Page 5 Ils inventent aussi le "mot" voile-aviron comme le principe d'un "naviguer autrement" sur des bateaux qui vont permettre de redécouvrir ce que les voiliers modernes ne proposent plus ou mal : naviguer dans un bateau "creux" où le panier de pic-nique trouve bien sa place, trouver le plaisir de la nage à l'aviron, silencieuse, en mer ou dans une rivière à marée. Le voile-aviron, même s'il s'inspire d'une tradition, sait aussi s'insérer dans notre société d'aujourd'hui. Plus léger, par les méthodes modernes de construction qui ne renient pas nécessairement le bois, facile à transporter sur remorque et à mettre à l'eau, il s'affranchit des infrastructures portuaires et du bétonnage du littoral. De petite taille, il se prête particulièrement bien à la construction individuelle dans un garage et constitue même une merveilleuse façon d'exercer ses talents de bricoleur. Il a d'ailleurs été souvent choisi par des établissements scolaires ou des associations dans un but pédagogique. Dès sa première parution en 1981, la revue "Le Chasse-Marée" s'attache au développement du voile-aviron. Fin 1981, je dessine l'Aven, le premier voileaviron de série, qui sera construit en 80 exemplaires par les constructions navales de Loctudy (chantier de Massol). En 1985 sort le premier dossier de construction de l'Aber, un bateau spécifiquement conçu pour la construction individuelle. Petit à petit d'autres plans suivront couvrant une plus grande variété de programmes de navigation. Dans les années 2000 sortent les premiers bateaux (Laïta, Minahouet) proposés en kit, à base de contreplaqué découpé sur machine à commande numérique, simplifiant considérablement la construction. On réserve maintenant le terme voile-aviron aux bateaux pour lesquels l'aviron est un vrai mode de propulsion alternatif à la voile, et permettant de se passer de toute motorisation. [d'après l'article sur le sujet rédigé par François Vivier : http://www.francois.vivier.info] Le Seil Page 6 3 – Présentation du bateau : Le Seil, qui a fait l'objet de plusieurs articles dans le Chasse Marée dont le n° 93, a été conçu, en 1988, par François VIVIER pour offrir un bateau parfaitement adapté à la navigation en rivière (Seil est le nom d'un bras comblé de la Loire à Trentemoult près de Nantes) mais aussi tout à fait à l’aise en mer. Sa forme de prame lui donne une grande stabilité, et donc de bonnes performances sous voile au près, ainsi qu’un comportement nautique très sain et sûr, y compris aux allures portantes dans une mauvaise mer. La grande voile au tiers est amurée au pied de mât et n'a pas à être changée aux virements de bord. Le mât bascule pour passer sous les ponts. Sa surface mouillée modérée, avec un tableau bien dégagé, en fait en même temps un très bon bateau d'aviron. Il y a ainsi deux bancs de nage. Avec un équipage de jeunes, il est possible de nager avec deux rameurs par banc. Initialement conçu pour une construction à clins de contreplaqué, des unités ont été réalisés en bois massif, puis, très tôt, il a été produit en polyester par le chantier "Canotage de France", créé à cette occasion. Suite à la disparition de ce chantier, une nouvelle version du Seil (dit Seil 18) en contreplaqué-époxy a été étudiée en 2008 et est proposée en kit ou en version finie (version barre en main) par le chantier Icarai. De nombreuses astuces en font un bateau pratique comme le mât pivotant, les bancs latéraux, les planchers pouvant constituer une plate-forme pour coucher à bord, un rangement moteur hors-bord (seulement sur la version Seil 18 par Le Seil Page 7 agrandissement et modification du coffre arrière) ... Porteur, on peut l'utiliser en solitaire comme en collectif. Il est donc, en mer comme en lac ou rivière, le bateau des promenades familiales, de la pêche, du "canotage sportif", et de ce que chacun veut en faire. De nombreux clubs de voile et associations l'on adopté. Si la version actuelle en contreplaqué-époxy est homologuée jusqu'à 6 personnes, la version polyester peut embarquer de 7 à 10 personnes. C'est donc plus 150 exemplaires qui ont déjà été construits et les flottilles de Seil continuent à croître grâce aux efforts d'associations dynamiques. Cela fait du Seil un des voiles-avirons le plus répandu. Le Seil Page 8 4 – La version en polyester : Le Seil a été construit rapidement en polyester par le chantier Canotage de France, près de Nantes, dirigé par François Lelièvre de 1994 à 2007. 120 exemplaires sortiront dans cette version. Caractéristiques générales : Longueur 5.40 m Longueur flottaison 4.20 m Largeur 1.62 m Tirant d'eau (dérive haute) 0.20 m Tirant d'eau (dérive basse) 0.90 m Poids armé 250 kg Surface voilure 11 m² Nombre de personnes max. 7 à 10 personnes Le Seil Page 9 Le Seil Page 10 Le Seil Page 11 Le Seil Page 12 5 – Les adaptations du Seil : Le Seil en version polyester a aussi connu de nombreuses améliorations pour répondre à des besoins particuliers. Il fut possible, par exemple, de demander à la livraison une bordée supplémentaire, pour répondre initialement à des besoins handi-sport, un foc, ou encore un écusson pour moteur hors-bord. De même est né le Top-Seil, conjugaison de la version polyester avec l'adaptation de deux gréements de Topper et d'un foc. Seule une vingtaine de Top-seil verront le jour à destination de bases nautiques. Les caractéristiques générales restèrent sensiblement les mêmes, en fonction des adaptations apportées. Le Seil Page 13 Le Seil Page 14 4 – La version en bois massif : Le Seil a été construit en bois massif de mélèze, de façon anecdotique (4 unités), par des charpentiers amateurs, mais aussi par le chantier Canotage de France à partir de 2005. Cette version reprend les caractéristiques générales du Seil mais pouvant comporter des différences. Caractéristiques générales : Longueur 5.40 m Longueur flottaison 4.20 m Largeur 1.64 m Tirant d'eau (dérive haute) 0.20 m Tirant d'eau (dérive basse) 0.90 m Poids armé suivant construction Surface voilure 11 m² Nombre de personnes max. Suivant approbation particulière Le Seil Page 15 Le Seil Page 16 Le Seil Page 17 6 – La version en contreplaqué : Le Seil a été entièrement repensé en 2008 afin de donner naissance à une version (Seil 18) en contreplaqué-époxy proposée en kit pour la construction amateur, ou vendue barre en main, par la société Icarai. Caractéristiques générales : Longueur 5.40 m Longueur flottaison 4.20 m Largeur 1.64 m Tirant d'eau (dérive haute) 0.20 m Tirant d'eau (dérive basse) 0.90 m Poids armé 210 kg Surface voilure 11 m² Nombre de personnes max. 4 à 6 personnes Le Seil Page 18 Le Seil Page 19 Le Seil Page 20 Le Seil Page 21 7 – Adresses utiles : François Vivier : 7, avenue des Courtils – 44380 Pornichet tél : 02 28 54 97 86 - E-mail : [email protected] Nicolas Vivier (Icarai) : Lieu dit La Lande – 50110 LE MESNIL AU VAL tél: 02 33 41 38 91 - fax : 09 79 94 26 76 E-mail : [email protected] AS Seil (association des Seils) : http://www.asseils.fr Le Seil Page 22