Les insignes des Centres mobilisateurs des Troupes de Marine

Transcription

Les insignes des Centres mobilisateurs des Troupes de Marine
Les insignes des Centres mobilisateurs armés par les Troupes de Marine
Les Centres Mobilisateurs (CM) ont été mis en place progressivement à partir de 1925. Du fait du
raccourcissement du service militaire, il devenait important de libérer les corps d'active des tâches
liées à la mobilisation, de façon à ce qu'ils se consacrent à l'instruction du contingent.
Une Instruction du 23 avril 1929 fixa l'organisation et le fonctionnement des CM. Leur rôle était de
"tenir les contrôles, répertoires et journaux de mobilisation, adapter les moyens, emmagasiner, gérer
et entretenir les matériels nécessaires aux formations qu'ils mettent sur pied."
Le Commandant du Centre disposait d'une grande autonomie. Il administrait les classes de la
disponibilité et des réserves et convoquait les personnels aux périodes d'exercice.
Après la mobilisation, ces Centres devinrent des dépôts.
Après-guerre, à partir de 1951, les CM furent remis sur pied avec des missions fixées par l’Instruction
N° 929/EMFA/G/1/L. du 14 mars 1951 : « Les centres mobilisateurs sont des organes territoriaux chargés de
préparer et, le moment venu, d'exécuter les opérations de mobilisation des unités de formation.
Sous l'autorité permanente du commandement territorial responsable de la mobilisation, en collaboration avec
les cadres désignés pour prendre le commandement des unités, les centres mobilisateurs assurent pour le compte
de ces derniers toutes les opérations matérielles nécessaires à la préparation de la mise sur pied des formations
désignées par le ministre et, dans la limite des instructions qu'il reçoit à ce sujet, par le général commandant la
région militaire ».
Chacun d’eux était armé par un bureau d’arme de la Direction des Personnels de l’Armée de Terre
(DPMAT) selon un mode de désignation qu’il n’a pas été possible de trouver.
Après la chute de l’URSS, le changement de stratégie eut pour conséquence la suspension du Service
Militaire obligatoire. Cette mesure ainsi que la nécessité bien connue de « devoir faire des
économies » sonnèrent le glas des CM qui furent progressivement démantelés.
En 1988, huit Centres Mobilisateurs (CM) étaient armés par les Troupes de Marine et la DPMAT en
gérait les personnels.
Il s’agissait des
• CM 11 de Melun
• CM 96 de Béziers
• CM 15 de Castres
• CM 109 d’Evreux
• CM 37 de Nantes
• CM 171 de Sedan
• CM 50 de Rennes
• CM 287 de Folembray (1)
Les personnels arboraient l’insigne commun à tous les CM (G 2225).
Afin de marquer leur appartenance aux TdM, le général Inspecteur de l’époque obtint du Chef d’Etatmajor de l’Armée de Terre qu’il accepte de les faire doter d’un insigne spécifique dérivé de l’insigne
commun. C’est la genèse de cet insigne particulier que cet article se propose d’étudier.
A cet effet, dans une première partie il décrira les modalités de création de l’insigne commun utilisant
comme meuble principal le bas-relief dit "Le départ des volontaires de 1792" de Rude souvent
appelé de façon plus commune « la Marseillaise de Rude ».
Puis dans une deuxième partie, il détaillera le processus débouchant sur la création d’un insigne
particulier pour les CM des TdM.
Enfin la troisième partie fera un inventaire, certainement non exhaustif, des insignes réalisés.
*
*
(1) il est à noter que si ce CM était bien à cette date à Folembray, il a été transféré à Laon au milieu de la décennie 90.
1) La création de l’insigne commun à tous les CM.
L’état des lieux initial :
Avant 1969, seuls le CM 101 et le CM 106 avaient chacun un insigne particulier
G 1893 homologué le 12/11/1962
Pour être complet, il faut signaler que :
le CM 101 a eu un
insigne
où
un
heaume remplace le
pot-en-tête. Il est
homologué par le
SHD sous le même
numéro.
G 2087 homologué le 29/10/1965
Et que le CM 117
avait fait homologué
un insigne qui reçu le
numéro G 1799 mais
il ne fut jamais
réalisé.
1ère étape :
Par courrier daté du 25 février 1969, le Général de corps d’armée Saint-Hillier, Commandant
la IIIe Région militaire écrit au Ministre de la Défense (voir annexe 1).
• Il part du constat que les CM ne possèdent pas d’insigne de corps, ce qui
conduit les personnels qui y sont affectés à porter généralement l’insigne de
leur régiment précédent.
• Il estime que, compte tenu du faible effectif des CM, il serait trop onéreux pour
chacun d’eux de se doter de son propre insigne.
• Il demande si la création d’un tel insigne peut être envisagée à l’échelon
national, chacun comportant une partie spécifique, comme pour les unités de
Gendarmerie en s’adaptant :
- soit à la Région concernée (blason)
- soit au CM (numéro)
2e étape :
Par courrier du 21 mars 1969, le Service Historique rend compte à l’Etat-Major de l’Armée de
Terre (EMAT) des insignes de CM existants et demande l’autorisation d’étudier la création
d’un insigne commun (voir annexe 2).
3e étape :
Par BE en date du 1er avril 1969, l’EMAT/3e Bureau donne son accord à la création d’un
insigne commun et indique que l’insigne proposé devra recevoir l’accord des différents
commandants de région avant son homologation (voir annexe 3).
4e étape :
Par note datée du 24 juin 1969, le Service Historique de l’Armée (SHA) envoie un projet à
l’EMAT en lui demandant de l’approuver (voir annexe 4). Il précise que ce projet s’inspire du
bas-relief de l’Arc-de-Triomphe, "Le départ des volontaires de 1792" de François Rude et
symbolise la mission des centres mobilisateurs ». Un croquis est joint à cette correspondance :
le bas-relief original
le projet d’insigne
5e étape :
Par note en date du 7 juillet 1969, l’EMAT donne son accord à ce projet (voir annexe 5).
6e étape :
Par des lettres datées du 28 juillet 1969, le Service Historique de l’Armée demande à chacun
des Commandants de Région Militaire d’approuver son projet (voir un exemple de lettre en
annexe 6).
7e étape :
Entre le 1er et le 8 août 1969, les sept Commandants de Région approuvent le projet (voir un
exemple de lettre en annexe 7).
8e étape :
A partir du premier trimestre 1970, le Service homologue cet insigne sous le numéro G 2225.
En fait le SHA sortira avec le même numéro la décision concernant chacun des CM qui le
demanderont (voir l’exemple du CM 109 d’Evreux en annexe 8)
9e étape :
Les différents commandants de CM demandent l’homologation de leur insigne (voir
l’exemple de la lettre du commandant de ce même CM 109 en annexe 9). Ils sont homologués
dans la foulée. Figurent ci-dessous les insignes des 8 CM armés par les TdM en 1988 :
2) La création de l’insigne commun à tous les CM des TdM.
1ère étape :
Près de 20 ans après la création de l’insigne commun, le 5 décembre 1988, le général
Inspecteur des Troupes de Marine, le général de division Franceschi, envoie un courrier au
CEMAT (Service Historique de l’Armée de Terre). Il propose de marquer clairement
l’appartenance des CM armés par l’Arme. A cet effet, tout en conservant l’insigne de base
comme élément central, les deux projets envoyés comportent une Ancre de marine ajoutée.
(Voir
- en annexe 10 la lettre,
- en annexe 11 la liste des CM concernés
- en annexe 12 le projet n° 1
- en annexe 13 le projet n° 2 et sa variante)
Pour fixer les idées, voici les projets :
Projet n° 1
Projet n° 2
Projet n° 2 - variante
2e étape :
Le 20 décembre 1988, le chef du Service Historique de l’Armée de Terre, le général Bassac,
approuve la modification de l’insigne de tradition des Centres Mobilisateurs dépendant des
Troupes de Marine. Son choix se porte sur le projet n° 1 (voir l’annexe 14).
3e étape :
Le 4 janvier 1989, suite à cet accord le chef d’état-major de l’Inspection des Troupes de
Marine organise la mise en application de cette mesure en prescrivant notamment aux
commandants de Centre de faire une demande d’homologation (voir l’annexe 15).
4e étape :
Fin janvier et début février 1989, les commandants des Centre armés par les TDM font une
demande d’homologation :
CM N° 15 de Castres
CM N° 96 de Béziers
CM N° 171 de Sedan
CM N° 37 de Nantes
CM N° 287 de Folembray
CM N° 50 de Rennes
CM N° 109 d’Evreux
le 25/01/1989
le 01/02 1989
le 01/02/1989
le 02/02/1989
le 02/02/1989
le 07/02/1989
le 17/02/1989
par le Lcl BOURGUIGNON
par le Lcl CARON
par le Lcl de BOLLIVIER
par le Cne SUDRE
par le Cen FRANCESCHINI
par le Cen GARDEY
par le Cen TREJAUT
(voir annexe 16)
Pour le CM N° 11 de Melun, la date et l’auteur de la demande sont inconnus (voir 3e partie)
5e étape :
A partir du 21 février 1989, le Service Historique de l’Armée de Terre procède à
l’homologation de chaque insigne avec, cette fois, un numéro différent.
G 3591 – Centre Mobilisateur N° 96 de Béziers
G 3592 – Centre Mobilisateur N° 11 de Melun
G 3593 – Centre Mobilisateur N° 50 de Rennes
G 3594 – Centre Mobilisateur N° 37 de Nantes
G 3595 – Centre Mobilisateur N° 171 de Sedan
G 3596 – Centre Mobilisateur N° 109 d’Evreux
G 3597 – Centre Mobilisateur N° 287 de Folembray
G 3598 – Centre Mobilisateur N° 15 de Castres
le 21/02/1989
le 21/02/1989
le 09/03/1989
le 21/02/1989
le 21/02/1989 (voir annexe 17)
le 07/03/1989
le 13/03/1989
le 13/03/1989
La description héraldique est commune et libellée ainsi :
« Ecu de fantaisie d’argent à une Marianne du même (bas relief de l’Arc de Triomphe de Rude)
adextrée du sigle « CM xxx » en orle, soutenu par une ancre d’or ». [xxx est le n° du CM]
6e étape :
La confection des insignes est entreprise. Les maquettes ont été établies par la maison Delsart
qui obtient tous les marchés. On peut penser que le modèle unique, à l‘exception de la gravure
particulière au numéro du CM, lui a permis de tirer les prix vers le bas alors que les
commandes ne devaient pas être numériquement importantes.
Il faut aussi noter que toutes les attaches ont été du genre « pin’s ».
3) Inventaire des insignes des CM armés par les Troupes de Marine.
Le CM 11 :
Cet inventaire commence par une énigme. En effet, bien qu’homologué sous le n° G 3592, cet
insigne, fait rarissime, n’a aucun dossier d’homologation au Service Historique de la Défense.
De plus, il n’a pas été possible de trouver le modèle avec ancre.
On peut donc supposer qu’une demande a été faite puisqu’il est homologué mais que cet
insigne n’a finalement pas été réalisé.
L’auteur de cet article remercie d’avance toutes les personnes qui pourraient le renseigner à ce
sujet.
Le CM 15 :
Le CM 37 :
Marquages différents du verso
Le CM 50 :
Une étrange fabrication : l'insigne semble en métal léger, doré comme si c'était de la peinture.
Il serait estampé et détouré mécaniquement. La signature du fabricant est illisible. Il est moins
épais que le modèle normal.
Le CM 96 :
Le CM 109 :
Le CM 171 :
Marquages différents du verso
Le CM 287 :
Il existe une version de prestige poinçonnée.
Enfin, il existe deux insignes génériques :
- Un grand modèle. Il est très probable que la maison Delsart ait fabriqué des insignes avec
« CM » en attente de se voir ajouter le numéro de CM an recto et le numéro d’homologation
au verso. De tels insignes figurent dans certaines collections bien qu’on puisse les qualifier de
« modèle d’usine ».
-
un modèle de boutonnière en couleurs
Il est marqué « TDM » à la place de « CM » et ne comporte pas
de nom de fabricant.
Annexe 1 :
Annexe 2 :
Annexe 3 :
Annexe 4 :
Annexe 5 :
Annexe 6 :
Annexe 7 :
Annexe 8 :
Annexe 9 :
Annexe 10 :
Annexe 11 :
Annexe 12 :
Annexe 13 :
Annexe 14 :
Annexe 15 :
Annexe 16 :
Annexe 17 :