Julien Taylor Photo
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Julien Taylor Photo
Dossier de présentation « Swiss Life à 4 mains » Candidat photo Nom du candidat : Julien Taylor Recommandé par : Marion Hislen À renvoyer avant le 10 mars 2014 par mail à [email protected] ou par voie postale à l’intention de: Anne Pizet Fondation Swiss Life 7 rue Belgrand 92682 Levallois-Perret Cedex I. CV du candidat Civilité Prénom : Julien Nom : Taylor Date de naissance : 2 Novembre 1976 Adresse email : [email protected] Formation Nom et lieu de(s) formation(s) suivie(s) : DEUG Mathématique Informatique appliqués aux sciences, Université Paris 6, 1997 Licence et Maitrise de physique fondamentale, Université Paris 7, 1998-99 DEA de Géophysique Interne, Institut de Physique du Globe de Paris, 2000 Ecole doctorale de l'Institut de Physique du Globe de Paris, recherche et enseignement en mécanique des fluides au département de modélisation physique et numérique, 2000-2004 Diplôme(s) obtenu(s) : DEUG Sciences, License de Physique fondamentale, Maitrise de Physique fondamentale, DEA Géophysique Interne. Réalisations personnelles Parlez-nous des œuvres, concerts, représentations, expositions, etc. que vous avez déjà réalisés : Je crée des compositions surréalistes basées sur la déconstruction/reconstruction photographique du monde réel. Je rassemble par collage une multitude de clichés saisis à différents instants et de différents points de vue. Ce procédé permet de créer des images rigoureusement réalistes ou au contraire totalement abstraites. Les deux limites de ce spectre sont séparées par une zone floue. Le photomontage est donc l'outil idéal que j'ai choisi pour faire le point sur la frontière mystérieuse entre le réel et l'imaginaire. Au croisement entre les photocompositions de David Hockney (années 80) et les chronophotographies d'Etienne Jules Marey (début XXeme), je manipule l'espace et le temps. Je réuni des photographies vraies (dans des conditions de lumières réelles et dans des décors véritables) que j'assemble selon une combinaison qui prend à défaut certaines lois de proportion, de perspective, ou de temporalité. J'organise ainsi une confusion entre l'authentique, le plausible, et l'invraisemblable. Je cherche le pouvoir magique de l'illusion, qui interpelle et met en cause notre perception et nos certitudes de manière joyeuse mais incontestable. Ainsi quand je construis une image, j'essaie toujours de me mettre à la place du spectateur. Je joue avec lui, et je l'invite par tous les moyens à essayer de distinguer le vrai du faux. Où s'arrête la photo ? où commence le montage ? je veux guider son regard pour mieux le perdre, je déplace des repères, je laisse de faux indices, je fabrique des défauts de fabrication... pour qu'il s'engage à expliquer ce qu'il voit, et critiquer ce qu'il croit. Cet arbitrage réclame toute son imagination. Et s'il pense enfin deviner ce que j'ai vu, c'est qu'il rêve déjà depuis longtemps. J'essaie de mettre à contribution les différents médias que mon travail permet d'explorer. L'impression (tirages, éditions), mais aussi la diffusion sur écran (photomontage animé, photographie interactive), et l'installation (mise en espace ou en mouvement). Ma dernière exposition, Galerie Talmart à Paris, proposait de transformer l'espace en discothèque. Ça s'appelait "Club Twenty Two". Tout au long de la rue, sur les murs mitoyens de la galerie, j'ai collé une fresque de 25m de long composée d'affiches. Elle représentait à l'échelle 1 des personnes très chic qui faisaient la queue pour entrer dans le club, c'est à dire mon exposition. J'étais flatté. La vitrine était recouverte de bandes semi opaques verticales qui servaient de filtre pour décoder les images présentées à l'intérieur, des images animées par réseau : le spectateur mobile face à la vitrine provoquait leurs mouvements. Ainsi cette exposition n'était qu'un fantasme à contempler de la rue. Une fois à l'intérieur, les images ne bougeaient plus. Au sous-sol, 12 disques vinyles imprimés étaient accrochés. Le public passait les disques sur des platines éclairées au stroboscope et découvrait les animations. C'est le principe du phénakistiscope, l'ancêtre du cinéma. Avez-vous un site internet ou des liens pouvant illustrer vos réalisations ? http://julientaylor.com Voici d'autres liens vers les sujets que je cite http://vimeo.com/30368027 (Images animées par réseau) http://julientaylor.com/PHENAKITISCOPES/ (Phenakitiscopes, 2012) http://julientaylor.com/L2A/ (Créations collectives, 2008) http://nyctaloop.free.fr/ (La fête surréaliste à Paris, 2004-05) Prix et/ou bourses obtenus Avez-vous déjà obtenu des prix, bourses ou autres récompenses ? Si oui, lesquels (merci d’indiquer les années d’obtention) ? J'ai été lauréat du prix de l'artiste de l'année Nicolas Feuillatte en 2011. J'ai réalisé à cette occasion une œuvre photographique autour du champagne, ainsi que sa déclinaison animée et interactive. Je les ai exposé à Paris, Londres, et New York en 2012. J'ai mis en scène une grande fête d'anniversaire. Je me suis imaginé à la place du bouchon de champagne qui vient de sauter, et j'ai recréé ce point de vue accroché au plafond et suspendu à cet instant décisif. Il permettait de contempler toute la scène dans un regard, le banquet, le canapé, le coin cheminée, le dance-floor, le trio de jazz que j'imaginais reprendre "Black Orpheus" dans une version de salsa enfiévrée, etc... Cette synthèse d'images, à mi-chemin entre photographie et cinéma, donne naissance à une dimension narrative féconde. Tous les personnages féminins qui animent la fête y sont incarnés par la même comédienne, qui est habillée, coiffée, maquillée d'autant de façons différentes. Le tableau se transforme ainsi en conte, un conte très réaliste où la comédienne joue son propre rôle... celui d'une comédienne. Projets en cours ou en préparation Je reviens tout juste de Hong-Kong ou j'ai passé 10 jours pour créer l'image d'un robot marin autonome, un voilier destiné à nettoyer les océans. J'ai imaginé une mise en scène avec une multitude de figurants, et je suis en train de réaliser le montage, c'est une commande de fresque qui sera présentée à Paris au mois Septembre lors d'une exposition sur le thème de l'innovation, en compagnie de 15 autres photographes. Autres informations Vous pouvez ajouter tout renseignement sur vous ou votre parcours qui vous paraitrait pertinent Instruments de mesure Je suis photographe autodidacte et scientifique de formation, j’y ai appris les lois de l'optique, de la lumière, de l'encodage numérique, de la représentation du mouvement, et de la relation qui lie le temps et l'espace. Aussi et surtout j'y ai acquis les méthodes de la recherche, qui créent un dialogue continuel entre la théorie et l'expérimentation. Ce cadre continue de porter ma quête : mes concepts sont reformulés par le traitement esthétique, et inversement. Instruments de musique Je suis passionné par la musique, je vis avec elle. Je joue du piano depuis l'enfance, du jazz essentiellement. Mes photomontages obéissent à des lois que j'emprunte à l’improvisation musicale. Je peux m'imposer des règles pour le plaisir de les contourner, conquérir et transmettre un territoire de libertés. Très schématiquement, l'équilibre que je recherche dans mes photomontages balance entre l'harmonie (la représentation d'un continuum réél) et la rythmique (l'échantillonage numérique, la fracturation du temps et de l'espace). Instruments de recherche J'ai découvert le monde de l'art contemporain en travaillant dans des espaces de création collective, des friches, ou des résidences. J'y ai appris à nourrir mon travail avec celui des autres. J'ai collaboré avec des plasticiens, musiciens, sculpteurs, peintres, danseurs, comédiens, designers, stylistes… Ces expériences ont enrichi mes créations et m’ont permis de faire dialoguer mon travail de façon inédite. II. Lettre d’intention Décrivez en quelques lignes (1 page maximum) ce que le thème « Chagall et la musique » vous inspire et la création artistique que vous envisagez sur ce thème ? Voici quelques pistes qui me paraissent intéressantes et que je serai ravi de partager et enrichir. Marc Chagall est né à la même époque que la photographie, révolution qui a incité les peintres à déserter peu à peu l'école du réalisme. J'ai le sentiment de vivre une période similaire, où la photographie s'est tant et si bien démocratisée que le photographe, inspiré par de nouveaux outils, doit se distinguer en inventant de nouvelles formes. Au delà du goût pour les fulgurances de couleur, du désir de simplifier l'accès à son œuvre, je partage avec Marc Chagall certains thèmes : la musique bien sûr, la fête, le rêve, l'improvisation, la chaleur d'une communauté bienveillante, la réminiscence d'un instrument fétiche. En imaginant cette collaboration entre l'image et la musique, mon premier réflexe est de m'accrocher à la matière : le compositeur lui-même, ses musiciens, son public, ses partitions, les instruments qu'il fait jouer. Cette matière est une source d’inspiration qui se travaille, se découpe, se colle, se modèle... Je vois une multitude de thèmes à approfondir. Autour du décor, je pourrais mettre en scène cet univers dans un monde décalé, ouvert, tout aussi réaliste par sa dimension humaine, mais plus accessible et plus chaleureux que la salle de concert. Un travail sur la couleur pourrait être passionnant en transposant les concepts de l'harmonie musicale, présentant des orchestres composés de musiciens dont les costumes colorés sont en accord parfait, ou forment une progression chromatique. Aussi, je pourrais travailler sur les instruments, inverser l'alto et la contrebasse en changeant homothétiquement leur taille, ou imaginer des musiciens transportant des instruments mystérieux dans des étuis aux formes inattendues... Quant aux personnages, je pourrais m'attacher à la figure du chef d'orchestre par exemple : la tension entre deux chefs d'orchestres face à face, les désaccords d'un violoniste seul face à 15 chefs aux directions variées... Toutes ces situations surréalistes pourraient répondre au champ lexical de la composition. Dans la proposition de la Fondation Swiss Life sont programmées l'édition d'un livre, l'organisation d'une exposition et d'un concert. Elles peuvent être trois déclinaisons d'une même idée narrative. Des images fixes concernant l'édition, pourraient être reprises lors de l'exposition et enrichies d'installations plastiques (par exemple, la réalisation d'un vitrail contemporain, réalisé sur caisson lumineux, et avec de vrais échantillons de photographies sur verre, séparés par des joints traditionnels en plomb). Enfin le concert pourrait être enrichi d'une ou plusieurs projections dans l’espace, où les photographies seraient mises en mouvement. Ces animations ont la particularité d'être cadencées, et se prêtent à une recherche sur la synchronicité photographie/musique.