Entreprises Midi-Pyrénées, pages 31-34.
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Entreprises Midi-Pyrénées, pages 31-34.
LE MENSUEL ÉCONOMIQUE DE MIDI-PYRÉNÉES N° 335 MARS 2016 A l’affiche Laurent Brunas, Président de Regain Les entreprises régionales de plus en plus robotisées ! LDL Technology : Spherea Test & Services : exporte ses capteurs de pression de pneus le banc test du métro automatique de Lille LE MAGAZINE DU MEDEF EN MIDI-PYRÉNÉES D7140 6 EDITORIAL Pierre-Marie HANQUIEZ Président du Medef de la Haute-Garonne Pour un syndicalisme fort, représentatif, engagé ! our la 2e année consécutive, le Medef 31 imaginer de sa méconnaissance du monde de a mis à l’honneur ses mandataires à l’oc- l’entreprise! casion d’une très belle soirée qui a réuni Je suis pour un syndicalisme fort, représentatif, plus de 150 participants le 18 février. engagé qui seul peut permettre l’expression Véritables militants patronaux, ils sont plus de d’un véritable paritarisme. 250 dont le rôle est primordial pour travailler à Je rêverai presque d’un monde où l’inscription la défense de nos entreprises au sein d’ins- syndicale soit obligatoire : obligatoire pour les tances paritaires à l’échelle départementale ou entreprises, obligatoire pour les salariés ! régionale, telles que le conseil On peut imaginer, alors, qu’en émergerait un de prud’hommes, le tribunal dialogue social plus consenLa vraie et réelle de commerce, l’Urssaf, Pôle suel issu de structures plus motivation de rejoindre Emploi, la médecine du trareprésentatives donc plus vail, la CCI et bien d’autres enconstructives et plus réforle Medef devrait être core… matrices. le militantisme ! Dans un monde où l’indiviJe reste convaincu que la dualisme prime souvent, où le doute voire la vraie et réelle motivation de rejoindre le Medef suspicion s’installent sur le rôle des instances, devrait donc être celle de rejoindre une organiqu’elles soient associatives, syndicales, poli- sation qui défend les entreprises et les entretiques : Il est essentiel de mettre en avant leurs preneurs et, contribue à un paritarisme actif. rôles, de valoriser leurs actions au service de La vraie et réelle motivation de rejoindre le Meleurs pairs. def devrait être le militantisme ! Cela est aussi très important car de la vitalité Les prochaines échéances, élection à la CCI fin de leur engagement, mais également de celui 2016, recomposition du conseil de de chacun d’entre nous, dépendra, à la fin, la prud’hommes en 2017, sont autant d’objectifs solidité de notre système paritaire. auxquels il nous faudra travailler au sein d’un Nous courons le risque, si le paritarisme était Medef militant et engagé au service de ses entrop fragilisé, de voir un Etat s’approprier les treprises et de leurs dirigeants. choses avec les conséquences que l’on peut P Mars 2016 ENTREPRISES MIDI-PYRENEES Le mensuel du Medef Haute-Garonne, Commission paritaire : 1220G87999 DIRECTION directeur de la publication : Christophe DUQUEROIX REDACTION ET ABONNEMENTS 11 boulevard des Récollets, CS 97802 - Le Belvédère – 6e étage, 31078 TOULOUSE CEDEX 4 – Tél. : 05 61 14 42 00 Fax : 05 61 14 42 01 – www.entreprises-midipyrenees.com – [email protected] REDACTEUR EN CHEF Emma BAO – [email protected] SECRETAIRE DE LA REDACTION Jean-Luc BENEDINI – [email protected] MAQUETTE Agnès VIDAL SAINT ANDRE REDACTEUR GRAPHISTE Sylvie POMIES COMITE DE REDACTION Rémi ALQUIER, Nadine ANTIPOT, Claude FONTANEAU, Martine Le GUENNEC, Mario MARTINEZ, Michel VIGIER RÉGIE PUBLICITAIRE Direction Commerciale Françoise RAYNAUD, 11 boulevard des Récollets, Le Belvédère – 6e étage, 31078 TOULOUSE CEDEX 4 Tél. : 05 61 14 42 13 – Fax : 05 61 14 42 01 – [email protected] IMPRIMERIE Imprimerie CHABRILLAC, 19 Chemin de la Garonne, 31200 TOULOUSE ROUTAGE Actis-Media, 30 boulevard de Thibaud, 31100 TOULOUSE Dépôt légal à parution Abonnements : 1 an, 60 TTC © Entreprises Midi-Pyrénées 2016 ISSN 0755 - 6306 Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 3 SOMMAIRE Mars 2016 www.entreprises-midipyrenees.com n° 335 EDItORIAL 3 Pour un syndicalisme fort, représentatif, engagé ! ACtUALITE 6 L’économie en bref. A L’AffICHE 12 Interview de Laurent Brunas, dirigeant de Regain. 15 Thierry Pédeloup d’Ethics Group : accélérateur de transformation de l’entreprise. 16 Jean-Pierre Ferraud, président du groupe HBF. 18 Michèle Bellan : l’aménagement du territoire dans la grande métropole toulousaine. 19 Pascal Monfolet : le golf Estolosa ouvre son centre d’entrainement. 20 Pascal Boutin, directeur régional de la Société Générale. 21 Philippe Lefaure : LDL Technology exporte ses capteurs de pression de pneus. DOSSIER 22 Robotique industrielle : c’est le moment pour les entreprises de s’équiper. 25 Excent : deux exemples dans l’aéronautique et l’offshore éolien. 26 NovaLynx réalise «les moutons à 5 pattes». 29 Figeac Aéro ouvre son «usine du futur» au printemps 2016. SPÉCIAL 31 Airbone Concept lance le drone aérolargable à 4000 m. 33 Le village robotique et drones sur les rails à Francazal. MEtIERS 38 Spherea Test & Services livre le banc test du métro de Lille. 40 Corelec : une gamme d’électrolyseurs au sel plus «techno». 41 VisioPM démocratise l’affichage dynamique en 3D ! 42 Systèmes embarqués : 8e congrès ERTS2. 44 EHTech : accélère les ventes du récupérateur de chaleur de douches. 45 Groupe Poult : ce tout petit supplément d’âme. 46 Le Belvédère se refait une beauté. 36 RéSEAU MEDEf 31 •Pascal Mailhos, le Préfet de région au Medef 31 : «la nouvelle région c’est le mariage des extrêmes». •Convention de partenariat entre le CFA de Blagnac et la Société des meilleurs ouvriers de France. RESSOURCES HUMAINES 47 6e Semaine de l’Industrie : «plongez au coeur de l’innovation». 48 La Formation professionnelle en hiver : le rendez-vous des partenaires sociaux. 50 Prud’hommes : audiences solennelles à Foix et Saint-Gaudens. Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 5 ACTUALITÉ CONJONCTURE ÉCONOMIQUE / AÉRONAUTIQUE CONJONCTURE ÉCONOMIQUE 2016 : croissance modérée en Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées L’évolution de l’activité des entreprises en 2016 dans la région Languedoc-Roussillon MidiPyrénées sera positive dans la lignée de 2015 d’après l’enquête de la Banque de France réalisée auprès d’un panel de 2600 entreprises réalisant un CA global de 42,7 Md€. La région devrait globalement faire mieux que ses voisines de PACA, d’ALPC et la France où la croissance prévue en 2016 sera d’environ 1,4%. Dans l’industrie l’activité va progresser de 3,8% en 2016 notamment grâce à l’agroalimentaire (1er secteur d’activité désormais), le textile… A l’inverse les entreprises liées au secteur pétrolier accusent une baisse. L’investissement est en hausse sauf dans l’aéronautique où une nouvelle vague est attendue sur 2017-2018. Les services aux entreprises évolueront de 3,7% en 2016 dont + 6% dans l’informatique, + 4,9% dans l’ingénierie. L’enquête dans le BTP auprès de 877 entreprises réalisant un CA de 5,2Md€ fait ressortir une amélioration de 1,2% dont +2,6% pour le gros œuvre dans le bâtiment et de 1,2% dans le second œuvre. C’est dans les services aux entreprises que l’emploi va bouger le plus avec 2,5% suivis par la construction, + 0,9% et l’industrie, 0,7%. La rentabilité d’exploitation s’est améliorée en 2015 grâce à l’impact du CICE. Avec le Pacte de responsabilité, le taux de marge des entreprises françaises passera de 29% en 2014 à 32% en 2017. Le taux des défaillances d’entreprises continue à baisser, la médiation du crédit reste faible, une vingtaine de dossiers par mois en moyenne. Dans le panel des entreprises de l’enquête, 70% de l’industrie et 60% des services aux entreprises sont concentrés dans l’ex-Midi-Pyrénées, le BTP est à peu près également réparti dans les deux ex-régions. AÉRONAUTIQUE La production aéronautique en forme La filière aéronautique et spatiale dans le grand Sud-Ouest est en plein boom d’après l’enquête de l’Insee sur l’exercice 2014 et début 2015. La filière emploie au total 125 000 salariés dans 1050 entreprises, dont les 2/3 sont situés dans l’agglomération toulousaine. L’essentiel de la croissance concerne les activités de production qui représentent les 2/3 des emplois, l’in6 génierie fléchit depuis 2012 et la fin des grands programmes. La sous-traitance représente un chiffre d’affaires de 11 Md€ en croissance de 4,1% en 2014. 77,5% du CA dépend des commandes des grands groupes et 30% de la supply chain dépend à 100 % de l’aéronautique. L’investissement dans les moyens de production est en forte progression. Le spatial a repris des couleurs fin 2015. Un ACJ319 rénové, avec des systèmes high tech Airbus Corporate Jet Centre (ACJC), a livré un Airbus ACJ319 rénové pour un client gouvernemental, après une check C (10 ans) et un chantier important sur le fuselage de l’avion. Les systèmes de communication et le réseau de divertissement de bord ont été entièrement mis à jour. ACJC a installé une architecture Internet haut débit, utilisant Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 ACTUALITÉ AÉRONAUTIQUE / ENERGIE / TOURISME une connexion Inmarsat, afin de fournir aux 19 passagers un débit de 1,2 Mbps. Asie-Pacifique : 40 % de la demande D’après Airbus, la région Asie-Pacifique va représenter 12 800 avions soit 40% de la demande (32 000 avions) dans les 20 prochaines années dont la moitié de moyensgros porteurs. Airbus revendique une place de leader sur ces dix dernières années. ENERGIE Dalkia supervise 2000 clients sur le Sud-Ouest régionale Sud-Ouest de Dalkia. Le DESC est relié à des réseaux de chaleur comme celui de la ville de Blagnac, des sites industriels comme Pierre Fabre, des bâtiments pour des hôpitaux, des logements sociaux…. Dans le cadre d’un contrat de performance énergétique de 10 ans, Dalkia s’est engagée à baisser de 35% les consommations des 65 lycées publics de Midi-Pyrénées. Dalkia gère les dérives de performances, soit depuis Toulouse ou en envoyant des techniciens sur site. L’opérateur fait aussi du coaching énergétique en sensibilisant aux écogestes via de l’affichage, des écrans pour des écoles, des hôpitaux. Une vingtaine de salariés travaillent sur le DESC. Dalkia emploie au total 845 personnes sur le Sud-Ouest pour un CA global de 303 M€ généré en 2014. Dalkia intervient sur l’ensemble de la chaîne énergétique, de la fourniture d’énergie au pilotage des installations. Elle va installer un des plus gros réseaux de chaleur en France, sur le réseau Plaine Campus à Toulouse. (1) Midi-Pyrénées, Limousin, Aquitaine, Poitou-Charentes. Bruno Dupiol, responsable du DESC. Dalkia surveille depuis son DESC de Toulouse, le Centre de pilotage de la performance énergétique, l’évolution des consommations énergétiques en temps réel de 2000 sites sur les 6300 clients de l’entreprise répartis sur 20 départements du Sud-Ouest de la France (1). 220 autres sites sont en train d’être configurés avec des sondes, des capteurs, connectés via internet au DESC. Avec ce service «d’intelligence énergétique», la filiale d’EDF s’engage sur les économies d’énergie effectivement dégagées. «On arrive à économiser entre 30 à 40%, la redevance est amortie au bout de 1 à 2 ans» relatait Valérie Patron, la directrice Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 TOURISME Guide Michelin : les étoiles régionales Le Guide Michelin a récompensé trois nouveaux établissements de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées : «La Table des Merville» à Castanet-Tolosan, «Le Py-R» à Toulouse et «Jérôme Nutile - Le Mas de Boudan» à Nîmes. La Région compte 38 établissements une étoile, 5 établissements 2 étoiles : Michel Sarran à Toulouse, L'Amphitryon de Yannick Delpech à Colomiers et le Puits SaintJacques de Bernard Bach à Pujaudran dans le Gers, Alexandre à Garons et Le Parc Franck Putelat à Carcasonne et deux avec 3 étoiles, Le Suquet de Michel Bras, à Laguiole et L’Auberge du Vieux Puits à Fontjoncuse. Tourisme de loisir et d’affaires à Toulouse Sylvie Rouillon-Valdigué, adjointe au maire de Toulouse et présidente de l’Office de tourisme, présente le bilan touristique de So Toulouse. So Toulouse présentait le 22 janvier 2016 le bilan 2015 de l’Office de Tourisme et de Convention Bureau. Avec 5 millions de touristes par an, Toulouse est au 4e rang des villes françaises. En tourisme de loisir, 55% de la clientèle est française et 45% de clientèle étrangère, dont 18% espagnole. Les partenaires toulousains ont réalisé un CA de 275 000 € grâce à la centrale d’achat de l’Office de Tourisme. Les relations avec la presse internationale pour promouvoir la ville sont en forte progression. En tourisme d’affaires, Toulouse a rencontré l’année passée 1182 clients et prospects pour des congrès et réunions d’organismes, chiffre stable par rapport à 2014. Les perspectives 2016 consistent à développer l’Agence d’attractivité «So Toulouse», établir un schéma directeur du tourisme métropolitain avec le soutien d’un partenaire comme Protourisme, se mobiliser sur l’UEFA Euro 2016 et sur les 12 marchés ciblés en Europe et dans le monde. So Toulouse sera présent dans plusieurs salons pour promouvoir le tourisme de loisir et d’affaires de la métropole toulousaine. 7 ACTUALITÉ TOURISME / COMMUNICATION / DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE / INFORMATIQUE / EMPLOI-FORMATION Frank Renimel : une boutique hôtel Isabelle et Frank Renimel, propriétaires du restaurant En Marge (1 étoile au Guide Michelin), à Aureville ouvriront début juin une boutique hôtel, voisine du restaurant. Cinq chambres, un service sur-mesure et ultrapersonnalisé, accueilleront les clients au début de l'été. Pour les entreprises, une salle de séminaire a été prévue d'une capacité maximale de 25 personnes. auprès des agriculteurs victimes d’accidents graves. Ce fonds de dotation a été créé par la coopérative Gersycoop suite à l’accident de Jean-Claude Férrot, l’un de ses sociétaires. www.donagri.fr/#soutenir DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE La CCI de région LRMP LRMP bien représentée au MWC 2016 à Barcelone TUI France : offe renforcée au départ de Toulouse TUI France renforce son offre au départ de Toulouse sur la saison été 2016 avec 17 vols hebdomadaires et 50 000 sièges à la vente. Devenu le premier affréteur de la plateforme aéroportuaire, le voyagiste dispose d’un avion basé à Toulouse(1) grâce à sa collaboration avec Jetairfly. Pas moins de 14 destinations soleil dont 30 clubs Marmara et 38 hôtels & clubs TUI sont au programme. L’offre sur les pays européens augmente de 43%. L’Espagne devient un des territoires phares pour beaucoup de professionnels du voyage, de nombreux clients se détournant de la Turquie et de l’Egypte. Un TUI store, agence de nouvelle génération, ouvrira au centre de Toulouse. Toute la gamme des produits sera accessible sur TUI.fr, le nouveau site opérationnel à la rentrée. Voyagiste intégré à vocation mondiale, le groupe dispose de 140 avions (marqués TUI Fly prochainement), de 300 hôtels. 180 destinations sont proposées, des marques comme Marmara et Nouvelles Frontières sont préservées. (1) : et 4 autres au départ de Paris, Lille, Lyon et Nantes COMMUNICATION William Servat soutient Donagri Aujourd’hui entraîneur du Stade Toulousain, William Servat est devenu le parrain de l’association Donagri qui intervient 8 CA de plus de 2M€. 2015 aura été marquée par l’évolution de l’offre, des effectifs (10 recrutements) et l’arrivée de Vincent Galvagnon au poste de Directeur R&D. Celui-ci pilote le développement d’une nouvelle solution qui révolutionnera le marché de par son apport fonctionnel (nouveaux modules, ergonomie intégralement repensée…). Les élections consulaires se dérouleront du 23 octobre au 2 novembre 2016 et le 6 décembre sera installée la CCI de Région Languedoc-Roussillon - Midi-Pyrénées. La dénomination provisoire de la future CCI de Région est la CCI de région LanguedocRoussillon Midi-Pyrénées. Elle compte 236 000 entreprises. INFORMATIQUE Lyra Network s’étend en Espagne Lyra Network, expert reconnu et leader dans la sécurisation des paiements de proximité et en ligne, continue d’étendre son maillage international avec la création d’une filiale en Espagne. La prise de participation dans la société espagnole Pure Machine, une plateforme de services de paiement en ligne alternative, permet à Lyra Network de se déployer très rapidement sur une région à fort potentiel en matière de paiement Internet et d’accélérer l’innovation technologique de sa solution PayZen. Après un renforcement de sa présence en Amérique du Sud (Chili) en 2015, le groupe français s’attaque aux marchés européens. «Avec un territoire qui représente pas moins de 90 000 e-commerçants, l’Espagne constitue un potentiel de croissance pour notre gamme PayZen», explique Anton Bielakoff, Directeur Général de Lyra Network. 38 entreprises du numérique implantées en LRMP ont été accompagnées par Invest Sud France, Transferts LR et Madeeli pour participer au dernier Mobile World Congress qui s’est tenu à Barcelone. Parmi les sociétés exposantes, on peut citer Copsonic, Living Objects, Lyra Network, Plante Network International, Pole Star, Telcap. Ont bénéficié de rendez-vous BtoB du réseau EEN : AppSud, Bleu 122, E-Citiz, Ikcom, Nanoliket, Ouroboros… Bien entendu, d’autres entreprises de LRMP comme Sigfox, Forsk… ont été très actives sur ce salon mondial.Rappelons que la filière numérique compte 8400 entreprises représentant 52 500 salariés. Sigfox étend la couverture de son réseau mondial à l’Ile Maurice et en Outre-Mer avec IDEO Caraïbes, IO Connect et Viti, nouveaux opérateurs du réseau. EMPLOI-FORMATION TBS-INSA Toulouse : trois nouveaux doubles-diplômes Toulouse Business School (TBS) et et l'INSA de Toulouse lancent trois nouveaux doubles-diplômes dès la rentrée 2016. Les élèves ingénieurs de l'INSA pourront obtenir le grade Master du programme TBS Grande Ecole après 1 an et demi d'études à TBS. Les étudiants du programme Grande école de TBS auront la possibilité d'obtenir le MS «Safety Engineering & Management» ou le MS «Ingénieur d'affaires industrielles», diplômes délivrés par l'INSA Toulouse. Eurécia, une forte croissance en 2015 Pierre Fabre avec Altern L’éditeur toulousain Eurécia, spécialiste de la gestion des processus RH en SaaS, a réalisé une croissance à deux chiffres avec un Les Laboratoires Pierre Fabre rejoignent les 65 entreprises tarnaises qui s’appuient sur le groupement d’employeurs Altern. Cette Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 ACTUALITÉ A G R O A L I M E N TA I R E / E S PA C E / I N N O VAT I O N association assure également des missions de conseil en ressources humaines, et de recrutement auprès de ses membres. En 2015, 48 salariés ont effectué plus de 30 000 heures de travail représentant l’équivalent de 18 emplois à temps plein. AGROALIMENTAIRE Yéo lance la Fontaine à yaourt Mise au point par Yéo Frais la laiterie toulousaine spécialisée dans la fabrication de yaourts, La Fontaine à Yaourt révolutionne l’univers du yaourt à boire en proposant un yaourt à consommer selon ses envies en libre-service au réfrigérateur. Présenté dans un emballage réservé habituellement aux boissons «à consommer avec modération», ce produit a été sélectionné par Intermarché pour son Grand Prix des Innovations. pour l’exercice 2014/2015. Le groupe affiche un CA de 748 M€ et un REX de 10 M€ en nette progression. Organisé autour de ses différents métiers (collecte et approvisionnement des grandes cultures, viticulture–arboriculture– maraîchage, multiplication de semences, distribution, nutrition & productions animales), Arterris a construit un plan de développement sur 10 ans, pour chacun des métiers. Ces visions 2025 sont basées sur la baisse des coûts intermédiaires, l’accroissement des partenariats clés, le développement dans le sud-est du territoire, la structuration des filières nutrition animale et production des ruminants (outils, fonds de commerce). Un nouveau souffle pour Hydroflor-Végéflor Depuis Janvier 2016 «IN’FLOR» est la nou- Arterris : bilan 2015 et perspectives Le groupe coopératif Arterris, qui fédère Jacques Logie et Régis Serres, respectivement Dg et Pdt d’Arterris. plus de 25 000 agriculteurs répartis sur un vaste territoire du sud de la France a présenté à la presse son bilan d’activité Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 velle dénomination commerciale de la société Hydroflor-Végéflor à Castelneaud’Estrétefonds. La création de cette marque est née de la volonté du dirigeant, Pascal Bodin, de moderniser l’image de l’entreprise leader dans son domaine en Midi-Pyrénées, Aquitaine et LanguedocRoussillon. IN’FLOR aménage, conçoit, réalise et entretient des décors végétaux depuis 1999, embellissant tous les espaces intérieurs professionnels (accueil, bureaux, espaces de détente, showrooms, salles de réceptions…). ESPACE CLS gardien de l’eau avec Sentinel-3 CLS recevra bientôt les données du satellite européen Sentinel-3 pour surveiller l’eau sous toutes ses formes et communiquer les informations suivantes : le niveau des océans aux climatologues, météorologues, l’orientation et la force des Sentinel 3 ©ESAT. courants aux capitaines de navires, le niveau des fleuves aux agences de l’eau, l’épaisseur des glaces aux scientifiques, la présence de poissons aux administrations des pêches, les conditions physico-chimiques dans lesquelles évoluent les populations marines aux biologistes, ou encore la présence d’icebergs menaçant les skippers aux organisateurs de courses autour du Monde. INNOVATION Thales Alenia Space signe un contrat de 450 M€ avec l’ESA pour la construction des satellites Sentinel-3C et D du programme Copernicus. Midinnov : les trophées Inn’Ovations Le grand prix (50 000€) a été remis à Sofrinnov pour son produit Rescooz, un abri d’urgence construit à partir de palettes en bois recyclées. Les kits d’assemblage brevetés sont à monter par les réfugiés des 9 ACTUALITÉ I N N O VAT I O N / F I N A N C E M E N T / E L E C T R O N I Q U E / M É C É N AT camps humanitaires. Cet habitat durable devrait se substituer aux tentes. Autres entreprises primées : Surgical Perspective pour son écarteur de foie innovant lors des interventions chirurgicales, Nanolike pour le tatouage Nanoproof évitant les falsifications, Mideltech pour la petite machine à usiner «comme à la maison» les métaux durs, l’ICAM pour la solution OPEN4 aidant les communes à maîtriser leurs émissions de CO2, Coovia pour sa solution de covoiturage au quotidien, Accelad (logiciel pour accélérer la conception et fiabiliser les produits électroniques), BC Bio (plats cuisinés sans gluten bio). De Sangosse/UPS : un lab commun de biocontrôle Le fabricant agenais de produits pour la protection des plantes, le groupe De Sangosse et le Laboratoire de Recherche en Sciences Végétales (LRS) de Paul Sabatier ont créé le LabCom BioPlantProtec à Castanet-Tolosan. Cette structure de R&D est dédiée au développement de produits d'origine naturelle pour la protection de cultures végétales. Une source majeure de matières actives naturelles sera constituée de microorganismes qui se développent au contact des plantes (rhizosphère, phyllosphère) et qui participent à leur protection contre les organismes pathogènes. Les microorganismes sélectionnés feront l'objet d'un développement industriel (production, formulation, essais en champ) par De Sangosse. Le programme scientifique et technique du LabCom prévoit de développer des outils de criblage haut-débit permettant de sélectionner des micro-organismes ou des composés naturels actifs issus de ces micro-organismes et d'étudier les modes d'action et de suivre leur comportement au champ. FINANCEMENT iXO au capital de Neotec Développement Fondée en 1991 par son Président Pascal Roux la société Neotec Développement (basée à Bressols, Toulouse et Bordeaux), est devenue au fil des ans un acteur de référence en Europe de l’Ouest sur le marché des engins dédiés à la construction et à la maintenance des infrastructures ferroviaires. A l’occasion d’une opération de réorganisation actionnariale, la société accueille à son capital iXO Private Equity et Bpifrance. Cette PME d’une quarantaine de salariés enregistre une croissance 10 supérieure à 20% par an depuis 2012, son CA dépassant les 11 M€ pour l’Europe de l’Ouest et la Grande-Bretagne sur 2015. BeeGuard, solution de suivi à distance des ruchers Lancement de fonds «PME Emplois Durables» AG2R La Mondiale et Klesia viennent de créer le fonds d'investissement «PME Emplois Durables» de 210 Md€ ayant pour vocation de mobiliser des ressources à long terme en faveur d'entreprises créatrices d'emplois durables et non délocalisables. Ce fonds est ouvert à tout investisseur institutionnel. Il s'adresse à des PME qui emploient entre 15 et 500 salariés, réalisent un chiffre d'affaires compris entre 0 et 50 M€. Thibault Lanxade est nommé président du Fonds «PME Emplois Durables» et Daniel Thébault représente l’AG2R au conseil d’administration. Le Comité d'investissement est constitué des directeurs financiers des investisseurs. Ce fond investira majoritairement dans les entreprises françaises ou produisant principalement en France. ELECTRONIQUE Chutes : ORME lance un capteur En matière de RSE, Pierre Fabre devient la 1re entreprise de plus de 10 000 salariés à obtenir le niveau «exemplaire» de l’évaluation AFAQ 26000 menée par AFNOR Certification. de profondeur ORME, le spécialiste du traitement de l'image et du signal, vient de mettre au point un détecteur de chutes grâce à un capteur de profondeur. Simple à installer, il détecte tous les types de chutes dont la lente. En cas de mouvement suspect (sortie longue du lit, coucher ou lever tardif ou chute), une alerte est automatiquement envoyée à un serveur qui prévient le soignant. Fort des tests concluants réalisés dans les EPHAD, Orme continue de développer son innovation pour l'adapter au maintien des personnes à domicile. Pour ce faire, l'entreprise toulousaine s'est associée au groupe Synox, spécialiste de l'internet des objets connectés (IoT). Les deux entreprises collaborent pour accommoder ce système aux particuliers. Après 2 années de R&D, la société d'ingénierie toulousaine SiConsult a mis au point un système permettant aux apiculteurs d'ajuster leur pratique en fonction de l'activité des abeilles et de protéger leurs ruchers des vols. BeeGuard utilise des capteurs GPS performants capables d'analyser l'environnement extérieur, de quantifier l'état de la ruche et de localiser les ruchers. Une fois les données collectées, elles sont envoyées en temps réel aux apiculteurs via une application dédiée. Actuellement, le système équipe 200 apiculteurs et s'exporte dans 8 pays : Espagne, Luxembourg, Belgique, Suisse, Italie, Portugal, Malte et Nouvelle-Zélande. 200 apiculteurs équipés. Actia Group : + 12,2 % en 2015 Sur l’ensemble de l’année 2015, les ventes d’Actia Group ressortent à 381,5 M€, en hausse de 12,2 % par rapport à 2014, dépassant ainsi l’objectif de 10 % annoncé par l’entreprise. Les clients à l’international représentent 66,9 % du chiffre d’affaires. ffly4u-ThingWorx : surveillance temps réel de la logistique ThingWorx, une branche de PTC, un des principaux fournisseurs de plateformes pour l'Internet des Objets et la start-up toulousaine ffly4u, spécialisée dans le suivi des actifs mobiles via des solutions de connectivité bas débit, annoncent leur collaboration. «Le service IoT développé par ffly4u, facturé quelques euros par an et par actif mobile tracé, relève les enjeux des industriels et des distributeurs en matière de suivi (tracking)» explique Olivier Pagès, PDG de ffly4u. MÉCÉNAT Replantation du Canal du Midi : 1,8 M€ recueillis VNF a présenté le bilan de la campagne de mécénat lancée il y a deux ans et demi pour financer le projet de replantation du canal Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 ACTUALITÉ SERVICES / COLLECTIVITÉS LOCALES / IMMOBILIER / NOUVELLES TECHNOLOGIES du Midi. Plus de 1,8 M€ ont été récoltés auprès du grand public (5 800 donateurs) et d’une soixantaine d’entreprises. La 2e édition de la grande course solidaire à Toulouse organisée le 10 avril prochain qui est aussi l’occasion de célébrer les 350 ans de la construction du canal permettra également de soutenir le projet. Plus de 1900 plants seront repiqués d’ici la fin de cet hiver. SERVICES Forum Handy Alternance le jeudi 17 mars à l’Espace Vanel à Toulouse de 14h à 17h. Lancement d’ Orthographe Toulouse Dominique Escafit-Cola et Karine Escafit- De g. à d. : Karine Escafit et sa soeur Dominique Escafit. ©Sliman Chafa. Pinaud ont constaté une dégradation du niveau en orthographe et de la qualité des écrits professionnels au fil des ans dans le monde du travail (selon un sondage Ipsos, 9 Français sur 10 font des fautes d’orthographe). Particulièrement sensibles à la qualité des écrits, elles ont décidé de lancer fin 2015 Orthographe Toulouse, le premier centre de formation entièrement dédié à l’amélioration de la qualité des écrits professionnels, sur Toulouse et Midi-Pyrénées. En partenariat avec le Projet Voltaire, elles proposent des méthodes d’enseignement qui permettent d’acquérir des automatismes pour rédiger des écrits sans faute grâce à des moyens mnémotechniques. Réparer rapidement après sinistre SKY'IN LAB, start-up de la région toulousaine créée en janvier 2016 par Matthieu et Jennifer Petitqueux, souhaite conquérir le marché inexploité de la réparation des ouvertures métalliques. La société a développé un procédé inédit Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 en France et en Europe pour intervenir auprès des sinistrés. Elle a ainsi conçu un «LAB» itinérant permettant de réaliser des interventions sur site en moins d'une journée. SKY'IN LAB offre aux assurés, experts et assureurs une solution rapide et économique. COLLECTIVITÉS LOCALES Toulouse Métropole, «Ville de demain» Toulouse Métropole a été retenue au second appel à projet de l'état «Ville de demain» ou Ecocité, le Programme National pour les Investissements d'Avenir destiné aux projets alliant développement durable, recherche, innovation et dynamisme économique. Le secteur Plaine Campus (avec la ZAC Toulouse Montaudran Aerospace, le projet urbain Hers Malepère Marcaissonne et le campus universitaire de Rangueil), le centre-ville et la Cartoucherie sont directement concernés. Plusieurs actions ont été validées par le Comité de Financement et obtiendront une subvention à hauteur de 5 millions d'euros : plateforme smart data, développement d'application mobile à vocation culturelle et touristique, gestion des eaux pluviales, maîtrise du cycle de l'eau sur la ZAC Toulouse Montaudran Aerospace (capteurs eaux usées, compteurs intelligents, recyclage, avaloirs dépolluants, hydrophones), le stationnement intelligent monitoré, la logistique urbaine dédiée à la mutualisation des livraisons. IMMOBILIER LP Promotion en progression Après avoir enregistré une progression de 21% de son chiffre d’affaires consolidé, LP Promotion, affirme des ambitions fortes pour 2016, et notamment sur le marché des résidences services. En 2015 LP Promotion a vu son chiffre d’affaires consolidé passer de 95 M€ à 115M€, une progression qui dépasse les objectifs attendus par la direction avec près de 1000 logements mis en commercialisation et 1200 réservations. NOUVELLES TECHNOLOGIES Sigfox connecte l’Allemagne L’Allemagne est le 14e pays connecté au réseau mondial Sigfox dédié à l’IoT, l’Internet des Objets. L’ambition est de couvrir l’ensemble du territoire d’ici fin 2017. En EN BREf... L’AgENCE D’ATTRACTIVITÉ. Née de la fusion de trois entités, Invest in Toulouse, So Toulouse et l'Office de Tourisme, l’Agence d’Attractivité regroupera sous un même étendard les actions en faveur de l’attractivité des investisseurs et des entreprises, du renforcement du tourisme d’affaires et du tourisme d’agrément. LE gROUPE IgS lance une nouvelle formation par l’apprentissage, «Entrepreneur Dirigeant» Bac+ 5 avec le soutien du Conseil régional, du Medef régional et de la Cgpme régionale. DOMINIQUE PON, directeur de la Clinique Pasteur Toulouse, a été désigné président de Santé-Cité, le 1er groupe coopératif national de cliniques indépendantes qui réunit désormais 108 établissements de santé (36 coopérateurs) pour un CA cumulé supérieur à 2 milliards d’euros en 2015. Ce qui représente aujourd’hui 20% de l’activité de l’hospitalisation privée MCO en France (médecinechirurgie-obstétrique). LE gROUPE SCOPELEC, Spécialisé dans la conception, le déploiement et la maintenance d’infrastructures de télécommunications, vient d’inaugurer son Campus de formation à Revel, non loin de son siège social historique. LA JEUNE START-UP KARAVANESERAIL, basée à Toulouse, s'est spécialisée dans le design oriental en proposant des produits originaux (coussins, céramiques, luminaires ou marqueterie…) sur son site de vente en ligne. 2016, Sigfox sera présent sur tous les continents et va tripler le nombre de pays couverts. «Nous travaillons avec un écosystème local de fabricants de composants, d’objets, d’intégrateurs et de développeurs très dynamique, intervenant à tous les niveaux de la chaîne de valeur de l’IoT et sur une multitude d’applications» indique Ludovic Le Moan, le dirigeant de Sigfox. 11 À L’AFFICHE L’interview Laurent Brunas Président de Regain Les sapeurspompiers, les gendarmes, les gardiens du musée du Louvre, les secouristes de haute-montagne, des agents de l’administration pénitentiaire… nombreux sont les professionnels qui portent les pulls confectionnés à Castres par Regain. Titulaire des certifications qualité, des labels RSE et Origine France Garantie, cette PME qui travaille à 70% pour les marchés publics, intervient aussi en soustraitance pour plusieurs donneurs d’ordres de la mode. 12 ans un souci de diversification, ce spécialiste de la maille a également lancé sa propre marque Pic de Nore, une déclinaison mode du savoir-faire acquis sur les vêtements de métiers. Dans un secteur difficile, celui de l’habillement, Laurent Brunas réussit à créer des emplois et à générer de la richesse locale en insufflant aux équipes l’envie de faire et de gagner, faisant prévaloir les valeurs du rugby dans son mode de management. Avec sa carrure d’ancien praticien du ballon ovale, il a placé sur son terrain de jeu les bonnes ressources pour continuer à marquer des points face à une concurrence des plus féroces. D Quel est votre parcours au sein de la société ? J’ai rejoint l’entreprise familiale en 1993, m’occupant du commercial, ce qui m’a amené à sillonner en profondeur tout le pays. Après bien de soubresauts qui ont marqué l’histoire de la manufacture, j’ai fait l’acquisition de Regain avec la volonté de changer de braquet. Ce qui a été fait avec la fabrication de produits à forte valeur ajoutée. Quelles sont les spécificités de votre gamme ? Nous utilisons des fibres techniques garantissant des normes feu, statique, arc électrique… Nos réalisations sont classées Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 À L’AFFICHE Des pièces numérotées et signées par les ouvrières qui les fabriquent. équipements de protection individuelle catégorie 3, prévenant les risques mortels. Nous élaborons aussi des pulls haute visibilité selon la norme européenne, ce qui sécurise les opérations sur la voie publique. Certains de nos articles sont doublés d’une membrane française Alpex coupe-vent, imperméable et respirante. En fait nous ajoutons toute une palette de fonctionnalités à nos pulls, répondant aux exigences du client. Vous ne fournissez que la partie tricotée ? Nous pouvons globaliser l’offre de maille via notre partenaire historique qui conçoit au Portugal des polos marquage CE et normes feu. Nous avons un riche catalogue avec des sweats, des chemises col zippé, des vestes Soft Shell aux propriétés thermiques, déperlantes… IL A BAIgNÉ DANS LA MAILLE ! Laurent Brunas est tombé dans la maille pratiquement à sa naissance. Il avait tout juste 4 ans quand ses parents François et Jackie Brunas ont fondé l’entreprise en 1973. Son père était monteur de métiers à tisser quand il s’est décidé à tenter l’aventure entrepreneuriale. Il a travaillé pour l’univers du ski et du sportwear, fournissant dans les années 85-86 des maisons de haute couture comme Courrèges, Dior, Yves Saint-Laurent. Deux importants impayés ont conduit la société au dépôt de bilan. François Brunas, sur les conseils d’un collègue connaissant ce marché, a ensuite répondu à un appel d’offres pour équiper en pulls les écoles de la gendarmerie nationale. Ce premier contrat a marqué la naissance de Regain en 87. A 24 ans, Laurent Brunas intègre la PME familiale se chargeant de la fonction commerciale avant de racheter l’entreprise à ses parents en 2009. Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 13 À L’AFFICHE Quelle est la place du made in france face à des acheteurs pressurisant les prix ? Il ne faut pas se leurrer, les gros volumes sont partis en zone low cost. En prenant la direction de Regain, j’ai renforcé le positionnement technique de nos produits pour être compétitifs et performants. En parallèle, je me suis investi dans la RSE et l’ISO 26 000, obtenant le label Lucie en 2011. Avec l’amélioration continue des processus et une très grande implication du personnel, nous avons un des meilleurs rapports qualité/prix/service, ce qui nous permet de remporter des appels d’offres. Mais, comme rien n’est joué d’avance, nous sommes tous conscients que les matchs on les gagne ou on les perd ensemble ! D’où notre culture de la satisfaction clients. Etre réactifs, traiter les moutons à cinq pattes, gérer du stock sur certaines commandes…font partie des ingrédients de la réussite. Vos priorités en 2016 ? Nous avons recentré notre marque Pic de Nore axée désormais sur les pulls de métier emblématiques. Nous créons des pièces numérotées, signées par les ouvrières qui les fabriquent, racontant une histoire et arborant fièrement le pavillon tricolore. Dans nos collections iconiques, inspirées du vêtement professionnel et d’image, nous introduisons une touche créative, alliant classicisme et fantaisie. Devenue plus lisible, notre ligne a été répartie en trois segments thématiques : Héritage, Sport et Arty. Chacun coiffe différents looks tels le pompier, l’aviateur, le guide de montagne, EN CHIffRES CA 2015 : 5 M€ Effectif : 30 personnes La collection Pic de Nore qui comprend des pulls, gilets, bonnets, écharpes pour hommes est vendue en boutiques en France et à l’étranger et sur le site de la marque www.pic-denore.com La griffe est un hommage au Pic de Nore, sommet culminant de la Montagne Noire. Parmi les clients de Regain : l’armée de terre, les sapeurs-pompiers, le Conseil Départemental du 31, des marchés hospitaliers, les Voies Navigables de France, le CEA, des sociétés de gardiennage, des sociétés de transport, la Fédération française de sauvetage et secourisme, des sociétés de gardeschasse… 14 La ligne sport. l’intellectuel, l’artiste, le navigateur…Parmi nos créations, nous avons un gilet aussi chic que fun, avec ses fibres photoluminescentes ! Passer du statut de fabricant à celui de créateur de mode, est-ce un glissement naturel ? L’aventure lancée il y a trois ans a été vécue comme un véritable challenge par nos équipes qui s’y sont associées avec enthousiasme et générosité. La présentation de notre marque a retenu l’intérêt de certaines griffes et stylistes qui nous sollicitent en sous-traitance pour leurs collections. Historiquement, nous étions habitués à travailler à partir de cahiers de charges très précis, certains pouvant atteindre 40 pages pour un pull ! En adressant l’univers de la mode, nos équipes disposent parfois d’une simple esquisse pour donner corps à une pièce. J’ai toujours privilégié la formation et la polyvalence des collaborateurs afin de développer des compétences et des expertises pour être en phase avec les designers et donneurs d’ordres de l’habillement. Etes-vous présents à l’international ? Nous souhaitons conforter l’exportation qui représente 5% de notre CA. Nous sommes allés au salon Capsule de New York et avons participé à l’édition de Paris. Un concept store-bar à champagne de Miami a d’ailleurs opté pour nos pulls. Au Japon, nous avons noué un courant d’affaires, les acheteurs ayant été séduits par notre style mais aussi nos reconnaissances qualité, développement durable et Origine France Garantie mentionnées sur chaque vêtement vendu. Nous exportons depuis l’an dernier en UK. Nous avons de très bons retours commerciaux quant au dernier salon du Made In France. Quels sont vos investissements en cours ? Nous avons acquis une paire de machines à tricoter plus performantes et rapides. Nous continuons à optimiser nos équipements pour répondre à la tendance. Le pull a retrouvé une bonne cote et les matières naturelles comme la soie et le mérinos sont de plus en plus plébiscitées. Qualitatifs et durables, nos produits reflètent le talent et l’histoire d’un territoire, Castres, bastion textile. Propos recueillis par Emma BAO Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 À L’AFFICHE Par Jean-Luc BÉNÉDINI thierry Pédeloup d’Ethics group : accélérateur de transformation de l’entreprise «Accélérateur de transformation de l’entreprise», Thierry Pédeloup, le président d’Ethics Group, résume ainsi la vocation de la société qui travaille avec une série de grands groupes et ETI tant en France qu’à l’international. Elle a récemment fait parler d’elle dans la presse avec l’annonce en janvier 2016 du rachat du groupe Merlane. Ce cabinet de consultants dédié RH est devenu l’une des cinq filiales du groupe qui se présente comme une fédération d’expertises complémentaires, un profil atypique dans le monde du conseil d’entreprise. ’histoire démarre en 1996 avec la création de B&T Associés. En 2007, le groupe est lancé. B&T Associés intervient sur la gouvernance des entreprises, les fusions acquisitions, le management de projet…Motive travaille sur la conduite du changement et des hommes. Merlane Consultant apporte son expertise dans les RH. Ce cabinet a été fondé il y a une trentaine d’années à Toulouse par Jean-Claude Merlane qui reste dans l’entreprise. Avec Parmenion, Ethics cherche à organiser la concertation sociale sur des sujets sensibles par exemple lorsque les collectivités locales envisagent des grands projets d’infrastructures. Digismart développe des outils numériques comme des tableaux de bord d’activité, de réunions, des indicateurs de performances, d’analyse sociale… Toutes ces expertises sont déclinées dans les entreprises avec des approches innovantes sans négliger les aspects du bien vivre ensemble. «Nous misons sur l’intelligence collective, en organisant des espaces d’expression aux salariés pour mieux les fédérer. Toutes les entreprises sont bousculées aujourd’hui et fonctionnent souvent en silo, il y a des grosses marges d’amélioration» relate Thierry Pédeloup. Ethics Group s’applique à elle-même les outils et méthodes qu’elle préconise à ses clients, les supports de Digismart, la concertation sociale etc…. «Nous sommes une entreprise libérée, il n’y a pas d’organigramme, les décisions sont prises collectivement». Ethics Group emploie près d’une centaine de salariés pour un chiffre d’affaires global d’environ 10 M€. Elle intervient dans des secteurs très variés de l’énergie, l’aéronautique, l’espace, les banques… Ethics a par exemple accompagné une société L Thierry Pédeloup Président d’Ethics Group Ethics group recrute Depuis septembre 2015, Ethics Group a recruté une douzaine de salariés. Une dizaine de nouveaux postes sont à pourvoir dans les différentes spécialités du groupe et près d’une dizaine dans les métiers informatiques au printemps. Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 aéronautique qui rencontrait des problèmes de qualité de livraison en l’aidant à redresser le cap avec la mise en place d’une nouvelle gouvernance. «Pour être efficace, il faut apporter de la fluidité en se simplifiant la vie». A l’étroit dans ses murs, les équipes migreront fin 2016 dans de nouveaux locaux tout près du siège actuel au sein de la zone aéroportuaire à Blagnac. Une branche industrielle à créer En participant au processus de rachat de Zodiac Marine durant l’été 2015 avec 11 autres candidats venus du monde entier pour finalement échouer aux portes du paradis au coude à coude avec un industriel finalement choisi par le Tribunal de commerce de Nanterre, Ethics Group a pu montrer sa capacité à gérer des dossiers importants. Le groupe cherche activement à investir dans une entreprise industrielle. «L’idée c’est d’exploiter tout notre savoir-faire pour développer l’entreprise». 15 À L’AFFICHE Par Emma BAO Jean-Pierre ferraud, Président du groupe HBF : «notre nouvelle gamme OTIO d’équipements connectés est made in France» OTIO, la marque phare du groupe HBF sera vue à travers la planète lors du prochain Vendée Globe. Elle sera apposée sur la coque du voilier Kito de Pavant, aux côtés du deuxième sponsor Bastide Médical. ette médiatisation cadre parfaitement avec un événement mondial : l’introduction en grandes surfaces de bricolage et en GSA de la nouvelle gamme d’équipements de domotique et de sécurité connectés au réseau Sigfox. «Avec cette ligne de produits grand public compatible avec tous les systèmes, nous démocratisons l’internet des objets à usage domestique» souligne JeanPierre Ferraud, président de ce groupe implanté à Auterive et qui est devenu un des plus importants employeurs de la ville. Enregistrant une croissance à deux chiffres, la société reprise par des cadres via un LBO et des fonds d’investissement en 2014, tire sa réussite de la combinaison de plusieurs facteurs : une gouvernance et une organisation optimales, la culture du service, l’innovation et le déploiement international. C Jean-Pierre Ferraud Président du groupe HBF Conforter la présence dans les grandes surfaces alimentaires Partant du principe que le plus compliqué c’est de vendre, d’accéder au marché pour développer un courant d’affaires, ce fabricant de matériel électrique destiné à la rénovation, est parvenu à se faire référencer par toutes les grandes enseignes de bricolage et par de nombreux acteurs de la GSA. « Lorsqu’on signe un contrat, nous garantissons au client un taux de service de 95% » précise le dirigeant d’HBF, pas peu fier de dépasser en réalité ce score de un point. Pour livrer ce pourcentage d’articles sur une commande, la société met en œuvre une logistique pointue, s’appuyant sur deux stocks : un sur place et un en Asie prêt à partir (avec 35 jours de bateau à intégrer !). Toutes les commandes passent par le canal de Vinon. En charge du trading, ce partenaire chinois(1) assure l’interface avec les 105 usines asiatiques travaillant pour HBF. Les filiales du groupe ont une vocation commerciale, diffusant la gamme en tenant compte des spécificités et normes/pays. «Fin 2015, nous avons intégré Prodelect, une société près de Saint-Etienne, spécialisée dans la distribution de produits Historique : étapes clés L’entreprise a vu le jour en 1996 sous le nom d’Inotech resté la marque historique du groupe pour les appareillages électriques, blocs multiprises, rallonges… Les deux fondateurs ont par la suite vendu la société à des financiers espagnols, lesquels ont décidé en 2012 de céder le groupe HBF. Se sont alors portés acquéreurs, Jean-Pierre Ferraud, directeur en poste, d’autres cadres, l’entité Vinon basée en Asie et trois fonds investisseurs : iXO, Multicroissance basés en région et Isatis (à Paris, fonds de la BNP). 16 Introduction en grandes surfaces de bricolage et en GSA de la nouvelle gamme d’équipements de domotique et de sécurité connectés au réseau Sigfox. Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 À L’AFFICHE électriques en grandes surfaces alimentaires, ce qui nous permettra de conforter notre positionnement sur ce segment» complète Jean-Pierre Ferraud en détaillant les priorités en cours. Continuer à gagner des parts de marché à l’international Un des premiers objectifs est de continuer à booster l’exportation, la Turquie, l’Italie, Cap sur l’innovation En prenant en 2014 la présidence du groupe, JeanPierre Ferraud a donné priorité à l’innovation, impliquant dans la boucle la start-up Wattlet. Une gamme de nouveaux produits connectés dédiés à la sécurité et à la domotique a été mise au point et dévoilée au dernier salon de Las Vegas (cf EMP n°334). Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 la Belgique, l’Allemagne étant des pays «où nous sommes attendus !». D’où l’intérêt de nouer des partenariats sur place avec des acteurs pouvant représenter HBF auprès de la GSA et des enseignes de bricolage. Pour structurer cette démarche et continuer à développer le business des filiales couvrant l’Espagne(2), le Portugal, la Pologne, les Caraïbes, le groupe vient de se doter d’une cellule export. L’autre relais de croissance, c’est le e-commerce en B to B ou B to C. Différentes places de marchés proposent en ligne les marques Otio, Inotech, Elexity (luminaires techniques et décoratifs). Une filiale dédiée au site marchand, Enexo, a été créée en 2012. Quelque 800 articles figurent au catalogue. Cette entité accompagne le réseau dans une stratégie multicanal. financer la croissance «En interne, nous nous sommes attelés à un chantier majeur, celui du financement et de la structuration de la croissance, notre chiffre d’affaires atteignant les 75 M€ en La nouvelle gamme a été présentée au salon de Las Vegas. 2016» confie le dirigeant d’HBF. Pour anticiper ce gap, trouver les ressources qui vont bien, consolider le BFR…Jean-Pierre Ferraud s’appuie sur les parties prenantes au capital de l’entreprise dont les fonds d’investissement. «C’est une chance d’avoir des interlocuteurs de cette qualité, ce sont de véritables associés avec qui nous partageons les problématiques opérationnelles et structurelles» commente-t-il en 17 À L’AFFICHE rendant également hommage à l’expertise qui prévaut au sein des services de ce groupe qui emploie 270 collaborateurs dont 135 au siège d’Auterive. Pour digérer l’augmentation rapide de l’activité, les premières initiatives sont lancées. Des recrutements sont envisagés pour étoffer certaines fonctions supports dont les RH. Par ailleurs, une réflexion sur l’outil de travail est engagée, la montée en puissance du e-commerce nécessitant des moyens logistiques supplémentaires(3). 2016 sera ponctuée par une autre révolution, l’assemblage en France de la nouvelle gamme de produits connectés d’OTIO. L’essentiel de la fabrication est d’origine tricolore y compris les cartes électroniques. Efficaces et faciles à mettre en œuvre, ces équipements grand public qui peupleront prochainement les rayons de la grande distribution et des magasins de bricolage afficheront un rapport qualité/prix imbattable ! De quoi présumer de leur succès ! (1) : En charge de l’import/export, Vinon a été intégrée à HBF en 2012. (2) : De nombreuses enseignes françaises sont présentes en Espagne dont Carrefour, Auchan (Alcampo), Leroy Merlin, Bricorama, Bricodépot… (3) : Une partie de la logistique est déjà sous-traitée chez Denjean. A REtENIR 60% du volume d’activité d’HBF réalisés en marque blanche 85% des produits HBF sont destinés aux grandes surfaces de bricolage, 15% aux grandes surfaces alimentaires. A Auterive sont concentrées les fonctions support : la logistique (50% des effectifs), la qualité avec deux services (20 personnes) dont l’un en Asie, le commercial et le marketing, le service RH, la comptabilité, le SI, le service des approvisionnements et achats, une partie des ressources R&D du groupe… Par Jean-Luc BÉNÉDINI Michèle Bellan, Présidente de l’OTIE : «il faut penser l’aménagement au niveau de la grande métropole toulousaine «Nous avons la chance d’être dans une ville très dynamique. Toulouse va continuer à croître. Je reste positive en 2016 sur le marché de l’immobilier d’entreprise en terme de surfaces placées de bureaux ou locaux d’activité en location ou en vente » commente Michèle Bellan(1), la nouvelle présidente de l’Office toulousain de l’immobilier d’entreprise, (OTIE). es investisseurs qui viennent acheter de la pierre à Toulouse et financer la construction d’une grande partie des m2, attirés par la rentabilité, entre 5 et 10% environ, ont besoin d’être rassurés par les perspectives économiques de l’agglomération toulousaine et les nouveaux projets. Regroupant les principales agences du marché(2), l’OTIE, en prise directe avec l’offre et la demande, est devenu un interlocuteur «avisé» des collectivités locales sur la manière de conduire l’aménagement de l’agglomération. «Notre avis a par exemple été pris en compte par Toulouse Métropole pour la programmation du TESO sur Matabiau en démarrant par la construction des immeubles proches de Marengo plutôt que vers le Sernam» relate M. Bellan. Concernant la desserte de l’aéroport par la future 3e ligne de métro, la réponse est évidente. «En mettant un métro au pied de L Michèle Bellan Présidente de l’OTIE 18 l’aéroport, la demande va exploser. C’est une option absolument nécessaire qui va rebondir sur l’image de Toulouse auprès des investisseurs». La desserte par un transport en commun fait partie des 1ers critères de choix des entreprises. La zone aéroportuaire au sens large comprend déjà 1,5 million de m2 dont 800 000 sont occupés par Airbus. Ce projet a été évoqué lors du 13e forum de l’OTIE début février. Tout n’est pas parfait. La zone de Bordelongue n’a pas encore trouvé sa vitesse de croisière. «On a construit trop vite d’un coup près de 50 000 m2 avec des accès difficiles». Pour l’OTIE, l’aménagement des projets doit se penser au niveau de l’ensemble du territoire de l’agglomération toulousaine, au-delà des différentes organisations administratives. (1) 2e mandat, directrice régionale de CBRE. (2) DTZ, BNP Paribas, Arthur Loyd, Placity, Tourny Meyer, Keops Entreprise, CBRE, Avantim. Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 À L’AFFICHE Par Jean-Luc BÉNÉDINI Pascal Monfolet : le golf d’Estolosa ouvre son centre d’entraînement et de formation en avril 2016 Le golf Estolosa(1) exploité par Pascal Monfolet et son équipe à Dremil-Lafage s’apprête à ouvrir en avril prochain un centre d’entraînement du débutant jusqu’aux joueurs professionnels. stolosa ambitionne d’être le centre d’entraînement de la région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées doté des meilleurs outils utilisés dans le monde du golf. L’espace dédié, le practice game, permettra d’effectuer en E Estolosa accueille l’Olivier David Golf Academy. 1h30, échauffement compris, un parcours complet de golf avec ses 8 ateliers, en démarrant par le drive, le coup le plus long tout en restant sur le fairway, jusqu’au put final. «Avec notre parcours de 9 trous et le nouveau centre d’entraînement, Estolosa correspond aux nouvelles pratiques du golfeur qui souhaite jouer et travailler ses coups sur des plages d’une demi-journée » indique P. Monfolet, le responsable de l’entreprise. 21 postes sont aménagés dont 13 sont couverts, à l’abri des contraintes météo. Le joueur travaille chaque geste du golf noté sur son carnet de practice. Pour ceux qui veulent aller plus loin dans les performances, sur cet espace dédié, Estolosa Pascal Monfolet Dirigeant d’Estolosa La Golf-cart développée par la société toulousaine Golfstream permet de visionner les joueurs sur un écran HD. accueille l’Olivier David Golf Academy. Olivier David, ex-joueur professionnel du circuit mondial qui a joué contre Tiger Woods et a fait partie des dix meilleurs golfeurs français, propose un entraînement personnalisé de haut niveau. Il est accompagné par PARCOURS DU DIRIgEANt Père de deux enfants de 18 et 21 ans, âgé de 53 ans, Pascal Monfolet a accumulé des expériences variées. Après un CAP de dessinateur industriel, un bac F1 et le BTS MA (maintenance automatisme), il démarre sa carrière dans la formation au Mans et passe une certification adaptée à la pédagogie des adultes. Il forme des équipes de vente et devient chef produit marketing. Il suit les cours du Cnam en marketing et devient directeur des ventes chez Omron Electronique. Il rejoint Toulouse en 1990. En 2001 il quitte l’entreprise et reprend des études en Master stratégie et gestion d’entreprise. En construisant sa maison sur le domaine d’Estolosa il constate que le golf est quasi fermé. Le lieu est pourtant magnifique, sur des terrains vallonnés, avec une vue splendide sur les Pyrénées ariégeoises et le Vallier. L’idée de reprendre la gestion du domaine germe et le 1er novembre 2003, P. Monfolet démarre l’exploitation du domaine avec à peine 13 joueurs licenciés ! Aujourd’hui le golf compte 600 joueurs licenciés. Le golf représente la moitié de l’activité complétée par la restauration et les séminaires avec plusieurs salles pour une capacité totale de 250 personnes. La progression a été régulière jusqu’en 2008. L’activité s’est stabilisée ensuite pour croître à nouveau en 2012. Après une année pluvieuse en 2013, l’année 2014 a été plus favorable avec 38% de croissance. En étudiant le marché du golf régional dominé par l’offre du groupe NVF avec plusieurs parcours de 18 trous, l’idée de créer un centre d’entraînement de haut niveau sur Estolosa prend forme. Dans la foulée d’un bon exercice 2015, le projet est mis en route. Un nouveau cap. Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 19 À L’AFFICHE un second enseignant pro, Emmanuel Mercadier. L’Academy exploite quatre appareils sous la conduite de ses enseignants. Le swing Catalyst avec 2000 capteurs de pression sur le tapis de sol, permet de régler la position de ses pieds et du corps pendant le mouvement. La K-Vest analyse en 3D le swing, capturant le mouvement du joueur. Un poste est équipé d’un TrackMan, une caméra munie d’un radar doppler placé derrière le joueur. Avec son coach, le joueur analyse les images de son swing, sa frappe et la trajectoire précise de la balle. C’est une première mondiale et toulousaine développée par la société Golfstream : les images du swing, du TrackMan, peuvent être vues sur un écran HD étanche placé au dos de la voiturette électrique Golf-cart. La gestion des images est gérée avec une application mobile. Estolosa peut désormais attirer les amateurs et les professionnels qui cherchent à progresser dans un rayon de 200 km autour de Toulouse. (1) Domaine : 43ha dont 15 ha de golf, Séminaire : 250 personnes, 600 licenciés. Par Jean-Luc BÉNÉDINI Pascal Boutin, directeur régional de la Société Générale : «pas de reprise significative de l’investissement en 2016 !» «Sur la base d’une croissance 2016 entre 1% à 1,2%, nous n’attendons pas de reprise significative de l’investissement. Les conditions de crédit restent toujours excellentes mais le critère majeur pour décider demeure l’état du carnet de commandes de l’entreprise» commente Pascal Boutin, qui a succédé à Pascal Galliau à la direction régionale de la Société Générale couvrant la Haute-Garonne et l’Ariège. es entreprises présentent à l’international continuent d’investir pour accompagner leur développement à l’identique de celles innovantes et installées sur des niches. La croissance mondiale a dépassé les 3% l’an dernier. La production de crédit d’investissement aux entreprises à moyen et long terme à la Société Générale en France a progressé de 22% à fin septembre 2015. En effet le groupe a mis à la disposition des PME, TPE et professionnels en France une enveloppe de crédit à des taux exceptionnels. P. Boutin est arrivé à Toulouse le 1er novembre 2015. Il a pu jauger le potentiel local. «Toulouse est portée par l’aerospatial et Airbus, mais il y aussi de belles entreprises dans d’autres filières industrielles, les services, l’agroalimentaire, l’immobilier. En Ariège, de belles entreprises familiales restent dynamiques ». Depuis le siège à Labège, P. Boutin gère un réseau composé d’une cinquantaine d’agences, 300 collaborateurs, organisé en 7 directions de groupes et une direction commerciale entreprises d’une vingtaine de collaborateurs, un centre d’affaires doté d’experts sur place ou en faisant appel au lignes métiers. Un pôle haut de bilan basé à Bordeaux rayonne sur le Sud-Ouest. Vers les start-up, la Société Générale investit dans des fonds d’amorcage, se rapproche L Pascal Boutin Directeur régional de la Société Générale 20 d’incubateurs, et privilégie des participations actives dans l’écosystème. «Ce sont des filtres efficaces pour valider des projets». La direction régionale compte 150 000 clients, 4000 professionnels, un millier de Pme, ETI, grands comptes, pour environ 2,1 milliards de crédit. Dans l’immobilier, le marché est animé par le rachat de crédits mais reste morose pour les nouveaux contrats à l’image de la baisse des mises en chantier sur toutes ces dernières années. Concernant les agences, le réseau s’adaptera, principalement dans les agglomérations, avec l’évolution de la fréquentation sous l’effet d’internet. La banque au quotidien sera encore plus connectée avec un savoir-faire digital et une appli bancaire élue meilleure appli au monde. Elle compte 785 millions de contacts digitaux (dont 65 % pour le mobile) en hausse de 16,3% en 1 an, à septembre 2015. «Demain toute l’offre du groupe pourra être souscrite en ligne. Nous sommes déjà n°1 avec notre filiale Boursorama». P. Boutin connaît parfaitement son sujet, il a réalisé toute sa carrière professionnelle depuis 1979 à la Société Générale en ayant fait le tour de France et des métiers de la banque. Avant de rejoindre Toulouse, il occupait des fonctions similaires à Evry dans l’Essonne. Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 À L’AFFICHE Par Emma BAO Philippe Lefaure : «avec de nouveaux contrats dont Harley Davidson, nous renforçons nos effectifs» 2016 sera un bon cru pour LDL Technology qui a démarré la production de capteurs de pression de pneus pour son nouveau client Harley Davidson en Juin dernier. La Pme va aussi commencer à livrer un constructeur italien de renom dès l’été prochain. Avec cette montée en charge de l’activité, les effectifs sont renforcés et pourraient atteindre une quarantaine de personnes fin 2017 si objectifs atteints. Des recrutements sont également opérés au sein des deux filiales, au Japon et aux USA(1). Philippe Lefaure Fondateur de LDL Technology LDL Technology équipe les fabricants de deux roues en capteurs de pression de pneus. dressant le marché des véhicules terrestres à l’exception des automobiles de grande série, l’entreprise compte dans son portefeuille clients des fabricants de deux roues comme Kawasaki, Honda, Triumph… Elle est aussi positionnée sur des marchés de niche, fournissant des systèmes embarqués pour des camions, des bus, des engins agricoles, des voitures électriques. La société équipe entre autre la Blue Indy (USA) de Bolloré ainsi que la nouvelle Lotus Evora 400 en TPMS (tire pression monitoring system). Elle conçoit des dispositifs de démarrage Mains-libres, des systèmes télématiques couplés à un réseau de capteurs sans fils capables de surveiller la température, l’ouverture des portes d’une remorque frigo (Health Monitoring). «La course automobile est aussi une niche intéressante d’un point de vue technologique, elle démontre notre savoirfaire dans un environnement extrêmement sévère. Nous équipons l’ensemble de la moto GP, la F1 électrique et la moitié du plateau A ENgAgEMENtS Avec la création de LDL Technology en 2004 et son parcours chez SiemensVDO, Philippe Lefaure aligne une expérience de 22 ans dans l’automobile ! Même si son emploi du temps lui laisse peu de temps libre, il est adhérent au club Galaxie et aussi membre du cluster Automotech. Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 endurance LMS» confie Philippe Lefaure, le dirigeant, en citant le partenariat avec Tech1 pour l’écurie Panis-Barthez Racing. Si la R&D et les fonctions supports sont basées à Toulouse, la fabrication est assurée par un sous-traitant situé à Bangkok sollicité sur les gros volumes (près d’un million de capteurs produits en 2015 sur une ligne dédiée). La Pme toulousaine dispose aussi d’un site de production à Agen réservé à la moyenne et petite série. La concurrence ? «Le marché n’est pas mature et attire pour l’instant peu de gros équipementiers» reconnaît le fondateur de l’entreprise. Cet ancien ingénieur de SiemensVDO (Continental) partage son agenda entre Toulouse et le reste de la planète, l’exportation générant 90% du CA qui dépassera cette année les 11 M€. (1) : La filiale installée depuis 2015 au Japon compte 5 personnes ; celle des USA a été ouverte en 2008, l’équipe est renforcée avec le nouveau contrat signé avec Harley Davidson. 21 ROBOTIQUE INDUSTRIELLE / USINE DU FUTUR Robotique industrielle : DOSSIER c’est le moment pour les entreprises A la direction d’Actemium Toulouse Robotique et Automation, Jérémie Pedros est aussi l’animateur du DAS robotique industrielle au sein du cluster Robotics Place. A partir de son expérience professionnelle, il constate combien la France met les bouchées doubles pour rattraper son retard, les PME étant longtemps restées en retrait. Si la robotisation s’accélère au sein de l’hexagone, les autres pays en tête du peloton conservent toutefois leur avance en maintenant des taux d’équipement élevés. 22 Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 ROBOTIQUE INDUSTRIELLE / USINE DU FUTUR de s’équiper ur la région, la bonne santé de l’aéronautique pousse les industriels à investir dans ce domaine. Entre 2014 et 2015, l’activité d’Actemium Robotique et Automation a cru de 30%, elle devrait doubler d’ici 2020 ! S Le robot collaboratif Avoir été longtemps à la traîne s’avère en fait une opportunité ! Le marché a mûri, les prix sont devenus attractifs avec des technologies plus évoluées. Le ticket d’entrée pour l’acquisition d’une cellule robotique démarre à 100 000 € ! L’Etat, la Région impulsent le mouvement avec un accompagnement financier. Le changement de perception du robot plaide aussi en sa faveur. Il n’est plus appréhendé comme le destructeur d’emplois, supplantant l’homme au sein de l’usine fantôme sur-automatisée ! Sa place est légitime en intervenant en collaboration (cobotique) pour se charger de tâches répétitives, dangereuses, pénibles…ou réaliser des missions permettant une meilleure valorisation des ressources et expertises en poste. Sur le plan économique, l’introduction de cellules robotisées fait gagner en compétitivité et performance, génèrant de la croissance et de la création d’emplois. «En passant à l’acte, la PME Sud Aéro a renforcé ses effectifs pour faire face au développement de l’activité» ajoute Jérémie Pedros pour illustrer combien la robotisation Jérémie Pedros Dirigeant d’Actemium Robotique et Automation industrielle peut s’avérer vertueuse pour la sous-traitance de proximité et la relocalisation industrielle. La valeur ajoutée de l’intégrateur Concernant la filière, si les fabricants de bras robotisés ne sont pas légion en Cellules robotiques : leur pertinence Par robotique industrielle, on entend l’utilisation d’un bras robot standard (élément générique), pour réaliser des cellules spécifiques affectées à des applications et missions variées. L’unité robotique est mobile, modulaire, flexible…Montée sur rail, elle peut se déplacer pour traiter par exemple une pièce de grande dimension ou intervenir de zone en zone. Le robot mobile est aussi idéal pour faire de l’inspection, du contrôle qualité… Robot d’inspection d’assemblage. Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 23 DOSSIER ROBOTIQUE INDUSTRIELLE / USINE DU FUTUR France, les intégrateurs sont bien représentés avec des savoir-faire reconnus. Ce sont eux qui déploient les solutions à partir de produits sélectionnés souvent sur étagère. «Nous avons un rôle de connecteurs à la fois entre les différentes briques technologiques pour réaliser des applications et entre la cellule robotisée et l’homme afin que les interactions soient optimales» résume le dirigeant d’Actemium Robotique et Automation. La prise en main d’un ensemble robotisé est analogue à ce que fait un opérateur de commandes numériques. La formation est déterminante pour assurer le pilotage et les bonnes interactions. Bien communiquer, impliquer les parties concernées font partie des ingrédients de Robot de mesure métrologique par tracker laser. Actemium Robotique et Automation : une expertise en contrôle et mesure robotisés Faisant partie du groupe Vinci Energie, Actemium compte 300 entreprises présentes dans 38 pays, sur tous les continents. Chaque entité est gérée comme une société à part entière, une organisation très «autonomisante» qu’apprécient les pilotes à bord de ces BU. Fournissant des services et des solutions à l’industrie, le réseau Actemium englobe des savoir-faire spécifiques à des métiers et à des segments d’activité. Dirigée par Jérémie Pedros, Actemium Toulouse Robotique et Automation a une forte vocation aéronautique, spatial et défense. Cette PME de 22 personnes, en phase de recrutement, a développé toute une expertise sur le contrôle et la mesure robotisés (dont le CND (Contrôle Non Destructif), l’inspection et la mesure dimensionnelle). De nombreux projets en 2016 sont déployés dans ce domaine. «Ne fabriquant pas de produits propres, nous avons toute latitude pour sélectionner les meilleures briques répondant aux besoins de nos clients» souligne le dirigeant de la société en évoquant les fournisseurs de bras, de systèmes de broches…trop peu nombreux en France alors que la R&D y est fertile! En terme de veille, «une réflexion est menée en interne sur le couplage robotique et fabrication additive» confie Jérémie Pedros. l’acceptabilité et de la réussite d’une implantation de cellule robotique. Le piège à éviter ? «Les primo-accédants ont parfois une vision jusqu’au-boutiste» fait remarquer Jérémie Pedros en insistant sur le rôle de conseil de l’intégrateur. Il doit apporter un regard critique, aider le chef d’entreprise à discerner ce qui est pertinent ou pas à robotiser. Et de citer à bon escient Serge Assorin, le dirigeant de Sud Aéro : «mon usine du futur c’est l’usine du bon sens !». Emma BAO Robotique industrielle : les projets du cluster Les adhérents du cluster impliqués dans la DAS Robotique Industrielle dont Actemium Robotique et Automation, Spie, Excent, Novalynx… veulent conforter la visibilité de la filière, bien au-delà de la région LRMP. Pour ce faire, un travail a été lancé afin d’identifier et répertorier les spécificités de chaque acteur. Ce catalogue des expertises et des process aidera les prospects et clients à la prise de décision. Robot sur track pour le chargement déchargement de centres d’usinages. 24 Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 ROBOTIQUE INDUSTRIELLE / USINE DU FUTUR Excent : deux exemples dans l’aéronautique et l’offshore éolien Acteur de la reconquête industrielle, le groupe Excent intervient sur de nombreux projets sur la planète pour équiper les usines du futur, sollicité par des grands groupes ou des Pme. La robotique, le lean, la recherche de l’efficacité maximum, poussent à innover. Le groupe de Colomiers vient de lancer «My LeanFactory by Excent», un audit lean des sites de production avec des recommandations très opérationnelles, chiffrées, pour améliorer les performances, augmenter les cadences... La plupart des références récentes du groupe Excent abordent des secteurs à forte croissance en production dans l’aéronautique et les énergies renouvelables. Assemblage du moteur LEAP : 1re ligne en service en juillet 2016 n juillet 2016 la première ligne Pulse line de montage du moteur LEAP conçu par le groupe Excent sera mise en service chez Snecma à Villaroche en région parisienne. La seconde ligne suivra à la fin de l’année. Trois versions du moteur LEAP seront assemblées, le LEAP-1A pour les Airbus A320neo, LEAP-1B du Boeing 737 MAX et le LEAP-1C du COMAC C919. L’enjeu est énorme pour le client afin de livrer dans les délais les chaînes d’assemblage. En 2017, 700 moteurs LEAP sortiront des deux lignes de montage de Pulse line. Chaque moteur pèse près de 3,5 t! Cette usine de 1200 mètres de long x 60 mètres de large travaillera en 3x8. Le bureau d’études du groupe Excent a conçu une structure primaire en acier d’une centaine de tonnes. Afin de garantir sa rigidité et la précision des assemblages géométriques des composants du LEAP au 1/100, le calcul de structure a conduit à créer des fondations à 6 mètres de profondeur. Les moteurs sont placés sur des balancelles à une hauteur permettant à une personne de ’1,60 m de travailler. Les contraintes ergonomiques ont été simulées. L’ambiance lumineuse prévoit d’éviter les pollutions extérieures. Les opérations de montage s’effectuent sur 5 postes d’assemblage. Les trois principaux composants du LEAP sont montés sur les deux premiers postes. L’assemblage des systèmes complémentaires et des contrôles sont réalisés sur les postes 2, 3 et 4. Excent s’est engagé sur un taux de disponibilité de 98%. Une équipe dédiée sera sur place pendant 24 mois avec un stock tampon de pièces de rechange, pour intervenir dans les deux heures. Le schéma industriel prévoit la possibilité d’implanter une 3e ligne supplémentaire. Après E Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 Excent vise un taux de disponibilité de 98 %. la signature du contrat en 2014, Excent a apporté des améliorations pendant la conception. Tous les éléments de structure de Pulse line ont été réalisés par CMA, Chaudronnerie mécanique ariégeoise à Lavelanet. L’innovation, la capacité à supporter le ramp-up, l’ergonomie des postes de travail ont séduit le groupe Safran. L’assemblage des éoliennes Haliade offshore de GE Alstom our les outillages les plus critiques des éoliennes Haliade 150 6MW offshore d’Alstom GE aux EtatsUnis, Excent a réalisé des ensembles hors normes.. Elles produiront chacune 6 MW avec des pales de 75 m de long à 110m de hauteur pour une masse totale de 650 t ! L’outillage d’assemblage des platesformes de servitudes électriques à l’intérieur des mâts (plus de 100 m de haut), a été livré sur le site de Providence à Rhode P Island près de Boston. Le 2e lot concerne cinq outillages en cours de livraison à la nouvelle usine d’Alstom de Montoire de Bretagne près de St-Nazaire dédiée aux éoliennes offshore. Les deux ensembles servant au basculement des nacelles ont une capacité de 130 t, comme la table tournante permettant d’orienter les opérations d’assemblage. Pour la presse d’insertion des bagues de roulement d’une capacité de 50 t, la précision d’alignement est de 0,05 mm, comme l’outillage d’alignement et 25 DOSSIER ROBOTIQUE INDUSTRIELLE / USINE DU FUTUR d’assemblage de la nacelle avec le générateur électrique d’une capacité de 130 t. Excent a conçu à Colomiers ce meccano industriel fabriqué en France et en Europe pour un contrat de 3 M€. Les opérations de montage et installation sur site des 5 éoliennes se dérouleront à l’automne 2016. L’éolien offshore se développe un peu partout dans le monde. L’usine d’Alstom GE a été dimensionnée pour produire jusqu’à une centaine d’éoliennes par an. Excent compte bien élargir son emprise dans ce domaine par exemple dans le process d’assemblage final en mer. Jean-Luc BÉNÉDINI Outillage de basculement des nez de l’Haliade d’une capacité de 130 t. Experte en contrôle qualité et supervision robotisés, NovaLynx réalise «les moutons à 5 pattes» Cette start-up de la robotique industrielle en pleine expansion recrute environ un ingénieur tous les trois mois. Son chiffre d’affaires devrait passer de 300 000€ à 700 000 € cette année. En peu de temps, Novalynx a réussi à percer sur un marché en pleine effervescence, se positionnant d’entrée sur les moutons à cinq pattes ! De g. à d. : Romain Rioux (directeur R&D), Sébastien Bach (Pdg) et Remi Parlouar. es trois associés fondateurs de l’entreprise, des anciens de Noomeo, ont structuré une offre autour de trois activités, capitalisant au passage leur savoir-faire en numérisation 3D. La PME conçoit des machines spéciales dédiées à la supervision, au contrôle qualité L 26 et à la traçabilité. Du BE à l’assemblage (à l’exception de la mécanique lourde), tout est fabriqué en interne (armoires électriques, automatisme, cartes électroniques…). «Nous garantissons ainsi au client un haut niveau de confidentialité» souligne Sébastien Bach, directeur général en citant en exemple un équipement de contrôle qualité des munitions livré à l’armée. Une belle référence pour continuer à gagner des parts de marché sur ce segment «où il y avait des carences en matière de robotisation». Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 ROBOTIQUE INDUSTRIELLE / USINE DU FUTUR Deuxième métier, celui d’intégrateur. Pour des projets innovants nécessitant un large panel de savoir-faire, NovaLynx joue aussi le rôle d’intégrateur robotique. NovaLynx réalise des cellules robotiques à partir de bras Kuka, mettant en avant son expertise spécifique dans la vision/scan 3D. La société compte à son actif plusieurs réalisations. Elle a livré récemment une unité pour l’usinage 3D de prothèses de grande taille. Un sous-traitant de l’aéronautique et du spatial lui a commandé un robot traitant de la petite série et capable d’apprendre seul (sans programmation). Dans les projets d’actualité, figure la mise au point d’une unité pour le constructeur automobile Genty basé à Vichy. Cette machine qui opérera sur un plateau tournant de 5 m de diamètre usinera la carrosserie monocoque en carbone, accomplissant plusieurs tâches pour sortir une pièce complète : ponçage, usinage, scan 3D. Pour compléter le tout, NovaLynx développe en propre des équipements industriels de supervision. Commercialisés sous la marque Inovblock avec différentes Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 La mise au point d’une unité pour le constructeur automobile Genty-Automobile basé à Vichy. déclinaisons selon les applications (NanoBlock SmartBlock…), ces boîtiers communicants sont destinés à plusieurs usages comme la remontée d’informations (sonde de température, taux d’humidité, PH…), le pilotage des machines et la maintenance prédictive en M2M… La première version est déjà en fonctionnement dans plusieurs installations industrielles. Une deuxième version en cours de développement sera installée au sein d’un bâtiment d’aquaculture à Boulogne-sur-Mer. 200 boîtiers répartis dans les différents 27 ROBOTIQUE INDUSTRIELLE / USINE DU FUTUR 2 enrichie de fonctionnalités supplémentaires. Avec de nombreux projets en portefeuille confiés par des constructeurs/ équipementiers de l’agroalimentaire, de l’aéronautique, de l’automobile…NovaLynx tourne à pleine capacité. Ce qui l’amène à chercher de nouveaux locaux plus grands, à proximité de son implantation à Montrabé. Emma BAO DOSSIER A REtENIR Robot d’usinage 3D pour TAP Concept. bassins accueillant une diversité d’espèces marines vont monitorer le PH, la turbidité de l’eau, l’oxygène…Un superviseur livré par la PME toulousaine recueillera les données et pilotera les actionneurs (des pompes, groupes échangeurs thermiques, électrovannes, oxygénateurs…). «Titulaire de ce marché, Eiffage a retenu notre solution en raison de sa modularité, avec des paramétrages sur mesure et un déploiement évolutif dans le temps» indique Sébastien Bach en annonçant la mise en route de la Version Le DAS Usine du futur d’Aerospace Valley Lancé en 2013 au sein d’Aerospace Valley, le Domaine d’action stratégique (DAS) Usine du futur réunit une dizaine de membres issus des rangs 1, 2, des Pme et du monde académique. Le travail s’organise autour de 5 thèmes avec l’Usine numérique, verte, connectée, intelligente et l’homme. Le prochain séminaire le 15 mars prochain à Pau sera dédié «à l’homme et l’usine, l’accompagnement au changement». Le big data et la maintenance prédictive avec les objets connectés, le Virtual product management…les sujets de réflexion ne manquent pas. La mise en relation entre les grands groupes et les startups fait partie des missions du DAS. Deux appels à idée ont été lancés sous l’égide d’Airbus et de Dassault. «Le but c’est de stimuler l’innovation et faire émerger de nouvelle idées en ouvrant les portes des grands groupes aux startup. Il y a un gros besoin en matière d’innovation» indique Jérôme Verzi, chargé de mission au sein du DAS Usine du futur. En amont, le Pôle, déjà membre de l’European Factory of Future Research Association (EFRA) s’est positionné dans le cadre de la candidature française pour le KIC Added Value Manufacturing (AVM), lancée par la Commission européenne pour devenir le Regional Innovation and Implantation commity (RIC) Midi-Pyrénées /Aquitaine. A la clé, les adhérents du pôle pourront bénéficier de fonds pour financer de la maquette aux produits avec la mise sur le marché. Les entreprises accéderont à des financements complémentaires pour des projets de TRL 7-9 où aucune aide publique n’existe actuellement à l’échelle nationale pour les grands groupes. Un volet formation aux nouvelles technologies déployées dans les usines du futur, la création d’école interne sont prévus. Un 3e volet business financera des incubateurs internes. La mise en place du KIC est annoncée fin 2017 avec l’instruction des projets en 2018. 28 Effectifs : 7 personnes, la société recherche des ingénieurs NovaLynx a été fondée en 2012 par 3 ingénieurs (ex Noomeo), l’un deux Sébastien Bach s’étant formé entre temps, au commerce et à la gestion. Le trio a implanté la startup à Tulle puis l’a transférée un an après à Brive, au cœur de la Mécanic Vallée. Tout en gardant cette base sur place, la société s’est installée à Toulouse en 2014. Activité du cluster Robotics Place Avec une cinquantaine d’adhérents, le cluster Robotics Place représente 650 emplois et un CA de 80 M€. Présidé par Laurent Latorse, dirigeant d’Airod Technologies, ce groupement d’entreprises de toutes tailles a bouclé l’année 2015 avec la création d’un club utilisateurs. Il a vocation à alimenter les sociétés de la robotique de service régionales en projets de développement. Le cluster a étendu son rayonnement à la nouvelle grande région, identifiant du côté de Montpellier une forte expertise en robotique médicale et sous-marine. Animé par Philippe Russel, Robotics Place participe à plusieurs rendezvous professionnels dont les salons Siane, Innorobo en 2016…ainsi qu’à la structuration du village robotique et drones sur Francazal/Bois Vert. Pour être bien lisible en termes de marchés et spécialités, le cluster englobe 3 domaines d’activités stratégiques pilotés par des adhérents : robotique de service (confiée à Sogeti High-Tech), robotique industrielle (Actemium Toulouse) et drones (Airborne Concept). Parmi les projets collaboratifs impliquant des entreprises du cluster, on peut citer Brise portant sur la création d’une borne de rechargement automatique adaptable à tout type de robots mobiles (projet mené par Sterela, Airod Technologies, l’ICAM). Autre projet également significatif, Air Cobot fédérant Sterela et le Laas-Cnrs et labellisé par Aerospace Valley. Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 ROBOTIQUE INDUSTRIELLE / USINE DU FUTUR Figeac Aéro ouvre son «usine du futur» au printemps 2016 «L’usine du futur» est en cours de construction sur le site de Figeac Aéro. Dans ce bâtiment de 7500 m2, seront produits les carter de VCI, une pièce cylindrique de 2 m de diamètre en titane, destinés au moteur LEAP pour le consortium CFM International (Safran et GE) qui équipera les Boeing 737 Max et la famille A320neo. Jean-Claude Maillard, le pdg de Figeac Aéro. et atelier fortement robotisé et automatisé fonctionnera avec une quarantaine de salariés contre 120 salariés avec des process classiques. L’usine a été entièrement conçue et dimensionnée pour la fabrication du carter de VCI en titane. Au total le parc de 12 machines d'usinage du fabricant italien Carnaghi en ligne seront alimentées en métal avec des palettiseurs C automatiques. Chaque centre d’usinage fonctionnera avec une correction automatique d’usinage et un changement d’outil automatique. Les tolérances sur ce type de pièces sont de l’ordre du 1/100. Le cycle comprend des robots d'ébavurage des pièces, un lavage automatique des pièces. Le site va rentrer en exploitation au printemps 2016. Les machines seront installées au fur et à mesure de la montée en La BEI accorde 25 M€ Construction de 2 bâtiments soit 13 000 m2 sur le site de Figeac pour l’«usine du futur» et l’usinage de pièces de grande dimension en alu. Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 Figeac Aéro a reçu un financement de la Banque européenne d’investissement (BEI) de 25 M€ destinés à soutenir les investissements de R & D et Innovation. C’est le 1er financement en France garanti par InnovFin MidCap Growth Finance lancé par l’Union européenne dans le cadre de l’initiative Horizon 2020. Ce financement accompagne Figeac Aéro dans ses programmes d’innovation permanente et de compétitivité axés sur la performance de ses techniques d’usinage, et l’optimisation de son parc machines. 29 ROBOTIQUE INDUSTRIELLE / USINE DU FUTUR DOSSIER cadence. Figeac Aéro ambitionne d’atteindre les 100% d'OTD et zéro dérogation posée au client. L’entreprise a réalisé elle-même l’ingénierie de cette usine avec l'aide de conseils. C’est un saut technologique en termes d’organisation industrielle. La mise en service sera accompagnée d’un plan de formation. Figeac Aéro avait annoncé ce contrat en octobre 2014, valorisé environ 500M$. Figeac Aéro investit près de 40 M€ dans cette usine. Jean-Luc BÉNÉDINI (1) Deux bâtiments sont en cours de construction soit 13 000 m² au total dont «l’usine du futur», le second est destiné à la fabrication de pièces de grande dimension en aluminium.. figeac Aéro : la montée en cadence des usines Le Groupe Figeac Aéro présidé par Jean-Claude Maillard emploie 1800 salariés en France, à Figeac, St-Nazaire, en Picardie plus la Tunisie, le Maroc, le Mexique et aux EU. Cet équipementier est spécialisé dans les aérostructures en alliages légers et métaux durs. L’A320neo, l’A350, le 787, le 737max, l’E-JET E2… Figeac Aero est présent sur les «blockbusters» de l’aéronautique mondiale. L’entreprise poursuit sa croissance et prévoit en 2016 d’investir 35,6 M€ en accompagnant les montées en cadence notamment de l’A320neo, l’A350. Après la Tunisie, le groupe s’est implanté au Maroc en investissant 25 M€ avec la création de 500 emplois sur 5 ans. Cette filiale est opérationnelle depuis septembre 2015. Au Mexique Figeac Aéro a ouvert une plateforme industrielle à Hermosillo dans l’état de Sonora avec 20M€ d’investissement à terme. Lancée l’an dernier elle produit des pièces du 787. Aux Etats-Unis, Figeac Aéro s’implante à Wichita en poursuivant des contrats en cours pour Spirit Aerosystems, GKN, TriumphVought et Sonaca. Au 31 mars 2015, le groupe avait réalisé un CA annuel de 204 M€ avec un portefeuille de commandes de 3,7 Mds €. Figeac Aéro prévoit de passer de 255 M€ de CA en 2016 à 370 M€ en 2017 et vers les 500 M€ en mars 2018. Au 1er semestre 2015/16, le CA de 120,7 M€ a cru de 19,8%. A décembre 2015 les performances industrielles étaient en progrès avec un OTD à 95% et 1900 PPM. Donnez à vos commerciaux une base de données au top 25 € l’exemplaire 18 € de 2 à 4 l’ex. 16 € à partir de 5 ex. Également sur entreprises-midipyrenees.com Contactez-nous 30 - 05 61 14 42 12 - [email protected] Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 DRONES / VILLAGE ROBOTIQUE A FRANCAZAL Airbone Concept lance le drone aérolargable à 4000 m, à l’autonomie doublée avec la pile à combustible Ce fabricant toulousain de drones à usage civil et militaire a breveté plusieurs technologies dont une liée au largage en vol d’un appareil dont la voilure se déplie une fois atteinte la bonne altitude. Le Drop’n Drone est le premier drone aérolargable au monde. Une fois stabilisé, l’aile du drone pivote et le parachute se détache. n deux ans, Airborne Concept a développé une gamme originale d’aéronefs à voilure fixe et tournante. «Nous poursuivons la R&D pour finaliser des prototypes et imaginer des systèmes et designs révolutionnant l’état de l’art» souligne le fondateur de l’entreprise Arnaud Le Maout. Sur la douzaine de salariés employés, une majorité est issue de l’univers aéronautique, des ingénieurs passionnés par la mise au point de drones de nouvelle génération. Installée au sein de la base de Francazal, la PME bénéficie d’un environnement exceptionnel pour expérimenter en situation E Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 réelle les aéronefs sortant de l’atelier. Sans compter la surface des locaux bien dimensionnés pour déployer les activités de production. Toute la fabrication est intégrée, de l’informatique/électronique à l’usinage sur place des structures composites. «Considérant les drones comme des avions, nous appliquons les mêmes partis pris en termes de fiabilisation, redondance et certification» tient à préciser le dirigeant d’Airborne Concept, ancien commandant de bord dans l’armée de l’Air. Positionnée sur de la petite série et le surmesure, la société commercialise toute une gamme de quadricoptères, d’octocoptères (4 bras, 8 moteurs) et autres vecteurs. Elle s’apprête à lancer des appareils innovants à voilure fixe le Drop’n Drone (1,80 m d’envergure) et le Baroud Air (3 m d’envergure). Des aéronefs originaux à plusieurs égards. La phase de décollage et la montée étant très énergivores, la PME a mis au point un drone aérolargable à 4000 m d’altitude ! En l’équipant d’une pile à combustible à hydrogène, l’autonomie peut atteindre les 6 heures, voire à terme doubler ! Avec ce type d’avion, on peut accomplir des missions de reconnaissance, faire de la mesure dans des lieux difficiles d’accès (catastrophes naturelles, accidents 31 SPÉCIAL DRONES / VILLAGE ROBOTIQUE A FRANCAZAL nucléaires…). «Notre plateforme aurait été idéale pour évaluer la densité du dernier nuage de cendres qui a paralysé en 2010 le ciel aérien européen» note au passage Arnaud Le Maout. Selon les applications souhaitées par les clients, Airborne Concept fournit la charge utile et les capteurs à embarquer. Le champ des possibles étant étendu, la PME nourrit le projet de «droniser» un ULM pour emporter une charge de 250 kg ! Toujours en matière de R&D, l’entreprise a breveté avec son partenaire Egis Avia, le module ADSB. Cette balise de petit format permet de localiser un drone en opération. Pour financer une recherche très active et accélérer la commercialisation des produits, la PME procède actuellement à une levée de fonds. Emma BAO Arnaud Le Maout PARCOURS Et ENgAgEMENtS La formation au télépilotage Parallèlement à la conception/fabrication de drones, Airborne Concept a été pionnier en région, en ouvrant à Francazal la première école préparant le brevet théorique de pilote d’ULM qui va se transformer en brevet théorique de télépilote suite au changement de la réglementation. Le cursus permet d’acquérir les compétences pratiques nécessaires à la Déclaration de niveau de compétences (DNC) reconnue par la DGAC et obligatoire pour toute activité avec le dépôt d’un manuel d’activité particulière(MAP). L’entreprise a ouvert un bureau à Bordeaux, une autre école à Dijon au sein d’une ancienne base aérienne. Le maillage du territoire se poursuit avec un projet à l’ouest de la France (à Vannes) et un autre en région parisienne. « Nous répondons à la demande des grands comptes qui souhaitent former leurs opérateurs » indique Arnaud Le Maout en évoquant les ambitions internationales de l’école. Parmi les candidats au télépilotage, figurent de nombreux professionnels de tous horizons : le BTP, l’agriculture, l’image/vidéo… On notera qu’Airborne Concept a offert deux drones ainsi que le module de formation au groupe de Secours en catastrophe français. Arnaud Le Maout a passé 20 ans dans l’armée de l’Air puis a rejoint Airbus, affecté aux essais en vol. A 40 ans, il a créé Airborne Concept, mobilisant autour de lui tout un pool d’experts en aéronautique. Délégué grand sud-ouest de la Fédération professionnelle du drone civil, Arnaud Le Maout s’investit aussi au sein du cluster Robotics Place, se chargeant de l’animation du DAS drones. Parmi les projets de ce groupement d’entreprises, figure l’organisation en 2017 du premier salon drone et robotique à Francazal. Acteurs et marché • 2338 entreprises développent en France une activité drones • 90% sont des opérateurs • 3% sont des fabricants de drones • Applications des drones : l’inspection industrielle (avec comme clients les géomètres, ERDF, TDF, la filière BTP…) ; la surveillance de sites ; l’agriculture ; l’audiovisuel ; la mesure environnementale…. L’octopush réalise de l’observation avec des charges lourdes (jusqu’à 4,5 kg). 32 Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 DRONES / VILLAGE ROBOTIQUE A FRANCAZAL Le village robotique et drones déjà sur les rails Un village robotique et drones ayant pour épicentre Francazal et appelé à rayonner sur Portet-surGaronne et Cugnaux est en cours de structuration. Plusieurs acteurs, l’Etat notamment le Ministère de la Défense, la Région, Toulouse Métropole, le Muretain, les villes de Cugnaux et Portet-surGaronne, les clusters Robotics Place et Automotech … oeuvrent de concert à la mise en place de cette filière d’avenir financée dans le cadre du CPER(1). Chargé de la coordination du projet, Florent Galko, délégué régional aux restructurations de Défense Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, en détaille les grandes articulations. e point de départ, ce sont les 38 ha à reconvertir au Sud de la base avec deux lots (25 ha de bâti et le reste en terrain non construit) et l’idée portée par le Muretain d’un village robotique. Sur la partie aménagée, ce sont déjà installés des fabricants de drones (Airborne Concept, BonX) et EasyMile société qui développe un minibus électrique se déplaçant sans chauffeur (cf. EMP n°232). Lavalin a accueilli cette PME autorisée par le Ministère de la Défense à tester sur un circuit précis son véhicule autonome. A cet îlot s’ajoutent d’autres pièces maîtresses. Sur la zone du Bois Vert, la mairie de Portet-sur-Garonne projette la réalisation d’une pépinière/hôtel d’entreprises et d’un incubateur pour accueillir ceux qui veulent développer une activité drones. La PME Airod Technologies, membre du cluster Robotics Place, envisage aussi une implantation sur ce parc industriel. Donner aux constructeurs de drones les moyens de tester les aéronefs fait partie des ingrédients de la réussite du projet. Sur la L Le drone Baroud’Air d’Airborne Concept à voilure fixe, idéal pour la surveillance et le tracking. piste de Francazal, exploitée par SETFA, les opérateurs peuvent déjà effectuer des vols de formation. Une réflexion est engagée Base de francazal : vocations et exploitants Fermée en 2010, la base de Francazal comprend trois secteurs aux vocations différentes. Au nord, le régiment du Train Parachutiste assure ses missions de logistique. La partie centrale avec la piste (150 Ha) a été concédée par la DGAC (qui en a la tutelle) à la SETFA (1). Ce groupement constitué de SNC Lavalin (51%), Aéroport Toulouse-Blagnac (39%) et CCI de Toulouse (10%), va développer l’aérodrome d’affaires et l’activité industrielle aéronautique. Le Ministère de la Défense a investi sur cette partie 1,9 M€ pour aménager tous les réseaux et rendre ainsi la zone indépendante en matière d’alimentation énergétique. Les 38 ha de la partie au sud (ancienne base vie) situés sur la commune de Cugnaux n’ont pas trouvé repreneur. Déclassée du domaine public militaire depuis juin 2012 et remise à France Domaine pour cession, cette parcelle reste une zone en friche après deux appels d’offres infructueux. (1) : Société d’Exploitation Toulouse Francazal Aéronautique Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 avec ce concessionnaire pour élargir la zone d’essais réservée aux appareils faisant l’objet d’une qualification. «Pour les vecteurs en cours d’homologation, nous envisageons avec la DGAC et la DGA, l’instauration d’un espace aérien ségrégué zone de Fonsorbes» souligne Florent Galko. Bénéficiant d’un écosystème exceptionnel en matière de systèmes embarqués, Toulouse a tous les atouts pour devenir le premier centre expérimental français des véhicules autonomes et automatisés. Une fois les études préalables achevées, les travaux pourront démarrer, on l’espère, fin 2017. Le financement du village robotique et drones et son mode de gouvernance allieront très certainement, acteurs publics et privés. Le volet animation de la structure, gestion des services et atelier mutualisés suppose aussi la création de sociétés ad hoc. 33 DRONES / VILLAGE ROBOTIQUE A FRANCAZAL Sur les grands salons, la promotion du village a démarré. La bonne entente entre tous les acteurs impliqués favorise la montée en puissance du projet déjà sur les rails. «Nous jouons le rôle de facilitateurs et répondons au mieux aux attentes des PME de la filière désireuses de nous rejoindre dans l’immédiat» conclut Florent Galko. Emma BAO (1) : Contrat de projet Etat-Région SPÉCIAL Coordination du projet : méthodologie En 2014, le préfet de la Haute-Garonne a confié à Florent Galko, délégué régional aux restructurations de Défense Languedoc-Roussillon-MidiPyrénées, la coordination du projet de reconversion de 38 ha de la base de Francazal. Pour mener à bien la mission, ce dernier a constitué plusieurs groupes de travail. L’un intervient sur les procédures à mettre en œuvre (cession d’entreprises, procédures environnementales, financement, modification du PLU…). Un autre traite des questions d’urbanisme et des voies d’accès. La revitalisation de la zone doit aller de pair avec son désenclavement. Ce qui suppose par exemple l’ouverture d’un demi-échangeur sur l’A 64. Quant à l’aménagement urbain, le cabinet Taillandier Architectes Associés avait déjà élaboré une étude sur la partie centrale de Francazal (concédée à Lavalin) en la corrélant à la partie sud. Dans le sillage de cette analyse, la ville de Cugnaux souhaite que ses habitants puissent se réapproprier le lieu en facilitant son accessibilité. La municipalité compte aussi faciliter l’implantation d’entreprises sur des zones dédiées. Le 3e groupe de travail dédié au village robotique et drones, copiloté avec la Région fédère les collectivités locales concernées, les intercommunalités impliquées, les développeurs économiques, l’Etat...Toutes ces parties prenantes s’attellent à la mise en place d’un projet commun avec un plan d’action précis. Toulouse Métropole finance cette année les premières études préalables : les études d’impact environnemental sur la faune, flore sont en cours.. Une étude d’aménagement pré-opérationnel du site est lancée. «En parallèle, nous nous assurons de la faisabilité du village robotique et drones, nous appuyant sur une étude restituée fin 2015» commente Florent Galko. 4 zones sont identifiées dans ce rapport : une pour les rencontres et échanges, une autre pour les expérimentations, tests, essais, pilotage des véhicules aériens et terrestres, une troisième pour l’attractivité des entreprises (incubateur, pépinière, hôtel d’entreprises) et la dernière destinée à attirer les acteurs de la filière recherchant du foncier avec des services et moyens mutualisés. Chaque zone identifie précisémment des fonctionnalités du village robotique. Une logique d’efficacité économique conduira certainement à répartir des éléments du village sur l’ensemble de la zone entre Portet-sur-Garonne et Cugnaux. Ce projet de territoire est en cours ! 34 Eurogiciel : l’intelligence embarquée au service des drones La surveillance des infrastructures, telles que les réseaux électriques ou ferroviaires, est une priorité pour les industriels. Si les drones aériens sont déjà capables de surveiller des infrastructures, ils trouvent souvent leurs limites dans leurs spécificités : mono-tâche ou mono-mission, dotés d’une faible autonomie et prise de décision, l’intérêt de leur exploitation pouvant s’avérer minime notamment dans des opérations récurrentes. L'utilisation d'une flottille de drones hétérogènes, permet quant à elle de bénéficier de l’expertise de chaque véhicule en les combinant pour mener à bien des missions précises et sécurisées (complexes ou multitâches). Malheureusement, les solutions pour faire coopérer de multiples drones en simultané n’existent pas au niveau industriel ou, s’il en existe, elles sont limitées à un cas d’utilisation. Pour optimiser la communication entre les aéronefs, Eurogiciel développe dans le cadre du projet Airmès une solution modulable gérant l’organisation sous forme de groupes et de rôles, la rendant compatible avec tous les types de drones. Cette solution permet donc de faciliter la coopération, tout en améliorant la sécurité et la fiabilité des interventions. Autre atout de taille, le projet Airmès vise également à faciliter la coopération entre les différents types de véhicules autonomes terrestres, marins et sous-marins, telle que coupler un drone aérien avec une intervention au sol ou encore coordonner des chariots automatiques dans une usine. Airmès est conduit par un consortium composé, en plus d’Eurogiciel, de SNCF Réseau, d’EDF, du laboratoire de robotique Heudiasyc mixte entre l’UTC et le CNRS et du constructeur de drones Aero Surveillance. Les compétences et les moyens disponibles permettront notamment d'envisager des développements scientifiques sur des sujets tels que l'autonomie décisionnelle d’un drone, la communication entre les aéronefs pilotés ou encore la modularité des architectures logicielles. Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 RÉSEAU MEDEF 31 A REtENIR CFA DE bLAgNAC ET LES MEILLEURS OUVRIERS DE FRANCE Pascal Mailhos, le Préfe «la nouvelle région c’est le Pascal Mailhos, le préfet de la région Languedoc-RoussillonMidi-Pyrénées, préfet de la Haute-Garonne était l’invité du Medef 31 le 10 février avec un thème central, la nouvelle grande région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées. De g. à d. : M-C. Augier, Pdt du CFA, Y. Thuriès, P. Mailhos, Préfet de région, G. Lucas, Pdt de la SMOF de HauteGaronne. Le CFA commerce et services de Blagnac et la Société des meilleurs ouvriers de France de la Haute-Garonne ont signé à la préfecture mardi 16 février une convention de partenariat. Yves Thuriès, double meilleur ouvrier de France a accepté de parrainer la promotion du brevet professionnel arts de la cuisine du CFA. Cet ancien apprenti s’est formé par l’apprentissage avec un tour de France avant de lancer ses propres activités dans la pâtisserie, le chocolat, l’hôtellerie restauration, l’édition. Il a conseillé aux jeunes du CFA de se frotter aux concours, de multiplier les expériences pour progresser, en faisant l’éloge de la pâtisserie française, la meilleure du monde qui s’exporte partout. Pascal Mailhos, le préfet de la région et de la Haute-Garonne a souligné l’intérêt de mettre les jeunes en contact avec les meilleurs de la profession et les vertus de l’apprentissage. Chaque année un ou plusieurs MOF, Meilleurs ouvriers de France parraineront des sections d’apprentis. 36 De g. à d. : Pascal Mailhos et Pierre-Marie Hanquiez. ’est le mariage des extrêmes » a résumé Pascal Mailhos. Entre d’un côté une économie très liée au tourisme où c’est plutôt la pizzeria qui crée l’emploi et de l’autre la dynamique de grands groupes industriels de l’aéronautique et de l’espace, le préfet a tiré la photographie de ce nouveau territoire grand comme l’Autriche. «Nous sommes la 2e région la plus pauvre de France. Il y a des communes avec 25% de chômeurs ». 45% du territoire est classé en zone de montagne. Le défi est immense pour réussir à faire que 1+1 soit plus que 2 ! Elle a aussi des atouts : c’est la 1ère région française en termes de R & D soit 3,8% du PIB, la 2e région pour le bio, la 1ère région viticole. Entre l’excellence et la précarité, le maintien de relais dans les territoires comme les départements, pour gérer finement le territoire, est indispensable. P. Mailhos a mis en avant le devoir de fraternité avant l’égalité ou la liberté pour donner une idée de comment l’Etat pense et déploie son action sur le territoire. Mais tout n’est pas possible : «avant de demander à l’Etat ce qu’il peut faire pour toi, demande toi ce que tu peux faire pour «C lui » a indiqué P. Mailhos en s’inspirant du célèbre discours d’investiture de John Fitzgerald Kennedy. Répondant à une question d’André Benhamou sur l’optimisation des administrations dans la nouvelle région : «Les services de l’Etat ont divisé Choisir un nom attractif Le nom de la région LanguedocRoussillon Midi-Pyrénées n’a pas été dévoilé ! Un débat préalable aura bien lieu avant la parution du décret final. Bien choisir cette appellation est nécessaire pour créer une identité forte, qui facilite l’attractivité du territoire à l’échelle européenne, sur laquelle les entreprises pourront s’appuyer. Certains choix dans le passé comme PACA que personne ne revendique aujourd’hui n’ont pas été très pertinents. Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 et de région au Medef 31 : mariage des extrêmes» par deux leurs structures régionales». En 2014 concernant l’évolution des effectifs, la fonction publique de l’Etat se situait sur une échelle de 100 à 92, contre 121 pour la fonction publique régionale et 117 pour la fonction publique hospitalière. «Dans le Finistère par exemple quand je suis arrivé, il y avait 510 personnes à la Préfecture, 4 ans après, nous étions 430». L’Etat a fait «le job». Sur le territoire, «On ne peut pas continuer à avoir autant de communes et de collectivités». Il faut repenser les territoires comme celui du Lauraguais. 1/3 des collectivités faute de moyens n’exercent pas leurs compétences. La nouvelle organisation de l’Etat a tenu compte des remarques d’un groupe d’entreprises qui ont exprimé plusieurs doléances. Avoir une organisation lisible, réactive, adaptée à la réalité économique, une identité forte à travers le futur nom, des nouvelles infrastructures, le maintien du rôle de l’Etat dans l’action économique pour toujours avoir un regard impartial et une vision nationale. SAVE THE DATE «Nous avons par exemple installé le pôle viticulture à Montpellier». Le thème des transports, des zones blanches constitue bien un enjeu. Pascal Mailhos rappelait que Toulouse est avec Nice les deux grandes mé- Lancer des expérimentations sociales ? Pierre-Marie Hanquiez, le président du Medef 31 a proposé de lancer des expérimentations pour essayer de dépasser les blocages existants dans le droit du travail, en matière de simplification administrative et plus largement dans l’organisation de la société française. «Cela suppose de créer un dialogue entre les organisations syndicales et patronales et le Conseil régional» indiquait Pascal Mailhos. tropoles les plus éloignées de Paris ! La création de la nouvelle région change la donne. La Haute-Garonne et Toulouse qui avaient l’habitude de truster le leadership naturellement… ne peuvent plus revendiquer ce rôle avec 13 départements et deux grandes métropoles. La grande région doit être pensée globalement par exemple pour avoir une chance de capter les projets structurants décidés par l’Etat en concurrence avec les autres régions comme sur le dossier de prothontérapie dans le traitement du cancer. «Il vaut mieux s’entendre entre nous et regarder dans les dossiers les éléments qui nous unissent plutôt que ceux qui nous divisent. L’adversaire ce n’est pas Montpellier ». LA GRANDE TRIBUNE 2016 du Medef 31 14 AVRIL 2016 de 9h00 à 17h00 sur le thème La solitude du chef d’entreprise Journée animée par Grégory CORBIÈRE, directeur régional Pelras Au programme : Intervention de Pierre-Marie HANQUIEZ, Président du MEDEF 31 Inauguration de la Place des Entrepreneurs Conférence de Pierre GATTAZ, Président de MEDEF National Témoignages de chefs d’entreprise Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 37 METIERS ELECTRONIQUE Le banc test du Métro automatique de Lille sera livré en 2017 Le banc va reproduire le roulement de la rame sur le réseau avec ses phases d’accélération, de freinage… En 2017 sera mis en service un banc de test dynamique fourni par Spherea Test & Services sur lequel seront testées les rames du métro Val de la Métropole Européenne de Lille. 38 Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 METIERS Par Jean-Luc BÉNÉDINI es essais, menés en atelier après les opérations de maintenance, permettront de tester les systèmes avant la remise en circulation. En doublant la longueur des rames de 26 à 52 mètres, la piste d’essais actuelle n’aura plus la capacité nécessaire pour mener à bien ces essais. Le banc va reproduire le roulement de la rame sur le réseau avec ses phases d’accélération, de freinage à chaque station, les arrêts d’urgence… Chaque roue sera placée sur un tapis de roulement et l’action des systèmes de signalisation du réseau sera reproduite à l’identique. Le système méca- C nique d’entraînement comprend, pour les 4 essieux de la rame, une roue d’inertie entraînée par un moteur électrique. Spherea s’est associée avec la société d’ingénierie parisienne Sereme pour les études et la réalisation de ces moyens d’essais mécaniques qui ont pris en compte la sécurité des personnes et la limitation des nuisances sonores. Le système-commande du banc exploite le logiciel de simulation UTEST® développé par Spherea. Le banc peut simuler toutes les configurations du réseau. Ce contrat constitue une première mondiale pour un métro sur pneumatiques. Spherea a fortement investi pour ce contrat de plusieurs millions d’euros, avec l’idée de dupliquer le banc sur d’autres réseaux de métro automatique Siemens VAL dans le monde et vers tous les réseaux équipés par les autres constructeurs Alstom, Bombardier, les constructeurs japonais,…. Le système mécanique a été conçu pour s’adapter aux différentes normes des constructeurs. En remplaçant les essais sur une piste dédiée de plusieurs km, le banc de test réduit l’emprise sur le foncier dans les centres urbains, les nuisances sonores et le coût d’entretien qui incombe aux collectivités. Ce produit fait l’objet de trois brevets. SPHEREA TEST & SERVICES accélère la diversification hors aéronautique Le marché du banc d’essai pour le métro de Lille remporté fin 2015 illustre bien la nouvelle stratégie d’ouverture et de diversification de Spherea Test & Services. Depuis le 10 juillet 2014, Airbus Group a cédé la direction opérationnelle de cette ETI désormais gérée par une équipe de managers indépendante. Ace Management en est devenu l’actionnaire de référence (49,3%) devant Airbus Group (33,3%), l’Irdi (14,2%) et les dirigeants (3,2%). réée en 1965 pour développer le banc test ATEC des commandes de vol électriques du Concorde puis par la suite pour la gamme Airbus et Boeing, elle a élargi ses activités en 1996 en intégrant l’activité test d’Aerospatiale Avions et de Sextant Avionique avec le Rafale et le char Leclerc. Depuis 2014, la feuille de route fixe des objectifs ambitieux. Spherea emploie aujourd’hui 550 salariés sur 4 sites principaux à Colomiers, Elancourt, Ulm en Allemagne, Ferndown au Royaume-Uni pour un chiffre d’affaires de 110 M€ dont 60% à l’export auprès de 600 clients (compagnies aériennes, MRO…). A l’horizon 2020, la cible est d’atteindre un CA de 200 M€ dans les systèmes critiques en jouant sur trois axes. L’offre s’élargit en allant d’une stratégie produit type ATEC, vers des solutions complètes dans la simulation, les systèmes de test, la supervision de systèmes critiques… Très concentrée sur l’aéronautique et la défense qui représentent 85% des facturations, l’idée est de réduire cette part à 70% C Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 en diversifiant les marchés dans le ferroviaire, l’énergie, l’espace. Avec une localisation plutôt européenne, Spherea compte s’étendre davantage à l’international en créant une base solide aux Etats-Unis tout en renforçant la présence en Asie et en Russie. Cette stratégie de croissance est déjà en œuvre accompagnée par un gros effort en R&D qui mobilise entre 5 et 7% du CA. Avec l’ATEC Dyna Series, Spherea a développé des moyens de tests pour accompagner les montées en cadence de calculateurs électroniques sur une base matérielle mutualisée avec l’ATEC Séries 6. Le logiciel U-TEST a été utilisé pour créer une famille de banc de validation et de certification. Ce produit a par exemple été déployé pour valider le système de contrôle d’un train d’atterrissage en simulation pure puis avec tous les équipements électroniques et enfin en intégrant des composants mécaniques. Une famille de testeurs a été lancée pour les systèmes d’optronique. Au Bourget 2015, Spherea avait présenté le banc d’es- sai moteur à l’air libre dédié aux futurs moteurs de Snecma. Ce système complet (à l’instar du banc de métro de Lille) est composé d’un pylône de 18 mètres de haut et d’un bâtiment abritant le contrôle-commande. En 2015 Spherea a racheté la société Puissance Plus située à Montauban spécialisée dans l’électronique de puissance. L’objectif est d’améliorer son positionnement sur les marchés des systèmes électriques en forte croissance. Les principales cibles de développement sont l’aéronautique et l’avion plus électrique, l’énergie comme les smartgrids et le ferroviaire. Dans le nucléaire, la stratégie est d’accompagner le vaste plan de rénovation du parc de centrales. Spherea fournit depuis juillet 2014 des modules de surveillance électronique de niveau de sûreté K3 aux normes 2016. Elle développe également une offre numérique qui propose une solution modulaire de gestion de crise, de supervision de systèmes complexes et de gestion de parc. 39 METIERS Par Emma BAO TRAITEMENT DES PISCINES CORELEC a lancé une gamme d’électrolyseurs au sel plus «techno» ! Sur un marché très concurrentiel, le traitement de l’eau des piscines, Corelec se démarque par l’innovation et la performance des produits assorties d’un prix compétitif. Ce fabricant d’électrolyseurs au sel a déposé deux brevets améliorant le fonctionnement, l’efficacité énergétique et la résistance à la corrosion du système. Loïc Le Ravallec Dirigeant de Corelec Deux brevets déposés améliorant les électrolyseurs au sel. ’autre ingrédient de la réussite, c’est la qualité du service proposé aux «piscinistes» et installateurs. «Nous sommes très réactifs sur les délais, le conseil prodigué et le SAV» souligne Loïc Le Ravallec, dirigeant de la PME en insistant également sur la formation dispensée aux professionnels. Pour soutenir la R&D et l’instauration de nouveaux process, la société a bénéficié d’un contrat d’appui de la Région et d’un financement de BPIfrance. Cet accompagnement lui a permis de lancer sur le marché une gamme plus technologique, capable de contrecarrer les importations en provenance de Chine ou de la zone dollar. Si bien que Corelec a étendu son rayonnement en national et a démarré l’exportation sur l’Europe et le Maghreb. La présence aux grands salons internationaux continuera à booster les ventes. Des commerciaux multicartes se chargent de la diffusion des appareils. Une centaine de piscinistes indépendants figurent dans le portefeuille clients. Après une croissance de 30% du chiffre d’affaires en 2015, un score similaire est prévu cette année. L’intégration (suite à une L A REtENIR CA 2015 : 1,7 M€ Part de l’exportation : 6 à 7% Effectif : une douzaine de personnes Volumes produits en 2015 : 3500 appareils de traitement de l’eau ; 2000 coffrets électriques 40 liquidation) d’un nouveau métier, la réalisation de coffrets électriques pour piscines, a contribué à cette augmentation de l’activité. Quant au modèle économique choisi, la PME s’est focalisée sur la conception, Bref historique Au départ, la réalisation des électrolyseurs au sel pour le traitement de l’eau des piscines, était une activité lancée en 98 par le BE Studelec. Ce dernier a ensuite externalisé ce métier, ce qui a donné naissance en 2004 à la spin-off Corelec. Loïc Le Ravallec a racheté l’entreprise en 2009 via un montage LBO. Cet ancien salarié d’Orange, rompu à l’international, a d’abord conforté la distribution de la gamme existante pour s’atteler dès 2013 à la R&D et mise sur le marché de solutions aussi compétitives que performantes. Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 METIERS l’assemblage, la commercialisation/maintenance, confiant à un réseau de sous-traitants la production des pièces et composants. La majorité des savoir-faire sollicités (en électronique, plasturgie, thermoformage, informatique industrielle, mouliste…) proviennent de la région. Ayant emménagé dans des locaux en propre, un bâtiment à structure bois, Corelec dispose d’un cadre de travail optimal pour faire face à la montée en cadence et poursuivre l’enrichissement du catalogue. L’engouement pour cette alternative qui évite le picotement des yeux, l’odeur de chlore, la décoloration des tenues de bain…ne tarit pas. Les particuliers plébiscitent de plus en plus les électrolyseurs au sel, des appareils plus écologiques et aussi pratiques qu’efficaces. Par Jean-Luc BÉNÉDINI COMMUNICATION VisioPM démocratise l’affichage dynamique en 3D ! L’aile de l’avion déborde de quelques mètres de l’écran comme les pièces qui sortent de la machine à sous du casino ou le logo de l’entreprise : sans lunettes en auto stéréoscopie, l’effet 3D est saisissant ! Thierry Sitbon a eu l’idée de démocratiser l’utilisation des écrans 3D en facilitant la création des films. Thierry Sitbon, directeur général de VisioPM devant la flight jacket avec l’écran 3D intégré. ette solution d’affichage a été vue pour la première fois lors du dernier salon de l’automobile à Toulouse, à Futurapolis 2015. Créé le 1er avril 2014, VisioPM vise le marché de l’affichage dynamique sur écran utilisé partout dans les salons, les magasins, les hôtels, pour la formation, dans les agences immobilières, de voyage…. L’image est très naturelle, sans fatigue visuelle en évitant le port des lunettes. Les clients ou leur agence de communication fabriquent leurs applicatifs directement sur le site web en une dizaine de minutes, en associant par exemple une vidéo en 2D avec un logo, une image et un logo… «On n’a plus besoin de faire appel à des sociétés spécialisées dans la 3D pour réaliser un film en 3D» indique Thierry Sitbon le directeur général. Le client peut gérer à distance via le web son parc d’affichage en C Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 3D. Le système est capable d’encoder automatiquement des fichiers lourds de 5 à 10 Giga. VisioPM a conçu une flight jacket intégrée avec un écran 3D d’un fabricant français, sa commande automatisée, la box pour le transfert des données vers les serveurs, piloté via un mobile, une tablette. L’Atelier de l’évènement à Mondouzil fournit la valise sur roulette, 120 kg au total. La réalisation d’un film en 3D de 3mn à 4mn revient à environ 300€, le client paye à l’utilisation des moyens de calcul mis en œuvre. VisioPM emploie 5 salariés, une dizaine fin 2016 avec un résultat bénéficiaire espéré. En 2018, Thierry Sitbon prévoit de 15 à 20 salariés, pour un chiffre d’affaires dans les 3,5 M€. «Jusqu’à présent nous avons autofinancé notre développement avec une aide de la Région de 10k€ et d’un 41 METIERS premier concours bancaire du Crédit Mutuel de 100 k€ ». VisioPM souhaite embrayer rapidement sur l’international. Une levée de fonds est nécessaire pour aller vite. Le seul marché français de l’affichage dynamique pèse environ 500 M€. L’affichage dynamique se prête bien à l’image 3D mais jusqu’à présent la barrière prix et le port de lunettes ont freiné son développement. En parallèle, T. Sitbon envisage de créer un pôle de R & D pour lancer des solutions d’interactivité avec la manipulation des images 3D. VisioPM a été nominée lors du dernier Trophées les Inn’ovations de Madeeli. Un effet saisissant sans le port de lunettes jusqu’à 20 mètres devant l’écran ! Par Mario MARTINEZ SYSTÈMES EMbARQUÉS 8e CONGRÈS ERTS2 à Toulouse Le congrès ERTS2 (Embedded Real Time Soware and Systems), organisé par les trois sociétés savantes 3AF, la SEE et la SIA, s’est tenu pour la huitième fois à Toulouse du 27 au 29 janvier 2016. Rassemblant cette année plus de 350 congressistes, dont près de 70 experts intervenants, il est le rendez-vous unique en Europe pour les acteurs académiques et industriels du monde des systèmes embarqués cyber physiques et connectés. A l’occasion de cette 8ème édition, les thématiques mises à l’honneur et présentées par des speakers de haut niveau ont porté sur l’Internet des Objets ou IoT (Internet of Things), les techniques numériques dans l’aéronautique et l’industrie. 42 Pr. Joseph Sifakis, directeur du RiSD (Rigorous System Design Laboratory) de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne et co-Pdt du congrès ERTS2.© MJP-3AF) omme le soulignait le Prof. Joseph Sifakis, les systèmes informatiques embarqués ont été au cœur du développement des secteurs des télécommunications et de l’intégration numérique depuis trente ans, mais récemment leur rôle déterminant s’est considérablement élargi à tous les secteurs de l’industrie et des services. Le même dispositif peut être utilisé pour téléphoner, C regarder la TV, envoyer des messages, jouer, surveiller sa santé. D’autre part, les performances de l’IoT sont telles, que les personnes, les systèmes et les objets peuvent communiquer et interagir entre eux de façon complètement nouvelle. Nous allons lentement mais inexorablement vers une unification des infrastructures de réseaux, rassemblant les réseaux de télécommunication, l’Internet, les réseaux industriels et Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 METIERS domestiques. Nous avons la possibilité de mesurer et observer presque tout, ce qui devrait nous permettre de répondre rapidement et précisément aux changements, en prédisant les évènements et en optimisant nos ressources. Cependant, avant d’atteindre ce «réseau neuronal global et universel», il est admis aujourd’hui que trois barrages doivent être franchis : le manque de sécurité des réseaux informatiques, un temps de latence sur Internet non garanti et une normalisation insuffisante en ce domaine. Pour Éric Bantegnie, pilote du plan «Nouvelle France Industrielle : Systèmes et Logiciels Embarqués» et vice-président d’ANSYS, le chiffre d’affaires du secteur de l’intelligence embarquée en France devrait passer de 10 milliards d’euros aujourd’hui à 83 milliards en 2017. Le plan français «Confiance Numérique» incorpore trois axes prioritaires de développement : l’émergence d’une plateforme européenne de systèmes d’exploitation ; la mise au point de processeurs multi-cœur puissants, sûrs et fiables ; la simulation des systèmes cyber physiques. C’est un domaine où l’Europe compte de nombreux leaders mondiaux dans la plupart des secteurs et les défis qui s’offrent à eux vont stimuler cette industrie pour quelques décennies encore. Alexandre Corjon, vice- président ingénierie alliance des systèmes Renault-Nissan, affirme, quant à lui, que le secteur automobile est en train de vivre une véritable révolution : véhicule autonome, connecté, électrique. Toutes ces transformations technologiques sont supportées et pilotées par L’équipe organisatrice constituée des membres des sociétés savantes 3AF (Association aéronautique et astronautique de France), la SEE (Sté de l’électricité, de l’électronique et des technologies de l’informatin et de la communication) et la SIA (Sté des ingénieurs de l’automobile). les systèmes embarqués (freinage, assistance au conducteur, sûreté active et passive, etc…). Aujourd’hui, les systèmes embarqués représentent 20% de la valeur d’un véhicule et ce pourcentage va continuer d’augmenter jusqu’à 60% d’ici 2020. Les calculateurs traditionnels qui servaient à piloter les tableaux de bord et le contrôle moteur avec peu de puissance et peu de mémoire seront remplacés par des calculateurs mille fois plus puissants, pour rendre le véhicule autonome. Ainsi il pourra décider par lui-même de sa direction et son comportement dans la circulation, grâce à des notions d’intelligence artificielle assurées par des calculateurs dont la sécurité et Le robot twirtee Le robot Twirtee (three weeled integrated rover test bench for engineering evaluation – Methods & Tools) était exposé à ERTS2 sur le stand de l’IRT Saint-Exupéry. Equipé d’une caméra et de capteurs, Twirtee est un démonstrateur qui peut se déplacer sur des trajets prédéfinis par une station à laquelle il est relié par GPS indoor. Son architecture est simple tout en étant représentative de celle des domaines de l’aéronautique, de l’espace et du transport. Son rôle consiste à vérifier les logiciels de simulation permettant de valider formellement les logiciels embarqués, conformément aux normes en vigueur. Grâce à ces logiciels de simulation, une certification plus rapide et plus sûre peut être obtenue pour les systèmes embarqués qui ont de fortes exigences en termes de sécurité, sûreté de fonctionnement et certification. Twirtee est réalisé dans le cadre du projet INGEQUIP auquel participent de nombreux partenaires académiques et industriels de la région toulousaine. Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 la fiabilité seront prioritaires. Le développement du véhicule autonome va obliger l’ensemble des professionnels à certifier toutes les lois de contrôle lui permettant de se déplacer seul. Les données récoltées par les nombreux capteurs pourront être exploitées pour individualiser le véhicule avec des algorithmes de «machine learning», permettant ainsi de caractériser l’usager pour adapter le véhicule à ses besoins. D’après François Neumann, directeur de la recherche et de la technologie à Safran Electronics, l’IoT et l’Aéronautique peuvent s’enrichir mutuellement, malgré leurs différences. L’IoT apporte des technologies économiques, efficaces et autonomes qui peuvent être intégrées dans un avion afin de fournir de nouveaux services (pronostic, entretien…). A l’inverse, la culture aéronautique de l’excellence dans le développement des logiciels certifiés peut apporter de la robustesse à l’IoT et plus particulièrement améliorer les aspects liés à la sécurité et à la sûreté. Enfin le bilan des parts de marché des systèmes embarqués est éloquent : sur un total de 153 B$, l’automobile représente 18%, l’aéronautique quelques % seulement, le reste du marché étant utilisé par les jeux, le multimedia et l’IoT. Durant les prochaines années, les acteurs de la filière des systèmes embarqués mettront l’accent sur la sécurité, la sûreté de fonctionnement, la puissance des microprocesseurs et la miniaturisation des capteurs, pour pleinement réaliser les projets ambitieux en cours. Cette recherche est une opportunité pour les PME innovantes de collaborer avec les grands groupes industriels de la filière. 43 METIERS Par Emma BAO INNOVATION EHTech : accélérer les ventes du récupérateur de chaleur de douches Le récupérateur de chaleur des eaux usées de douches mis au point par EHTech est d’après ses concepteurs, le plus performant du marché. Il permet de récupérer 71% de la chaleur en pré-chauffant l’eau du chauffe-eau. Cette entreprise est hébergée dans la pépinière de Théogone au Parc du Canal de RamonvilleSt-Agne. Les salons de coiffure, les hôtels, les particuliers… la cible est très large. De g. à d. : Thomas Ricou, Hugo Durou et Nadège Claeys. ’idée a germé en 2009 lors d’un séjour ski d’un groupe d’étudiants (dont les trois fondateurs de l’entreprise) dans un gîte des Pyrénées dont le chauffe-eau était incapable d’apporter l’eau chaude à tous. L’entreprise a été créée la même année par des ingénieurs et doctorants en physique avec l’ambition de concevoir un récupérateur le plus performant du marché. Une première phase commerciale est lancée sans grand succès auprès du grand public. En 2011, EHTech, change de cap et signe un 1er contrat de cession de licence avec un industriel, KP1. Ce fabricant de systèmes constructifs en béton facilite l’intégration du récupérateur en vide sanitaire dans les planchers des maisons. Depuis, une centaine de maisons ont été équipées. En mai 2015, EHTech a signé un contrat de licence avec Atlantic pour le marché individuel, le leader du chauffe-eau en France, réalisant un CA d’1,3Md€. Un autre contrat est en en cours avec une nouvelle entreprise, Aliaxis du groupe Nicoll. Dans une spécialité où 142 brevets ont déjà été déposés dans le monde, la technologie d’EHTech a réussi à séduire ces industriels qui ont fait le tri parmi les offres existantes. «Nous avons 6 brevets dont trois sur le système de nettoyage. Obox, notre système de récupération a obtenu les L Retour sur investissement rapide Compacité et efficacité, EHTech se démarque par rapport aux systèmes concurrents. Sur le site internet, l’entreprise affiche le montant des économies réalisées avec un prix public de 998€ TTC. Le retour sur investissement diffère selon les utilisations, entre deux et trois ans pour les salons de coiffure, en dessous de deux ans pour l’hôtellerie, entre 4 à 5 ans pour les particuliers variant avec la taille du ménage. Les systèmes de chauffage voient leur durée de vie augmentée. Aux économies d’énergie s’ajoutent pour les salons de coiffure, la possibilité de récupérer de la place en évitant l’installation de plusieurs chauffe-eau, pour les hôteliers, la récupération de la chaleur offre davantage de garantie de bon fonctionnement. 44 meilleures performances jamais mesurées par le CSTB» indique Hugo Durou, le président de l’entreprise. Parmi les plus discriminants, les tests du procédé réalisés en salon de coiffure depuis 4 ans sont positifs avec la tenue à l’encrassement (cheveux, shampoing…). Le récupérateur de chaleur comprend un échangeur à plaque acheté à l’extérieur et le système de nettoyage automatique programmable. 7 ans après son lancement, EHTech aborde une nouvelle étape en 2016. Elle va chercher à accélérer les rentrées de cash en maîtrisant plus directement son destin commercial. Six brevets dont 3 sur le système de nettoyage. Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 METIERS Une levée de fonds d’environ 600 k€ est recherchée. H. Durou évoque trois initiatives. Pour équiper le marché de l’hôtellerie française, EHTech prévoit de vendre en direct. En Grande-Bretagne qui représente le plus gros potentiel en Europe, les ventes seront confiées à un distributeur local. La 3e initiative est d’aller sur le marché US. L’intégration de systèmes de récupération pose peu de problèmes avec la prédominance de maisons hors sol et un marché du bricolage très largement développé. «Le but au départ c’est d’arriver à pénétrer le marché US sur quelques agglomérations». Par Rémi ALQUIER AgROALIMENTAIRE Groupe POULT : ce tout petit supplément d’âme Le groupe Poult est toujours une fabrique à biscuits. Au sommet de l’innovation managériale depuis quelques années, le groupe Poult, 200 M€ en 2015, est plus que jamais au rang des soldats qui luttent sur leur champ de bataille. Sauf qu’en 7 ans de transformations, le groupe est devenu agile, innovant et fonce à toute allure dans l’ère du numérique. Armé pour relever les défis du moment, y compris ceux dont il n’a pas encore connaissance. Explications. Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 Philippe Armanet, animateur Supply Chain et projets industriels du groupe Poult. n 2008, Carlos Verkaeren Président Directeur Général du groupe Poult décide de mettre fin à l’existence de son comité de direction, de supprimer le management par objectifs et de remettre les décisions opérationnelles dans de petits groupes pluridisciplinaires et autonomes, où participent tous les niveaux de l’entreprise. Leur seule mission est de «faire mieux que l’année précédente», dans un «métier de centimier, où on regarde le troisième chiffre après la virgule» selon Philippe Armanet. Ce dernier, ex-Directeur Industriel aujourd’hui Animateur Supply Chain et Projets Industriels, confie que la transition est un long chemin, parfois compliqué : départs de ceux qui avaient perdu leurs repères, formation de ceux qui voulaient bien mais manquaient de connaissances, accompagnement de ceux qui adhéraient mais ne savaient pas comment. De cette aventure démarrant par un chaos, les Poult ressortent renforcés avec l’idée que l’entreprise du futur se doit d’être en phase avec l’Homme. En 2015 chez Poult, on ne parle pas emploi mais employabilité, pas objectifs mais progrès permanent, et sens de l’action plutôt que comment faire. Pour autant la so- E ciété a les mêmes problèmes que les autres : penser sa stratégie, structurer son action, garder ses cadres, progresser en permanence, répondre aux actionnaires, trouver de nouveaux marchés, etc.. Mais l’état d’esprit des salariés, le chemin personnel qu’ils ont parcouru, les principes d’amélioration continue et de création de valeur ancrés au plus profond de chacun d’eux, donnent une grande confiance en la capacité de l’organisation à relever les défis mieux que les autres. Faire mieux que son compétiteur, voilà ce qui détermine la position durable du groupe Poult. Et les enjeux sont là : marché mondialisé, en contraction, innovation permanente, disruption. D’autres encore sont à peine entrevus : effondrement possible de la chaîne aval, concepts d’usine du futur révolutionnant les pratiques industrielles. Mais avoir un peu plus de capacités que les autres, être un peu plus agile, ne pas avoir peur d’inventer son métier, se reconfigurer aisément, voilà les vrais atouts créés par cette révolution managériale. Ce trésor, cultivé comme un jardin, est celui qui permettra au soldat Poult de faire un peu mieux que les autres. Et c’est comme cela que se gagnent les batailles difficiles. Avec un supplément d’âme. 45 METIERS Par Emma BAO bÂTIMENT LE BELVÉDÈRE : inauguration du nouveau rez-dechaussée et bientôt d’une terrasse panoramique au restaurant du 8e étage ! Immeuble avant-gardiste typique du mouvement moderne des années 70, époque de Candilis, Le Belvédère incarne un nouveau concept architectural avec son étagement en gradins et jardinières intégrées, un rez-de-chaussée donnant sur un parvis extérieur, une savante alliance du verre et du béton avec de grandes baies vitrées éclairant l’ensemble des bureaux… i la construction était audacieuse, sa finalité était aussi originale avec la concentration sur un même lieu des principales organisations professionnelles : le bâtiment et travaux publics, la métallurgie, le Medef, la chimie, les experts-comptables et commissaires aux comptes…Cette ensemble immobilier a renforcé aussi sa vocation économique au fil des années avec la présence de l’agence d’urbanisme (AUAT), le SMEAT (Syndicat mixte d’étude de l’agglomération toulousaine), le groupe Ciléo Habitat, Madeeli (agence de développement économique de la région)…et bientôt l’installation de nouveaux services de la collectivité LRMP (la Direction agriculture-alimentation-espace rural et la mission études prospective & évaluation). Plus d’une trentaine d’acteurs sont basés au Belvédère qui dispose de 12 800 m2 de bureaux mais aussi de trois niveaux de parkings couverts en sous-sol. Un restaurant panoramique, un amphithéâtre de 200 places et plusieurs salles de réunions sont dédiés aux occupants mais aussi à toutes les entreprises qui souhaitent y organiser des manifestations professionnelles. Des travaux de rénovation successifs mettent au goût du jour mais aussi en sécurité et plus grand confort cet ensemble de 8 étages avec vue sur la Garonne, la piscine municipale, le stadium et tout le cœur historique de Toulouse. Un panorama à 360° que l’on pourra apprécier depuis la nouvelle terrasse (140 m2, aménagée ce printemps) qui sera exploitée par le restaurant la Table du Belvédère situé au 8e étage. Le grand public pour des repas et des cocktails, les organisateurs d’événements…profiteront de ce mirador sur la ville(1) qui devrait être opérationnel pour l’UEFA Euro 2016. Depuis le lifting en profondeur réalisé suite S Christian Vandewalle, Président de la MAGPIT qui gère la copropriété de l’immeuble. A REtENIR Le Belvédère est habilité à accueillir 1500 personnes. 35 entités établies au sein de l’immeuble. 500 personnes y travaillent. Un restaurant au 8 e étage La Table du Belvédère avec ses formules bistrot. Plusieurs salles de réunion en rez-de-chaussée ainsi que l’Amphi Toulouse Garonne de 200 places proposés à la location à tout public désireux d’organiser des réunions professionnelles. Budget pour les charges 2016 : 500 000 €. 46 à l’explosion AZF qui a brisé de nombreux vitrages, les chantiers de réhabilitation se sont succédé. Parmi les derniers en date, on peut citer l’Amphi Toulouse Garonne qui accueille une moyenne annuelle de 150 manifestations et l’inauguration en janvier du nouveau rez-de-chaussée et hall d’accueil entièrement relookés(2). Le pilotage de cet énorme paquebot est assuré par MAGPIT, qui a mandat de syndic pour gérer la copropriété de l’immeuble. Cette société dont le principal associé est la Fédération départementale du bâtiment et travaux publics de la Haute-Garonne, détentrice à 53% du bâtiment, intervient dans sa mission de syndic bénévole pour le compte des autres propriétaires. « Nous poursuivons la requalification du Belvédère avec plusieurs projets programmés comme la finalisation de l’accessibilité au public handicapé, la mise en avant des terrasses en tant qu’espaces de convivialité, la réhabilitation de 440 m2 de bureaux libérés par le GIRPEH » souligne Christian Vandewalle, président de MAGPIT en évoquant la diversité des styles d’aménagements coexistant au sein de l’édifice : bureaux cloisonnés, organisations en open space, immenses salles de réunion de 50 places…Une diversité intérieure qui fait toute la richesse de cette construction en constante évolution et unique en son genre. N’oublions pas qu’elle a été bâtie à une époque où l’on n’était pas avare sur les hauteurs de plafonds, les m2 de bureaux, l’ampleur et la quantité d’ouvertures ! (1) : L’accès à la terrasse se fera par le hall ou via le parking visiteurs. (2) : Réaménagement des espaces pour accueillir des services de la Région et la Compagnie régionale des Commissaires aux Comptes. Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 RESSOURCES HUMAINES EMPLOI FORMATION FORMATION 6e SEMAINE DE L’INDUSTRIE : «Plongez au coeur de l’innovation» L’UIMM Midi-Pyrénées du 17 au 19 mars va créer l’évènement face au Muséum d’histoire naturelle, allées Jules Guesde à Toulouse pour la 6e édition de la Semaine de l’industrie. Un showroom mettra en avant la révolution des technologies et du numérique en cours dans le secteur industriel. Son objectif : faire découvrir au plus grand nombre l’industrie du futur (l’automatisation, la robotique, la fabrication additive, l’usine connectée,…). Un univers technologique qui plaît aux jeunes. n chapiteau sera dressé et des stands sur près de 500 m2 pour accueillir l’exposition avec tous les partenaires(1) de la manifestation. L’UIMM cherche à séduire les jeunes, leurs familles, les personnes à la recherche d’un emploi, les prescripteurs de l’orientation, en leur montrant toute la diversité des métiers industriels et le potentiel d’emploi, en essayant de casser les clichés. U Cette année le fil conducteur c’est «Plongez au cœur de l’innovation». Une dizaine d’entreprises seront présentes dont Airbus, ATR, Aubert & Duval, Continental, Microturbo, eMotion Tech, Metronome Technologies, LTrott, NXP, Excent… Chacune expliquera l’intérêt des métiers, la face cachée de l’innovation avec le processus nécessaire pour innover en maîtrisant la mécanique, l’électronique, Les autres actions durant la semaine de l’industrie • Une «Immersion en entreprise» destinée aux enseignants et aux conseillers d’orientation. • «Classe en entreprise : 3 jours au cœur de l’entreprise». Des cours orientés vers les activités de l’entreprise seront dispensés en salle de réunion. Pour une meilleure cohérence entre les cours enseignés et le monde de l’entreprise, les professeurs réaliseront leur cours au sein de l’entreprise. En anglais, par exemple, le professeur utilisera une fiche technique de l’entreprise rédigée dans cette langue qui servira de support pour le cours. Les élèves vont également se transformer le temps d’une enquête métier en véritables détectives. Ils suivront des professionnels, les questionneront, et récolteront des informations dans le but de découvrir leurs métiers et d’en apprendre plus sur leurs formations et sur leur quotidien. La restitution de cette expérience sera organisée lors d’une journée festive avec une remise de prix. • Des «Ateliers» à destination des professionnels qui permettent de réfléchir sur des thématiques liées aux industries technologiques, comme l’innovation ou les objets connectés. Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 47 EMPLOI FORMATION RESSOURCES HUMAINES FORMATION PROFESSIONNELLE LA FORMATION PROFESSIONNELLE à l’Université d’hiver Imprimante 3D. l’informatique à l’instar du fabricant de trottinette électrique LTrot, de lecteurs de CD et lecteurs réseaux Métronome Technologie, d’eMotion Tech avec ses imprimantes 3D…Un serious game, des lunettes 3D, des drones, un foodtruck… un univers qui parle aux jeunes sera sur place. Des ingénieurs de la compagnie La Machine seront présents pour faire découvrir les entrailles d’une machine de spectacle ! De la conception à la réalisation, de multiples métiers y sont représentés, du spectacle aux métiers d’art en passant par l’industrie et les technologies de pointe. Une démarche ludique et pédagogique pour sensibiliser les jeunes et les guider vers les compétences de demain. Il y a également un espace dédié à la formation et aux perspectives d’emploi avec le Pôle Formation des Industries Technologiques, 3IL, le CESI, l’ICAM. L’UIMM attend des milliers de jeunes qui viendront notamment dans le cadre de visites scolaires. Jean-Luc BÉNÉDINI (1) La Direccte Midi-Pyrénées, la Région Midi-Pyrénées, Toulouse Métropole, la Mairie de Toulouse, la CCIT, Pôle Emploi, le GIFAS, TOMPASSE. 28 actions en Midi-Pyrénées 28 actions sont organisées sur la région Midi-Pyrénées dont un grand nombre de visites d’entreprises mais également des immersions en entreprise, des classes en entreprise ainsi que des conférences. 48 Le Groupement des acteurs et responsables de la formation (GARF) Midi-Pyrénées. a formation professionnelle en hiver, c’est à Biarritz, tous les 2 ans que cela se passe. C’est pour tous les partenaires de la formation dont le GARF(1) et certains de ses adhérents, l’occasion de rencontres, de débats, et d’échanges d’informations. On y croise tous les acteurs de la formation professionnelle continue. On y a vu la Ministre, la majeure partie des OPCA dont l’Opcalia. C’est le rendez-vous des partenaires sociaux. On y croise tous les chefs de file des négociations nationales en la matière. Ils ont tenu une table ronde. Comme l’université est aussi bien consacrée aux partenaires sociaux, qu’aux organismes de formation ou aux entreprises, L quoi de plus normal que le GARF Midi-Pyrénées ait participé à un atelier consacré aux entreprises intitulé «Employeurs, Salariés tous acteurs ? Tous responsables ?». Pour l’aéroport Toulouse-Blagnac, Cathy Hervy a insisté sur le rôle déclencheur en matière de sensibilisation des salariés que constitue l’entretien professionnel. ATB, a mené depuis 2015, en la matière, une politique exigeante et réfléchie. Tous les salariés ont bénéficié de l’entretien réalisé avec les services RH. «Pour le CNES, compte tenu de la spécificité de l’activité et donc des salariés (80 % sont ingénieurs et ont de BAC+5 à BAC+8), le réflexe formation est inscrit dans les gènes» constatait J.P Miqueu. Mais l’enjeu est de «Un nouveau regard pour anticiper» Les entreprises sont loin de tout ce qui se passe en amont du plan de formation, et, des contrats par alternance. C’est une découverte intéressante que Cathy Hervy , responsable formation comde prendre du recul ; mais, il est regretpétences à l’Aéroport Toulouse-Blagnac table qu’il y ait eu aussi peu d’entreprises, alors qu’elles sont au centre des débats. Qu’en retenir : Nous avons un devoir de veille, d’anticipation... Il faut rapidement prendre en compte les nouvelle formes de travail, le digital, les MOCS, l’achat de licence. Il y va de l’évolution de nos entreprises. Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 RESSOURCES HUMAINES EMPLOI FORMATION mieux mobiliser les managers dans le choix de la formation et surtout de les mobiliser avec une vision à long et moyen terme. C’est ce à quoi le responsable de la formation s’est attaché auprès des managers, des chefs de service, chefs de projets. Le plan de formation, oui mais pas dans l’urgence. C’est le chantier de l’année, concluait J.P Miqueu. Autre expérience présentée par le GARF, celle d’une initiative conjointe entre le FONGECIF, l’APEC et le GARF face aux attentes des entreprises sur le CEP, sur les nouvelles mesures : que faire avec le CEP ? Comment articuler le CPF et le CIF ? Cette initiative déjà unique en France s’est démultipliée à la demande des entreprises par une présentation de l’offre de service du FONGECIF Midi-Pyrénées au sein des entreprises volontaires, elle se poursuit en 2016. La conclusion de ces 3 jours a été faite par Mme Carine Chevrier, la nouvelle déléguée générale à l’emploi et à la formation professionnelle. Les réunions gARf Midi-Pyrénées 2016 • Mercredi 23 mars 2016 à 8h30 au Fongecif Midi-Pyrénées : retour d'expérience sur la mise en place du CEP dans les entreprises avec le Fongecif MidiPyrénées et l'APEC. • Mardi 26 avril 2016 à 18h00 à l’Immeuble le Belvédère à Toulouse : les financements de la formation : tour de table sur le CPF, intervention des nouveaux services du Conseil Régional ? • Mardi 24 mai 2016 à 18h00 avec l'ANDRH : un état du CPF un an après avec la question sous-jacente «Comment récupérer ses billes ?» le CPF et les OPCA, le CPF et le Fongecif. • Vendredi 10 juin 2016 à l’Aéroport de Toulouse-Blagnac : la loi Rebsamen et le dialogue social : quel impact pour les responsables de formation ? Dans la consultation des IRP, dans la rédaction du bilan social • Septembre - octobre à l’Aéroport de Toulouse-Blagnac : les filières et les parcours de formation dans nos entreprises pour construire des passerelles métiers : Parcours professionnalisants, CQP, Formation au poste de travail... • Décembre au Fongecif Midi-Pyrénées : la démarche qualité en formation : Quelle utilisation fait-on des référentiels qualité ? La certification des départements formation ?...? Comment gérer l'accroissement de ces démarches au sein du nos services formation ? ➢ Nota bene : Le groupe de travail sur les entretiens professionnels poursuit ses travaux. Une réunion bilan intermédiaire est prévue. (1) GARF : Groupement des acteurs et des responsables de formation en entreprise. L’association Midi-Pyrénées réunit 50 membres. Inauguration du nouveau campus ISAE-SUPAERO Le numérique Jean-Paul Miqueu, responsable formation au Cnes Toulouse. «L’intérêt c’est la visibilité sur tous les acteurs de la formation. Mieux comprendre le contexte au sens le plus large. On ne connaît que l’intérieur de l’entreprise. L’université manquait quand même un peu d’échanges de pratiques. A retenir : tout ce qui tourne autour de la digitalisation (mooc, spooc, e-learning...), comment le décliner en interne ?» Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016 Créé en 2007 à partir des deux écoles d’ingénieurs aéronautiques SUPAERO et ENSICA toutes deux installées à Toulouse, L’ISAE-SUPAERO a inauguré le 13 janvier 2016 son nouveau campus, qui rassemble désormais sur le même site de Rangueil l’ensemble des personnels, des enseignants chercheurs et des élèves jusqu’alors répartis sur 2 campus dont Inauguration du campus par Laurent Colletcelui de l’ENSICA à Jolimont. Billon, DG pour l’armement, en présence Lancé concrètement en 2009 avec le sou- d’Hélène Bernard, rectrice de l’Académie de tien du ministère de la Défense (budget Toulouse, Lionel de la Sayette et Olivier Lesbre, respectivementPdt du CA et DGde l’ISAEd’investissement de 60 M€) le projet s’est SUPAERO. concrétisé par la construction d’un nouveau bâtiment d’enseignement (comprenant un nouvel amphithéâtre et des salles d’enseignement numériques modernisées) ainsi qu’un pôle mécanique et la rénovation du pôle « «enseignement physique et systèmes ». La capacité d’hébergement des résidences étudiantes a été doublée pour atteindre un millier de logements. Le même jour, L’Ecole polytechnique signait une convention de partenariat stratégique avec l’ISAE-SUPAERO afin de renforcer leur collaboration en matière de recherche, formation et entreprenariat. Comme le soulignait Laurent Collet-Billon, délégué général pour l’Armement, présent à l’inauguration, ces fusions et partenariats d’écoles d’ingénieurs ont pour but d’accroître leur compétitivité et leur attractivité internationales. Deux conventions de mécénat ont également été signées avec deux industriels majeurs et la Fondation ISAE-SUPAERO : l’une avec Dassault-Aviation sur une chaire d’enseignement et de recherche sur le thème de «l’architecture de systèmes aériens avec l’homme dans la boucle» l’autre avec Thales sur une chaire d’enseignement sur le thème de «l’architecture et l’ingénierie des systèmes embarqués». 49 RESSOURCES HUMAINES DROIT SOCIAL – DÉSINTOXICATION AUDIENCES SOLENNELLES A FOIX ET SAINT-gAUDENS LES PRUD’HOMMES : réformes utiles ou inutiles ? es audiences solennelles de rentrée des conseils de prud’hommes sont les premières à se tenir alors que la loi Macron et notamment son volet prud’homal sont en vigueur ; au demeurant, les décrets d’application tant attendus dès l’automne n’étaient pas encore publiés à la date des audiences et ne le sont pas encore à l’heure où nous écrivons ces lignes. Ce volet prud’homal nous a toujours inquiétés ; il sous-entend en effet que les conseillers prud’hommes ne sont pas vraiment qualifiés pour rendre la justice du travail et qu’ils doivent être placés plus fréquemment sous la tutelle intellectuelle et morale des magistrats de carrière notamment par un recours élargi au juge départiteur. De plus, la loi veut accélérer la procédure à travers divers artifices dont il reste à démontrer l’efficacité. Dans leurs discours, les présidente et président employeurs des conseils de Saint-Gaudens (19 janvier 2016) et de Foix (29 janvier 2016) ont fait quelques observations pertinentes. L Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Christelle Roubardeau, nouvelle présidente employeur à Saint-Gaudens, proclame : «“Accélérer et simplifier“ : voici l’objectif ambitieux poursuivi par cette loi et le décret d’application dont on attend encore la publication pourtant annoncée en octobre 2015. On ne peut cependant que constater que les dispositions du projet complexifient singulièrement la procédure prud’homale. Pourquoi à une question simple, le législateur nous propose-t’il une solution aussi complexe ? A titre d’exemple, le justiciable pourra solliciter que son affaire soit entendue non pas par le seul bureau de jugement à quatre mais par trois différentes formes de bureau : le bureau de jugement restreint (2 conseillers), le bureau de jugement écheviné présidé par le juge départiteur ou le bureau de jugement en formation complète dite de droit commun ; sans compter que le BC (bureau de conciliation) désormais BCO (bureau de conciliation et d’orientation) pourra se transformer en bureau de jugement. » 50 Philippe Terride, président employeur de Foix, précise : «L'affaire pourra désormais être directement renvoyée devant le juge professionnel par le bureau de conciliation et d’orientation soit à la demande des parties, soit, je cite, "si la nature de l'affaire le justifie"… La mise en place, dès la conciliation, d’un bureau de jugement avec un juge professionnel constitue assurément un tremplin vers l’échevinage et présente un risque inacceptable d’atteinte à l’autonomie du conseiller prud’homme dans son pouvoir de décision… » Philippe Terride s’interroge sur «la question de savoir en quoi le recours à un juge départiteur pourrait accélérer la procédure. Le renvoi direct devant un BJ (bureau de jugement) à 5 qui serait décidé en considération de la nature de l'affaire… suppose, que les conseillers prud’hommes estiment, d'office serait-on tenté de rajouter, que la difficulté de la problématique juridique qui leur est soumise ou que l'ampleur des demandes qui leur sont présentées sont telles qu'eux-mêmes ou leurs pairs seraient incapables d'apporter une réponse motivée en droit et que seul un juge professionnel -par ailleurs non spécialisé en droit du travail et totalement hermétique aux vicissitudes de la vie en entreprise- en serait capable. Dès lors, que devrait-on penser de ces conseillers prud’hommes qui décideraient, sans même connaître le fond de l’affaire puisque nous ne sommes encore ici qu'en BCO, que l’affaire en question est trop complexe pour eux au point qu’ils devraient illico s'en "auto-dessaisir" ; pour ma part, je ne pourrais que les inciter à abandonner sur le champ cette fonction et cette médaille visiblement trop lourdes à porter. » Saint-gaudens encadre les radiations En revanche, les conseillers prud’hommes responsables peuvent sans cesse améliorer leur fonctionnement. Relevons, à cet égard, un passage très intéressant du discours de Christelle Roubardeau : «Notre conseil n’a pas attendu la loi Macron pour utiliser les ressorts procéduraux existants. Nous mettons déjà en pratique des règles précises tendant à réduire les délais d’écoulement des affaires. Christelle Roubardeau, présidente du conseil de prud’hommes de Saint-Gaudens. En effet, depuis déjà quelques années, dès la phase de conciliation, nous mettons en garde les parties sur le respect du calendrier de procédure dans les échanges de pièces et conclusions, en impartissant à chacun des délais suffisants ; en leur indiquant également, et très clairement, que notre conseil, après avoir accordé un renvoi, assortit le suivant du caractère péremptoire ; en n’hésitant pas à radier les affaires pour lesquelles les parties ne sont pas diligentes. Plus encore, nous avons décidé cette année, à l’occasion de notre assemblée générale, d’assortir la réintroduction des affaires suite à radiation, de certaines conditions en termes de délai, de justifications et de communication de pièces et conclusions. Une ordonnance de réinscription au rôle, constatant l’accomplissement des diligences, sera prise par président ou le viceprésident de la section. » Voilà bien une réforme utile à l’initiative des conseillers prud’hommes eux-mêmes, qui améliorera le fonctionnement de la justice contrairement aux législations récentes. Entreprises Midi-Pyrénées Mars 2016