Un petit poisson délicieux

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Un petit poisson délicieux
Un petit poisson délicieux
(au sens « sociabilité » du terme, bien entendu).
Depuis quelques dizaines d’années, je suis complètement sous le charme de ce petit cichlidé africain qui ne me procure que plaisir et satisfaction, tant il est agréable à regarder et facile d’entretien. Cidessous, je vous présente sa fiche descriptive, agrémentée de mon
expérience personnelle.
un décor composé de nombreuses
roches et cachettes
une famille de princesses
Princesse du Burundi
Neolamprologus brichardi
Poll, 1974
Famille des cichlidés
Ordre des perciformes
Également appelé : lamprologus brichardi, bricardi, princesse
du Burundi, queue de lyre
C’est Pierre BRICHARD, découvreur et surtout le premier
dans les années 70 à ramener ce poisson en Europe, qui a
donné son nom à la « princesse ».
le décor est constamment bouleversé par les
couples pondeurs
pas d’autres espèces et les éliminent progressivement (sauf si
ce sont des cichlidés de grande taille comme des Frontosa, par
exemple, mais dans ce cas, la vie dans le bac n’est plus du tout
un long fleuve tranquille). Elles vivent en groupes, dans la nature comme en aquarium. Pour un maintien correct des
« princesses » prévoyez un bac d’une longueur de 1 mètre minimum (200 litres), mais un 300 litres sera bien mieux adapté.
BIOTOPE : ce Cichlidé est
originaire du lac Tanganyika, en
Afrique, où il vit dans les environnements pierreux et rocheux. Sa taille ne dépasse pas
10 cm et il affectionne des températures allant de 24 à 28°C.
L’eau doit être dure avec un pH
d’au moins 8,0 et pouvant dépasser 9,0. En aquarium, prévoir de nombreuses roches et
cachettes. Des plantes comme
les anubias ou les cryptocorynes peuvent être
ajoutées sans problème : les poissons n’y toucheront pas – tout au plus, elles seront déracinées de temps en temps (l’implantation de fougère réduit ce problème).
DUREE DE VIE : 8 ans en moyenne.
DESCRIPTION : le corps est allongé, les couleurs peuvent aller du brun clair au beige, avec
même quelques nuances bleutées. Une bande
noire va de l'opercule à la bouche, les yeux sont
bleus et la tête est ornée de petits points jaunes
ou bleus. La bouche se pare de reflets bleus. Les nageoires
sont très longues et se terminent en filaments du plus bel effet,
ce qui donne ainsi une caudale en forme de lyre (mâle et femelle). Le bord de ces nageoires est liseré de blanc ou de bleu. Il
est difficile de discerner mâle et femelle ; cependant, comme
chez la plupart des cichlidés, les nageoires dorsales et caudales sont un peu plus effilées.
la bouche est munie de 2 dents en forme de
crocs, visibles ici sur la mâchoire
inférieure
Ce sont des carnivores,
puisque dans leur biotope,
n’existe aucune plante ; on
peut donc les nourrir avec
des artemias ou des moules, mais le plus simple et le
meilleur reste la paillette
sèche (pas de vers de vase
ou de cœur de bœuf comme pour tous les cichlidés
du Tanganyika ou du Malawi).
REPRODUCTION: en aqua-
rium, les parents, qui forment un
couple uni pour la vie, pondent
régulièrement dans un nid aménagé à l’abri des regards (sous
une pierre, dans un pot), les
jeunes de plusieurs générations
se mêlent, les plus vieux, avec
les parents, défendant les plus
jeunes. La zone d’influence grandit alors au fur et à mesure que la famille grossit et tous les bricardis de
la famille participent à la défense et à l'élevage des petits. Ceux-ci se
trouvent au centre du groupe, entourés des alevins précédents, euxmêmes protégés par de plus âgés et ainsi de suite, les parents évoluant
à l’extérieur du groupe.
Une portée peut être constituée d’une centaine d’éléments, ou plus. Il
est admis que, dans un bac, c’est le couple dominant et lui seul qui se
reproduit ; dans le mien, un 300 litres, il y a 4 lieux de ponte permanents et parfois simultanés ; il me semble qu’il pourrait y avoir 2 mâles
reproducteurs qui partagent leurs faveurs à 2 femelles chacun, car
l’espace de l’aquarium se trouve, de fait, séparé en deux, les poissons
de droite comme ceux de gauche (eh oui, même ici, la politique a ses
impératifs !) ne pouvant franchir une frontière virtuelle sans se faire
aussitôt contrer, même lors des repas. Lorsque les séquences de ponte
diminuent, il suffit, comme avec beaucoup d’autres espèces, de faire un
petit changement d’eau partiel et une semaine plus tard, on voit déjà
grouiller les alevins.
Il est évident qu’avec 4 nids permanents de ponte, mon aquarium devrait être plus que surpeuplé, cependant il n’en n’est rien (avec tout de
même une vingtaine d’adultes et certainement une centaine de plus
petits) car Il faut dire que la croissance de Neolamprologus brichardi est
lente (adulte vers 10 à 12 mois) ; la mortalité chez les alevins est importante : sur les 100 à 200 de chaque ponte, il n’en demeure finalement
qu’une dizaine après 2 semaines. D’autre part, j’ai déjà constaté qu’en
cas de surpopulation, les poissons trouvent un remède : alors que j’avais 3 nuées d’alevins dans le bac, il n’y avait un matin plus aucun
Neolamprologus femelle
Néolamprologus mâle
jeune ; que s’était-il passé durant la nuit ? Une guerre avait-elle éclaaux nageoires plus effilées
té entre les tribus ? Est-ce qu’un signal quelconque avait été déclenché
par je ne sais quelle alarme ? Je n’ai pas la réponse, mais je pense tout
de même que la nature fait bien les choses lorsqu’un besoin se fait
COMPORTEMENT : les princesses du Burundi sont des plus sentir.
paisibles, mais attention, ces neolamprologus ne supportent