Yvon CHOUINARD portrait

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Yvon CHOUINARD portrait
Voilà cinquante ans que je suis un homme d’affaires. Le dire me coûte autant qu’à quelqu’un qui admettrait être alcoolique.» Ainsi commence «Let My People Go Surfing», l’autobiographie d’Yvon Chouinard publiée en 2005. Il a beau dire, le propriétaire et fondateur de la marque Patagonia est dans son genre – iconoclaste – un patron modèle. Mais pour cet amoureux de la nature, les entreprises sont à l’origine de bien des maux : responsables de la pollution, impliquées dans la disparition des cultures indigènes, coupables d’exploiter les consommateurs pauvres… Tout ce que Chouinard combat, fidèle à une éthique qui a fait de lui un pionnier en matière de gestion du personnel, de respect du client et de développement durable. Longtemps, il vit avec 1 dollar par jour, dormant à la belle étoile et se nourrissant même, un été, de boîtes pour chat additionnées de céréales ! En 1964, son premier catalogue de VPC tient sur une page. Mais l’affaire prospère, et Chouinard embauche, puis abandonne l’artisanat pour la fabrication industrielle. Il s’associe alors à Tom Frost, un copain de cordée ingénieur aéronautique. Pendant neuf ans, la montagne est leur seul labo de recherche : ils en reviennent avec des idées pour améliorer leur matériel. Au début des années 1970, Chouinard règne sur le marché de l’escalade, devenue un loisir populaire. Avec un corollaire désastreux : le voilà tenu pour responsable de la dégradation des voies rocheuses, abîmées par le passage des grimpeurs armés de pitons. Deux ans après, les cales en aluminium, sans impact sur la roche, font leur apparition dans son catalogue. Chouinard vient d’inventer «l’escalade propre». Une ligne de vêtements va suivre : lors d’un séjour en Ecosse, Chouinard achète un polo de rugby ; de retour en Californie, il arbore ce maillot résistant et coloré, et lance ainsi une mode chez les grimpeurs américains. Chouinard Equipment importe, puis se met à fabriquer ses propres collections. La marque Patagonia, un nom qui évoque les glaciers les plus purs, est née. Tissus déperlants, polaires en Synchilla (recyclées à partir de bouteilles en PET), sous-­‐vêtements en Capilene : le label épouse bientôt l’évolution hypertechnique des tenues de sport. Tandis que l’entreprise grossit, l’esprit, lui, demeure : les horaires sont adaptables, les bureaux en open space. On peut venir bosser pieds nus ou jouer au volley après avoir dégusté un plat végétarien à la cafétéria. Il n’y a aucune rupture entre les valeurs véhiculées par le produit et la façon dont il est fabriqué. Patagonia reverse ainsi 1% de son chiffre d'affaires à des associations de protection de l'environnement, soit 50 millions de dollars en 1985. Et cela fait dix-­‐sept ans que la ligne de sportswear est en coton 100% bio et que 54% du textile est conçu avec des fibres respectueuses de l'environnement. Yvon Chouinard, qui adore enfiler un bleu de travail pour bricoler, n'a pas vendu son âme au diable. http://www.capital.fr/enquetes/histoire-­‐eco/les-­‐50-­‐plus-­‐grands-­‐patrons-­‐de-­‐l-­‐histoire/yvon-­‐
chouinard-­‐ne-­‐en-­‐1938-­‐patagonia-­‐le-­‐pionnier-­‐de-­‐l-­‐entreprise-­‐ethique-­‐et-­‐ecologique Interviews https://youtu.be/sbsLeXldDrg
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https://youtu.be/EHS2X-KoN_w
BIBLIOGRAPHIE: L'ouvrage d'Yvon Chouinard retrace son histoire personnelle mais aussi, et surtout, ses principes «d'homme d'affaires malgré lui», qui servira d'inspiration et d'encouragement pour tous ceux qui recherchent un modèle d'entreprise à capitalisme éthique, respectueux de l'environnement. C'est l'histoire d'un homme qui a su intégrer, sans jamais se compromettre, sa passion pour les sports de l'extrême, pour la protection de l'environnement, et son sens de l'éthique, au cour de 3
son entreprise. Ils sont devenus tous deux un modèle de «capitalisme à visage humain». Entreprise rentable avec un chiffre d'affaires de $200 millions, Patagonia était pionnier dans l'introduction de l'horaire flexible. Si ses salariés en Californie veulent disparaître à midi pour aller surfer, ils sont libres de le faire (d'où le titre original de l'ouvrage: Let my people go surfing). Mais la société a aussi été l'une des premières à introduire la crèche d'entreprise, le respect des principes du développement durable, et elle a formé l'association «Un pourcent pour la Planète», regroupant les entreprises qui acceptent de céder 1% de leur chiffre d'affaires pour la défense des projets environnementaux. François Lemarchand, fondateur de Nature et Découvertes, a été inspiré par les idées d'Yvon Chouinard. Le second ouvrage d’Yvon Chouinard, est un « plaidoyer-­‐mode d’emploi » pour l’entreprise responsable, par une des personnalités les plus légitimes Patagonia, entreprise désignée par le magazine Fortune en 2007, « l’entreprise la plus cool du monde », doit sa réputation autant à sa démarche d'entreprise responsable, solidaire et sociale qu'à la qualité de ses produits. Son fondateur, Yvon Chouinard, et Vincent Stanley, employé de la première heure et actuel directeur marketing, livrent ici un récit vivant et sincère de l'évolution de l'entreprise depuis ses débuts, de leurs erreurs autant que de leurs succès. Ils exposent également la façon dont Patagonia est progressivement devenue un modèle d'entreprise responsable. Leur partage de ces quarante ans d'expérience constitue un véritable guide pour l'entreprise responsable d'aujourd'hui. 4