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PROGRAMME DE RESTAURATION ECOLOGIQUE DE LA RESERVE
DE L’ILE DE BAGAUD
RAPPORT D’ACTIVITES 2015
PROGRAMME DU PARC NATIONAL DE
PORT-CROS
CONTRAT PNPC N°15-021-83400PC
COORDINATION DU PROGRAMME
ELISE KREBS – CBNMED/PNPC
ANNIE ABOUCAYA – PNPC
COORDINATION SCIENTIFIQUE GENERALE
ELISE BUISSON – IMBE
RESTAURATION ECOLOGIQUE
DE LA RESERVE INTEGRALE DE L’ILE DE BAGAUD
Programme du Parc national de Port-Cros
Rédaction : Elise Krebs – CBNMed/PNPC
Coordination du programme : Elise Krebs – CBNMed/PNPC et Annie Aboucaya – PNPC
Coordination scientifique générale : Elise Buisson – IMBE
Juin 2016
Citation recommandée : Krebs E. (2015). Programme de restauration écologique de l’île de Bagaud - rapport
d’activités 2015. Rapport de l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie, du Parc national de Port-Cros et
du Conservatoire botanique national méditerranéen de Porquerolles, 26 pages + annexes.
Crédits photos
Page de garde gauche, pages 9 et 16 : Annie Aboucaya
Page de garde à droite : Elise Krebs
Page 11 : Julie Braschi
REMERCIEMENTS
Ce travail a été réalisé en collaboration étroite entre l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et
d’Ecologie marine et continentale (IMBE) et le Parc national de Port-Cros (PNPC). Cette étude a été
supervisée sur le plan scientifique par Elise Buisson (IMBE), Alain Barcelo (responsable du service
scientifique du PNPC) et Annie Aboucaya (référente flore terrestre, PNPC). Le chef de projet pour
l’animation de ce programme est Elise Krebs (CBNMED/PNPC).
Nos remerciements s’adressent à de nombreuses personnes, qui sont intervenues sur les différents
axes du programme.
Nous remercions très sincèrement Olivier Lorvelec et Patricia Le Quillec, de l’équipe « Biologie des
invasions » de l’INRA de Rennes, qui nous ont apporté leur expertise scientifique et nous ont conseillé pour
l’éradication du Rat noir depuis le début de l’opération en 2011.
Nous remercions vivement tous les volontaires de l’IMBE, du PNPC et du CBNMed pour leur aide en
2015 : Annie Aboucaya (PNPC), Laurence Affre (IMBE), Julie Braschi (IMBE), Lenka Brousset (IMBE), Elise
Buisson (IMBE), Martine Couturier (PNPC), Johann Cerisier (PNPC), Jean-Yves Clou (PNPC), Hélène De
Méringo (IMBE), Peggy Fournial (PNPC), Gilles Garnier (PNPC), Olivier Gavotto (CBNMed), David Geoffroy
(PNPC), Marie-Claire Gomez (PNPC), Marie Jarin (PNPC), Elise Krebs (CBNMed/PNPC), Christian Marschal
(IMBE), Jean-Yves Meunier (IMBE), Daniel Pavon (IMBE), Mathias Pires (CBNMed), François Rifflet (PNPC),
Alexandre Terreau (PNPC).
Nous remercions très sincèrement, pour leur aide lors des missions 2015 :
-
l’association Naturoscope, ses salariés Loïc Panzani et Mélanie Sergent et ses bénévoles
Alexis Amouric, Katarina Fox, Anna Hartynyan, Yves Loubiniac, Christine Reymond et JeanLouis Reymond ;
-
le Domaine du Rayol : Alain Menseau, Tao Ramsa, Christina Jimenez-Gomez, Clément
Cadiau ;
-
le réseau PIM du Conservatoire du littoral : Mathieu Thévenet et les stagiaires Mohamed
Dibej, Rejeb Kouraichi et Habib Jaafar ;
-
Pascal Gillet, Denis Gynouvès et Adriane Samain, pour leur aide bénévole.
Nous remercions également nos partenaires financiers pour la réalisation de cette étude. La
fondation Total a financé les suivis scientifiques et ateliers internationaux. La compagnie de transport
maritime TLV a fourni des billets de bateau pour les bénévoles et associations.
2
SOMMAIRE
Introduction ...................................................................................................................... 4
Présentation du site d’étude.............................................................................................. 5
I.
Caractéristiques géographiques et climatiques ............................................................. 5
II.
Statut de protection ....................................................................................................... 6
Le programme de restauration écologique : bilan 2015 ...................................................... 7
I.
Contexte ......................................................................................................................... 7
II.
Opérations relatives aux espèces exotiques envahissantes ........................................... 7
1.
Pérennisation du succès de l’éradication du Rat noir ........................................................... 7
2.
Poursuite de l’éradication des Griffes de sorcière ................................................................ 9
III.
Les suivis scientifiques .................................................................................................. 11
1.
Les arthropodes ................................................................................................................... 11
2.
Les reptiles ........................................................................................................................... 13
3.
L’avifaune nicheuse ............................................................................................................. 13
4.
La végétation et la flore ....................................................................................................... 15
IV.
Bilan opérationnel de l’année 2015 ............................................................................. 17
Conclusions et perspectives ............................................................................................. 19
I.
Effets des éradications sur la faune et la flore ............................................................. 19
II.
La poursuite du programme......................................................................................... 22
Références bibliographiques ............................................................................................ 24
Annexes .......................................................................................................................... 25
3
INTRODUCTION
L’île de Bagaud est soumise à deux perturbations majeures d'origine anthropique, l’invasion des
Griffes de sorcière (Carpobrotus spp.) et du Rat noir (Rattus rattus), deux espèces exotiques connues pour
leurs effets particulièrement néfastes sur la flore et la faune des écosystèmes méditerranéens (Affre, 2011 ;
Hulme, 2004 ; Palmer et Pons, 2000 ; Pascal et al., 2008). Dans un but de conservation de la biodiversité
insulaire ainsi que dans le cadre d’une expérimentation scientifique, le Parc national de Port-Cros et l’IMBE
ont lancé en 2010 un programme décennal de restauration écologique qui implique l'éradication de ces
espèces invasives (Passetti et al., 2012). Les actions d’éradication bénéficient de méthodologies précises
mises au point par des études de faisabilité, des expérimentations préalables de restauration in-situ, et des
conseils d’experts. Outre les actions d'éradication, le programme bénéficie d’une originalité particulière car
pour la première fois, un suivi scientifique rigoureux concernant un panel de taxons (flore, arthropodes
épigés, arthropodes endogés et insectes volants, reptiles, oiseaux nicheurs terrestres, oiseaux nicheurs
marins) a été programmé sur une durée décennale. Il inclut un état initial, préalable aux opérations
d'éradication. Ce programme se déroule selon trois étapes principales : (i) l’étude initiale et les
expérimentations de restauration (2010-2011), (ii) les éradications (2011 à 2012), (iii) le suivi scientifique
des taxons indigènes et la biosécurité post-éradication (2012-2019).
L’opération initiale d’éradication du Rat noir s’est déroulée en 2011 (Passetti, 2011 ; Ruffino et al.,
2015). En septembre 2014, une opération de contrôle a confirmé l’absence de Rat noir sur l’île et le succès
de l’éradication du Rat noir (Krebs et al., 2014). L’éradication des Griffes de sorcière est toujours en cours.
L’absence de nouvelles germinations marquera le succès de l’éradication. Des opérations de contrôle sur
ces deux taxons sont toujours en cours. Les suivis scientifiques menés depuis 2010 ont été reconduits cette
année. L’année 2015 marque la dernière année des suivis annuels. Ils seront maintenant réalisés tous les 2
ans. Les premiers résultats sur la faune et la flore sont globalement positifs.
La réalisation de ce programme est possible grâce à l’implication forte du Parc national de Port-Cros,
de l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale (IMBE), qui assure le
cadrage scientifique général, de l’INRA de Rennes, qui assure le cadrage scientifique de l’éradication du Rat
noir et de nombreux partenaires techniques (DREAM, Reptil’Var, Naturoscope, Domaine du Rayol, Initiative
PIM du Conservatoire du Littoral). En 2015, le Conservatoire botanique national méditerranéen de
Porquerolles a pris le relai, avec le Parc national de Port-Cros, pour la coordination générale du programme.
4
PRESENTATION DU SITE D’ETUDE
I.
CARACTERISTIQUES GEOGRAPHIQUES ET CLIMATIQUES
Bagaud
Presqu’île de Giens
Le Levant
Porquerolles Port-Cros
Figure 1 : Situation géographique et topographie de l'île de Bagaud
L’île de Bagaud, d’une surface de 58,83 ha est située à l’ouest de l’île de Port-Cros (fig.1) au sein du
Parc national de Port-Cros (Var, France) (43°00’42 N ; 6°21’45 E). Elle présente un relief peu marqué
culminant à 57 m. Ses falaises maritimes ne dépassent pas 30 m et quelques pointes rocheuses se dressent
le long de sa ligne de crête, plus prononcées au nord qu’au sud.
Les plus proches données climatologiques disponibles sont celles de Porquerolles qui ont été
fournies par le Parc national de Port-Cros. L’archipel des îles d’Hyères est soumis à un climat méditerranéen
subhumide tempéré. La période sèche dure les trois mois d’été et les pluies, qui peuvent être très
abondantes au printemps et à l’automne, n’excédent cependant pas une hauteur totale annuelle de 776
mm en moyenne. L’insularité et la situation méridionale confèrent à cette zone un hiver tempéré et une
forte humidité relative de l’air, même en été. La température moyenne annuelle est d’environ 15°C, la
température moyenne des mois les plus froids est supérieure à 9°C. Le maximum quotidien estival dépasse
fréquemment les 30°C. Sur l’archipel, le vent d’est et le Mistral (nord-ouest) sont les vents qui soufflent le
plus fréquemment (Gérardin & Poncin, 2005).
5
II.
STATUT DE PROTECTION
Créé le 14 décembre 1963, Le Parc national de Port-Cros est l’un des deux plus anciens parcs
nationaux de France et le premier parc marin européen. L’île de Bagaud fait partie du cœur du Parc. Plus
précisément, l’île de Bagaud, après avoir été la propriété du Ministère de la Défense, appartient désormais
au Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres. Elle a été classée avec deux autres îlots de
Port-Cros (Gabinière et Rascas) en réserve intégrale de parc national par le décret du 9 mai 2007. Ce
classement porte sur la partie émergée de ces îlots. Suite à cette réglementation, le débarquement,
l’amarrage à la côte, la pénétration et la circulation des personnes dans l’île sont proscrits. Seules les
études scientifiques ou les opérations de gestion dans le cadre d’activités de restauration peuvent être
autorisées par le Conseil scientifique du Parc. Chacune de ces missions préalablement autorisée est
consignée au jour le jour sur un registre spécifique et les résultats présentés au Conseil scientifique et au
Conseil d’administration chaque année. A l’heure actuelle, seuls deux parcs nationaux présentent une
réserve intégrale, le Parc national de Port-Cros et le Parc national des Ecrins.
6
LE PROGRAMME DE RESTAURATION ECOLOGIQUE : BILAN 2015
I.
CONTEXTE
Le programme de restauration écologique de l’île de Bagaud (Parc national de Port-Cros) (Fig. 1) a
pour but d’améliorer l’état de conservation des espèces animales et végétales menacées par la présence de
deux espèces invasives, le Rat noir Rattus rattus et les Griffes de sorcière Carpobrotus spp. Le programme
inclut des études de faisabilité, des opérations d’éradication et de contrôle ainsi que des suivis scientifiques
pré- et post-éradication.
L’opération initiale d’éradication du Rat noir s’est déroulée en 2011 (Passetti, 2011 ; Ruffino et al.,
2015). En septembre 2014, une opération de contrôle a confirmé l’absence de Rat noir sur l’île et ainsi le
succès de l’éradication du Rat noir (Krebs et al., 2014). Concernant les Griffes de sorcière, l’opération
d’arrachage initiale sur le plat a eu lieu en 2011. De 2012 à 2015, des repasses annuelles automnales ont
été menées pour arracher l’ensemble des germinations et repousses. Ces repasses seront par la suite
programmées tous les deux ans jusqu’à épuisement total de la banque de graines.
Les suivis scientifiques menés depuis 2010 ont été reconduits cette année. L’IMBE et le
CBNMed/PNPC ont réalisé les missions de suivi de la flore et des communautés d’Arthropodes. Une partie
des échantillons de l’entomofaune ont été triés. Les associations DREAM et Reptil’Var ont réalisé
respectivement le suivi de l’avifaune (DREAM, 2015) et des reptiles (Martinerie et Gauthier, 2015).
II.
OPERATIONS RELATIVES AUX ESPECES EXOTIQUES ENVAHISSANTES
1.
Pérennisation du succès de l’éradication du Rat noir
1.1.
Méthode de biocontrôle à l’encontre du Rat noir
L’éradication du Rat noir a été achevée en 2014 (Krebs et al., 2014). Ce succès aura nécessité trois ans de
lutte, débutée en septembre 2011 par l’opération d’éradication initiale (Ruffino et al., 2015) et incluant
deux opérations de contrôle. Cependant, une éradication est une opération coûteuse et de longue haleine.
Pérenniser son éventuel succès nécessite la mise en place d’un dispositif permanent destiné à
diagnostiquer rapidement une éventuelle recolonisation. Le dispositif mis en place sur l’île de Bagaud est
composé de 31 stations permanentes d’empoisonnement, installées en fin d’opération d’éradication du Rat
noir au sein des sites potentiels de ré-invasion de l’île (zones de mouillage de navires, de débarquement, de
dépôt de laisses de mer, etc.) et dans les zones de plus forte densité de capture (durant l’opération initiale)
(Fig. 2). Il s'agit de boîtes fermées munies d'un orifice limitant l’accès des appâts chimiques aux rats
uniquement. Les appâts chimiques sont les mêmes que ceux utilisés pour la phase chimique de l’opération
d’éradication, et les traces de consommations par le Rat noir sont facilement reconnaissables. Les stations
sont contrôlées tous les deux mois et les appâts sont systématiquement changés. En 2015, 8 missions de
février à octobre ont permis le contrôle des stations permanentes. Cependant, les conditions
7
météorologiques compliquent le contrôle des stations accessibles seulement à l’aide d’une embarcation, et
ces dernières n’ont pas été contrôlées aussi régulièrement que prévu (initialement tous les 2 mois).
Figure 2 : Localisation du dispositif de biocontrôle à l’encontre du Rat noir
1.2.
Résultat du suivi des stations permanentes
L’expérience acquise à Bagaud montre que l’installation de stations permanentes d’empoisonnement
est pertinente pour détecter la présence et l’arrivée du Rat noir sur une île où une opération d’éradication
a été menée. En effet, à plusieurs reprises en 2013 et jusqu’en juin 2014, des traces de consommation par
un rongeur (quelques-unes douteuses et d’autres certaines) ont été détectées dans les stations
permanentes. A chaque reprise nous avons réagi en installant des pièges et/ou en équipant des stations
d’appâtage (20 au minimum) dans les alentours de la station permanente où les traces ont été observées.
8
Par la suite, le contrôle réalisé en septembre 2014 a permis de confirmer que nous avions réussi à éliminer
les rongeurs présents.
De septembre 2014 à novembre 2015, aucune trace de présence de Rat noir n’a été détectée sur
l’île. Un contrôle réalisé le 3 décembre 2015 a révélé des traces de consommation des appâts par le rat en 4
points du nord de l’île (seules les stations permanentes du nord de l’île ont été contrôlées lors de cette
mission). Les stations du sud ont été contrôlées le 9 décembre, et des traces ont été vues dans une station.
Des tubes ont donc été rééquipés avec des appâts chimiques dans le nord et le sud de l’île le 9 décembre.
Des missions régulières sont programmées jusque fin janvier au minimum pour éliminer les rats présents.
Lorsqu’il y a peu d’individus, le piégeage localisé n’est pas efficace (testé à trois reprises en 2012 et 2013, il
n’a donné aucun résultats). Seul un contrôle chimique est donc mis en place pour cette période.
Il faut noter deux points primordiaux pour que ce dispositif soit réellement efficace : premièrement,
les stations doivent être contrôlées régulièrement, tous les deux mois ; deuxièmement, il faut être capable
de réagir immédiatement à la détection de traces de consommation, suspectes ou avérées. Ces deux
conditions réunies permettent de pouvoir détecter et éliminer les éventuels rats présents plus facilement.
De plus, pour pérenniser ces résultats, le Parc national de Port-Cros étudie actuellement la faisabilité
d’interdire le mouillage autour de l’îlot, afin de limiter les risques de recolonisation par le Rat noir.
2.
Poursuite de l’éradication des Griffes de sorcière
2.1.
Méthode de biocontrôle à l’encontre des Griffes de sorcière
L’opération initiale d’arrachage s’est effectuée en deux phases réparties sur deux années
consécutives : la phase n°1 concerne les Carpobrotus en situation accessible couvrant une superficie
estimée à 10 000 m², réalisée fin 2011 par une entreprise généraliste. La phase n°2 concerne les
Carpobrotus en situation de falaise couvrant une superficie d’environ 8 000 m², dont la réalisation s’est
faite entre les mois d’octobre 2012 et de janvier 2013, par une entreprise spécialisée dans les travaux à la
verticale (Annexe 1).
Suite à cet arrachage initial, des contrôles
annuels (ou opérations de repasse) ont eu lieu sur
les zones de plat de 2012 à 2015. Par la suite, ces
contrôles se feront tous les deux ans. En effet, sur
les îles de l’archipel d’Hyères, des expérimentations
in situ montrent qu’après deux ans les plantules sont
encore au stade juvénile (Médail et al., 2005). De
plus, une expérience d’éradication sur l’îlot du Petit
Langoustier conduite en 1995 par le Conservatoire
Botanique National Méditerranéen a montré que
des germinations massives se produisent durant
trois ans après l’opération (jusqu’à 500 plantules par
mètre carré) (Aboucaya, 2000).
9
Figure 3 : Opération de repasse dans une crique
Cinq stations font l’objet d’un suivi dans le but d’évaluer la méthode d’éradication et de suivre
l’évolution de la population de Carpobrotus spp. dans le temps. Les stations sont découpées en zones
homogènes. La surface recouverte par les Griffes de sorcière dans ces zones est estimée par des classes de
recouvrement : 0-10% ; 10-25% ; 25-50% ; 50-75% ; 75-100%. Les repousses sont comptabilisées pour les
trois premières classes de recouvrement.
En falaise et dans les criques (Fig. 3), le contrôle étant plus difficile à effectuer, l’ensemble des
stations ne peut être contrôlé chaque année. Des zones prioritaires sont identifiées à chaque début de
saison.
2.2.
Résultats des opérations de repasse
La figure 4 regroupe les résultats des 4 années de contrôle. Les années ont été groupées par deux
car, en 2012, les contrôles n’ont pas pu être réalisés à la même période et ce décalage a été répercuté sur
l’année 2013. De plus, les contrôles se feront maintenant tous les deux ans.
station 1
station 2
station 3
station 4
station 5
Figure 4 : Suivi de la reprise des Griffes de sorcière par comptage des individus arrachés
(en bleu, les pousses de l’année ; en rouge, les individus de plus de 1 an)
Le nombre d’individus arrachés diminue très fortement entre 2012-2013 et 2014-2015 (Fig. 4),
malgré une certaine variabilité entre les stations. On remarque également que la proportion en individus
de plus de un an diminue. Ces individus sont en majorité des rejets issus des individus arrachés et laissés
sur place (il arrive que les individus arrachés repoussent lors de conditions favorables), mais aussi des
individus oubliés lors du contrôle de l’année précédente.
En falaise, 5 missions de 2 à 4 personnes ont permis de traiter une partie des falaises où il n’y avait
pas eu de repasses depuis l’arrachage initial en falaise en 2012. Etant donné que ces missions sont
compliquées à réaliser d’un point de vue logistique (disponibilité du personnel formé aux travaux sur corde,
conditions météorologiques favorables, temps de préparation de chantier…), l’ensemble des stations de
Griffes de sorcière en falaise ne peut pas être complètement contrôlé chaque année. Seuls quelques sites
sont traités, ce qui diminue l’efficacité de l’arrachage. En effet, des arrachages trop espacés ne sont pas
10
efficaces sur les zones où les Griffes de sorcière sont bien implantées et ne permettent pas d’éradiquer la
station. Cette remarque concerne également l’arrachage dans les criques, au bas des falaises, qui nécessite
une dépose par bateau.
Ainsi, il semble préférable d’identifier des sites prioritaires pour l’arrachage en falaise et dans les
criques et de se contenter de traiter uniquement ceux-ci jusqu’à l’éradication totale. L’effort pourra ensuite
être mis sur une autre station. Selon les moyens humains, matériels et financiers disponibles, l’éradication
sera atteinte à plus ou moins long terme. Les sites prioritaires sont décrits en Annexe 1.
Il faut également noter qu’une attention particulière a été accordée cette année à la population de
Tetragonia tetragonoides localisée à l’extrême pointe sud de l’île. La station s’étant fortement développée
en 2014, nous avons planifié des arrachages réguliers toutes les 3 semaines au printemps, de mars à mai,
puis en automne lors de la reprise de végétation. Cette méthode s’avère efficace pour lutter contre cette
espèce à la croissance rapide. Peu d’individus adultes en graines ont été arrachés en 2015.
Ces arrachages devront être renouvelés tant que les germinations auront lieu. Ils pourront être
espacés (3 fois au printemps, 2 fois en automne) lorsque les germinations seront moins nombreuses.
III.
1.
LES SUIVIS SCIENTIFIQUES
Les Arthropodes
1.1.
L’échantillonnage : méthodologie et calendrier de 2015
Echantillonnage par pièges « Barber »
La
méthode
fréquemment
utilisée
d’échantillonnage
consiste
à
la
plus
piéger
les
Arthropodes épigés mobiles au sol au moyen de
pièges non attractifs appelés « Barber », un protocole
simple d’utilisation, peu coûteux et très efficace
(Spence et Niemelä, 1994). Nous avons utilisé des pots
cylindriques de 10 cm de hauteur et de 5 cm de
diamètre, remplis au tiers d’éthylène-glycol (liquide
conservateur) et de quelques gouttes d’agent
Figure 5 : Suivi d’un transect de pièges Barber
mouillant (liquide vaisselle) qui permettent d’espacer
de
plusieurs
semaines
leur
contrôle
sans
décomposition des animaux capturés (Fig. 5). Les pots sont enterrés à ras du sol, relevés toutes les trois
semaines entre avril et octobre (Tab. I), et sont installés à intervalle fixe de 5 m le long de transects
rectilignes de 45 m (Passetti et al., 2012). Sept transects de 10 pièges Barber sont répartis dans les grands
domaines écologiques de l’île (Annexe 2).
11
Echantillonnage par pièges « Polytrap »
Le second dispositif est constitué de cinq pièges non attractifs à
vitres (modèle “Polytrap”) (Fig. 6), disposés sur des arbres géolocalisés en
milieu dégagé. Ces pièges permettent d’échantillonner les insectes
volants par simple interception. Il s’agit de deux plaques transparentes
disposées en croix, surmontant un entonnoir et un bocal récepteur
contenant de l’éthylène-glycol. Les insectes volants heurtent les plaques
transparentes, puis tombent dans le bocal récepteur (Passetti et al.,
Figure 6 : Piège « Polytrap »
1.2.
2012).
Résultat des campagnes 2015 et du tri des échantillons
Les missions d’échantillonnage des Arthropodes ont généralement été réalisées par binômes. Sur les
280 pièges Barber posés lors des 4 premières campagnes de 2015, 228 pièges ont pu être ramenés au
laboratoire puis conditionnés dans l’alcool, les autres pièges n’étant pas exploitables pour cause de
renversement, débordement, perte, ou arrachage par les goélands. Un échec de Polytrap a été recensé. Les
résultats de la campagne d’automne n’ont pas encore pu être comptabilisés.
Tableau I : Calendrier des dates d’échantillonnage des Arthropodes par pièges « Barber » et Polytrap en 2015 (une
couleur correspond à une campagne de piège).
Pose
Barber
Relève
Pose
Polytrap
Relève
Avril
22
Mai
20
20
20
9 et 10
9 et 10
9 et 10
9 et 10
Juin
29 et 30
29 et 30
29 et 30
29 et 30
Juillet
Septembre
14-15
20
Octobre
12-13
14-15
20
12-13
Avec près de 1,75 million d'espèces décrites sur Terre dont plus de la moitié est représentée par les
Insectes, les Arthropodes constituent le groupe le plus diversifié du monde vivant et 90% de ces espèces
restent inconnues (Heywood, 1995). Le manque de spécialistes et la difficulté d’identifier des taxons au
niveau spécifique rendent les inventaires longs et coûteux (Oliver & Beattie, 1993). La méthode simplifiée
de détermination taxonomique employée consiste à séparer les individus en « morpho-espèces » selon
leurs différences morphologiques, sans identifier chaque spécimen au niveau spécifique (Oliver & Beattie,
1996 ; Derraik et al., 2002, Barratt et al., 2003). Un nom est attribué à chaque morpho-espèce, qui est par
la suite identifiée par un expert en taxonomie pour compléter la collection de référence (Fig. 7).
Figure 7 : Exemple d’échantillonnage avant et après le tri par « morpho-espèce ».
12
Au vu de l’importance du jeu de données et la courte durée du contrat dédié au tri des Arthropodes
(6 semaines), seuls trois transects de pièges « Barber » issus de la première campagne de piégeage réalisée
entre le 23 avril et le 16 mai 2014 ont été analysés :
 les transects « CA » (zone à C. aff. acinaciformis) et « CE » (zone à C. edulis), implantés dans des
tâches localisées de Griffes de sorcière avant leur arrachage ;
 le transect « MH » (Matorral haut à Erica arborea et Arbutus unedo ; maquis), qui représente une
zone de forte densité en R. rattus capturés lors de l’éradication de septembre 2011 (entre 38 et
75 individus.ha-1; Ruffino et al., 2015).
A titre indicatif, dans les 27 pièges analysés : 2 927 Arthropodes au total ont été dénombrés ; 194 morphoespèces, dont 57 nouvelles à identifier, ont été recensées.
2.
Les reptiles
Le suivi des reptiles a été effectué par l’association Reptil’Var. Il fait l’objet d’un rapport rédigé par
cette association (Martinerie et Gauthier, 2015).
3.
L’avifaune nicheuse
Le suivi des oiseaux nicheurs a été effectué par l’association DREAM et le Parc national de Port-Cros.
Il fait l’objet d’un rapport rédigé par DREAM (DREAM, 2015).
3.1.
Méthode de suivi
La méthode utilisée pour suivre la communauté de passereaux nicheurs de l’île est celle des Indices
Ponctuels d’Abondance (IPA). Cette méthode, développée par Blondel (1975), vise à déterminer la richesse
spécifique d’une zone et à suivre l’évolution de l’abondance des espèces présentes d’une année à l’autre.
Des points d’écoutes sont déterminés afin de pouvoir contacter les espèces représentatives des différents
milieux recensés. L’observateur reste immobile pendant une durée déterminée (10 min) sur chaque point
et note tous les contacts (sonores et visuels). Les observations sont par la suite conventionnellement
traduites en nombre de couples nicheurs par point. Afin de détecter les nicheurs précoces et les nicheurs
tardifs, il est préférable de réaliser deux passages sur un même site d’observation. Pour cette étude, 10
points d’écoute sont répartis sur l’île de Bagaud.
Concernant les oiseaux marins, le Puffin yelkouan et le Puffin cendré sont ou ont été nicheurs, et
l’Océanite tempête a été aperçu au niveau de l’archipel. Des repasses sont réalisées en début d’année afin
de localiser les zones de présence. Au total, 4 colonies de puffins sont connues sur l’île de Bagaud. Le
recensement consiste à prospecter les colonies connues à la recherche d’indices de visites et d’occupations
(fientes, odeurs, plumes, traces de patte, observations directes d’adultes, œufs, poussins).
13
3.2.
La population de passereaux nicheurs
L’indice d’abondance des passereaux nicheurs, calculé à partir des résultats des IPA, augmente
légèrement en 2012 puis nettement en 2014 (Fig. 8). La principale cause de cette augmentation est
l’abondance de la Fauvette mélanocéphale, le passereau le plus abondant sur l’île. L’abondance du
Rossignol philomèle, la 2e espèce la plus abondante, a également augmenté à partir de 2014. De nouvelles
espèces ont été détectées après l’opération d’éradication, comme la Tourterelle des bois ou le Merle noir.
On remarque une diminution de l’abondance de la Fauvette mélanocéphale et du Pinson des arbres en
2015. Une comparaison avec l’île de Porquerolles pourrait mettre en évidence des fluctuations annuelles
des effectifs de passereaux nicheurs, dépendants d’autres paramètres que l’éradication du Rat noir.
Figure 8 : Indice d’abondance des passereaux nicheurs de l’île de Bagaud, obtenu par la méthode des IPA
3.3.
La population de Puffin yelkouan
Le résultat du suivi de reproduction des colonies de puffins de Bagaud est mitigé. En effet, avec
seulement un ou deux couples reproducteurs recensés avant l’opération d’éradication du Rat noir, de bons
résultats ont ensuite été obtenus avec 4 couples reproducteurs en 2012 et 8 en 2013. Cependant,
seulement 3 couples reproducteurs ont été observés en 2014 et 2015. Un point positif est tout de même un
meilleur succès de reproduction en 2015, qui est supérieur à ceux notés sur les îles de Port-Cros et
Porquerolles où le Rat noir est présent (stable entre 30 et 35 % pour les deux îles ; comm. pers.) (Tab. II).
Le Puffin yelkouan est un oiseau marin qui passe l’essentiel de ses journées en mer pour se nourrir. Il
ne revient au terrier qu’en période de prospection, de reproduction et d’élevage des jeunes. La prédation
ou le dérangement par le Rat noir n’est donc une menace qui ne s’exerce que sur une période limitée du
cycle du puffin. Les menaces subies en mer sont peu connues, mais potentiellement très impactantes sur la
survie des adultes et leur succès reproducteur (Oppel et al., 2011).
14
Tableau II : Bilan du suivi des terriers de puffin sur l’île de Bagaud : nombre de couples reproducteurs (preuve de la
reproduction) et succès de reproduction/
20042006
2010
2012
2013
2014
2015
Nombre de
couples
reproducteurs
Succès de reproduction
nb terriers prospectés par le
puffin / nb couples nicheurs
Effort de
suivi
(nb jours)
2
33,3%
2
1
4
8
3
3
11,1%
26,7%
72,7%
30,0%
50,0%
1
3
3
3
3
Ainsi, il est difficile d’expliquer la baisse du nombre de reproductions à Bagaud en 2014 et 2015, car
de nombreux facteurs interviennent. Le nombre de couples reproducteurs reste tout de même plus
important qu’avant l’opération d’éradication du Rat noir. De plus, le Puffin yelkouan étant une espèce
fidèle au lieu de reproduction, un laps de temps peut être nécessaire avant l’installation de nouveaux
individus sur le site.
4.
La végétation et la flore
4.1.
Méthode de suivi par placettes
Le protocole mis en place depuis 2010 (Passetti et al., 2012) s’inspire de celui utilisé par Vidal (1998)
sur les îles de Marseille et repris par Baumberger (2008) dans le cadre respectivement de leur Thèse de
Doctorat et Master 2 Recherche, au sein de l’Institut Méditerranéen d’Ecologie et de Paléoécologie (IMEP).
Il est utilisé également par Serrano (2008) dans le cadre de son Master 2 professionnel au sein de l’Initiative
PIM (Petites Iles de Méditerranée) du Conservatoire de l'Espace Littoral et des Rivages Lacustres (CELRL). Il
consiste en la mise en place de placettes permanentes circulaires de 100 m². A l’intérieur de chaque
placette, un relevé mésologique a été effectué, ainsi que l’inventaire floristique et le recouvrement de
chaque espèce ainsi que la strate à laquelle elle appartient. Au total, 30 placettes de 100m² ont été établies
au sein des sept grands ensembles de végétation de l’île. Les placettes n’ont pas été positionnées à
intervalles réguliers car elles ont été choisies, d’une part en fonction de l’accessibilité des différentes zones,
et d’autre part en fonction de l’intérêt présenté en termes de végétation. Les placettes sont présentes dans
les milieux suivants (Annexe 3) : la tache à Carpobrotus affine acinaciformis (CA) (4 placettes) ; la tache à
Carpobrotus edulis (CE) (6 placettes) ; le matorral bas à Pistacia lentiscus et Phillyrea angustifolia (MB) (4
placettes) ; le matorral haut à Erica arborea et Arbutus unedo (MH) (4 placettes) ; les groupements haloornithocoprophiles (GH) (4 placettes) ; la ceinture halo-résistante à Limonium pseudominutum (CH) (4
placettes) ; les ourlets à Romulea florentii (OR) (4 placettes).
En plus des placettes circulaires de 100m², 31 placettes carrées de 16m² ont été disposées dans les
zones à fort enjeu de restauration, afin d’évaluer plus finement l’évolution de la végétation (Annexe 3). Les
zones à fort enjeu de restauration sont les taches à Carpobrotus affine acinaciformis, celles à Carpobrotus
15
edulis et dans une moindre mesure, les ourlets à Romulea florentii, où se situent souvent plusieurs espèces
patrimoniales, parfois en périphérie des taches de Carpobrotus spp. A l’intérieur de ces placettes de 16 m²,
un relevé mésologique et floristique est réalisé puis des placettes d’1m² quadrillées tous les 20cm² sont
positionnées aux quatre angles afin d’inventorier les espèces, leur occurrence et la strate à laquelle
chacune d’elle appartient, ainsi que les variables caractérisant le substrat. Au total, 11 placettes de ce type
ont été installées dans les Carpobrotus edulis, 16 dans les Carpobrotus affine acinaciformis et 4 dans les
ourlets à Romulée.
4.2.
Résultat du suivi des placettes
Une demi-journée a été nécessaire, le 24 mars 2015, pour repiqueter les placettes flore afin de
réaliser le suivi dans les meilleures conditions. Une première mission de suivi, combinant flore et
Arthropodes du 22 au 24 avril (2 personnes), a permis de suivre les placettes des ourlets à Romulée, de la
ceinture halophile et des groupements halo-ornithocoprophiles, soit 15 placettes. Une mission de trois
jours à trois personnes, du 5 au 7 mai a permis de faire le suivi des placettes des zones à Griffes de sorcière,
soit 38 placettes. Enfin, les 8 dernières placettes du matorral bas et du matorral haut ont été faites les 20 et
21 mai lors d’une mission combinée flore et Arthropodes.
Figure 9 : Suivi d’une placette flore.
Délimitation de la placette et espèces rencontrées (Dorycnium hirsutum et Gladiolus dubius)
16
IV.
BILAN OPERATIONNEL DE L’ANNEE 2015
En 2015, les missions ont été réparties tout au long de l’année (Tab. III). Le suivi des taxas indigènes
s’est étalé entre avril et octobre. L’arrachage des Griffes de sorcière a été réalisé en plusieurs missions en
janvier, mars et octobre. Tetragonia tetragonoides a été régulièrement arraché tout au long du printemps
et en automne. Enfin, le contrôle des stations permanentes d’empoisonnement s’est fait de façon régulière
tout au long de l’année.
Tableau III : Organisation des opérations de suivi et de gestion au cours de l’année
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Eradication des espèces exotiques envahissantes et biosécurité
Arrachage des Griffes de sorcière
en zone plane
Arrachage des Griffes de sorcière
en falaise
Arrachage des Griffes de sorcière
dans les criques
Arrachage de Tetragonia
tetragonoides
Contrôle des stations
permanentes d'empoisonnement
Suivis des taxas indigènes
Suivi de l'avifaune nicheuse
Suivi des arthropodes
Suivi de la flore
Suivi des reptiles
Autres missions
Entretien des layons
En 2015, un total de 163 journées.homme ont été nécessaires pour mener à bien l’ensemble de ces
missions (Fig. 10). Les moyens humains par partenaires sont détaillés en annexe 4. Du fait de l’absence de
mission de contrôle de l’éradication du Rat noir, les moyens humains déployés en 2015 sont moins
importants que les deux années précédentes. Les besoins pour les suivis scientifiques restent globalement
semblables d’une année à l’autre. Malgré une diminution des repousses, les contrôles des Griffes de
sorcière sont équivalents depuis 2013. Cela s’explique par les moyens importants mis en œuvre pour
l’arrachage en falaise.
17
Figure 10 : Moyens humains déployés depuis le début du programme en 2010 (en nombre de journées.homme)
(NB : cette figure corrige et remplace celles des rapports précédents)
Les plus grosses opérations d’éradication et de contrôle sont terminées. Il est cependant indispensable de
poursuivre les efforts pour l’arrachage des Griffes de sorcière en falaise et dans les criques. Le contrôle des
stations permanentes d’empoisonnement doit également se poursuivre régulièrement afin d’empêcher
tout risque de ré-invasion du Rat noir. Les repasses des Griffes de sorcière ainsi que les suivis scientifiques
se poursuivront à un rythme biennal. En effet, les suivis scientifiques ont mis en avant les changements sur
le court terme. Les poursuivre tous les deux ans permettra de mesurer les effets sur les espèces longévives
dont le cycle de vie est plus long et pour lequel la résilience se fait sur un pas de temps plus important.
18
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
I.
EFFETS DES ERADICATIONS SUR LA FAUNE ET LA FLORE
Concernant les éradications, nous pouvons dire qu’en 2014, l’éradication du Rat noir a été un succès.
Cependant, de nouveaux indices de présence du Rat noir ont été détectés en décembre 2015. La
provenance du(des) individu(s) ne peut être connue avec certitude tant qu’aucun individu n’a été capturé.
Cependant, le dispositif mis en place en septembre 2014, qui a recouvert l’ensemble de l’île d’environ 350
stations de piégeage-appâtage sur 6 nuits, était suffisant pour détecter la présence d’éventuels rats ayant
réchappé à l’opération d’éradication initiale de 2011. Il fortement probable que le(s) individu(s) détecté(s)
soient arrivés sur l’île fin 2015.
Malgré la présence ponctuelle de quelques individus depuis l’opération d’éradication initiale, les
résultats sur la faune sont globalement positifs. L’abondance et la diversité des oiseaux nicheurs à
augmenté à partir de 2012. Le Rat noir pourrait donc avoir un impact sur les passereaux nicheurs (Penloup
et al., 1997). Afin d’éliminer l’hypothèse de simples variations interannuelles dues à d’autres facteurs, une
comparaison avec les populations des îles voisines et du continent serait pertinente. De plus, les suivis à
venir confirmeront ou non cette augmentation de l’abondance et de la richesse spécifique après
éradication. Concernant les reptiles, seule la population de Phyllodactyle d’Europe montre une réponse
positive à l’éradication du Rat noir (Krebs et al., 2015a). Elle retrouve un comportement caractéristique
d’îles dépourvues de Rat noir, c’est-à-dire des individus observés se déplaçant de nuit (Fig. 11). Ces
populations ne semblent pas être impactées par la présence de rat en faible densité.
Figure 11 : Nombre moyen
d’individus de Phyllodactyle
d’Europe, Euleptes europaea,
observés dehors ou à l’abri par
passage sur un microsite (Krebs
et al., 2015a).
19
En revanche, les résultats sont moins nets en ce qui concerne le Puffin yelkouan. Comme indiqué
plus haut, le Puffin yelkouan peut subir de nombreuses menaces et pas seulement durant la phase terrestre
de son cycle. Cependant, la présence de rat, même en faible densité, pourrait diminuer le taux de
reproduction en rendant les sites de reproduction moins attractifs (Ruffino, 2010 ; Bourgeois, 2006). Ces
hypothèses sont difficiles à vérifier, mais il faut noter que le nombre de couples reproducteurs reste plus
important après qu’avant éradication.
Figure 12 : AFC réalisée sur les recouvrements en espèces dans les placettes de 100 m², dans les communautés
végétales de référence ainsi que sur les zones envahies par Carpobrotus sp. en 2010 et 2011 et après éradication en
2013 et 2014 : (A) sur le littoral ; (B) à l’intérieur de l’île. Les lignes en pointillées représentent le déplacement du
barycentre des stations entre 2010 et 2014. (Krebs et al., 2015b).
En ce qui concerne les Griffes de sorcière, l’éradication est en bonne voie. Le nombre de repousses et
de germinations contrôlées diminue avec le temps. Ainsi, la méthode d’éradication choisie sur Bagaud
s’avère efficace. Le retrait de la litière, où la proportion en graines de Griffes de sorcière est plus
20
importante que celle des espèces indigènes (Chenot et al., 2014), permet d’éliminer une fraction
importante de la banque de graines des Griffes de sorcière et ainsi de diminuer les moyens à mettre en
œuvre lors des contrôles et favoriser l’expression de la banque de graines des espèces indigènes. Les
résultats du suivi de la flore montrent un doublement de la richesse spécifique après l’opération
d’arrachage initiale. De plus, l’arrachage manuel a permis de préserver la végétation indigène et de
retrouver rapidement un recouvrement végétal supérieur à 75%. Pour l’une des deux zones étudiées, la
trajectoire des communautés végétales qui s’installent tend vers la communauté littorale halophile de
référence. La seconde communauté est composé d’espèces arbustives ayant une dynamique plus lente, qui
explique une moins bonne résilience au bout de 3 ans que la première communauté (Fig. 12 ;
Krebs et al., 2015b). Les suivis sur le long terme permettent d’acquérir des données sur la restauration de
communautés ou espèces longévives, dont les réponses aux opérations d’éradication ne peuvent pas être
mesurées les premières années après gestion.
***
NS
*
*
Figure 13 : Effectif moyen (± écart-type) du nombre d’individus par piège, avant (2011) et après (2013) les
éradications : CA= zone à C. aff. acinaciformis, CE= zone à C. edulis, GHe= Groupement halo-ornithocoprophile, MH=
matorral Haut. (* = p < 0,05, *** = p < 0,001, NS : non-significatif) (Braschi et al., 2015)
Les résultats préliminaires obtenus sur les arthropodes sont pour le moment peu significatifs car
seulement une petite partie des échantillons a été analysée. En ce qui concerne l’impact du Rat noir,
aucune tendance n’apparait. Une augmentation de l’abondance des arthropodes après arrachage initial des
Griffes de sorcière semble se dessiner (Fig. 13 ; Braschi et al., 2015). Un gros travail de valorisation des
échantillons doit être prioritairement mis en œuvre pour obtenir plus de résultats. C’est un travail de
plusieurs mois qui nécessite une personne qualifiée en entomologie. Ensuite, les données récoltées devront
être analysées, et le partenariat avec l’IMBE se poursuivra pour permettre sa réalisation. Un travail global
de valorisation des données et des résultats sur l’ensemble des groupes (faune et flore) devra être envisagé
dans les années à venir.
21
II.
LA POURSUITE DU PROGRAMME
L’éradication du Rat noir est une réussite, l’éradication des Griffes de sorcière s’avère efficace, et les
premiers résultats des suivis montrent une résilience de certains taxas indigènes. Des questions restent
cependant en suspens, et pérenniser ce succès nécessite un minimum de moyens (tab. IV). Ainsi,

les suivis scientifiques seront reconduis en 2017 et 2019, puis pourront se poursuivre tous les 2
ans puis tous les 5 ans après la fin du programme ;

la biosécurité concernant le Rat noir devra se poursuivre tous les 2 mois ;

l’arrachage des Griffes de sorcière se poursuivra jusqu’à éradication complète ;

un réseau minimum de layons sera maintenu pour accéder aux sites de suivis et de contrôle.
Tableau IV : Mise en œuvre du programme de restauration écologique de l’île de Bagaud
2006 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Etudes préparatoires et planification
Etude de faisabilité de
l’éradication du Rat noir
Etude de faisabilité de
l’éradication des Griffes de
sorcière
Expérimentations
d’éradication des Griffes de
sorcière
Ouverture et entretien des
layons
Eradication du Rat noir et biosécurité
Lutte mécanique
Lutte chimique
Opérations de contrôle
Biosécurité
Eradication des Griffes de sorcière et biosécurité
Arrachage initial en zone plane
Arrachage initial sur le littoral
(falaises et criques)
Repasses en zone plane
Repasses sur le littoral
(falaises et criques)
Suivis des taxa indigènes
Avifaune
Reptiles
Arthropodes
Flore
Paysage
Les calendriers prévisionnels des missions pour chaque année sont présentés en annexe 5. Ils
planifient les opérations à mener et la période adaptée pour leur mise en œuvre.
22
23
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26
ANNEXES
ANNEXE 1 : DESCRIPTION DES STATIONS COTIERES PRIORITAIRES D’ARRACHAGE DES GRIFFES DE SORCIERE
Zone prioritaire 1 (cercle marron sur
la carte)
En 2015, 2 criques de la côte ouest ont
été traitées sur corde et/ou à pied par dépose
en bateau. Il s’agit des criques où sont situées
les stations permanentes d’empoisonnement
Q et R. Ce sont des zones très denses en
Griffes de sorcières, qui sont susceptibles de
repartir à partir des rouleaux arrachés
déposés en bas des criques. Ces deux criques
sont donc prioritaires et doivent être suivies
pour surveiller les repousses et agir en
conséquence, même si plusieurs passages
sont nécessaires dans la même année.
Zone prioritaire 2
L’ensemble de la côte est présente une
faible densité de Griffes de sorcières, qui
demande
relativement
peu
de
temps
d’arrachage par rapport à la côte ouest. Une
grande partie peut être faite par dépose en
bateau,
mais
certains
points
restent
inaccessibles à pied et nécessitent de
descendre sur corde pour arracher les pieds
restants. Un suivi régulier devrait permettre
de
parvenir
relativement
facilement
à
l’éradication sur cette zone.
Zone prioritaire 3 (cercle gris sur la carte)
Si les moyens à disposition permettent de traiter une 3eme zone en plus des deux premières déjà identifiées,
la côte ouest entre les stations permanentes d’empoisonnement R et T présente une densité élevée de Griffes de
sorcière et une charge de travail importante. Il conviendra d’identifier plus précisément au sein de cette zone sur
quelle(s) station(s) les efforts seront concentrés.
ANNEXE 2 : LOCALISATION DU DISPOSITIF DE SUIVI DE L’ENTOMOFAUNE
ANNEXE 3 : LOCALISATION DES PLACETTES DE SUIVI DE LA FLORE
ANNEXE 4 : BILAN 2015 DES MOYENS HUMAINS PAR PARTENAIRE ET PAR MISSION
chiffres en nombre de journées.homme
PNPC
IMBE
CBNMED
Entretien des layons
4,0
1
0,5
Suivi de la flore
3,5
11,5
6,5
Suivi des arthropodes
3,0
12,0
2
Biosécurité: Rat noir
14,0
7,5
4,5
Naturoscope
(salariés et
bénévoles)
Reptil'Var
16,0
8,0
Arrachage Tetragonia
TOTAL
PIM
3,0
2,0
1,5
Bénévoles TOTAL
1,0
28,0
3,0
17,0
1
12,0
12,0
Suivi de l'avifaune nicheuse
Biosécurité: Griffes de sorcière littoral
Domaine
du Rayol
18,0
Suivi des reptiles
Biosécurité: Griffes de sorcière plat
DREAM
12,0
10,0
1,0
1,0
2,5
6,0
16,0
3,0
2,5
1,0
3,0
2,5
1,5
44,5
37,5
17,5
10,0
9,5
1,5
8,0
4,0
25,0
12,0
10,0
8,0
4,5
4,0
ANNEXE 5 : CALENDRIERS PRÉVISIONNELS
Calendrier prévisionnel des missions 2016
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Eradication des espèces exotiques envahissantes et biosécurité
Arrachage des Griffes de
sorcière en falaise
Arrachage des Griffes de
sorcière dans les criques
Arrachage de Tetragonia
tetragonoides
Contrôle des stations
permanentes
d'empoisonnement
Suivis scientifiques
Paysage (constat
photographique)
Autres missions
Entretien des layons
Calendrier prévisionnel des missions 2017
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Eradication des espèces exotiques envahissantes
Arrachage des Griffes de
sorcière en situation de plat
Arrachage des Griffes de
sorcière en falaise
Arrachage des Griffes de
sorcière dans les criques
Arrachage de Tetragonia
tetragonoides
Contrôle des stations
permanentes
d'empoisonnement
Suivis scientifiques
Avifaune
Reptiles
Arthropodes
Flore
Autres missions
Entretien des layons
Calendrier prévisionnel des missions 2018
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Eradication des espèces exotiques envahissantes
Arrachage des Griffes de
sorcière en situation de plat
Arrachage des Griffes de
sorcière en falaise
Arrachage des Griffes de
sorcière dans les criques
Arrachage de Tetragonia
tetragonoides
Contrôle des stations
permanentes
d'empoisonnement
Suivis scientifiques
Paysage
Calendrier prévisionnel des missions 2019
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Eradication des espèces exotiques envahissantes
Arrachage des Griffes de
sorcière en situation de plat
Arrachage des Griffes de
sorcière en falaise
Arrachage des Griffes de
sorcière dans les criques
Arrachage de Tetragonia
tetragonoides
Contrôle des stations
permanentes
d'empoisonnement
Suivis scientifiques
Avifaune
Reptiles
Arthropodes
Flore
Autres missions
Entretien des layons

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