Objectif Santé au Travail

Objectif
éditorial
» Serge BOUVIER
Président AST Grand Lyon
L’année 2010 s’est
achevée sans que
la Réforme, tant
attendue des Services
de Santé au Travail,
ne voie le jour. Retirés
de la Loi sur la Réforme des retraites, les
articles qui concernaient la Santé au Travail
seront repris en 2011, laissant la profession
perplexe quant aux évolutions à venir.
Ainsi, l’ensemble des Services de Santé au
Travail de France tentent de continuer leurs
missions en dépit d’un cadre règlementaire
contraignant et d’une démographie
médicale en baisse.
Dans ce contexte, AST Grand Lyon
poursuit ses projets et son développement
avec l’ambition de toujours mieux
répondre aux besoins de ses adhérents et
de faire progresser la Santé au Travail.
2010 fut l’année de l’intégration des
Assistantes Prévention Santé Travail, qui
sont intervenues dans plus de 1000 TPE
pour promouvoir la santé au travail dans
les petites entreprises de moins de 10
salariés et accompagner l’employeur dans
le repérage des risques professionnels.
2011 sera l’année d’expérimentation de
la mise en place d’Equipes Santé Travail,
composées de :
● médecins du travail,
● infirmier(e)s,
● conseillers et assistantes en prévention,
● secrétaires,
pour apporter un meilleur suivi et une
réponse cohérente aux adhérents.
Transformons la situation difficile actuelle
en opportunité pour repenser nos modes
d’action de manière plus collective au
service de l’ensemble de nos bénéficiaires.
Je remercie ainsi l’ensemble du personnel
d’AST Grand Lyon d’œuvrer en ce sens.
Santé au Travail
n°5 - 1er semestre 2011
projet
INFIRMIER(E) du TRAVAIL
à l’AST GRAND LYON
D
epuis 2010, dans le cadre
du Projet de Service, des
médecins de l’AST Grand Lyon
réfléchissent avec la Direction
à l’intégration dans le Service
d’infirmier(e)s pour expérimenter une
nouvelle organisation.
Confrontés à une démographie
médicale défavorable, les Services
de Santé au Travail ont de plus en
plus de difficultés pour remplacer les
médecins du travail qui partent à la
retraite. Pourtant, il est fondamental
d’assurer la continuité du suivi médical
des salariés.
Dans ce contexte, l’objectif du projet
infirmier est de maintenir une ressource
dans le champ médical,
de renforcer les équipes
médicales et de les aider à
remplir leurs missions de
prévention.
Les fonctions de ces
nouveaux professionnels
seront les suivantes :
permettre le maintien
d’une ressource professionnelle médicale active dans le suivi des
salariés, participer à la
traçabilité des expositions
professionnelles, réaliser
des recueils d’information, élaborer
des indicateurs collectifs de santé au
travail, mettre en place des actions
de prévention et développer la veille
sanitaire.
Ces missions seront définies dans le
strict respect du décret de compétence
de la profession d’infirmier du 29 juillet
2004.
Par ailleurs, notons que la réforme
toujours attendue de la santé au travail
inscrit les infirmiers dans les évolutions
des Services interprofessionnels de
Santé au Travail.
Au second semestre 2010, des binômes
médecins-secrétaires sont allés obser-
ver les expérimentations déjà en place
dans des Services d’autres régions et
riches de ces expériences, nous avons
pu bâtir notre propre projet. Celui-ci
sera expérimenté à partir de septembre 2011 sur 2 secteurs : un secteur
tertiaire en centre ville et un secteur
industriel dans l’est lyonnais. En plus
des compétences de l’infirmier(e), des
ressources en prévention (conseiller et
assistante en prévention) seront dédiées au secteur, afin de constituer une
véritable équipe santé travail animée
par les médecins. L’objectif de cette
nouvelle organisation est d’être en capacité de mieux répondre aux besoins
des adhérents.
Les entreprises adhérentes des secteurs concernés et les salariés feront
l’objet d’une communication détaillée
en amont de la prise de fonction de
l’infirmier(e).
Nous souhaitons que la nouvelle organisation en équipe santé travail nous
permette d’améliorer la prise en charge de l’ensemble de nos bénéficiaires
(entreprises adhérentes, employeurs,
salariés, partenaires sociaux) et nous
renforce dans chacune de nos missions de prévention, individuelles et
collectives.
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quelles pistes de prévention ?
métier, qui se traduisent par des difficultés
pour mieux organiser leur travail, savoir
demander de l’aide, pour se préserver
physiquement.
En travail temporaire pour la Région Rhône-Alpes, ADECCO constate que 55% des
salariés ont entre 18 et 25 ans. C’est donc
une population jeune et ces salariés sont
exposés très tôt à des risques de maladies
professionnelles et accidents du travail.
matière de prévention. Je ne nie pas que
ces exercices puissent préparer le corps au
travail, mais il peut être tout aussi intéressant de réaliser des étirements le soir en
rentrant chez soi.
– Autre exemple : le filmage des palettes.
Le filmage manuel, engendre des postures
très inconfortables et dangereuses pour le
dos, un effort répété des membres supérieurs, une contrainte cardiaque…
L’objectif était de mieux appréhender les
facteurs de pénibilité dans cette activité et
d’échanger, entre professionnels, des pistes concrètes de prévention. Le Colloque
a réuni plus de 170 professionnels qui lui
ont réservé un accueil très favorable.
Nous sommes revenus sur ce thème avec
le Docteur BREYSSE et Cédric VITALE,
coordinateur prévention chez ADECCO.
Dr BREYSSE : Nous parlons de manutention au sens large du terme : manipulation
de palettes, de colis. Nous retrouvons bien
évidemment les Troubles musculo-squelettiques (TMS) : poignets, épaules et dos.
Nous constatons ces pathologies chez :
– les anciens qui savent manipuler les
charges, se préserver et sont souvent
affectés aux préparations plus complexes, mais qui inévitablement subissent
l’usure physique,
– les jeunes qui travaillent trop vite,
– les femmes plus fragiles, en charge de
famille.
Ce n’est pas systématiquement la charge
qui est en cause mais plutôt la répétition
des gestes et les cadences souvent liées
aux primes.
Enfin, il ne faut pas négliger les risques
psychosociaux : manque d’autonomie, appauvrissement des tâches, amplifiés par
l’usage du Voice Picking1.
C. VITALE : J’ajouterai l’absence de formation des jeunes salariés et intérimaires
au métier. Ces publics ont un manque de
connaissance des gestes, des pratiques du
organiser sa mise au travail en ayant compris les différents rythmes dans la journée
et en adaptant les pauses et les temps
d’efforts.
Les entreprises de travail temporaire doivent mieux anticiper les demandes des
entreprises clientes et cadrer la demande.
Ceci permettra par exemple de mieux programmer le parcours d’accueil et la formation sécurité au poste. Il n’y a peut-être
pas assez d’investissement sur ce temps
« non-productif », alors que c’est à ce moment que l’on peut évoquer toutes ces
questions de prévention.
AST. : Envisagez-vous de participer à
nouveau à ce type de manifestation ?
AST : Selon vous, quels sont les risques
majeurs pour les préparateurs de commandes ?
1
action coordonnée
Les missions ont une durée moyenne de
7 jours. Mission plus courte = moins de
temps pour apprendre le métier dans l’entreprise. La majorité des accidents intervient entre les 7 et 10 premiers jours de
mission.
Enfin, si les indicateurs (taux de fréquence)
sont élevés pour ce public, il faut voir que
pour 1 ETP, il faut 3 à 4 intérimaires.
AST : Quelles sont les pistes qui ont le
plus retenu votre attention lors de la
préparation de ce colloque ? Et celles qui
vous semblent moins fondamentales ?
Dr BREYSSE : En premier lieu, je voudrais
rappeler qu’il n’existe pas de solution « miracle ». Certaines entreprises adoptent
des systèmes qui leur conviennent et qui
ne pourront pas être répliqués chez leurs
concurrents. Les histoires et les organisations sont différentes.
– Exemple de l’échauffement du matin.
Parfois, pures lubies de la direction, parfois
véritables adhésions des salariés, on peut
se poser la question du réel impact en
– Système permettant la préparation de commandes guidée par reconnaissance vocale
Il existe des filmeuses automatiques où le
préparateur doit juste positionner la palette, la machine fait le reste. Malheureusement, ces machines sont encombrantes et coûteuses et peuvent générer une
perte de temps rarement compatible avec
la « productivité ».
Une vraie fausse bonne idée mais, là aussi,
tout dépend de la configuration de la plateforme et de la rémunération des préparateurs.
C. VITALE : Nous devons distinguer ce qui
relève de la technique, de l’organisation
du travail et du comportement au travail.
Si techniquement les solutions existent,
les organisations se cherchent encore et
les comportements sont à améliorer.
La préparation de commandes est une
véritable activité physique. En ce sens, la
sensibilisation doit porter aussi sur l’hygiène de vie, le sommeil, l’alimentation, la
préparation à la journée de travail, la tenue vestimentaire adaptée.
La question de l’échauffement est souvent
posée. Elle est intéressante si le salarié sait
Dr BREYSSE : Ce type d’événement permet
un partage d’expériences entre professionnels, ce qui les aide à prendre du recul par
rapport au quotidien. Un colloque ne va
pas tout régler mais participe largement à
la connaissance du problème et à l’émergence de pistes. Charge aux employeurs
de continuer la réflexion lorsqu’ils rentrent
dans leur entreprise. Nous sommes là également pour les aider lors des CHSCT ou
autres groupes de travail.
La préparation de ce colloque a créé un
rapprochement des différentes instances
de prévention en santé au travail, avec différents regards mais un même objectif :
améliorer les conditions de travail des préparateurs de commandes.
J’espère surtout une suite à cette manifestation, par exemple des échanges avec les
entreprises sur l’évaluation des risques et
les restrictions d’aptitude, l’emploi des séniors, les risques psychosociaux…
C. VITALE : Cet événement permet de
dresser un constat sur l’état de la sinistralité de ce métier, constat partagé avec les
institutions, le secteur santé et les entreprises. Il a permis de mettre les acteurs en
réflexion sur les pistes d’amélioration possibles et doit se poursuivre pour transformer les pistes en actions.
Pour aller plus loin :
L’intégralité du colloque est disponible
en vidéo sur le site de l’ANACT
www.anact.fr
le secteur HOTELLERIE RESTAURATION
Une équipe pluridisciplinaire s’est
mobilisée pour mieux connaître les
métiers de la restauration, recueillir
les attentes des gérants en matière de
Santé Sécurité au Travail, les informer,
les aider à identifier leurs risques
professionnels, les conseiller pour
limiter au maximum les risques pour
leurs salariés.
En 2008, l’AST GRAND LYON a mené
une enquête auprès de ses adhérents
et salariés du secteur « Hôtellerie
Restauration », qui a montré que 74 %
des professionnels de cette branche
d’activité souhaitaient un partenariat
avec leur Service de Santé au Travail
pour une meilleure prévention des
risques professionnels.
En 2010, l’AST Grand Lyon a lancé
une action coordonnée axée sur la
Restauration traditionnelle.
Dans un deuxième temps, après
analyse de toutes les informations
recueillies du terrain, l’AST Grand Lyon
met en place un dispositif d’actions
de sensibilisation à la prévention,
tant à destination des salariés, dans
le cadre de leur suivi médical, que des
employeurs, afin d’accompagner les
restaurateurs dans leur démarche de
prévention des risques professionnels
et dans l’amélioration de leurs
conditions de travail.
L’Hôtellerie Restauration à l’AST Grand
Lyon c’est :
● 551 adhérents (< 50 salariés), dont
374 Restaurants traditionnels
● soit 3144 salariés,
● suivis par 70 médecins.
La première étape de notre action
a consisté à venir à la rencontre des
restaurateurs :
110 visites ont été réalisées par des
Médecins du travail, des Assistantes
en Prévention Santé Travail, des
préventeurs… sur la période du
20/06/10 au 20/09/10.
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le Portail Adhérent
est toujours à votre disposition
Mis en place depuis 2009, ce portail s’est progressivement enrichi
et permet d’effectuer en ligne les mises à jour ou consultations
suivantes :
● vos coordonnées
● les listes de salariés (entrées/sorties)
● l’état de vos paiements
● le montant de votre masse salariale actualisée
Et toujours en téléchargement le dernier journal adhérent, le fascicule employeur sur vos obligations et nos missions accompagné
d’un fascicule complémentaire à transmettre à vos salariés.
Nous vous rappelons que ce portail est le vôtre : les informations
que vous y déposez restent strictement confidentielles et ne sont
pas diffusées à l’extérieur du service à des fins de contrôle ou de
publicité.
Portail adhérent
https://portail.astgrandlyon.fr/
actualités
Changement de direction
Après 15 années passées à la tête
d’AST Grand Lyon, Monsieur JeanClaude SAFAURE a fait valoir
ses droits à la retraite. Son
remplacement est assuré par
Madame Karine PASSAGNE-CORTESI
qui fut son adjointe
durant 3 ans
et demi. Cette
dernière a pris
ses fonctions le
1er décembre 2010.
100 rue du 4 août 1789
69627 Villeurbanne Cedex
Tél. 04 72 11 38 72
Fax 04 72 11 38 79
Mail : [email protected]
www.astgrandlyon.fr
Déménagement du siège social d’AST Grand Lyon et
ouverture du nouveau centre médical de Villeurbanne
Le nouveau siège social d’AST
Grand Lyon ainsi que le centre
médical ont été inaugurés le
16 novembre 2010 en présence
du
Maire
de
Villeurbanne,
Monsieur BRET et de nombreux
représentants d’entreprises adhé rentes. Situé au 100 rue du 4 août
1789, dans l’ancienne zone historique de l’usine des chaussures
Bally, le centre médical de 420 m2
regroupe 4 anciens centres.
Les équipes médicales, composées de 6 médecins et 4 secrétaires, assurent le suivi de près de
10 500 salariés pour 1 500 entreprises adhérentes dans des locaux
fonctionnels et agréables. L’ équipe
administrative, composée d’une
vingtaine de personnes, occupe
les locaux du 1er étage. Enfin, un
espace logistique et des salles de
réunion/formation complètent le
bâtiment.
Coordination pour AST Grand Lyon | Directrice de la publication : Karine Passagne-Cortesit3ÏEBDUFVSFODIFG Laurent Berniert
Comité de rédaction : Commission Communication d’AST Grand Lyon t$SÏBUJPOHSBQIJRVFFUJMMVTUSBUJPOAprime et Fotolia.com t
Publication éditée par AST Grand LyontDépôt légal : Février 2011 tN° ISSN en cours t