FÊTE DU TC - Le travailleur catalan
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FÊTE DU TC - Le travailleur catalan
1,80 C - N°3559 - Semaine du 4 au 10 juillet 2014 P-O L’hebdo communiste des N A L A T A C R U E L IL A V A R T LE FÊTE DU TC Festive Politique P.2 & 8 à11 2 l’édito de Nicolas Garcia N°3559 Semaine du 04 au 10 juillet 2014 annonces - événements - rendez-vous Repas de solidarité militante Le chemin de l’espoir. Samedi 5 juillet à partir de 20h au 142 Avenue Joffre à Perpignan (à côté de l’hôpital) Organisé par le collectif des sans-papiers et le RESF N’en déplaise aux jeteurs de sorts, le glas n’a pas encore sonné pour le PCF, ni pour le Travailleur Catalan et sa fête, encore moins pour le mouvement social. Le plus important évènement festif, culturel, populaire et politique de ce début de l’été dans le département, en a témoigné le week-end dernier. Je veux bien sûr parler de la fête du Travailleur Catalan qui, 78 ans après sa première édition, se porte encore comme un charme. Des milliers de participants, des centaines de rencontres, des dizaines de débats organisés ou improvisés, des artistes engagés, des associations qui le sont tout autant, des concerts exceptionnels, des adhésions au PCF, des abonnements à notre journal, un grand meeting… Le tout exclusivement animé par l’activité militante. Bref un souffle d’espoir dans la morosité ambiante ! Le mouvement social grandissant contre les politiques libérales passées ou présentes y était représenté : anciens de Pilpa et de Fralib ou plus près de chez nous EAS, cheminots, intermittents du spectacle, sans-papiers, personnels de santé… Malgré les doutes, les interrogations, la réflexion sur l’élargissement du Front de gauche, les communistes portent la résistance aux mauvais coups perpétrés aujourd’hui contre le peuple par un gouvernement arc-bouté autour de Manuel Valls et de François Hollande. Ils portent aussi la volonté de trouver le chemin de l’alternative politique transformatrice à la majorité actuelle pour ne pas condamner la gauche à être battue par la droite voir l’extrême droite et ne pas condamner notre peuple à subir l’une et (ou) l’autre. Il existe des forces dans ce que l’on appelle la gauche de la gauche, parmi les écologistes ou les socialistes, dans les syndicats, les associations et parmi les citoyens, susceptibles de se parler, de se rassembler et de construire ensemble l’alternative qui offrira la perspective d’un vrai changement de gauche dans ce pays. Que cela réussisse n’est pas une fatalité, mais il n’est pas écrit non plus que cela échoue. Des obstacles devront êtres levés et des conditions réunies, mais si on ne laisse comme seule possibilité aux Français que celle de choisir entre une politique de droite menée par Manuel Valls ou une politique de droite conduite par l’UMP, pas étonnant que le FN émerge. Entre la pensée de Machado selon laquelle « le chemin n’existe pas, il se fait en marchant » et celle de Lénine qui affirmait que « la volonté détermine le chemin », il y a le devoir d’un Front de gauche élargi en Front du peuple. Avoir la volonté de trouver, d’affirmer, de prouver que le chemin de la transformation sociale existe, de se mettre en marche pour le défricher et l’élargir au fur et à mesure. C’est le message porté par les communistes dans cette fête et par le premier d’entre eux Pierre Laurent. Six familles, logées dans ces anciens locaux de la DDE par Bouge Toit, se sont en effet vues dans l’impossibilité de régler la facture astronomique d’électricité qui leur était présentée, soit 2 600`! ERDF leur a donc coupé le courant, et ce depuis plusieurs semaines. Si la moitié de la somme due est versée, il sera rétabli et un échéancier sera mis en place. L’intégralité des bénéfices de ce repas militant sera versé aux familles dans ce but. Inscriptions auprès de Nicole Mathieu au 06.87.43.19.53. Chèques de soutien à adresser au RESF, 18 rue Condorcet, 66000 Perpignan Inauguration. Samedi 5 juillet à 11h à Perpignan Le stade Jean Rousset et le gymnase Simon Salvat rénovés seront inaugurés (complexe sportif Alcover). Le maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol, adjointe déléguée aux sports Fatima Dahine et Richard Puly, délégué au quartier HautVernet, seront présents. Ce sera un moment important pour la vie dans ce quartier, mais aussi pour le FLHV (Foyer Laïque du Haut Vernet), basket et rugby, créé par Jean et Simon et longtemps dirigé par eux. Apéritif et repas clôtureront la cérémonie. Le Travailleur Catalan 44 av. de Prades - 66000 Perpignan Tél. 04 68 67 00 88 - Fax 04 27 50 15 33 Courriel : [email protected] Site internet : www.letc.fr Commission Paritaire N° 0414 C 84 621 N° ISSN 1279-2039 Gérant : Christian Diéguez Impression : Imprimerie Salvador Directeur de publication : 33 bd.d’Archimède - 66200 Elne (France) René Granmont Webmaster : Christian Diéguez Conception : Priscilla Beauclair Publicité : Richard Siméon Une : © J.Pouech et G.Bartoli politique N°3559 Semaine du 04 au 10 juillet 2014 3 Au-dessus des peuples, l’accord assassin Genève. Le «Trades in Services Agreement » (TISA), accord top secret qui doit dépecer l’ensemble des services publics, est négocié, depuis près de deux ans, dans les salons de l’ambassade d’Australie en Suisse. WikiLeaks, « lanceur d’alerte », a publié le 19 juin l’annexe du traité en préparation. Le journal l’Humanité a, lui aussi, lancé l’alerte. À l’initiative des Etats-Unis, l’Union européenne et d’autres pays dans le monde (une cinquantaine au total qui pèsent 70 % de l’activité économique mondiale) négocient, dans le plus grand secret, un accord lourd de conséquences. Les objectifs libéraux qui, à cause de résistances populaires et de certains Etats, tardent à être atteints, dans le cadre de l’Organisation Mondiale du Commerce, sont, sous la pression de grands groupes capitalistes internationaux et des Etats les plus puissants, à nouveau défendus dans ces négociations. Les documents sont « classifiés », ainsi que les ordinateurs utilisés par les négociateurs. Le « secret » reste le maître mot. C’est dire si la transparence fait peur. « Il s’agit d’abord de banaliser le commerce des produits financiers, comme si rien n‘avait été retenu des causes du crash ravageur de 2008 ». Mais pas seulement. Les Etats attaqués et impuissants à légiférer Au nom de la libre concurrence, les monopoles d’État en matière de sécurité sociale, de fonds de pension (en termes anglo-saxons), les assurances mêmes pour calamité naturelle, seraient démantelés et livrés aux marchés. Les orientations du texte stipulent que les sociétés étrangères ne « sauraient être victimes d’un traitement dit discriminatoire ». Autrement dit, elles doivent pouvoir avoir accès aux marchés des pays signataires dans les mêmes conditions que les prestataires locaux (entendre nationaux et publics), qu’ils fournissent ou non un service public à la population. Par exemple, des groupes français comme Véolia ou GDF Suez auraient le droit de s’installer sur un marché tiers, et de bénéficier, au nom du respect de la concurrence et de la non discrimination, de subventions égales à celles versées par l’État au service public de l’eau et de l’énergie. « Par ailleurs, le retour à une nationalisation d’un service public privatisé serait strictement interdit aux Etats signataires, au nom des garanties accordées aux investisseurs. Ainsi deviendrait impossible une re-municipalisation de l’eau ». La volonté majoritaire d’une nation, de ce point de vue, n’aurait plus d’efficience. blics. Les cheminots français ont ainsi parfaitement discerné la menace. Parmi les multinationales présentes dans ces négociations, citons Orange, Véolia, Deutsche Telekom, Siemens... le tout chapeauté par le Medef. Deux traités secrets (TISA et Transatlantique) en préparation dans le dos des peuples et des nations, les multinationales ne chôment pas. Michel Marc Les lobbies commandent Selon l’Internationale des services publics (PSI) qui regroupe 669 syndicats dans le monde, « l’objectif de ces accords secrets est d’institutionnaliser les droits des investisseurs et d’interdire toute intervention des Etats dans un large éventail de secteurs ». Santé, éducation, transports, énergie. Rien n’échapperait à cette logique qui accélérerait, dans des dimensions inédites, la libéralisation des services pu- En savoir plus et faire plus Un comité mondial « Stop Tisa » s ‘est constitué. Une pétition en ligne existe. Une lettre signée par 340 organisations a été envoyée aux ministres du Commerce des Etats concernés. Internet : « accords tisa », « Basta », « ATTAC-Suisse », « humanité-TISA ». Deux bonnes nouvelles Parlement européen. La gauche unie se renforce, tandis que le FN échoue à créer un groupe des droites extrêmes L e groupe Gauche unitaire européenne- Gauche vert nordique (GUE/NGL) est désormais constitué de 52 députés, contre 35 dans le précédent Parlement européen. Il est le seul groupe à progresser et devient le 5e devant celui des Verts-Alliance libre européenne (50 élus). Il est aussi paritaire, preuve que l’égalité des sexes est bien une priorité essentielle pour la gauche unitaire européenne. Sa composition a changé. Les Espagnols sont les plus nombreux avec onze élus contre un en 2009. Cinq sont issus de Izquierda Pluriel, cinq autres de Podemos et un d’un parti basque. Les Allemands suivent avec sept élus dont six venant du Die Linke. Puis les Grecs, grâce au succès de la Coalition de la gauche radicale, Syriza, menée par Alexis Tsipras, qui passe de un à six sièges. Les deux élus du parti communiste de Grèce ont par contre décidé de faire bande à part. Les Irlandais du Sinn-Fein sont cinq. Les Français comptent quatre élus du Front de gauche : Patrick Le Hyaric, Jean-Luc Mélenchon, Younous Omarjee, MarieChristine Vergiat. Le groupe GUE/NGL est complété par quatre Portugais, trois Néerlandais, trois Tchèques, deux Chypriotes, un Danois, un Finlandais. Les Italiens font leur retour en faisant élire trois candidats présentés sur les listes « l’Autre Europe avec Tsipras ». Gabi Zimmer issue du Die Linke a été réélue présidente du groupe. Parmi les quatre vice-présidents figure Patrick Le Hyaric. Et comme une bonne nouvelle n’arrive pas toute seule, on se réjouira d’apprendre que Marine Le Pen a échoué à constituer un groupe au Parlement européen. Elle aura pourtant tout essayé avec ses partenaires xénophobes et ultralibéraux pour débaucher partis et non-inscrits. Par contre, le souverainiste anglais Nigel Farage a réussi à former un groupe de 48 élus dont les dix-sept Italiens du parti de Beppe Grillo et la Française Joëlle Bergeron, une transfuge du FN. Le Britannique peut bien accuser le Front National de racisme et le bateleur italien gesticuler en tout sens, leur porosité idéologique avec Marine le Pen n’est plus à démontrer. R.H. 4 politique Communiqué du Mouvement des jeunes communistes des PO Estrosi, Le Pen ou la négation de ce qu’est la France. hristian Estrosi, maire UMP de Nice et président de la métropole Nice Côte d’Azur, a décidé d’interdire temporairement par arrêté municipal « l’utilisation ostentatoire de tous les drapeaux étrangers ». Cette décision intervient étrangement quelques jours après la sortie de Marine Le Pen sur la doublenationalité. Nous étions malheureusement habitués à ce genre d’attaque de la part de l’extrême droite. Mais le barrage qui existait entre celle-ci et la droite traditionnelle s’effondre encore un peu plus aujourd’hui par la faute d’une droite extrême. Le plus révoltant dans tout cela, c’est que ces prises de positions se font soitdisant au nom de la France et de la République. Dans son communiqué, C. Estrosi dit vouloir permettre à la police nationale de « veiller au respect des symboles de la République Française ». Mais comment osent-ils mettre en avant des mesures xénophobes au nom de valeurs républicaines ? Soit ils ne connaissent rien à la France, soit ce sont des menteurs. Notre pays a toujours été cosmopolite et ouvert à nos frères et sœurs des pays voisins. Lors de la Révolution française, événement fondateur de la France telle que nous la connaissons, les étrangers vivant sur le territoire ont été appelés à s’impliquer dès les Etats Généraux de 1789. A cette période, la France devient une terre d’accueil pour les étrangers persécutés dans le monde entier pour leur idéal révolutionnaire. Cette idée internationaliste a perduré depuis. Faut-il rappeler le rôle qu’ont joué les républicains espagnols dans la Résistance ? Il est grand temps de mettre un terme à ce genre de mesure et de propos. La manière dont certaines populations sont montrées du doigt est insupportable. Il faut faire vivre la solidarité entre les peuples et remettre au goût du jour la lutte des classes qui est plus que jamais d’actualité. Ils veulent nous diviser alors que nous faisons parti d’une même classe, celle des exploités, des précaires, des esclaves du système. Unissons-nous pour briser nos chaînes ensemble ! C N°3559 Semaine du 04 au 10 juillet 2014 De la « pax americana » à la catastrophe annoncée Irak. Le pays sombre dans la guerre civile. Comme en Lybie, en Afghanistan, l’intervention des forces de l’Otan a conduit à des impasses, peut-être pas pour tout le monde. L ibérer les peuples de leurs oppresseurs : quelle noble ambition ! Apporter le progrès dans des sociétés qui semblent dans l’incapacité de sortir du Moyen âge ! Jeter les bases de régimes (un peu) démocratiques dans des contextes qui ne les ont jamais connus ! Agir au nom du monde libre ! Ne voilà-til pas des tâches enthousiasmantes, pour un monde occidental qui a peur de perdre un leadership ? L’OTAN comme bras armée de cette œuvre émancipatrice ! Les interventions en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Somalie ont toutes été menées sous ces bonnes « étoiles », elles ont marqué ce début de 21e siècle. Quelques années plus tard, elles ont laissé un goût amer… et le chaos, faisant la démonstration que la « pax americana » pouvait se transformer en un cortège de violences, de désolations, de destructions, comme aujourd’hui en Irak, par exemple, où les morts se comptent par centaines à la suite de l’offensive de l’Etat islamique en Irak et au levant qui a pris le pouvoir sur une lar- ge zone du pays, en s’appuyant sur la dimension confessionnelle sunnite de leur mouvement et sur les soutiens financiers et politiques ( Arabie saoudite et Qatar). Le gouvernement mis en place par l‘occupant apparaît pour ce qu’il est une bande de fantoches incapables ! Libre corruption et libre violence Et cela intervient dans une zone géographique où les convulsions politiques sont incessantes et où l’aspiration des populations à vivre en paix est le plus souvent le cadet des soucis des dirigeants. Préserver leur pouvoir, leurs richesses (et le pétrole en constitue le cœur) et les dollars qui tombent avec régularité, voilà la préoccupation première des «élites» qui ont choisi d’être du côté de l’occupant. Ce « capitalisme du désastre » a ses spécialistes, et il n’y a pas que des autochtones avisés qui en profitent : des entreprises occidentales en font aussi leur choux gras. Ces guerres sont absurdes et meurtrières, mais selon le chercheur Alain Joxe que cite l’Huma-dimanche, elles ont aussi du sens : c’est le résultat recherché pour la création d’une zone où la libre corruption et la libre violence communautaire créent un espace totalement ouvert à la libre concurrence des marchés. La « pax americana » a conduit à la catastrophe annoncée, mais les marchés sont satisfaits. J.-M.P. Ils ne fléchissent pas Intermittents. Le gouvernement en pleine contradiction. Artistes et techniciens du spectacle en pleine cohésion. © Cécile HELLE, vice-Pdte de la Région PACA à un Manuel Valls qui a donné mission à trois médiateurs de fixer au plus vite la méthode de concertation avec l’ensemble des partenaires sociaux, alors qu’il sait pertinemment que le Medef ne veut rien entendre d’autre que l’accord léonin qu’il a signé avec la CFDT, FO et la CFTC, contre l’avis de la CGT ? Quel crédit accorder aux précisions données dans sa De g. à d. Jean-Denis Combrexelle, Hortence Archambault, Jean-Patrick Gilles. © Parti socialiste C omment le gouvernement peut-il, d’un côté, agréer le texte du 22 mars qui va aggraver la situation des intermittents et, de l’autre, nommer trois médiateurs pour « une mission de concertation et de proposition pour bâtir un cadre stabilisé et sécurisé pour les intermittents du spectacle » ? Comment peut-on faire confiance lettre de mission comme quoi « le gouvernement exclut l’option de la création d’une caisse autonome. » et que « le régime doit rester dans le champ de la solidarité interprofessionnelle » ? De quelle marge de manœuvre disposent les trois missionnés, Hortense Archambault, ancienne co-directrice du festival d’Avignon, Jean-Patrick Gilles, député PS, et Jean-Denis Combrexelle, conseiller d’État ? Néanmoins, sans exclure l’intention dilatoire, la CGT Spectacle constate que les termes employés par le Premier ministre ont sensiblement évolué depuis ses propos tenus peu avant. Elle se dit prête « à travailler avec la mission sur la base de (ses) propositions, en se basant sur la plate-forme du comité de suivi (507 heures sur 12 mois, date anniversaire) en vue de la pérennisation des annexes 8 et 10 dans la solida- rité interprofessionnelle. » Mais, elle ne saurait se suffire de mots . Le mouvement des intermittents se poursuit donc, avec l’objectif de mettre « les travaux de la mission sous leur vigilance ». Pour la CGT spectacle, son secrétaire général, Denis Gravouil, a expliqué que « ce n’est pas un choix binaire entre tout bloquer et ne rien faire. Ce qui va se passer tout l’été c’est qu’il y aura des mobilisations sous toutes les formes. » Il en sera ainsi à Avignon, Aix, Arles, Orléans, Toulouse, Rennes, Clermont-Ferrand et en bien d’autres lieux. Une « grève massive » a été lancée pour le 4 juillet, jour d’ouverture du festival d’Avignon. La seule façon de sauver les festivals, c’est que le gouvernement annule l’accord et laisse la mission qu’il a nommée travailler dans le calme revenu. Roger Hillel luttes N°3559 Semaine du 04 au 10 juillet 2014 5 « Grâce à vous, grâce à tous, aujourd’hui, c’est une réalité ! » La Fabrique du Sud. Après deux ans de lutte, les salariés de Pilpa ont gagné, la société coopérative ouvrière et participative (SCOP) est née et s’est mise en marche. L es connaisseurs et les gourmands appréciaient les glaces Pilpa de Carcassonne. La production a bien failli disparaître, victime d’un méli-mélo financier destructeur. Mais les salariés en ont décidé autrement. Après deux ans de lutte et depuis deux mois maintenant, les crèmes glacées sortent à nouveau des chaînes de production. Rachid, nouveau retraité anime l’association de soutien des « Amis de la Fabrique du Sud ». Rachid nous reçoit dans son bureau et explique. Ancien délégué CGT chez Pilpa, nouvellement retraité, il anime aujourd’hui, à côté de ses « camarades » en activité, l’association des « Amis de la Fabrique du Sud » (voir encadré). Il n’oublie pas de me la présenter. Les objectifs décrits sur la première page du bulletin d’adhésion, sont : « aider au rayonnement et au développement de la Fabrique du sud et de sa marque « La Belle Aude », apporter un soutien matériel par l’intermédiaire de souscriptions - dons pour asseoir son autonomie par rapport à la finance, créer des lieux de rencontres et d’échanges avec les citoyens et contribuer à promouvoir les valeurs de l’économie sociale et solidaire et les actions de la Fabrique du sud ». Dont acte. Quiconque partage ces objectifs est le bienvenu et doit s’empresser de remplir son adhésion. par salarié ». La SCOP est née, soutenue par les collectivités (ville de Carcassonne et agglo). Retour en arrière : de la ferme- La SCOP, Société Coopérature à la SCOP tive Ouvrière et Participative L’entreprise faisait anciennement partie d’un ensemble plus large de production, dans le cadre d’une coopérative laitière 3A, de Toulouse. Plusieurs entreprises y étaient rattachées : La Fromagerie Occitane, à Villefranche-de-Lauragais, les produits frais et yaourths Yéo, les pâtisseries surgelées Bonloc au Pays Basque, les entremets surgelés à Agen et les crèmes glacées à Carcassonne. Une gestion hasardeuse et un endettement important, dans les années 90, ont failli la faire disparaître. En 2011, l’entreprise est vendue à R&R, un groupe industriel spécialisé de dimension européenne, possédant des usines de crème glacée en France, Allemagne, Espagne et au Royaume-Uni, appartenant à un fonds d’investissement américain, Oacktree, qui promet tout. « En septembre 2011, nous devenons PILPA-R&R ». À partir de là, les choses se gâtent. Suppression du service recherche et développement (cadres), suppression des forces de vente et obligation de vente à la maison mère, dépendance accrue par rapport à R&R. « En juillet 2012, nous demandons un droit d’alerte. En effet, prétextant la non rentabilité de l’entreprise et la baisse de consommation des produits glacés en Europe, la direction du groupe annonce la fermeture du site. Or, après examen, ces deux arguments se sont révélés faux. » Les salariés décident alors de se battre et les procédures se succèdent. Plusieurs fois, la direction perd. « Eté 2013, nous obtenons 815 000 ` le droit de faire de la glace artisanale, une ligne de production, 50 000 ` (en moyenne) Il n’est pas si facile de démarrer une SCOP. Il est fait appel à des ouvriers volontaires qui doivent apporter un pécule personnel (20 000 `), obtenir les agréments, s’organiser, élaborer et produire, discuter avec les banques. L’entreprise, au bout du compte, commence avec 19 salariés et... des principes de production : « Faire du haut de gamme et abandonner des marques de distribution (SU, Leclerc...) ; respecter les producteurs de lait et leur acheter le produit au juste prix, respecter l’environnement, les salariés et les consommateurs ». Rachid insiste, les critères « citoyens » de production seront au centre, privilégient l’humain et le raisonnable. Le « packaging » sera réalisé avec les artisans proches, les circuits courts seront privilégiés, il n’y aura pas d’arôme artificiel, un chef étoilé proche suivra la production... « Ce site appartient désormais à la collectivité ». Comment ça marche ? La question se pose et les réponses sont claires. Il y a des règles, des exigences. Un président de la SCOP est élu directement par l’ensemble des salariés et, peut être démis. Le président désigne un Directeur. Le conseil d’administration est élu par les salariés. Les décisions sont prises par le CA. Chaque salarié a apporté une somme, mais n’est pas rémunéré pour cela. S’il quitte l’entreprise, il récupère la somme, simplement actualisée. Une personne égale une voix. Il y a des délégués syndicaux. Des réunions habituelles ont lieu, une à deux par mois, d’autres extraordinaires. Les décisions prises en CA sont portées à la connaissance de tous. À l’externe, solidaire et militant : Chacun peut aider l’entreprise, et devenir « souscripteur externe ». Qui veut mettre 10 000 ` peut le faire. L’argent placé ne rapportera rien au souscripteur, mais sera simplement mis à jour (inflation). Ce capital « externe » ne pourra pas dépasser 49 % du total, et ne pourra autoriser plus de 35 % des voix. Officiellement déclarée depuis le 1er janvier 2014, la SCOP avec ses 19 salariés produit depuis le 1er mai. Il est encore trop tôt pour parler d’équilibre, d’investissements à venir. « Cette année, nous pensons équilibrer les comptes, installer les habitudes, passer de 650 000 litres de crème à 1 million. Ensuite, nous verrons. La perspective, c’est d’aller à 4 millions dans les années qui viennent, en embauchant, en se diversifiant, en respectant les principes et l’éthique, en respectant l’échelle humaine ». Pour l’instant, et c’est un choix, les ventes s’opèrent dans les départements proches, l’Aude, bien sûr, la Haute-Garonne, l’Hérault et les Pyrénées-Orientales, dans des grandes surfaces, mais aussi dans les CCAS, dans les lycées et collèges. Rachid tient à poser la question des consommateurs : « Il faut qu’ils s’y mettent aussi ! Ici, à Carcassonne, les gens connaissent notre histoire et donc achètent « la Belle Aude », dont ils apprécient la qualité et les principes de production. Dans les P.-O., chez vous, ça avance. Nous y avons des distributeurs (voir liste ci-contre) ». C’est entendu. Michel Marc Distributeurs 66 Intermarché : Rivesaltes, Saint-André, Pollestre, Latour-Bas-Elne, Pia, Saint-Laurent- de- laSalanque. Leclerc : Perpignan Sud ; Perpignan Nord. Carrefour : Château Roussillon. Association « les Amis de la Fabrique du Sud », 26 avenue Achille Mir , 11 000 Carcassonne. Tél. 06 56 81 04 50 - 06 17 88 03 21. Courriel : [email protected] 6 dans le département Perpignan : satisfecit de la droite et vrai visage du FN Coup de gueule Conseil municipal. Compte administratif, schéma départemental des gens du voyage, attributions de subventions, rythmes scolaires… figuraient au menu de la séance du 25 juin. Nous avons eu droit à l’habituelle auto-satisfaction de la droite et à quelques interventions du FN révélatrices de la vraie nature de ce parti. Resterait-il des Bastilles ? maginez-vous que huit élèves des lycées Arago, Lurçat, Picasso et Alfred-Sauvy qui passent leur baccalauréat vont bientôt être majeurs. « Rien de bien original » direz-vous. Ajoutons qu’ils ont la malchance de ne pas être nés dans notre douce France et qu’en conséquence, dépourvus de papiers à leur majorité, ils ne peuvent s’inscrire dans l’enseignement supérieur et risquent fort de se faire expulser du pays des Droits de l’Homme… Cette situation émeut, bien entendu, tout citoyen ayant un tant soit peu le sens de l’Humain. Aussi, le collectif Réseau Education Sans Frontière décide d’intervenir, demande une entrevue auprès du Préfet et, pour soutenir la délégation qui sera entendue, appelle à un rassemblement très pacifique devant la Préfecture. Mais c’était sans compter sur l’intransigeance impériale des représentants de l’Etat dans le département. « Comment, comment ? Ces manants veulent faire pression sur Nous ! Pas question de recevoir des malotrus qui osent crier sous nos fenêtres ! » Et le secrétaire général de la préfecture de signifier qu’il faudra choisir entre « la manifestation et le rendezvous ». Comme ils étaient une quarantaine, dont les jeunes étudiants concernés, pour accompagner la délégation de RESF, cette dernière n’a pas été reçue par le bras droit du Préfet. Ainsi vont la liberté et la démocratie aujourd’hui en France. Les petits princes qui nous gouvernent daignent discuter avec la valetaille plébéienne, pourvu qu’elle s’approche humblement, sans faire de bruit, en courbant la tête et en multipliant les génuflexions… De quoi faire se retourner les vieux républicains dans leurs tombes et crier avec le Père Duchêne « Foutre ! Il reste des Bastilles à prendre ! » I René Granmont « N otre conviction, c’est qu’on va dans le mur. Tous les indices ainsi que les études récentes prouvent que cette politique austéritaire, pour les salariés et les services, ne produira pas les effets annoncés. Bien au contraire ». Ainsi s’exprimaient les représentants syndicaux devant les salariés présents à la manifestation du 26 juin à Perpignan, ajoutant : « Prenez vos affaires en main ! Il faut se rassembler pour gagner ! ». 300 manifestants N°3559 Semaine du 04 au 10 juillet 2014 L a présentation du compte administratif incombe dorénavant au poulain de Jean-Paul Alduy. Le nouveau premier adjoint, Romain Grau, a ressorti le satisfecit rituel présenté, les années précédentes, par son mentor. Evoquant tour à tour la qualité des comptes, la maîtrise des dépenses et de la dette, la note attribuée par la direction générale des Finances publiques… il a conclu sur la bonne gestion de l’équipe majoritaire. Pourtant si les charges de personnels sont contenues, c’est parce qu’il y a eu diminution des effectifs (133 en moins depuis 2009). Si les recettes augmentent, c’est la conséquence de l’évolution positive de la population de la ville. Quant au taux de réalisation du budget, il reste très faible (59%). Concernant la dette, le chef de file FN, Louis Aliot, s’est interrogé « qui de l’agglo ou de la mairie a plombé les comptes ? » Sujets consensuels Profitant d’un dossier concernant la culture, Louis Aliot a lancé : « Etes-vous prêt à accueillir les documents de l’Algérie française après l’abandon du musée prévu à Montpellier ? » Jean-Marc Pujol a répondu avoir déjà écrit en ce sens au maire de Montpellier. L’Algérie française est un sujet d’accord entre Jean-Marc Pujol et le FN… L’avis sur le projet de schéma départemental d’accueil des gens du voyage n’a pas davantage soulevé de débat. L’avis défavorable qui sera transmis au préfet a été voté à l’unanimité. Outre le consensus pour dénoncer une mauvaise réforme, le débat sur l’organisation de la semaine scolaire a mis en lumière des convergences idéologiques concernant l’éducation nationale. Une phrase de Jean-Marc Pujol résume cela : « Depuis que l’Armée rouge a disparu, il reste une armée, l’Education nationale ». Les enseignants apprécieront… Quant à l’image de respectabilité dont le FN cherche à se parer, elle commence à ne plus tenir. Marie-Thérèse CostaFesenbeck a abordé l’un des thèmes favoris de l’extrême droite : le retrait de subventions à certaines associations. Deux d’entre elles ont été particulièrement visées par l’intervention de l’élue FN : le MRAP et Entraide Roussillon. Au conseil municipal de Perpignan, l’absence d’élus de gauche se fait sentir. Le FN ne peut être qualifié d’opposition : trop de convergences de position existent avec la plupart des élus de droite. Les citoyens perpignanais et la démocratie pâtiront tout au long du mandat d’une telle situation. Michel Franquesa Convergences et colères Perpignan. La FSU et la CGT, au plan national, appelaient à manifester, ce jeudi 26, contre le pacte de responsabilité et à préparer au mieux la conférence sociale des 7 et 8 juillet. ont donc répondu à l’appel de la CGT et de la FSU. Des personnels de santé, des hôpitaux publics, dénonçant les difficultés accrues dans les services pour les personnels, des postiers, des agents de l’énergie (ERDF), des employés de la sécurité sociale, des agents des collectivités territoriales, des enseignants, qui, à tour de rôle, posaient tous, de la même façon, la question de l’avenir et dénonçaient les méfaits des politiques menées. Il y avait aussi les cheminots rappelant, à tous, les journées de mobilisation précédentes et la volonté intacte de la profession de promouvoir une autre idée du service public des transports, unique et non ouvert à la concurrence « libre et non faussée ». Colère et déception ont marqué chacune des interventions. Convergences et nouveauté Nouveauté du parcours de la manifestation, traversant le Haut-Vernet au départ de l’hôpital, pour s’en aller rejoindre les salariés EAS et bloquer un temps le rond point. Nouveauté et convergences aussi avec la présence d’une forte délégation d’intermittents, artistes et techniciens, mêlant leurs voix, leurs panneaux et leurs revendications à celles des salariés. « Tous nos combats sont de même nature, dans le public et dans le privé. Il faut se battre pour une autre politique, rassemblés. » Michel Marc dans le département N°3559 Semaine du 04 au 10 juillet 2014 7 Un audit utilisé contre les Illibériens ! Elne. Le nouveau maire ment pour justifier une politique qui sera dure aux habitants. L e discours est bien rodé : « Nos prédécesseurs ont ruiné la ville donc il va falloir être courageux et se serrer la ceinture ». Comme ailleurs, la droite, quand elle a gagné, prétexte l’assèchement des caisses pour imposer restrictions budgétaires et privatisations. Elne n’échappe pas à la règle ! L’interprétation de l’audit sur les finances d’Elne, commandé aux services fiscaux par la nouvelle municipalité, met en colère l’ancien maire Nicolas Garcia. « J’affirme que le nouveau maire ment ou déforme la vérité selon les sujets, pour justifier des privatisations comme celle du service municipal d’obsèques, l’augmentation des impôts locaux et des tarifs des services communaux, la diminution du nombre d’employés communaux, les restrictions du budget culturel, la facturation des terrasses (gratuites jusque-là) aux commerçants… ». Dans une commune (ville basse) où nombre de ménages vivent avec moins de 1100 ` mensuels, les mesures suggérées par l’édile actuel feront beaucoup plus souffrir les pauvres que des familles aisées. Nicolas Garcia continue de s’insurger : « Comme chaque année depuis 13 ans, nous avons voté en mars un budget parfaitement sincère ». En affirmant le contraire son successeur remet en cause les services de l’Etat qui l’ont validé ! En vérité dans les documents produits, Nicolas Garcia démontre qu’il a « laissé » dans la trésorerie communale plus de 3,5 millionsd’euros d’excédents entre le budget de fonctionnement principal de la commune (+1,7 million) et divers budgets annexes. « C’est ce qui permet de payer les salaires, le carburant, l’énergie … de rembourser nos annuités d’emprunts donc de fonctionner normalement, et même de continuer à investir » et d’ajouter sur un autre sujet : « Comment l’actuel maire peut-il affirmer que l’intercommunalité aurait pu nous rapporter 5 millions d’euros quand on sait que cette adhésion génère une perte de recettes dans l’eau, l’assainissement, les ordures ménagères, la crèche, le CLAE … et la perte des contributions qui ont remplacé la taxe professionnelle ? » Pourquoi pas un débat public ? En vérité son successeur, peu expérimenté, donne l’impression de tout confondre, gestion privée avec gestion publique, budget de fonctionnement avec celui d’investissement. Il tente d’agiter, comme un épouvantail, une dette de 110 %, comme si l’on pouvait reprocher à un ménage, disposant de 30 000 ` par an, d’emprunter 150 000 ` pour une maison en disant qu’il est endetté à 500 % (le banquier juge la capacité du couple à rembourser les annuités d’emprunt). Il est aussi reproché à l’ancienne municipalité d’avoir contracté des emprunts à taux fixe très bas (3 %) sur 40 ans pour des réalisations (station d’épuration) dont la longévité d’utilisation et l’amortissement comptable, frôlent les 50 ans. C’est la preuve d’une gestion communale efficace et intelligente, d’ailleurs validée comme telle à l’époque par les services fiscaux. Le nouveau maire d’Elne ne prouve qu’une chose : on peut faire dire aux chiffres ce que l’on veut ! Mais son prédécesseur ne veut pas en rester là. Il met au défi son accusateur d’organiser un débat public sur les finances communales. Débat qui effraie puisque le jour de la conférence de presse (où curieusement notre journal n’était pas invité) la police municipale « filtrait » l’entrée, pour éviter que l’opposition ne vienne porter la contradiction. Il le met aussi au défi de produire le moindre document officiel qui affirme la « faillite » d’Elne ou sa mise sous tutelle imminente, la non sincérité du budget ou même sa position de troisième ville la plus endettée du département… de prouver enfin que le patrimoine communal a été vendu (lequel ?) pour rembourser la dette. En conclusion l’ex-édile lance avec un peu d’humour : « Si la nouvelle municipalité se sent incapable de gérer la commune sans faire souffrir les gens, qu’elle démissionne, nous reprendrons la gestion en main sans peur et sans problème. » Enelji Rectificatif Une malencontreuse erreur s’est glissée dans l’article Elne page 8 du TC N°3558, il fallait lire « avec moins de 11250`par an ». Marché Saint-Charles. De l’argent public et privé pour quelles finalités ? Prémices d’une volonté commune de coordonner les actions et les orientations des investissements de la plate-forme multimodale, une délégation du Val-de-Marne, reçue par Hermeline Malherbe, présidente du Conseil général, et Jean-Louis Alvarez, conseiller général chargé des questions de transports, était en visite au marché international Saint-Charles. Jean Bigorre nous a, sans doute, quittés ! l n’y a pratiquement aucune chance qu’il soit encore des nôtres, même si nous, toutes et tous, qui l’avons connu nous prenons encore à espérer le revoir marcher comme toujours dans les rues de notre ville, de sa ville. Ce serait juste pour lui, pour son frère Pierre qui avait encore tant besoin de lui. Hélas, il semblerait que Jean ait fait un choix incompréhensible pour nous qui l’aimions mais qu’il faut respecter. Il nous avait caché son état, par pudeur sans doute, par humilité sûrement. Cet homme de convictions, de culture, pétri de gentillesse et d’humanité nous manque déjà! Nous sommes nombreux à avoir partagé les derniers mois de son existence et moins que jamais je regrette de lui avoir proposé d’être sur notre liste aux élections municipales. Il était l’homme des explications interminables, intarissable sur Camus, sur l’économie et la politique, amateur de bons vins, de littérature, de musique (surtout de piano), de peinture. Nous l’aimions comme il était, même si nous n’étions pas toujours d’accord avec lui. Nous le chambrions sur son look mais respections infiniment sa parole. Ce militant dans l’âme, socialiste déçu, mais au fond socialiste quand même, était dépourvu de la moindre méchanceté, ce n’était ni un tordu, ni un pourri, encore moins un calculateur politicien. Il défendait la cause catalane, l’environnement et portait un grand intérêt à l’écologie politique. Dernièrement, il avait adhéré à « Nouvelle Donne » et il se battait comme un lion pour que ce nouveau parti prenne toute sa place dans la vie politique départementale et nationale à gauche du PS. Aujourd’hui mon cœur saigne, je suis triste, nous sommes tristes, en pensant aux bons moments passés ensemble. Je pense et nous pensons à ses amis politiques, à sa famille et surtout à son frère Pierre qui doit être si malheureux et si désemparé. Adieu Jean, tu vas nous manquer dans tout ce que tu faisais, nous ne t’oublierons pas. Et comme tu nous disais toujours en guise d’au revoir : « allez, fins aviat ! » I Nicolas Garcia de g à d : Michel Coronas, chef de cabinet du président du Conseil général du Val-de-Marne, Francis Lefevre, vice-président de la Semmaris (société gestionnaire du Marché International de Rungis), Jean-Louis Alvarez, Hermeline Malherbe et Marc Thiberville, vice-président du C.G. du Val-de-Marne, chargé des transports, déplacements, circulations et infrastructures routières et fonctions logistiques. Fête du TC 8 N°3559 Semaine du 04 au 10 juillet 2014 Vendredi 27 juin et samedi 28 juin au Bocal du Tech, la traditionnelle fêt ambiance chaleureuse, fraternelle, festive et politique, débats, meetin national du PCF, Gérard Filoche, socialiste critique, membre du bureau en lutte (intermittents, cheminots, salariés d’EAS, sans papier… uech © Jean Pouech © Jean Pouech © Jean Poue ch © Jean Po Odeurs de fête C tine au mouvement général de la manifestation. Le collectif l’emporte toujours. Il n’y a pas de règles du jeu. Elles s’imposent d’elles-mêmes. Elle est vivante ! Soyons francs. La fête n’est pas un don de Dieu, ni un miracle. Elle n’est pas non plus une chose facile où le spontané et l’improvisation suffiraient à donner à ce rassemblement cette qualité festive et responsable, cette dimension humaine et chaleureuse. Non. Il y a le travail de ceux qui la veulent, améliorée sans cesse, riche et adaptée. Il y a l’immense travail de conception générale, dans ses grandes lignes, et puis celui, tenace, de la construction, dans tous les sens du terme. La sécurité des personnes, l’eau, l’électricité, les podiums, les structures, les stands, les débats, les artistes, les arbres, l’architecture même de la fête pensée et discutée. Ce sont des semaines de travail, de soucis, d’interrogations, d’énergie(s) dépensée(s). Le déroulement lui-même, ensuite, qui occupe et mobilise l’ensemble des acteurs militants, expérimentés ou non, soucieux de l’intérêt commun, et simplement heureux et fatigués lorsque le rideau tombe. N’oublions pas cela : la générosité, la subtilité, la matière grise, la sueur des organisateurs. Hommages Hommage aussi aux participants, qui, cette année plus que jamais, ont multiplié les bienveillances, n’oubliant pas de remercier, de signer les pétitions actives sur le terrain (EAS, Abeilles,...) de chercher © Jean Pouech Artistes, ceux « d’en bas » Ambiance. Certains sont sur les scènes aménagées, il y en a même sur la grande scène. Notoriété oblige. D’autres sont sur l’herbe, ou dans les allées. Ils se déplacent, choisissent leur site d’intervention, se mélangent au public. « les poubelles pour y déposer les déchets, de faire preuve de patience et d’attentions diverses, d’humour et de décontraction, mais aussi de rencontrer le courage des salariés de la Fabrique du Sud, ex crèmes glacées Pilpa, de ceux de Fralib, afin de partager un peu leurs espoirs, leurs premières victoires et leurs premières productions coopératives. Hommage encore à tous ceux qui viennent, qui veulent partager leurs connaissances et convaincre. Ces associations, mosaïque, des apiculteurs combatifs qui mènent aujourd’hui un combat nécessaire à la survie, aux bénévoles du secours populaire. Sans oublier toutes les autres où les « animateurs militants bénévoles » expliquent et décrivent sans lassitude leurs actions pour que le monde s’humanise et s’or- Hommage enfin aux artistes, qui aiment être là parce que « ce n’est pas pareil » et le disent, parce qu’ils sentent bien qu’il y a là un espace de grande liberté, de tolérance et de diversité. Ils donnent le meilleur, sur scène ou au sol, jusque dans les discours, et quelques-uns s’engagent. Bravo aux intermittents pour leur lutte en parallèle, pour ce discours magnifique sur la grande scène, qui nous rappelle pourquoi nous avons tant de plaisir à être ensemble. Les idées germent déjà pour 2015. Michel Marc © Muriel Meyer ’ambiance nous plaît, la variété des groupes, le site fermé, la liberté de circuler, de se déplacer, la proximité avec ce public. C’est un public particulier, avec l’esprit fête, un public comme libéré. Nous sommes ravis d’être là ». Ce que disent quelques-uns des musiciens des Percus Bidons de Cerdagne, qui interviennent au milieu de la foule entre deux concerts, devant la grande scène, est sans ambiguïté. « C’est drôle, à un moment précis, on « rentre » dans le public qui est déjà là, on s’impose à eux d’une certaine manière. Et là, ça danse, parmi les bidons. C’est unique pour nous. Il n’y a que là où le public s’approprie le rythme et la musique ». Et ils avouent leur stress avant leur marche dans les allées : « Le public vient d’écouter des artistes de qualité, nous devons être concentrés et essayer d’être bons ». Tryoland ne dit pas autre chose. Trois chanteurs musiciens très organisés, une femme et deux hommes, qui, comme les escargots, transportent avec eux la sono sur une carriole, chantent des chansons populaires, chansons à texte, et rassemblent en quelques minutes des dizaines d’amateurs ou de curieux. « À deux pas du public, on est itinérants, on préfère. On est libre aussi. Nous nous investissons beaucoup, mais le public proche nous L ganise autrement. Ils sont, à n’en pas douter, une ouverture sur la connaissance du réel, une richesse et ce qu’ils entreprennent cultive et instruit chacun des visiteurs, chacun d’entre nous. © Jean Pouech ’est étonnant. Elle n’est jamais la même. Elle, c’est la fête. Coquetterie oblige, elle se change, chaque année, se transforme un peu, grimée d’habits neufs, de couleurs et de nuances nouvelles, habitée de mots actualisés et mis à jour, peuplée des visages « primo arrivants » de ceux qui n’y sont jamais venus, peuplée d’habitués aussi, et parfumée de quelques recettes inattendues et innovantes. Au bout du compte, elle nous surprend chaque année. C’est une construction en mouvement, sculpture humaine éphémère et bruyante de deux jours, communauté mouvante, faite de paroles, de confrontations et de rires, d’humeurs, de convictions, d’attitudes, de jeunes et de vieux, et de travail aussi. Chacun fait ce qu’il faut pour apporter, en toute modestie, sa pa- rend tellement... ». Ces artistes itinérants avouent leur plaisir d’être ici, dans cette « mini fête de l’Humanité ». Il faut dire qu’ils sont un peu militants, actifs et syndiqués. « C’est une fête où se font des prises de conscience. Le conflit des intermittents est là, présent. On va même prendre la parole sur la grande scène et c’est Munoz, responsable CGT intermittents, qui va parler. Il y a tellement de désinformation !». Des « fanfaronnes », musiciennes de la Boutifanfare, nous parlent aussi du plaisir d’être là : « Franchement, ces moments font du bien, car l’on retrouve des gens sensibles, avec des valeurs. Cette fête, c’est comme un ancrage, un port où l’on rencontre une fois par an des personnes qu’on apprécie et qu’on aime... ». Pas si « fanfaronnes » que cela, tant la modestie et la bienveillance de ces musiciennes et musiciens s’imposent dans toutes leurs interventions. Incontestablement, ces musiciens chanteurs qui animent les allées sont nécessaire à l’équilibre général de l’animation et ils adorent, sans aucun doute, se trouver là. Merci à eux tous. M.M. Fête du TC N°3559 Semaine du 04 au 10 juillet 2014 9 te du Travailleur Catalan a accueilli des milliers de visiteurs. Dans une ng, concerts, animations se sont succédés. Pierre Laurent, secrétaire u national du PS, ont reçu un excellent accueil tout comme les salariés La fête du TC donne la possibilité aux groupes de chanteurs et musiciens de « se faire connaître et apprécier ». Les « petites scènes », c’est aussi « de l’ambiance et un accueil super ! » A Bailar © Muriel Agitate lips Meyer Ainsi P a Zara W rlait hites Buenasuerte © Jean Pouech ch Skatalan ASS Deus © Jean Poue © Muriel Meyer © Muriel Meyer © Muriel Meyer Impasse Humaniste Kilembe © Jean Pouech © Muriel Meyer Effet Barnum © Muriel Meyer © Muriel Meyer L’Homme parle Zompa family © Muriel Meyer Kinda ! Telephon Tribut © Jean Pouech cène s e d n a r g Sur la © Jean Pouech © Muriel Meyer 10 Fête du TC Sur la grande scène des chanteurs ont enthousiasmé le public ! Sanseverino, désespéré de la politique mais pas du swing © Jean Pouech Boules d’argent aux oreilles, tatouages, lunettes d’écaille, regard clair et mèche au vent, Sanseverino la joue cool et désabusé, mais pour lui, oui, jouer dans des fêtes « de gauche », à un moment où « la gauche existe de moins en moins, et où on a ces enc... du FN, ça a un sens particulier .» « Nous sommes une équipe de gauche, alors, jouer dans ces fêtes, c’est notre travail, je soutiens tous les mouvements de gauche, et continue à rêver d’une gauche unie... » Il affiche un certain désarroi, « contre qui se battre aujourd’hui quand un sur quatre vote FN ? Je suis écœuré par les têtes d’affiche politiques et les gouvernants qui se renient, la politique, en ce moment ça craint... » Des sentiments qu’il ne met pas forcément dans ses chansons, « ces trucs, je les dis entre nous. » Son public ? « Je ne sais pas si j’ai un public particulier, il va de 7 à 77 ans, il y a ceux qui aiment le jazz, d’autres les choses plus électroniques, peu m’importe, je suis libre de mes paroles, de mes choix, je veux juste que les gens soient contents, qu’ils aiment ma musique. » S’agissant des intermittents ? « C’est malheureux, on a une mauvaise image, on nous prend pour des feignasses qui gagnent de l’argent sans travailler, alors que, par exemple, quand je prépare un album, je reste six mois sans être payé ! Sur ce sujet, il y a mille choses à expliquer aux gens, que, pour certains artistes, la grève est impossible, que les télés embauchent des intermittents à l’année... On demande juste d’être payés pour faire les spectacles qu’on aime. » Pas le temps d’évoquer son parcours, il se lève, pressé de retrouver des potes, juste « je me suis formé en regardant et écoutant les autres... » En concert, le bonhomme vous empoigne et ne vous lâche plus, avec ses quatre compères, musiciens hors-pair, virtuoses des cordes (sublime banjo), il est comme en apnée. Pas de jazz manouche, là, il est passé au « western swing », au folk ambiance saloon. Une musique déchaînée. Il a beau s’en défendre, dans ses textes, il dit des choses, son attachement aux humbles, les méfaits des multinationales... C’est vrai, entre, il balance, dans le genre faussement naïf, quelques harangues, ou raconte, « c’est l’histoire d’un mec », suit une histoire complètement loufoque, à peine terminée, la musique repart, de plus belle. Hilarant pastiche, aussi, de « Nathalie » de Gilbert Bécaud, qu’il réinvente, ensuite, à sa manière, et un bel hommage à Béranger, pour conclure. Fausse conclusion car les rappels se bousculent, il ne veut plus partir, le public, au comble du bonheur, chante avec lui. Goran Bregovic, un ange blanc pour un maelström musical Un bocal en délire durant plus de deux heures au son des musiques balkaniques, mais pas que, de Goran Bregovic et son orchestre des mariages et enterrements, la deuxième soirée de la fête fera date. Un spectacle total, des cuivres tonitruants, deux chanteuses en costume traditionnel, le front ceint de roses, des voix qui vous transpercent, trônant au centre, Goran, charismatique, tout de blanc vêtu, toujours assis, lui, alors qu’à la moindre note, vos pieds se mettent en mouvement ! C’est parti pour un déferlement de bruit et de fureur, un déluge de sons, de virtuosité, d’émotions, de frénésie... Au pied de la grande scène, difficile de se frayer un chemin au sein de cette marée humaine, une foule dansant, jubilant, ovationnant... pareil dans les stands environnants, pas possible de tenir en place, cette musique envahit tout l’espace, et, quand elle finit par s’arrêter, suants et pantelants, tous se sentent orphelins. N.G. © Jean Pouech D eux interprètes, deux styles, mais une même générosité vis-à-vis d’un public auquel ils donnent tout et le meilleur. Les milliers de spectateurs à chaque soirée de cette fête 2014 le leur ont rendu au centuple. © Jean Pouech © Jean Pouech Sanseverino et Goran Bregovic, jusqu’au bout de la nuit Un centenaire à la fête Pour rien au monde, Raphaël Ferrer, notre vétéran centenaire des Albères, à droite sur la photo, n’aurait manqué le repas républicain. Une occasion pour lui de rencontrer Pierre Laurent, fils de Paul qu’il a très bien connu, et Nicolas Garcia. Les débats du samedi à l’Agora ... Fête du TC 11 Construire un autre chemin Débat. Pierre Laurent, Gérard Filoche et Pierre Place ont débattu devant une centaine de personnes sur le lien entre mouvement social et perspective politique. S amedi après-midi, aux environs de 15 heures, c’est près d’une centaine de personnes qui ont participé au débat « Est-il possible qu’un mouvement social se développe sans perspective politique ? » avec le secrétaire national du Parti communiste, Pierre Laurent, Gérard Filoche, membre du bureau national du Parti socialiste et Pierre Place, secrétaire départemental de la CGT (qui remplaçait Valérie Lesage empêchée pour des raisons familiales). En préalable, Françoise Fiter qui animait cette rencontre a laissé la parole à Anne-Marie Delcamp, porte-parole du Réseau Education Sans Frontière, qui, en quelques mots, a rappelé la situation très difficile d’une trentaine de familles du département privées de papiers donc sous la menace permanente d’une expulsion du territoire. Abordant le thème du débat, Pierre Laurent a estimé qu’il ne fallait pas en rester à la question posée car « il y a nécessité de construire dans un même mou- vement, dans un esprit de dialogue et d’échanges, luttes sociales et perspective politique ». Il a souligné le caractère paradoxal de la situation où l’on constate la perte d’espoir et, en même temps, la recherche d’une perspective de la part de beaucoup de gens. « C’est à nous d’envoyer des signaux de confiance. La plupart des gens ont compris que le gouvernement fait une politique contraire à leurs aspirations, mais il ne suffit pas de répéter cela. Il faut largement se rassembler, sans a priori, pour © Muriel Meyer Un meeting de combat. Le meeting de Pierre Laurent, le samedi soir, a rassemblé plus de 800 personnes qui ont salué tous ceux qui luttent : les cheminots, les salariés d’EAS, les Fralib qui viennent de vaincre la multinationale Unilever, les sans-papiers et les intermittents qui ont expliqué le caractère universel de leur lutte. construire ensemble un autre chemin. » Et de rappeler l’appel en ce sens lancé par le PCF au lendemain des élections. Rassembler sans a priori Pour Gérard Filoche, une grande majorité du peuple est exaspérée et « la force sociale peut exploser ». Après avoir souligné que le fossé ne cesse de se creuser entre les 10 % les plus riches et les salariés représentant aujourd’hui 93 % des actifs, le responsable socialiste a affirmé : « la solution politique viendra de la gauche qui est diverse comme le salariat est divers, mais le salariat ne construit de solutions politiques que lorsqu’il est uni ». Et de souligner qu’avec les mouvements sociaux, les députés socialistes frondeurs, les choses bougent et peuvent permettre de changer le cours des choses. Pierre Place, après avoir rappelé les luttes qui de développent dans le département – EAS, personnels de santé en Cerdagne et sur la Côte Vermeille – a expliqué que tout mouvement social est toujours ancré dans des pro- blématiques politiques et que la CGT est pour les salariés le point d’ancrage de ceux qui votent à gauche. De nombreuses interventions de la salle ont permis de poursuivre la réflexion. « Il faut un travail de réflexion pour réunifier les pratiques syndicales et ouvrir une perspective. Il faut mener un travail patient de re-politisation » déclarait un militant de la FSU tandis qu’une responsable du Parti de Gauche en appelait à « la 6ème République ». Convaincre les gens, qui pensent qu’on ne peut rien faire, de devenir les acteurs du débat politique, développer un rassemblement à partir de la base, autant d’idées qui ont été développées. Pierre Laurent concluait en soulignant que « tout le monde n’est pas du même avis sur les responsabilités de la situation actuelle mais il faut rassembler tous ceux qui veulent avancer dans la même direction. Il n’y a jamais eu autant de forces disponibles pour marcher avec le Front de Gauche. » René Granmont Cheminots : une lutte exemplaire, un combat politique Débat. Devant un auditoire nombreux et très attentif, Thierry Nier, secrétaire fédéral CGT, est venu débattre, expliquer les raisons de la grève des cheminots. D ébattre à 17 heures un samedi de la réforme ferroviaire, sous la chaleur, au son des orchestres faisant leur balance, relevait de la gageure. Ce pari fut pourtant tenu. La faute aux 80 participants venus témoigner aux cheminots présents et organisateurs, leur solidarité, leurs réflexions et analyses, leurs émotions et sentiments. Thierry Nier avait au préalable planté le décor expliquant que ces dix jours de grève ne venaient pas de rien. Ils étaient le fruit d’un long processus qui a vu les cheminots à partir des états généraux du service public, élaborer des propositions en adéquation avec les textes européens et qui unifie le système : une seule entreprise sur réseau, la SNCF. La fin de non-recevoir du gouvernement et de la direction de la SNCF avec à venir un projet de loi à l’opposé des attentes des cheminots fut l’élément déclencheur. Car ce projet de loi entérine l’éclatement de la SNCF en plusieurs entités, casse le statut et revient sur les acquis des actifs ou retraités. À terme il s’agit de dépecer l’entreprise SNCF avec comme conséquence toujours moins de cheminots, des fermetures de gare et de services de proximité comme l’accueil des voyageurs, de lignes remplacées par des bus ou fermées définitivement, avec des différences de tarifs selon les régions. Quand au fret, le tout camion poursuivrait sa route loin de toute considération sanitaire, écologique et d’aménagement du territoire. Dans le débat qui suivi, bon nombre d’intervenants se sont exprimés pour fustiger le traitement médiatique de ce conflit, rarement égalé en termes de désinformation et de manipulation : « c’est orchestré par la triple alliance média-gouvernement -medef, ultra-libérale, qui veut abattre un des derniers services publics ». « C’est un lynchage médiatique, ils veulent casser la CGT » a -t-on pu entendre. Des cheminots retraités ont exprimé avec émotion leur ressenti, évoquant les luttes passées : « il a toujours fallu se battre pour maintenir le service public » et, leur satisfaction de voir que le lien générationnel n’était pas rompu. Le lien a aussi été fait avec le projet de traité transatlantique et de mise en concurrence de tout ce qui bouge ou pas. Un responsable syndical invoque pour sa part la nécessité des convergences interprofessionnelles public-privé. Il a aussi été question du train jaune de son développement, de tout ce qui pourrait être construit comme infrastructure dans notre département : pour le fret sur Cerbères et Port-Vendres, réouver- © Muriel Meyer ture de ligne Port-Bou, Céret, création de gare Saint-Charles... N’y a-t-il pas là des gisements d’emplois ? Reprenant la parole Thierry Nier a tenu à rendre compte de l’exemplarité de ce mouvement, de la forte mobilisation au sein de l’entreprise SNCF, de l’implication quasi inattendue et massive des jeunes salariés. « Ce conflit a permis de faire de la politique et, si le vote de la loi a interrompu l’action le combat est loin d’être fini, ce qu’une loi peut faire une autre peut le défaire ». Jean Bézian 12 sports N°3559 Semaine du 04 au 10 juillet 2014 FLASH DU XIII Une joie partagée par des millions SUPER LEAGUE Les 2 premiers matchs ont vu deux victoires à l’extérieur : Huddersfield chez un prétendant à la qualif, Hull KR, 26 à 22, et le leader St Helens dans un match de haute qualité a battu le tenant Wigan 16 à 12, une rencontre superbe. Castelford conserve le quatrième fauteuil en battant de peu Salford 14 à 10. Widnes, qui est à égalité avec les Dragons, est allé largement gagner à London 42 à 24. Warrington n’a aucunement souffert face à Bradford 50 à 24. Les six premières équipes ont un capital « points » qui leur permet d’assurer leur avenir jusqu’aux phases finales. Prochaine journée : Vendredi : Hull FC – Warrington ; Wakefield – Leeds ; Widnes – Castelford Samedi : London – Wigan Dimanche : Huddersfield – Salford ; Hull KR – St Helens Dimanche 16 h sur Radio Bleue Bradford – Dragons Après les deux dernières victoires réconfortantes, les Drags, bien dans leur peau, avaient un déplacement plus que délicat à Leeds (où l’on n’a jamais gagné) avec une détermination certaine et une équipe bien en phase. Cependant, l’illusion a été réelle avec ce 20 à 14 aux citrons alors qu’on menait 20 à 8. Puis ce fut une course-poursuite et les Anglais, avec deux essais successifs, revenaient à égalité. Puis suspense jusqu’au bout, quelques erreurs nous ont coûté cher : des ralentis de tenu, une passe lobée de Price interceptée pour un essai, avant la dernière minute, où le drop d’Escare permettait de mener 31 à 30. Mais en récupérant le ballon, les Drags avaient cinq tenus pour réaliser l’exploit. Mais un écran bête, alors qu’on allait au bout, permettait à Leeds, bien que privé de son butteur Singfield, de passer le coup franc de la victoire. Grande désillusion, même si les 5 essais marqués ont montré qu’on a des chances, mais il faut savoir les saisir toutes et le nouveau venu Williams a montré toute sa valeur. Vraiment dommage et comme on dit en catalan « per un punt ». Cela dit les Drags gardent la 7è place avec une petite avance sur Hull KR (3 points) et Hull FC (4 points), car ce sera avec ces 2 clubs et Widnes que les places qualificatives se joueront. Le retard de 5 points sur le 6è Huddersfield ne sera pas facile à combler. Pour le moment chacun s’est préparé pour ce déplacement pas de tout repos, même si Bradford n’a aucune illusion sur son avenir. Mais soyons plus que prudents, car dans ce terrain de la mine, où nous eûmes une grande équipe, les Drags seront attendus et une défaite paraît impensable, mais gare ! Pour conserver la 7è place, une victoire est impérative et les joueurs le savent. Robert ESCARO Coupe du monde de football. Des dizaines de millions de femmes et d’hommes vibrent simultanément chaque soir depuis la mi-juin. Ce qui n’est pas sans provoquer la consternation de certains… Mais ne boudons pas notre plaisir. T ous les quatre ans, reviennent ces semaines où la Terre entière vit au rythme du football. Ce qui n’est pas sans attrister, voire même révolter, certains de mes amis qui ont parfaitement le droit de ne pas aimer ce sport, mais qui jugent affligeant que nous soyons (car j’en suis) des dizaines de millions par le monde à suivre avec passion les matchs qui se déroulent au Brésil. Pour eux, en m’intéressant à vingtdeux types qui courent après un ballon, je passe pour un individu profondément débile. Pourtant, on peut aimer le football et en même temps apprécier la résolution d’une belle équation, un concert de Rostropovitch, un film de Woody Allen ou le musée Soulages à Rodez… Je voudrais rappeler à tous ceux qui regardent avec condescendance, voire même mépris, les passionnés de la Coupe du Monde, que l’on peut-être un universitaire de grand renom, un intellectuel ayant les honneurs de tous les salons où l’on discute, et dire autant d’énormités que Ribéry dès qu’on aborde des sujets sociaux, économiques ou politiques. Tout comme on peut être un joueur de foot de grand talent, à l’exemple de Lilian Thuram, et poser sur la société un regard d’une grande lucidité, dénoncer les tares du monde où nous vivons, montrer une très grande solidarité à l’égard des peuples. Sans vouloir refaire l’histoire de ce sport devenu universel, je rappellerai à titre d’exemple que Rino Della Negra, un des meilleurs joueurs du prestigieux Red Star, mourra fusillé avec ses camarades de l’Affiche rouge, ou bien encore que Rachid Mekhloufi, qui fit les beaux jours des Verts de Saint-Etienne et de l’équipe de France, quittera tout pour travailler à l’indépendance de son Algérie et jouer dans l’équipe du FLN en 1958… Un sport universel En fait, comme le dit le journaliste Jean-Emmanuel Decoin, « si les intellectuels ” et tous ceux qui se revendiquent de cette caste séparée ” haïssent à ce point le football, n’est-ce pas, d’abord et avant tout, parce que ce dernier incarne le sport populaire par excellence, qui supplante tous les autres dans les cœurs et les pratiques quotidiennes des peuples ? » Nul ne peut nier le rôle éducatif du sport et en particulier du foot, sport populaire qui permet de tisser du lien social, sport qui impose, parce qu’il est collectif, de jouer solidairement avec les autres. Certes on m’objectera que les dérives actuelles du football professionnel sont à cent lieues de ces valeurs. Loin de moi l’idée de nier que les méfaits du libéralisme ont perverti le sport en général et le football en particulier. C’est vrai que le règne de l’argent roi en a dénaturé l’ambition éthique et collective. Le capitalisme moderne corrompt profondément toutes les activités humaines dès lors qu’il s’en empare et leur impose sa logique. Et le foot n’y échappe pas. Mais doit-on le rejeter parce que la Fifa devient, au train où vont les choses, le bras armé de la dictature du fric ? Ou alors devra-t-on rejeter aujourd’hui la plupart des activités humaines ! Alors, soyons conscients des dérives que l’ultralibéralisme impose au football mais ne boudons pas notre plaisir en regardant ce Mondial aux matchs débridés et riches en buts. René Granmont POMPES FUNÈBRES DU ROUSSILLON POMPES FUNÈBRES MAISON 24h/24 GUIZARD DE PÈRE EN FILS DEPUIS 1925 8, Place Gambetta - 66000 PERPIGNAN Tél. : 04.68.51.30.20 - Fax : 04.68.34.32.82 www.pompes-funebres.fr USAP : Le jeu des nouveaux visages L a reprise officielle des entrainements s’est effectuée ce mardi 1er juillet et beaucoup de nouveaux joueurs ont remis le bleu (azur) de chauffe, 16 ont été recensés qui prêteront main-forte à quelques anciens de la maison USAP et à des joueurs Espoirs à qui le club veut enfin donner leur chance. Petit jeu (difficile !) pour amateur averti ! Il faut faire correspondre un des noms ci-dessous à chaque visage : Basilaia Dimitri, Beaux Benjamin, Bécasseau Jérémy, Belie Mathieu, Bousquet Jonathan, Bothma Rinus, Cabello Benoit, Chalureau Bastien, Charlon Loïc, Cheron Rudy, Descons Sebastien, Farnoux Julien, Genevois Jean-Philippe, Koulemine Kirill, Mchedlishvili Giorgi, Pujol Jean-Bernard. Au moins 8 bonnes réponses et vous pouvez vous considérer comme un pro du rugby ! Solutions et complément dans la prochaine édition. Jo Solatges culture N°3559 Semaine du 04 au 10 juillet 2014 13 Michel Ciment et Jean-Pierre Darroussin aux 55e Ciné-Rencontres de Prades Le temps des festivals. Fort de sa nouvelle formule, le vénérable festival de Prades propose du 16 au 24 juillet des sélections faites par ses invités, des avant-premières, celle notamment de la palme d’or de Cannes 2014, des vues sur le cinéma d’aujourd’hui et un choix de courts métrages soumis au public pour qu’il décerne son prix. E tonnamment peu connues à Perpignan - un comble ! - les Ciné-Rencontres de Prades tiendront leur 55ème session du 16 au 24 juillet au Cinéma le Lido. Pour principaux invités cette année, JeanPierre Daroussin, acteur populaire au meilleur sens du terme, et Michel Ciment, critique de cinéma reconnu internationalement, directeur de publication de Positif et membre du Comité de parrainage des Ciné-Rencontres. Mais on rencontrera aussi Mamad Haghighat, soutien et diffuseur en France du cinéma iranien, et le réalisateur tchadien Mahamat Saleh-Haroun, primé à Venise en 2006 pour « Daratt saison sèche » et à Cannes en 2010 pour « L’Homme qui crie ». Déjà familier de notre département, il présentera à Prades son film « Grigris », qui fit partie en 2013 de la sélection officielle du Festival de Cannes. Pierre Eisenreich, qui écrit dans Positif, animera les rencontres avec Jean-Pierre Daroussin. Christophe Le Masne, acteur et réalisateur de courts métrages, présentera « Sexy Dreams » et parlera de ses projets. Un agréable mélange de célèbres films du passé et de toiles inédites Du côté de la programmation, on retiendra les choix de Michel Ciment, une sélection de films allant de 1960 – « Le fleuve sauvage » d’Elia Kazan - à 2009 – Bright nard Jubard. Et un accueil sera réservé à deux cinéastes ayant produit en région : Laure Bourdon avec « Dolça » (2014) tourné à Prades et Perpignan, qui sera présente ; Olivier Moulaï avec « Le fond et le jour » (2013) tourné à Escaro. A signaler encore le 2e Prix du Jury Jeune Public, long métrage, la présentation de travaux des enfants de Prades et une soirée avec projection de films en plein air dans les jardins de la sous-préfecture le lundi 21 Juillet à 21h30. Sans oublier les repas-rencontres dans les jardins de l’Hôtel Hostalrich, un lieu privilégié de convivialité. Y.L. Star de Jane Campion -, en passant par des incontournables comme Stanley Kubrick, Robert Altman, Claude Sautet et l’inoubliable Théo Angelopoulos (« L’Eternité et un jour »). Huit films de ou avec Jean-Pierre Daroussin seront projetés, il s’y ajoutera une carte blanche de son choix. La carte blanche donnée à Mamad Haghighat comprendra trois films iraniens : « La Vache » (1969), « Les Chats persans » (2009), « Mardan » (2014) en avantpremière. Huit inédits ou avant-premières, et parmi eux deux films italiens constitueront la rubrique Le cinéma d’aujourd’hui. Quinze courts métrages issus du festival international de Clermont-Ferrand 2014, avec des présentations en 3D, coucourront pour le prix du public Ber- Cinéma Lido de Prades - 174, avenue du Général de Gaulle - 66500 Prades (salle numérisée, climatisée de 187 places). 4 séances uniques et quotidiennes. Accueil & information. www.ciné-rencontres.org. Et jusqu’au 15 juillet : Vente de Pass complets, Cartes et Affiches. Bureau d’accueil du Festival, 174, avenue du Général de Gaulle - 66500 Prades A partir du 16 juillet à 10h : Vente de Pass, Cartes, Affiches & Catalogues. Hall du Lido. Caisse ouverte 30 minutes avant chaque séance. Pas de réservation possible pour les séances uniques. Chucho Valdés du jazz à l’Archipel Estivales. « Caliente y con mucho saborrrrr* ! » endredi 27 juin se produisait au Grenat un des meilleurs représentants du jazz latino, Chucho Valdes, un géant de la musique cubaine au sens propre comme au figuré. Quand il arrive sur scène, mastodonte souriant, le livret de partition à l’air tout petit entre ses mains ! Il s’assoit au piano et démarre alors une incroyable session de jazz tout azimut. Accompagné de son excellent quintet « The Afro Cuban Messangers », Chucho se promène dans tous les styles et mêle dans le même morceau des ré- V férences diverses comme « Ascenseur pour l’échafaud » de Miles Davis ou « Asturias » d’Albeniz, on reconnaît Rachmaninoff, quelques mesures de bulerias et un bonjour de Jean Sébastien. Les racines africaines de la culture cubaine sont bien présentes avec les « batas », les tambours rituels de la Santeria et les chants en langue Yoruba, héritage des esclaves venus de l’ouest africain. Le groupe porte bien son nom et rempli son rôle de « messager », de passeur de culture dans ce brassage continu de traditions et d’emprunts hommages aux cultures voisines. Le concert de Chucho Valdés, c’est avant tout le plaisir de la surprise à chaque mesure, ce sont des rythmes effrénés, des ballades savoureuses, un toucher au piano brillantissime et surtout une recherche musicale qui dépasse les limites du jazz latino. C’est une véritable musique savante extrêmement construite, référencée, qui parle aussi bien aux musiciens chevronnés qu’aux simples amateurs. La cerise sur le gâteau ? Le rappel en chacha-cha avec Mayra Caridad, la soeur de Chucho en chef de chœur faisant chanter la salle. Standing ovation. Une mention spéciale pour le groupe qui a assuré la partie à l’extérieur, Maykel Blanco y su salsa mayor, de jeunes musiciens bourrés de talent et d’énergie, qui ont fait danser un nombreux public sans ménager leur peine. Dehors comme dedans : des musiciens virtuoses et généreux... des Cubains donc ! Dolores Triviño * Chaleur et beaucoup de saveur 14 culture N°3559 Semaine du 04 au 10 juillet 2014 A l afFiche Perpignan Claude Parent-Saura, l’archéologie d’un artiste Estivales de l’Archipel. Parvis du Théâtre. Vendredi 4 juillet à partir de 19h. The Harvesters + Doolin’ +... À 19h et à 23h, DJ Niko Gallego. Gratuit. Samedi 5 juillet à 19h. Les Croquants + M. Lézard + Satya. Gratuit. Place Gambetta. Mardi 8 juillet à 18h. Dans le cadre de «Perpignan sur scène». Confidencial. Un son poprock catalan qui décoiffe ! Entrée libre. A 21h. Huit violoncelles à l’heure espagnole, Ensemble Otto Celli. Entrée libre.Infos au 04.68.62.38.82. Palais des Rois de Majorque. Samedi 5 juillet à 20h30. Festa del sol. Entrée libre et gratuite, dans la limite des places disponibles. Infos au 04.68.34.48.29. Mardi 8 juillet à 21h. Orchestre de Catalogne. Ses solistes retrouveront sur scène le groupe Accordzéâm (vainqueur de la «Grande Battle» sur France 2), pour une version de «La Symphonie du nouveau monde » complètement revisitée ! Entrée libre et gratuite, dans la limite des places disponibles. Couvent des Minimes. Mercredi 9 juillet à 21h. Dans le cadre de Perpignan sur scène, Gino Torralba. Blues, rock et pop pour une fusion de blues cubain, de flamenquito et de musiques de Méditerranée vraiment festives. Infos au 04.68.62.38.82. Cour du figuier. Mercredi 9 juillet à 19h30. Dans le cadre de «Perpignan sur scène». L’Avant-bras. Le swing-guingette ! Pêle-mêle de valses, de tangos, de pasos... Entrée libre. Infos au 04.68.62.38.82. Alenya Parc Ecoiffier. Vendredi 4 juillet à 20h30. Initiation au tango Argentin. À 21h. Soirée Milonga par l’association « Talon Aiguille Tango ». Gratuit. Avenue de Perpignan. Samedi 5 juillet à 11h. Inauguration du jardin Tauléra. Argelès-sur-Mer Parc de Valmy. Les 7, 8 et 9 juillet. Les Déferlantes : Indochine, Paradis, Blondie... Tarifs : voir le site internet officiel. www.festival-lesdeferlantes.com Banyuls-sur-Mer Exposition. Au travers de sa collection d’objets précolombiens, l’exposition nous permet d’entrer dans le processus créatif de l’artiste. P our réussir une exposition il faut un beau contenu, un agréable contenant et un habile metteur en scène. L’écrin : le musée d’archéologie de Céret. Les bijoux : des pièces archéologiques de la collection du plasticien Claude Parent-Saura et, le scénographe, l’artiste lui-même. Si Claude Parent-Saura, plasticien incontournable, collectionne les objets précolombiens et ceux des Indiens des pueblos depuis quarante ans, il est le contraire d’un “amasseur” compulsif. C’est un amateur vrai, tel Picasso ou Breton, et il ne possède que des objets qui parlent, à son oreille, à son cœur et à son esprit, qui vivent pour lui et par lui... À moins qu’il ne soit possédé par ces créations intemporelles. Il avait déjà exposé des pièces de sa collection en parallèle à ses propres créations. Il va au-delà dans cette maison du patrimoine Françoise Claustre, montrant pendant une année, des pièces inédites de qualité muséale. Et en les exposant, c’est lui qui se dévoile. Il ne les accompagne que de rares travaux personnels, où il inclut des fragments de pièces anciennes qui traversent ainsi les océans et les siècles. Qu’elles soient Chancay, Nayarit ou Nazca peu importe. Elles allient toutes, esthétique et spiritualité ; cette beauté et cet esprit qui enchantent et imprègnent toute l’œuvre de Claude. Il s’est inspiré de ces cultures, les a assimilées et nous les donne en écho à son propre imaginaire. Elles résonnent en lui, ici et aujourd’hui. Que ce soit des tissus à décor d’oiseau, des céramiques chamaniques patinées par le temps ou un masque métallique, la beauté est au rendez-vous, le mystère aussi... Laissons-nous porter et entrons dans le processus de création d’un grand artiste. L’œuvre de Claude Parent-Saura, autant que son être, est en accord, en résonance avec ce qu’il nous présente aujourd’hui, et cela bien avant même que son travail le traduise. Un peu comme si inconsciemment il avait toujours su cela, comme s’il était le descendant d’un Indien Nazca ! Christian Sournia Exposition Zoemas, Collection de Claude Parent-Saura, à la maison du Patrimoine Françoise Claustre, place Picasso, à Céret, jusqu’au printemps 2015. Entrée : 2,50 ` et 1,50 `, tous les après-midis. nisée par les Amis d’Alain Marinaro. Les professeurs sont Véra Tsybakov et Romain Hervé, merveilleux pianistes, concertistes internationaux. Ouvert au public. Vendredi 11 à 21h. Concert final avec les professeurs et leurs élèves. Entrée gratuite et libre participation. Pot convivial. © patdebaz Salle Novelty. Du 5 au 12 juillet. 6e masterclass orga- La musique et la mer « Piano à Collioure ». Quatre jours durant, la ville a vécu au rythme des claviers L a septième édition de la manifestation portée par Les Amis d’Alain Marinaro a, cette année, alterné grands récitals et concours. Château Royal, place, temple, centre culturel... la musique a investi tous ces lieux impulsant animations et plaisirs musicaux partagés. La jeunesse étant au cœur du dispositif avec deux types de concours, celui des juniors dont c’est la deuxième année et celui de ceux qui sont déjà dans la cour des grands. Un concours qui joue pleinement son rôle de révélation de talents, à preuve le parcours brillant de nombre des précédents candidats, dont, par exemple, celui du jeune Florian Puddu, Grand Prix Alain Marinaro 2013, en récital, cette année à Collioure et à l’affiche du prochain « Elne Piano Fortissimo ». Parmi les récitals, celui de Laure Favre Kahn faisait l’ouverture au Château Royal, l’occasion pour un public nombreux (le Château était comble) de découvrir une interprète flamboyante, aussi à l’aise avec Chopin, son compositeur de prédilection, qu’avec Liszt, et bien d’autres, jusqu’à Astor Piazzola. C’est la pianiste belge Éliane Reyes qui assurait le récital de clôture, une magnifique découverte que cette ancienne enfant prodige aujourd’hui artiste à l’éblouissante virtuosité technique. Si Chopin n’a pas de secret pour elle, elle a à cœur de faire vivre des répertoires contemporains. Elle a ainsi donné une sonate de Nicolas Bacri, qui, expérience rare, était là pour présenter sa pièce. Rappelons qu’une œuvre de celui-ci était le morceau imposé du concours 2014. En deuxième partie de concert, Éliane Reyes avait élaboré un programme sur le thème de l’eau, Debussy, Ravel, Lizst, des musiques qui, sous ses doigts exercés, prenaient des saveurs nouvelles. Lundi soir, à l’issue des différentes manifestations, le jury, présidé par Daniel Toni, a dévoilé ses choix : Florent Féral et Krzysztof Potocznik ont obtenu le premier prix ex-æquo d’exécution d’une œuvre contemporaine (la fantaisie opus 134 de Nicolas Bacri), et c’est Selim Mazari qui a remporté le premier du concours international Alain Marinaro 2014. Souhaitons à ces jeunes de poursuivre sur leur belle lancée. N.G. culture N°3559 Semaine du 04 au 10 juillet 2014 Musiques, danses, guinguette, intermittents en lutte Estivales de l’Archipel. Découvertes et spectacles dehors et dedans. D euxième édition pour le festival qui, pour l’équipe de l’Archipel, clôture une copieuse saison et manie la dialectique du dedans et du dehors. Dehors, des chanteurs ou des groupes, dont beaucoup à découvrir, que l’on écoute, gratuitement, en sirotant ou grignotant à la guinguette installée pour l’occasion. Dedans des spectacles plus costauds, payants, qui supposent une écoute plus attentive ou nécessitent une infrastructure scénique plus importante. Et ça fonctionne.Tous les soirs, il y a foule et ambiance sur le parvis du Théâtre, des gens se retrouvent, échangent, acclament les artistes. Beau succès pour Natalia Doco et sa jolie voix, idem pour le jazz manouche de « The lost fingers », par exemple, le lendemain, Pad Brapad (Urban Tzigan) a mis le feu... À l’intérieur, c’est forcément plus feutré pour accueillir récitals ou chorégraphies. C’est « Nippon-Koku », par la Compañia Nacional de Danza de España qui ouvrait le festival, avec, en préambule, une intervention des intermittents en lutte et le soutien affiché de Domenech Reixach, directeur du Théâtre. Intermittents fortement présents dedans et dehors, avec affiches, vidéos, pétitions... Création de Marcos Morau, étoile montante de la chorégraphie transpyrénéenne,« Nippon-Koku » met, si j’ose dire, la barre très haut, en tout cas, pas vraiment le profil d’un spectacle de festival d’été. Dans un huis-clos enfumé, des officiers se font servir à boire par d’accortes soubrettes pendant que sonne un téléphone que personne ne décroche et que vocifère une soldate. Puis, ils se mettent à danser, formidablement bien, en uniforme de militaires japonais, les danseurs offrent de saisissants tableaux, exécutent d’époustouflantes contorsions. On a aussi des fauteuils roulants qui passent, au fond, un fossé où, régulièrement, des protagonistes se jettent dans le vide, pendant qu’une Japonaise en costume traditionnel va et vient, le tout au son d’une musique envahissante. On comprend qu’il s’agit d’une métaphore contre le militarisme, le fascisme, qu’il y est question de suicide et de symboles du Japon. C’est brillant, impressionnant, mais trop hermétique, il faut aller chercher sur Internet pour identifier les références qui truffent cette chorégraphie, suicide de Mishima, théâtre kabuki... Plutôt frustrant, tout de même. Autre « dedans », le duo de piano des sœurs Labèque. Quelle classe ! Grandes, minces, chics, longs cheveux ondulés, talons vertigineux, elles jouent du piano comme elles respirent. Un jeu cérébral, hyper concentré pour Ravel, débridé et fou pour Gershwin, envoûtant pour Philip Glass, pape de la musique minimaliste américaine. Et trois rappels devant un public aux anges dans un Grenat enflammé. N.G. Prélude à l’intégrale pour piano de Philip Glass P iano à Collioure, c’est la fête du piano et de la jeunesse, comme nous le rappelle Dalila Marinaro, organisatrice de la manifestation soutenue par l’association Les amis d’Alain Marinaro. Cette année, en plus des différents concerts où viennent concourir de jeunes solistes venus du monde entier et des récitals en soirée, nous avons eu la chance d’entendre à nouveau Nicolas Horvath. Ce jeune et talentueux pianiste, qui a déjà remporté onze prix internationaux, nous a proposé un parcours dans l’œuvre du compositeur Philip Glass. Ce dernier, connu pour sa musi- que répétitive, a fait un retour provocateur à la tonalité, à une époque où la musique contemporaine revendiquait le post sérialisme et l’atonal. Avec Metamorphosis 5, nous voici entraînés dans un balancement perpétuel avec les rythmes instables 2 sur 3 ou 3 sur 2 ; une ritournelle se déploie mesure après mesure. Dans ce continuum répétitif, le pianiste met en valeur une note plutôt qu’une autre, créant des évolutions dans le phrasé avec des bascules émotionnelles étonnantes. Nicolas Horvath n’hésite pas à proposer des concerts d’une durée de six heures où Cerbère Hotel du Belvédère, la bodega. Mercredi 9 juillet à 20h. Michèle Bayar dédicacera son livre « Nouba » en duo musical avec Pedro Soler. Céret Ermitage Saint Ferréol. Samedi 5 juillet à 18h. Concert pittoresque, organisé par le Foment de la Sardane. Gratuit. Eglise Saint-Pierre. Dimanche 6 juillet à 21h. Shine Gospel. Tarifs : 15`, réduit 10`, gratuit pour les moins de 13 ans. Infos et réservations au 04.68.87.00.53. Collioure Château royal. Vendredi 4 juillet, à 21h. Dans le cadre du Festival Eté 66. Gipsy Dandy. Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles. Infos au 04.68.82.06.43. Place du 18 juin. Jeudi 10 juillet à 22h. Made In. Dans le cadre du festival «Jazz à Collioure ». Gratuit. Infos au 04.68.82.15.47. Château royal. Jeudi 10 Juillet à 21h. Eté 66. Récital de piano - Florent Mourier : Bach, Chopin, Liszt, Schubert ou Schumann. Entrée libre et gratuite, dans la limite des places disponibles. Infos au 04.68.82.06.43. Palau-del-Vidre À l’église. Vendredi 4 juillet à 21 h. Concert d’été - Festival de musique et de poésie 15e édition. Roula Safar (mezzo-soprano). Samedi 5 juillet à 19 h, Duo flûte et guitare. Suivi, place de l’église, d’un grand moment avec le conteur touareg Hamed Bouzine. Dimanche 6 juillet à 19 h. La « petite messe solennelle » de Rossini avec le chœur Opéra veus. Tarifs : 15 euros. Saint-André Galerie d’art de la mairie. Du 28 juin au 30 août. Exposition de peintures Josep Assensi « Catalonia mon amour ». Théâtre de verdure. Vendredi 4 juillet à 21h30. Soirée de clôture du festival de théâtre: Las Locas. Création collective par la troupe Glissandi. Fantaisie burlesque. Ensuite, repas de clôture. Nicolas Horvath. Assidu à la fête du piano de Collioure, le pianiste Nicolas Horvath associe des compositeurs contemporains à son hommage fidèle à Philip Glass. 15 Serrabona Nicolas Horvath, présentant une partition de musique contemporaine. il joue l’intégrale des œuvres de Philip Glass pour piano, intégrale qu’il va prochainement enregistrer. Par ailleurs, il a demandé à une vingtaine de compositeurs contemporains d’écrire une courte partition en hommage à son compositeur fétiche. Lors du concert Philip Glass vu par les contemporains, proposé au temple de Collioure le dimanche 29 juin, Nicolas Horvath jouait plusieurs de ces compositions. Il était entouré d’immenses partitions graphiques aux signes mystérieux, témoignant que l’écriture de la musique est elle aussi créative. Certains de ces compositeurs ont malicieuse- ment choisi, pour rendre leur hommage, de croiser la structure répétitive qui caractérise Philip Glass avec de célèbres partitions de la musique occidentale : un prélude de JeanSébastien Bach, les accords de la sonate au Clair de Lune de Beethoven ; un autre compositeur a même proposé un Inter Galactic Tango ! « La diversité et la variété de ces hommages démontrent que la musique contemporaine est en mouvement, et qu’il faut la faire vivre. « C’est la musique de notre temps » précise Nicolas Horvath. P.C.-S.H. Prieuré de Serrabona. Dimanche 6 juillet à 18h. Les dimanches de Serrabona : Romances autour de la Méditerranée. Nathalie Guida et Gérard Méloux proposent un répertoire traditionnel et populaire méditerranéen, au gré des cordes du oud, mandole, saz, buzuki et de la voix. Entrée libre et gratuite, dans la limite des places disponibles. Infos au 04.68.84.09.30. Thuir Théâtre des Aspres. Samedi 5 juillet à 21h. Spectacle polyphonique par l’Art Scèn’. A cappella ou accompagnés d’instrumentistes, le groupe vocal de jeunes adultes passionnés propose un spectacle coloré et pétillant. Tarifs sur le site internet. Infos au 04.68.84.67.87. Site web officiel : www.lartscen.fr Torreilles Salle des fêtes de la mairie. Mardi 8, jeudi 10, samedi 12 juillet à 21h. Amis d’Alain Marinaro. Concert des pianistes Véra Tsybakov, Romain Hervé et leurs élèves. Entrée gratuite et libre participation. Pot convivial. 16 humeur S i vous avez besoin de donner un contenu concret au mot populaire, je vous conseille d’aller faire un tour au Bocal du Tech, à la fin du mois de juin quand s’y tient la fête du Travailleur Catalan, le mot populaire s’y pare de toutes ses nuances, et dans un contexte politique peu folichon, cela fait du bien et peut aider à remettre les idées en place. Non ! Non ! Le peuple n’a pas fui … puisqu’il est là, au rendez-vous de ceux qui refusent la résignation. Le peuple n’a pas divorcé d’avec la politique … puisqu’il vient à une fête éminemment politique aux antipodes du social-libéralisme que la majorité gouvernementale tente de promouvoir. Le peuple serait-il têtu ? Le désordre des choses Le peuple n’aurait-il pas compris que ce qu’on lui serine à longueur d’antenne (qu’il faut réduire les déficits publics, bloquer les salaires, accepter le chômage et la précarité, vivre avec la crise et son cortège L’actu de misères, et accepter les divisions sociales …) est inscrit dans un désordre des choses auquel il ne faut pas toucher. Le peuple ne serait-il pas capable de comprendre qu’il est vain de parler de transformations sociales ? Que prendre aux riches pour donner à ceux qui n’ont rien ou peu est un sacrilège ? Que le patron est la figure moderne du saint ou du dieu antique et que saint Gattaz domine le mont Olympe de sa toute puissance. Visiblement le peuple n’a pas compris ! Les incompréhensions Certes les élections municipales et européennes récentes ont montré de sa part des incompréhensions, des comportements parfois destructeurs et dangereux, plus généralement un désintérêt grave pour la chose publique (sans doute à la hauteur des espoirs déçus et des difficultés vécues). On peut avoir aussi le sentiment qu’il a été plus spectateur qu’acteur dans les mouvements sociaux qui ont émaillé la dernière année… et les conséquences ne se sont pas fait attendre. On peut déplorer la difficulté du syndicalisme à vue par Delgé dépasser ses divisions et à s’unir. On peut ne pas comprendre ceux qui renoncent à la lutte au nom du réalisme… ou du copinage politique. On se doute des difficultés de ceux qui veulent que la gauche, la vraie, fasse de la transformation de la société, de la réduction des inégalités, du bien-être du peuple et de l’émancipation de la classe ouvrière son horizon immédiat, ait à affronter quelques obstacles pour dresser des perspectives qui rassemblent, qui aient du sens et de la force ! Cela impose de sortir de sa tanière, de son trou, de sa boutique, de ses craintes. Régénérer Quelle autre ambition que celle de faire front ! Mais pas n’importe comment, si l’on veut redonner confiance à ce peuple que les différentes forces politiques cherchent à capter pour le détourner de son ambition transformatrice. Le front du peuple est au cœur de l’ambition de ceux qui veulent régénérer une démarche politique qui entraîne les masses, les gens, les victimes et les exclus, les salariés et les chômeurs, les jeunes en attente d’un avenir et les retraités qui veulent avoir de quoi vivre, tous ceux qui depuis trop de temps ont appris, à leurs dépens, à faire le gros dos, devant les difficultés de l’heure. Le front du peuple, il y faut du monde, un parti, des partis, rassembleurs et rassemblés, des groupes, des citoyens organisés ou pas, une volonté forcenée d’ouverture aux convergences en tous genres, un sens très aigu de la solidarité, une ambition démesurée (comme toute ambition qui se respecte) et une idée fixe : ne plus subir et donc changer ! Gramsci, un des premiers dirigeants du parti communiste italien que le régime fasciste italien avait condamné à 20 ans de prison, décrivait le rôle du parti capable de renverser le cours de l’histoire, comme celui d’un Prince moderne. Le front du peuple ne pourrait-il pas être notre prince moderne à nous. Jean-Marie Philibert © Jean Pouech Le peuple, le front et le prince moderne