Espaces Blancs
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Espaces Blancs
ESPACES BLANCS de Paul AUSTER Une danse pour être lue à haute voix mise en scène Sophie Lagier avec Sophie Lagier et Franco Senica ACETONE 10, rue Popincourt – 75011 Paris www.acetone-cie.fr Correspondance: chez ART RYTHM ETHIC 40, rue Sainte Anne – 75002 Paris tel : 01 48 24 42 50 mail : [email protected] contact artistique : 06 81 77 80 74 1 2 ESPACES BLANCS de Paul AUSTER mise en scène Sophie Lagier avec Sophie Lagier et Franco Senica dramaturgie Sabine Quiriconi lumière Jean-Claude Fonkenel son Samuel Mazzotti traduction Françoise de Laroque « Je dédie ces paroles à ce que je ne comprends pas dans la vie, à tout ce qui se passe sous mes yeux. Je dédie ces paroles à l’impossibilité de trouver un mot qui égale le silence à l’intérieur de moi. » Production ACETONE 3 Paul Auster, écrivain contemporain américain, est l’auteur de nombreux romans. Si ces derniers, tels Leviathan, La Solitude du Labyrinthe, ou encore Moon Palace sont bien connus, Espaces Blancs est un texte plus confidentiel, à part dans l’œuvre d’Auster. C’est un essai sur la danse et sur l’expérience des corps. Du corps du danseur au corps du spectateur. Du mouvement extérieur au mouvement intérieur. De l’espace externe à l’espace interne. Paul Auster l’écrit en 1978, juste après avoir vu une répétition ouverte au public d’un spectacle de la chorégraphe Nina W., ex danseuse de Merce Cunningham. Il en parle comme « un texte d’un genre indéfinissable, ni poème ni récit en prose, le pont vers tout ce qu’il a écrit pendant les années qui ont suivi ». Les Espaces Blancs sont les espaces vierges du corps du danseur et de la page de l’écrivain. Exécuter un mouvement – Ecrire un mot. Un mouvement derrière l’autre – Un mot après l’autre. « Les danseurs t’ont sauvé. (…) Le seul fait de voir leurs corps en mouvement semblait te transporter jusqu’en un lieu inexploré à l’intérieur de toi, et petit à petit tu as senti quelque chose se soulever en toi, tu as senti la joie monter dans tout ton corps, jusqu’à ta tête, une joie physique devenant aussi celle de l’esprit, une joie ascendante qui se propageait, qui se répandait dans toutes les parties de ton être. » Chroniques d’hiver Paul Auster 4 « Quelque chose se passe, et du moment que cela a commencé, rien ne sera plus pareil. Quelque chose se passe. Ou rien ne se passe. Un corps entre en mouvement. Ou reste immobile. S’il se meut, quelque chose commence. S’il reste immobile, quelque chose commence aussi. Cela vient de ma voix. Et pourtant ces paroles ne se confondent jamais avec ce qui se passe. Cela va et vient. Si je parle en ce moment, c’est dans l’espoir de trouver le moyen de continuer, de suivre un cours parallèle au cours des choses, de remplir le silence sans le briser. » 5 Cy Twombly 6 Espaces Blancs est un poème à ciel ouvert. Dans une prose rythmique et musicale, il déploie sa force pour nous embarquer avec lui. Un danseur et une actrice pour donner chair et voix aux mots. Pour explorer les espaces indéfinis, entre les mouvements, entre les mots, dans un temps suspendu. Il nous faut créer un espace rythmique visuel, comme de larges feuilles de papier blanc, posées au sol, accrochées aux murs, suspendues dans l’air. Une structure de composition possible. Remplir pour épurer, et faire ainsi apparaître l’espace et résonner le silence. Projeter des sons dans l’espace. Projeter des mouvements dans le temps. Des mots livrés et une présence physique brute. Nous sommes du côté du sériel, du chromatique, de l’infime. Les œuvres de John Cage ou de Morton Feldman ne sont pas loin. Sans jamais illustrer le texte, nous cherchons à expérimenter un espace et un temps autres, non encore troublés. Et tenter de permettre au silence, au vide, d’apparaître et d’être pleinement. Sophie Lagier et Franco Senica. « Considérer le mouvement non comme une simple fonction du corps mais comme un développement de la pensée. De même considérer la parole non comme un développement de la pensée mais comme une fonction du corps. Des sons se détachent de la voix, entrent dans l’air, encerclent, assaillent, pénètrent le corps qui occupe cette part de l’air ; quoiqu’invisibles, ils font un geste aussi bien que la main quand elle traverse l’air à la rencontre d’une autre main, et dans ce geste on peut lire l’alphabet entier du désir, le besoin du corps d’être arraché à soi, alors même qu’il demeure dans la sphère de son propre mouvement. » 7 Après le travail sur ANIMALE, solo dansé que j’ai mis en scène, j’ai eu le désir de poursuivre ma recherche autour du mouvement. Les corps ont toujours été présents dans mes spectacles, par leurs présences organiques, leurs chairs qui respirent. Mais je cherche aujourd’hui à aller plus loin et mêler l’écriture chorégraphique à mon travail théâtral. Faire naître d’autres formes, par le frottement au plateau de la danse et du texte. Espaces Blancs est un texte qui m’accompagne depuis de nombreuses années. Le choix de me confronter à lui maintenant est né de ce désir de mêler les arts, de les faire sonner, résonner, ensemble, côte à côte, l’un par rapport à l’autre, l’un contre l’autre. L’envie de revenir à la prose aussi. Pour inventer une écriture scénique libre. Et de jouer moi-même ces mots, aux côtés de Franco Senica, que je connais bien, avec qui j’ai souvent travaillé. Pour interroger ensemble nos pratiques et nos rêves de plateau. Leurs singularités et leurs ressemblances. Et parce que je ne sais pas ce que ce sera, comment ce sera. Ce dont je rêve : Une installation, laissant libre cours à l’imaginaire, aux possibles. Un songe. Sans l’illustrer, que le texte fasse résonner la danse. Sans l’expliquer, que la danse fasse se mouvoir le texte. Et que cela touche le spectateur, parce que ça lui parle de lui, de ce qu’il est intimement, un être en mouvement. Sophie Lagier. Alberto Giacometti 8 FRANCO SENICA Né en Italie, il est à la fois danseur, chorégraphe, performer et comédien. Après une formation en danse classique et en danse contemporaine, il pratique le butô et l’Ashtanga yoga, qu’il enseigne également. En Italie, il fonde en 1996 avec Rachele Caputo la compagnie de danse-théâtre Sat - Compagnia Caputo Senica, au sein de laquelle il chorégraphie et interprète plusieurs spectacles. Il travaille également avec Vera Stasi, Alef Danzaateatro Company, Enzo Cosimi Dance Company, Company Blu, Gustavo Frigerio, et Salvo Tessitore. Depuis 1996, il est aussi coordinateur artistique des Cours de Danse Professionnels au I.A.L.S. (Istituto Addestramento Lavoratori Spettacolo) – Rome. En France, il travaille avec Olivier Py, La damnation de Faust, opéra de H. Berlioz ; Jean-Michel Rabeux, avec lequel il joue régulièrement depuis 1992 dans Les Charmilles, Les Enfers carnavals, Arlequin poli par l’amour, Déshabillages, Le Corps Furieux et La Barbe Bleue ; Eram Sobhani, Le Roi de la Tour du Grand Horloge de W.B.Yeats ; Sylvie Reteuna, La natation ou l’art de nager de Jean-Pierre Brisset ; Sophie Lagier, Danzare il Corpo / Investigations. Il a créé ANIMALE, solo dansé. Il a collaboré également avec Sophie Lagier à la mise en scène de Judith [Le corps séparé] de H.Barker. SOPHIE LAGIER Après des études musicales, chant et piano, au Conservatoire national de Région de Besançon, elle suit une formation théâtrale à l’Ecole Florent à Paris, élève de Michel Fau, Stéphane Auvray-Nauroy, et Muriel Mayette. Elle effectue ensuite des stages d'interprétation avec Philippe Minyana, Edith Scob, Eric Didry et Jean-Michel Rabeux. Elle a également une licence en Arts du spectacle de l’Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3. Comédienne, elle joue notamment sous la direction de Jean-Michel Rabeux, La Barbe bleue ; NuitTransErotic 1-2/1001 ; de Félicité Chaton, Le Baroque et Pâte-mot, de Christophe Tarkos ; de Karelle Prugnaud, La brûlure du regard et La tête cassée mais la voix qui chante, de Eugène Durif ; d'Olivier Coyette, Tant d'Aveugles ; d'Alain Ollivier, Pelleas et Melisande, de Maeterlinck ; de Hauke Lanz, Erotica asphyxia ; d'Irina Dalle, Lueur d’étoile ; de Jean-Michel Rivinoff, Paroles au Ventre. Elle travaille comme assistante, notamment avec Jean-Michel Rabeux, La Barbe Bleue, Le Cauchemar, NuitTransErotic 1-2 / 1001, Le Corps Furieux, Emmène-moi au bout du monde, de Blaise Cendrars, Le Balcon, de Jean Genet, Mais n’te promène donc pas toute nue, de Georges Feydeau. Au sein d’ACETONE, elle développe parallèlement son propre travail, et met en scène Medea de Jean Vauthier ; Madame Edwarda de Georges Bataille ; L'Etrange mot d'… de Jean Genet ; Satori de Louis Calaferte ; CRAVE (Manque) de Sarah Kane ; Judith [Le Corps Séparé], de Howard Barker ; ANIMALE, solo dansé de Franco Senica ; Danzare il Corpo / Investigations. Titulaire du Diplôme d'Etat d’enseignement du Théâtre, elle est chargée de cours à l’Université de Nanterre Paris X, à l’Université de Poitiers, à l'Université de Franche-Comté, à l'Ecole Florent. Elle dirige régulièrement des stages d'interprétation pour comédiens professionnels, et intervient dans divers ateliers théâtre (La Halle aux grains – Scène Nationale de Blois, La Compagnie, MC93 Bobigny, TGP-Saint Denis, ACETONE). Elle collabore également régulièrement avec Philippe Minyana. 9 SABINE QUIRICONI Sabine Quiriconi est dramaturge (auprès d'Eric Vigner, notamment) et maître de conférences en arts du spectacle à l'Université de Paris OuestNanterre La Défense. Elle enseigne la pratique et la théorie théâtrale et co-dirige avec Jean-Louis Besson le master professionnel "Mise en scène et dramaturgie". Elle est l'auteur d'une thèse sur Marguerite Duras et de nombreux articles sur les écritures et les mises en scène contemporaines (dans Théâtre/Public, Alternatives théâtrales, Les Voies de la création théâtrales, Etudes théâtrales…). JEAN-CLAUDE FONKENEL Après s’être formé à l’école du T. N. S., section régie, de 1980 à 1982, il travaille comme régisseur général au sein de différentes compagnies: Jean-Louis Hourdin, Agnès Laurent, Jérôme Deschamps. Il rencontre en 1984 Gérard Bonnaud, éclairagiste de Jean-Louis Hourdin, et travaille avec lui comme régisseur lumière sur plusieurs spectacles de la compagnie, puis en 1987 devient assistant lumière de Dominique Bruguière sur Phèdre mis en scène par Claude Degliame et Chutes mis en scène par Claude Régy. C’est par Dominique Bruguière qu’il rencontre en 1987 Jean-Michel Rabeux ; il travaille depuis avec lui comme régisseur général et comme créateur lumière sur tous ses spectacles. Il collabore également depuis 2004 avec Sylvie Reteuna comme éclairagiste, collaborateur artistique et directeur technique de la compagnie La Sibylle.Il a également créé les lumières de deux spectacles mis en scène et interprétés par Marie Vialle à partir de textes de Pascal Quignard : Le nom sur le bout de la langue et Le triomphe du temps ; ainsi que de Médée-Matériau et Roméo et Juliette, deux mises en scène de Sophie Rousseau. Avec Sophie Lagier et Franco Senica, il crée la lumière d’ANIMALE et de Danzare il corpo. SAMUEL MAZZOTTI Samuel Mazzotti découvre les techniques du son au théâtre avant de développer ses compétences avec des musiciens. Il alterne tournées musicales et théâtrales. Technicien, régisseur, sonorisateur, créateur ou opérateur ? Un peu tout ça… En musique, Il collabore notamment avec Le Soldat Inconnu, Les Trapettistes, Mafia K’1 Fry, Erikel et actuellement travaille avec LudoCabosse, S.A.D. et Gaëlle Marie (sur scène et en studio). Au théâtre, après avoir été responsable du département son à l’Espace des Arts (scène nationale de Chalon-sur-Saône) et au Nouveau Théâtre de Montreuil-centre dramatique national, il travaille notamment avec Gilles Cohen (Soucis de famille, 2002), Anastasia Politi (Antigone, 2002), Smooz (la Bérézina, 2003), Olivier Balazuc (Elle, 2005), Sandrine Lanno (La thébaïde, 2007), Frédéric Aspisi (Toujours le même Fantasme, 2008), Paola Comis (Questions…, 2009), Stéphane Auvray-Nauroy (Ce qui peut coûter... 2009 ; Je suis vivant et les larmes sont proches, 2010), Guillaume Clayssen (A la grecque, 2009), Karelle Prugnaud (Kiss Kiss, 2009 ; Héroïne, 2012), Jean-Michel Rabeux ( La Barbe Bleue, 2010 ; La Nuit des Rois, 2011; Peau d’Âne, 2012), Sophie Lagier (Judith, 2010 ; ANIMALE, 2011 ; Danzare il corpo, 2013), Cédric Orain (StripTease, 2008 ; Les charmilles, 2009 : Le Chant des Sirènes, 2011 ; Sortir de ce corps, 2011). Au cinéma, il a réalisé la prise de son, le mixage et la création sonore du court métrage de Guillaume Clayssen, Femâle ; de Etude sur Paris, long métrage de PrimaVista; du Tablier bleu, court métrage d’Anne-Lise Maurice ; de Être Rêvé, long métrage de Tito Gonzalez Garcia. Avec Anne Bénédicte Girot, il a également écrit et mis en scène Engrenages, au théâtre L’Etoile du Nord. 10 Cy Twombly ACETONE 10, rue Popincourt – 75011 Paris www.acetone-cie.fr 11