Les Alpagas et les camélidés sauvages.

Transcription

Les Alpagas et les camélidés sauvages.
Les Alpagas
et les camélidés sauvages.
Un jour, sur ses longs pieds, allait je ne sais où,
une charmante Brebis Noire emmanchée d'un long cou.
Elle côtoyait une rivière…
Oh pardon, je me trompe !
Ce n’était pas une Brebis Noire du Velay, cette belle Neira au cou si long, gracieux et
harmonieux !
Je me trompe…
Alpaga et Lama allaient je ne sais où…
Ils côtoyaient une rivière…
Quatre camélidés Andins…
L’Alpaga descend de la Vigogne et non du Guanaco comme les spécialistes le crurent
d’abord. Alpaga, vigogne, lama, guanaco font partie des petits camélidés, par
opposition aux dromadaires (Afrique) et chameaux (Asie). Ils sont des camélidés des
Altiplanos des Andes, sud-américains. Ils se ressemblent beaucoup et présentent des
caractéristiques communes.
Ils ruminent tous quatre mais ne sont pas classés comme ruminants. Ils ont trois
estomacs contre quatre aux ruminants classés comme tels. Ils ont des dentitions
particulièrement adaptées à une végétation pauvre et fruste. Leurs incisives poussent
continuellement a la manière de celles des rongeurs.
Ils ont d’abord été comparés aux ovins par les explorateurs, avant qu’ils s’aperçoivent
que ce sont des camélidés qui ruminent.
Leurs pieds présentent deux orteils indépendants qui les rendent très rapide, agiles et
stables sur les terrains accidentés et pierreux des Andes.
Ces petits camélidés ne sont pas muets. Ils ont un répertoire de cris, notamment le
lama, contrairement à la vigogne. Ils sont très expressifs et font savoir leur ressenti
ou leurs intentions par des postures corporelles et l’orientation des oreilles.
« Une caractéristique propre aux camélidés est la délimitation d’endroits dédiés
uniquement aux déjections. Cela représente un grand avantage du point de vue
sanitaire et contre la diffusion des parasites. »
Vigogne
Guanaco
La vigogne.
La vigogne (vicugna) vit dans les Andes du Pérou, Bolivie et Chili.
Elle est presque entièrement de couleur fauve, avec des zones claires sur sa poitrine
ses cuisses, ses pattes. Son poil est particulièrement fin. Seule la soie a un diamètre
inférieur.
Une vigogne pèse 40 à 60 kg, mesure 0,75m à 1m au garrot ou 1,30 à 1,50m au
sommet du crâne.
Elle est la plus petite espèce de camélidé. C’est un mammifère herbivore ruminant
diurne mais qui rumine la nuit. Ses incisives inférieures sont très longues. Chassé
pour sa laine et sa viande, sa population est en danger. Désormais les vigognes
capturées sont relâchées après la tonte.
Le guanaco.
Le guanaco (lama guanicoe) est considéré par certains comme une sous-espèce du
Lama. Plus grand que les vigognes et alpagas, il mesure 1,10 à 1,20m au garrot et
1,60 à 1,80m au sommet du crâne. Les mâles peuvent peser jusqu’à 140 kg, contre
75 kg pour les femelles.
A la différence du lama, le guanaco n’est pas utilisé comme animal domestique.
Son poil est brun-roux et sa tête d’un gris plus ou moins sombre.
Son territoire Andin s’étend en Argentine jusqu’à la terre de Feu. Capable de résister
en force ou en vitesse au puma, il est chassé par l’homme pour sa laine et sa viande,
et sa population est en danger.
L’Alpaga.
Le terme « alpaga » est propre aux occidentaux. Le terme employé par les peuples
autochtones est alpaca, issu de la langue Quechua.
Dans l’altiplano andin, l'alpaga vit jusqu'à environ 4500 mètres d'altitude.
De nos jours, l'alpaga est implanté en élevage en Angleterre, Suisse, Australie et
Canada, qui sont les aires du mouton lainier. L’industrie de la laine dicte ce choix.
Description.
Du point de vue de la toison, il existe deux espèces d’alpagas.
L’alpaga Huacaya, au poil mi long, frisé et ondulé, qui représente 90% des alpagas.
L’alpaga Suri (10% des alpagas) dont les mèches longues et cordées tombent
verticalement (photo de gauche et à gauche sur la photo ci-dessus).
La fibre de la laine d’alpaga est la plus fine des laines de camélidés après celle de la
vigogne. Son diamètre est de 16 à 25 microns. Seule la fibre de la soie est plus fine.
Animal domestique, à la différence des camélidés sauvages, il est l’objet de sélections
de morphologie et de couleurs. Ainsi 22 couleurs unies ou mêlées sont acceptées, du
blanc au noir.
Ce plus petit des camélidés Andins, avec la vigogne dont il descend, l’alpaga mesure
en moyenne 85 cm au garrot et 1,10 à 1,20 m au sommet du crâne. Il pèse environ
70 à 80 kg. Sa ligne de dos est arrondie. La tête est courte, avec une houppette de
laine caractéristique sur le front. Les oreilles sont en fer de lance. Ses pieds
présentent deux orteils indépendants, munis de coussinets et terminés par deux
ongles pointus. Leur bouche est fendue et leurs incisives poussent continûment.
L’alpaga peut être classé comme « animal de compagnie ». Sa silhouette, ses
aplombs, sa locomotion, comptent alors plus que la qualité et l’abondance de sa laine.
Un alpaga vit en moyenne vingt ans.
La laine d'Alpaga.
Outre ses qualités de sociabilité, l’alpaga est recherché principalement pour la finesse
de sa laine.
« La laine d'alpaga est une fibre très haut de gamme, plus douce, plus chaude, plus
résistante et plus légère que la laine de mouton. »
L’alpaga peut être tondu tous les ans, ou tous les deux voire trois ans. En France la
tonte a lieu généralement en mai ou juin, après les froids et avant les fortes chaleurs.
Les Alpagas ne produisent pas de lanoline, un des composants du suint. La
transpiration ne rend pas la toison collante. La laine d’alpaga ne doit pas être mouillée
lors de la tonte.
La tonte est source de stress. Elle est réalisée au calme et avec des précautions pour
les femelles en gestation.
« Après la tonte, une surveillance des animaux s’impose. En effet, leur alimentation
doit être contrôlée de sorte que leur température ne baisse pas, suite à la perte de
leur laine. »
Il faut 15 à 30 minutes pour tondre un alpaga. Ce n’est donc pas comparable avec les
quelques dizaines de secondes pour un mouton. La tonte commence par les pattes et
se fait en fonction des différentes qualités de laines. La laine du dos est celle qui
présente la meilleure qualité. Un alpaga donne en moyenne 2,5 kg de laine.
Diamètre moyen des fibres animales :
Voyez ci-dessous le classement que fait le British Wool Marketing Board des fibres les
plus fines et recherchées pour l’industrie textile de luxe. L’unité est le micromètre
(anciennement dit « micron »).
1 micron (µ) = 1/1000e de millimètre, 1 000 000e de mètre.
Vigogne
10 à 12
Angora
11 à 15
Cashmere 15 à 19
Alpaga
16 à 25
Guanaco
18 à 24
Chameau
18 à 26
Lama
20 à 40
Mohair
24 à 40
Mouton
20 à 80
Production mondiale de fibres par animal :
Alpaga
4 000 tonnes/an
Cachemire 6 200 tonnes/an
Angora
8 500 tonnes/an
Mohair
25 000 tonnes/an
Mouton
500 000 tonnes/an
Comportement en élevage.
L’alpaga est très sociable, un peu indépendant, curieux, calme et doux, notamment
avec les enfants. Il peut dépérir s’il est laissé seul, et cohabite aisément avec des
brebis. Il n'est pas fugueur. Un mâle vit avec quelques femelles et leurs juvéniles. A la
campagne, et sous réserve qu’il dispose d’un espace qui lui convienne, l’alpaga peut
être considéré comme animal de compagnie, notamment pour des randonneurs.
Les mâles ne sont pas laissés dans un même troupeau. Lorsque plusieurs mâles
convoitent la même femelle, ils deviennent très brutaux, mordent et donnent des
coups de tête. A la période des amours, l’homme peut lui-même être attaqué,
bousculé. La rivalité peut aller jusqu'à la mort. Pour éviter les rapports de force entre
les mâles, mieux vaut les séparer des femelles.
Les rivalités entre mâles se règlent la plupart du temps par des crachats composés de
salive et d’herbe, qui sont des boules gastriques.
Laissé seul, un alpaga peut devenir dominant par rapport à l’homme, et montrer une
certaine agressivité. Il bouscule avec sa poitrine et essaie de faire tomber en
entravant les jambes.
Alimentation.
Les Alpagas se nourrissent le jour et ruminent la nuit. Ils se nourrissent
essentiellement d’herbes, pommes, carottes, céréales, foin et paille. Ils peuvent
manger les herbes de basse qualité. Leur système digestif à trois compartiments est
plus efficace que ceux d’autres mammifères qui ruminent et que ceux des animaux
classés comme ruminants. La consommation moyenne de nourriture est de 1.5 à 2 kg
par jour, et peut atteindre 3 kg pour une femelle alpaga gestante. L’alpaga peut se
révéler trop gourmand et la quantité de nourriture apportée en plus de l’herbe doit
être limitée. Toute plante toxique de notre région doit être éliminée car, en animal
« importé », l’alpaga n’en a pas les anticorps.
Les Alpagas de Margerie.
Reproduction.
« L'alpaga n'a pas de période de reproduction déterminée. La saillie déclenche
l'ovulation. Les naissances ont plutôt lieu en saison chaude.
Comme la mère ne lèche pas le nouveau-né, une naissance aux heures chaudes du
jour, en fin de matinée ou début d’après-midi, donne les meilleures chances de survie.
La femelle porte entre dix et treize mois avant la mise bas, surtout si les conditions
sont défavorables.
Pendant les 7 à 8 premiers mois, le petit ne grossit pas. Cela rend complexe la
surveillance des femelles car il n’est pas aisé de voir si elles sont pleines ou pas. Après
huit mois le petit grossit jusqu'au terme. La femelle donne naissance à un seul petit
par an. A la naissance un agneau d’alpaga pèse en moyenne 7kg et possède déjà une
toison. La femelle peut être saillie de nouveau une dizaine de jours après la mise bas.
Elle allaite son petit environ 6 mois. Une femelle est fertile dès ses 6 mois alors qu’elle
n'a pas achevé sa croissance. Un mâle est adulte entre 2 ans et demi et 3 ans. »
AFLA . Association Française de Lamas et Alpagas.
www.lamas-alpagas.org
Les Alpagas de Margerie. Nicole Boncompain.
http://les-alpagas-de margerie.jimdo.com
Pour l’Association de La Neira
Gilbert Duflos
2014.

Documents pareils