La Lettre de la Coccinelle - Sarthe Nature Environnement

Transcription

La Lettre de la Coccinelle - Sarthe Nature Environnement
La Lettre de
la Coccinelle
N°53 – Janvier à Mars 2013
Bulletin de Sarthe Nature Environnement
Fédération Sarthoise des Associations de Protection de la Nature et de
l’Environnement
Editorial
Voici la première Coccinelle de l’année 2013 !!!
En cette occasion, nous souhaitons à tous une très bonne
année 2013, une bonne santé et que vos projets se réalisent.
Pour cette année nous avons décidé de continuer le principe
d’un thème annuel avec le programme associatif.
Le thème élu pour 2013 est « Le sol dans tous ses états » ;
vous pourrez y retrouver des sorties de terrain, des
conférences, spectacles, film/débat ; 8 actions au total dont
vous trouverez le calendrier dans cette coccinelle.
Sommaire
-
Programme associatif 2013/fin
2012 – Page 1
-
Le sol – Page 7
-
Faune et Flore – Page 9
-
Actualités juridiques – Page 15
-
Brèves – Page 16
Dans tous les cas, nous comptons sur vous pour continuer à
faire vivre l’association pour encore une année de plus.
-
L’agenda de SNE – Page 19
Hélène Poignant, SNE
-
Le mot de l’EIE – Page 20
En 2013, nous continuerons également à soutenir la Charte
« Jardiner au naturel, ça coule de source », en proposant des
animations et stands sur le thème du jardin naturel.
L’action « Refuges à Papillons » est en bonne marche pour
cette année, nous comptons sur vous pour relayer
l’information dans son intégralité et peut être même faire un
refuge chez vous (pour mieux connaître l’action : site internet
de SNE).
Programme associatif 2013/fin
2012
Une activité qu’il faut
pérenniser
Notre Calendrier 2013
La présence d’une salariée au sein de notre
structure est indispensable, mais l’aide du Conseil
régional étant dégressive et limitée dans le temps, le
poste doit s’autofinancer par ses activités.
Hélène a réalisé cette année de nombreuses
animations auxquelles vous avez pu participer, et
vous a aidés dans la mise en place de nombreuses
actions.
Nous vous invitons à lui faire part de vos besoins,
mais également de toutes nouvelles animations qui
pourraient lui être confiées.
Toutefois, pour assurer un salarie minimum et faire
face aux dépenses de l’activité, le soutien militant
représente un coup de pouce indispensable.
Détail des actions à télécharger sur le site internet :
Programme
Nous faisons donc appel à nos adhérents et
sympathisants pour contribuer au succès de ce poste
et son maintien qui bénéficiera alors à
l’environnement dans le département.
Programme associatif 2013 : « Le sol dans
tous ses états »
Pour 2013, plusieurs thématiques ont attiré
l’attention des membres de Sarthe Nature Environnement : les carrières, les zones humides. Mais finalement nous avons choisi un thème plus large qui
permettra de traiter tous ces sujets à la fois.
Réduction d ‘impôts
Nous vous proposons une formule de dons mensuels
minimes d’un montant de 5, 10, 15, 20 euros ou plus
par mois (montant et arrêt à votre convenance).
Chaque année, vous recevrez un reçu fiscal vous
permettant de déduire de vos impôts 66% de la
somme totale versée annuellement (ou crédit
d’impôt pour les personnes non imposables).
Pour plus d’informations : http://vosdroits.servicepublic.fr/F426.xhtml#N100D6
C’est ainsi que chaque association membre a eu tout
l’automne pour réfléchir et proposer ses actions pour
le conseil d’administration d’octobre. Le planning
pour 2013 est le fruit de ce travail collectif.
Nous remercions tous nos adhérents qui nous
soutiennent et sans qui SNE ne pourrait pas
fonctionner
L’architecture du projet 2013 donne une place à la
formation des bénévoles (juridique, pédologique, …).
En effet, nos membres ont observé qu’une action
grand public par mois supposait un rythme très
dense et mobilisait beaucoup d’énergie. Par contre,
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tous ont trouvé que l’échelonnement sur l’année de
nos actions améliorait la visibilité vis-à-vis du grand
public, et donc nos objectifs de sensibilisation.
Par ailleurs, nos membres ont émis le souhait de réserver des temps à l’approfondissement des thématiques et la formation des bénévoles. C’est pourquoi
notre projet prévoit des actions plus spécialisées,
mais qui resteront tout de même ouvertes aux personnes non membres de Sarthe Nature Environnement ou les associations qu'elle fédère, afin
d’enrichir nos compétences départementales. En
effet, Sarthe nature Environnement se doit d’être à
jour dans ses positionnements et d’enrichir continuellement ses réflexions.
Quelques notions de physique pour mieux comprendre :
Le transport du courant électrique alternatif 50
Hertz (50 pulsations par secondes), qui alimente nos
bâtiments et installations, génère autour des câbles
conducteurs, des lignes de transport et des transformateurs EDF un champ électrique de 50 Hertz, et un
champ magnétiquede 50 Hertz. Le champ électrique
E se mesure en Volt/mètre (V/m). Il est facilement
neutralisé et varie en fonction du voltage de la ligne.
Le champ magnétique M, se mesure en microTesla,
(µT ou milliGauss mG ; 1mG = 0,1 µT), on ne sait pas
le neutraliser, il varie en fonction de l’ampérage de la
ligne. Les niveaux de champ diminuent rapidement,
quand on s’éloigne de la ligne.
Nous vous invitons donc à la première action de ce
programme, qui sera cette année, pour changer nos
habitudes, une formation juridique sur le sol animée
par Benjamin Hogommat juriste à FNE Pays de la
Loire. Elle aura lieu le samedi 23 février à la Maison
des Associations du Mans, de 9h30 à 17h.
L’impact sur la santé et la réglementation :
Les effets sont de deux ordres :
Effets aigus qui apparaissent suite à une exposition
de courte durée à des niveaux de champ élevés, le
décret du 3 mai 2002 en protège les populations en
établissant un seuil maximal d’exposition du public
de 100µT (maxi relevé autour de lignes THT : 36µT).
Effets physiopathologiques qui apparaissent à des
niveaux de champ faibles sur de longues durées
d’exposition. Aucun texte réglementaire ne protège
les populations. L’OMS classe en mai 2001 les
champs magnétiques d’extrêmement Basses fréquences dont le 50 Hertz dans le groupe 2B des substances potentiellement cancérogènes. Le rapport de
l’AFSSET de 2012 recommande une zone d’exclusion
pour constructions recevant du public accueillant des
personnes sensibles (femmes enceintes et enfants) :
100m de part et d’autre d’une ligne THT.
Le rapport sur la Maîtrise de l’urbanisme autour des
lignes de transport d’électricité d’août 2010
n° 2010/16/CGIET/SG propose une zone de prudence
ou couloirs d’exclusion par rapport à une valeur limite d’émission : 1µT comme la Suisse.
Voir sur le site du CRIIREM : http://www.criirem.org/
Hélène Poignant, SNE
Dernière action de 2012 : Le Transport
d’énergie, présentation de l’enquête « Vivre
avec une ligne THT »
Animée par Alain RUAMPS, représentant du Collectif « Stop THT Cotentin Maine » et Catherine GOUHIER, responsable CRIIREM de l’enquête « Vivre
avec une THT ».
L’enquête :
La comparaison de trois populations dans trois zones
exposées différemment porte sur la vie quotidienne,
les problèmes de santé, la vie au travail et les comportements d’animaux dans les élevages.
Trois zones choisies :
Zone Fortement exposée, dite FE, entre Flamanville(50) et Domloup(35) près de Rennes, dans un
rayon de 300m autour de deux THT 400 00 Volt,
C’est devant une salle pleine de 50 personnes, habitants de Laigné en Belin, militants de Sarthe Nature
Environnement, qu’a été exposée la démarche qui a
abouti à la mise en place de l’enquête réalisée en
février 2008, et les conclusions.
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mise en service en 1984, sur 180 km de longueur,
fonctionnant à 70 % de sa puissance maximale.
Les conclusions :
Les perturbations radio électriques multipliées par 2,
les décharges électriques augmentées de 82% ; ces
phénomènes persistent jusqu’à 200m des lignes et
sont plus fréquents en zone très exposée (TE).
74% des foyers en zone TE et ME ressentent la vue
des lignes comme une nuisance visuelle.
79% des foyers ressentent le bruit comme une nuisance. Il est qualifié « perturbant » ou « insupportable » dans 39% des habitations.
Le taux d’augmentation des problèmes entre la population exposée (TE et ME) et la population témoin
non exposée (NE) est de :
Zone Moyennement exposée, dite ME, entre Domloup et Les Quintes (72), dans un rayon de 300m
autour d’une THT 400 00 Volt, mise en service en
1992, sur 90 km, fonctionnant à 40 % de sa puissance maximale.
Zone non exposée, dite NE, correspondant à la zone
du futur fuseau Cotentin – Maine, sur 150km, actuellement sans ligne THT 400 000 Volt.
99% pour ≪ état dépressif ≫ (15,8% contre 7,9%) 75%
pour ≪ vertiges ≫ (18,1% contre 10,3%)
74% pour ≪ nausées ≫ (11,7% contre 6,7%)
61% pour ≪ problèmes cutanés ≫ (15,2% contre 9,4%)
55% pour ≪ perturbations auditives ≫ (22,6% contre
14,5%)
45% pour ≪ irritabilité ≫ (50,6% contre 34,9%)
42% pour ≪ sommeil perturbé ≫ (51,5% contre 36,2%)
41% pour les ≪ maux de tête ≫ (43,9% contre 31,1%)
40% pour les ≪ troubles digestifs ≫ (26% contre 18,5%)
38% pour les ≪ difficultés de concentration ≫ (28,7%
contre 20,8%).
Il n’y a pas de diminution de la proportion des personnes déclarant les symptômes en fonction de
l’éloignement par rapport aux lignes, TE et Me confondues.
Exploitations Agricoles :
Les mesures de champ magnétique 50 hertz faites sur
site montrent que :
- Zone FE est exposée de 0,03 à 11 µT en fonction de la distance à la ligne..
- Zone ME est exposée de 0,03 à 1,00µT en
fonction de la distance à la ligne.
- Zone NE est exposée de 0,03 à 0,1µT
Ces mesures sont conformes aux différentes valeurs
déclarées par EDF et RTE dans diverses études.
La fréquence de ces manifestations pathologiques
augmente avec la proximité et la puissance de la
ligne.
Le CRIIREM se tient à votre disposition pour toute
information. La totalité de l’enquête se trouve sur le
site : www.criirem.org
Catherine Gouhier, CRIIREM
Ce sont 300 enquêteurs formés par le CRIIREM qui se
sont répartis sur le terrain pour présenter les questionnaires aux familles rencontrées, avec l’aide des
municipalités. Près de 3 000 familles exposées et plus
de 1 000 personnes constituant la population témoin
non exposée ont été interrogées. Au total c’est plus
de 6850 questionnaires individuels qui sont arrivés au
CRIIREM qui n’en attendait que deux ou trois milles.
L’ampleur du travail a permis de nouer une collaboration fructueuse avec les étudiants de l’Université
du Maine.
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techniciens, l'un de chez Hargassner (fabriquant de la
chaudière), l'autre de chez Anjou Bois Energie
(distributeur de granulés).
Action de novembre 2012 : "Le bois une
énergie renouvelable et durable ?"
C'est pour tenter de répondre à cette question que
Grain
de
Sable
et
Pomme
de
Pin
(http://www.gspp.asso.st//) a organisé le 10
novembre 2012 une journée d'information sur le
thème du "bois énergie", dans le cadre du projet
associatif des associations membres de SNE sur le
thème des "énergies renouvelables pour tous".
- Poêle de masse à bois bûches chez Mr et Mme
Coutard :
Mr et Mme Coutard ont remplacé leur insert par ce
poêle de masse de 2 tonnes, de technologie
finlandaise. Il est constitué de pierres dans lesquelles
un circuit d'air qui récupère la chaleur des fumées de
combustion est intégré. Ces pierres ont la
particularité d'accumuler la chaleur et de la restituer
par rayonnement pendant 24h. Un peu cher à l'achat,
il permet à ses propriétaires de faire une économie
de bois de 50% voire plus.
A l'heure actuelle c'est le bois qui est en tête des
énergies renouvelables en France : 46%, devant
l'hydraulique : 25%. Le bois bûche représente 80% de
la consommation nationale de bois énergie : c'est la
source de chaleur la moins chère, c'est la première
destination de la forêt (25 Mm3 sur 60 Mm3 abattus
par an) et la demande ne cesse d'augmenter.
- Chaudière bois déchiqueté chez Mr et Mme
Coulon :
Là aussi nous avons visité l'installation : chaudière,
silo avec un racleur de désilage et silo de séchage à
l'extérieur, couvert d'une bâche perspirante. Cette
chaudière a été installée en remplacement d'une
vieille chaudière à bois et assure à ses propriétaires
un confort sans commune mesure. Le bois nécessaire
provient de haies, ce qui les a incités à en replanter
(4km en 2004). La consommation annuelle est
équivalente au bois de 300 m de haies (60m3), auquel
ils peuvent substituer du bois de récupération : têtes
de peupliers par exemple.
Pour le déchiquetage du bois ils font appel à la
déchiqueteuse de la CUMA, au tarif de 230€/h pour
un rendement de 30 m3/h. Le bois coupé en hiver
(janvier, février) peut être brûlé dès la saison de
chauffe suivante (octobre).
A travers les trois visites d'installations que nous
avons faites le matin, nous avons pu constater qu'il
existe aujourd'hui du matériel performant qui permet
d'économiser cette source d'énergie et de l'utiliser
sous des formes qui, il y a encore peu de temps,
n'étaient pas valorisées : bois granulé, bois
déchiqueté.
La conférence/débat de l'après-midi nous a permis de
faire le point sur l'utilisation et l'évolution
souhaitable de cette énergie à l'échelon du Pays.
- Intervention de Yannick Beaujard de l'ADEAS Civam
(http://www.maison-des-paysans.org/spip.php) :
* présentation des relais bois énergie et de leurs
missions : Atlanbois, ADEAS CIVAM, UD CUMA72
* les différents combustibles bois, l'intérêt de se
chauffer au bois, comparaison du coût des énergies...
* les appareils de chauffage au bois : de la cheminée
ouverte à la chaudière automatique
* la ressource bois en France : état des lieux, part de
la
consommation
des
ménages,
potentiel
d'augmentation...
*conclusion
- Chaudière automatique à bois granulés chez
Gilles Guérin :
Nous étions environ 30. Gilles avait préparé une
projection très documentée sur les aspects
techniques du fonctionnement de ces chaudières, la
puissance installée, le surdimensionnement des
chaudières, les aspects financiers et les aides
possibles. Nous avons ensuite eu une visite
commentée de l'installation et assisté à l'allumage de
la chaudière. Gilles s'était entouré de deux
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- Tour de table des invités animateurs du débat :
Jeanne Hercent de SNE représentait le réseau forêt
de FNE, Antoine d'Amécourt représentait les
propriétaires forestiers de la Région, Tangi Le Couls
représentait le fabriquant de chaudières Hargassner,
Monsieur Piou de ESC ingénierie représentait
l'association Propellet.
sentons aussi des attentes nouvelles centrées sur le
partage des savoir-faire.
Le jardinage a suscité la création de très anciennes
associations à vocation horticole. Mon grand-père
participait après-guerre au concours des “jardins ouvriers” avec ses plus beaux légumes et la propreté
ordonnée de son potager. Les jardins sont devenus
familiaux ou collectifs et les concours de fleurissement ont “fleuri”!
- Temps d'échanges et questions de la salle : débat
portant autant sur des questions techniques liées au
matériel utilisé que sur la ressource en bois énergie,
sa durabilité et ce qu'il est opportun de faire pour
qu'elle reste durable (gestion de la ressource et
biodiversité, proximité, taille des installations...).
Pour concevoir ces nouveaux jardins et les mettre en
place, entrent en jeu des paramètres économiques,
sociologiques, géographiques, historiques ou environnementaux complexes. C’est une affaire de spécialistes semble-t-il. Et la place du jardinier dans tout
cela?
Les objectifs de cette action ont été atteints:
Informer pour avoir une meilleure connaissance du
matériel existant et de ses performances actuelles
pour des installations individuelles ou collectives.
Resituer l'utilisation du bois énergie dans une
problématique plus large liée au réchauffement
climatique et aux énergies renouvelables.
Attirer l'attention sur les dérives possibles :
- Culture intensive du bois à des fins énergétiques au
détriment de l'alimentation
- Récolte intensive y compris du bois mort au
détriment de la fertilité des sols
- Importation de bois énergie au détriment de
l'efficacité énergétique et de la balance commerciale
Attirer l'attention sur les aspects positifs : plantation
et exploitation des haies, valorisation des déchets.
Le jardinier est souvent une jardinière… qui répugne
à se briser les reins, refuse la motoculture, fuit les
pesticides. La volonté de changement est là; passer
au bio plus ou moins intensif et pratiquer compostage, engrais vert, bois raméal fragmenté, légumes
perpétuels, cueillettes des comestibles sauvages… et
parfois même trouver une place pour le lombricompostage domestique dans un coin de la cuisine.
Ce jardinage s’intéresse aux fleurs pour en agrémenter quelques salades, aux graines à faire germer pour
en nourrir la famille, aux simples et aux aromatiques
pour remplacer les sachets et boites du commerce,
aux glanes pour compléter des réserves de fruits secs
et de confitures.
Conclusion :
Une journée très riche en informations dont nous
aurions souhaité faire profiter plus de participants.
Le bois est bien une source d'énergie renouvelable
qui ne pourra être durable que si nous avons la
sagesse de lui laisser le temps de se renouveler.
C’est dire que les techniques de jardinage au naturel,
coulent de source dans cette nouvelle approche d’un
vieux problème. Pour autant, les recettes des vieux
livres, parfois bonnes, sont souvent obsolètes voire
hélas pire que le problème qu’elles prétendent résoudre. Attention donc à ne pas colporter sans esprit
critique toutes ces recettes dites de bonne réputation. La “bona fama” est devenue abusivement
“bonne femme”.
Chantal Blossier, GSPP
Bonne année en terres sarthoises
Aurons-nous cette année du temps à consacrer à
notre potager, à notre verger?
Des réputations, il faut savoir se méfier. Répéter que
le bacille de Thuringe nuit gravement aux papillons
qu’ils s’appellent piérides du choux, processionnaires
du pin, ou azurés. La toxine s’avère nuire à d’autres
organismes. Une méthode de lutte autorisée et labellisée AB n’autorise pas à traiter à tout va, sans avoir
posé un diagnostic précis, sans connaître le ravageur
Jardiniers et lecteurs nous connaissons l’abondance
renouvelée des revues et des livres publiés. Sur la
toile, l’offre numérique démultiplie les conseils et les
propositions. Sur les ondes et lors de rencontres nous
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trop rapidement condamné, sans avoir recherché des
alternatives.
par d’autres actions : participation à des réunions
Natura 2000 avec le Parc Normandie Maine ; défense
régulière des haies (ce qui ne veut pas dire qu’il ne
Dans nos jardins par des semis et des plantations, faut pas les exploiter, au contraire) ; dénonciation de
nous saurons attirer et retenir durablement les papil- dépôts d’ordures sauvages (récemment encore sur
lons, les abeilles et des cortèges de butineurs et Champfleur) ; participation, pour le compte de SNE, à
d’auxiliaires du jardin. Naturalistes, nous devrons la CDCEA de la Sarthe…
évaluer la biodiversité de nos jardins. Mieux nous - Economies d’énergie : il ne faut pas l’oublier,
pouvons dénombrer les espèces patrimoniales, véri- l’énergie la moins chère est celle qu’on n’utilise pas et
tables indicateurs de la qualité de l’environnement. nous le rappelons régulièrement… Cependant, la
D’année en année quelques inventaires rassurants thermographie aérienne de plusieurs communes de
fourniront d’utiles arguments.
la CUA devrait faire avancer des solutions efficaces ;
et nous continuons à vanter les moyens de
Chaque jour au jardin, partageons ces moments rares, déplacement autres que la voiture et à défendre les
diffusons variétés et savoir-faire, veillons à la biodi- énergies renouvelables pour tous (dont l’éolien bien
versité…
sûr), et cela même si elles ne sont pas la panacée…
Richard Flamant, Nature&Balade - Education à l’environnement : nous sommes
convaincus qu’il ne sert à rien d’avoir raison tout
seuls ; au départ, nous allions donc assez souvent
dans les écoles pour sensibiliser parents et enfants ;
Environnement Nord Sarthe a 20 ans
mais nous cherchons aussi à persuader les
responsables politiques ou professionnels de la
L’année 2012 nous aura vus fêter les 20 ans de notre
fragilité de notre environnement et de la nécessité de
association : nos activités sont toujours aussi nomle protéger : depuis plusieurs années, nous le
breuses et variées et il n’est guère possible d’en rendre
compte par le détail : pour aller à l’essentiel, nous les pratiquons d’abord en intervenant sur des problèmes
concrets (qui nous sont signalés ici ou là) ou en
évoquerons à travers les points qui suivent :
- Enquêtes publiques : depuis 20 ans, nous en avons participant à des manifestations (comme le salon du
suivi plus d’une centaine !… Cette année, pour le PLU développement durable) ; mais aussi en distribuant
de Lignières la Carelle (modification), le POS du des tracts (nous l’avons fait plus de trente fois) ou en
Chevain (révision) et le PLU de Condé sur Sarthe proposant des articles dans la presse (plus d’une
(lancement), nous avons chaque fois poussé à centaine depuis 1992)…
diminuer la surface des parcelles à construire de Bref, le travail ne manque pas !…
façon à moins consommer d’espace agricole… Sinon, En attendant, Bonne Année à toutes et à tous !
rien à redire à propos de l’aire des gens du voyage Et pour en savoir plus, voyez le site internet de
l’association :
d’Alençon…
- Protection des eaux et des zones humides : nous y http://ens.pagesperso-orange.fr/ens/
sommes sans cesse attentifs à travers diverses acRémy Gillet, ENS
tions : participation, pour le compte de l’AFFO, à la
CLE Sarthe amont ; relevés de nitrates réguliers sur
une vingtaine de sites (les derniers n’étaient pas bons
et nous l’avons fait savoir) ; suivi de l’élaboration du
SCOT et de l’Agenda 21 de la CUA ; signalement de
traitements abusifs car débordant sur des fossés ;
suivi de l’assainissement de la Garencière sur Champfleur ; défense d’une zone humide sur Fyé…
- Préservation de la nature : au delà des cas précédemment évoqués, nous intervenons assez souvent
aussi afin que soient trouvées des solutions pour
sauvegarder le caractère rural de notre secteur : nous
l’avions fait à propos de l’A28 ; depuis, cela se traduit
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Le sol
manents d’Initiatives pour l’Environnement, des Pays
de la Loire. En introduction Morgane Sineau du CPIE
rappela définition, fonctions, services, et réglementation des zones humides.
Les brèves interventions animées par le Conseil général de la Sarthe, la Fédération départementale
pour la pêche et la protection des milieux aquatiques
de la Sarthe, la ville de La Flèche, furent suivie de
temps d’échanges sur les politiques et les pratiques
des uns et des autres.
Opération Préparez les PLU futurs
Mardi 15 janvier, je me rendais à Nantes pour une
commission du CESER. Le TER traversait la campagne
gorgée d’eau qui miroitait sous le soleil levant.
A ce moment me sont revenus les débats du forum
de l’eau et des rencontres du SAGE Huisne où des
élus et des agriculteurs se sont exprimés violemment
contre les dispositifs de recensement des zones humides. Ces deux évènements m’ont incité à penser
que c’est en ce moment qu’il faut profiter des conditions extrêmes pour constituer des archives photo,
datées bien sûr, des zones inondées et des zones
gorgées d’eau pour pouvoir argumenter lors de prochaines réunions.
Les 43 participants de tous horizons rassasiés par le
buffet offert, ont regagné la salle mise à disposition
par Loirécopark.
Willy Cheneau du CPIE explicita la gestion pratique du
dossier et du chantier (risque amiante, déminage) de
ce nouvel équipement en lien avec le Syndicat de
développement économique du Sud Sarthe avant
que ne soient posées de nombreuses questions portant sur:
- la réglementation des travaux sur les cours d’eau et
les zones humides détaillée par Francis Floquet du
service police de l’eau de la DDTet par l’ONEMA
- la gestion différenciée sur ces milieux, motivations,
coûts d’intervention, moyens d’entretien
- les conventions passées avec les agriculteurs pour
l’entretien des prairies humides, les entreprises pour
débardages et dessouchages, les entreprises
d’insertion
- matériels d’entretien dont disposent les collectivités
- les organes conseils pour l’appui technique sur ces
chantiers
- les inventaires naturalistes en zones humides/agricole en lien avec les PLU
Nous devons aussi solliciter les collectivités à se doter
de tels outils. C’est une bonne occasion de coopérer
avec les randonneurs pour constituer de fond
d’archives.
Les SAGE ont-ils pensé à mettre en place une plateforme où les citoyens pourraient déposer les documents afin de pouvoir les rendre publics ?
Alors à vos bottes et à
vos godillots, parcourez
la campagne et mitraillez
de manière exhaustive
les espaces dont vous
souhaitez conserver le
caractère humide.
Profitez des possibilités
de logiciels gratuits pour
annexer vos notes à vos
clichés.
La visite de la ZAC Loirécopark fut l’occasion d’en
découvrir ses différents milieux humides, mares, fossés, bassins de rétention et de saisir objectifs et méthodes de gestion proposées sur plus de 50 hectares
non constructibles. Enrobés basse T°, bassins d’orage,
atténuateurs de puissance sur les zones où l’éclairage
ne peut être interrompu, borne de recharge de véhicules électriques, eau de pluie collectée à l’échelle du
parc d’activités pour être recyclée en eau de service
et alimenter le réseau incendie, sont autant de points
forts du développement durable mis en œuvre sur
cette vitrine du Sud Sarthe économique.
Jean Christophe Gavallet, SNE
Loirécopark, une vitrine pertinente…
Partenaire du Syndicat de Développement Economique du Sud Sarthe, le CPIE Vallées de la Sarthe et
du Loir a organisé une journée de formation à destination des élus, techniciens, professionnels, associations et institutionnels sur la gestion des zones humides. Une action parmi les rendez-vous thématiques initiés par l’Union Régionale des Centres Per-
D’après notes personnelles et communication du CPIE
Richard Flamant, Nature et Balade
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Etalement urbain : Notre-Dame des épines
On allait donc détruire 14 km de gorges du « dernier
fleuve sauvage d’Europe » pour retenir le flot en
période de crue et disposer d’un plan d’eau à usages
multiples : l’irrigation agricole et les loisirs nautiques.
Bien que l’enjeu du projet n’eût ni l’ampleur du
Larzac, ni la démesure obscène de Plogoff, il a suscité
dans les années 1980 une réaction de rejet
étonnante. D’une partie de la population (17,3% des
voix aux municipales de 1989 au Puy-en-Velay !), mais
surtout de militants venus de toute la France et
même d’ailleurs, comme le prince Philip d’Edimbourg
et surtout Roberto Epplé, aujourd’hui installé à
demeure.
Comme à Notre-Dame-des-Landes, écologistes,
alternatifs et militants s’étaient alors donné rendezvous sur le chantier pour occuper le terrain dans une
cabane refuge, et ils ont gagné. Les gorges de la Loire
sont restées intactes.
D’emblée, on pense au Larzac : des paysans chassés
de leurs terres au nom de l’intérêt national ; militants
et marginaux qui viennent leur prêter main forte ; des
élus plus ou moins bien reçus, comme François
Mitterrand quand-il est venu prendre la T° du causse
en rébellion ; et enfin la construction de bâtiments de
fortune pour fixer la contestation.
On retrouve aussi l’argumentaire : comme l’extension
du camp militaire du Larzac apparaissait un projet
dépassé, le projet d’aéroport de Notre-Dame des
Landes en rase campagne, dans un pays déjà saturé
de plateformes aéroportuaires, fait figure de
diplodocus et, plus grave aujourd’hui, de caprice du
prince, puisque son principal partisan est à la tête du
gouvernement.
Après ces trois combats victorieux du Larzac, de
Plogoff et de Serre de la Fare, menés par des
minorités marginales mais décidées, on voit mal
comment le gouvernement pourrait triompher cette
fois-ci à Notre-Dame-des-Landes. Le Larzac a résisté
pendant dix ans (1971-1981), Plogoff presque autant,
et Serre de la Fare a gagné en 3 ans.
Des Larzac et des épines dans le pied, il y en a eu
d’autres. On pense alors à Plogoff, ce projet insensé
de centrale nucléaire à la Pointe du Raz, aujourd’hui
classée Grand Site de France. Grâce au combat décidé
des locaux, soutenus par des cohortes de militants et
de marginaux, le projet avait dû être abandonné à
son tour.
En 1981, le nouveau président de la République,
François Mitterrand, avait compris qu’il était
politiquement désastreux de s’obstiner contre la
volonté de résistants mus par de nobles motifs.
Aujourd’hui, la pointe du Raz est débarrassée de ses
baraques à frites et vilains parkings. Les touristes
viennent y goûter un air d’infini face à l’océan…
Va-t-on se donner le ridicule de laisser les gardes
mobiles guerroyer dans le bocage ne serait-ce qu’un
an ?
Ce sont les plus obstinés qui gagnent, surtout
lorsqu’ils ont de bonnes raisons de refuser un projet
dépassé, inutile et nuisible à l’environnement d’un
pays déjà trop bétonné.
Roger Cans, SCIRPE
Un autre Larzac est moins connu, bien qu’il ait lui
aussi pris tous les caractères de la contestation
caussenarde, bretonne et aujourd’hui bocagère : le
barrage de Serre de la Fare, en Haute-Loire. Sous
prétexte d’éviter le retour d’une inondation
catastrophique, le gouvernement et les élus avaient
décidé de construire un barrage réservoir sur la Loire
à l’amont du Puy-en-Velay.
8
Faune et Flore
Les pieds sur terre pour combien de temps?
Du sol on perçoit la surface, ignorant la troisième
dimension. Ce qui se joue là dessous est fondamental pour l’environnement. Des scientifiques européens se sont réunis autour de ce grand oublié pour
dresser un diagnostic sans concession.
Arbre agricole, arbre forestier, quelles
synergies face au climat ?
Interventions lors d’un atelier thématique du réseau
AFORCE au FCBA, Paris, 4/10/12.
Dominique Bordeau, éleveur laitier bio en Mayenne,
rappelle l’arasement des haies mené lors du
remembrement de 1973. Il constate que, depuis
1990, les rendements de céréales n’augmentent plus.
Aujourd’hui, on a élaboré un plan de 25.000 arbres à
planter, à raison de 200m de haie à l’hectare. La haie
est un plus pour l’élevage car l’arbre intraparcellaire
entraîne une baisse de la température.
Alain de Montgascon, sylviculteur dans le sud Sarthe
et président délégué de l’IDF, distingue l’arbre de
ville, l’arbre de haie et l’arbre forestier. Pour
l’agriculteur, il y a des essences nobles comme le
noyer. Mais tout bois est bon pour la biomasse, le
paillage, etc.
Eric Collin de l’IRSTEA à Nogent-sur-Vernisson
demande qu’on ne se focalise pas trop sur tel ou tel
gène, mais plutôt sur leur combinaison. Il ne faut pas
confondre adaptation et adaptabilité. Par la
sylviculture dynamique, la diversité génétique est en
marche. La régénération naturelle se fait par les
pollens qui volent et les graines transportées. Tout
cela est étudié par la Commission des ressources
génétiques forestières (CRGF). L’essence locale n’est
pas une garantie de pérennité. Il faut s’approvisionner
sur des semenciers locaux différents. On observe la
plasticité phénotypique de l’arbre isolé. On va vers la
« migration assistée », qui consiste à importer des
essences d’ailleurs, afin de donner un coup de main à
l’adaptation spontanée. Les projets européens sont
inquiétants car les forestiers craignent un brevetage
ou une certification privée qui oblige à payer les
plants.
Frédérique Santi, chercheuse à l’INRA d’Orléans,
précise que les arbres de qualité N°1 sont le merisier,
le noyer et le châtaignier. Mais il faut souvent planter
trois arbres pour en conserver un. On privilégie la
sélection participative, en association avec les
producteurs et les utilisateurs.
Dans le débat qui suit, il est dit qu’il faut éviter la
facilité de récolter les graines sur le même arbre. Ne
jamais non plus prélever plus du tiers des graines.
Problème : le moins disant pour les marchés publics.
En France, il faut souvent compter 19 euros pour
Avec eux on pourra le décrire comme milieu complexe ou matrice poreuse dans lesquels l’air, l’eau et
les organismes vivants entrent en contact avec les
flux de substances et les fluides en mouvement entre
ces éléments.
Des altérations des écosystèmes découlent directement des problèmes du sol. Y trouvent leur origine
des problèmes environnementaux qui se manifestent
dans d’autres milieux.
Le bétonnage et l’imperméabilisation ou à l’inverse
l’érosion du sol et les effondrements des reliefs, et
plus sûrement encore les contaminations locales,
diffuses permanentes ainsi que l’acidification des
sols, causent des pertes irréversibles.
Certaines parties de l’Europe subissent une dégradation si grave qu’elle réduit déjà la capacité du sol à
supporter les communautés humaines et les écosystèmes. La désertification en somme et sur une large
étendue encore mal évaluée.
L’érosion et la dégradation des sols s’accélèrent; il y a
urgence à découpler le développement économique
des pressions qu’il exerce sur le sol. Restent à inventer des mesures de protection spécifiques aux différents niveaux : local, national et européen.
On s’étonnera qu’il n’existe aucun cadre politique
européen relatif à la protection du sol. Ce cadre
existe déjà pour l’air et l’eau. Ni cadre ni jauge pour
suivre l’éventuelle amélioration de l’état des sols en
terme pédologique.
Pourtant les sols contaminés constituent une menace
grave pour la santé et l’alimentation de chacun.
Richard Flamant, Nature&Balade
Ingénieur paysagiste
9
l’arbre et son accompagnement. Les entreprises de
paysagistes vont donc en Pologne acheter le plant à
10 centimes.
Jacques Becquey, du Centre national de la propriété
forestière (CNPF) et de l’Institut de développement
forestier (IDF), intervient sur le « BILJOU » (bilan
hydrique journalier). Il plaide pour l’agroforesterie,
qui joue le rôle de laboratoire pour la dédensification de la forêt.
L’effet des haies sur les rendements ? Impossible à
dire. Elles favorisent la biodiversité. Un exploitant de
Mayenne affirme que le maïs est plus précoce au
milieu des haies, car elles conservent mieux les
précipitations.
Dans l’agroforesterie moderne, les arbres sont plantés
en ligne, en fonction de la largeur des engins.
L’entretien ? On peut élaguer 50 noyers à l’heure.
Léon Wehrlen, de l’INRA, observe que l’agriculture a
pris les meilleures terres. Il est donc plus facile de
planter en terre agricole. Mais les compétences
forestières se perdent.
Philippe Van Lerberghe, de l’IDF, plaide pour le
paillage organique, car les précipitations augmentent
l’hiver et diminuent l’été. Le paillage a tous les
avantages : il empêche l’évaporation du sol, il
empêche la pousse des adventices et il favorise une
percolation lente dans le sol au lieu du ruissellement.
La densité racinaire des arbres est supérieure sous
paillis, comparé au sol nu ou enherbé. Prévoir un m2
de paillage pour chaque pied.
Philippe Guillet, chef du pôle forestier de la Chambre
d’agriculture de la Sarthe (et ancien du CRPF), indique
que l’on a utilisé 3 millions de plants en France en
2011-2012. Dans la Sarthe, 400.000 arbres ont été
plantés depuis 1982. L’enseignement agricole est nul
en matière d’arbres. Il faut couper les vieilles haies
pour les régénérer. Sinon, les chênes vieilliront et
disparaîtront.
Sur quelques derniers échanges, l’atelier se termine.
Christian Dupraz, de l’INRA de Montpellier, souligne
que les arbres de forêt diminuent en nombre et
augmentent hors forêt. A Harvard, ils ont constaté
que les stomates des feuilles d’arbres sont plus petits,
pour résister à la sécheresse. Le réchauffement
climatique rallonge le cycle de végétation des arbres
et raccourcit celui des cultures annuelles. L’arbre hors
forêt est soumis à beaucoup plus de mouvements
qu’en forêt. Dans une plantation de 50 noyers à
l’hectare, la transpiration est de 250mm par an. Dans
un système agroforestier, l’arbre consomme
beaucoup plus d’eau et produit beaucoup plus de
biomasse qu’en forêt ou une autre culture. L’arbre
hors forêt s’enracine beaucoup plus profondément
pour résister au vent. Les cultures d’hiver, qui
consomment l’eau, obligent les arbres à plonger plus
profond. Ce qui n’est pas le cas des pommiers dans
une prairie.
Yves Bachevilliez, de la Chambre d’agriculture de
l’Hérault, explique que les arbres plongent leurs
racines en profondeur et horizontalement sous les
cultures. Les intrants azotés sont en partie récupérés
par les arbres, de sorte qu’il y a moins de nitrates
dans l’eau (dont le filtrage coûte 12 milliards d’euros
pour l’eau potable). En outre, l’agroforesterie apporte
de la matière organique.
Dans le débat qui suit, il est précisé qu’il y a une
différence très nette entre la parcelle de culture en
plein soleil et la parcelle forestière sous le même
soleil. La vapeur d’eau ambiante n’est pas perdue, car
elle reste douze jours et retombe.
Roger CANS, SCIRPE
Protection des chênes têtards
Des associations se sont réunies dans les DeuxSèvres pour dénoncer l’abattage de frênes têtards
qui n’épargne pas la Gâtine. Selon eux, un véritable
« patrimoine » en danger.
Les 3 associations, « Prom’Haies Poitou-Charentes »,
« Deux-Sèvres Nature Environnement et le Groupe
Ornithologique des Deux-Sèvres » ont choisi de se
réunir, afin de dénoncer l’abattage des frênes têtards
qui touche la Gâtine. « Ce qui nous a inquiétés c’est
surtout l’ampleur du phénomène, et cela semble
augmenter », explique Samuel Fichet, technicien forestier auprès de l’association Prom’Haies. Une ampleur difficile à déterminer ; « On voudrait que les
gens nous informent de ces coupes ».
Avec lui, ils sont quelques-uns à affirmer que dans le
Grand Ouest, plusieurs milliers d’arbres ont déjà dû
10
disparaître depuis une dizaine d’années. « Et cela se
passe totalement en dehors du cadre d’une gestion
traditionnelle et durable. Il y a des entreprises qui ont
trouvé le moyen de valoriser ce bois là. On exploite
une ressource formée par des anciens et plus du tout
renouvelée. » Lors de la visite, les arbres éventrés
dévoilent ce qui est prisé. C’est leur tronc, « la partie
boursouflée ». Les agriculteurs sont donc démarchés
pour vendre ce bois puisé des arbres têtards. Autrefois, ces mêmes frênes étaient utilisés pour leurs
branches, coupées à environ 2m de hauteur, afin
d’éviter que les vaches mangent les pousses, pour en
faire du bois de chauffage. Cela se faisait tous les 10
ans.
« C’est une énergie renouvelable par tous les temps,
surtout en ce moment quand les autres énergies sont
chères », commente Sylvain Houiller, administrateur
de Prom’Haies. « C’est un patrimoine culturel, naturel
et paysager ancré dans le bocage. Là, c’est la plaine
qui s’installe. Ces têtards, c’est le bocage ! », poursuit
Nicolas Cotrel, directeur de Deux-Sèvres Nature Environnement.
Puis de l’appel lancé en Gâtine par 3 associations
pour que soient prises en urgence des mesures de
préservation des arbres têtards.
Après le 8 janvier
Début décembre, la ministre de l’écologie Delphine
Batho avait dénoncé ce « pillage », demandant au
Préfet des Deux-Sèvres qu’il fasse cesser le massacre
au plus vite. Jeudi 3 janvier en fin d’après midi, la
préfecture a fait savoir qu’un arrêté de protection de
biotope allait être pris « sans délai », après consultation de la commission départementale « Nature, sites
et paysages » et de la chambre d’agriculture. Objet
de ce texte ? « Enrayer l’exploitation de ces arbres qui
serait préjudiciable à la biodiversité », argumente la
préfecture dans un communiqué de presse. Concrètement seront interdits « l’abattage, l’arrachage ou
la coupe de tout arbre têtard, y compris des arbres
morts, sur l’ensemble du département des DeuxSèvres ».
La biodiversité en danger
« Si les éleveurs en sont rendus à vendre leurs arbres,
sans trop se poser de questions, ainsi que le paysage
de leurs ancêtres, c’est qu’ils ont le couteau sous la
gorge … », poursuit-il en évoquant la PAC. Jacques
Pellerin du Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres
fait remarquer : « C’est la biodiversité qu’on détruit.
De nombreuses espèces animales y trouvent un refuge vital comme les chouettes chevêches, les
chauves-souris ou encore les abeilles sauvages… ».
Enfin, Sylvain Houiller conclut : « Il ne s’agit pas seulement de se révolter sur la situation de ces frênes
têtards. Mais il faut essayer de développer une prise
de conscience, une réflexion. Une négociation avec la
filière bois, peut être pour une certification. Et pourquoi ne pas aller vers une gestion éco-responsable de
cette ressource renouvelable ? ».
Une mesure de bon sens
Saluant la réactivité du Préfet que cette « mesure de
bon sens », la ministre nous a précisé que, grâce à ce
texte, « toute atteinte à ce patrimoine sera passible
d’une amende de 4ème classe ». « A condition que les
pouvoirs publics aient le courage de prononcer des
sanctions », a aussitôt nuancé Samuel Fichet, au sein
de Prom’Haies.
Si l’ensemble des défenseurs de l’environnement
saluent unanimement cette initiative, tous demandent à ce qu’on n’en reste pas là. « Il faut instaurer
une gestion vraiment durable de ces arbres », persiste Dominique Igle qui estime que l’entretien très
particulier des arbres têtards, au-delà de l’enjeu purement écologique, peut être générateur d’emplois.
Reste que l’urgence reste de mise : « Il faut que
l’arrêté soit pris le plus vite possible, espère Xavier
Fichet. Après cette annonce, on risque d’assister à des
abattages massifs avant sa publication ».
A la demande de Delphine Batho, le Préfet des
Deux-Sèvres va interdire l’abattage, l’arrachage et la
coupe au pied de tout arbre têtard dans le département.
Les cris horrifiés des défenseurs des arbres ont été
entendus. On se souvient de l’écœurement de Dominique Igle, technicienne à l’Institution interdépartementale du bassin de la Sèvre niortaise, scandalisée
devant les corps tronçonnés de dizaines de frênes
têtards abattus à Usseau, dans le marais poitevin.
Tirés des articles de « La Nouvelle République » du 31
décembre 2012 et du 5 janvier 2013
11
fossiles utiles pour la recherche pétrolière). Les
coraux disparaissent partiellement. Au cours du
réchauffement qui suit, apparaissent des poissons à
mâchoire et les 1ères plantes terrestres.
Les grandes extinctions
(Musée vert du Mans, le 29/11/12)
Conférence de Didier Néraudeau, paléontologue du
laboratoire de géosciences de l’Université de Rennes,
spécialiste des oursins et du Cénomanien de Charente.
Une 2ème crise survient il y a 370 millions d’années, à
la faveur d’une nouvelle glaciation et de la chute de
météorites (un cratère de 300km de diamètre dans ce
A chaque « crise » de la préhistoire, une catastrophe
naturelle qui peut durer des millions d’années, la
biodiversité perd des espèces et en retrouve
d’autres. Une espèce se survit entre 500.000 ans et 5
millions d’années. L’extinction d’une espèce aboutit à
sa disparition absolue ou bien à sa transformation,
comme cela a été le cas pour l’homme. Un paléontologue anglais a établi une échelle des crises, dont il
distingue trois types :
1) Crise mineure : moins de 30% des espèces disparaissent ; en moyenne tous les millions d’années.
2) Crise moyenne, où de 30% à 60% des espèces disparaissent ; tous les 10 millions d’années.
3) Crise majeure, où plus de 65% des espèces disparaissent ; tous les 100 millions d’années.
qui est aujourd’hui la Suède). 75% des espèces
marines disparaissent. Les coraux souffrent. Les
requins et les raies subsistent. Avec le réchauffement
qui suit, les 1ers vertébrés sortent de l’eau et les forêts
primitives s’installent.
Une 3ème crise, la plus grave des cinq, survient il y a
250 millions d’années. Les terres émergées forment
alors un continent d’un seul tenant, la Pangée, ce qui
donne un climat continental aride, une baisse du
niveau de la mer et un recul du plateau continental,
où vit la faune marine.
Dans les faits, on a enregistré 5 crises majeures au
cours des 4,5 milliards d’années depuis l’apparition
de la vie sur Terre. Mais c’est seulement durant les
500 millions dernières années que sont apparues les
algues et la vie aquatique véritable, ainsi que les 5
crises majeures.
96% des espèces marines disparaissent. Les trilobites,
déjà touchés par les crises précédentes, disparaissent
définitivement. Les anciens coraux s’éteignent. Les
oursins disparaissent sauf une espèce, qui assurera la
survie du groupe. Les bivalves et les gastéropodes
survivent. Du coup, le climat terrestre devient
continental, c’est-à-dire chaud et sec ou froid et sec.
Les conifères remplacent les fougères arborescentes.
75% des amphibiens disparaissent. Apparaissent les
premiers reptiles terrestres.
Une 1ère crise a surgi il y a 440 millions d’années. Une
calotte glaciaire énorme s’étale alors sur ce qui est
aujourd’hui le Cameroun, et bien au-delà. 85% des
espèces marines disparaissent, mais tous les types
d’organismes vivants subsistent, parfois à très peu
d’exemplaires, ce qui suffit au renouvellement. Les
conodontes (limaces à dents) et les chitinozoaires
disparaissent complètement (ce sont aujourd’hui des
12
La 4ème crise survient il y a 220 millions d’années,
avec une nouvelle glaciation et 2 météorites qui
s’abattent l’une à l’emplacement actuel du Québec
(un cratère de 70 km de diamètre) et l’autre sur
l’actuel territoire français à Rochechouart (HauteVienne), où l’on trouve aujourd’hui encore des roches
vitrifiées, employées dans la construction. 76% des
espèces aquatiques disparaissent, surtout les grands
amphibiens et les reptiles « mammaliens ». C’est
alors qu’apparaissent, à peu près en même temps, les
dinosaures, les ptérosaures (reptiles volants) et les
1ers mammifères, de la taille d’une souris.
que les reptiles marins. Sur terre disparaissent les
reptiles volants et 6 espèces sur 8 des dinosaures
herbivores. En revanche, les dinosaures carnivores
survivent (protégés par leurs plumes les préservant
du froid mais ne leurs servent pas à voler). Ces
animaux sont aujourd’hui représentés par les poules,
qui conservent encore des écailles sur leurs pattes !
Les reptiles terrestres survivent aussi. D’une manière
générale, tous les animaux de plus de 75 kg
disparaissent, car plus un animal est gros, plus son
alimentation devient problématique avec le
changement climatique. L’animal grossit tant qu’il ne
connaît pas de concurrence, mais il devient
vulnérable en cas de crise. A l’inverse, certains gros
animaux rapetissent dans certaines conditions,
comme les mammouths dans les îles du Grand Nord
ou les éléphants de Sicile.
Même en l’absence de grands bouleversements, les
cycles climatiques se succèdent. Les coquillages de la
mer absorbent le CO2 pour fabriquer leurs coquilles,
tant et si bien que l’atmosphère, privée de gaz
carbonique, se refroidit. D’où glaciation. Du coup, les
coquillages meurent et le CO2 n’est plus absorbé, d’où
un réchauffement de l’atmosphère… et ainsi de suite.
La « sixième extinction » ? Je n’y crois pas. Mais si
l’homme disparaît, la nature ne s’en trouvera que
mieux !
La cinquième extinction, la plus connue, survient il y
a 65 millions d’années, à la faveur de trois
phénomènes naturels qui s’additionnent : glaciation,
volcanisme très actif, qui refroidit le climat par
l’abondance des poussières dans l’atmosphère, et
enfin chute d’une météorite qui s’abat à moitié sur le
territoire actuel du Yucatan, au Mexique, et l’autre
moitié en mer.
Roger CANS, SCIRPE
Le chant des oiseaux
Conférence Naturparif à la SNHF le 21/06/12
La conférence est présentée par Paul Gailly, un jeune
naturaliste belge appartenant à l’association AVES. Il
rappelle que c’est Konrad Lorenz, prix Nobel de médecine 1973, qui a été pionnier dans l’éthologie des
oiseaux. Lorsque le canari mâle chante, il ne se passe
rien de particulier à première vue. Mais cela déclenche les hormones de la femelle qui, au bout de
huit à dix jours, sera réceptive.
Les oiseaux ont une ouïe beaucoup plus fine que la
nôtre, c’est-à-dire qu’ils entendent des sons que nous
ne percevons pas. Comme les chauves-souris, qui
communiquent par ultra-sons, et les éléphants, qui
émettent des infra-sons. En plus, alors que nous
n’avons qu’un système de cordes vocales, les oiseaux
ont un double système de membranes dans le larynx.
La météorite ne fait que mettre un terme à une
catastrophe naturelle qui dure déjà depuis des
années. Le refroidissement de la mer fait disparaître
les ammonites et les foraminifères du plancton, ainsi
13
totalement différent. De même que les différentes
sortes de pouillots, qui se distinguent plus par leur
chant que par leur plumage terne.
Le cas du rouge-gorge : pas de dimorphisme sexuel.
Le mâle qui chante ne sait donc pas, au premier
abord avec un congénère, s’il a affaire à un mâle ou
une femelle. Si c’est un mâle, il va y avoir défi agressif,
fuite de l’intrus ou bagarre (parfois mortelle !). Si c’est
une femelle, elle va se présenter avec une aile
pendante. Grâce à son plastron rouge, la femelle
défend son territoire aussi bien que le mâle. Les
jeunes de l’année ont des taches blanches sur l’aile.
Les jeunes mâles sont alors facilement repérés et
évités par les femelles, qui préfèrent toujours un mâle
« expérimenté ». Comme c’est le cas du martinet,
dont les plumes de la queue repoussent plus longues
d’année en année.
Chant inné ou acquis ? Il y a les deux. Le jeune
coucou n’imite pas le chant de ses parents adoptifs.
En général, les oisillons distinguent le chant de leur
espèce au milieu des autres. Le jeune bouvreuil
apprend le chant flûté de son espèce par le mâle, qui
chante tout près du nid. Quant à l’étourneau, il imite
tous les sons, ce qui donne à son chant une allure
bric-à-brac très particulière.
Une particularité de la linotte à bec jaune est que le
mâle et la femelle ont le même chant. Les puffins et
les pétrels se reconnaissent au son entre parents,
mais pas les jeunes au fond de leur terrier. Les
pinsons mâles attaquent toujours leur chant par les
mêmes notes, mais ils modulent les notes finales en
fonction de leur milieu. Cela leur permet de
distinguer un pinson intrus ou exotique.
Le cas du bruant des roseaux (l’objet de sa thèse) : sur
une zone marécageuse de 3 km de long et quelques
centaine de m de large, on enregistre le chant de tous
les mâles. On s’aperçoit qu’il se dégage deux types de
chant, selon les deux types de milieu.
Comment distinguer le cri du chant ? Ce n’est pas
toujours évident : le moineau qui fait tsip tsip chante.
Le merle, lui, lance un cri d’alarme compliqué. Le
chant de l’oiseau est toujours une menace pour un
autre mâle et un appel de séduction pour la femelle.
Il est parfois aussi le marquage d’un territoire, non
pas de couvaison, mais de nourrissage. La séduction
ne se fait pas toujours par un cri : le pivert
tambourine et la cigogne craquète avec son bec.
L’alouette ne chante jamais au sol, mais en vol,
lorsqu’elle monte verticalement au prix d’une
dépense considérable d’énergie.
D’une manière générale, les oiseaux chantent très tôt
le matin. Une manière de dire qu’ils sont encore
vivants, après une nuit souvent mortelle pour eux
(prédateurs). Les chants sont aussi déterminés par le
milieu ambiant. C’est ainsi que la rainette fait le
même son que la sarcelle d’été dans une roselière. A
l’inverse, des oiseaux très semblables, comme la
mésange nonette et la boréale, ont un ramage
Un jour, une partie du marais est labourée. On
découvre alors que les mâles chanteurs de l’endroit
retourné ont migré vers l’autre partie. La
transcription de leur chant est révélatrice de cette
migration imposée : les deux types de chant se
retrouvent alors au même endroit, ce qui n’était pas
le cas avant.
Sur ce, se termine la conférence.
Roger CANS, SCIRPE
14
Actualités juridiques
Affichage publicitaire et participation du
public : le Conseil constitutionnel botte en
touche
ICPE en cassation : condamnation des
sociétés TOTAL et ESSO et précision sur
l’intérêt d’agir des APNE
A l’occasion de leur recours contre le décret relatif à
l’affichage publicitaire, France Nature Environnement
et Agir pour les paysages ont saisi le Conseil constitutionnel (CC) d’une question prioritaire de constitutionnalité relative à plusieurs articles du code de
l’environnement sur les panneaux publicitaires et la
participation du public à l’élaboration des décisions
ayant une incidence sur l’environnement (articles L.
581-9 alinéas 2 et 3, L. 581-14-2, L. 581-18 alinéa 1er
et L. 120-1 du code de l’environnement).
Les principaux moyens invoqués étaient la méconnaissance du principe de participation du public (article 7 de la Charte de l’environnement) ainsi que
celle du principe de prévention (article 3 de la Charte
de l’environnement). Le Conseil d’État a relevé que
ces QPC étaient applicables au litige, que les dispositions contestées n’ont jamais été déclarées conformes à la Constitution et que les griefs soulevés
étaient sérieux ; il a donc transmis le 12 septembre
ces quatre QPC au Conseil constitutionnel et à sursis
à statuer sur le recours de FNE et APLP jusqu’à la décision du Conseil constitutionnel. Le CC a rendu sa
décision le 23 novembre.
S’agissant de l’article L. 120-1 relatif à l’application
du principe de participation aux décisions réglementaires en l’absence de dispositions particulières, le CC
l’a déclaré, ainsi que les autres dispositions de cet
article qui n’en sont pas séparables, contraire à la
Constitution, avec un effet différé au 1er septembre
2013. Il a considéré que cet article en limitant
l’application du principe de participation aux seules
décisions réglementaires de l’Etat et de ses établissements publics ayant une incidence directe et significative sur l’environnement et en excluant les décisions non réglementaires de l’Etat et de ses établissements publics et les décisions réglementaires qui
ont un effet indirect et non significatif sur
l‘environnement, a privé de garanties légales
l’exigence constitutionnelle prévue par l’article 7 de
la charte. Les autres arguments des associations ont
en revanche été écartés. Sur la violation des articles 1
et 3 de la charte par les articles L. 581-9 alinéas 2 et
3, L. 581-14-2 et L. 581-18 alinéa 1 (relatifs aux autorisation de publicités lumineuses et de bâches publicitaires et aux enseignes), le CC estime qu’il incombe
au législateur de déterminer les modalités de mise en
Constatant une infraction à la législation ICPE, FNE et
Ecologie pour le Havre ont assigné la société ESSO en
juin 2009 devant le Tribunal d’Instance du Havre. La
Cour d’Appel de Rouen a déclaré irrecevable l’action
des associations parce qu’au jour de l’introduction de
la demande en justice, elles ne pouvaient plus justifier d’un intérêt actuel à agir étant donné que
l’infraction avait cessé à la date de l’assignation. La
société avait remédié à la non conformité (ses installations industrielles et la DRIRE avait constaté cette
régularisation avant l’assignation en justice). Cependant, la cour de cassation a suivi l’argumentaire des
associations et a cassé le 20 novembre 2012 l’arrêt
de la Cour d’appel de Rouen en considérant que «la
cessation, au jour de la demande, de l’atteinte portée
aux intérêts collectifs qu’une association a pour objet
de défendre ne fait pas disparaitre l’intérêt à agir en
réparation d’un dommage causé par cette atteinte».
Le même jour, l’association Ecologie Pour Le Havre
(EPLH) a obtenu une décision similaire concernant la
société TOTAL.
Ces décisions confirment les précédentes décisions
de la cour de cassation en la matière, tout en
insistant sur le fait qu’au jour de l’assignation, la
disparation de l’infraction ne fait pas disparaitre
l’intérêt à agir. Cette décision doit rappeler aux
exploitants toute l’importance de respecter les
réglementations préventives car il est inadmissible
que des grands groupes industriels français et leurs
filiales persistent à violer ces règles et ne prennent
pas toutes les mesures permettant d’assurer une
protection efficace de l’environnement. Cette
décision est également importante pour les
associations qui mettent parfois longtemps à obtenir
de l’administration les documents administratifs
communicables (Rapports de la DREAL, arrêtés de
mise en demeure) leur permettant ainsi de pouvoir
lancer leur action en justice. La communication
tardive de ces documents, n’empêchera pas ainsi nos
associations de réclamer la réparation des préjudices
subis.
Actu Juris N°118 – Janvier 2013
15
Brèves
œuvre de ces dispositions et qu’il ne peut substituer
son appréciation à celle du législateur sur les moyens
de mise en œuvre du droit de chacun à vivre dans un
environnement équilibré et respectueux de la santé
ainsi que sur le principe de prévention des atteintes à
l’environnement. Sur la violation de l’article 7 de la
Charte par l’article L. 581-9 alinéas 2 et 3 du fait de
l’absence de participation du public à l’instruction
d’une demande d’autorisation d’installation de
bâches publicitaires géantes et d’écrans vidéos, le CC
estime que les décisions relatives à l’installation de
ces dispositifs ne constituent pas des décisions ayant
une incidence sur l’environnement.
À l’heure où vient d’être adopté le projet de loi relatif
à la participation du public, l’incertitude demeure
donc sur les modalités de mise en œuvre de ce principe de participation.
S’agissant des dispositions relatives aux panneaux
publicitaires et écrans vidéos géants, FNE et APLP
contestaient le fait que ces dispositifs puissent être
autorisés sans participation du public, par simple
arrêté du maire et pour de nombreuses années. Le
CC a rejeté ces arguments estimant que l’impact de
ces dispositifs sur l’environnement était inexistant ou
en tout cas très faible. Le gouvernement avait
pourtant annoncé lors de la conférence
environnementale, son intention de « compléter la
réglementation sur l’affichage publicitaire pour une
meilleure préservation du paysage et du cadre de vie
». Les associations attendent maintenant du
gouvernement les modifications annoncées.
OGM ???
Si vous achetez des graines de tournesol pour vos
petits piafs de l'hiver, vous êtes vous inquiétés de
leur provenance? Sur un sachet de tournesol, l'une
de nous a lu la référence SIMG 412005, sans autre
précision. Ses recherches se sont soldées par... rien
du tout, c'est un secret professionnel... et lorsqu'on
sait que les détaillants achètent les graines par
tonnes -et savent d'où elles viennent- mais ne sont
pas tenus de préciser l'origine dès lors qu'ils détaillent le produit, on ne peut qu'être perplexes!
Qui peut dire d'où ça vient? La question est posée à
tous!
Jeanne Hercent, SNE
Un petit couplet OGM pour vous
« remonter » le moral
La commission européenne s’apprêterait à supprimer
la nécessité d’études complémentaires (type Seralini,
est-ce toxique ou non) dès lors que « l’équivalence en
substance » serait prouvée, c'est-à-dire une formule
chimique globale identique au produit original non
OGM ! C’est ignorer ce que tout chimiste apprend
très vite : il existe des produits de formule brute
identique, mais dont les atomes ne sont pas disposés
de la même façon – par exemple les formules sont
symétriques, comme votre main droite est symétrique mais non égale à votre main gauche. Ces différences de configuration entraînent des différences de
propriétés chimiques, pourquoi les OGM échapperaient-ils à cette loi ????
D’autre part c’est ignorer aussi que l’environnement
des gênes concernés tient un rôle essentiel dans la
façon dont le gêne se comporte, je vous en ai déjà
parlé dans ces colonnes.
Ce décret supprimerait tout recours contre les OGM
qui piétinent à nos portes, en rendant impossible
toute étude sur leur éventuelle toxicité – ce que nous
réclamons à cor et à cris.
Il est certain que les membres respectables de ces
nobles institutions ne lisent pas la Coccinelle,
devrons nous leur en faire une livraison spéciale ?
Actu Juris N°118 – Janvier 2013
Jeanne Hercent, SNE
16
L'article L. 653-6 du code rural et de la
pêche doit prendre effet en 2015
Cet article spécifie qu'à compter du 1er janvier
2015, "le matériel génétique support de la voie mâle
acquis par les éleveurs de ruminants est soumis à
obligation de certification, qu'il s'agisse de semence
ou d'animaux reproducteurs".
En langage clair la loi interdira les mâles reproducteurs dans les fermes.
-
Les grands enjeux auxquels le SDAGE LoireBretagne qui sera adopté d’ici la fin 2015 devra répondre pour progresser vers le bon état
des eaux et milieux aquatiques.
-
Le programme et le calendrier de travail pour
la révision du SDAGE.
L’agence de l’eau Loire-Bretagne nous invite à
participer à la consultation en organisant un débat
au sein de nos structures sur ces questions
importantes et en faisant part de nos observations au
cours du premier trimestre 2013 (avant le 30 avril
2013).
Pour faire connaître cette consultation au public, des
documents sont téléchargeables sur le site internet
http://www.prenons-soin-de-leau.fr/.
Les éleveurs seront obligés de se fournir chez un éleveur certifié, spécialiste de la sélection. Cette loi, non
seulement renchérit le prix du bétail par une certification coûteuse, mais surtout, empêche les éleveurs
de faire leur propre sélection, de vendre, ou d'acheter leur reproducteur chez un voisin ou un collègue :
elle ouvre grande la porte aux grandes firmes dépossédant encore une fois les agriculteurs de leur capacité à créer, comme de tout temps, leur propre sélection et à en être responsable.
Si vous souhaitez répondre à cette consultation
n’hésitez pas, cela ne vous prendre que quelques
minutes.
Hélène Poignant, SNE
Si cet article est appliqué, ce sera la fin des races à
faibles effectifs, et de toutes celles ne correspondant
pas à une sélection de production industrielle productiviste qui ignore la rusticité, la longévité, la capacité à s'adapter aux aléas climatiques, au manque de
fourrage ou fourrage pauvre, aux parcours accidentés, à la marche, …
Il marquera la fin du libre choix dans la sélection
animale et la marchandisation du vivant.
Face aux conséquences désastreuses que ce type de
décision a eues sur les semences végétales, nous ne
pouvons qu'être inquiets pour l'avenir !
L’année commence bien… coup de g….. de
Jeanne
Et c’est reparti pour le brevetage et mise en fiches du
vivant ! Nous avions déjà le lobby des semenciers
exigeant que les légumes de nos étals ne soient issus
que des variétés dûment enregistrées (et vendues par
eux), condamnant à disparaître les variétés pures,
anciennes, souvent mieux adaptées que leurs
hybrides aux conditions locales,
Voici que les artistes animaliers s’y mettent : l’article L
653-6 du code rural et de la pêche va exiger à partir
de 2015 que « le matériel génétique support de la
voie mâle acquis par les éleveurs de ruminants soit
soumis à obligation de certification, qu’il s’agisse de
semence ou d’animaux reproducteurs ».
Jeanne Hercent, SNE
Consultation sur les « Questions importantes et le calendrier de travail » pour la
révision du SDAGE du bassin Loire-Bretagne
Conséquences :
- Obligation pour les éleveurs de se fournir chez un
éleveur certifié spécialiste de la sélection, bonjour les
prix…
- Suppression de la possibilité pour un éleveur de
faire sa propre sélection, de vendre ou d’acheter son
reproducteur chez un voisin ou un collègue,
- Déresponsabilisation des éleveurs, qui ne pourront
plus, comme avant, créer leur propre sélection, et
perte progressive de leurs savoirs,
Du 1er novembre 2012 au 30 avril 2013, les
assemblées régionales et départementales, les
acteurs de l’eau et le public sont consultés sur les
« Questions importantes et le calendrier de travail »
pour la révision du SDAGE du Bassin Loire-Bretagne.
La consultation vise à recueillir toutes les
observations et propositions sur :
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- Fin programmée des races à faible effectif, des races
locales bien adaptées au terrain au profit d’une
banalisation du cheptel, sélection de production
industrielle et productiviste qui ignore la rusticité, la
longévité, la capacité à s’adapter aux aléas
climatiques, au fourrage pauvre, aux reliefs
accidentés, à la marche…
Imaginez vous des charolais plus ou moins dopés
dans les pentes alpines et les frimas auvergnats ?
nouveau regard sur nos achats et à réfléchir aux
implications en amont et en aval de notre
consommation. Elle couvre l'ensemble des enjeux
environnementaux, sociaux, sanitaires et culturels liés
aux produits que nous achetons ; ainsi, elle constitue
aujourd'hui l'un des axes du Grenelle de
l'Environnement.
Les 5 modules abordés :
- Le bonheur paradoxal : expérience audiovisuelle insolite, sensorielle et intellectuelle, qui
expose les paradoxes du monde de la consommation.
- Consommation, qualité de vie, environnement : décryptage des divers facteurs qui
construisent nos modes de consommation.
- Conso’citoyens : présentation des impacts des
systèmes de production et de la réduction de
l’empreinte de nos modes de consommation.
- Naissance et renaissance des objets : exploration des multiples facettes de la conception
écologique des objets en prenant en compte
les aspects environnementaux et sociaux.
- La forêt des possibles : présentation de
quelques pistes de réflexion pour penser sa
propre éco-consommation.
C’est comme pour les fruits et légumes, la fin du libre
choix de sélection, un pas de plus dans la
marchandisation du vivant et la mise en coupe réglée
de la Nature.
Allons plus loin : sommes-nous très loin du permis
d’engendrer ou du recours obligatoire au géniteur
certifié qui ne donnerait que des enfants
correspondant au citoyen modèle ?
Sommes-nous très loin du Meilleur des Mondes d’
Aldous Huxley ?
Jeanne Hercent, SNE
Exposition Consom’Attitudes à l’Abbaye de
l’Epau
Cette année, du 28 février au 14 avril, le Conseil
Général de la Sarthe va accueillir l’exposition
« Consom’Attitudes » à l’Abbaye de l’Epau, en
partenariat avec l’ADEME Pays de la Loire.
Cette
exposition
interactive de 300m² a
pour but de donner aux
visiteurs les outils et les
connaissances
pour
consommer de façon
responsable et durable.
En effet, à travers un
voyage ludique et
interactif au cœur de
nos modes de vie, elle
nous montre comment
satisfaire nos besoins
tout en respectant
l’Homme et la planète. C’est une exposition
multimédia, vous pourrez donc y retrouver des
panneaux, vidéos, bornes d’écoute et écrans tactiles
permettant d’être un véritable acteur lors de la visite.
Le thème général de l’exposition est « La
consommation durable ». Cela consiste à porter un
On pourra y découvrir quel type de consommateur
nous sommes et également comment devenir acteur
du changement en explorant la face cachée des
produits et les moyens de réduire leur impact. Tout
au long du parcours, vous pourrez concevoir et
« acheter » des écoproduits, afin de construire pas à
pas un mode de vie plus durable.
A la fois attractive et scientifique, l’exposition
s’adresse à tous les publics à partir de 6 ans; le
visiteur pourra apprendre par le jeu, l’observation et
l’expérience. Pendant la semaine, du mardi au
vendredi, l’exposition sera principalement ouverte
aux groupes (scolaires, associatifs, …) qui pourront
donc profiter de l’exposition, ainsi que de la mise à
disposition gratuite d’animateurs (sur réservation
au 02.43.54.73.72 en attendant que le guichet de
réservation soit ouvert). Le weekend, l’exposition
sera accessible à tous, de 10h à 12h et de 14h à 17h,
en présence également d’animateurs.
Hélène Poignant, SNE
18
L’agenda de S.N.E. et ses
associations membres
Samedi 2 mars – Nature&Balade
Tailler de verger conservatoire
15h – 17h
Les Mésangères - Mézeray
Pour toutes informations et inscriptions :
Contacter le 02 43 88 59 48
Samedi 2 février – SEPENES et LPO
Sortie observation d’oiseaux des prairies de l’Huisne
9h00
Place de l’Eglise St Pierre - Avezé
Mercredi 6 mars – Nature&Balade
Journée plantation renouvellement
14h
Les Mésangères - Mézeray
Vendredi 8 février – SEPENES
1ères Rencontres Naturalistes 2013
19h30
Salle du Petit Closeau - Coulaines
Vendredi 8 mars – SCIRPE et GSPP
Conférence/débat Voyage naturaliste en Nouvelle
Zélande
20h30
Centre du VALRHONNE à Moncé en Belin
Samedi 9 février – SEPENES
Balade – Aventure du voyage des arbres
Départ à 14h15 (durée 1h)
Hall du salon Croc’livres - La Ferté Bernard
Samedi 9 mars – Nature&Balade
Tailler de verger conservatoire
15h – 17h
Les Mésangères - Mézeray
Mercredi 13 février – SNE
Conseil d’Administration
18h30 – 21h
Maison des Associations – Le Mans
Du 15 au 17 mars – EIE
Salon de l’Habitat
10h - 19h les 3 jours
Centre des expositions – Le Mans
Samedi 16 février – SEPENES
Stand à la Bourse aux Greffons
Toute la journée
Asnières sur Vègre
Samedi 23 mars – Nature&Balade
Nuit de la chouette
19h30 – 22h
Mairie de Mézeray
Samedi 23 février – SNE
Formation juridique sur le sol
9h30 – 17h30
Maison des Associations, salle 1 – Le Mans
Mercredi 27 mars – SNE
Assemblée Générale
18h30 – 21h
Salle Edith Piaf – Le Mans
Samedi 23 février – Nature&Balade
Assemblée Générale
15h
Mairie de Mézeray
Du 28 février au 4 avril
Exposition Consom’Attitudes
Les weekends de 10h à 12h et de 14h à 17h
Abbaye de l’Epau – Le Mans
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Le mot de L’E.I.E.
Nous vous souhaitons nos meilleurs vœux
pour cette année 2013
Nous vous invitons à consulter sur le site
internet :
 Le catalogue des outils disponibles et
empruntables
à
Sarthe
Nature
Environnement.
Vous pourrez voir du changement pour l’équipe de
l’eie72 en ce début d’année :
Laetitia étant partie en congé maternité ce mois-ci,
nous lui souhaitons un heureux évènement, ainsi qu’à
toute sa famille.
 La liste des animations de Sarthe Nature
Environnement pouvant être proposées
aux collectivités et autres groupes.
Julien Le Bras va donc la remplacer jusqu’à cet été,
nous lui souhaitons la bienvenue.
En 2010, Julien faisait déjà partie de l’équipe de
l’eie72, également pour un remplacement de congé
maternité de Laetitia ; il connait donc toutes les
ficelles du métier.
Pendant ces 2 années, il a auto-construit sa maison,
faite en paille en utilisant la méthode du GREB :
Double ossature légère à l’intérieur desquelles on y
retrouve la paille.
Au niveau du fil de l’actualité, depuis le 1er janvier, les
dépôts de permis de construire doivent respecter la
Réglementation Thermique 2012 (RT 2012). Les
logements ne doivent donc pas dépasser
50kWhep/m²/an pour 5 usages (chauffage et
auxiliaires, eau chaude, ventilation, rafraîchissement
et éclairage). Désormais, une étude thermique ainsi
qu’un test d’étanchéité à l’air sont obligatoire.
Sabrina Poirier, SNE par l’eie72
20
Associations membres de Sarthe Nature Environnement en 2012 :
-
Alpes Mancelles sans barrages
-
Amis de la forêt de Bercé
-
ANPCEN
-
Le CEFR
-
Collectif pour la sauvegarde de la Charnie
-
Culture et Liberté
-
Environnement Nord Sarthe
-
Le GAB 72
-
Grain de sable 304
-
Grain de sable et pomme de pin
-
Groupe Sarthois Ornithologique
-
Les Vertuoses
-
Le Fenouil biocoop
-
Nature et Balade
-
Naturistes sarthois
-
Protection de la nature et de l’environnement à St Aubin des Coudrais
-
Sarthe Educ’Environnement
-
Savigné Environnement
-
La SCIRPE
-
La SEPENES
-
Villaines Environnement
-
Vivre au Pâtis St Lazare
-
Yvré Champagné Environnement
21
22
Sarthe Nature Environnement
Fédération Sarthoise des Associations de Protection
de la Nature et de l’Environnement
Ouvert les lundis, mardis et jeudi de 9h à 12h et de 13h à 17h
Le mercredi de 10h à 12h et de 13h à 19h
Le vendredi de 9h à 12h et de 13h à 16h
Permanence des bénévoles tous les mercredis de 17h à 19h
10 rue Barbier 72000 Le Mans
Tél : 02 43 88 59 48 / Fax : 02 43 24 93 66
Courriel : [email protected]
Site Internet : www.sne72.asso.fr
Bulletin d'information imprimé sur papier recyclé.
N’imprimer qu’en cas de nécessité et ne jetez pas les papiers sur la voie publique !
Directeur de Publication : Jean Christophe Gavallet
Ont participé à la rédaction du 53ème numéro de
La Lettre de la Coccinelle
Chantal Blossier, Roger Cans, Richard Flamant, Jean Christophe Gavallet, Rémy Gillet, Catherine Gouhier,
Jeanne Hercent, Hélène Poignant, Sabrina Poirier
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23 courriel à [email protected]