Les oLdtimeRs : La nouveLLe PouLe aux œufs d`oR
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Les oLdtimeRs : La nouveLLe PouLe aux œufs d`oR
Investir dans les oldtimers Crise oblige, de plus en plus d’investisseurs délaissent les produits d’épargne classiques au profit d’options plus tangibles : l’immobilier, l’or… ou même les oldtimers. Rabo magazine a pris le volant avec l’expert Koen Poschet et l’a interrogé sur ces produits d’investissements. Pascal Paepen s’est à nouveau fait l’avocat du diable. Les oldtimers : la nouvelle poule aux œufs d’or ? 25 « Le marché des oldtimers va sans aucun doute croître au cours des prochaines années. » Koen Poschet, Albion Motorcars Koen Poschet dirige Albion Motorcars. Son dada ? Les classic cars anglaises qu’il vend dans le monde entier. Ces dernières années, Koen Poschet a vu ses ventes légèrement augmenter et il prévoit une hausse de la demande d’oldtimers dans les prochaines années. « Les autorités chinoises ont toujours interdit aux Chinois d’importer des voitures âgées de plus de quinze ans, mais cette interdiction pourrait être levée dès 2016. Cela fera sans aucun doute augmenter la demande – et donc le prix – des voitures rares. De quoi rendre l’investissement dans les oldtimers encore plus intéressant. Ces derniers mois la presse a cependant fortement gonflé cette ‘oldtimer-mania’. Je tiens à tempérer tout cela. À l’instar de tout investissement, un ancêtre n’est pas forcément une mine d’or, loin de là. » L’authenticité avant tout Koen insiste sur l’importance d’être bien accompagné lors de l’achat d’un ancêtre. N’achetez jamais sur un coup de tête et demandez d’abord une expertise à un spécialiste. Ce dernier pourra non seulement contrôler la qualité de la voiture, mais également son historique. « La règle de base en matière d’oldtimers veut que plus une voiture est authentique et en bon état, plus elle aura de la valeur. Mais cette authenticité est souvent difficile à établir. Un bon conseil : vérifiez que les différents numéros (châssis, moteur, boîte de vitesses et carrosserie) coïncident. Le dossier du véhicule ne doit, lui non plus, pas être négligé. Celui-ci doit avoir été soigneusement rempli, avec tout l’historique d’entretien et la restauration éventuelle de l’oldtimer. Cela permet de connaître plus facilement l’histoire de la voiture. » Vieux ne rime pas forcément avec cher Toutes les vieilles voitures ne sont pas des ancêtres de valeur. Une berline classique aura moins de valeur qu’un modèle de course qui s’est illustré sur la piste. La rareté est aussi importante, précise Koen : « La Jaguar E-Type est une magnifique voiture. Le style et la mécanique étaient phénoménaux pour l’époque. Mais elles se sont vendues en grande quantité, et leur valeur actuelle demeure donc en retrait par rapport à une Aston Martin, plus rare. » Cette rareté n’est d’ailleurs pas toujours un gage de valeur. « C’est à double tranchant. Prenez par exemple une Jensen ou une Alvis, deux voitures de luxe des années cinquante, soixante et septante. Lorsque ces marques ont disparu du marché, il est devenu difficile de trouver des pièces de rechange. Le prix de ces pièces a donc explosé et, si vous venez de casser votre tirelire pour acquérir votre oldtimer, vous êtes confronté à un sérieux problème. » La relève de la jeunesse ? Les voitures moins anciennes – les ‘youngtimers’ – commencent aussi à gagner les faveurs du public et sont souvent accessibles à plus de bourses que les classic cars. Mais sont-elles un bon investissement ? Ce n’est pas l’avis de Koen. « Les oldtimers sont chouettes parce que vous pouvez facilement les (faire) bricoler. Les voitures plus récentes – surtout celles avec de l’électronique – sont beaucoup plus compliquées et donc aussi plus chères en entretien, ce qui en fait un investissement nettement moins intéressant. Les exceptions à cette règle sont évidemment les modèles limités comme par exemple la Ferrari F40, la Porsche 959, la BMW Z8, l’Alfa Romeo SZ et autres bolides du genre. » Un bon investissement ? Selon Koen, un ancêtre peut rapporter une plus-value de 20, voire 30%, mais ces scores élevés s’appliquent surtout aux voitures dont la valeur varie entre 200.000 et quelques millions d’euros et ces budgets sont plutôt rares. Pour les plus petits investisseurs, les marges bénéficiaires sont moins impressionnantes. « Mais vous aurez plus de plaisir avec cet investissement qu’avec des obligations », souligne Koen en riant. Investir ou non ? Il ne fait aucun doute que l’on peut gagner de l’argent avec les oldtimers, mais il ne s’agit absolument pas d’un investissement facile. Vous devez en effet d’abord savoir ce que vous achetez et pouvoir évaluer quelles voitures seront intéressantes à terme. N’oubliez pas non plus de prévoir un budget pour l’entretien et le stockage de votre ancêtre. Si vous aimez plonger les mains dans le cambouis et avez suffisamment de connaissance et de place pour le faire, vous pouvez sans aucun doute envisager cette forme alternative d’investissement. Dans le cas contraire, le bénéfice sera déjà nettement moins évident. Pascal Paepen, analyste financier et professeur de ‘Banque et Bourse’