Extrait 1.2.2- Sondages irritants vs vote tribal Assis au bord de la

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Extrait 1.2.2- Sondages irritants vs vote tribal Assis au bord de la
Extrait
1.2.2- Sondages irritants vs vote tribal
Celui qui ne prévoit pas les choses lointaines s’expose à des malheurs prochains.
Confucius -555-479 av. J.C-.
Si tes projets portent à un an, plante du riz; à vingt ans, plante
un arbre; à plus d’un siècle, développe les hommes.
Proverbes Chinois.
Assis au bord de la Seine, aveuglé par son penchant colonialiste à mettre la Côte d’Ivoire en locationgérance, Sarkozy cracha sur les résultats du sondage réalisé entre le 31 mai et le 16 juin par l’Institut
Français TNS-Sofres et qui donnaient le président Gbagbo vainqueur au premier tour avec 43%
d’intention de vote contre 29% pour Bédié et 28% pour Ouattara. Selon cette même étude réalisée sur
la même fourchette de temps à Abidjan et dans 10 régions sur 18 de l’intérieur du pays, 61% des
sondés avaient une bonne opinion du président Gbagbo, 44% pensaient que l’élection présidentielle
sera encore une fois repoussée; et pour 81% des enquêtés, les choses allaient en s’améliorant.
En rejetant ces résultats, Sarkozy donnait aux analystes une lecture à trois dimensions. D’abord il
ouvrait les vannes de déchirements de la Côte d’Ivoire si son ami Ouattara était battu –c’est ce qui est
arrivé malheureusement–. Ensuite il montrait aux yeux du monde que l’expertise Française n’est pas
crédible. Enfin, même le plus idiots des cancres comprendraient que Sarkozy qui s’était empressé de
dire que le président Gbagbo n’était pas digne de confiance, ne serait pas lui-même un honnête homme.
En 2007, Nicolas Sarkozy qui tient un langage ordurier à l’égard des chefs d’Etat Africains qui ne
partagent pas ses visées colonialistes sur le continent, n’avait pas réfuté les résultats des instituts de
sondages, et encore moins ceux de TNS-Sofres qui le donnait vainqueur face à Ségolène Royal.
6 Mai 2007. – Selon toutes les estimations concordantes, Nicolas Sarkozy, président de l'UMP,
l'emporterait avec une avance confortable sur son adversaire Ségolène Royal, candidate soutenue par
le PS, lors du second tour de l'élection présidentielle.
Voila ce qu’on pouvait lire sur http: //www.Wikinews.org.
Sur ce même site, on avait les éléments suivants :
Les estimations officielles de la télévision Française.
TF1 (TNS-Sofres-RTL-Unilog)1: Nicolas Sarkozy 53,2%, Ségolène Royal 46,8%;
France 2 (Ipsos-Dell): Nicolas Sarkozy 53%, Ségolène Royal 47%;
France 3 (CSA-Cisco): Nicolas Sarkozy 53,2%, Ségolène Royal 46,8%.
20 h 30 - France 3 affine l'estimation. Nicolas Sarkozy : 52,7% et 47,3%.
Sarkozy, allergique au savoir-faire de TNS-Sofres quand ses résultats s’appliquent à Gbagbo,
l’embrasse néanmoins à l’étouffer quand il lui donne, lui Sarkozy, vainqueur.
Ce brouhaha sarkozyen n’arrête pas les enquêtes d’opinion d’être menées en Côte d’Ivoire. Tous les
sondages réalisés dans la perspective de la présidentielle donnent Laurent Gbagbo largement vainqueur
dans tous les cas de figure. L’une des enquêtes d'opinion portant sur l'indice de popularité des
principaux leaders politiques ou de la personnalité la plus respectée de la broussaille politique
Ivoirienne, réalisée du 14 au 24 Juillet 2006, par l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire –
ONUCI–, et dont les résultats circulaient auprès des diplomates en poste à Abidjan, donnait Laurent
Gbagbo en tête. Il recueillait 39,3%, soit une progression de plus de 10 points par rapport à l'étude
1
Souligné par nous.
précédente, menée en Avril. A l'inverse, tous ses rivaux avaient reculé. Gbagbo distançait l'opposant
nordiste Dramane Alassane Ouattara, qui perdait 10 points, passant de 19,4 à 9,4% 2. Le Premier
ministre, Charles Konan Banny tombait de 8,2% à 7%3. L'ancien président Henri Konan Bédié
dégringolait de 8,1% à 4,7%.
A New York, on jugea cette fuite embarrassante. D'abord parce que l'ONUCI n'avait pas vocation, dans
un contexte tumultueux et volatile comme celui de la Côte d’Ivoire, à se livrer à ce genre de sondage.
Ensuite parce qu'elle intervenait au moment de l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution
1721, qui prolongeait d'un an le mandat du président Gbagbo tout en élargissant les pouvoirs du
premier ministre Konan Banny, haut cadre du PDCI et poulain de la communauté internationale (?)4.
A propos des sondages réalisés par TNS-Sofres, c’est le commentaire d’Emmanuel Rivière, Directeur
du département stratégies d’opinion à TNS-Sofres qui avait sorti Sarkozy des bois.
61% des personnes interrogées nous disent avoir une bonne opinion de Laurent Gbagbo avec des
différences selon les catégories qui font apparaître une popularité encore plus élevée chez les Ivoiriens
de 18 à 24 ans. Il a également de bons scores chez les employés.
Analyse confirmée sur le terrain quelques années plus tard. Pendant la crise postélectorale de 2010,
malgré les appels incessants de Ouattara et Soro à la cessation de travail sur l’ensemble du territoire
avec à la clé des menaces de sanctions à l’endroit de ceux qui iraient à l’encontre de leur volonté, les
employés du public et du privé étaient au travail. Même les structures appartenant aux pontes du
RHDP et aux enfants de Ouattara à San Pedro étaient en activité. Au cœur de cette crise, différents
syndicats, dont Solidarité et le Collectif des syndicats réunis au sein de la FESACI organisèrent le 13
Janvier 2011, un meeting de soutien au président Gbagbo et de mobilisation de leurs troupes pour
maintenir la machine économique debout.
Emmanuel Rivière continue avec ce commentaire :
Ce qu’on constate, c’est qu’il y a des différences selon les régions. A Abidjan, il [Gbagbo] est plus
populaire que sur l’ensemble du pays.
Cette analyse vérifie une seconde hypothèse. Que ce soit au premier ou au second tour du scrutin
présidentiel [31 Octobre et 28 Novembre 2010], Gbagbo fit une razzia des voix dans l’ensemble des
communes de Abidjan.
Et autour de ça, il y a des régions, notamment dans le Sud-ouest du pays où sa popularité est plus
élevée et d’autres régions où elle l’est moins…. Autour de sa région d’origine, il a des scores plus
élevés y compris dans des zones et des ethnies qui ne lui sont pas a priori acquises.
Troisième hypothèse vérifiée: Gbagbo n’a pas un électorat ethnique. La carte électorale montra une
vague bleu [couleur de La majorité présidentielle qui soutenait l’élection du président Gbagbo] de l’est
2
L’opposant Nordiste –Nordiste, ‘petit’ adjectif, mais vicieux que Ouattara a trouvé pour manipuler l’esprit des ‘Diouala’ afin de se
faire un chemin sur la scène politique Ivoirienne avec la bénédiction de la France, et aux prix des armes et des vies humaines.
3
Nommé président de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation (CDVR) par Ouattara en 2011, après le coup d’État de la France.
Une caparace vide formée essentiellement des suppots de Ouattara tels que ‘Mgr Ahouana et le Cheick boikari: deux religieux qui ont
soutenu toutes les positions rebelles durant la crise.’ Le Temps, «Nyamien Messou rompt le silence: ‘Cessons de dire aux Ivoiriens que
Gbagbo aurait eu un meilleur sort s’il avait écouté Koulibaly’,» 24 Octobre 2011.
4
‘Banny est celui que les Français avaient désigné pour parachever le coup d’Etat, en qualité de Premier ministre dont le programme de
travail se résumait à demander à nommer aux emplois supérieurs de l’Etat en lieu et place du Président de la république. Pour cela, il a usé
de tous les moyens: le Gti, sorte de tribune où le ministre des Affaires étrangères de France venait dicter ses volontés en matière de
gestion de l’Etat au Président Gbagbo.’ Le Temps, «Nyamien Messou rompt le silence: ‘Cessons de dire aux Ivoiriens que Gbagbo aurait
eu un meilleur sort s’il avait écouté Koulibaly’,» 24 Octobre 2011.
à l’ouest, du sud en passant par le centre, jusqu’au nord où elle rase quelques localités. Mettant à mal,
la thèse de vote ethnique en ce qui concerne Gbagbo.
Rivière conclut l’interprétation des résultats de son enquête en ces termes:
Il [Gbagbo] obtient de bonnes opinions en tant que président et aussi des suffrages.
Dernière hypothèse vérifiée: Gbagbo n’est pas un dictateur. Le peuple lui avait renouvelé sa confiance
à un peu plus de 51%, malgré la cabale d’une secte s’affirmant de la communauté internationale qui lui
reniait son choix.
L’ensemble des explications de E. Rivière, relayées par la presse, les medias audios et visuels et par la
rue, ne pouvait laisser un franc artisan de la franc-maçonnerie et de la françafrique indifférent.
Les choses étaient donc suffisamment claires pour les Ivoiriens. Laurent Gbagbo était/est l’homme
politique le plus populaire de la Côte d’Ivoire dont la victoire au premier tour ne faisait l’ombre
d’aucun doute à la présidentielle du 29 Novembre 2009, repoussée au 28 Octobre 2010. Évidemment,
cette information n’était pas de nature à plaire aux dirigeants Français, notamment Nicolas Sarkozy.
Malgré cette hargne du numéro un Français, les sondages se suivent et se ressemblent. A chaque
résultat, Gbagbo ne fait pas de quartier.
Le troisième sondage de l’institut Sofres réalisé du 19 Septembre au 2 Octobre 2009, donne encore
Laurent Gbagbo largement vainqueur sur ses adversaires les plus en vue: Konan Bédié et Alassane
Ouattara. Dans ce sondage, et au vue des scores réalisés par les chasseurs du siège présidentiel, la
victoire de Laurent Gbagbo semble encore plus probable et souhaitée. Ainsi, à la question de TNSSofres de savoir :
Qui de Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié ou Alassane Ouattara a le plus de chance d'emporter
l'élection présidentielle?
63% de l'échantillon des 1400 Ivoiriens représentatifs de la population Ivoirienne choisissent Laurent
Gbagbo, quand 17% donnent leur préférence à Bédié et 16% à Alassane Ouattara. Relativement aux
deux premiers sondages de TNS-Sofres, le président Gbagbo glanait 9 points de plus; Bédié pour sa
part marquait un plus 3; quant à l’instigateur de l’ethnicité, de la division Nord-Sud, l’Imam du sermon
chrétien-musulman, le champion du RDR, Ouattara, perdait 3 points. A cette question, 4% de
l'échantillon étaient sans opinion.
A une autre question de TNS-Sofres de savoir :
Qui les personnes interrogées souhaitent voir l'emporter au fond d'eux-mêmes?
44% choisissent le président Gbagbo, 28% accordent leurs voix à Bédié et 25% à Ouattara. A cette
question pour laquelle 3% sont sans réponse, le président Gbagbo engrange 5 points par rapport au
précédent sondage quand Ouattara perd 1 point et Bédié faisant du sur place.
Ce sondage de Sofres, plus complet, prend en compte certaines valeurs humaines qui sont d’une
importance capitale sur le continent. Ainsi, aux enquêtés, la question suivante est posée:
Selon vous, qui de Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié ou Alassane Ouattara est le plus proche des
gens; est le plus rassembleur, est le plus travailleur; est le plus compétent; a le plus une vision d'avenir
pour son pays; est le plus dynamique, est le plus sincère; tiendra le mieux ses promesses; est le mieux
entouré; est le plus sage, le plus calme.
A cette question sur les valeurs humaines, Gbagbo écrase Ouattara, Bédié et les autres candidats. Son
score oscille entre 40 et 59% des sondés, les autres se partagent les miettes.
Gbagbo [est] bien connu par les Ivoiriens de n’importe quel bord politique comme étant l’homme qui
cultive la fraternité et qui s’entoure de tout le monde, sans distinction. Durant son passage à la tête de
l’Etat, il s’est montré serviable, disponible et attentif à ses adversaires politiques. Gbagbo leur a tout
donné. Les dorlotait, les pouponnait pour que la paix soit dans son pays. Il a convaincu ses partisans et
adversaires sur son humanisme sans égal et son sens élevé de la fraternité5.
De façon spécifique, Laurent Gbagbo a prouvé son sens élevé d’humain à l’endroit de ses compatriotes,
et surtout à Ouattara, comme nous donne à le vérifier le bout d’écrit ci-dessous.
Ouattara sait mieux que quiconque que c’est Laurent Gbagbo seul qui lui a permis de se porter
candidat dans cette Côte d’Ivoire qu’il gouverne. Sous Bédié, il a vu comment il a été traité et humilié.
Sous Guéi, sa galère n’a pas pris fin. Il n’y a que Gbagbo qui s’est montré tolérant envers lui6.
Un témoignage et non des moindres: celle de Abou Cissé, oncle de Ouattara, confirme que Gbagbo est
pétri d’humanisme. Dans une interview au quotidien Le Temps, comme dans bien d’autres avant celleci, accordée après la déportation du président Gbagbo à la Haye, avec la complicité de Ouattara et de
l’impérialisme occidental, il montre la dimension humaine du Woody Gbagbo.
Diriger un pays, il faut être investi d’un humanisme. Nous prenons l’exemple du président Gbagbo. Il
est d’un humanisme incroyable. La politique du président Laurent Gbagbo prenait en compte tout le
monde sans distinction d’ethnie, de religion et de région7.
Kadet Bertin ne dit pas autre chose:
La démarche politique et l’itinéraire personnels de Laurent Gbagbo font de lui un homme qui met la
réflexion avant l’action, et qui agit à la lumière du jour et non dans le noir. … Enfin, examinée à
l’aune de ses responsabilités à la tête de la Côte d’Ivoire, l’œuvre de Laurent Gbagbo procède d’une
action collective impliquant des Ivoiriens de toutes catégories et de toutes origines, y compris des
cadres du RDR, PDCI, UDPCI, la société civile, et les rebelles, dans le cadre de la recherche effrénée
de la paix pour son pays8.
Opposant l’humanisme du président Gbagbo au caractère haineux de son neveu, Abou Cissé ne fait pas
dans la cachotterie. Ouattara est à son avis comme de celui de la majorité des Ivoiriens et
panafricanistes, la source des maux dont souffre la Côte d’Ivoire. Il le dit de façon simple mais claire.
Alassane est le problème de la Côte d’Ivoire. Il n’est pas la solution9.
Mieux, Abou Cissé, donne des éléments qui mettent en exergue la pureté du cœur de Séplou Gbagbo.
Un homme qui ne rumine pas la rancune. Mais cultive l’amour.
On a fait plus de tort au président Laurent Gbagbo quand il était dans l’opposition. Il a fait plusieurs
fois la prison. Il a connu l’exil. Sa famille n’a pas été épargnée du courroux des pouvoirs PDCI. Arrivé
au pouvoir, il n’a jamais daigné se venger10.
Bien au contraire, Laurent Gbagbo cultive l’amour et rassemble de son peuple dans la pure tradition
Africaine. Ainsi donc, Il a appelé tous les Ivoiriens sans distinction aucune à travailler ensemble pour
le développement de la Côte d’Ivoire11. Puisqu’il sait, contrairement à Ouattara, qu’On ne gouverne pas
un pays avec la haine12.
5
Benjamain koré-, «Pour avoir transféré l’ancien chef d’État Ivoirien à la Cpi: Ouattara va souffrir plus que Gbagbo,» Notre Voie, 03
Décembre 2011.
6
Ibid.
7
Yacouba Gbané-, «Gbagbo à la Cpi –Abou Cissé à Ouattara: «Tu viens de manger ton totem,»» Le Temps, 03 Décembre 2011.
8
Extrait du résumé de l’interview de Kadet Bertin sur la chaine de Télévion Canal 3 Monde, intitulé: “Les dérives tribales
du harcèlement politico-judiciaire contre le président Laurent Gbagbo: Une interview du Ministre Bertin Kadet, ” 27 Mai
2014. http://eburnienews.net/les-derives-tribales-du-harcelement-politico-judiciairecontre-le-president-laurent-gbagbo-uneinterview-du-ministre-bertin-kadet-des-ce-soir-27-mai-2014-sur-le-chaine-internationale-de-television-can/ (accessed May
27, 2014).
9
Yacouba Gbané-, «Gbagbo à la Cpi –Abou Cissé à Ouattara: «Tu viens de manger ton totem,»» Le Temps, 03 Décembre 2011.
10
11
Ibid.
Yacouba Gbané-, «Gbagbo à la Cpi –Abou Cissé à Ouattara: «Tu viens de manger ton totem,»» Le Temps, 03 Décembre 2011.
12
Ibid.
Enfin il rappelle que le président Gbagbo est le réparateur des torts causés à Ouattara son neveu :
Il [Ouattara] doit beaucoup au président Laurent Gbagbo. C’est lui [Laurent Gbagbo] qui a réparé
tous les torts à lui [Ouattara] causés par Henri Konan Bédié qui est devenu subitement son allié13.
Monsieur Gbagbo n’a pas seulement ces valeurs humaines. Il héberge en lui des valeurs de
souverainiste, d’indépendantiste…, et de bâtisseur. Toutes ces valeurs humaines et patriotiques, sont à
l’origine de la levée de bouclier de l’industrie militaro-politico-impérialiste contre son régime, dont elle
n’appréciait pas qu’il se soucie un peu trop de son peuple d’une part, et de l’équilibre des échanges
d’autre part, plutôt que de piller son pays et partager avec elle les fruits de sa rapine, comme cela se
passe dans les réseaux de la françafrique.
L’opposition Ivoirienne et la rébellion qui ne voient de l’eau claire que dans leur calebasse, se sont
élevées en négateurs invétérés des résultats des différents sondages. Une formule connue qui cache:
irritation, peur, et inquiétude.
Ouattara qui a balafré le visage de la Côte d’Ivoire, séparé ses enfants, déchiré les familles, divisé le
pays, avec sa théorie insidieuse du Nord-Sud, musulmans-chrétiens, pour juste une carte d’identité dont
l’article 48 de la constitution le lui a donnée, commande ses propres enquêtes d’opinion en Juin 2010.
Ses résultats sont aussi catastrophiques pour l’opposition que ceux donnés par Sofres. C'est La Lettre
du Continent qui sort la taupe du trou et dévoile :
C'est super confidentiel, il ne faut surtout pas le répéter, mais un sondage commandé par l'opposition
Ivoirienne [Le Rdr de Alassane Dramane Ouattara] auprès d'Opinion Way, la société de Patrick
Buisson, conseiller du président Nicolas Sarkozy [lui-même proche des Ouattara pour avoir célébré leur
mariage en tant que maire] donnerait 44% à Laurent Gbagbo au premier tour de la prochaine élection
présidentielle. Un score proche de celui du dernier sondage TNS-Sofres 43%.
Puisque le Conseil National de la Presse –CNP–, régulateur de la presse en Côte d’Ivoire avait obligé
les journalistes plusieurs mois avant le scrutin, de faire totalement l’impasse sur les résultats des
sondages électoraux –Encadré II–, cette révélation de La Lettre du Continent circulait sur les blogs.
On pouvait aussi lire ces résultats sur les forums comme celui de Soir Info du 05 Juillet 2010, postés
par @ Lumière, à la suite d’un article de Bamba Idrissa, intitulé: Les calculs de Gbagbo, Bédié et
Ado14.
Le Rassemblement des républicains –RDR– qui reprochait à l’institut de sondage Français de confier
ses études à des militants du FPI, avait menacé par les voix de Anne Désirée Ouloto, la porte-parole du
candidat 4815 à l’élection présidentielle Ivoirienne, et de celle de Mamadou Touré, chargé des jeunes
du RDR, tous deux en tournée en France, du 28 Juin au 9 Juillet, pour rencontrer leurs militants, les
journalistes des rédactions parisiennes et les responsables Afrique des partis politiques Français16,
d’apporter la preuve à leurs insinuations, ne l’avaient pas toujours fait jusqu'à la clôture de la
campagne présidentielle le 29 Octobre 2010. Et encore moins, justifier les mauvais résultats du sondage
commandé par eux, exécuté par Opinion Way, et qui plaçaient Ouattara, une fois encore à la queue.
13
14
Ibid.
Voir aussi «Les sondages sont-ils diaboliques ?» Le Nouveau Courrier, 26 Juin
http://www.koffi.net/koffi/actualite/89761-Les-sondages-sont-ils-diaboliques.htm (accessed May 27, 2014).
15
2010,
ou
Nom donné à Ouattara qui est devenu candidat à la présidentielle Ivoirienne par application de l’article 48 de la Constitution. Donc, par
‘LA’ signature du président Laurent Gbagbo. Anne Oulotto a été nommée ministre de la Salubrité urbaine après le coup d’Etat de la
France par décret n°2011-101 du 01 Juin 2011 portant nomination des membres du gouvernement de la République de Côte d’Ivoire.
Puis ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l`Enfant, par décret n° 2012-1119 du 22 Novembre 2012 portant
nomination des membres du gouvernement. De son côté, Mamadou Touré a été nommé conseiller chargé de la Jeunesse et des Sports de
Ouattara.
16
Les journaux et sources proches de cette mission citaient: l’UMP, le parti socialiste, le parti Communiste et le Modem.
Encadré II: Sanction du CNP contre quelques organes de presse
Début Avril 2010, le Conseil National de la Presse –CNP –, avait infligé à six entreprises de presse: SNEPCI, éditeur de
Fraternité Matin; Régie Cyclone, éditeur de Le Temps; SOCEF-NTIC, éditeur de L`Intelligent d`Abidjan; Olympe, éditeur de
L`Inter; les Éditions Yassine qui édite L’Expression, Les Éditions Le Néré pour Le Jour Plus, des amendes d’un million de
FCFA, en raison de la publication par les journaux qu`elles éditent, des résultats d`un sondage de la TNS-Sofres relatif aux
intentions de vote en faveur des candidats à l`élection présidentielle en Côte d`Ivoire. En fait, aux termes des dispositions de
l`article 39 nouveau alinéa 5 de l`Ordonnance n° 2008-133 du 14 Avril 2008 portant Ajustements au Code Électoral pour les
élections de sortie de crise, il est interdit de publier ou de diffuser des estimations de vote ou de procéder à l`établissement de
sondages sous quelque forme que ce soit, à partir de quelque lieu que ce soit à compter de la publication de la liste électorale
provisoire. Eugène Dié Kacou, patron du CNP, a été débarqué le 04 Février après près de dix ans d’une gestion calamiteuse.
Partisan dans la régulation de la presse écrite à travers des dérives faites par la presse RHDP, qu’il a laissée faire. Pendant ce
temps, la presse proche du pouvoir a écumé toutes sortes de sanctions.
Source: Le Nouveau Courrier-, «Les sondages sont-ils diaboliques?,» 26 Juin 2010.
Dans cette fièvre des chiffres dont le ton avait été donné par monsieur Sarkozy, le premier ministre
Guillaume Soro, lui aussi, doute. Et pour avoir le cœur net, il commande en Août 2010, une enquête
d’opinion auprès de l’institut Afrobarometer. Une fondation universitaire Américano-Sud-Africaine
financée notamment par l’USAID, l’Agence de développement canadienne, plusieurs gouvernements
scandinaves, la BAD et la Banque mondiale. Les conclusions auxquelles l’institut Afrobarometer
aboutit sont similaires à celles des sondages réalisés par Sofres sur les intentions de vote pour l’élection
présidentielle Ivoirienne, prévue pour le 31 Octobre 2010.
Selon cette enquête, Laurent Gbagbo arriverait en tête au premier tour avec 37,1 % des suffrages
exprimés, devant Henri Konan Bédié:14,3 %, et Alassane Ouattara fermant la queue avec 10,6 %.
Toujours selon cet institut, au second tour, Gbagbo l’emporterait avec 63 % contre Bédié, et 67,8 %
contre Ouattara. Reste que ces scores étaient fortement tributaires du nombre des indécis, estimés à
37,1 % de l’électorat par ce sondage.
Le leader du RDR ne désarme pas. Quelques jours après l’ouverture officielle de la campagne
présidentielle le 15 Octobre 2010, il déclare détenir ses chiffres qui montrent qu’il remportera les
élections. Malheureusement, en dehors des mots, il ne fournit aucune donnée chiffrée, ni à la presse, ni
sur son site de campagne. Mensonge et agitation pour préparer les troubles après élections? Probable.
Les sondages sont-ils diaboliques17? Même en occident, la presse pourtant habituée des sondages se
méfient des chiffres de Sofres. Malheureusement, sans réellement invoquer les raisons qui pourraient
empêcher la science statistique de dompter le champ d’études qu’est le corps électoral Ivoirien.
L’esprit de François Soudan, plus fertile, pond ce qu’il pense. Sa plume l’écrit et dessine les contours
dans un article publié sur le site de Jeune Afrique, en date du 15 Avril 2010 et titré: De trop beaux
sondages?
Laurent Gbagbo, il le répète, croit aux sondages, tout au moins à ceux qu’il a commandés à l’institut
Français TNS-Sofres et qui, depuis huit mois, le donnent régulièrement vainqueur au second tour de la
présidentielle. Le cinquième et dernier en date (Février 2010) est même encore meilleur pour lui que
les précédents: 60 % contre Ouattara et 55 % contre Bédié.
Pour ce journaliste( ?) comme pour bien d’autres dans la sphère occidentale et propagandiste de la
françafrique, il n’y a que Gbagbo qui croit aux sondages de Sofres. Mieux, rien qu’à ceux qu’il a
commandés. Si les mots ne le disent pas clairement, l’esprit y est. Puis, il précise sa pensée, qui est
aussi celle des anti-LMP [La Majorité Présidentielle].
17
Le Nouveau Courrier-, 26 Juin 2010.
Mais il est le seul, ou presque, à y croire. Ni ses adversaires, ni la France officielle, ni même une partie
de son propre entourage n’assurent accorder crédit à ces enquêtes, qui, à les entendre, seraient trop
favorables à leur commanditaire pour être prises au sérieux18.
L’abcès est crevé. Il faut le vider. Ce qui n’était plus qu’un secret de polichinelle est lâché: ni la France
officielle, ne croit pas à ces sondages. Mais il faut bander la plaie. Il trouve le bon pansement. Ni même
une partie de son propre entourage [n’assure] accorder crédit à ces enquêtes, qui, à les entendre,
seraient trop favorables à leur commanditaire pour être prises au sérieux19. Dire que cette assertion est
grosse à avaler…? Non! Pas pour les journalistes( ?) d’un hebdomadaire invendable mais achetable, c’est-à-dire corrompu-, pour reprendre en substance l’expression de Gregory Protche, le rédacteur en
chef du Gri gri International.
Cette manipulation de François Soudan est détruite plus ou moins par lui-même lors d’une interview
que lui accorde le président Ivoirien Laurent Gbagbo, le 13 Octobre 2010, à son QG de campagne à
Abidjan.20 L’écueil du drame est la question-affirmation suivante: Tout de même, vous y croyez aux
sondages…
Laurent Gbagbo, avec sa liberté de dire ce qu’il pense, lui donne une belle salve de réponses à la
mesure des sous-entendus qui fleurissent les conversations dans les QG des partis politiques, les salons
feutrés des missions diplomatiques, et les salles de rédaction parisienne :
Bien sûr. Et tout le monde y croit en Côte d’Ivoire, même ceux qui font semblant du contraire. Il suffit
de voir comment ils infléchissent leur campagne en fonction des résultats. Mes adversaires savent très
bien au fond d’eux-mêmes que ces enquêtes d’opinion sont significatives, mais ils ne peuvent le dire à
leurs partisans21.
Gbagbo le dit, non sans donner des exemples qui illustrent, consolident et soutiennent ses propos:
Lorsqu’un sondage dit que Gbagbo est le plus proche du peuple, on les voit descendre au quartier pour
manger avec les gens au bord de la route. Gbagbo est le candidat de la jeunesse? Ils essaient vite fait
de baragouiner en nouchi, l’argot d’Abidjan22.
Puis, ironise :
C’est amusant23.
Avant de prévenir puisqu’il connaît la nature mercenariale de ses adversaires :
J’espère que lorsque viendra l’heure de la désillusion, le choc ne se traduira pas par des violences24.
Malheureusement Prési. Le démon ne lâche jamais sa fourche.
La désillusion a été si grande qu’il a fallu une coalition d’armées nationale et multinationale alliée aux
rebelles pré-équipés par la France et le Burkina, pour contester les résultats dans une guerre meurtrière
menée par la France, les Etats Unis, et l’ONUCI.
Un article signé par Ben Ismaël [observateur direct parce que vivant à Abidjan et non à Paris], bien que
assez nuancé, contredit fortement Soudan et ceux qui se sont enfoncés dans le même sillage que lui. 25 :
Les Ivoiriens sont maintenant intimement liés au sondage pour vivre des heures électorales tranquilles.
L’hystérie s’est emparée de la classe politique Ivoirienne, qui croit que le sondage est une règle
18
Jeune Afrique-, «De trop beaux sondages?» 15 Avril 2010.
Jeune Afrique-, «De trop beaux sondages?» 15 Avril 2010.
20
Jeune Afrique.com-, 26 octobre 2010.
21
Ibid
22
Ibid.
23
Ibid.
24
Ibid.
25
Ben Ismaël-, «Chronique diplomatique –Côte d’Ivoire: Quand le sondage devient juge électoral,» L'Intelligent d'Abidjan, 12 Juillet
2010.
19
démocratique. Même la presse Ivoirienne, elle aussi, croit que le sondage est une boite à ‘’vérité’’, et
beaucoup fiable26.
Les occidentaux, qui sont éduqués dans une culture qui a relégué la foi dans les marges, qui vénèrent le
dieu-chiffre au détriment du Dieu tout puissant, créateur de l’univers, ne croient plus en leur maître. La
haine de Gbagbo les pousse à renier leur sauveur: le dieu-chiffre. Dans son article: L`Histoire et le
patriotisme au cœur de l`élection Ivoirienne, publié sur Abidjan.net, le 24 Octobre 2010, Reuters écrit:
Le scrutin se résume à une triangulaire entre le président sortant, Laurent Gbagbo, et ses deux
principaux rivaux, l'ex-président Henri Konan Bédié et l'ancien premier ministre, Alassane Ouattara.
Des sondages les donnent dans cet ordre, mais les diplomates en poste en Côte d'Ivoire ne sont pas
convaincus de la fiabilité de ces enquêtes d'opinion.
Pas étonnant. En politique comme dans les coups durs, il y a ceux qui vous soutiennent et les autres.
Mais on pourrait délicatement leur envoyer ceci: Avant de juger quelqu'un, il faut d'abord marcher un
kilomètre dans ses sandales. Ce n’est donc pas parce qu’ils sont de l’autre côté de l’océan, que les
sondages ne s’appliqueraient pas à l’esprit Africain. C’est plutôt l’esprit d’indépendance en étendard de
Gbagbo, qui dérange ces diplomates qui produisent dans leur laboratoire, des thèses d’UNE démocratie
pour l’occident et celles de LA démocratie pour l’Afrique. Cet acharnement contre les sondages, est
une guerre latente contre Gbagbo, après celle de Septembre 2002 qu’il a su éteindre sans grand bruit,
en réduisant la communauté internationale (?) à la maigre portion d’observatrice du dialogue direct
inter-Ivoirien, et au grand dam des porteurs de feu sur le continent.
Cette charge se justifiait-elle? Inutile de le répéter. Le Woody de Mama fait peur27. Ses bons scores aux
sondages faisaient mouiller aussi bien ses adversaires que les tenants de la ligne de soumission et du
colonialisme.
A l’antigbagboisme occidental, les membres de la Coordination des Intellectuels d'Afrique et des
Diasporas Africaines, opposent une autre thématique avec ce titre de leur ouvrage: Et si l'Afrique était
Gbagbo? Il faut craindre que ce soit l’effet épidémique de la vision du Woody s’il réussissait, qui a
poussé les maîtres du monde à renier leur dieu : les chiffres et derrière eux, les sondages.
Dieu faisant bien les choses [comme diraient les croyants], au même moment où les Ivoiriens battaient
campagne pour les présidentielles, les Américains étaient eux aussi, non seulement sur le terrain, mais
envahissaient également les domiciles à travers les appels téléphoniques automatiques pour convaincre
et s’arracher le moindre électeur pour les élections à mi-mandat du 02 Novembre 2010. C’est-à-dire,
juste quarante-huit heures après le premier tour du scrutin présidentiel Ivoirien.
Là-dessus, les medias Français et le France officielle comme dirait l’autre, ne soupçonnaient pas les
sondages menés auprès des électeurs Américains, de faux ou de truqués. Au contraire, ils s’étaient
appuyés sur le caractère scientifique qui fonde un sondage, la fiabilité des méthodes et outils utilisés,
pour donner les démocrates mal partis et perdants dans la conquête des voix.
Pour ne pas dépouiller toute la presse Française et outre-Atlantique –puisque les medias mainstreams
occidentaux écrivent la même chose, font les mêmes commentaires–, un seul cas suffirait pour célébrer
cette ambigüité occidentale. Cette discrimination positive!!!
Pour le journal le point.fr, La morosité de la situation économique n’était pas favorable aux
démocrates, le parti au pouvoir.
Résultat, trois quarts des électeurs se disent mécontents du Congrès démocrate, selon un sondage
ABC-Washington Post. Et 57% semblent tellement exaspérés par leurs élus qu'ils sont prêts, d'après
une autre étude, à voter pour un candidat inexpérimenté28.
26
27
Ibid.
Woody veut dire le garçon. Autrement dit, le courageux, le brave, le fort,…
Analysant l’écart d’enthousiasme entre les électeurs des partis démocrates et républicains, Hélène
Vissière, l’auteur de l’article peaufine son analyse avec les résultats du sondage auxquels elle croit, ET
l’ensemble de la presse occidentale ET les diplomates occidentaux avec elle :
Selon le sondage ABC-Washington Post, 79% des électeurs qui avaient voté pour John McCain en
2008 assurent qu'ils vont aller aux urnes, contre 64% des électeurs d'Obama29
.
Sur le poids des indécis, le point.fr ne s’appuie pas sur des rumeurs. Mais une fois encore, sur les
résultats des sondages.
Plus important encore, un tiers des électeurs restent toujours indécis, selon les sondages, alors qu'à la
même période en 2008, ils n'étaient que 14%30.
Pour chaque score, Hélène Vissière fait une analyse rigoureuse avec des éléments explicatifs donnant
encore, plus de lumière au résultat obtenu. Ceci, à l’opposé des écrits haineux, cultivant le tribalisme ou
la xénophobie, développés dans les colonnes et sur les antennes de certains medias occidentaux. La
majorité. Ou encore versant dans une incitation au doute mise en culture, comme cet extrait d’un article
paru dans un autre numéro du le point.fr et écrit par Mireille Duteil :
Laurent Gbagbo peut-il être réélu? Les sondages le donnent avec régularité en tête au premier tour de
scrutin. Que valent-ils? Difficile à dire31.
Sans commentaire. Ces cris d’orfraie poussés par ces journalistes et diplomates, en mission
commandée, sont le résultat de la peur qu’ils ont de Gbagbo. L’un des rares dirigeants Africains qui
sait dire Non aux instances du Capital mondial quand c’est nécessaire. L’homme sans rancune qui,
arguments contre arguments, donne à ses détracteurs les cheveux poivre et sel ou grisonnants.
Pendant que ça gloussait en France sur les sondages qui donnaient Gbagbo vainqueur, ils s’abstenaient
bien de désavouer l’enquête de OpinionWay pour Metro-Krief Group, réalisée du 5 au 10 Novembre
2010 auprès d'un échantillon de 1.002 personnes représentatif de la population Française âgée de 18
ans et plus, diffusée le 14 Novembre 2010 [à deux semaines du second tour du scrutin présidentiel
Ivoirien], qui annonçait Nicolas Sarkozy gagnant deux points à 32% de Français satisfaits de son
action. Délirant.
C’est vrai, les moutons se baladent ensemble, mais ils n’ont pas le même prix sur le marché. Disent les
Ivoiriens.
Sarkozy, l’heureux gagnant de deux points jubilait et les medias occidentaux qui font toujours une
connexion tribale, ethnique, amicale, ou familiale entre les individus et un événement quelconque en
Afrique au sud du Sahara, n'avaient, en plus de croire à ce sondage, fait aucun lien entre OpinionWay,
la société de Patrick Buisson, conseiller du président Nicolas Sarkozy et ce score en faveur du chef de
tribu de la françafrique.
Qu’à cela ne tienne, taillant dans le roc d’une agressivité médiatique et politique sans pareil dans
l’histoire politique de la Côte d’Ivoire, Gbagbo se fait l’étoffe d’un homme d’État incontestable. Le 02
Novembre 2010, la politique robot et les commentaires stéréotypés de ses adversaires locaux et
étrangers sont sanctionnés dans les urnes. Le résultat officiel du premier tour des élections
28
Hélène Vissière-, «Élections de mi-mandat: L’heure de vérité pour Barack Obama,» 1er Novembre 2010,
http://www.lepoint.fr/monde/elections-de-mi-mandat-l-heure-de-verite-pour-obama-01-11-2010-1257023_24.php (accessed November 1,
2012).
29
Ibid.
30
Ibid.
31
Mireille Duteil-, «Présidentielle Ivoirienne: Au pouvoir depuis 10 ans, Laurent Gbagbo se confronte aux urnes,» 29
Octobre 2010, http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/mireille-duteil/au-pouvoir-depuis-10-ans-laurent-gbagbo-se-confronte-auxurnes-29-10-2010-1256290_239.php. (accessed October 29, 2010). Souligné par nous.
présidentielles tant attendues, plébiscita Laurent Gbagbo, le Woody de Mama, de 38,3% pour
1.755.495 voix. Et donna raison à TNS-Sofres.
Cependant, il fallait être naïf pour croire que les élections en Côte d’Ivoire se passeraient comme dans
un paradis. Un article au titre évocateur: La conspiration contre Gbagbo en passe d’échouer?, du
bimensuel Burkinabè La Nation, dévoile :
Tout avait été mis en œuvre pour que Gbagbo ne puisse pas passer au premier tour de ces élections ...
Mais le constat que l’on peut faire, c’est qu’avec tous les moyens que les deux candidats en face de
Gbagbo ont déployé et surtout avec l’aide avérée de certaines puissances étrangères, le président
sortant a démontré qu’il avait des ressources et que son peuple l’aime…32
L’auteur de ce papier ne s’arrête pas là. Il enfonce le clou :
Tout est mis en œuvre pour brader la Côte d’Ivoire, privatiser ce pays33.
Il ne croyait pas si bien prédire. C’est ce qui se passe depuis le 11 Avril 2011, date à laquelle Ouattara a
été installé à l’aide des bombardements des soldats de la Licorne sur la résidence du président Gbagbo.
Ces analyses sont partagées par l’hebdomadaire Burkinabè San Finna pour qui :
Même si Jacques Chirac n’est plus là aujourd’hui pour peser de ses audaces et de son bagout sur la
Françafrique et le monde, Nicolas Sarkozy sait la France trop déclinante, demandeuse d’influence, de
marchés, pour s’opposer frontalement à un projet qui peut aider son pays dans la mauvaise passe qu’il
traverse34.
Au-delà du matraquage médiatique, des manœuvres politiques souterraines et des intrigues
diplomatiques, le président Gbagbo cuisina ses adversaires sur l’ensemble du territoire.
Laurent Gbagbo a fait le plein des voix dans le sud, le centre-ouest et l’ouest du pays. Alassane
Ouattara a été plébiscité au nord. Alors qu’Henri Konan Bédié reste l’homme fort du centre du pays.
Ce commentaire de RFI est édifiant35. Hélas!, elle fait abstraction des victoires du président sortant
dans certaines préfectures du… nord. De son côté, Thomas Vampouille écrit :
Dans le district d’Abidjan, Laurent se taille la part du lion avec plus de 50% des voix dans les quatre
«communes» Yopougon, Attécoubé, le Plateau et Cocody. Selon ces données partielles, Alassane
Ouattara reste maître dans son fief, le nord du pays, tout comme Henri Konan Bédié l'est dans le
centre, notamment dans Yamoussoukro36.
De ces extraits de commentaires et analyses des medias occidentaux, qui du reste, ne sont pas acquis au
candidat de La majorité présidentielle, et bien que ne traitant pas objectivement et en profondeur les
faits, on peut cependant en déduire que le résultat de Gbagbo n’était pas juste qu’un chiffre, mais la
preuve qu’il a un électorat national –Encadré III–, contrairement au vote tribal de Ouattara et Bédié –
Encadrés III et IV–.
Aussi, ces medias avaient intentionnellement écarté de leurs analyses, un paramètre important: la place
d'Abidjan dans la course à la présidence. De façon générale, celui qui gagne les élections à Abidjan
32
La Nation-, «La conspiration contre Gbagbo en passe d’échouer?», n° 009, 05-19 Novembre 2010.
Ibid.
34
San Finna-, «Volonté de « braquages » électoraux en Afrique de l’Ouest- Des dénonciations au Faso,» n°591 du 15-21 Novembre
2010.
35
RFI-, «Côte d`Ivoire: les enseignements du premier tour,» 04 Novembre 2010, http://www.rfi.fr/afrique/20101104-cote-ivoireenseignements-premier-tour/ (accessed November 4, 2010).
36
Thomas Vampouille-, «Côte d'Ivoire: un second tour Gbagbo-Ouattara,» lefigaro.fr, 04 Novembre 2010,
http://www.lefigaro.fr/international/2010/11/03/01003-20101103ARTFIG00541-cote-d-ivoire-vers-un-second-tour-gbagbo-ouattara.php
(accessed November 04, 2010).
33
empoche le scrutin présidentiel. Un peu comme aux États Unis, où le candidat qui à la majorité dans
l'Ohio, a de fortes chances d’entrer en possession des clefs de la Maison Blanche. Ce facteur essentiel
n’avait même pas été considéré comme un résidu à prendre en compte pour une démonstration pointue.
Normal! Cela n’allait pas dans le sens des intérêts de leurs maîtres.
Encadré III: Les raisons de la percée de Gbagbo dans des fiefs de ses adversaires
En plus des régions qui lui sont traditionnellement attribuées comme bastion, notamment les régions du sud, du sud-ouest, du
centre-ouest et du sud-est, ce qui s’est encore confirmé au cours de ce premier tour de l’élection présidentielle, le chef de l’État
sortant, Laurent Gbagbo, a fait une réelle percée dans certaines zones traditionnellement acquises au PDCI-RDA. Il s’agit
notamment des régions du Moyen- Comoé, de la région du Zanzan, et des départements comme Tanda du bouillant député PDCI,
Kouassi Adjoumani.
Dans le Moyen-Comoé, Laurent Gbagbo a raflé la mise avec 33486 suffrages, soit 41,80%. Un score qui a jeté l’émoi au sein de la
famille PDCI, qui revendique cette zone comme bastion. Également dans la région du Zanzan, notamment à Tanda, Bondoukou,
Kounfao, où il a effectué de bons scores qui lui ont permis de s’imposer dans cette région, qui restait acquise à ses adversaires.
Cette percée de Laurent Gbagbo dans ces fiefs de l’opposition n’est pas ex nihilo. Le candidat sortant, en bon historien, sait que
pour contrer la coalition de l’opposition, le RHDP, il lui fallait trouver d’autres alliés et non se confiner dans le seul cadre du Front
populaire Ivoirien –FPI–, son parti d’origine.
Source: Hamadou Ziao, L’inter-, 05 Novembre 2010.
Encadré IV: Leçon d’une présidentielle attendue: Alassane Ouattara, le vote tribal
La plus grosse leçon à tirer de l’élection présidentielle du 31 Octobre est, sans nul doute, que le candidat du RDR est un homme
qu’il faut sortir du jeu politique Ivoirien pour son tribalisme et son régionalisme outrecuidants.
Une fois n’est pas coutume. Nous avons décidé, cette fois, de tirer la sonnette d’alarme sur un sujet qui est en train de s’imposer à
nous comme une vérité. Nous espérons seulement que nous n’arriverons pas à blesser la sensibilité de nos amis du CNP.
L’élection présidentielle tant attendue est terminée, du moins dans sa phase première. Le monde entier (et surtout les
connaisseurs de notre environnement politique) aura remarqué que des trois hommes politiques que nous appelons abusivement
les trois grands, un seul se détache véritablement comme homme d’Etat capable de faire l’unanimité autour de sa personne. C’est
le candidat de La Majorité présidentielle, le président sortant Laurent Gbagbo. Ce n’est pas à tort qu’il aime à répéter aux
Ivoiriens: «Vous me connaissez, je vous connais». Il est le seul à avoir raflé des communes et des régions entières en dehors de sa
sphère natale. Citons-en quelques-unes: Sud-Comoé (capitale Aboisso); Zanzan (capitale Bondoukou); Agnéby (capitale Agboville);
Lagunes (capitale Abidjan); Moyen- Cavally (capitale Guiglo); N’Zi-Comoé (capitale Bongouanou); Moyen- Comoé (capitale
Abengourou); Sud- Bandama (capitale Divo); Bas-Sassandra (capitale San Pedro); Haut- Sassandra (capitale Daloa) et Marahoué
(capitale Bouaflé). Soit 11 régions sur les 19 que compte actuellement la Côte d’Ivoire.
Ce qui est tout à fait le contraire chez ses concurrents directs, notamment Alassane Ouattara dont les scores enregistrés font froid
au dos à cause de leur encrage exagérément tribal. Alassane Ouattara n’a gagné que les régions du grand nord. Et c’est tout. Dans
le sud, les points qu’il a glanés ici et là proviennent des zones où il y a une forte concentration des populations du nord. Sans plus.
Quand, dans une zone du sud donnée, les populations venues du nord sont en infériorité numérique, la moyenne de Ouattara
s’en ressent tout de suite. Et ce n’est pas pour le dénigrer ou jouer sur la fibre ethnique. Ceux qui le penseront pourront toujours,
s’ils le veulent, aller regarder les résultats qu’il a obtenus au sud bureau de vote par bureau de vote et ils découvriront la laideur
de sa politique.
A Gagnoa, dans le centre-ouest du pays, il a presque raflé toutes les voies (environ 3000) du quartier «Dioulabougou». Un quartier
peuplé essentiellement de ressortissants du nord. Il a été battu parce que les voix des villages environnants ont fait la différence. A
Jacqueville, chez la secrétaire générale du RDR, la première collaboratrice de Ouattara, le candidat du RDR n’a obtenu que 1265 voix
là où Laurent Gbagbo a recueilli 10 828 voix. La raison ? Il n’y a pas assez de ressortissants du nord là-bas. Dans la commune de
Songon, sur la route de Dabou, Ouattara n’a eu que 2621 voix au contraire du candidat LMP qui rafle 13164 voix. Vous verrez, dans
le même temps, que le leader du RDR gagne haut la main les communes de Treichville, Abobo et Adjamé dans la région des Lagunes
parce que ces trois localités rassemblent une forte communauté des populations venues du nord et de la sous-région ouestafricaine.
Ainsi que l’indique très clairement la carte que nous avons prise sur abidjan.net et que vous avez sous les yeux, Ouattara n’existe
que dans le nord du pays où il a imposé une omerta sur la population. Ses partisans et ses chefs rebelles sont fortement soupçonnés
d’avoir obligé certains électeurs à voter pour l’homme pour qui ils ont pris les armes. Ils sont soupçonnés aussi d’avoir voté et signé
à la place de certains absents qu’ils avaient réussi, par la force et l’intimidation, à faire inscrire sur la liste électorale alors qu’ils n’en
avaient pas droit. Depuis qu’il est entré en politique dans ce pays nôtre, ses habitudes n’ont pas changé. Il surfe sur la religion et la
région pour faire de nos parents ses obligés. Cette manière de faire et de voir la politique doit changer radicalement à notre avis.
Pour que ça ne devienne pas une habitude, une coutume pour les jeunes qui observent tout à la recherche d’un modèle de vie.
Si le RDR veut remporter un jour une présidentielle dans ce pays, il lui faudra se débarrasser de son champion actuel qui traîne des
casseroles si bruyantes que son image ne passe pas au sein de la population, à part celle dont il se sent très proche. Pour nombre de
nos compatriotes, il est le père de la violence et des coups d’Etat dans ce pays. Rejetant avec la dernière énergie la violence comme
mode de fonctionnement, il est tout à fait légitime que cette population rejette celui dont le nom rime avec déstabilisation du pays,
guerre civile, coups d’Etat et tribalisme.
Source: Abdoulaye Villard Sanogo, Notre Voie, 04 Novembre 2010.
A l’intérieur, d’autres commentaires font l’unanimité autour du vote national et trans-ethnique du
candidat Gbagbo :
D’Est en Ouest, en passant par le Sud, au-delà des Ethnies. Il est le propriétaire 37 de la capitale
économique avec 45,04%, maintient son leadership sur l’ouest du pays et supplante Henri Konan
Bédié et le PDCI à l’Est. Sa stature est nationale et transéthnique, ce qui n’est pas le cas de ses
principaux adversaires, tous deux enfermés l’un au Nord: Ouattara, l’autre dans le Grand Centre:
Bédié. Commente Pascal Affi N’guessan38.
Dans la même veine, un article de presse marche sur les pas de Pascal Affi N’guessan en ces termes :
Laurent Gbagbo a une assise nationale. Parce que majoritaire dans 11 régions sur les 19 que compte
le pays. Il est maître dans la capitale économique du pays (45,04%).Contrairement à ses deux
adversaires politiques qui n’ont cessé d’hurler l’impopularité de Laurent Gbagbo alors qu’ils sont, à
la vérité du terrain, confinés pour l’un (Alassane) dans le Nord et pour l’autre (Bédié), dans le «V»
baoulé. Les minoritaires aujourd’hui, ce sont eux39.
Puis précise :
Gbagbo et la LMP sont vraiment l'incarnation de la nation. Car, ils sont les seuls à être représentés au
Nord, au Sud à l'Est au Centre et à l'Ouest40.
Le vote national et trans-ethnique en faveur de Laurent Gbagbo s’explique. Par les actes posés, il avait
dépassé le repli identitaire, un pas fondamental vers la constitution d’une nation. La formule qu’il avait
donné à la composition du corps le plus sensible d’une nation le prouve et bat en brèche la thèse des
puits inépuisables du ridicule qui le traitait de tribaliste. Coup d’œil sur la hiérarchie militaire des FDS.
le Général Mangou Philippe, de l’ethnie Ébrié, Chef d’État-major des armées –CEMA–; le Général
Kassaraté, Kroumen, Commandant supérieur de la Gendarmerie; le Général Touvoly bi Zobo, Gouro,
CEMA du Palais présidentiel; le Général Guiai bi poin, Gouro, Commandant du CECOS et de l’École
nationale de gendarmerie; le Général Dogbo blé, Bété, Commandant de la garde républicaine; le
Général Vagba Faussignaux, Bété, Commandant de la Marine Nationale; le Colonel-major Konan
boniface, Baoulé, Com’théâtre.
De toutes ces nominations, seuls les Généraux Dogbo blé et Vagba Faussignaux sont Bété, de la même
tribu que le président Gbagbo. Cette liste n’est pas exhaustive. On pourrait ajouter les corps d’armée
comme l’Armée de Terre, l’Armée de l’Air et la Police nationale qui n’étaient pas dirigés par les
ressortissants de sa souche tribale.
Qu’est-ce que Ouattara donne à observer dans sa supposée armée? Le 03 Août 2011, les nominations
effectuées étaient dominées par les ressortissants du Nord, et quelques ressortissants du Centre en
prime au soutien de Bédié; alors que la Côte d’Ivoire compte une soixantaine d’ethnies.
Listons quelques bénéficiaires nordistes de ce rattrapage ethnique.
Gendarmerie nationale : -Commandant de la 3ème légion (Daloa): Lieutenant-colonel Bakary
Doumbia; -Direction de l'Agence nationale de la stratégie et de l'intelligence (Ansi) : Colonel Karim
Ouattara; -Commandant en second de la Gspr : Cdt Chérif Ousmane; -Commandant de la GSPM :
Colonel Adama Coulibaly; -EMPT : Lieutenant-colonel Bagoforo Soro. Commandant des Régions : 2ème bataillon : Colonel Mambi Koné; -Commandant bataillon sol-sol : Commandant Koné Krémien
Joseph; -Commandant des Forces spéciales : Lieutenant-colonel Lanciné Doumbia; -Commandant
37
Comme aime à le dire le brillant harangueur des foules Charles Blé Goudé, le patron des jeunes Patriotes.
Rosa Moussaoui -, «Côte d’Ivoire: Laurent Gbagbo en tête du premier tour des présidentielles,»
http://www.gauchemip.org/spip.php?article14479, 8 Novembre 2010 (accessed November 11, 2010).
39
«Gbagbo, l’incarnation de la nation,» 12 Novembre 2010, http://gbagbo.ci/gbagbo_article.asp?article=2188.html (accessed Novembre
15, 2010), ou http://news.abidjan.net/h/380509.html, 19 Novembre 2010 (accessed November 28).
40
Ibid.
38
EKT Korhogo : Commandant Martin Fofié Kouakou; -Commandant en second des Forces terrestres :
Colonel Soumahoro Gaoussou; -Commandant en second des Forces aériennes : Colonel Adama Koné;
-Commandant en second des Forces terrestres : Colonel Soumahoro Gaoussou; -Commandant en
second des Forces aériennes : Colonel Adama Koné; -Commandant des Forces terrestres, 1er
bataillon d'Akouédo : Lieutenant-colonel Touré G; -Commandant 2ème bataillon Daloa : Lieutenantcolonel Hamed Zanan Traoré; -Régisseur des Armées : Capitaine Brahima Sanogo; -Direction du
système de transmission informatique et information : Colonel Bakary Camara; -Service Opérationnel
inter-armée : Colonel Bakary Diarrassouba; -Direction des Organisations et des ressources humaines:
Colonel Banoro S; -Service des Grandes opérations et emploi : Colonel Moussa Chérif. À cette liste
non exhaustive, il faudra ajouter : Ministre de la défense : SORO Guillaume; Ministre de l´intérieur:
Hamed Bakayoko; Chef d´etat major: Soumaila Bakayoko.
Jean Blé Guirao membre de l’UDPCI, parti membre du RHDP, dirigé par Albert Mabri Toikeuse, qui
porte désormais le crachoir de Ouattara, dénonce dans une lettre adressée aux rédactions Ivoiriennes et
publiée sur son blog, l’ingratitude, la méchanceté, et les nominations tribales de leur mentor Ouattara.
Devant nous, on fabrique et on met en selle de nouveaux «leaders.»… Les nominations et les
promotions ne respectent aucune valeur cardinale. On oublie les vrais militants, même s’ils ont de la
valeur ou s’ils remplissent toutes les conditions pour faire la place à des frères, des neveux ou des
cousins, sortis du néant… L’ingratitude, la méchanceté sont devenues monnaie courante41.
Comme Blé Guirao, il y a Madame Koui, l'épouse de l’officier félon, le Commissaire de police Koui
Bernard, à la solde de la France et de Dramane Ouattara. Cette autre déçue du système Ouattara, se
rappelant les derniers moments de son époux martyrisé par la maladie, écrit :
Pendant cette période –période au cours de laquelle son époux Bernard Koui était malade; ndla–, il a
été abandonné. Le soutien tant attendu des autorités, n'est pas venu. Nous avons frappé à toutes les
portes, mais le soutient conséquent dont pouvait réellement attendre un homme de sa trempe, n'a été
fait pour lui...la République elle-même est restée muette à notre appel42.
Il est impossible d’égréner tous les actes de méchanceté de Ouattara. Retenons un dernier fait qui ne
s’est jamais produit en Côte d’Ivoire. Le 21 Mai 2014, alors que Ouattara sablait le champagne de la
troisième année de son intronisation par la France comme son préfet en Côte d’Ivoire, une jeune dame
nommée Ouattara Madiara Oxane, née le 23 Juillet 1981 à Bouaflé, dans le Centre-Ouest de la Côte
d’Ivoire, s’est aspergée de liquide inflammable puis, à l’aide d’un briquet actionné, a tenté de
s’immoler par le feu devant la présidence pour factures impayées.
[Comme toujours], les militants du RDR, d’une part et RFI –le tam-tam du gouvernement Français;
ndla– d’autre part, ont cru trouver une issue à la tentative d’immolation de Madiara Ouattara en
affirmant que c’est une militante du FPI pour les uns et une victime de Laurent Gbagbo –qui a le dos
large pour tout porter et assumer; ndla– pour l’autre. Non seulement un proche de Soro leur rabat à
41
Jean Blé Guirao Debadea-, «Mon coup de gueule…Sous mes yeux,» 15 Mai 2014, http://jeanbleguirao.over-blog.com/categorie-0.html
(accessed May 27, 2014).
42
Mafira Zara-, «Quand ce pouvoir moribond est insensible aux douleurs de ceux qui l'ont installé,» 28 Mai 2014, http://re.ivoireblog.com/archive/2014/05/28/breves-du-jour-445783.html (accessed May 28, 2014). «Le commissaire Koui…qui a contribué à
l’arrestation du général Dogbo Blé,» comme l’a affirmé Madame Koui–d’ailleurs il figure au premier plan sur la photo qui illustre
l’arrestation du général; ndla–, est décédé le 06 Mai 2014 dans le dénouement total, abandonné par le régime Ouattara qui lui a fermé
toutes ses portes après de ‘beaux et loyaux’ services qui ont consisté à livrer ses frères d'armes. Comme quoi, les traîtres à la patrie, la
nature s’en charge de les éradiquer et leurs ascendants et descendants.
tous le caquet, mais il met aussi le doigt sur l’inhumanité du régime. Un trait d’esprit chez Ouattara
qui, de toute évidence, est bien connu des Ivoiriens43.
La cause la plus évidente et la plus répandue de ce funeste acte serait que le régime Ouattara lui devait
plusieurs millions de FCFA dus à la location en 2010 au RDR d’une dizaine de voitures lui
appartenant, pour la campagne présidentielle de Ouattara. Un extrait de sa lettre de ‘demande d’aide’
en objet, écrite à Madame Jeanne Peuhmond, conseillère spéciale du ‘président’ de la république, en
date du 26 Décembre 2012, lève tout équivoque :
Madame le conseiller spécial, j'ai des impayés à la présidence de la République de Côte d'Ivoire qui se
chiffrent à 25 millions de FCFA. Aussi depuis Mars 2012, j'ai perdu mon emploi, j'ai des problèmes
avec le fisc (impôt). Mes activités ne marchent plus; ne pouvant plus faire face à mes charges, je me
suis vue congédiée de mon domicile depuis le 15 Décembre 2012. J'ai donc passé la Noël dans la rue.
Je n'ai plus aucune source de revenu, je ne suis pas mariée, je n'ai aucun soutien, je suis seule face à
tous ça. Je suis au bout du rouleau. Dernièrement, ne sachant plus à quel saint me vouer, j'ai voulu
mettre fin à mes jours44.
Ouattara Madiara Oxane était aussi une cyber-activiste-militante zélée du RDR. Moussa Touré,
conseiller de Guillaume Soro confirme les faits sus-relevés lorsqu’il affirme :
Les dettes que Madjara détenaient sur l’Etat de Côte d’Ivoire n’ont jamais été honorées, alors qu’elle
est de notre camp –le camp du RDR; ndla–, qu’elle connaît personnellement tous les actuels
dirigeants, a leurs numéros de téléphone direct, fréquente leurs bureaux… Personne n’a levé le petit
doigt pour aider cette jeune dame, une militante convaincue, jusqu’à ce qu’elle s’enfonce dans la
misère, une misère noire. Vidée de son appartement de la Riviera Palmeraie, elle a erré de proche en
proche, ses affaires dispersées dans tout Abidjan. Pourtant elle avait des dizaines et des dizaines de
millions en créances. Elle ne mangeait pas à sa faim. Et ce qui l’a assassiné, c’est la maladie de sa
mère….. Madjara a frappé à toutes les portes pour avoir un peu d’argent sur ses créances pour
soigner sa mère. Rien. Par désespoir, elle a décidé de se suicider…
Six jours après sa tentative d’immolation, Madiara Ouattara, cette fille de trente-trois ans qui se faisait
appeler Roxane, sur les réseaux sociaux, est décédée le 27 Mai 2014 au CHU de Cocody des suites de
ses brûlures. En Conseil des ministres, le gouvernement par la voix de son porte-parole Koné Bruno
délivre un message qui témoigne du sadisme de ce régime installé par les armes en ces termes :
Le gouvernement n’a pas voulu communiquer sur le cas Madjara parce qu’il respecte sa décision –
celle de s’immoler; ndla–. Il faut éviter de surfer politiquement au tour du cas Madjara45.
Dominique Ouattara, épouse de Dramane Ouattara, laisse sur sa page officielle un message lapidaire,
injurieux, et sans morale, avec un arrière-goût de méchanceté :
Bonjour chers amis. Hier a été une journée bien triste. En effet nous avons appris avec beaucoup de
peine le décès de notre fille Madjara Ouattara suite à ses brûlures. Quelle tristesse et quelle peine! Je
présente mes condoléances à toute sa famille. J'ai pu avoir son Papa ce matin pour lui dire toute ma
peine. Comment aurions nous pu éviter cela? C'est la question que nous nous posons. Paix à son
âme46.
Comment aurions nous pu éviter cela? C'est la question que nous nous posons. La réponse est pourtant
simple. Au lieu de dépenser des sommes astronomiques aux frais des contribuables dans des voyages
43
Sévérine Blé-, «Affaire ‘Madjara Ouattara’: Un proche de Soro s’en prend à Ouattara et mélange RFI,» Aujourd’hui,
n°650, 24-25 Mai 2014.
44
Olivier Guédé-, «Affaire Madjara Ouattara: Sa lettre de détresse à Jeanne Peuhmond,» L’Intelligent d’Abidjan, n° 3120, 28 Mai 2014.
Souligné par nous.
46
Souligné par nous.
45
incessants, des galas, des fêtes des lumières, des feux d'artifices, des opérations de séduction, en plus
des actes de corruption, il aurait fallu simplement payer les factures de cette dame. Est-ce compliqué
ça? Puisque son acte est celui du désespoir mais aussi de la paupérisation des fournisseurs de l’Etat et
des populations de Côte d’Ivoire, décrit Gré Faustin, président du Syndicat national des fournisseurs de
l’Etat de Côte d’Ivoire –Synafeci–47.
Sous Laurent Gbagbo, aucun Ivoirien ne s’est immolé devant le palais Présidentiel. Pourtant les
ignares le traitaient de dictateur48, avait déclaré Abou Cissé, oncle de Dramane Ouattara avant
d’ajouter : Aujourd’hui c’est l’ensemble du peuple qui est martyrisé par ce régime [de Ouattara; ndla]
et tous regrettent la vérité qui est Laurent Gbagbo49.
Gbagbo était/est un leader national. Ainsi, contre le caractère national du vote Ivoirien pour Gbagbo,
les bulletins qui ont échoué dans l’escarcelle de Ouattara sont concentrés au Nord. Et valident deux
faits. Un: Ouattara est tribaliste; deux: confession grossière et impropre de la liste électorale au Nord.
Sur ce point, Affi N’guessan, tout comme les observateurs –nationaux et étrangers sérieux et honnêtes–
de la scène politique Ivoirienne, marquent leur étonnement et doutent de la sincérité du scrutin dans
cette zone nord sous contrôle de Ouattara à travers les analyses résumées ci-dessous :
Alassane Ouattara réalise des scores étonnants qui ne peuvent que susciter des interrogations sur la
sincérité du scrutin dans une zone où l’État n’exerce pas encore la plénitude de ses prérogatives et
lorsqu’on sait par ailleurs que la population électorale dans cette région s’est accrue de façon
exponentielle à l’occasion de cette élection50.
Confirmation fracassante de l’idéologie tribale et sectaire amenée sur la scène politique Ivoirienne par
Ouattara.
Autre vérification. Les chefs de guerre de la soldatesque de Ouattara: Soumaïla Bakayoko –chef d’Étatmajor des armées des chefs de guerre–, Chérif Ousmane –chef de guerre à Bouaké–, Koné Zakaria –
chef de guerre à Séguéla–, Wattao –chef de guerre à Bouaké–, Losseni Fofana –chef de guerre à Man–,
Mourou Ouattara –chef de guerre à Bouna–,…et les autres, sont tous du nord et ….surtout musulmans
pour ceux listés.
Conclusion? Ouattara n’est pas seulement tribaliste, mais également, le musulman(?) qui a introduit la
violence et l’esprit de rébellion dans le jeu politique du pays des Eléphants depuis 1993. Pour mémoire.
A la mort du président Félix Houphouët- Boigny, M. Henri Konan Bédié, président de l’Assemblée
nationale, devait succéder automatiquement au président défunt. Le premier ministre Alassane
Dramane Ouattara, dans un esprit de rébellion, a refusé de remettre le pouvoir au président Henri
Konan Bédié51.
47
Gomon Edmond-, «Une femme a tenté de s’immoler devant la présidence –Gré Faustin: «voici les raisons de son acte,»» Notre Voie, n°
4723, 23 Mai 2014.
48
Sylvain Dakouri-, « Abou Cissé à l’AG de la jeunesse de l’UNG: «Aucun Ivoirien ne s’est immolé sous Gbagbo…,»» Le Nouveau
Courrier, n°1041.
49
Ibid.
50
Rosa Moussaoui -, «Côte d’Ivoire: Laurent Gbagbo en tête du premier tour des présidentielles,» 08 Novembre 2010,
http://www.gauchemip.org/spip.php?article14479 (accessed November, 10, 2010).
51
Palé Dimaté, député PDCI-RDA de Bouna, au cours d’une conférence de presse donnée le 12 Novembre 2010, à la Rotonde de
l’Assemblée Nationale au Plateau à Abidjan, en presence d’une dizaine de députés, notamment Djibo Aya Martine (Purci-Vallée du
Bandama), Oulé Tia (Rdp), Zamblé Bi Ta (Loyauté), appelant ses pairs à choisir le candidat Laurent Gbagbo au second tour du scrutin
présidentiel. Lors de cette conférence, il s’interrogeait: «Comment Henri Konan Bédié peut dérouler aujourd’hui le tapis rouge devant
celui qui hier a refusé de le faire pour lui?», avant de marteler: «Cet appel d’Henri Konan Bédié à voter Alassane Dramane Ouattara, est
une injure à la conscience nationale et à la mémoire du président du PDCI-RDA d’alors et père de la Nation Ivoirienne, feu Félix
Houphouët-Boigny. Pour cette raison et pour d’autres, les militants et sympathisants du PDCI-RDA et le peuple de Côte d’Ivoire doivent
dire NON à l’appel de Bédié.» Notre Voie, 13 Novembre 2010, ou http://www.abidjantalk.com/forum/viewtopic.php?p=211501
(accessed November 13, 2010).
Il ne s’arrête pas là. Enivré par la recherche immodérée du pouvoir, il aligne sur la liste électorale les
populations de la CEDEAO. En effet, le second tour du scrutin était prévu constitutionnellement le 21
Novembre. Mais Guillaume Soro avait repoussé cette date au 28 Novembre, suscitant quelques
interrogations chez certains Ivoiriens. Pourquoi cette fluctuation des dates? L’éclaircie se fait à travers
l’extrait d’interview ci-dessous :
La Constitution dit qu’après la proclamation des résultats, les élections ont lieu dans les deux
semaines qui suivent. Mais, le fait c’est qu’au Burkina Faso, les présidentielles auront lieu à la même
date arrêtée par le Conseil constitutionnel, en Côte d’Ivoire. Or ce que nous savons, c’est qu’on
sélectionne les gens qui viennent du Burkina Faso pour voter au Nord52.
Jacqueline Lohoues Oblé, professeur agrégée de droit, l’unique femme candidate à ces élections
présidentielles ne dit pas le contraire53. Elle ne comprend pas que la population électorale se soit
considérablement accrue dans certaines zones du pays traditionnellement à faible densité
démographique.
Sur la vidéo qu’on peut lire à l’adresse http://news.abidjan.net/videos/video.asp?n=4110, la première
femme candidate à l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire déclare :
On a bien vu que certains candidats ont fait le plein soit au nord, au centre,… etc, donc, on peut dire
qu’il y a des bastions qui demeurent. Mais en ce qui concerne le nord, on est quand même surpris du
nombre impressionnant de votants. Parce qu’on sait bien que là-bas, normalement, la population n’est
pas aussi élevée. Bref ça, avec la requête du PDCI, auprès du Conseil constitutionnel, peut-être qu’ils
auront à voir tout cela. Et voir si ces votants sont effectivement là-bas, ou si ce sont des gens qu’on a
du transporter et tout ça.
Le PDCI, lié pieds et mains est livré à Ouattara par Bédié sous injonction de Sarkozy au risque de
perdre ses biens en France s’il n’obtempère pas. Au crépuscule de sa vie, sans honneur, sans
conviction, il avait cédé en répétant le refrain écrit par les maîtres de l’Élysée et mis en musique par les
medias Français : Gbagbo a volé les voix de Bédié pour passer au deuxième tour. Scandaleux quand on
a une petite idée de la composition de la Commission électorale indépendante.
Le comité du PDCI-RDA pour la renaissance de la restauration de la victoire du candidat Henri Konan
Bédié –CRV-HKB–, de Séraphin Kouakou, avait dans cette cacophonie orchestrée par les medias
Français, mis le doigt sur le dysfonctionnement de la CEI, en dénonçant les écarts importants entre le
nombre d’inscrits sur la liste électorale source Sagem et celle issue de la CEI. Une variation de données
qui avaient permis au RDR de plomber le PDCI même dans les régions où il avait une solide
implantation vieille de plusieurs décennies.
Une évidence cruelle. Malheureusement, aucune autre voix de protestation ne s’était ajoutée à la
sienne. Encore moins celle de l’Union Européenne dont les superviseurs et les représentants de La
majorité présidentielle, avaient été chassés des bureaux de vote au Nord.
Autre scandale couvert, passe par Ouattara. En effet, le RDR avait réussi à mettre des bulletins prévotés dans les urnes sans que cela n’émeuve les donneurs de leçons et la presse aux ordres.
Récit. Madame Doumbia Marana, fille de Doumbia Yaya et de Doumbia Fanta, avait été prise dans
l’isoloir avec deux bulletins de votes originaux. L’un avec une croix dans la case réservée au candidat
Alassane Ouattara, avec un sticker, et l’autre, celui du bureau de vote. Interpellée et conduite à la
brigade de gendarmerie de Guéyo, Fanta soutenait avoir reçu le bulletin de quelqu’un dont elle ignorait
l’identité.
52
Gilbert Déhé Gnahou, L'Intelligent d'Abidjan, 11 Novembre 2010.
Jacqueline Lohoues Oble a été nommée le mardi 07 Décembre 2010, ministre de l’Éducation Nationale dans le gouvernement dirigé par
le premier ministre Aké N’Gbo, nommé la veille par le président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo.
53
On m’a donné le bulletin que je dois déposer dans l’urne et retourner avec le deuxième. C’est tout ce
que je sais. Avait-elle soutenu.
Néanmoins, elle affirmait que plusieurs personnes avaient reçu cette mission. Conduite le 04 Novembre
à la maison d’arrêt et de correction de Sassandra, elle y attendait pour répondre de ses actes, pendant
que ses mandataires affûtaient leurs armes pour la guerre non déclarée de la France contre le régime du
président Gbagbo.
Si Gbagbo Laurent avait pu résister à la stratégie du bulletin sacrifié comme le nomment les militants
du RDR, dont l’objectif était d’avoir la victoire au premier tour, Bédié Konan Henri y avait laissé ses
plumes. Il allait ainsi à la retraite politique sans gloire, poignardé par Ouattara, son allié de circonstance
qu’il avait sorti de la Côte d’Ivoire comme un colis infecté et expédié en exil en France.
Spotlight. En se référant aux résultats proclamés par Bamba Yacouba, porte-parole de la Commission
électorale indépendante(?), Alassane Ouattara avait obtenu à Madinani, dans la région du Denguélé,
11.144 voix contre 454 voix pour le candidat Henri Konan Bédié et 296 voix pour Laurent Gbagbo. Or,
sur la liste électorale définitive qui avait été remise officiellement le 10 Septembre 2010, par l’Institut
national de la statistique –INS– et la société Française Sagem-Sécurité, à Youssouf Bakayoko,
président de la CEI, Madinani comptait seulement 9.970 inscrits. Ce chiffre avait été obtenu après le
rejet de 8 personnes de la liste électorale provisoire, l’ajournement de 28 autres par l’opération de
vérification de la liste électorale provisoire et le rejet de 3 autres encore inscrites sur la liste grise lors
du contentieux électoral. Et comme par enchantement, les suffrages qui avaient été exprimés lors du
scrutin présidentiel du dimanche 31 Octobre, avaient été de 12.100 voix. C’est-à-dire qu’à Madinani, la
liste électorale avait été gonflée de 2.130 électeurs fantômes le jour du vote.
La population électorale nationale, représentant une proportion de la population totale dans une localité
donnée, est selon les spécialistes d’environ 40%. Mais cette rigueur du dénombrement statistique,
semblait ne pas s’appliquer dans les zones nordistes sous contrôle de Ouattara et des rebelles, où la
population électorale est passée à deux fois et demie de ce taux. Outre Madinani, on notait qu’à
Korhogo, pour une population totale de 212.546 habitants en 2010, le corps électoral s’élevait à
194.487 électeurs, soit un gonflement fictif de 91%. Ferkessédougou n’est pas épargnée. Sur 62.184
habitants à la même période de temps, on récence 92.926 électeurs, soit une augmentation artificielle de
149%. Mankono qui dénombre en 2010, 23.724 âmes, n’échappe pas à la magie de la multiplication du
RDR, et enregistre mystérieusement, 57.816 votants. Soit un taux d’accroissement magique de 243%.
La fraude qu’il [Ouattara] a organisée a été principalement utilisée contre le PDCI qui s’est vu
laminer dans le Nord, une zone qui lui est pourtant fidèle. C’est à cause de cette fraude du RDR que
des villes comme Ferkessédougou, Boundiali, Tengréla sont devenus subitement plus peuplés que des
grandes métropoles du Centre, de l’Ouest.... En somme, Ouattara est un imposteur dans l’âme54.
Comment, sans être un avaleur de couleuvres, admettre que la ville de Korhogo soit plus peuplée que
Bouaké? Ouattara Alassane et ses commanditaires, auraient sûrement la réponse.
Mais en attendant, Éric Kahé, scannant la psycho-sociologie politique et l’influence environnementale
dans les zones CNO, et dans les régions limitrophes de la partie septentrionale de la Côte d’ Ivoire, met
ensemble, chiffres et littérature dans une analyse d’une bonne rigueur scientifique, pour dénoncer à
travers les résultats du premier tour des élections présidentielles, les coups portés à la démocratie et
54
Guéhi Brence-, «La constance de constant Bombet,» Le Temps, 17 Novembre 2010.
surtout les pratiques qui ont entaché ce scrutin par le fait de Ouattara, ses hommes, et légitimés par une
communauté internationale (?) fortement partisane, aveugle et sourde.
Alors que le contexte sociologique et politique dans les pays voisins est plus que comparable à celui du
nord de la Côte d'Ivoire, comment expliquer les 90% en zone sous contrôle des Com'zones quand, dans
les pays voisins, Ouattara ne gagne que par 48%55?, s’était-il interrogé.
La réponse se trouvait pour la presse et les hommes de bonne foi, dans les conditions du vote. A
l'étranger, le vote dans les ambassades et les consulats étaient sécurisés et sans risque de représailles
post-vote. Contrairement aux zones CNO, où les populations votaient l’arme des rebelles à la tempe.
Cette étude scientifique initiée par Éric Kahé, avait conduit à :
Un correctif des résultats officiels d'au moins 175.000 voix –à retrancher des voix de M. Ouattara– si
le scrutin avait été sincère, soit un score maximum de 28% pour M. Ouattara dans le cadre d'un
scrutin régulier. Un tel score, sorti d'une correction statistique, fiable est comme par hasard très
proche des sondages jusque-là réalisés56.
Si ces fraudes massives qui ont donné presque 5% de plus à Ouattara ne sont pas arrivées à susciter un
peu d'entrain au sein des communautés et des classes professionnelles les moins rétives au charme des
discours sur la justice, l’égalité, l’objectivité, l’équité, l’impartialité, la transparence, c'est à désespérer
pour elles. Leur engagement pour la défense des valeurs humaines, morales et juridiques, représente
une Afrique vue d'en haut, à partir du télescope occidental, du point de vue des nostalgiques qui
voudraient refaire le continent à l’image de celle du 19è Siècle, ou plutôt à l'image de leurs intérêts.
Pour ce faire, ils avaient privilégié l'instrumentalisation des peurs et érigé dans leurs discours et écrits,
la division en méthode d’analyse, à travers l'activation des clivages ethniques et tribaux, mis le plein
feu sur la stigmatisation des communautés nordistes et musulmanes, rebâti les thèses sur l’exclusion
des immigrés et faire porter le chapeau de leurs noirs desseins à l’ennemi à abattre : Laurent Gbagbo,
conformément aux intérêts du Capital étranger. Alors, leurs enquêtes avaient été uniquement à charge
et chargé à qui mieux mieux pour assommer ce vieux combattant de la démocratie.
En ordre de bataille, Le Monde, s’appuyant sur une déclaration lue à Abidjan par Alphonse Djédjé
Mady, porte-parole du RHDP, écrit :
De "graves irrégularités" lors du premier tour le 31 Octobre “ont entraîné la perte de centaines de
milliers de voix des candidats du RHDP au profit" du président sortant Laurent Gbagbo (38,3 % des
voix dimanche), qui doit affronter M. Ouattara (32,1 %) au second tour prévu le 28 Novembre57.
Honte glaciale d’une plume que Me Séry Christophe Kossougro, maire de Daloa et haut cadre comme
Alphonse Djédjé Mady du PDCI-RDA, le parti que dirige Henri Konan Bédié, membre du RHDP, et
que défend sournoisement Le Monde, réfute.
Je n’y croyais pas. Arrivé à Daloa, j’informe les militants des résultats officiels et de ce que nous nous
sommes rencontrés pour apporter les preuves. Mais qu’aucun délégué n’a apporté les preuves de la
fraude [Mettant en cause La majorité présidentielle soupçonnée d’avoir pioché dans les voix de Bédié;
Ndla]58.
55
Extrait de la Communication de Éric Kahé donnée au siège de son parti, aux II-Plateaux, le 07 Novembre 2010, Notre Voie, 08
Novembre 2012. Éric Kahé est président de l'Alliance Ivoirienne pour la République et la Démocratie –Aird–. Lire l’ensemble de cette
analyse pertinente du Ministre Éric Kahé sur http://www.notrevoie.com/develop.asp?id=37039 (accessed May 27, 2014).
56
Extrait de la Communication de Éric Kahé donnée au siège de son parti, aux II-Plateaux, le 07 Novembre 2010, Notre Voie, 08
Novembre 2012. Éric Kahé est président de l'Alliance Ivoirienne pour la République et la Démocratie –Aird–.
57
Le Monde.fr/AFP-, «Election Ivoirienne: Ouattara demande un recompte des voix,» 06 Novembre 2010,
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2010/11/06/election-ivoirienne-ouattara-demande-un-recompte-des-voix_1436661_3212.html
(accessed December 15, 2010).
58
Interview accordée à Nord-Sud, journal financé par Guillaume Soro, 11 Novembre 2010. http://news.abidjan.net/h/380508.html,
(accessed November 20, 2010).
Ce qui est néanmoins intéressant à mentionner, et que l’on ne souligne pas assez, c’est que dans cette
foire de mauvaise foi des mauvais joueurs, le camp présidentiel avait perdu ses bases en zones CNO,
parce que victime d’inquisition. Par contre, malgré le putsch qui avait renversé Bédié en Décembre
1999, le PDCI est demeuré en place et dans la conscience de ses militants, dans ces zones aux mains
des rebelles, devenues zones pro-RDR.
Que Gbagbo ait fait un score dérisoire dans le Nord peut se comprendre, à cause de la guerre civile et
de l’évolution démographique de ces province. Mais Henri Konan Bédié y disposait d’une certaine
audience. Or, lui aussi récolte des miettes59.
Question: Comment expliquer les scores squelettiques et misérables enregistrés en zones CNO –
Denguelé, Savane, Bafing, Worodougou,… – par le PDCI, là où son allié du RDR avait pulvérisé tous
les records nationaux voire internationaux depuis la chute du mur de Berlin, avec des pourcentages
éléphantesques? Au lieu de répondre à cette question, le PDCI-RDA, comme dans une secte –les
membres se devant solidarité dans le mal–, avait préféré trouver ailleurs un bouc-émissaire. Alors, ils
ont brandi Gbagbo le grand méchant.
La composition de la CEI permettait-elle au président Gbagbo de tricher? Le Camp présidentiel ne
contrôlait que quatre membres du bureau de cette Commission sur douze. Soit 33,33% de l’effectif.
L’opposition politique –RHDP + PIT– et leur armée représentaient 66,66% de l’effectif total.
La commission centrale comptait vingt-deux membres ayant voix délibérative. Les Forces nouvelles
détenaient 6 postes au sein de cette Commission centrale. L’opposition politique:10. Le camp
présidentiel: 6. Les commissaires proches de Gbagbo représentaient donc 27% des membres votants de
cette Commission centrale contre 73% pour l’opposition et les Forces nouvelles qui sont le bras armé
de Ouattara. La répartition des postes suit la même logique au niveau des CEI Locales.
Mieux, le RDR contrôlait la présidence de l’institution, avec un président issu du PDCI –Youssouf
Bakayoko–. Le RDR et les Forces nouvelles représentaient 3 vice-présidents sur 4. Le secrétariat
permanent revenait à Auguste Mimeront, militant de l’UPDCI –membre du RHDP–. Son adjoint,
Bamba Yacouba, le porte-parole de la CEI, est celui-là même qui lisait les résultats et même non
consolidés en direct à la télévision Ivoirienne. Ce membre des Forces nouvelles –rébellion–, est donc
celui par qui le scandale de la fraude électorale avait été éventré, bien que tardif, en direct, face aux
cameras du monde par le courageux Damana Picass.
Ainsi structurée, question. Qui a volé qui? Qui avait donc volé le mandat d’honneur de Bédié?
Le patron du PDCI est si lâche –celui que les Français pour l’amadouer ont qualifié d’homme sage et
de paix– qu’il avait été incapable de regarder Ouattara droit dans les yeux et lui dire ses vérités.
Pourquoi?
Nous savons qu’il est aujourd’hui sous la pression des Français qui le menace de saisir ses biens s’il
n’est pas avec Alassane Ouattara. Mais nous ne pouvons pas brader notre pays à cause des intérêts de
Bédié60, avait révélé Anoï Castro.
59
Michel Galy est l'auteur de Guerres nomades et sociétés ouest-africaines, L’ Harmattan. Propos recueillis par Alain Léauthier, 08
Décembre
2010,
http://www.marianne2.fr/Cote-d-Ivoire-la-moindre-intervention-de-l-Occident-mettrait-le-feu-auxpoudres_a200552.html.
60
Interview accordée à L’Inter, 13 Novembre 2010.
Il n’est donc pas étonnant que quelques petits soldats aient chassé Bédié du pouvoir après avoir tiré
quelques coups de feu en l’air. Aller ainsi à la retraite après avoir occupé toutes les hautes fonctions
politiques au niveau de l’État, il vaut mieux avoir l’esprit de Pierre Bérégovoy. Se loger une balle dans
le crâne. Juste application d’un proverbe Bamanan qui dit: La mort vaut mieux que la honte.
Tricherie criarde! Silence coupable! Les voix des maîtres s’étaient tues. Personne à l’horizon pour
dénoncer la séquestration des populations de Vavoua, par les rebelles de Ouattara après que les
résultats des élections aient donné Gbagbo vainqueur dans ce fief de la rébellion [autrefois sous le
commandement de Koné Zacharia, et passé aux mains de Wattao], leur intimant l’ordre de ne pas voter
Gbagbo au second tour.
Plus grave, le silence avait été plus que pesant lorsque les FDS avaient mis la main sur le colonel-major
Oulata Gaoudi61, ancien officier supérieur à la retraite, des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire –
FANCI–, directeur départemental de Alassane Ouattara à Bangolo, pour détention d’armes de guerre, et
accusé de recruter des mercenaires Libériens pour semer des troubles si son mentor était battu : Arrêté
[le 1er Novembre 2010] à Duékoué, il a été transféré à Daloa pour répondre des faits qui lui sont
reprochés. Le colonel-major Gaoudi aurait été pris avec des armes de guerre. Des kalachnikovs, Il est
également accusé de recruter des mercenaires Libériens dans le but de semer des troubles à partir de
l’ouest du pays62.
A contrario, si un coupeur de route isolé, dans une zone favorable au président Gbagbo, avait été pris
en possession d’une arme blanche au cours d’une période aussi effervescente, certaines presses
auraient mis sur le marché une édition spéciale. Sur les antennes et les plateaux, on aurait organisé un
grand débat. La France aurait rédigé le brouillon d’une résolution condamnant Laurent Gbagbo, et les
diplomates occidentaux auraient couru devant les micros pour dire combien ils tiennent à la paix en
Côte d’Ivoire. Pillay et Ocampo auraient compté des morts qui s’entassent dans leur imaginaire
mortifère.
L’expérience du passé récent est assez instructive sur ces manigances ténébreuses de la France, des
USA, de l’ONU et de l’Union Européenne.
61
La guérilla urbaine lancée par les rebelles de Ouattara le 19 Février 2011, et qui se faisait appelée commando invisible, aurait aussi
bénéficié de l’expertise de ce triste homme. Ce commando était assisté dans ses déplacements par les renseignements de la Licorne se
servant de ses hélicoptères et de ses drones pour localiser les positions des FDS, leurs dispositifs ainsi que leur arsenal. Véritable acte de
lâcheté Française.
62
L’Inter-, «Le colonel Oulata Gaoudi pris avec des armes,» 02 Novembre 2010.