Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux
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Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux
Musée de la Grande Guerre Exposition JOIN NOW! Dossier pédagogique L’entrée en guerre de l’Empire Britannique Document réalisé par Stéphane Jonard, Service des publics, Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux Sommaire 1- Démarche de l’exposition …..……………………………………………………………………………………..… - 3 Pourquoi une exposition consacrée aux forces britanniques ? ………………………………………………… - 3 Les éléments de médiation ……………………………………………………………………………………………………… - 3 - 2- Les Britanniques et la guerre en 1914 ………………………………………………………………………… - 4 La Grande- Bretagne à la veille du conflit ………………………………………………………………………………… - 4 L’Entrée en guerre …………………………………………………………………………………………………………………… - 5 - 3- Le parcours de l’exposition .………………………………………………………………………………………… - 5 Un parcours chronologique ……………………………………………………………………………………………………… - 5 Des zooms thématiques …………………………………………………………………………………………………………… - 7 - 4- Utilisation des dispositifs de médiation -8Le Parcours enfant …………………………………………………………………………………………………………………… - 8 Tablettes Affiches ……………………………………………………………………………………………………………………. - 9 Meuble Affiche / Régiments britanniques ……………………………………………………………………………….. - 10 Table numérique interactive ….………………………………………………………………………………………………… - 10 Tablettes Trêve de Noël …………………………………………………………………………………………………………… - 11 - 5- Exploiter Join Now………………………………………………………………………………………………………… - 11 Au musée : ateliers pédagogiques …………………………………………………………………………………………… - 11 En classe (ou en ALSH) ..…………………………………………………………………………………………………………… - 12 Autour de Join Now ! ..……………………………………………………………………………………………………………… - 12 Pour aller plus loin ………………………………………….………………………………………………………………………… - 12 - 6- Préparer votre venue ..………………………………………………………………………………………………… - 13 Informations pratiques ..…………………………………………………………………………………………………………… - 13 Utiliser le site internet du musée ……………………………………………………………………………………………… - 14 - 7- Repères bibliographiques …………………………………………………………………………………………… - 14 Page | - 2 - 1- DÉMARCHE DE L’EXPOSITION Le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux est heureux de vous présenter sa nouvelle exposition temporaire, Join Now ! L’entrée en guerre de l’Empire Britannique. Cette exposition a pour objectif de rappeler au visiteur l’importance de l’implication du Royaume-Uni et au-delà, de tout l’Empire britannique, dans les premiers mois de la guerre. Elle commémore la participation Britannique à la Première Guerre mondiale et revient sur les premiers mois de la guerre jusqu’aux journées symboliques de la trêve de Noël 1914, entre les troupes britanniques et allemandes fixées dans les tranchées le long du front de l’Ouest. Présentant des œuvres rares et de grande qualité, utilisant un dispositif de médiation original et innovant, cette exposition inédite fait notamment le point sur les raisons de l’implication des Britanniques et sur les spécificités de son armée au modèle unique en Europe. POURQUOI UNE EXPOSITION CONSACREE A UX FORCES BRITANNIQUES ? En cette année 2014, première année du Centenaire de la Première Guerre mondiale, le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux se devait de mettre en avant cet évènement majeur du début du conflit, la bataille de la Marne (1914), d’où il tire toute sa légitimité sur le territoire. Plus précisément, l’accent a été mis sur la participation des troupes britanniques de la B.E.F. (British Expeditionnary Force) durant l’année 1914. En effet, souvent associées à la bataille de la Somme de 1916, au cours de laquelle la participation de l’Empire a été terrible en nombre de pertes, les troupes britanniques sont toutefois présentes sur le continent dès l’été 1914 où elles jouent déjà un rôle majeur. Ces troupes, envoyées par l’Empire dès la première semaine d’août 1914 pour défendre la Belgique menacée et respecter ses engagements envers la France, vont apporter un soutien non négligeable aux armées françaises submergées durant les premiers combats. Leur présence se fait sentir tout particulièrement lors de la bataille de la Marne, dont l’impact est encore visible aujourd’hui sur le territoire de Meaux. Cette implication des forces britanniques dès les premiers temps de la guerre, sujet assez méconnu du grand public, nécessitait d’être mis en lumière. C’est là la mission que s’est donné le musée en ce début de Centenaire de la Grande Guerre. LES ELEMENTS DE MEDIATION L’espace d’exposition temporaire propose un certain nombre de dispositifs de médiation, dispositifs interactifs permettant de toucher, sensibiliser, impliquer une pluralité de publics. Apprendre et comprendre c’est d’abord faire appel à des sens, puis à des façons de penser, d’accepter une information, de la digérer, avant de se l’approprier et de pouvoir la réutiliser. Le musée attache une importance toute particulière à ce que le discours puisse être tenu selon différents procédés afin que chacun puisse comprendre à sa manière. C’est ce que nous appelons des éléments, ou des dispositifs de médiation. En outre, vous trouverez dans l’exposition des dispositifs interactifs permettant de comprendre le fonctionnement d’une affiche de recrutement/propagande, d’autres pour mieux appréhender l’importance de la marine de guerre, d’autres encore pour appréhender certains sujets délicats comme les trêves de Noël. Retrouvez le détail de ces dispositifs dans le chapitre 3. Page | - 3 - 2- LES BRITANNIQUES ET LA GUERRE EN 1914 LA GRANDE-BRETAGNE À LA VEILLE DU CONFLIT À la veille du conflit, rien ne prédispose la Grande-Bretagne et les Britanniques à entrer en guerre L’intérêt porté par le pouvoir aux affaires européennes est assez faible à la veille du conflit. C’est la question d’Irlande (le vote du Home Rule qui doit lui conférer un statut d’autonomie interne) qui occupe toute l’attention du gouvernement britannique lorsque survient l’attentat de Sarajevo. En témoigne la correspondance du Premier Ministre Asquith avec sa confidente Venetia Stanley. L’échange de lettres, dans lequel figure le détail de ses préoccupations quotidiennes, montre un Premier Ministre particulièrement inconscient de la portée politique de l’assassinat des membres de la famille royale autrichienne. Et pour cause, rares sont ceux qui envisagent que cet évènement local puisse déborder de façon catastrophique… L’opinion publique britannique est, par ailleurs, résolument pacifiste. Les journaux anglais rejettent dans leur quasi-totalité l’idée d’une intervention britannique sur le continent : le Manchester Guardian annonce que Manchester se soucie aussi peu de Belgrade que Belgrade ne se soucie de Manchester ; le Daily News daté du 29 juillet publie un article de son directeur intitulé : « Pourquoi nous ne devons pas nous battre ». Pourquoi entre-t-elle finalement en guerre ? La défense de la Belgique et de la France est la raison la plus communément avancée pour expliquer l’entrée en guerre des Britanniques. En effet, la Grande-Bretagne se porte garante de l’intégrité nationale du territoire Belge et de sa neutralité. Pénétrer en Belgique avec une armée sans autorisation de cet état souverain c’est porter atteinte à la Couronne d’Angleterre également. De plus, depuis 1904 et le traité d’Entente Cordiale, la France et la Grande-Bretagne ont mis de côté leurs différents coloniaux pour mieux se défendre de la montée en puissance de l’Empire Allemand, en dépit des tentatives de ce dernier pour brouiller les deux nations. Le Ministre des Affaires étrangères Britannique Sir Edward Grey, partisan de l’intervention, souligne lui-même dans son discours du 3 août l’obligation morale des Britanniques à intervenir pour respecter les engagements pris vis-à vis de la France. Cette première raison peut toutefois être nuancée. Deux autres facteurs de fond sont évoqués par l’historien britannique Christopher Clark, auteur en 2013 d’un livre magistral, « Les Somnambules » : Une raison intérieure : craignant la démission des deux poids lourds du gouvernement, Grey et Asquith, en cas de refus d’aider la France et la Belgique, certains membres du cabinet britannique, pourtant hostiles à la guerre, se rallient à l’intervention militaire afin d’assurer la survie du gouvernement libéral. Et pour cause, cette chute du gouvernement libéral aurait pour seul effet d’amener les conservateurs au pouvoir. Partisans de la guerre, ils mettraient toute leur énergie à appliquer in fine la politique de Grey. Une raison stratégique : en cas de victoire allemande, les Britanniques craignent d’être isolés. En cas de victoire française et russe, ils redoutent d’avoir à se retrouver face à deux puissances inamicales Page | - 4 - menaçantes pour leurs intérêts. Comme le note le sous-secrétaire d’Etat Nicholson en 1912 : « La Russie pourrait nous mettre dans une situation extrêmement difficile, voire même en danger au Moyen-Orient et sur notre frontière en Inde ». L’ENTREE EN GUERRE Elle est effective le 4 août 1914, date à laquelle le Royaume-Uni mobilise son armée composée de soldats de métier. Le 5, le Foreign Office édite ce communiqué : « En regard du rejet par le gouvernement allemand d’accéder à la demande du gouvernement de Sa Majesté visant à assurer le respect de la neutralité de la Belgique, […] le gouvernement de Sa Majesté a déclaré au gouvernement allemand qu’un état de guerre existait de fait entre la Grande-Bretagne et l’Allemagne depuis hier 4 août à 23 heures ». Pour la première fois depuis 99 ans, depuis Waterloo - si l’on excepte la guerre de Crimée (1853- 1856) les Britanniques sont prêts à s’engager sur le continent européen. L’entrée en guerre s’accompagne d’une vaste campagne de recrutement de volontaires. Motivés par l’idée de se battre, soumis également à une forte pression sociale – les femmes britanniques n’hésitent pas à donner une plume blanche aux hommes qui ne s’engagent pas – le nombre des volontaires atteint le chiffre impressionnant de 1 190 000 à la fin de l’année 1914. Placées sous le commandement de Sir John French, les troupes britanniques s’embarquent pour la France, avec pour ordre (donné part le ministre de la guerre Lord Kitchener) de ne pas répondre aux ordres et demandes des généraux Français et de prioriser la défense de la Belgique… Il faudra attendre la bataille de la Marne après les défaites successives des batailles des Frontières (mois d’août 1914) pour qu’une coopération véritable soit envisagée et actée. 3- LE PARCOURS DE L’EXPOSITION Le parcours de visite est structuré en cinq espaces thématiques introduits par un panneau explicatif et qui s’enchaînent chronologiquement. UN PARCOURS CHRONOLOGIQ UE Espace 1 Cet espace introductif présente l’intérêt du sujet et la pertinence de sa tenue au Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux en s’attardant sur une représentation de la bataille de la Marne et sur le drapeau du Royaume-Uni, le célèbre Union Jack. En effet, il était intéressant de définir ce que fut l’Empire Britannique en 1914, une puissance insulaire tout d’abord, elle-même issue de l’union de plusieurs royaumes que l’on retrouve dans la construction même du drapeau : Croix de Saint Georges du drapeau Anglais, Croix de Saint André pour celui Ecossais, Croix de Saint Patrick pour l’Irlande. Ainsi, il ne s’agit pas d’une nation fondée sur les mêmes principes identitaires et territoriaux que la France ou l’Empire Allemand, ce qui est capital pour la compréhension des évènements dans tout l’Empire et au sein même du Royaume-Uni lors de l’entrée en guerre. Page | - 5 - Espace 2 : « L’Empire Britannique en 1914 » Cet espace remet en contexte l’intervention des Britanniques sur le continent européen. Il présente une « carte d’identité » de l’Empire britannique et éclaire ses liens avec la France à travers l’Entente cordiale. En effet, qu’est-ce que l’Empire Britannique ? Un empire colonial immensément riche, étendu sur l’ensemble des continents du monde aux moyens économiques illimités et à la puissance militaire jamais égalée. C’est en tout cas l’illusion dans laquelle la société britannique s’enferme, ainsi qu’une partie des sociétés de l’époque. Car, si la puissance britannique est sans égale au début du XXe siècle, c’est sans compter sur la guerre moderne à venir, qui va mettre à bas en à peine quelques mois, l’hégémonie de l’empire et remettre en question jusque dans ses fondements sa domination sur le reste du monde. Ce deuxième espace propose de prendre la pleine mesure de tout cela en présentant les forces et les faiblesses de « l’Empire où le soleil ne se couche jamais » et la transition politique et diplomatique qu’il opère en 1904 par son rapprochement avec la France (rival colonial) : l’Entente Cordiale marque effectivement la fin d’une longue période d’isolement. Espace 3 : « Mobilisation et envoi des troupes » Cet espace expose comment le Royaume-Uni a fait appel au volontariat. Il aborde aussi la préparation des troupes, leur embarquement au port de Southampton, leur arrivée aux ports de Rouen, Le Havre et Boulogne-sur-Mer, etc. Le fantassin britannique est résolument moderne, tant dans son entraînement que dans sa conception ou son équipement. Ainsi que l’expliquent J. Berlemont et J-P. Verney dans le catalogue de l’exposition, « […] Les différentes opérations coloniales menées, tant en Afrique qu’en Asie, avaient révélé définitivement tous les désagréables et mortels inconvénients apportés par le port des tuniques écarlates traditionnelles et consacré l’inadaptation des divers équipements fournis à ses fantassins. […] En 1902, la seconde guerre des boers vient à peine de se terminer […] que la Couronne britannique prend l’heureuse décision de fournir une nouvelle mais surtout moderne tenue de campagne. ». Seulement, si l’Empire britannique est une puissance militaire au niveau naval, il n’en est rien au niveau terrestre, quelle que soit la force des soldats de métier de l’Empire et la modernité de leur matériel. Or, lorsque la guerre éclate, les quelques 100 000 soldats de l’armée de métier ne pèsent pas bien lourd face aux deux millions de soldats Allemands qui déferlent en Belgique et en France. Il devient très vite nécessaire de recourir au volontariat pour mobiliser tout l’Empire en exacerbant le patriotisme au sein des sociétés britanniques afin d’éviter la catastrophe. Très vite, une économie de guerre se met en place et l’envoi massif de troupes sur le continent devient un enjeu majeur ! Espace 4 : « De Mons à la Marne » Cet espace évoque les premiers combats en Belgique dès la fin août, puis, la bataille de la Marne. L’arrivée des troupes britanniques, avec l’envoi d’un premier contingent de soldats de métier appelé B.E.F. (British Expeditionnary Force), marque en soi l’échec diplomatique de la Grande-Bretagne vis-à-vis de l’Empire Allemand et, en même temps, une réussite politique de la France. C’est cependant un désastre humain, ainsi qu’il en va pour chaque armée. La première grande bataille du contingent a lieu à Mons, dans les plaines de Wallonie, au sud de la Belgique, à la frontière avec la France. La bataille, qui ne dure que 6 heures environ, oppose 80 000 britanniques à 160 000 Allemands lors d’affrontements terribles aux cours desquels la petite armée de métier démontre sa supériorité militaire, mais son indéniable infériorité numéraire. La bataille est notamment rendue célèbre par la dernière grande charge de cavalerie du XXe siècle (sur le front Ouest) où la fine fleur de la cavalerie britannique est balayée par la terreur à venir du champ de bataille : la mitrailleuse. Page | - 6 - Espace 5 : « D’Ypres aux trêves de Noël » Cet espace traite de la « course à la mer » et de la fin de la guerre de mouvement. L’exposition s’achève par un bilan de l’année 1914 en général et plus particulièrement pour le Royaume-Uni. 4 mois après les déclarations de guerre, et alors que l’on espérait le conflit terminé pour décembre, les hommes s’enterrent dans des réseaux de tranchées. Les volontaires britanniques, qui s’attendent à mener une guerre de mouvement, ainsi qu’il en a été pendant plusieurs siècles auparavant, vont se retrouver très vite embourbés dans un environnement rendant obsolète l’entraînement classique du fantassin. Ces hommes, qui ont répondu à l’appel de la Couronne, prennent très tôt la mesure de l’absurdité des évènements et vont dans certains endroits, durant la période des fêtes, contre toute autorisation du commandement, célébrer Noël et la nouvelle année avec leurs adversaires. Ces trêves de Noël, sporadiques, seront durement réprimées par les Etat-major… Le conflit, enlisé, s’annonce durable. DES ZOOMS THEMATIQUES Le parcours chronologique s’accompagne de zooms thématiques qui éclairent d’autres aspects du sujet. Focus Espace 3 On aborde ici l’arrière en évoquant notamment le travail des femmes, les bombardements des villes côtières de Scarborough, Whitby et Hartlepool. Dès le début du conflit, la presse couvre les évènements et rapidement une industrie de guerre se met en place. En Grande-Bretagne, plusieurs appels sont lancés par le ministre de la guerre, Lord Kitchener, demandant aux hommes de s’enrôler pour former la « nouvelle armée », une armée de volontaires qui viendrait appuyer l’armée régulière, malmenée. Les femmes ne sont pas en reste, tandis que les hommes partent, nombreuses sont celles qui investissent les usines pour participer elles-aussi. Quant aux villes côtières bombardées, elles furent utilisées comme symbole de la barbarie allemande, s’acharnant sur d’innocents civils, tandis que ceux-ci cherchaient, probablement, à détruire les stations radio de la Royal Navy situées à Scarborough… Focus Espace 4 On accorde ici une large place à la marine britannique, véritable fer de lance de l’Empire. Impossible de faire l’impasse sur la Marine Britannique. Le focus de l’espace 4 revient sur ce qui faisait la fierté de tout l’Empire, la Royal Navy, puissance maritime incontestée (ou presque) ayant permis à la Couronne de s’imposer partout dans le monde et de protéger/conserver ses territoires acquis, son économie maritime, son implication en mer durant toute l’année 1914, ses combats contre la Kaiserlische Marine allemande, etc. Page | - 7 - Focus Espace 5 Ici, un point est fait sur les autres fronts et évoque les mobilisations et les combats des troupes de tout l’Empire. Dès l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne, celle-ci en appelle à tout l’Empire pour s’opposer à la colossale puissance militaire terrestre Allemande. Petit à petit, les nations de l’Empire Britannique y répondent et envoient des troupes, du matériel, de la main d’œuvre. Les colonies, les dominions prennent part aux combats tout d’abord dans leur secteur, Pacifique, Océan Indien, Afrique. Puis les premières troupes coloniales débarquent, la cavalerie Indienne notamment… Bientôt, l’Empire tout entier se réveille et le monde s’embrase. Le conflit se mondialise. 4- UTILISATION DES DISPOSITIFS MEDIATION Rendre accessible à tous le musée et ses expositions temporaires, telle est la mission de l’équipe de médiateurs culturels. Dans JOIN NOW ! L’entrée en guerre de l’Empire Britannique plusieurs dispositifs ont ainsi été mis en place afin de permettre au visiteur d’être acteur de sa visite. Certaines manipulations multimédias invitent le public à comprendre de façon ludique les évènements expliqués au travers de l’exposition, les mécanismes de propagande mis en place auprès des populations, etc. En complément, des dispositifs sensoriels (affiche tactile, objets à toucher) proposent une autre approche du contenu de l’exposition et rendent cette dernière accessible aux publics dits « empêchés », sans oublier un parcours pour les 8-12 ans. C’est en multipliant les outils pédagogiques, créés et pensés en cohérence avec leur lieu d’installation, que la médiation culturelle entend offrir à chacun la possibilité d’aborder sa visite de manière ludique et intelligente. LE PARCOURS ENFANT Le parcours pour les 8-12 ans a été pensé afin de permettre aux plus jeunes d’aborder les premières heures de la guerre et les sujets essentiels à la compréhension du début du conflit, à tout le moins du point de vue Britannique, en adéquation avec le sujet de l’exposition. Ce parcours prend la forme d’une série de panneaux disposés dans chacun des espaces thématiques chaque espace thématique de l’exposition, reprenant et simplifiant le discours. Un parcours historique Afin de rendre attractif et pédagogique ce dispositif, une histoire a été créée. Le jeune visiteur est accueilli par Tom, jeune garçon né dans les années 2000 qui se demande ce que son arrière-arrière grand-père lui raconterait de la Grande Guerre s’il avait pu le connaître. Tout au long de la visite, c’est donc l’histoire de cet ancêtre, répondant lui aussi au nom de Tom (prénom courant à l’époque dans la société anglaise qui a donné le surnom « Tommy »), que le jeune visiteur est amené à suivre. Tout d’abord civil, vendeur de journaux, Tom va répondre à l’appel aux volontaires, suivre un entraînement et l’actualité des actions de la B.E.F. en France avant de se retrouver dans l’enfer des tranchées… Page | - 8 - Un parcours ludique Chaque panneau, ou presque, est accompagné d’un élément tactile. Ce peut être un textile ou un objet de la première guerre mondiale adjoint au panneau et intégré dans l’illustration. Ces objets sont à disposition pour être touchés et permettent une médiation autre que purement orale. Vous retrouverez un morceau de tweed, une lanière de sac à dos en tissu web, des boutons d’uniformes (d’époque), un morceau de tissu d’uniforme (d’époque). À manipuler avec précaution. TABLETTES AFFICHES Ce dispositif a été spécialement conçu par la médiation du musée pour l’exposition Join Now !. Descriptions d’affiches L’idée était de permettre aux publics (adultes, enfants, personnes en fauteuil) de pouvoir mieux comprendre toute l’importance et la portée de l’affichage en tant de guerre. Les affiches de recrutement et/ou de propagande, sont d’une importance capitale dans le dispositif de communication de l’époque visant à haranguer la population, l’informer, la galvaniser. Ces affiches, illustrées pour la plupart, répondent à des codes précis qu’il est très important de définir, de comprendre et de maîtriser tant ils sont encore utilisés aujourd’hui, sans avoir connus de modifications (ou très peu) du fait de leur incroyable efficacité. En effet, dans une société de l’image comme la nôtre, ne pas connaître ces codes et leur portée, peut être dangereux pour la conscience citoyenne. Ainsi, ces codes sont décortiqués au travers de ce dispositif et d’un autre décrit plus bas. On retrouve dans l’application de ces tablettes la possibilité de passer en revue l’ensemble des affiches présentées sur le « mur d’affiches » de l’exposition, chacune étant traduite (français/allemand) et la plupart se voyant adjoindre quelques explications historiques et artistiques. Création d’affiche et jeu participatif Dans un second temps, il est possible de réemployer les codes décortiqués pour soimême créer une affiche à partir du logiciel spécialement conçu et de s’envoyer par mail sa production. Un écran occupant une position centrale présente également quelques productions de visiteurs ayant particulièrement retenu l’attention du personnel du musée. Chaque semaine, une sélection est faite et ajoutée à la diffusion, selon le principe du Work in progress. Le visiteur est acteur de sa visite et de l’évolution de l’exposition. Page | - 9 - MEUBLE AFFICHE – REGIMENTS BRITANNIQUES Il s’agit d’un meuble présentant deux manipulations. Affiche tactile La première est en lien avec le « mur d’affiche », et propose à un public « empêché » (en fauteuil, présentant un handicap visuel léger ou avancé, etc.) une description texte et tactile d’affiche de recrutement. Le texte explicatif, qui peut être lu par un tiers, est traduit en braille. Cette langue écrite inventée pour les personnes aveugles est néanmoins très complexe à maîtriser, aussi le dispositif s’accompagne-t-il d’une reproduction d’affiche, dite « rugueuse », pour laquelle une mise en relief simplifiée des contours, des surfaces des slogans et de l’illustration a été opérée. Régiments Britanniques La deuxième manipulation est un jeu géographique et de lecture héraldique (identification de drapeaux). Il s’agit là de mettre en valeur des collections devant lesquelles souvent visiteur passe sans éprouver plus d’intérêt que de voir un joli objet : les médailles/badges de régiments. Chaque badge a une histoire qu’il raconte au travers des différents éléments qui le compose, éléments en constante évolution en fonction des évènements que traverse le régiment. Ainsi, la médiation a créé un petit jeu de lecture identitaire de ces badges, l’héraldique, et de repérage géographique. 9 pions-badge sont à replacer sur la carte du Royaume-Uni après les avoir identifiés. TABLE NUMERIQUE INTE RACTIVE, DITE TABLE MARINE Ce dispositif multimédia est un incontournable de l’exposition. Il a été pensé en tant que focus pour la Marine britannique et contient tout le contenu historique dans une application ludique permettant d’exploiter des ressources tactiles. Arbre généalogique de la marine de guerre À partir de l’écran d’accueil interactif, l’utilisateur trouve accès à un arbre généalogique de l’évolution des bâtiments de guerre dans la Marine avec une définition de chaque type de navire, ses fonctions, ses évolutions, etc. C’est au travers de cet espace que le visiteur peut être amené à comprendre la différence entre un croiseur, un croiseur de bataille, un destroyer, un contre-torpilleur, etc. Livrets historiques Egalement disponibles, six livrets chapitrés évoquant en détail : La bataille d’Héligoland 1914, les grandes figures de la Marine britannique et allemande, etc . Page | - 10 - Bataille navale Enfin, un jeu de bataille navale inédit a été créé par la médiation, en lien avec une société de production, au travers duquel chaque joueur prend en main quelques uns des principaux navires ayant participé à la bataille d’Heligoland 1914. Il ne s’agit pas d’un jeu de bataille navale classique, mais bien d’un jeu au système de tour par tour, pour lequel il faut faire preuve de stratégie dans les déplacements, d’adresse au tir, de rapidité de réflexion et d’exécution et d’un peu de sens pratique quant à l’utilisation du bon type de navire au bon moment (une partie dure entre 10 et 20 minutes environ). TABLETTES TREVES DE NOËL Il s’agissait ici de développer une application ludique permettant de s’adresser aux plus petits. La médiation, ici, a eu recours à un illustrateur pour mettre en forme un scénario simple. Le but du jeu est de bien s’intéresser aux illustrations et de comprendre dans quel ordre les scènes représentées s’enchaînent afin de compléter « l’histoire des trêves de Noël ». On y voit la peur des soldats de sortir des tranchées, le plaisir de se rencontrer, d’échanger, de jouer ; la décision sans condition des officiers de mettre un terme à ces rapprochements et le retour aux combats (simulé par des bruits d’explosions). Les trêves de Noël ne sont qu’une parenthèse dans ce conflit enlisé. 5- EXPLOITER JOIN NOW AU MUSEE : ATELIERS PEDAGOGIQUES Les Britanniques à la Une (élèves du Secondaire) durée : 2h00 L’atelier familiarise les élèves avec les techniques journalistiques. Répartis en groupes, ils couvrent un aspect ou un événement de la guerre menée par les Britanniques lors de l’année 1914 : la course à la mer, la bataille d’Helgoland, la visite de Georges V en France, la rencontre Joffre/ French à Vaux-le-Pénil, … Puis, assemblés autour d’une table comme le feraient des journalistes lors d’une conférence de rédaction, ils restituent leur travail sous la forme d’une Une de journal. Les Britanniques s’engagent (élèves du Secondaire) durée : 2h00 L’atelier conduit les élèves à construire une affiche de mobilisation. Répartis en groupes, ils répondent à la demande du gouvernement britannique qui entreprend une vaste campagne de recrutement de volontaires. Chaque groupe accompagne sa proposition par un argumentaire et présente sa production devant les autres. Le médiateur, qui joue le rôle de l’État, choisit l’affiche qui lui semble la plus efficace. Page | - 11 - Les Britanniques au cinéma (élèves du Secondaire) durée : 2h00 L’atelier initie les élèves à l’analyse filmique et présente un panorama des films consacrés aux Britanniques dans la Grande Guerre. Encadrés par un critique de cinéma dans l’auditorium, les élèves, répartis en groupe, jouent le rôle d’un directeur de festival amené à sélectionner un film. Chaque groupe argumente son choix et le défend devant les autres. Atelier-visite Join Now ! (CM2 et ALSH) – max 15 durée : 1h30 ~ Cet atelier un peu particulier propose une visite simplifiée et interactive de l’exposition Join Now !. Prévue pour les groupes de centre d’Accueil et de Loisir, il peut néanmoins être choisi pour un groupe scolaire de niveau CM1-CM2. Au cours de cet atelier-visite, les élèves sont tour à tour amenés à participer aux différents dispositifs de médiation. EN CLASSE Jeu de rôle (élèves du Secondaire) Dans la peau des membres du cabinet britannique en 1914 : les élèves débattent, à l’instar des membres du gouvernement britannique en 1914, de l’entrée en guerre du Royaume-Uni. Ils prennent en compte le poids de l’opinion, pacifiste, la question de la violation de la neutralité de la Belgique, l’alliance avec la France mais également les enjeux intérieurs (risque de renversement de la majorité) et extérieurs (danger d’une victoire allemande pour l’empire britannique et son économie). La réunion débouche sur la décision (ou non) d’entrer en guerre. Travail d’écriture en Anglais (élèves du Secondaire) Les élèves rédigent le discours de l’ambassadeur britannique venu visiter l’exposition. Ils rendent hommage aux tommies et remercient le Musée de la Grande Guerre pour l’organisation de cette exposition. AUTOUR DE JOIN NOW ! Un magazine En partenariat avec le magazine I love English, le Musée de la Grande Guerre met en avant la participation des Britanniques dès les premiers jours du conflit au travers d’un voyage linguistique. POUR ALLER PLUS LOIN Le Musée propose dans le cadre de sa programmation culturelle annuelle, des rendez-vous liés à l’exposition. Page | - 12 - EXPOSITION Du 16 octobre au 30 décembre « Charley’s War » : une représentation anglaise de la Grande Guerre Charley’s War, bande dessinée de Pat Mills et Joe Colquhoun, met en scène la Première Guerre mondiale du côté britannique en suivant un personnage, Charley Bourne, un tommy qui se retrouve confronté à l’enfer de la guerre de tranchée. La bande dessinée paraît dans les années 1970-80 dans la revue Battle Picture Weekly puis Eagle, avant d’être redécouverte par Laurent Lerner, fondateur de la société d’édition DELIRIUM qui édite la première version française de Charley’s War. Le musée de la Grande Guerre donne une place de choix à quelques planches originales de cette œuvre au sein même des collections permanentes du musée en écho aux thèmes développés. 6- PREPARER VOTRE VENUE INFORMATIONS PRATIQU ES L’exposition est accessible jusqu’au au 30 décembre 2013. Elle est ouverte au public tous les jours sauf le mardi de 10h à 17h30 sans interruption (sauf le 25 décembre). Tarifs : Plein tarif : 10 euros Tarifs réduits : 9, 7 et 5 euros selon les conditions. Gratuit pour les moins de 8 ans et les enseignants. Le billet d’entrée donne également accès à collections permanentes du musée. Il est valable toute la journée. Pour les groupes : Informations et réservations au 01.60.30.10.45 ou par mail à [email protected] Parking gratuit. Café sur place. Une équipe de médiateurs Page | - 13 - L’équipe des médiateurs et le service de réservation du Musée de la Grande Guerre est à votre disposition pour vous aider à élaborer un projet spécifique adapté à votre groupe. Pour joindre l’équipe de médiation : Marie-Priscilla Leterme : [email protected] ou 01.83.69.05.64 Mélanie Messant-Baudry : [email protected] ou 01.83.69.05.65 Pierre Lejeune : [email protected] ou 01.83.69.05.66 Stéphane Jonard : [email protected] ou 01.83.69.05.67 Valentine Gay : [email protected] ou 01.83.69.05.82 Pour joindre la réservation : Emilie Zanovello : [email protected] ou 01.60.32.10.45 UTILISER LE SITE INTERNET DU MUSEE Nous vous invitons à vous rendre sur la page internet du musée de la Grande Guerre dédiée à l’exposition JOIN NOW ! : http://www.museedelagrandeguerre.eu/joinnow 7- REPERES BIBLIOGRAPHIQUES Parutions Allan Mallinson, 1914 : Fight the good fight, Britain, the army and the coming of the Frist World War, Londres, Bantam Press, 2013. Arthur Marder, From the Dreadnought to Scapa flow (vol.1-2) : The road to war 1904-1914? Oxford? Oxford University Press, 2013. Bruce I. Godmundsson, The Brtish Expeditionnary Force 1914-15, Oxford, Osprey Publishing, 2013. Christopher Clark, Les somnambules, Flammarion, 2013. Frédérick Hadley, L’armée britannique dans la Grande Guerre, éditions du Coteau, 2011. Hew Strachan, La Première Guerre mondiale, paris, Presses de la Cité, 2005. Holger H. Herwig, The Marne, 1914 : The opening of world war I and the battle that changed the world, Random House, 2011. J.M. Winter, The Great War and the British People, Mac Millan, 1987. Mark Conrad, The British army : 1914, 1996. Page | - 14 - Matthew Seligmann, The Royal Navy and the German Threat 1901-1914, Oxford, Oxford University Press, 2013. Vincent Majewski, Les Britanniques dans la Grande Guerre, de la Belgique à la Marne, Fiacre éditions, 2009. Vincent Majewski, Les Britanniques dans la Grande Guerre, de la bataille des Morins à la bataille de la Marne, Fiacre éditions, 2009. William Philpott, Anglo-French relations and strategy on the western front 1914-1918, New York, Palgrave Macmillan, 1996. Catalogue d’exposition 1914, JOIN NOW ! L’entrée en guerre de l’Empire Britannique. Catalogue de l’exposition du Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux, snoeck, 2014. Sitographie : Le Front d’Artois et de Flandres, par le Directeur du musée de la Coupole. http://www.cheminsdememoire-nordpasdecalais.fr/lhistoire/le-champ-de-bataille/le-front-dartois-et-deflandres-1914-1918-les-secteurs-du-front.html Extrait du volume 57 de la Revue d’histoire de la pharmacie, de Julien Pierre, paru en 1969, sur le Service de santé britannique et la guerre de 1914-1918. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_00352349_1969_num_57_202_7920_t1_0454_0000_2 Page | - 15 -