exposition - Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux

Transcription

exposition - Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux
1 MILLIARD
D’OBUS
DES MILLIONS
D’HOMMES
L’ARTILLERIE
EN 14-18
exposition
21 mai - 5 déc. 2 016
MEAUX ( 77) // MUSEEDELAGRANDEGUERRE.EU
À PROPOS DU MUSÉE DE LA GRANDE GUERRE
D U P AY S D E M E A U X
UN MUSÉE D’HISTOIRE ET DE SOCIÉTÉ RICHE D’UNE COLLECTION UNIQUE* EN EUROPE SUR 14/18
Le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux,
qui a ouvert ses portes le 11 novembre 2011 sur le
territoire même de la première Bataille de la Marne,
présente sur 3 000 m², une scénographie attractive
et innovante illustrant les grandes mutations et les
bouleversements qui ont découlé de la Première
Guerre mondiale. Il montre comment de 1914 à
1918, le monde a basculé du XIXe au XXe siècle à
travers notamment les progrès de la médecine,
l’évolution des communications, l’importance
de l’industrialisation, les transformations des
équipements ou encore le rôle primordial des
femmes durant le conflit…
Le parcours de visite aborde, à hauteur d’homme,
toutes les thématiques de la Grande Guerre. Grâce
aux sons, aux images d’archives, aux objets à toucher ou aux manipulations, la visite est une
véritable expérience immersive qui fait du visiteur un acteur de sa découverte pour mieux
comprendre le terrible quotidien des hommes et des femmes mais aussi les enjeux et les
conséquences de cette Première Guerre mondiale.
Avec un parcours dédié aux enfants, un audioguide et une programmation culturelle
riche et variée, c’est toute la famille qui peut, cent ans après, s’approprier cette histoire
fondatrice de notre monde contemporain.
*50 000 pièces, objets et documents : à l’origine collection privée de Jean-Pierre Verney, cette dernière est
devenue propriété de la Communauté d’Agglomération du Pays de Meaux en 2005, constituant ainsi une des
plus importantes collections publiques d’Europe par sa diversité.
Le musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux joue un rôle important dans le cadre des
années de commémoration du centenaire.
Mais le centenaire n’est pas fini et la mission du musée est de renouveler chaque année
l’intérêt des visiteurs pour cette thématique. Il faut pour cela surprendre, expliquer, émouvoir,
interroger… afin que cet équipement culturel soit toujours un lieu de découverte et
d’ouverture au monde. Cette nouvelle exposition s’inscrit pleinement dans cette démarche.
I N F O R M AT I O N S P R AT I Q U E S
Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux
rue Lazare Ponticelli – 77100 Meaux
01 60 32 14 18
à 50 kms de Paris par A4/RN3 - parking gratuit
à 40 minutes par la Gare de l’Est en Transilien
2
ouvert tous les jours sauf le mardi, de 9h30 à 18h
TP : 10 € TR : 9, 7 et 5 € selon conditions
Le billet d’entrée au musée donne accès à la fois aux
collections permanentes et à l’exposition temporaire
Toutes les infos sur www.museedelagrandeguerre.eu
1 MILLIARD
D’OBUS
DES MILLIONS
D’HOMMES
L’ARTILLERIE
EN 14-18
Pour sa grande exposition annuelle, le musée
propose une découverte historique, scientifique,
technique et sociétale de l’artillerie, cette arme
qui au cours du conflit devient dominante sur le
champ de bataille.
Aucun des pays entrant en guerre en 1914
n’avait prévu le rôle décisif qu’allait jouer
l’artillerie. Et pourtant, rapidement l’enlisement
dans les tranchées change la donne, obligeant
les belligérants à s’adapter et conduisant à un
développement de l’artillerie du point de vue
tactique mais aussi sur le plan technique et
industriel.
L’emploi de cet armement, devenu primordial,
sera mis en contexte à travers la présentation
de batailles emblématiques du conflit telles les
batailles de Verdun et de la Somme dont l’année
2016 marque le centenaire.
La guerre devenue industrielle et totale a des
répercussions sur les outils de production et
les sociétés. Pour répondre aux gigantesques
demandes, l’industrie se réorganise et se
développe :
recherches
et
innovations
scientifiques et techniques sont encouragées
exposition
21 MAI - 5 décEMBRE 2 016
par le politique, les méthodes de production
s’améliorent et s’industrialisent tandis que des
femmes et des travailleurs venus des colonies
travaillent dans les arsenaux et les usines.
L’utilisation de l’artillerie jusqu’à la démesure
est responsable du plus grand nombre de morts
sur le champ de bataille et des blessures les
plus terribles. Les éclats d’obus blessent, tuent,
mutilent, déchiquettent les vivants et les morts,
abasourdissent et rendent presque fous les
survivants.
Les territoires anciens théâtres d’opérations dévastés, défigurés, pollués - portent encore les
stigmates de ce déluge d’acier sans précédent.
Chaque année, les services de déminage
ramassent plus de 300 tonnes de munitions de la
Grande Guerre.
Fidèle à la philosophie du musée, l’exposition
traitera le sujet d’un point de vue humain : les
ingénieurs qui imaginent et développent les
innovations techniques, les ouvriers qui fabriquent
projectiles et canons, les artilleurs – officiers ou
artiflots – qui les utilisent, les soldats ou quelques
fois les civils qui en sont les victimes.
Nous sommes littéralement abrutis par ce déluge
de mitraille qui déchire nos oreilles et secoue notre
corps de frissons épileptiques.
Caporal Joseph Dastelica, 4e RMZT
Cette exposition a reçu le label de la Mission Centenaire.
Elle a bénéficié du soutien de la Drac Ile-de-France et du mécénat du groupe SANEF
L’exposition ouvrira ses portes pour la Nuit des Musées 2016 le samedi 21 mai et se clôturera
symboliquement au lendemain de la Sainte Barbe, patronne des artilleurs, le lundi 5 décembre !
3
Nous constations avec peine que l’ennemi travaillait à plein bras. Sans être cependant beaucoup
dérangé et c’est souvent bien écœurés, qu’après avoir signalé bien des travaux importants, nous
n’avions même pas la satisfaction d’entendre de temps à autre filer quelques obus sur nous,
nous sûmes plus tard la cause de ce pénible silence, c’est que nous n’avions pour ainsi dire pas
d’artillerie et pas beaucoup d’obus à dépenser.
Jean Thiais, 164e R.I., Verdun, octobre 1914
L E C O N S E I L S C I E N T I F I Q U E D E L’ E X P O S I T I O N
Commissariat général
Michel Rouger
Commissariat scientifique et coordination
Johanne Berlemont
Conseil scientifique
Gilles Aubagnac, conservateur, chef du service conservation du Musée de l’Air et de l’Espace
Johanne Berlemont, responsable du service conservation du Musée de la Grande Guerre
Philippe Guyot, conservateur du musée de l’artillerie de Draguignan
Sylvie Leluc, conservateur du département artillerie du Musée de l’Armée
Marie-Priscilla Leterme, médiatrice culturelle du Musée de la Grande Guerre
Elena Le Gall, responsable du service des publics du Musée de la Grande Guerre
Yannick Marques, assistant de conservation du Musée de la Grande Guerre
Mélanie Messant-Baudry, médiatrice culturelle du Musée de la Grande Guerre
Christophe Pommier, chargé d’études documentaires au Musée de l’Armée
Patrick Renoult, responsable du musée du déminage
Michel Rouger, directeur du Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux
Thierry Simon, musée de l’artillerie de Draguignan
Jean-Pierre Verney, conseiller historique du musée de la Grande Guerre à l’origine des collections
3 questions à MICHEL ROUGER
directeur du Musée de la Grande Guerre,
c o m m i s s a i r e d e l’ e x p o s i t i o n
Pourquoi avoir choisi de faire une exposition sur l’artillerie française
en 14/18 ?
Le programme des expositions temporaires du Musée de la Grande Guerre est arrêté de
longue date sur l’ensemble des années de commémoration du Centenaire, jusqu’en 2019.
À travers la diversité de sa programmation, le musée tient à aborder des sujets larges
dont le but est toujours d’apporter un regard neuf, simple, et original pour mieux
comprendre la Première Guerre mondiale et ses conséquences, à l’image de ses 3 000 m²
d’exposition permanente. Cette feuille de route fixée par Jean-François Copé, président de
la Communauté d’Agglomération du Pays de Meaux et l’ensemble des élus s’applique bien
évidemment à la nouvelle exposition.
L’artillerie est un témoignage fort du bouleversement des sociétés durant cette
période car elle a connu pendant la guerre une évolution importante, rapide et surtout
constante ; en témoigne, entre l’avant et l’après-guerre, l’augmentation du nombre
de soldats dans l’artillerie. Les matériels quant à eux n’ont cessé de se moderniser pour
atteindre toujours plus rapidement des cibles toujours plus lointaines. Par ailleurs, l’année
4
2016 marque le centenaire d’une des batailles
les plus meurtrières et emblématiques de la
puissance de feu de l’artillerie en 14/18 : la
bataille de Verdun.
Cette exposition est donc une belle occasion
de présenter des pièces rares comme l’obus
du Pariser Kanonen et d’éditer un catalogue
richement illustré qui fera référence sur la
thématique.
L’aspect technique de l’artillerie
sera-t-il le seul volet évoqué au sein
de l’exposition ?
Il s’agit en effet d’une exposition scientifique
et technique, mais l’aspect humain du sujet
n’est pas occulté. En effet, la pièce d’artillerie
n’est rien sans l’homme. Le fil conducteur de l’exposition se déclinera
d’ailleurs tout au long du parcours de visite
à travers trois grands aspects : les matériels
(autour d’un ensemble emblématique formé
par le canon de 75 tiré par son avant-train et
son attelage de chevaux), les batailles (Marne
1914, Verdun et la Somme pour 1916) et les
hommes (des ingénieurs, des artilleurs, des
ouvrières, des soldats blessés…). Un livret en
début de parcours sera mis à la disposition des
visiteurs permettant de suivre les destins de
ces personnages.
Je rappelle que loin d’être un musée militaire,
Artilleurs français aux côtés d’obus d’artillerie lourde
le Musée de la Grande Guerre du Pays de
Meaux est avant tout un musée d’histoire et
de société avec au cœur de son approche historique et scénographique le point
de vue humain. Cette nouvelle exposition reste fidèle à l’état d’esprit du musée.
De quelle manière allez-vous rendre cette exposition
accessible au plus grand nombre ?
À l’image de tous nos rendez-vous culturels, nous attachons une importance
toute particulière à proposer différents niveaux de lecture et d’appropriation
de l’exposition.
De nombreux dispositifs de médiation seront donc mis en place pour
expérimenter (soulever une fusée d’obus ou se recroqueviller tel un soldat
faisant face aux explosions) et pour se confronter à la réalité (une fresque de 25
mètres de long illustrera le gigantisme des pièces d’artillerie lourde).
Afin de répondre aux questions que le grand public se pose comme Qu’est-ce
qu’un obus ? Quelle est la différence entre l’artillerie lourde et l’artillerie légère ?
Pourquoi les obus avaient-ils une forme cylindrique ? …, des vidéos très courtes
mettant en scène un spécialiste et un jeune néophyte jalonneront le parcours.
Une application « Autopsie d’un obus » présentée sur table numérique
permettra d’explorer la vie de l’obus de sa production à son explosion.
Cette démarche de vulgarisation scientifique et historique vise à essayer de
rendre compte de la démesure de l’artillerie pendant le conflit, démesure
qui s’incarne dans le titre de l’exposition « 1 milliard d’obus ; des millions
d’hommes ».
5
Le parcours de visite
Par l’utilisation massive de l’artillerie, 1916 marque un tournant dans le conflit.
100 ans plus tard, l’année 2016 commémore le centenaire de deux batailles
emblématiques : Verdun et la Somme. C’est en écho à ces commémorations
que le musée de la Grande Guerre a souhaité évoquer l’artillerie car toutes
les offensives sont précédées par de gigantesques préparations d’artillerie
qui durent parfois plusieurs jours mêlant les hommes et la boue.
Tout au long de l’exposition, le sujet de l’artillerie sera approché à travers
trois angles complémentaires que sont les matériels, les hommes et les
batailles.
L e s m at é r i e l s
En 1914, aucun des pays qui entre en guerre n’a prévu le
rôle décisif que va jouer l’artillerie.
Son importance avait été anticipée lors des conflits précédents
mais dans la doctrine militaire, elle reste au début du conflit
une arme auxiliaire au service de l’infanterie. Rapidement la
guerre de position change la donne, obligeant les belligérants
à s’adapter et conduisant à un développement de l’artillerie
du point de vue tactique, technique et industriel.
Infanterie de campagne, août 1914
La guerre n’est rien d’autre
que l’absurde victoire du fer
sur l’esprit.
Paul Lintier,
artilleur et écrivain,
tué par un éclat d’obus
en 1916
En 1914, la France s’appuie surtout sur une artillerie de
campagne avec le canon de 75. L’enlisement du front impose
la création d’une artillerie de tranchée pour atteindre, par un
tir courbe, la tranchée adverse. Parallèlement, sous l’impulsion
des états-majors, se développe l’artillerie lourde à longue
portée pour écraser les lignes et l’artillerie ennemie : les obus
sont de plus en plus gros et efficaces.
Car l’arme de l’artilleur, c’est donc avant tout l’obus et non le
canon qui n’est que le vecteur.
Des obus diffèrent pour un même calibre en fonction
de l’objectif recherché : à balles, à mitraille, explosif, à
fragmentation, incendiaire, de rupture, toxique… etc.
Pour preuve la moyenne mensuelle de production mondiale
d’obus est multipliée par 30 entre 1914 et 1918 : de 1 300 000
obus, on passe à une production de 40 000 000 d’obus en 1918.
à v o ir
èle
mm (mod
5
7
e
d
n
attelage
• le cano
train, son
tn
a
v
a
n
ture
1897), so
ndeur na
ra
g
x
u
a
v
he
ne des
avec 4 c
seront l’u
n
o
s
is
a
c
r de
et son
s au cœu
e
u
q
ti
a
m
blé
pièces em
.
n
tranl’expositio
ortier de
m
,
t”
lo
il
u
o
• un “crap
).
èle 58 T N°2
d
chée (mo
6
Canon de 75 mm, modèle 1897
Les HOMMEs
Avant tout, il faut noter que les rangs de l’artillerie pendant la
Grande Guerre révèlent un grand brassage social des recrues
représentant toutes les facettes de la société française de
l’époque.
L’artillerie recrute principalement parmi les métiers manuels
et techniques : ouvriers, mécaniciens, conducteurs....
Parallèlement, elle demande un personnel pour les travaux en
lien avec la conduite hippomobile et les soins aux chevaux,
personnel majoritairement issu des populations paysannes et
rurales : bourrelier, charron pour l’entretien des nombreuses
roues de l’artillerie de campagne, maréchal-ferrant…
Quant à l’officier d’artillerie, souvent issu de l’école
Polytechnique, il doit posséder des références scientifiques et
techniques lui permettant une bonne compréhension et une
bonne utilisation de l’arme.
La qualité de l’artillerie s’exprime dans les qualités
de l’artilleur à qui de nombreuses compétences sont
demandées : le goût du travail en commun, de la rigueur et de
la méthode avec le souci permanent de la précision et le sens
de l’initiative. En raison de sa complexité, l’artillerie reste
l’arme scientifique par excellence, l’« arme savante ».
Autour d’une pièce, chacun a son poste* mais un servant doit
être capable de remplacer immédiatement un camarade tué
ou blessé. Des qualités physiques étaient demandées aux
servants qui devaient être aptes à soulever, tirer ou déplacer
de grandes charges.
Imagerie d’Epinal « Le bel artilleur » - figurine à monter
Les hommes sont morts de fatigue. Un
chargeur de la première pièce de ma
batterie… s’asseyant sur la brèche du
canon, s’endort avec l’obus dans les bras,
n’ayant plus la force suffisante pour le
mettre dans la culasse.
Henri Courrières,
24e R.A. avril 1917
Il y a donc une grande proximité physique entre l’homme et
le canon, machine aveugle et quasi infatigable. Les servants
font corps avec la pièce qui leur demande des efforts physiques
importants, qui les assourdit et les brûle quelque fois.
*L’équipe de pièce autour du canon de 75 mm :
le tireur
Situé à la droite du canon, il ouvre et ferme la culasse et actionne le tire-feu
qui fait partir l’obus. Dès le second coup (lorsque la bèche est assurée) il
reste assis sur la sellette de tir.
le pointeur
Situé à la gauche du canon, il veille à ce que celui-ci reste pointé sur son
objectif. Dès le second coup (lorsque la bèche est assurée) il reste assis sur
la sellette de tir.
le chef de pièce
Il dirige la manœuvre, c’est souvent un sous-officier.
le chargeur
Il charge l’obus dans la culasse du canon.
le déboucheur
Il règle les fusées des obus selon les instructions reçues. Ce réglage permet
à l’obus (le plus souvent à balles) d’exploser en l’air à une distance donnée.
le pourvoyeur
Il extrait les obus du caisson et le tend au déboucheur. Un second pourvoyeur
(approvisionneur) passe l’obus au chargeur.
Artillerie française, canon de 155l modèle 1877 de Bange
hulz,
pitaine Sc
a
C
u
d
ts
e
ait une
• les carn
qui dirige
is
a
ç
n
a
fr
son
r
artilleu
ge par le
ra
é
p
re
e
er
section d
t d’identifi
n
e
m
m
ta
o
t n
ent des
permettan
ositionnem
p
le
t
e
la nature
rse.
camp adve
ançais
canons du
artilleur fr
n
’u
d
e
e
• l’uniform e Régiment d’Artilleri
4
à pied du
(1914).
à v o ir
7
La formidable expansion de l’arme pendant le conflit se
matérialise par l’augmentation des effectifs qui doublent
en quatre ans. L’artillerie française en 1918 compte 26 000
officiers et 1 000 000 de sous-officiers et soldats soit 22 % de
l’effectif total, alors qu’elle n’en représentait que 12 % lors
de la mobilisation.
L’utilisation de l’artillerie jusqu’à la démesure est aussi
responsable du plus grand nombre de morts sur le champ
de bataille (3/4 des pertes humaines) et des blessures les plus
terribles (parmi lesquelles 15 000 Gueules Cassées). Les éclats
d’obus blessent, tuent, mutilent, déchiquettent les vivants
et les morts, abasourdissent et rendent presque fous les
survivants.
L e s b ata i l l e s
Artilleur français
Dans l’histoire de l’artillerie, la Grande Guerre marque une
accélération grandissante. Jamais jusque-là un conflit n’avait
concentré une telle puissance de feu et le bombardement
massif devient une réponse au blocage stratégique.
L’artillerie dans la bataille de la Marne
Au dire de tous les
camarades qui ont déjà
deux ans de campagne,
c’est
incomparable
à
aucun secteur, et même à
aucune attaque ayant eu
lieu jusqu’ici. L’artillerie en
particulier domine plus
que jamais et on ne peut
se faire aucune idée des
quantités de munitions qui
sont dépensées à chaque
instant !
Henri Dehlinger, Caporal
au 66e bataillon de
Chasseurs à pied,
Verdun, 1916
8
Combats de 1914 (titre fictif),
huile sur toile, E. Lowe, 1916
Pendant les combats d’août 1914, le canon de 75 confirme
son efficacité sur les troupes à découvert mais la tactique
de l’appui d’infanterie sans préparation conduit à de graves
échecs. Fin août, Joffre généralise la préparation de toute
attaque par l’artillerie. Pendant la bataille de la Marne, certains
corps pratiquent le tir à longue portée ainsi que des tirs de
barrage pour protéger l’infanterie. Après la bataille, « notre
glorieux 75 » voit son rang de héros national renforcé par
l’imagerie populaire.
MÉMO : Le musée de la Grande Guerre est situé à Meaux, au
cœur du territoire historique de cette première bataille de la
Marne.
L’artillerie dans la bataille de Verdun
La bataille de Verdun consiste principalement en une formidable
lutte d’artillerie, jamais vue jusqu’alors et qui s’étire de février à
décembre 2016. Pour les Allemands, le rôle dévolu à l’artillerie
est d’écraser les positions françaises, les unes après les autres, sous
un déluge de feu et d’acier. Ils disposent d’une proportion inédite
de canons : 542 canons lourds pour 302 canons de campagne.
L’artillerie dans la bataille de la Somme
La bataille de la Somme est le terrain de terribles luttes d’usure ;
lors du bombardement allié de 7 jours qui précéda l’offensive du
1er juillet 1916, 1 500 000 obus furent tirés par les seuls 50 000
artilleurs britanniques au prix d’un effort physique inouï de la part
de ses derniers, soit une moyenne d’une trentaine d’impacts pour
1 000 m2.
à v o ir
s tiré
, le plus gro
m
m
0
0
4
e
lus connu
• un obus d
çaise ; le p
n
a
fr
e
é
tilisés
par l’arm
truction. U
s
e
d
e
d
é
it
c
front de
par sa capa
fois sur le
re
iè
m
re
p
nt des
pour la
, ils écrase
6
1
9
1
n
e
nt
la Somme
ands étaie
m
e
ll
A
s
ù le
bre et
villages o
n, en octo
u
rd
e
V
À
.
à la
retranchés
ntribuent
o
c
s
il
,
6
1
19
nt et de
novembre
Douaumo
e
d
s
rt
fo
s
illet,
reprise de
Mont Corn
u
a
,
7
1
9
1
ai
heminée
Vaux. En m
par une c
e
tr
è
n
é
00
p
un obus
plus de 7
e
tu
t
e
n
tio
de ventila
hommes…
En conséquence, l’artillerie domine de telle manière qu’on la
considère comme “la reine des batailles”.
De 1914 à 1918, l’artillerie en chiffres…
> Plus de 1 000 000 000 d’obus tirés pour toutes les armées
> Plus de 600 000 obus tirés par jour, plus de 27 000 par heure, plus de 400 à la minute
> Plus de 20 000 canons de 75 fabriqués
> Les effectifs de l’artillerie dans les armées françaises progressent de 12 à 22 % ; le nombre de
régiments d’artillerie passe de 83 à 306
> 15 000 Gueules cassées
LA GRANDE GUERRE TUE ENCORE AUJOURD’HUI !
100 ans après la guerre, il n’est pas rare de
trouver encore, à même le sol, des traces du
conflit.
Objets civils du quotidien ou objets militaires,
ces vestiges témoignent d’une guerre passée
qui n’est pas si lointaine. L’exemple le plus
flagrant reste les obus non explosés, dont la
force destructrice est toujours bien réelle
puisqu’aujourd’hui encore certains de nos
contemporains sont victimes de leur explosion.
La Grande Guerre a introduit l’emploi de
munitions de toutes sortes. Certaines ont été
utilisées et ont ou n’ont pas fonctionné. D’autres
ont été abandonnées, perdues, cachées,
oubliées, pour des raisons les plus diverses.
Toutes représentent un risque, variable selon leur
nature, leur état mécanique, leur vieillissement,
et surtout l’inconscience des personnes qui
les découvrent ou les manipulent. Ce risque
augmente globalement chaque jour qui passe.
Chaque année, les services du déminage
ramassent près de 500 tonnes de munitions,
tous conflits confondus (dont 300 uniquement
pour la Grande Guerre). En ce qui concerne
exclusivement les munitions de la Grande
Guerre, il faudrait plusieurs siècles de travail
aux démineurs pour dépolluer le territoire
national !
L’exposition du Musée de la Grande Guerre se
penchera sur cette actualité, en partenariat
avec l’Association des démineurs de France et
le Bureau du Déminage de la Sécurité Civile,
prêteurs de nombreux projectiles et pièces
d’artillerie qui seront exposés à cette occasion.
9
Une exposition accessible À TOUS
L’artillerie française de 1914 à 1918 est, de par le sujet même et les objets concernés,
une exposition de la démesure. Les dimensions, les poids et la variété de chaque
élément auraient pu en faire un sujet technique et difficile à aborder. Il n’en est rien.
La scénographie et la médiation ont été travaillées avec beaucoup de sensibilité
afin de proposer un accompagnement sur-mesure pour l’ensemble des visiteurs,
fin connaisseur du sujet ou au contraire totalement novice.
Accessible dès 8 ans et également pour les visiteurs en situation de handicap
visuel et auditif, l’exposition propose de nombreux outils de médiation :
des passeports remis gratuitement à l’entrée de l’exposition pour découvrir
celle-ci dans la peau d’un artilleur, d’un ingénieur-chimiste, d’une munitionnette
(tourneuse d’obus) ou encore d’une infirmière… autant de parcours de vie liés à
l’artillerie.
Usine Rateau ( la Courneuve), atelier principal, vérification des obus montés
des objets à toucher, à peser ou à soulever comme une fusée d’obus
remplie de balles ou un plan en relief du canon de 75 pour mieux appréhender les
différents matériels.
Le 12 juillet 1915, […] l’obus est tombé en plein dans le boyau. Un entonnoir de 2 m de
profondeur et de près de 4 m de diamètre marque le point d’impact. Il s’en dégage des
jets de vapeur filtrant à travers la terre meurtrie. On dirait une marmite qui bout. Tout
autour des membres épars, des corps mutilés entièrement dénudés par la déflagration,
des armes tordues puis des blessés, les uns muets d’horreur, les autres hurlant de
terreur… Dans cette matinée de cauchemar, j’ai perdu 16 hommes dont 7 tués que les
obus vont éparpiller en tous sens et qu’on ne retrouvera jamais plus.
Henri Aribaud, sergent 281e R.I.
10
une fresque de 25 mètres de long pour comprendre le gigantisme des
armes, représentant à l’échelle 1 : un crapouillot (artillerie de tranchée), un canon
de 75 mm (artillerie de campagne), un canon de 155 mm Fillioux (artillerie lourde)
et le plus impressionnant, un ALVF (Artillerie Lourde sur Voie Ferrée) de 340 mm sur
affût à glissement Schneider.
1M
une pluie d’obus invitant le visiteur par un jeu de miroir à imiter l’attitude
du soldat se recroquevillant face aux explosions.
13 vidéos sous forme de courts dialogues entre spécialistes et candides
pour répondre de manière simple et ludique à des questions concrètes telles
que Qu’est-ce qu’un obus ? Quelle est la différence entre l’artillerie lourde et l’artillerie
légère ? Pourquoi les obus avaient-ils une forme cylindrique ? … ; une médiation
participative menée en partenariat avec 2 classes de Cm2 (école François de Tessan,
Nanteuil-lès-Meaux) et 1 classe de Première ES (lycée Émilie du Châtelet, Serris).
scanner pour lire les vidéos
une application sur table numérique « Autopsie d’un obus » pour
« disséquer » les diverses facettes d’un obus.
une vidéo d’introduction en Langue des Signes Française pour présenter
l’exposition et de l’audiodescription en partenariat avec la Bibliothèque sonore de
Meaux .
Toutes les vidéos du parcours seront sous-titrées et ainsi accessibles au public
sourd.
Une exposition pour tous !
11
L a P R O G R A M M A T I O N C U LT U R E L L E
A U T O U R D E L’ E X P O S I T I O N
DÉMONSTRATIONS DE TIRS AU CANON
sur le parvis du musée / gratuit
Par l’Association France 40 - section 14.
samedi 21 mai à 15h
dimanche 4 décembre, à l’occasion de la fête de
la Sainte Barbe, patronne des artilleurs.
L’ARTILLERIE EN 14/18 : AU CŒUR DU
CONFLIT
visite guidée / billet d’entrée + 2€50
dimanches 3 juillet, 4 septembre, 4 décembre
à 14h30
S’articulant autour des hommes, des matériels et
des combats, cette visite de l’exposition temporaire
plonge le visiteur au cœur de la guerre industrielle
et totale : recherches et innovations, production
intensive et bouleversements des sociétés.
Canon de 95 mod 1888 sur voie ferrée
ARTIFLOTS !
visite-atelier en famille / billet d’entrée + 2€50
Dès 8 ans mercredis 13 juillet, 10 et 31 août et
jeudis 20 et 27 octobre à 14h30
La Grande Guerre a montré l’importance du rôle
des artilleurs, dit « artiflots », lors des batailles. À
travers l’exposition temporaire, enfants et parents
observent l’évolution du matériel, témoin des
progrès et blessures de ce temps. Mais pour devenir
un « artiflot », il vous faudra fabriquer votre propre
canon lance-message et découvrir les principes
généraux du tir.
Marmites....pots de fleurs...pruneaux etc
Jean Veber – 1914
12
AU CŒUR DE L’ARTILLERIE 14-18
visite guidée de l’exposition dans le cadre des journées
européennes du patrimoine / gratuit
samedi 17 et dimanche 18 septembre à 14h30,
15h30 et 16h30
DU CHEVAL DE GUERRE À LA GUERRE
INDUSTRIELLE, L’ARTILLERIE DE LA GRANDE
GUERRE
café-conférence / gratuit
Par Gilles Aubagnac, conservateur, chef du service de la
conservation du musée de l’Air et de l’Espace (le Bourget
– 93), membre du conseil scientifique de l’exposition.
jeudi 22 septembre à 19h
En 1914, l’armée française est dotée d’une
artillerie de campagne hippomobile qui surpasse
technologiquement celle de l’Allemagne. Après la
période, très brève, de la guerre de mouvement,
le canon de 75 mm s’avère inadapté. L’artillerie se
développe et se modernise : artillerie lourde à longue
portée, à tracteur automobile, approvisionnement
en millions d’obus… Le “cheval-vapeur” remplace
progressivement l’animal.
Canon de Bange en position de route
LE CANON DE 75
conférence au cœur de l’exposition autour du canon
de 75 / gratuit
Par Jean-Pierre Verney, conseiller historique du musée à
l’origine des collections
samedi 3 décembre à 18h
Pour beaucoup, au début de la guerre, la supériorité
technique et la réputation de polyvalence du canon de
75 faisaient dire de lui qu’il pouvait « tout faire ».
À lui seul, il semblait pouvoir effacer la prédominance
numérique de l’artillerie allemande. Au moment
de l’armistice, 200 millions d’obus de 75 auront été
fabriqués.
Mais avant d’en arriver là, que d’épreuves et de
déboires…
Les Allemands nous envoient
maintenant des bouteilles comme
crapouillots, les premiers jours
en voyant en l’air ces engins on
avait le sourire, après les réglages
devenaient plus précis et de
nombreux camarades ont été tués,
pour répondre nous avions les
crapouillots Louis-Philippe 1830
en bronze, les Allemands avaient
grandement le temps de se sauver
avant l’éclatement.
Louis Marcenne, 165e R.I.
Côte de Brabant (Meuse)
décembre 1915 (Fonds Pericard)
RENSEIGNEMENTS ET RÉSERVATION DES RENDEZ-VOUS CULTURELS
01 60 32 10 45 ou sur [email protected]
13
PHOTOGRAPHIES
disponibles
libres de droit
Petit mortier Célérier et sa bombe,
artillerie de tranchée, 1914-1915
Canon modèle 155 GPF - artillerie lourde
14
Visuels complémentaires disponibles
pour la presse, en plus de l’ensemble de
l’iconographie présente dans les pages
de ce dossier de presse.
©Coll. Musée de la Grande Guerre – Pays de Meaux
Carte postale de la série les obus pacifiques,
X. Sager
Casque Adrian, modèle 1915 avec insigne d’artilleur
Territoire bouleversé après les bombardements
Assiette commémorative
Chevaux au sol après bombardements, Verdun, 1916
Un dépôt de douilles de 75 mm dans la région de Verdun
15
L e s p a r t e n a i r e s d e l’ e x p o s i t i o n
LES PARTENAIRES
• Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.
Ministère de l’intérieur
• Association des Amis du Patrimoine de l’armement de Bourges (APAB)
Les prêteurs institutionnels
• DGA Techniques terrestres, Bourges
• Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense,
Ivry-sur-Seine
• Musée de l’Armée, Paris
• Musée de l’artillerie, Draguignan
• Association des démineurs de France
• Service Historique de la Défense, Vincennes
Didier Boniface (Fort de Seclin) ; France Cruège de Forceville ; Didier Coste ; JeanLuc Gautier ; Frédéric Gracient ; Yannick Marques ; Jacques Neveu ; Jean-Pierre de
Régibus ; Dominique Rhéty ; Jean-Pierre Verney
Obus modèle 1915 pour
obusier de 400 mm
Au total, ce sont près de 300 pièces de collection qui sont prêtées pour cette exposition,
en plus des 116 pièces originales (estampes, archives, uniformes, pièces d’artillerie,
projectiles, objets ethnographiques, sculptures, peintures, etc.) issues des collections
du Musée de la Grande Guerre.
Les partenaires médias
C ATA L O G U E D’ E X P O S I T I O N
Un milliard d’obus, des millions d’hommes
Éditions Liénart
208 pages, format 21x26 cm
28 €
ISBN : 978-2-35906-175-8
C O N TA C T S P R E S S E
Agence Observatoire +33 1 43 54 87 71
Véronique Janneau vé[email protected]
Sarah Grisot [email protected] 07 82 28 80 94
Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux +33 1 83 69 05 60
Lyse Hautecoeur [email protected]
16
1 MILLIARD
D’OBUS
DES MILLIONS
D’HOMMES
L’ARTILLERIE EN 14/18
design graphique // agence Point de Fuite - photos © Coll. Musée de la Grande Guerre – Pays de Meaux sauf p2 : ©HGiansily2013 et p6 et 11 : ©Y. Marques
Les prêteurs privés

Documents pareils