exposition - Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux
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exposition - Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux
1 MILLIARD D’OBUS DES MILLIONS D’HOMMES L’ARTILLERIE EN 14-18 exposition 21 mai - 5 déc. 2 016 MEAUX ( 77) // MUSEEDELAGRANDEGUERRE.EU À PROPOS DU MUSÉE DE LA GRANDE GUERRE D U P AY S D E M E A U X UN MUSÉE D’HISTOIRE ET DE SOCIÉTÉ RICHE D’UNE COLLECTION UNIQUE* EN EUROPE SUR 14/18 Le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux, qui a ouvert ses portes le 11 novembre 2011 sur le territoire même de la première Bataille de la Marne, présente sur 3 000 m², une scénographie attractive et innovante illustrant les grandes mutations et les bouleversements qui ont découlé de la Première Guerre mondiale. Il montre comment de 1914 à 1918, le monde a basculé du XIXe au XXe siècle à travers notamment les progrès de la médecine, l’évolution des communications, l’importance de l’industrialisation, les transformations des équipements ou encore le rôle primordial des femmes durant le conflit… Le parcours de visite aborde, à hauteur d’homme, toutes les thématiques de la Grande Guerre. Grâce aux sons, aux images d’archives, aux objets à toucher ou aux manipulations, la visite est une véritable expérience immersive qui fait du visiteur un acteur de sa découverte pour mieux comprendre le terrible quotidien des hommes et des femmes mais aussi les enjeux et les conséquences de cette Première Guerre mondiale. Avec un parcours dédié aux enfants, un audioguide et une programmation culturelle riche et variée, c’est toute la famille qui peut, cent ans après, s’approprier cette histoire fondatrice de notre monde contemporain. *50 000 pièces, objets et documents : à l’origine collection privée de Jean-Pierre Verney, cette dernière est devenue propriété de la Communauté d’Agglomération du Pays de Meaux en 2005, constituant ainsi une des plus importantes collections publiques d’Europe par sa diversité. Le musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux joue un rôle important dans le cadre des années de commémoration du centenaire. Mais le centenaire n’est pas fini et la mission du musée est de renouveler chaque année l’intérêt des visiteurs pour cette thématique. Il faut pour cela surprendre, expliquer, émouvoir, interroger… afin que cet équipement culturel soit toujours un lieu de découverte et d’ouverture au monde. Cette nouvelle exposition s’inscrit pleinement dans cette démarche. I N F O R M AT I O N S P R AT I Q U E S Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux rue Lazare Ponticelli – 77100 Meaux 01 60 32 14 18 à 50 kms de Paris par A4/RN3 - parking gratuit à 40 minutes par la Gare de l’Est en Transilien 2 ouvert tous les jours sauf le mardi, de 9h30 à 18h TP : 10 € TR : 9, 7 et 5 € selon conditions Le billet d’entrée au musée donne accès à la fois aux collections permanentes et à l’exposition temporaire Toutes les infos sur www.museedelagrandeguerre.eu 1 MILLIARD D’OBUS DES MILLIONS D’HOMMES L’ARTILLERIE EN 14-18 Pour sa grande exposition annuelle, le musée propose une découverte historique, scientifique, technique et sociétale de l’artillerie, cette arme qui au cours du conflit devient dominante sur le champ de bataille. Aucun des pays entrant en guerre en 1914 n’avait prévu le rôle décisif qu’allait jouer l’artillerie. Et pourtant, rapidement l’enlisement dans les tranchées change la donne, obligeant les belligérants à s’adapter et conduisant à un développement de l’artillerie du point de vue tactique mais aussi sur le plan technique et industriel. L’emploi de cet armement, devenu primordial, sera mis en contexte à travers la présentation de batailles emblématiques du conflit telles les batailles de Verdun et de la Somme dont l’année 2016 marque le centenaire. La guerre devenue industrielle et totale a des répercussions sur les outils de production et les sociétés. Pour répondre aux gigantesques demandes, l’industrie se réorganise et se développe : recherches et innovations scientifiques et techniques sont encouragées exposition 21 MAI - 5 décEMBRE 2 016 par le politique, les méthodes de production s’améliorent et s’industrialisent tandis que des femmes et des travailleurs venus des colonies travaillent dans les arsenaux et les usines. L’utilisation de l’artillerie jusqu’à la démesure est responsable du plus grand nombre de morts sur le champ de bataille et des blessures les plus terribles. Les éclats d’obus blessent, tuent, mutilent, déchiquettent les vivants et les morts, abasourdissent et rendent presque fous les survivants. Les territoires anciens théâtres d’opérations dévastés, défigurés, pollués - portent encore les stigmates de ce déluge d’acier sans précédent. Chaque année, les services de déminage ramassent plus de 300 tonnes de munitions de la Grande Guerre. Fidèle à la philosophie du musée, l’exposition traitera le sujet d’un point de vue humain : les ingénieurs qui imaginent et développent les innovations techniques, les ouvriers qui fabriquent projectiles et canons, les artilleurs – officiers ou artiflots – qui les utilisent, les soldats ou quelques fois les civils qui en sont les victimes. Nous sommes littéralement abrutis par ce déluge de mitraille qui déchire nos oreilles et secoue notre corps de frissons épileptiques. Caporal Joseph Dastelica, 4e RMZT Cette exposition a reçu le label de la Mission Centenaire. Elle a bénéficié du soutien de la Drac Ile-de-France et du mécénat du groupe SANEF L’exposition ouvrira ses portes pour la Nuit des Musées 2016 le samedi 21 mai et se clôturera symboliquement au lendemain de la Sainte Barbe, patronne des artilleurs, le lundi 5 décembre ! 3 Nous constations avec peine que l’ennemi travaillait à plein bras. Sans être cependant beaucoup dérangé et c’est souvent bien écœurés, qu’après avoir signalé bien des travaux importants, nous n’avions même pas la satisfaction d’entendre de temps à autre filer quelques obus sur nous, nous sûmes plus tard la cause de ce pénible silence, c’est que nous n’avions pour ainsi dire pas d’artillerie et pas beaucoup d’obus à dépenser. Jean Thiais, 164e R.I., Verdun, octobre 1914 L E C O N S E I L S C I E N T I F I Q U E D E L’ E X P O S I T I O N Commissariat général Michel Rouger Commissariat scientifique et coordination Johanne Berlemont Conseil scientifique Gilles Aubagnac, conservateur, chef du service conservation du Musée de l’Air et de l’Espace Johanne Berlemont, responsable du service conservation du Musée de la Grande Guerre Philippe Guyot, conservateur du musée de l’artillerie de Draguignan Sylvie Leluc, conservateur du département artillerie du Musée de l’Armée Marie-Priscilla Leterme, médiatrice culturelle du Musée de la Grande Guerre Elena Le Gall, responsable du service des publics du Musée de la Grande Guerre Yannick Marques, assistant de conservation du Musée de la Grande Guerre Mélanie Messant-Baudry, médiatrice culturelle du Musée de la Grande Guerre Christophe Pommier, chargé d’études documentaires au Musée de l’Armée Patrick Renoult, responsable du musée du déminage Michel Rouger, directeur du Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux Thierry Simon, musée de l’artillerie de Draguignan Jean-Pierre Verney, conseiller historique du musée de la Grande Guerre à l’origine des collections 3 questions à MICHEL ROUGER directeur du Musée de la Grande Guerre, c o m m i s s a i r e d e l’ e x p o s i t i o n Pourquoi avoir choisi de faire une exposition sur l’artillerie française en 14/18 ? Le programme des expositions temporaires du Musée de la Grande Guerre est arrêté de longue date sur l’ensemble des années de commémoration du Centenaire, jusqu’en 2019. À travers la diversité de sa programmation, le musée tient à aborder des sujets larges dont le but est toujours d’apporter un regard neuf, simple, et original pour mieux comprendre la Première Guerre mondiale et ses conséquences, à l’image de ses 3 000 m² d’exposition permanente. Cette feuille de route fixée par Jean-François Copé, président de la Communauté d’Agglomération du Pays de Meaux et l’ensemble des élus s’applique bien évidemment à la nouvelle exposition. L’artillerie est un témoignage fort du bouleversement des sociétés durant cette période car elle a connu pendant la guerre une évolution importante, rapide et surtout constante ; en témoigne, entre l’avant et l’après-guerre, l’augmentation du nombre de soldats dans l’artillerie. Les matériels quant à eux n’ont cessé de se moderniser pour atteindre toujours plus rapidement des cibles toujours plus lointaines. Par ailleurs, l’année 4 2016 marque le centenaire d’une des batailles les plus meurtrières et emblématiques de la puissance de feu de l’artillerie en 14/18 : la bataille de Verdun. Cette exposition est donc une belle occasion de présenter des pièces rares comme l’obus du Pariser Kanonen et d’éditer un catalogue richement illustré qui fera référence sur la thématique. L’aspect technique de l’artillerie sera-t-il le seul volet évoqué au sein de l’exposition ? Il s’agit en effet d’une exposition scientifique et technique, mais l’aspect humain du sujet n’est pas occulté. En effet, la pièce d’artillerie n’est rien sans l’homme. Le fil conducteur de l’exposition se déclinera d’ailleurs tout au long du parcours de visite à travers trois grands aspects : les matériels (autour d’un ensemble emblématique formé par le canon de 75 tiré par son avant-train et son attelage de chevaux), les batailles (Marne 1914, Verdun et la Somme pour 1916) et les hommes (des ingénieurs, des artilleurs, des ouvrières, des soldats blessés…). Un livret en début de parcours sera mis à la disposition des visiteurs permettant de suivre les destins de ces personnages. Je rappelle que loin d’être un musée militaire, Artilleurs français aux côtés d’obus d’artillerie lourde le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux est avant tout un musée d’histoire et de société avec au cœur de son approche historique et scénographique le point de vue humain. Cette nouvelle exposition reste fidèle à l’état d’esprit du musée. De quelle manière allez-vous rendre cette exposition accessible au plus grand nombre ? À l’image de tous nos rendez-vous culturels, nous attachons une importance toute particulière à proposer différents niveaux de lecture et d’appropriation de l’exposition. De nombreux dispositifs de médiation seront donc mis en place pour expérimenter (soulever une fusée d’obus ou se recroqueviller tel un soldat faisant face aux explosions) et pour se confronter à la réalité (une fresque de 25 mètres de long illustrera le gigantisme des pièces d’artillerie lourde). Afin de répondre aux questions que le grand public se pose comme Qu’est-ce qu’un obus ? Quelle est la différence entre l’artillerie lourde et l’artillerie légère ? Pourquoi les obus avaient-ils une forme cylindrique ? …, des vidéos très courtes mettant en scène un spécialiste et un jeune néophyte jalonneront le parcours. Une application « Autopsie d’un obus » présentée sur table numérique permettra d’explorer la vie de l’obus de sa production à son explosion. Cette démarche de vulgarisation scientifique et historique vise à essayer de rendre compte de la démesure de l’artillerie pendant le conflit, démesure qui s’incarne dans le titre de l’exposition « 1 milliard d’obus ; des millions d’hommes ». 5 Le parcours de visite Par l’utilisation massive de l’artillerie, 1916 marque un tournant dans le conflit. 100 ans plus tard, l’année 2016 commémore le centenaire de deux batailles emblématiques : Verdun et la Somme. C’est en écho à ces commémorations que le musée de la Grande Guerre a souhaité évoquer l’artillerie car toutes les offensives sont précédées par de gigantesques préparations d’artillerie qui durent parfois plusieurs jours mêlant les hommes et la boue. Tout au long de l’exposition, le sujet de l’artillerie sera approché à travers trois angles complémentaires que sont les matériels, les hommes et les batailles. L e s m at é r i e l s En 1914, aucun des pays qui entre en guerre n’a prévu le rôle décisif que va jouer l’artillerie. Son importance avait été anticipée lors des conflits précédents mais dans la doctrine militaire, elle reste au début du conflit une arme auxiliaire au service de l’infanterie. Rapidement la guerre de position change la donne, obligeant les belligérants à s’adapter et conduisant à un développement de l’artillerie du point de vue tactique, technique et industriel. Infanterie de campagne, août 1914 La guerre n’est rien d’autre que l’absurde victoire du fer sur l’esprit. Paul Lintier, artilleur et écrivain, tué par un éclat d’obus en 1916 En 1914, la France s’appuie surtout sur une artillerie de campagne avec le canon de 75. L’enlisement du front impose la création d’une artillerie de tranchée pour atteindre, par un tir courbe, la tranchée adverse. Parallèlement, sous l’impulsion des états-majors, se développe l’artillerie lourde à longue portée pour écraser les lignes et l’artillerie ennemie : les obus sont de plus en plus gros et efficaces. Car l’arme de l’artilleur, c’est donc avant tout l’obus et non le canon qui n’est que le vecteur. Des obus diffèrent pour un même calibre en fonction de l’objectif recherché : à balles, à mitraille, explosif, à fragmentation, incendiaire, de rupture, toxique… etc. Pour preuve la moyenne mensuelle de production mondiale d’obus est multipliée par 30 entre 1914 et 1918 : de 1 300 000 obus, on passe à une production de 40 000 000 d’obus en 1918. à v o ir èle mm (mod 5 7 e d n attelage • le cano train, son tn a v a n ture 1897), so ndeur na ra g x u a v he ne des avec 4 c seront l’u n o s is a c r de et son s au cœu e u q ti a m blé pièces em . n tranl’expositio ortier de m , t” lo il u o • un “crap ). èle 58 T N°2 d chée (mo 6 Canon de 75 mm, modèle 1897 Les HOMMEs Avant tout, il faut noter que les rangs de l’artillerie pendant la Grande Guerre révèlent un grand brassage social des recrues représentant toutes les facettes de la société française de l’époque. L’artillerie recrute principalement parmi les métiers manuels et techniques : ouvriers, mécaniciens, conducteurs.... Parallèlement, elle demande un personnel pour les travaux en lien avec la conduite hippomobile et les soins aux chevaux, personnel majoritairement issu des populations paysannes et rurales : bourrelier, charron pour l’entretien des nombreuses roues de l’artillerie de campagne, maréchal-ferrant… Quant à l’officier d’artillerie, souvent issu de l’école Polytechnique, il doit posséder des références scientifiques et techniques lui permettant une bonne compréhension et une bonne utilisation de l’arme. La qualité de l’artillerie s’exprime dans les qualités de l’artilleur à qui de nombreuses compétences sont demandées : le goût du travail en commun, de la rigueur et de la méthode avec le souci permanent de la précision et le sens de l’initiative. En raison de sa complexité, l’artillerie reste l’arme scientifique par excellence, l’« arme savante ». Autour d’une pièce, chacun a son poste* mais un servant doit être capable de remplacer immédiatement un camarade tué ou blessé. Des qualités physiques étaient demandées aux servants qui devaient être aptes à soulever, tirer ou déplacer de grandes charges. Imagerie d’Epinal « Le bel artilleur » - figurine à monter Les hommes sont morts de fatigue. Un chargeur de la première pièce de ma batterie… s’asseyant sur la brèche du canon, s’endort avec l’obus dans les bras, n’ayant plus la force suffisante pour le mettre dans la culasse. Henri Courrières, 24e R.A. avril 1917 Il y a donc une grande proximité physique entre l’homme et le canon, machine aveugle et quasi infatigable. Les servants font corps avec la pièce qui leur demande des efforts physiques importants, qui les assourdit et les brûle quelque fois. *L’équipe de pièce autour du canon de 75 mm : le tireur Situé à la droite du canon, il ouvre et ferme la culasse et actionne le tire-feu qui fait partir l’obus. Dès le second coup (lorsque la bèche est assurée) il reste assis sur la sellette de tir. le pointeur Situé à la gauche du canon, il veille à ce que celui-ci reste pointé sur son objectif. Dès le second coup (lorsque la bèche est assurée) il reste assis sur la sellette de tir. le chef de pièce Il dirige la manœuvre, c’est souvent un sous-officier. le chargeur Il charge l’obus dans la culasse du canon. le déboucheur Il règle les fusées des obus selon les instructions reçues. Ce réglage permet à l’obus (le plus souvent à balles) d’exploser en l’air à une distance donnée. le pourvoyeur Il extrait les obus du caisson et le tend au déboucheur. Un second pourvoyeur (approvisionneur) passe l’obus au chargeur. Artillerie française, canon de 155l modèle 1877 de Bange hulz, pitaine Sc a C u d ts e ait une • les carn qui dirige is a ç n a fr son r artilleu ge par le ra é p re e er section d t d’identifi n e m m ta o t n ent des permettan ositionnem p le t e la nature rse. camp adve ançais canons du artilleur fr n ’u d e e • l’uniform e Régiment d’Artilleri 4 à pied du (1914). à v o ir 7 La formidable expansion de l’arme pendant le conflit se matérialise par l’augmentation des effectifs qui doublent en quatre ans. L’artillerie française en 1918 compte 26 000 officiers et 1 000 000 de sous-officiers et soldats soit 22 % de l’effectif total, alors qu’elle n’en représentait que 12 % lors de la mobilisation. L’utilisation de l’artillerie jusqu’à la démesure est aussi responsable du plus grand nombre de morts sur le champ de bataille (3/4 des pertes humaines) et des blessures les plus terribles (parmi lesquelles 15 000 Gueules Cassées). Les éclats d’obus blessent, tuent, mutilent, déchiquettent les vivants et les morts, abasourdissent et rendent presque fous les survivants. L e s b ata i l l e s Artilleur français Dans l’histoire de l’artillerie, la Grande Guerre marque une accélération grandissante. Jamais jusque-là un conflit n’avait concentré une telle puissance de feu et le bombardement massif devient une réponse au blocage stratégique. L’artillerie dans la bataille de la Marne Au dire de tous les camarades qui ont déjà deux ans de campagne, c’est incomparable à aucun secteur, et même à aucune attaque ayant eu lieu jusqu’ici. L’artillerie en particulier domine plus que jamais et on ne peut se faire aucune idée des quantités de munitions qui sont dépensées à chaque instant ! Henri Dehlinger, Caporal au 66e bataillon de Chasseurs à pied, Verdun, 1916 8 Combats de 1914 (titre fictif), huile sur toile, E. Lowe, 1916 Pendant les combats d’août 1914, le canon de 75 confirme son efficacité sur les troupes à découvert mais la tactique de l’appui d’infanterie sans préparation conduit à de graves échecs. Fin août, Joffre généralise la préparation de toute attaque par l’artillerie. Pendant la bataille de la Marne, certains corps pratiquent le tir à longue portée ainsi que des tirs de barrage pour protéger l’infanterie. Après la bataille, « notre glorieux 75 » voit son rang de héros national renforcé par l’imagerie populaire. MÉMO : Le musée de la Grande Guerre est situé à Meaux, au cœur du territoire historique de cette première bataille de la Marne. L’artillerie dans la bataille de Verdun La bataille de Verdun consiste principalement en une formidable lutte d’artillerie, jamais vue jusqu’alors et qui s’étire de février à décembre 2016. Pour les Allemands, le rôle dévolu à l’artillerie est d’écraser les positions françaises, les unes après les autres, sous un déluge de feu et d’acier. Ils disposent d’une proportion inédite de canons : 542 canons lourds pour 302 canons de campagne. L’artillerie dans la bataille de la Somme La bataille de la Somme est le terrain de terribles luttes d’usure ; lors du bombardement allié de 7 jours qui précéda l’offensive du 1er juillet 1916, 1 500 000 obus furent tirés par les seuls 50 000 artilleurs britanniques au prix d’un effort physique inouï de la part de ses derniers, soit une moyenne d’une trentaine d’impacts pour 1 000 m2. à v o ir s tiré , le plus gro m m 0 0 4 e lus connu • un obus d çaise ; le p n a fr e é tilisés par l’arm truction. U s e d e d é it c front de par sa capa fois sur le re iè m re p nt des pour la , ils écrase 6 1 9 1 n e nt la Somme ands étaie m e ll A s ù le bre et villages o n, en octo u rd e V À . à la retranchés ntribuent o c s il , 6 1 19 nt et de novembre Douaumo e d s rt fo s illet, reprise de Mont Corn u a , 7 1 9 1 ai heminée Vaux. En m par une c e tr è n é 00 p un obus plus de 7 e tu t e n tio de ventila hommes… En conséquence, l’artillerie domine de telle manière qu’on la considère comme “la reine des batailles”. De 1914 à 1918, l’artillerie en chiffres… > Plus de 1 000 000 000 d’obus tirés pour toutes les armées > Plus de 600 000 obus tirés par jour, plus de 27 000 par heure, plus de 400 à la minute > Plus de 20 000 canons de 75 fabriqués > Les effectifs de l’artillerie dans les armées françaises progressent de 12 à 22 % ; le nombre de régiments d’artillerie passe de 83 à 306 > 15 000 Gueules cassées LA GRANDE GUERRE TUE ENCORE AUJOURD’HUI ! 100 ans après la guerre, il n’est pas rare de trouver encore, à même le sol, des traces du conflit. Objets civils du quotidien ou objets militaires, ces vestiges témoignent d’une guerre passée qui n’est pas si lointaine. L’exemple le plus flagrant reste les obus non explosés, dont la force destructrice est toujours bien réelle puisqu’aujourd’hui encore certains de nos contemporains sont victimes de leur explosion. La Grande Guerre a introduit l’emploi de munitions de toutes sortes. Certaines ont été utilisées et ont ou n’ont pas fonctionné. D’autres ont été abandonnées, perdues, cachées, oubliées, pour des raisons les plus diverses. Toutes représentent un risque, variable selon leur nature, leur état mécanique, leur vieillissement, et surtout l’inconscience des personnes qui les découvrent ou les manipulent. Ce risque augmente globalement chaque jour qui passe. Chaque année, les services du déminage ramassent près de 500 tonnes de munitions, tous conflits confondus (dont 300 uniquement pour la Grande Guerre). En ce qui concerne exclusivement les munitions de la Grande Guerre, il faudrait plusieurs siècles de travail aux démineurs pour dépolluer le territoire national ! L’exposition du Musée de la Grande Guerre se penchera sur cette actualité, en partenariat avec l’Association des démineurs de France et le Bureau du Déminage de la Sécurité Civile, prêteurs de nombreux projectiles et pièces d’artillerie qui seront exposés à cette occasion. 9 Une exposition accessible À TOUS L’artillerie française de 1914 à 1918 est, de par le sujet même et les objets concernés, une exposition de la démesure. Les dimensions, les poids et la variété de chaque élément auraient pu en faire un sujet technique et difficile à aborder. Il n’en est rien. La scénographie et la médiation ont été travaillées avec beaucoup de sensibilité afin de proposer un accompagnement sur-mesure pour l’ensemble des visiteurs, fin connaisseur du sujet ou au contraire totalement novice. Accessible dès 8 ans et également pour les visiteurs en situation de handicap visuel et auditif, l’exposition propose de nombreux outils de médiation : des passeports remis gratuitement à l’entrée de l’exposition pour découvrir celle-ci dans la peau d’un artilleur, d’un ingénieur-chimiste, d’une munitionnette (tourneuse d’obus) ou encore d’une infirmière… autant de parcours de vie liés à l’artillerie. Usine Rateau ( la Courneuve), atelier principal, vérification des obus montés des objets à toucher, à peser ou à soulever comme une fusée d’obus remplie de balles ou un plan en relief du canon de 75 pour mieux appréhender les différents matériels. Le 12 juillet 1915, […] l’obus est tombé en plein dans le boyau. Un entonnoir de 2 m de profondeur et de près de 4 m de diamètre marque le point d’impact. Il s’en dégage des jets de vapeur filtrant à travers la terre meurtrie. On dirait une marmite qui bout. Tout autour des membres épars, des corps mutilés entièrement dénudés par la déflagration, des armes tordues puis des blessés, les uns muets d’horreur, les autres hurlant de terreur… Dans cette matinée de cauchemar, j’ai perdu 16 hommes dont 7 tués que les obus vont éparpiller en tous sens et qu’on ne retrouvera jamais plus. Henri Aribaud, sergent 281e R.I. 10 une fresque de 25 mètres de long pour comprendre le gigantisme des armes, représentant à l’échelle 1 : un crapouillot (artillerie de tranchée), un canon de 75 mm (artillerie de campagne), un canon de 155 mm Fillioux (artillerie lourde) et le plus impressionnant, un ALVF (Artillerie Lourde sur Voie Ferrée) de 340 mm sur affût à glissement Schneider. 1M une pluie d’obus invitant le visiteur par un jeu de miroir à imiter l’attitude du soldat se recroquevillant face aux explosions. 13 vidéos sous forme de courts dialogues entre spécialistes et candides pour répondre de manière simple et ludique à des questions concrètes telles que Qu’est-ce qu’un obus ? Quelle est la différence entre l’artillerie lourde et l’artillerie légère ? Pourquoi les obus avaient-ils une forme cylindrique ? … ; une médiation participative menée en partenariat avec 2 classes de Cm2 (école François de Tessan, Nanteuil-lès-Meaux) et 1 classe de Première ES (lycée Émilie du Châtelet, Serris). scanner pour lire les vidéos une application sur table numérique « Autopsie d’un obus » pour « disséquer » les diverses facettes d’un obus. une vidéo d’introduction en Langue des Signes Française pour présenter l’exposition et de l’audiodescription en partenariat avec la Bibliothèque sonore de Meaux . Toutes les vidéos du parcours seront sous-titrées et ainsi accessibles au public sourd. Une exposition pour tous ! 11 L a P R O G R A M M A T I O N C U LT U R E L L E A U T O U R D E L’ E X P O S I T I O N DÉMONSTRATIONS DE TIRS AU CANON sur le parvis du musée / gratuit Par l’Association France 40 - section 14. samedi 21 mai à 15h dimanche 4 décembre, à l’occasion de la fête de la Sainte Barbe, patronne des artilleurs. L’ARTILLERIE EN 14/18 : AU CŒUR DU CONFLIT visite guidée / billet d’entrée + 2€50 dimanches 3 juillet, 4 septembre, 4 décembre à 14h30 S’articulant autour des hommes, des matériels et des combats, cette visite de l’exposition temporaire plonge le visiteur au cœur de la guerre industrielle et totale : recherches et innovations, production intensive et bouleversements des sociétés. Canon de 95 mod 1888 sur voie ferrée ARTIFLOTS ! visite-atelier en famille / billet d’entrée + 2€50 Dès 8 ans mercredis 13 juillet, 10 et 31 août et jeudis 20 et 27 octobre à 14h30 La Grande Guerre a montré l’importance du rôle des artilleurs, dit « artiflots », lors des batailles. À travers l’exposition temporaire, enfants et parents observent l’évolution du matériel, témoin des progrès et blessures de ce temps. Mais pour devenir un « artiflot », il vous faudra fabriquer votre propre canon lance-message et découvrir les principes généraux du tir. Marmites....pots de fleurs...pruneaux etc Jean Veber – 1914 12 AU CŒUR DE L’ARTILLERIE 14-18 visite guidée de l’exposition dans le cadre des journées européennes du patrimoine / gratuit samedi 17 et dimanche 18 septembre à 14h30, 15h30 et 16h30 DU CHEVAL DE GUERRE À LA GUERRE INDUSTRIELLE, L’ARTILLERIE DE LA GRANDE GUERRE café-conférence / gratuit Par Gilles Aubagnac, conservateur, chef du service de la conservation du musée de l’Air et de l’Espace (le Bourget – 93), membre du conseil scientifique de l’exposition. jeudi 22 septembre à 19h En 1914, l’armée française est dotée d’une artillerie de campagne hippomobile qui surpasse technologiquement celle de l’Allemagne. Après la période, très brève, de la guerre de mouvement, le canon de 75 mm s’avère inadapté. L’artillerie se développe et se modernise : artillerie lourde à longue portée, à tracteur automobile, approvisionnement en millions d’obus… Le “cheval-vapeur” remplace progressivement l’animal. Canon de Bange en position de route LE CANON DE 75 conférence au cœur de l’exposition autour du canon de 75 / gratuit Par Jean-Pierre Verney, conseiller historique du musée à l’origine des collections samedi 3 décembre à 18h Pour beaucoup, au début de la guerre, la supériorité technique et la réputation de polyvalence du canon de 75 faisaient dire de lui qu’il pouvait « tout faire ». À lui seul, il semblait pouvoir effacer la prédominance numérique de l’artillerie allemande. Au moment de l’armistice, 200 millions d’obus de 75 auront été fabriqués. Mais avant d’en arriver là, que d’épreuves et de déboires… Les Allemands nous envoient maintenant des bouteilles comme crapouillots, les premiers jours en voyant en l’air ces engins on avait le sourire, après les réglages devenaient plus précis et de nombreux camarades ont été tués, pour répondre nous avions les crapouillots Louis-Philippe 1830 en bronze, les Allemands avaient grandement le temps de se sauver avant l’éclatement. Louis Marcenne, 165e R.I. Côte de Brabant (Meuse) décembre 1915 (Fonds Pericard) RENSEIGNEMENTS ET RÉSERVATION DES RENDEZ-VOUS CULTURELS 01 60 32 10 45 ou sur [email protected] 13 PHOTOGRAPHIES disponibles libres de droit Petit mortier Célérier et sa bombe, artillerie de tranchée, 1914-1915 Canon modèle 155 GPF - artillerie lourde 14 Visuels complémentaires disponibles pour la presse, en plus de l’ensemble de l’iconographie présente dans les pages de ce dossier de presse. ©Coll. Musée de la Grande Guerre – Pays de Meaux Carte postale de la série les obus pacifiques, X. Sager Casque Adrian, modèle 1915 avec insigne d’artilleur Territoire bouleversé après les bombardements Assiette commémorative Chevaux au sol après bombardements, Verdun, 1916 Un dépôt de douilles de 75 mm dans la région de Verdun 15 L e s p a r t e n a i r e s d e l’ e x p o s i t i o n LES PARTENAIRES • Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises. Ministère de l’intérieur • Association des Amis du Patrimoine de l’armement de Bourges (APAB) Les prêteurs institutionnels • DGA Techniques terrestres, Bourges • Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense, Ivry-sur-Seine • Musée de l’Armée, Paris • Musée de l’artillerie, Draguignan • Association des démineurs de France • Service Historique de la Défense, Vincennes Didier Boniface (Fort de Seclin) ; France Cruège de Forceville ; Didier Coste ; JeanLuc Gautier ; Frédéric Gracient ; Yannick Marques ; Jacques Neveu ; Jean-Pierre de Régibus ; Dominique Rhéty ; Jean-Pierre Verney Obus modèle 1915 pour obusier de 400 mm Au total, ce sont près de 300 pièces de collection qui sont prêtées pour cette exposition, en plus des 116 pièces originales (estampes, archives, uniformes, pièces d’artillerie, projectiles, objets ethnographiques, sculptures, peintures, etc.) issues des collections du Musée de la Grande Guerre. Les partenaires médias C ATA L O G U E D’ E X P O S I T I O N Un milliard d’obus, des millions d’hommes Éditions Liénart 208 pages, format 21x26 cm 28 € ISBN : 978-2-35906-175-8 C O N TA C T S P R E S S E Agence Observatoire +33 1 43 54 87 71 Véronique Janneau vé[email protected] Sarah Grisot [email protected] 07 82 28 80 94 Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux +33 1 83 69 05 60 Lyse Hautecoeur [email protected] 16 1 MILLIARD D’OBUS DES MILLIONS D’HOMMES L’ARTILLERIE EN 14/18 design graphique // agence Point de Fuite - photos © Coll. Musée de la Grande Guerre – Pays de Meaux sauf p2 : ©HGiansily2013 et p6 et 11 : ©Y. Marques Les prêteurs privés