U ne sacrée rentrée
Transcription
U ne sacrée rentrée
NUMERO 02 EDHEC NOVEMBRE 2003 VERSION FRANÇAISE ÷ ON EN PARLE U ne sacrée rentrée ENSEIGNER & FORMER 02 03 Une seule philosophie pédagogique Développez votre potentiel de manager Les M.Sc. : comment ça marche ? Un défi humain et sportif : le raid EDHEC CHERCHER 04 LIVRES 05 INTERVIEW Marketing, mode d’emploi Evaluation des performances Quand le droit rattrape la technologie INNOVER 06 Groupe EDHEC est comparable à ses concurrents européens. EDHEC EXECUTIVE VOUS AVEZ DIT CULTURE ? La majeure management culturel et humanitaire 4. L’ESPEME, le bac+4 (bachelor) du Groupe, a réussi une percée et obtenu dans la foulée le visa de son diplôme par l’Etat. EDHEC bouge, progresse, innove. La rentrée 2003 en a fait la preuve par cinq. L’ 1. Sur le concours prépas, l’EDHEC a gagné près de 400 places sur ses concurrents pour le rang du dernier admis.Et les lauréats ont eu le libre choix de campus entre Lille et Nice. 2. La dimension résolument internationale de ses étudiants s’est encore affirmée : un étudiant sur quatre est étranger, deux sur trois dans le MBA. 5. Des innovations pédagogiques d’envergure ont marqué la rentrée. Refonte complète du programme Edhec, maintenant centré sur l’apprentissage des compétences managériales. Généralisation du e-learning pour les cours de base. Nouveaux cours et programmes comme la Majeure en Management Culturel et Humanitaire,les M.Sc.(Master of Science) Strategic Management et European Business Law, la filière en langue anglaise à Nice... et de nombreux cours uniques dont nous vous parlerons dans les prochains numéros. Olivier OGER Directeur général de l’EDHEC 3.Rentrée excellente, également, au plan des effectifs. Avec 3 607 étudiants, le RÉUSSIR 07 TRAJECTOIRE Filière luxe... Un Edhec pour HARRODS EXPERTISE 08 LAURENT GEORGES Comment optimiser les relations avec les comptes clés de l’entreprise ? ÷ EXPERTISE Laurent GEORGES PROFESSEUR AU DÉPARTEMENT MARKETING-VENTE, CAMPUS DE NICE Comment optimiser les relations avec les comptes clés de l’entreprise ? ÷ ENSEIGNER & FORMER EDHEC EXECUTIVE Rassembler dans une seule unité de programmes l’ensemble des filières post-expérience. Telle est la vocation d’EDHEC Executive. Des MBA à la formation continue, voici le deuxième visage d’une grande business school. U ne seule philosophie pédagogique L es besoins de formation ne sont pas les mêmes chez un professionnel, riche de son expérience, que chez un jeune étudiant. C’est pourquoi l’EDHEC a concentré en un seul département, EDHEC Executive, l’ensemble des programmes de formation post expérience. Avec un objectif impératif : apporter une solution rigoureusement adaptée au besoin précis de formation exprimé par l’individu ou par l’entreprise qui l’emploie. Grâce à EDHEC Executive, c’est une dynamique pédagogique unique qui sous-tend une offre adaptée aux deux types de public concernés : les individus soucieux d’obtenir un diplôme EDHEC, d’une part ; les entreprises désireuses d’accroître les performances de leurs cadres, d’autre part. Une promesse claire Chaque programme diplômant est structuré en fonction d’un objectif de formation très précis : former des dirigeants au MBA, des managers au CSM (voir encadré), des experts au mastère spécialisé de contrôle de gestion (voir page 6). Denis DAUCHY, Directeur d’EDHEC Executive : « Au niveau du MBA, les mots-clés sont la stratégie, l’international et la décision....» “Au niveau du MBA, les mots-clés sont la stratégie, l’international et la décision” affirme Denis Dauchy, directeur d’EDHEC Executive. “Comme un dirigeant est amené à donner du sens à l’entreprise, à faire des choix, à prendre des décisions à tous les niveaux, l’enseignement doit être généraliste autant que technique. Tous les cours sont donc orientés stratégie globale à partir de cas concrets”. Dans chacune des études de cas abordées, les participants sont donc systématiquement mis en situation. Jeux de rôle et techniques de dynamique de groupe permettent de maximiser leur échange de pratiques qui devient, grâce à l’expérience professionnelle de tous, un formidable support de pédagogie. Chaque programme se termine par la mise au point d’un projet destiné à l’entreprise d’origine des participants. un dispositif performant de formation continue, de deux types : Le premier consiste à faire des séminaires auxquels les entreprises peuvent inscrire leurs cadres. La durée de tels séminaires varie de deux jours à une semaine. Le second dispositif, rigoureusement calé sur le besoin de l’entreprise, se déroule dans les propres locaux de celle-ci. Un scénario pédagogique complet pour former 200 cadres d’une entreprise à la finance est, par exemple, en cours de réalisation. Sur mesure A côté des programmes diplômants, EDHEC Executive met à la disposition des entreprises Quelle que soit la formule retenue, “c’est le même état d’esprit et les mêmes professeurs qui animent les programmes diplômants et les programmes en entreprise” souligne Denis Dauchy. “Ainsi, la formation continue bénéficie de l’excellence académique du Groupe EDHEC et de la marque EDHEC; en retour, le corps professoral de l’EDHEC reste en prise directe avec les entreprises et s’enrichit de leurs problématiques”. Développez votre POTENTIEL de MANAGER Le Cycle Supérieur de Management (CSM) est un programme de formation continue destiné aux managers désirant optimiser leur évolution professionnelle au sein de leur entreprise, ou encore aux cadres seniors souhaitant valoriser une expérience de manager (possibilité de Validation des Acquis par l’Expérience). PROMESSE : Diplôme d’une des plus grandes écoles européennes de management. MOTS-CLÉS : “Transversal” et “fondamental”. Il s’agit de connaître toutes les fonctions de l’entreprise afin de pouvoir dialoguer utilement avec elles. PRINCIPE : Suivi individuel du participant, de la formalisation de son projet professionnel jusqu’à l’intégration des connaissances acquises au sein de son entreprise. ORGANISATION : Formation en alternance sur 10 mois (45 jours) permettant aux participants de maintenir leur activité professionnelle et articulée en deux 02 phases. 30 jours de management général. 15 jours de modules de spécialisation à choisir parmi deux filières : “marketing et management commercial” ou “management des hommes et des organisations”. MÉTHODES : Ensemble des techniques pédagogiques innovantes utilisées à l’EDHEC pour développer les compétences managériales : coaching, e-learning, diagnostic d’entreprise, jeu d’entreprise, etc. AGENDA : Rentrée à Lille et à Nice en janvier 2004. Date limite d’inscription : 30 novembre 2003. CONTACTS : Lille : Annie Dewaele • Tél. : 03 20 15 45 19 - fax : 03 20 15 45 01 e-mail : [email protected] Nice : Elisabeth Chaulet • Tél : 04 93 18 32 45 – fax : 04 93 18 45 69 e-mail : [email protected] • Site web : www.edhec.com INNOVATION & MANAGEMENT • LA LETTRE DE L’EDHEC • NOVEMBRE 2003 ENSEIGNER & FORMER ÷ DEUX TYPES DE MBA Le programme full time d’une durée d’un an à temps plein. En langue anglaise, moyenne d’âge 28/30 ans, importants échanges culturels et forte dimension internationale. L’executive MBA est conçu pour ceux qui ne peuvent abandonner leur activité professionnelle (50% français 50% anglais). Cours sur deux années le week end (vendredi et samedi) toutes les deux semaines + quelques séminaires bloqués. AGENDA : Rentrée à Lille et à Nice en janvier 2004. Date limite d’inscription : 30 novembre 2003 CONTACT : Sophie Vernier Tél. : 03 20 15 44 61 • fax : 03 20 15 48 09 e-mail : [email protected] • [email protected] L es M.Sc. : comment ça m a rc h e? Cinq questions sur les M.Sc. à Frédéric Ducoulombier, Directeur Délégué Programmes M.Sc. & Management : Innovation Les M.Sc., c’est quoi ? M.Sc. est l’abrévia- Frédéric Ducoulombier ’ tion de Master of Science : un diplôme EDHEC qui atteste une formation de spécialiste dans un domaine particulier du management. Mais un spécialiste capable de penser en généraliste. La philosophie pédagogique, dans la tradition EDHEC, allie l’enseignement technique dispensé par des professeurs de haut niveau avec le développement des compétences managériales générales. Le tout dans un environnement particulièrement international puisque plus de 30 pays sont représentés. Il existe cinq M.Sc. : European Business Law, Finance, Strategic Management, Marketing Management et European Business. UN DÉFI HUMAIN ET SPORTIF : LE RAID EDHEC Course à pied, rafting, via ferrata, VTT… Cinq jours au-delà de soi-même dans l’arrière-pays niçois. Telle est la recette qui, depuis 1994, assure le succès du Raid EDHEC. Mais le plus ancien des raids Etudiants / Entreprises de France est aussi un sacré challenge pour ses organisateurs… our Adrien Barrillon, responsable des relations extérieures de l’association organisatrice EDHEC Aventures, “le Raid EDHEC est une véritable immersion dans le monde de l’entreprise. Qu’il s’agisse de la communication, du démarchage ou de la logistique, l’association permet à chacun de se réaliser dans le domaine de son choix et de démontrer ses compétences managériales.” En fait, c’est d’abord pour ses organisateurs que le Raid EDHEC constitue un vrai parcours du combattant. “C’est un travail de longue haleine qui implique de P Qui peut prétendre à un M.Sc. ? F. D. ’ Les étudiants du monde entier ! Du moment qu’ils sont titulaires soit d’un Bachelor d’une université étrangère, soit d’une maîtrise ou d’un diplôme de Grande Ecole, qu’ils parlent anglais, et qu’ils aient soif de maîtriser des compétences techniques et de travailler au sein d’équipes multiculturelles. Quelle est la durée d’un M.Sc. ? F. D. ’ Un an ! Six mois de cours, à plein temps, sur le campus, suivis de six autres mois loin du campus dont au moins trois mois de stage en entreprise. La rédaction d’un mémoire de fin d’étude est nécessaire à l’obtention du diplôme. Pendant les six mois sur le campus, il y a dix cours à valider : huit de spécialité et deux de compétences managériales. Soit 15 heures de cours par semaine auxquels s’ajoute le travail personnel et les projets au sein d’équipes multinationales et plurifonctionnelles. Les compétences managériales, ça s’enseigne ? F.D. ’ Non ! Mais on peut les développer grâce à des ateliers de simulation et de réflexion, et par la pratique. Tous les cours sont interactifs et utilisent le travail de groupe sur cas concrets. Combien de participants en 2003 ? F.D. ’ Environ soixante-dix participants candidats à un diplôme M.Sc. Une soixantaine d’étudiants d’échange qui transféreront des crédits leur permettant d’obtenir le diplôme de leur université d’origine. Près de cent étudiants du programme EDHEC Grande Ecole qui suivent un MSc comme filière de troisième année. garder sa motivation tout au long de l’année. Avec un maximum de stress au moment de l’événement lui-même puisqu’il faut coordonner plus de 150 personnes et 6 tonnes de matériel pendant 5 jours, 24 heures sur 24 et dans des conditions extrêmes.” La plus belle réussite d’EDHEC Aventures, c’est d’avoir affirmé, au fil des ans, une identité forte, source d’une très grande complicité entre les générations successives de « raideux ». EDHEC Aventures est ainsi un superbe reflet de l’école et de ses valeurs. En effet, outre la beauté et la difficulté du parcours, c’est sur la compétence, l’engagement, la solidarité et la convivialité que s’est construite la réputation du Raid. Bien qu’indépendante juridiquement et financièrement, l’association s’inscrit dans une logique de promotion de tout le groupe EDHEC. “D’abord, en allant, sur le terrain, à la rencontre des partenaires institutionnels et économiques qui sont au cœur du projet.” Ensuite, en organisant, depuis plusieurs années, un salon des sports outdoor le jour de l’arrivée du Raid. Enfin, en proposant, cette année, un colloque réunissant personnalités politiques et économiques de la région au départ du Raid. Objectif : confirmer l’ancrage niçois du groupe EDHEC. Rendez-vous le 19 mai 2004, pour la 11e édition, afin de constater si le défi est réussi. EDHEC AVENTURES 04.93.71.74.37 www.raidedhec.com [email protected] 03 ÷ CHERCHER LIVRES Le marketing est au cœur des recherches conduites à l’EDHEC. C’est ce que prouve la sortie de deux livres complémentaires. Le premier propose une méthode exhaustive d’analyse des marchés. Le second montre comment le droit protège ceux qui font l’objet de ces analyses. Marketing, mode d’emploi De gauche à droite, Sabine Flambard, Sylvie Jean et Véronique Boulocher, professeurs au département Marketing-Vente, campus de Lille. L’analyse d’un marché Par Véronique Boulocher, Sabine Flambard et Sylvie Jean, professeurs au département Marketing-Vente, campus de Lille. Collection Vuibert S eule la bonne connaissance de son marché permet à l’entrepreneur de s’y adapter - voire de le faire évoluer pour en tirer le plus grand bénéfice possible. Donner les moyens d’acquérir cette connaissance est l’ambition du remarquable ouvrage de Véronique Boulocher, Sabine Flambard et Sylvie Jean. Qu’il s’agisse de l’étudiant soucieux d’acquérir une compétence ou du praticien désireux de muscler son savoirfaire, chacun trouvera son bonheur dans ce livre tout à fait opérationnel grâce à une structure très efficace. De la théorie à la pratique. Tel est, en effet, le fil conducteur du livre qui commence par décrire, en quatre chapitres, les outils d’analyse et la façon de les utiliser avant de passer, dans les deux derniers chapitres, à de passionnants travaux pratiques où les connaissances engrangées trouvent leur application 04 dans l’étude de deux marchés particuliers : celui des glaces (celles qui se dégustent) et celui des snow boards. Mais, même au cours de l’apprentissage de la théorie, les auteurs ont su garder le contact avec la réalité. De fait, tout au long de l’ouvrage, le marché de l’eau embouteillée (Evian, Cristalline, Perrier, Vittel et les autres) est utilisé pour illustrer les raisonnements complexes et les concepts les plus sophistiqués qui semblent, du coup... couler de source ! Après avoir défini le marché, en termes de produits, de besoins, d’offre et de demande, l’ouvrage montre comment en mesurer la taille, comment mettre en évidence les différents segments qui le composent, comment mesurer la part détenue par chacun des protagonistes, comment dégager les tendances qui le caractérisent. Puis, les auteurs nous donnent les clefs permettant de comprendre les comportements et les attentes des différentes parties prenantes : les concurrents, bien sûr, les consommateurs et les clients, surtout. Chaque élément entrant dans la prise de décision d’achat est analysé et quantifié. Il nous est, enfin, montré comment utiliser tous ces outils pour porter un diagnostic sur le marché : en mettant en évidence les opportunités à saisir et les menaces à écarter. Droit du marketing marketing sont les chasseurs, les consommateurs le gibier. Les armes ont pour nom : publicité, marque, couponing, cadeau publicitaire, prime de fidélité, etc. Et le droit est un garde-chasse tutélaire veillant à la protection des espèces menacées. Quand celles-ci ne se transforment pas en meutes (associations de consommateurs) utilisant contre les chasseurs des armes redoutables comme le boycott ! Le livre est organisé au rythme de cette partie de chasse originale qui se déroule en deux temps : appâter, puis capturer et retenir. Les appâts que le chasseur confectionne s’appellent enseigne, marque, logo, adresse e-mail, label, appellation d’origine. Mais attention, ce ne doit pas être des leurres ! Ils ne doivent pas abuser le consommateur et doivent être conformes à une législation de plus en plus rigoureuse. De même, ils ne doivent pas être susceptibles de blesser ou d’empoisonner le concurrent ! La publicité et les supports qu’elle utilise sont, également, sévèrement encadrés. Et d’autant plus qu’ils ressemblent à des armes de destruction massive comme la publicité télévisuelle par exemple ! La capture du gibier se manifeste par la réalisation du contrat de vente. Celui-ci doit répondre à des normes particulières et ses prémisses (soldes, manipulations du prix, jeux-concours) doivent être manipulées avec précaution. Une fois capturé, le gibier doit être conservé. Dans un enclos dont les barrières font l’objet des politiques de fidélisation. Qu’il s’agisse de clauses contractuelles, de cartes de fidélité, de création de monnaie privée (casinos ou colliers Club Med) ou de l’utilisation des données personnelles, ces pratiques ont désormais entièrement intégré le champ du droit. Concilier efficacité et sécurité. Voilà ce que le droit apporte au marketing. Telle est la leçon qui apparaît à chaque page de ce livre ! Par Cédric Manara, professeur au département Sciences Juridiques, campus de Nice. Collection Ellipses S ’il fallait une preuve des libertés pédagogiques existants à l’EDHEC, l’ouvrage de Cédric Manara en serait la plus belle manifestation ! Ce précieux petit livre sert, en effet, de support à un cours de droit, fruit de l’ingénieuse (et inhabituelle) collaboration de professeurs de droit et de marketing, visant à aborder les problématiques de l’entreprise sous l’angle juridique et sous l’angle marketing. Droit du marketing qui aurait pu s’appeler “Quand Thémis rencontre Mercure”, est construit sur une métaphore originale. Le marché est une forêt giboyeuse, les hommes de Cédric Manara, professeur au département Sciences Juridiques, campus de Nice. INNOVATION & MANAGEMENT • LA LETTRE DE L’EDHEC • NOVEMBRE 2003 CHERCHER ÷ INTERVIEW La performance n’est pas forcément financière. Mais comment la mesurer en matière de respect de l’environnement, de motivation du personnel ou de développement durable ? C’est à quoi ont essayé de répondre, sur le campus niçois de l’EDHEC, les intervenants du deuxième congrès de l’EIASM (1) sur l’évaluation et la mesure des performances. Au soir de la clôture, Eric Cauvin répond à nos questions. Evaluation des performances de la Rice University de Houston, et le Professeur Jean-François Manzoni, de l’INSEAD. Cette organisation permettait aux participants de creuser plus particulièrement tel ou tel centre d’intérêt ! Éric Cauvin, professeur responsable du département Comptabilité et Contrôle de gestion, campus de Nice. & Management : Alors, satisfait ? Innovation Succès total. Avant et Éric Cauvin ’ pendant. Avant, grâce à la mobilisation de sponsors formidables : Price-Waterhouse & Cooper, CIMA, SAS, l’Ordre des Experts Comptables et la Ville de Nice. Pendant, grâce à la qualité de l’organisation qui a assuré un accroissement de 14% du nombre des participants. Comment était organisé ce congrès ? E.C. ’ Pas comme un congrès ! Plutôt comme un workshop avec des séances plénières et beaucoup d’ateliers. Les séances plénières étaient animées par deux “pointures” : le Professeur Marc J. Epstein, Qu’est ce qui vous a le plus frappé ? E.C. ’ L’évolution dans la mesure des performances. Les entreprises ne surveillent plus les seuls indicateurs financiers et comptables. Elles s’ouvrent vers des indicateurs non monétaires (respect de l’environnement, par exemple) et plus qualitatifs. On se rend compte que les documents financiers, comme le bilan ou le compte de résultat, sont trop orientés “comptable et financier” et occultent une partie de la performance d’entreprise (performance sociale par exemple). Dans cet esprit, on constate ainsi l’ouverture des documents comptables, à travers les normes internationales, vers une visibilité un peu plus qualitative de la performance des entreprises. Comment analyser cela ? E.C. ’ Dans un bilan, les actifs intangibles (les compétences par exemple) ne sont quasiment pas évalués. On se dirige donc vers la création d’indicateurs les prenant en compte pour appréhender la réelle valeur des entreprises. Y aura-t-il un troisième workshop ? E.C. ’ Oui ! Dans deux ans ! La qualité des interventions 2003 est telle que nous sommes maintenant certains de la pérennisation de cette manifestation ! (1) European Institute for Advanced Studying in Management. DROIT DU COMMERCE ÉLECTRONIQUE Depuis la révolution industrielle, le droit court après la technologie. Et l’apparition de l’économie virtuelle n’a fait qu’accélérer le mouvement. Les deuxièmes journées internationales du droit du commerce électronique ont fait le point sur cette course de vitesse. QUAND LE DROIT RATTRAPE LA TECHNOLOGIE La technologie a toujours un coup d’avance sur le droit. Chaque invention, chaque innovation, créent un espace de non-droit générateur d’abus divers. Jusqu’à ce que le législateur prenne conscience du problème et comble le vide ainsi créé. L’apparition de l’automobile a appelé un code de la route, celle de la photographie a créé le droit à l’image. La montée des nouvelles technologies a rendu le phénomène encore plus perceptible. Tout particulièrement avec l’apparition du commerce électronique. C’est pour faire la synthèse de cette obligatoire production de droit et proposer les solutions optimales aux problèmes posés que, dès l’an 2000, l’équipe du département Sciences Juridiques de l’EDHEC a organisé un colloque international du droit du commerce électronique. Le succès de cette première manifestation fut tel que les organisateurs ont décidé de la rendre biannuelle. C’est pour cela que se sont tenues à Nice (les 6 et 7 novembre derniers) les deuxièmes journées internationales du droit du commerce électronique, organisées sous le Haut parrainage du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, et du Ministère Délégué à l’Industrie. Comment s’assurer que le consommateur a compris à quoi l’engage son clic ? Qu’est-ce qu’une signature électronique ? Quel est son régime juridique ? Comment s’organise la mise en ligne de photos d’une personne ? Comment diffuser de la musique sur Internet ? C’est à ces questions que se sont efforcés de répondre, à l’EDHEC, plus de vingt intervenants de très haut niveau venus du monde entier. ’’’| www.legal.edhec.com | 05 ÷ INNOVER VOUS AVEZ DIT CULTURE ? Dès les années 80, l’EDHEC a été pionnière dans le domaine culturel. Aboutissement de cette logique : le lancement d’une majeure de management culturel et humanitaire. L a majeure Management culturel et humanitaire Isabelle Sequeira, professeur responsable du département Culture & Société, campus de Lille. ent quarante heures de cours ! De l’anthropologie de l’espace au fund-raising, de la philosophie de l’esthétique au lobbying, de l’ingénierie culturelle aux finances publiques... Ce n’est pas moins d’une trentaine de sujets qui seront abordés par la vingtaine d’étudiants inscrits dans la nouvelle majeure “Management culturel et humanitaire”. C But de cette majeure:fournir aux ONG (Organisations Non Gouvernementales), aux institutions culturelles (musées, théâtres, etc.) et aux entreprises de l’économie solidaire les gestionnaires compétents et efficaces dont elles ont besoin. Il faut pour cela qu’ils assimilent les nombreux particularismes de ces secteurs atypiques. “Les étudiants doivent savoir que les rouages de financement sont très différents” explique Isabelle Sequeira, responsable du département Culture & Société. “Ils devront maîtriser les compétences permettant de faire du fund-raising ou du lobbying. 06 EXCLUSIF : LA COTISATION À VIE Une fois de plus, les Edhec innovent : Pour la première fois en France, une association d’anciens élèves institue la cotisation à vie. Contrairement à leurs camarades des autres grandes écoles, les Edhec n’auront plus, chaque année, à s’acquitter de leur cotisation. Celle-ci est payée, une fois pour toutes, avant même la sortie de l’école et donne droit, à vie, à tous les services de l’association : On veut leur mettre les pieds dans la terre, mais que leur tête reste dans les nuages !” > Service carrières qui accompagne les Edhec tout au long de leur vie professionnelle. Dans cette perspective, la majeure propose d’acquérir la connaissance des environnements de ces organisations dans un espace résolument international en ce qui concerne les ONG et au moins européen pour ce qui est du secteur de la culture. Dans la grande tradition EDHEC, cet enseignement s’appuie sur une pédagogie conjuguant les apports théoriques, les lectures personnelles et les travaux de groupe, les mises en situation pratique et le contact régulier avec le monde culturel et humanitaire. > Développement du réseau qui organise les rencontres de diplômés en France et à l’étranger et fédère les clubs professionnels. Quand on lui demande pourquoi avoir lié culturel et humanitaire, Isabelle Sequeira s’enflamme : “Beaucoup de penseurs, de philosophes - même de médecins comme François Jacob - ont prouvé qu’humain et culture vont de pair ! En s’engageant dans le culturel, le futur diplômé d’une grande école de gestion démontre que son premier souci n’est pas économique mais profondément humain. Inversement, celui qui s’investit dans l’humanitaire va devoir s’intéresser aux cultures concer- Un département CULTURE & SOCIÉTÉ. Pour quoi faire ? La création, en 2003, du département Culture & Société est l’aboutissement d’un mouvement entamé, dès 1988, dans la ligne des travaux de Bruno Lussato, qui affirmait “un bon manager cultivé est meilleur qu’un bon manager inculte”. D’abord simple proposition d’enseignements électifs, le futur département a abordé l’histoire des civilisations anciennes, puis la symbolique, l’éthique, etc. > Formation permanente qui offre aux diplômés, via les nouvelles technologies du net, des synthèses de connaissances sur les sujets qui les intéressent. Deuxième avantage de cette innovation capitale : ceux qui font marcher l’association peuvent se consacrer entierement à leur mission plutôt qu’aux problèmes de financement ! Bravo, les Edhec ! nées. Vous ne pouvez pas investir des lieux proches ou lointains sans posséder une connaissance culturelle du terrain et de la population que vous allez rencontrer. C’est pour cela que nous avons pris le parti pédagogique de lier ces deux thématiques. Parce qu’elles sont réellement interdépendantes.” “On a une longue avance par rapport à d’autres écoles puisque, depuis longtemps, on proposait à nos étudiants des électifs en matière de culture générale” affirme Isabelle Sequeira. “Le mot d’ordre de l’époque aux étudiants “prenez de la hauteur de plafond !” n’était, alors, pas évident. Aujourd’hui, les étudiants veulent que l’on s’occupe de leur bonne santé culturelle. Nous savons que leur capacité au discernement est directement liée à leur faculté de s’intéresser à autre chose qu’au compte de résultat ou à la stratégie marketing. INNOVATION & MANAGEMENT • LA LETTRE DE L’EDHEC • NOVEMBRE 2003 RÉUSSIR ÷ L’AGENDA DE JÉRÔME DOPFFER TRAJECTOIRE Récemment nommé à la tête de HARRODS, Richard Simonin voit grand. Cet Edhec promotion 1976 ne manque pas d’ambition pour le leader britannique du luxe. Filière luxe... Un Edhec p o u r H A RR O D S I ’est en 1997 que Jérôme Dopffer (Edhec 1994) crée Balthazar Productions avec Bénédicte Couvreur. Voici une journée d’un Edhec pas si atypique que ça ! C 9h L’équipe au complet écoute, sur France Inter, Jean Rochefort présenter Carnages, le premier long métrage produit par Balthazar Prod. 10h Entretien téléphonique avec Romain Eyheramendi, un Edhec (1996) qui travaille à Studio Canal. Ils discutent du projet de jaquette du DVD de Carnages. 13h Déjeuner avec Blandine Lenoir, jeune réalisatrice. Un projet de film au menu. 15h Projection presse du film “Maléfique” de Eric Valette. 17h Consultation des CV envoyés par Artmédia. Dix projets de films doivent prendre corps cette année. Un casse-tête : le financement des courts métrages. 17h30 Bénédicte annonce qu’ils partent tous, le vendredi suivant, assister au tournage d’un film produit par un autre Edhec, Bertrand Gore (1989) ! 18h15 Une jeune fille arrive pour un entretien d’embauche pour le poste d’assistante. 20h Jérôme quitte son bureau et finira sa journée devant La Ligue des Champions. nnovation & Management : Depuis le 14 juillet, vous êtes PDG de HARRODS. C’est la septième entreprise dont vous assurez la direction ou le développement. Quel est le sens de cette prise de fonction ? Richard Simonin ’ Toute mon expérience professionnelle s’est ordonnée autour de deux axes, longtemps parallèles : la distribution, d’une part, le luxe, d’autre part. Aujourd’hui, les axes se sont rejoints et je vais pouvoir mettre l’ensemble de ces expériences au service de ma nouvelle mission. Cette mission, en quoi consiste-t-elle ? Richard Simonin ’ J’ai trois objectifs. Un : réaffirmer la prééminence d’HARRODS dans l’univers du luxe londonien. Et le fait qu’une vive concurrence conteste la suprématie de notre magasin de Londres nous conduit à une remise à plat totale - sans forcément la bouleverser entièrement - de toute notre stratégie. D’une part, en analysant les origines de certains succès de nos concurrents ; d’autre part,en réexaminant notre mix produit : qu’il s’agisse du choix des marques, de leur merchandising... Le but de cette analyse est d’identifier ce qui est légitime et ce qui doit évoluer. Deux : développer la marque HARRODS à l’international. Trois : améliorer significativement la rentabilité du groupe. Mais, de ces trois objectifs, le plus important est le premier puisqu’il constitue une étape préalable aux deux autres. De vos années EDHEC, qu’est-ce qui vous a le plus servi ? R. S. ’ D’abord, mes années EDHEC ne sont pas terminées puisque j’appartiens au bureau du conseil d’administration de l’école et que j’ai présidé, pendant six ans, l’association des anciens élèves ! Je dirais que l’école a d’abord ouvert mon horizon culturel. J’avais passé deux ans de taupe (maths-sups maths-spé) avant d’être admis sur titre en première année. J’étais un polar-matheux et j’ai découvert qu’il y avait autre chose que les maths... Et puis l’EDHEC est une véritable serre pour faire pousser le désir d’entreprendre et l’esprit d’initiative. Ce que l’on appelle l’entrepre- neurship. Déjà, de mon temps, les associations étudiantes y foisonnaient. Au bout d’un an, je prenais la direction de la junior entreprise et, un an avant de quitter l’école, je créais ma première société : une agence de voyages qui faisait 10 millions de francs de CA. Que pensez-vous de la mise en place des learning teams ? R. S. ’ C’est une initiative formidable ! Parce qu’elle contribue à forger des personnalités complètes. Et que l’idée de développer davantage les compétences managériales entre totalement dans la stratégie de l’EDHEC depuis l’arrivée de Bernard Fournier. Grâce à cette innovation, le jeune Edhec sera opérationnel encore plus rapidement. Vous venez de parler d’innovation. Pour vous, en matière de management, c’est quoi l’innovation ? R.S. ’ Je préfèrerais parler de changement majeur. Ces dernières années, on a assisté à la fin du patron de droit divin ; de celui qui sait tout ; de celui qui décide de tout ; de celui qui était formé, dans nos grandes écoles, pour être le premier ou le meilleur en tout. Aujourd’hui, le meilleur, c’est celui qui sait qu’il ne l’est pas. Et qui sait s’entourer des meilleurs dans leur domaine respectif. C’est celui qui sait qu’il n’est pas le meilleur pianiste, le meilleur violoniste, le meilleur trompettiste... Mais, aussi, qui sait les découvrir, les mettre à leur place dans l’orchestre et les faire jouer ensemble. En matière de management, innover, c’est peut-être savoir mettre chacun à l’endroit où il pourra valoriser toutes les compétences qui sont en lui. Richard SIMONIN Promo 1976 07 ÷ EXPERTISE Comme le démontre une enquête réalisée au premier semestre 2003, les managers de comptes clés sont loin d’avoir adopté des comportements organisationnels citoyens. C’est pourtant là un des leviers essentiel de leur réussite. Laurent GEORGES PROFESSEUR AU DÉPARTEMENT MARKETING-VENTE, CAMPUS DE NICE Créer de la valeur et maximiser la satisfaction des clients clés es relations clients ont fortement évolué. À l’approche traditionnelle consistant à maximiser, à court terme, le chiffre d’affaires tend à succéder une stratégie à plus long terme : l’approche relationnelle. Cette dernière consiste à établir, entre l’entreprise et ses clients stratégiques - les comptes clés - une relation de confiance. Transparence, coopération et équité constituent le socle de ce type de partenariat dont le maître d’œuvre est le manager de comptes clés. Si ces derniers ont tiré les conséquences de cette nouvelle stratégie sur leurs comportements vis-à-vis de leurs clients clés, il semble, en revanche, que leurs comportements vis-à-vis du personnel de leur propre entreprise ne soient pas encore réellement adaptés. C’est ce qui ressort d’une étude conduite auprès de 103 d’entre eux. L Les managers ont compris que leurs objectifs étaient, désormais, de créer de la valeur et de satisfaire leurs clients clés. Pour atteindre ces objectifs, ils acceptent de moduler leurs comportements en fonction des attentes et des réactions de leurs interlocuteurs appartenant au centre d’achat. Ainsi, ils s’attachent à analyser leurs véritables besoins afin d’y adapter leurs offres. Par ailleurs, ils sont capables de s’investir suffisamment dans la connaissance de leurs clients pour comprendre et anticiper l’évolution de ces derniers. Enfin, ils ont pris conscience que la construction d’une offre réellement personnalisée est un travail d’équipe. Mais, si leur attitude vis-à-vis des clients clés est devenue celui d’un partenaire, ils n’ont pas encore modifié leurs comportements internes en fonction de cette nouvelle donne. Dans leur grande majorité, les managers de comptes clés sont restés individualistes, consacrant l’essentiel de leur temps aux relations clients. Ils n’ont pas toujours compris que c’est d’abord dans leur entreprise que doit s’ancrer une approche relationnelle. Par exemple, ils ne réalisent pas qu’une part importante de leurs efforts doit être consacrée à l’animation et à la coordination d’équipes de spécialistes (techniciens, ingénieurs, financiers, experts juridiques…) indis- Directeur de la publication et rédacteur en chef Olivier OGER Conception et réalisation Relations & Stratégie Photos EDHEC Contact [email protected] CAMPUS EDHEC LILLE > Tél. 03 20 15 45 00 NICE > Tél. 04 93 18 99 66 08 pensables pour créer de la valeur et développer des solutions innovantes. Pour des comportements citoyens En réalité, il semble bien que les managers de comptes clés ne soient pas tout à fait sortis de la culture classique du vendeur reposant, en grande partie, sur le « chacun pour soi ». Une approche relationnelle nécessite de faire preuve d’une citoyenneté d’entreprise dont les fondements sont l’esprit d’équipe, la transparence et l’altruisme. Mais, pour qu’un spécialiste du hard selling se transforme en manager tourné vers l’animation d’une équipe efficace, les ressorts de sa motivation doivent évoluer. Dès lors, le chef d’entreprise soucieux du développement d’une nouvelle politique de vente doit aussi s’attacher à modifier les critères de rémunération des managers de comptes clés. Il s’agit, en effet, de prendre plus largement en compte, quantitativement et qualitativement, le temps passé à structurer et à améliorer les équipes chargées de maximiser la satisfaction à long terme de ses meilleurs clients. Il convient également d’affiner les critères de leur recrutement en fonction d’un nouveau système de valeurs et les insérer dans un environnement motivant : tel est le défi auquel doivent répondre chefs d’entreprise et DRH. www.edhec.com DÉLÉGATIONS EDHEC PARIS > Tél. 01 44 63 53 90 LONDRES > [email protected] INNOVATION & MANAGEMENT • LA LETTRE DE L’EDHEC • NOVEMBRE 2003