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* * % % % ,%2013 % ,%2013 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne Remerciements Sous la direction de Colin Miège et Julian Jappert L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne Rédacteurs : Loïc Alves Laetitia Klemisch Maxime Leblanc Think tank Sport et Citoyenneté 3 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne Remerciements AUTEUR Think tank Sport et Citoyenneté Chez Kurt Salmon 159 avenue Charles de Gaulle 92527 Neuilly-sur-Seine www.sportetcitoyennete.com COUVERTURE ET MAQUETTE INTERIEURE : Inès Boutar EDITEUR Imprimerie du Val de Loire 2 bis rue de la petite Bilange 49400 Saumur Juin 2013 Copyrights Sport et Citoyenneté © « Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que se soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.3352 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. » 5 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne REMERCI EMENTS Ce panorama n’aurait pu être réalisé sans les contributions des personnes suivantes : BLASCO YAGO María, Conseil supérieur des sports espagnol, Responsable du service Paralympique. BRANDT Henrik H., Directeur de l’Institut danois pour l’étude des sports, Directeur de « Play the Game », Membre du Comité Scientifique de Sport et Citoyenneté. CLOUP Cyril, Directeur de l’Association Nationale Des Elus en charge du Sport (ANDES), Membre du Comité Scientifique de Sport et Citoyenneté. COLUCCI Michele, Professeur de droit européen au Collège d’Europe de Parme, Professeur de droit du sport international et européen à l’Université de Tilburg (Pays-Bas), Membre du Comité Scientifique de Sport et Citoyenneté. DIPPEL Marije, Directrice des affaires internationales du Comité national olympique néerlandais. GÁBRIŠ Tomáš, Avocat, Maître de conférences à l’université de droit de Bratislava, Membre du Comité Scientifique de Sport et Citoyenneté. HOEKMAN Remco, Chercheur au Mulier Instituut. LANDA Sylvain, Directeur adjoint de Sport et Citoyenneté. MATTENS Géraldine, Directrice Générale et Juridique de la « Vlaamse Sportfederatie VZW. » MESTRE Alexandre Miguel, Avocat, Ancien Secrétaire d’Etat portugais à la Jeunesse et au Sport, Membre du Conseil d’Administration de Sport et Citoyenneté. Remerciements MUSSO Denis, Ancien responsable de l'Unité DroitEconomie-Management du sport de l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP), Co-directeur du Comité Scientifique de Sport et Citoyenneté. PONCHON Carole, Ancienne Chef de projets européens de Sport et Citoyenneté. VAUJOUR Manon, Collaboratrice au sein de l’Association nationale des élus en charge du sport (ANDES). De WITTE Philippe, Assistant du projet européen « Promoting and securing volunteering in sport ». 7 Sommaire SOMMAIRE AVANT-PROPOS ................................................ 11 INTRODUCTION ................................................ 17 ALLEMAGNE........................................................ 21 AUTRICHE ........................................................... 29 BELGIQUE ............................................................ 35 DANEMARK ......................................................... 49 ESPAGNE .............................................................. 61 FINLANDE ............................................................ 73 FRANCE ................................................................ 85 IRLANDE ........................................................... 101 ITALIE ................................................................ 111 PAYS-BAS .......................................................... 121 POLOGNE .......................................................... 129 PORTUGAL ....................................................... 137 ROYAUME-UNI ................................................ 149 SLOVAQUIE ...................................................... 165 SUEDE ................................................................ 173 CONCLUSION ................................................... 181 BIBLIOGRAPHIE ............................................. 188 ANNEXES ........................................................... 208 9 Avant-propos AVANT-PROPOS C ’est avec grand plaisir que j’ouvre ce panorama. Un travail de recherche de deux ans, que je suis heureux et fier de voir aboutir aujourd’hui. Mes remerciements vont en premier lieu à Colin Miège, qui aura su poser son œil avisé sur cette question de la gouvernance du sport en Europe. Aussi, je tiens à féliciter l’ensemble des contributeurs ainsi que Julian Jappert et l’équipe de Sport et Citoyenneté, sans qui cette publication n’aurait pas été possible, ainsi que les rédacteurs, qui ont opéré un travail de synthèse et d’analyse remarquable. Le soutien d’Audencia Nantes – Ecole de Management et de Sophie Auconie, Députée européenne et co-présidente du groupe « Les Amis du sport au Parlement européen », aura été primordial, et je tiens à leur exprimer ici toute ma gratitude. Le sport revêt aujourd’hui une importance de premier plan en Europe, à travers son rôle social, éducatif et économique. Depuis l’adoption du Livre blanc sur le sport en juillet 2007, ces problématiques sont inscrites à l’agenda politique européen. L’Union européenne dispose même depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne d’une compétence pour appuyer, coordonner ou compléter l’action de ses Etats membres. Développer la dimension européenne du sport est donc aujourd’hui au cœur des débats. 11 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne Le sport constitue un puissant levier tant par les valeurs qu’il incarne (solidarité, dépassement de soi, respect, etc.), que par son fort impact sociétal. Parler de sport permet d’aborder des thématiques telles que la santé, la mixité, la cohésion sociale, le volontariat ou bien encore la lutte contre les discriminations. On voit bien là l’intérêt pour une organisation supranationale telle que l’Union européenne de pouvoir fédérer autour d’un phénomène multidimensionnel. Pour autant, le sport est un domaine qui relève encore de la souveraineté des Etats. Chaque pays l’organise et l’appréhende différemment, selon sa culture, son histoire, son ambition politique aussi. Cette diversité, que l’on retrouve dans bien d’autres domaines, fait la richesse de notre continent, et la force du projet européen. « Unie dans la diversité », telle est la devise de l’Union européenne. Et après tout, le sport en est une illustration parfaite. Nous avons souhaité étudier dans cet ouvrage la façon dont s’organise le sport au sein de quinze Etats membres de l’UE. Comprendre les mécanismes de gouvernance, savoir quels sont les acteurs et les bases juridiques d’intervention de chacun. Nous pensons qu’il est de notre devoir, en tant que think tank européen dédié à l’étude des politiques sportives, de vous proposer ce document inédit. Car si l’organisation du sport est complexe, cette activité a un tel impact sur la vie de nos concitoyens qu’il convient de l’intégrer pleinement dans les réflexions à venir. Laurent Thieule Président du think tank Sport et Citoyenneté 12 Avant-propos AVAN T-PR OPOS L e sport est au cœur de nos sociétés. Que l'on soit sportif professionnel ou amateur, spectateur assidu ou ponctuel, bénévole actif ou parent attentif, marcheur ou skieur, danseur ou surfeur, cavalier ou joueur de tennis, le sport fait partie de notre vie à tous. Il est à la fois source de bien-être et d'épanouissement, vecteur de rencontres, porteur d'espoirs et d'ambitions ; bref, le sport est vie, tout simplement. Pourtant nos sociétés abordent le sport chacune à leur manière, en fonction de traditions culturelles, politiques ou sociales établies au fil du développement du mouvement sportif et de la construction de l'Etat. Au sein même de l'Union européenne, les différences sont nombreuses. Ce panorama l'illustre parfaitement. Révélateur de la diversité du sport européen, le tableau ici brossé nous éclaire sur la nature du modèle sportif européen. Car la variété des modes d'organisation du sport au sein des Etats de l'Union européenne ne doit pas occulter les valeurs qui nous réunissent autour d'une vision commune du sport. Tous les Etats européens reconnaissent le sport comme un élément essentiel de nos sociétés : comme un outil de cohésion sociale, à travers la promotion du bénévolat et de l'inclusion notamment ; comme un instrument majeur de l'amélioration de la santé publique, 13 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne à travers l'incitation à l'exercice physique ; comme un support de cohésion territoriale, à travers la construction d'équipements structurants ; mais aussi comme un vecteur de développement économique. En tant que députée européenne et co-présidente du groupe « Les amis du sport au Parlement européen », je porte et défends ces valeurs du sport au quotidien. Ecole de vie et reflet de nos sociétés, le sport mérite toute notre attention. Pourtant, nous, responsables politiques, avons parfois tendance à le considérer comme accessoire. Je m'emploie au Parlement européen, en France et au sein du conseil municipal de Tours, à ce que tel ne soit pas le cas. Le travail mené ici par Sport et Citoyenneté contribuera à une meilleure connaissance des réalités et des enjeux du sport européen. Il sera un outil particulièrement utile aux responsables politiques européens pour réfléchir ensemble à l'orientation à donner à la politique européenne du sport. Dotée d'une compétence d'appui en matière sportive depuis l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne en décembre 2009, l'Union européenne s'est encore peu avancée sur le chemin d'une politique sportive claire et assumée. Je suis persuadée que ce document lui permettra de faire quelques pas en avant. Sophie Auconie Députée européenne Co-présidente du groupe « Les Amis du sport au Parlement européen » 14 Avant-propos AVAN T-PR OPOS D ans les métiers du management, comme dans le sport, les challenges sont partout. Les entreprises sont confrontées à la nécessité d’évoluer dans des marchés ouverts où les règles ne cessent d’évoluer. Si le management est la colonne vertébrale de nos formations, nous nous efforçons de dispenser une approche véritablement responsable et humaniste, en accord avec les grands enjeux sociétaux actuels. Nous estimons qu’Audencia Nantes se doit de poser la question de sa contribution sociétale. Un manager doit aujourd’hui être capable de rendre des comptes à toutes les parties prenantes d’une entreprise, qu’il s’agisse de sa hiérarchie, des autres salariés, des clients, fournisseurs ou des pouvoirs publics. Les enjeux des délocalisations, des arbitrages financiers, les conséquences des approches gestionnaires dans les organisations sur le comportement des acteurs, le marketing et le développement durable, forment autant d’aspects dont il doit impérativement tenir compte. Audencia Nantes est ainsi la première école de management en France à avoir adhéré au Global Compact, une initiative des Nations Unies qui s’engage à promouvoir les principes de la responsabilité globale. Par ailleurs, notre groupe est en 2013 le 1er pôle d’enseignement supérieur et de recherche labellisé LUCIE 15 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne (label de référence en Responsabilité Sociétale des Entreprises). Cette ambition, nous la déployons également à travers les valeurs du sport, considéré comme une discipline à part entière à Audencia Nantes. Le sport est tout particulièrement mis à l’honneur lors du rendez-vous annuel du Triathlon de la Baule au cours duquel participent tout à la fois des professionnels, des amateurs et des sportifs handicapés. A compter de septembre 2013, Audencia Nantes déploiera son expertise à Paris en proposant son Mastère Spécialisé en Management des Organisations de Sport. Créé il y a 20 ans et précurseur, ce programme spécialisé bénéficie d’un réseau de diplômés dynamique. Par ailleurs, une étude est réalisée chaque année en lien avec Kurt Salmon et KantarSport afin d’appréhender les préoccupations des acteurs du sport, notamment en matière d’organisation et de consommation. C’est en raison de cette conscience de la responsabilité managériale, de cette culture du sport et de son expertise passionnée qu’Audencia Nantes a décidé de s’associer à Sport et Citoyenneté, reconnu actuellement comme un interlocuteur privilégié des institutions européennes et intergouvernementales dans le domaine sportif. Stéphane Maisonnas Directeur des Mastères Spécialisés MSc. d’Audencia Nantes, Ecole de management 16 Introduction INTRODUCTIO N E ntré en vigueur le 1er décembre 2009, le traité de Lisbonne1 confère à l’Union européenne (ci-après « l’UE ») une nouvelle compétence juridique en matière de soutien, de coordination et de développement dans le domaine du sport. Le traité appelle à une action coordonnée visant à développer la dimension européenne du sport sur la base des articles 6 et 165 du Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne (ci-après « le TFUE »). Il convient de rappeler que l’UE n’a pas de compétence exclusive dans le domaine du sport, mais une compétence d’appui et de promotion, limitée à des positions et recommandations. L’action de l’UE est donc soumise au principe de subsidiarité, qui est à la base de la répartition des compétences au sein de l’UE. Les Etats membres conservent ainsi une compétence générale, et l’Union ne saurait intervenir que dans le cas où elle pourrait « faire mieux ». Le prochain cadre financier pluriannuel (20142020), qui détermine les dépenses de l’Union dans ses domaines de compétence, devrait inclure une ligne de soutien aux projets sportifs. A travers le nouveau 1Le traité de Lisbonne a été signé le 13 décembre 2007 entre les vingt-sept Etats membres de l’UE. Il transforme l’architecture institutionnelle de l’Union. Pour davantage d’informations sur ce traité, voir « Le traité de Lisbonne en bref » : http://europa.eu/lisbon_treaty/glance/index_fr.htm 17 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne programme « Erasmus pour tous », les institutions européennes joignent véritablement les actes à la parole en apportant un soutien financier aux projets sportifs à dimension européenne. Pour la première fois au niveau politique, l’UE a la capacité de participer activement à la promotion des activités physiques et sportives dans l’optique non seulement d’améliorer la santé et le bien-être des citoyens européens, mais aussi de renforcer le rôle que peut jouer le sport dans la cohésion sociale et l’éducation. Le 18 janvier 2011, la Commission européenne publiait une communication relative à l’impact du traité de Lisbonne sur le sport, intitulée « Développer la dimension européenne du sport »2 en vue de la définition de domaines de coopération au niveau de l’UE, dans le respect de l’autonomie des structures dirigeantes du sport et du principe de subsidiarité. Le 1er juin 2011, le Conseil de l’Union européenne publiait une résolution sur un plan de travail en faveur du sport pour les années 2011-20143, visant à renforcer la coopération au niveau de l’UE dans le domaine du sport. Communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité Economique et Social et au Comité des Régions, « Développer la dimension européenne du sport », Bruxelles, le 18.1.2011 COM (2011) 12 final. Pour plus de détails : http://eurlex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2011:0012:FIN:FR:PDF 3 Afin de renforcer la coopération européenne dans le domaine du sport, le Conseil adopte une série d’actions spécifiques qui devront être mises en œuvre par la Commission et les Etats membres pendant la période 20112014. Pour plus de détails : http://europa.eu/legislation_summaries/education_training_youth/sport/ef 0029_fr.htm 2 18 Introduction En outre, la Commission européenne a exposé dans le Livre blanc sur le sport du 11 juillet 2007 qu’« au regard des développements économiques et sociaux communs à la majorité des Etats membres et de la diversité et complexité des structures sportives » plus nationales qu’« européennes et jouissant de statuts juridiques et de degrés d’autonomie divers selon les Etats membres (paragraphe 5.1), un modèle commun d’organisation du sport en Europe reste un défi ». Cela étant, « la Commission peut encourager à échanger leurs pratiques exemplaires en matière de gouvernance du sport afin de définir un ensemble de principes communs de bonne gestion dans le sport, comme la transparence, la démocratie, la responsabilité et la représentation des parties prenantes. Celles-ci s’accordent sur l’importance du rôle de la Commission dans le débat européen sur le sport, auquel elle contribue en offrant une plateforme pour le dialogue avec les intervenants du secteur ». C’est dans cette optique d'apporter une contribution à la connaissance des modes d'organisation et de gouvernance du sport que l’idée d’un panorama est apparue. Ce panorama n’a pas vocation à être une étude approfondie et exhaustive sur l’organisation du sport en Europe, mais de fournir un aperçu de l’organisation nationale du sport dans les pays concernés afin de fournir des éléments de comparaison entre les différents systèmes. Ces éléments pourront ensuite servir de point de départ à une réflexion plus poussée sur la question de la gouvernance du sport dans l’UE. A cette fin, chaque pays est présenté de façon individuelle, sous forme de carte d’identité. Chacune suit la même structure et se compose de cinq sections. 19 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne La première est consacrée à la présentation de la pratique sportive, et se base sur les données issues de l’Eurobaromètre « Sport et Activités Physiques » paru en mars 2010. Cet outil a l’avantage de fournir un document statistique commun à tous les Etats membres, permettant une comparaison aisée de la pratique sportive. Il convient cependant de prendre quelques précautions en ce qui concerne les résultats obtenus. En effet, la définition du mot « sport » peut varier d’un Etat membre à l’autre et les questions posées lors du sondage n’ayant pas été traduites mot à mot, la philosophie et la culture des traducteurs peuvent influer sur les réponses obtenues. Les chiffres de ce rapport peuvent donc être différents de ceux connus par les acteurs du sport de certains Etats présentés dans le panorama. Les sections 2 et 3 présentent le cadre législatif et la politique sportive suivie par chaque Etat. Enfin, les deux dernières sections présentent les différents acteurs (publics et privés) ainsi que les données relatives au financement du sport au sein de chaque Etat étudié. 20 Allemagne ALLEMAGNE Nombre d’habitants : 81 471 834 Superficie : 348 672 km² Nombre de fédérations : 62 Nombre de clubs : 91 000 Nombre de pratiquants : 27 000 0004 1. La pratique sportive S elon les données collectées dans l’Eurobaromètre « Sport et Activités Physiques »5, 49% des Allemands de plus de 15 ans pratiquent le sport « régulièrement » ou « avec une certaine régularité » au moins une fois par semaine. 78% pratiquent une activité physique qui n’est pas du sport (marche, vélo, danse…). Dans ce domaine, l’Allemagne se situe légèrement au-dessus de la moyenne européenne (65%). Les principales motivations des pratiquants sont la santé, l’aspect ludique et l’amélioration des performances physiques. L’Allemagne est aussi l’un des deux seuls pays dans lesquels la majorité des répondants sont membres d’un Source DOSB Eurobaromètre Spécial 334, « Sport et activités physiques », Mars 2010. Sondage commandité par la Direction générale de l’éducation et de la culture et coordonné par la direction générale Communication (« Unité Recherche et analyse politique »). 4 5 21 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne club de sport (clubs de santé et remise en forme/clubs sportifs/clubs socioculturels à composante sportive). Les Allemands apprécient en grande majorité les possibilités offertes de faire du sport au niveau local/régional, ainsi que la qualité des infrastructures. Ils sont également satisfaits du soutien apporté par les autorités locales pour favoriser l’accès à la pratique sportive. Concernant l’engagement bénévole au sein des structures sportives, la proportion n’est pas spécialement élevée (9%). 2. Le cadre législatif La loi fondamentale allemande (« Grundgesetz ») ne contient aucune disposition particulière sur le sport et il n’existe aucune loi fédérale dans ce domaine. Cette absence résulte d’une tradition non interventionniste de l’Etat. Au niveau fédéral (autrement dit au niveau de l’Etat « central »), le sport relève de la compétence du ministère de l’Intérieur. Le gouvernement fédéral se conforme à trois lignes directrices dans la mise en œuvre de sa politique sportive : L’autonomie du mouvement sportif. Le partenariat et la subsidiarité. La coopération. Cette politique engendre une égalité de fait en termes de statut entre, d’une part, les instances sportives et, d’autre part, les autorités publiques. Ensemble, ces deux partenaires œuvrent à la promotion du sport. La Constitution ne comportant pas de référence au sport, ce sont les seize Etats fédérés (« Bundesländer ») qui détiennent l’essentiel de la compétence en matière sportive. La promotion du sport est évoquée et réglementée par la Constitution de chaque Land, à 22 Allemagne l’exception notable du Land de Hambourg. L’objectif principal des dispositions législatives est la promotion du sport pour tous. A noter toutefois que l'Etat fédéral conserve une certaine compétence dans le domaine du sport de haut niveau, dès lors que le pays est représenté dans les grandes compétitions internationales. 3. La politique sportive Au niveau politique, le sport relève de la compétence des Länder, par le biais de ministères spécifiques qui lui sont dédiés. De manière générale, les Länder sont chargés du développement du sport de masse. Le ministère de l’Intérieur est quant à lui chargé du soutien au sport de haut niveau. Le champ d’application de cette politique est vaste et concerne de nombreuses problématiques du domaine sportif. Néanmoins, l’un des objectifs majeurs est le développement du sport de masse, et de nombreuses initiatives sont mises en place pour cela. Des stratégies et des actions sont organisées autour de l’éducation (promotion des valeurs olympiques via l’Académie Olympique Allemande Willi Daume6), de la santé (instauration d’un label « santé7 »), de l’encouragement à la présence des femmes dans les organes dirigeants du sport (depuis 2010, le DOSB organise un atelier sur le leadership des femmes), de la promotion de l’intégration L’académie dispose d’un soutien privilégié du Comité olympique allemand, le DOSB. Pour davantage d’informations, voir : www.doi.de 7 Ce label, intitulé « Sport Pro Gesundheit », développé par le DOSB et la « Bundesartztkammer » (Chambre Fédérale des Médecins) récompense les organisations actives dans le domaine de la promotion de la santé par le sport. Pour plus de détails : www.sportprogesundheit.de 6 23 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne par le sport (via des programmes délégués aux confédérations sportives régionales et financés par le ministère de l’Intérieur, qui portent une attention particulière aux femmes issues de l’immigration), de la promotion de la pratique sportive des personnes âgées, etc.). Concernant le sport de haut niveau, les objectifs principaux des politiques mises en place sont d’apporter un soutien financier aux sportifs, de développer les infrastructures, de mettre en place des stratégies de formation ou encore de lutter contre le dopage. 4. Les acteurs majeurs Le modèle allemand d’organisation du sport reflète la structure fédérale et fortement décentralisée du pays. 90 000 associations et clubs sportifs, regroupant 27 millions de membres, constituent le socle du système. Elles sont regroupées dans des fédérations, elles-mêmes organisées en confédérations inter-sportives, aussi bien au niveau régional que national. A la tête de cette structure pyramidale se trouve le DOSB. Organe le plus important, il regroupe toutes les confédérations régionales et nationales. Pour garantir la coordination des politiques, une conférence permanente des ministres des Sports des Länder8 a été créée, à laquelle participe également le ministère de l’Intérieur et le DOSB. Retrouvez toutes les informations relatives à cette conférence permanente en suivant ce lien : www.sportministerkonferenz.de 8 24 Allemagne 4.1 L’organisation publique du sport 4.1.1 Le ministère de l’Intérieur (« Bundesministerium des Innern ») Malgré l’autonomie du mouvement sportif et l’absence de base juridique, le ministère de l’Intérieur est responsable du sport au niveau fédéral. Il participe par conséquent au soutien du sport sur plusieurs points : il finance le sport d’élite (notamment les sportifs en situation de handicap) ; il est en charge des relations sportives internationales ; il s’engage sur la problématique de la protection de l’environnement ou développe des programmes de soutien pour les sportifs dans les nouveaux Länder. Cet engagement se traduit aussi par l’existence d’un Institut national pour les sciences du sport (« Bundesinstituts für Sportwissenschaft » ou BISp)9 directement lié au ministère de l’Intérieur. Cette structure est en charge de la coordination des travaux de recherche sur les différents aspects du sport, notamment sociaux et éducatifs. 4.2 Les gouvernements des Länder Les gouvernements des Länder sont chargés de la promotion du sport pour tous et du financement de projets sportifs par le biais de fonds publics ou des recettes issues de la loterie. La compétence en matière sportive leur est, en principe, dévolue. Cet institut est notamment chargé, dans le domaine du sport, d’identifier les besoins en matière de recherche scientifique, d’initier, d’encourager et de coordonner les résultats issus des différentes recherches. Pour davantage d’informations sur cette structure, voir : www.bisp.de 9 25 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne 4.3 Le mouvement sportif 4.3.1 Le Comité national olympique (« Deutscher Olympischer SportBund - DOSB ») Né en 2006 de la fusion de l’Union du sport allemand (« Deutscher SportBund ») et du Comité national olympique allemand, le DOSB est l’organe le plus important du mouvement sportif allemand. Il a notamment la responsabilité de définir l’ensemble des politiques du sport de haut niveau menées par les fédérations et de redistribuer les subventions aux fédérations. Il est l’interlocuteur du ministère de l’intérieur (budget de plus de 40 millions d’euros). Il regroupe les principales fédérations sportives nationales, les confédérations sportives de chaque Land et les membres associatifs à vocation nationale. Son rôle est double : d’une part, il coordonne les actions du domaine sportif au niveau fédéral et d’autre part, il représente le mouvement sportif auprès de l’Etat fédéral, des partenaires européens et des organisations internationales intergouvernementales (UNESCO, etc.) ou sportives (CIO, COE, etc.). Les objectifs de cette représentation comprennent la promotion du sport, le renforcement de la présence allemande au sein des instances gouvernantes et la défense des intérêts du sport, notamment auprès des institutions européennes. Le DOSB est également en charge des relations avec les pays en voie de développement (à travers notamment la formation de personnel, la construction de structures sportives locales, etc.). Ces projets peuvent être de courte durée (quelques mois) ou être mis en place sur le long terme (deux à quatre années). Ils sont soutenus par le 26 Allemagne ministère des Affaires Etrangères et, sur le plan technique et opérationnel, par les fédérations nationales. 4.3.2 Jeunesse Sportive allemande (« Deutsche Sportjugend ») Structure spécifique dédiée à la jeunesse, cette association est la plus importante d’Allemagne sur le plan de l’aide à l’enfance et de la jeunesse. Son champ d’action porte notamment sur le sport scolaire, le volontariat, les échanges européens (à travers notamment l’Office franco-allemand pour la jeunesse - OFAJ) ou encore les projets dans les pays en voie de développement. 5. Le financement du sport Le sport d’élite bénéfice d’un soutien important du DOSB, mais également du ministère de l’Intérieur. Environ 180 millions d’euros par an sont consacrés au sport de haut niveau par l’Etat fédéral. La part du budget fédéral total allouée au sport est donc plutôt faible : environ 0,07%10. Le sport de masse est financé par chaque Länder, qui tirent leurs ressources soit du budget fédéral, soit des revenus liés à l’exploitation des jeux de hasard et de la loterie. Le financement du sport de masse est soumis au principe de subsidiarité. Le financement annuel des Länder est compris entre 650 et 700 millions d’euros. Pour information, le budget fédéral total de l’Allemagne pour 2007 était de 270,5 milliards d’euros. Pour plus de détails : www.bundesfinanzministerium.de/bundeshaushalt2007/html/vsp2i-e.html 10 27 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne Les plus gros contributeurs sont les communes, qui consacrent environ trois milliards d’euros par an au sport, que ce soit sous forme de subventions, de mise à disposition ou d’entretien des infrastructures sportives. Les fédérations profitent également du mécénat, ce qui leur permet de conserver une certaine indépendance financière par rapport aux autorités publiques. FAITS MARQUANTS Modèle libéral Mouvement sportif non consolidé CHIFFRES-CLES 3 milliards d’euros dépensés par les communes chaque année 297 participants par club 0,26 clubs par km² 28 Autriche AUT RICHE Nombre d’habitants : 8 217 280 Superficie : 83 871 km² Nombre de fédérations : 60 Nombre de clubs : 14 200 Nombre de participants : 3 500 00011 1. La pratique sportive S elon les chiffres de l’Eurobaromètre, 38% des citoyens autrichiens de plus de 15 ans pratiquent un sport « régulièrement », ou « avec une certaine régularité » d’au moins une fois par semaine, ce qui situe le pays juste en-dessous de la moyenne de l’UE (40%). Seuls 5% des répondants déclarent n’exercer aucune activité physique, quelle qu’elle soit. La motivation principale des pratiquants est d’améliorer leur santé (63%). 85% des autrichiens affirment pouvoir pratiquer le sport dans leur région et 81% se disent très satisfaits des possibilités offertes par les clubs sportifs locaux. Enfin, 61% considèrent ne pas disposer du temps nécessaire pour pratiquer un sport. Concernant le bénévolat, l’Autriche se distingue par une forte proportion (15%), deux fois supérieure à la 11 Source BSO 29 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne moyenne de l’UE dans ce domaine (7%). 25% des bénévoles autrichiens s’investissent au moins 6 heures par mois dans une activité bénévole. 2. Le cadre législatif La Constitution autrichienne (« Bundesverfassungsgesetz ») donne compétence aux Etats fédérés (« Bundesländer ») dans le domaine du sport (art. 15) et à l’Etat fédéral concernant la mission d’aide au sport (art. 17). La base légale de la participation de l’Etat au sport est assise sur la Loi fédérale des aides au sport (« BundesSportförderungsgesetz » de 1969) et la Loi des jeux de hasard (« Glücksspielgesetz » de 1989). Le soutien de l’Etat au sport est réparti entre le « sport pour tous » (« Allgemeine Sportförderung ») et le « sport d'élite » (« Besondere Sportförderung »). Les principes de bonne gouvernance dans le sport énumérés par André-Noël Chaker dans son ouvrage consacré à la « Bonne gouvernance dans le sport12 » (liberté d’association, d’expression, d’opération, transparence, indépendance et démocratie) sont respectés par l’Etat autrichien. Aucune disposition n’interdit aux représentants de l’administration publique d’être désignés pour occuper une position élevée dans une organisation sportive. Chaker, André-Noël, Bonne gouvernance dans le sport – une étude européenne, 2004, 110 pages. 12 30 Autriche 3. La politique sportive L’Autriche est un Etat fédéral (« Bund ») qui partage le pouvoir législatif avec les autorités régionales des neuf Etats fédérés, les « Länder ». De ce fait, ces derniers promulguent leurs propres législations en complément de la loi fédérale. Ce processus réfère aux subventions et à la sécurité des activités physiques et sportives. L’Autriche suit un modèle d’organisation de nature non-interventionniste en matière de sport. La loi sert de base au financement des organisations sportives et comporte essentiellement des dispositions relatives à l’assistance ainsi que des mesures incitatives pour encourager les activités sportives d’importance nationale et internationale. Neuf centres sportifs fédéraux tiennent leurs infrastructures à disposition des sportifs de haut niveau et des organisations sportives pour s’entraîner et pour organiser des stages de formation, générale ou spécialisée. 4. Les acteurs majeurs 4.1 Le gouvernement fédéral Conformément à l’article 3 de la Loi fédérale relative au sport, le Chancelier13 est chargé d’élaborer le programme annuel d’attribution des subventions pour la promotion du sport. Le secrétaire d’Etat chargé des sports Le Chancelier (« Kanzler ») est le président du gouvernement fédéral. Il coordonne le travail des ministres et assure la représentation du Gouvernement devant le Parlement et l’opinion publique. 13 31 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne joue également un rôle important dans la prise de décision. 4.2 La structure fédérale du sport Deux grands secteurs politiques se chargent de la gestion du sport en Autriche. Les agents publics du sport (« Agenden des Sports ») répartissent leurs missions au niveau national entre : Le ministère de la Défense nationale et des Sports (« Bundesministerium für Landesverteidigung und Sport ») ; Le ministère de l’Education, de l’Art et de la Culture (« Bundesministeriums für Unterricht, Kunst und Kultur ») et celui de la Science et de la Recherche (« Bundesministerium für Wissenschaft und Forschung »). Certaines compétences spécifiques au sport peuvent relever d’autres ministères, tels que le ministère de l’Economie, de la Famille et de la Jeunesse (« Bundesministerium fûr Wirtschaft, Familie und Jugend »). Il convient également de mentionner l’existence de neuf directions fédérales des sports investies au niveau régional (« Länderebene ») pour remplacer les agents du sport fédéraux (« Bund »), conformément aux dispositions constitutionnelles autrichiennes. Le mouvement sportif 4.3 La Confédération autrichienne du sport (« Österreichische BundesSportorganisation – BSO ») La Confédération autrichienne du sport (BSO) est l’organisme fédérateur légalement chargé de la coordination des affaires sportives gouvernementales et non-gouvernementales ainsi que de la gestion et du 32 Autriche contrôle de l’allocation des subventions spéciales provenant de la loterie. Pour ces différentes missions, la BSO est subventionnée par l’Etat fédéral autrichien. Les trois membres principaux de la BSO, chacun représentant des intérêts divers du mouvement sportif autrichien sont : La Confédération autrichienne du sport et de la culture du corps (« Arbeitsgemeinschaft für Sport und Körperkultur in Österreich – ASKÖ »). La Confédération générale autrichienne du sport (« Allgemeiner Sportverband Österreich » –ASVÖ), qui est une organisation à but social, démocratique et non lucratif avec pour devise : « Le sport pour tous chacun son sport » (« Sport für alle - jedem sein Sport »). L’Union du sport (« Sportunion »). Les autres membres de la BSO sont les fédérations sportives, la fédération autrichienne handisport, le Comité national olympique autrichien (ÖOC), le Comité paralympique et l’organisation « Special Olympics ». Les fédérations sportives sont réglementées par une loi générale sur les associations datant de 2002 (« Bundesgesetz über Vereine, Vereinsgesetz »). L’Autriche compte aujourd’hui 60 fédérations sportives nationales. 5. Le financement du sport La loi fédérale sur le sport prévoit que le financement du sport peut se composer de subventions privées, de versements périodiques, de bonifications d’intérêts ou de prêts. Les subventions publiques sont attribuées aux projets d’enjeu national ou international, selon l’article 4 de la loi fédérale. Celle-ci fait également référence aux 33 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne procédures de contrôle financier, dans le but de veiller à ce que le financement soit utilisé conformément à l’intention de la législation et des accords conclus avec les organisations sportives. La loi autorise l’Etat à demander aux organisations sportives un rapport initial sur la rentabilité, la pertinence d’un projet donné, et à mette en place un comité consultatif chargé de contrôler en permanence le projet une fois qu’il a pris la décision de le financer. Les organisations sportives sont dans l’obligation de rembourser leurs emprunts ou de restituer les subventions publiques en cas de non-respect des prévisions. La loi sur les loteries publiques autorise enfin le Gouvernement à distribuer les bénéfices réalisés aux organisations sportives. FAITS MARQUANTS Modèle libéral Mouvement sportif non consolidé Bénévolat important CHIFFRES-CLES 246 participants par club 0,17 clubs par km² 34 Belgique BELGIQUE Nombre d’habitants : 10 431 477 Superficie : 30 528 km² Nombre de fédérations : 81 Nombre de clubs : 30 000 Nombre de participants : 1 906 00014 1. La pratique sportive S elon les chiffres de l’Eurobaromètre, 50% des Belges de plus de 15 ans pratiquent le sport de manière « régulière » ou avec une « certaine régularité » (au moins une fois par semaine), ce qui place la Belgique juste au-dessus de la moyenne de l’UE (40%). Seuls 19% des Belges ne pratiquent jamais une activité physique, quelle qu’elle soit, principalement par manque de temps (43%). La santé, le bien-être et la relaxation sont parmi les principales motivations des pratiquants. 83% des répondants considèrent avoir la possibilité de pratiquer un sport dans leur région, jugeant les possibilités offertes par les clubs sportifs très satisfaisantes. Sur le plan du bénévolat, la Belgique se situe là encore juste au-dessus de la moyenne européenne (8% 14 Source COIB, Etude Vocasport, ADEPS, BLOSO et Département du sport 35 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne contre 7% au sein de l’Union) mais encore très loin des pays nordiques (18%). Les bénévoles belges s’impliquent par contre de manière importante ; 16% d’entre eux consacrant au moins 21 heures par mois à des activités bénévoles, ce qui en fait le pays ayant le plus fort pourcentage dans ce domaine. 2. Le cadre législatif La Constitution belge du 17 février 1994 ne fait pas directement référence au sport. L’article 128 § 1 dispose néanmoins que « Les Conseils de la Communauté française et de la Communauté flamande règlent par décret, chacun en ce qui le concerne, les matières personnalisables, de même qu'en ces matières, la coopération entre les communautés et la coopération internationale, y compris la conclusion de traités. » Les matières personnalisables relèvent donc, en vertu de cet article, de la compétence des trois Communautés belges (française, flamande et germanophone). Ces matières sont fixées par la loi spéciale du 8 août 1980 dite « Loi spéciale de réforme institutionnelle ». Le sport figure dans cette liste. Par conséquent, chaque Communauté est compétente en matière sportive sur le territoire qu’elle est légalement amenée à administrer. Plusieurs lois concernent également le sport, de façon directe ou indirecte : par exemple la loi du 3 juillet 36 Belgique 2005 relative aux droits des volontaires15 ou encore celle du 24 février 1978 relative au contrat de travail du sportif rémunéré16. 3. La politique sportive Le sport n’étant pas une compétence dévolue au niveau fédéral, il n’existe pas de politique sportive de l’Etat central belge. Chaque Communauté possède en revanche son propre ministère chargé des sports, sa propre administration et sa propre législation. Cependant, un point commun relie chaque Communauté, dans la mesure où les politiques menées concernent de manière générale deux distinctions classiques : le sport pour tous et le sport de haut niveau. Chaque ministère en charge des sports rédige ainsi un plan d’action politique pour chaque Olympiade. Un programme commun peut cependant être mentionné, il s’agit de l’initiative « Be Gold »17. Ce programme a été mis en place suite aux critiques émises par les différents acteurs du domaine sportif après les résultats de la Belgique aux Jeux Olympiques de Pékin 2008. L’idée est de favoriser le développement de jeunes Loi relative aux droits des volontaires, 3 juillet 2005, MB 29 août 2005 modifiée par la loi du 27 décembre 2005, par la loi du 7 mars 2006 et par la loi du 19 juillet 2006, MB, 11 août 2006, Source : www.coj.be/Loi_volontariat.htm 16 Loi relative au contrat de travail du sportif rémunéré, 24 février 1978, modifiée par la loi du 23 juillet 2007, par la loi du 20 août 2007 et par l’arrêté royal du 18 juin 2012. Source : www.ejustice.just.fgov.be/loi/loi.htm. 17 Pour davantage d’informations sur ce programme, rendez-vous sur la page suivante : www.be-gold.be/blog/ 15 37 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne talents afin de permettre à la Belgique de finir parmi les huit meilleurs pays aux Jeux Olympiques (d’été ou d’hiver) de 2012, 2014 ou 2016. Ce projet a pour but de détecter les nouveaux talents et de mettre en place des structures d’entraînement, de compétitions et d’encadrement. Une évaluation du projet est également prévue. Les autorités fédérales (via la Loterie nationale), le Comité olympique interfédéral belge (ci-après le COIB) et les trois Communautés ont participé à l’élaboration du projet et en assurent le soutien financier (1 250 000 € pour la Loterie Nationale, 1 260 000 € pour les trois Communautés et 750 000 € pour le COIB). 19 projets sont actuellement concernés par cette initiative. 4. Les acteurs majeurs 4.1 L’organisation publique du sport La Belgique est un Etat fédéral composé de six entités : trois Communautés linguistiques (française, flamande et germanophone) et trois régions. Le sport est une compétence dévolue aux trois Communautés, chacune étant libre de l’organiser comme elle le souhaite. 4.1.1 La Communauté française La Communauté française possède une Direction générale du sport (ex-« Administration de l’Education Physique et des Sports – ADEPS »). Ce service public fait partie intégrante du ministère de la Communauté française. La Direction générale du sport a pour mission principale la promotion de l’activité physique et sportive au sein de la population francophone de Belgique (région de Bruxelles-Capitale et Wallonie). Ce soutien prend la forme de financements, de mise en place d’activités 38 Belgique scolaires ou destinées au grand public (sport pour tous), d’organisation de stages de vacances sportives dans les 18 centres sportifs, de soutien financier aux fédérations sportives reconnues et aux clubs qui y sont affiliés ainsi qu’aux activités sportives organisées par les administrations publiques ou les associations de jeunesse. Il inclut aussi un soutien financier au sport francophone de haut niveau. Par le biais de contrats de travail et de bourses individuelles attribuées aux sportifs, le COIB contribue également au soutien du sport de haut niveau. Afin de pouvoir réaliser au mieux sa mission, la Direction générale du sport est présente au niveau local via : 18 centres sportifs. 6 centres de conseil du sport. La reconnaissance et la collaboration étroite avec une soixantaine de fédérations sportives, auxquelles sont affiliés 6 250 clubs (soit environ 384 000 sportifs licenciés). Une collaboration avec les pouvoirs locaux et 60 centres sportifs locaux agréés. Plusieurs directions interviennent au sein de la Direction générale du sport : La Direction des centres sportifs : elle gère et anime les 18 centres sportifs répartis sur le territoire de la Communauté. Bénéficiant d’un encadrement spécialement formé à cet effet, ils ont pour objectif d’encourager la pratique sportive pour tous, quel que soit l’âge ou le niveau de pratique. Les prestations offertes sont diverses : mise à disposition des 39 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne infrastructures, accueil de stages sportifs, de programmes scolaires, accompagnement des sportifs de haut niveau, etc. La Direction « sport pour tous » : en collaboration avec les groupements sportifs et culturels locaux ou les autorités communales, cette direction met en œuvre des événements sportifs destinés à offrir à tout un chacun la possibilité d’accéder à des loisirs actifs de plein air. La Direction des Centres de Conseil du Sport (ciaprès CCS) : les CCS sont chargés de promouvoir une meilleure collaboration entre les différents acteurs locaux du sport. Ils sont au service des citoyens, du mouvement sportif et des pouvoirs publics afin d’initier des synergies. Ils servent également de référent au niveau local en matière de sport, informent et conseillent les fédérations, clubs et administrations publiques pour les demandes d’aides financières, instruisent les dossiers de demande et en assurent le suivi. Les CCS diffusent également des informations et collaborent aux opérations menées par les écoles, les provinces ou les pouvoirs locaux (prêt gratuit de matériel, relais d’informations, etc.). La Direction de la vie fédérale : elle est chargée de mettre en application les dispositions prévues dans le décret du 8 décembre 2006 relatif à l’organisation et au subventionnement du sport en Communauté française, et plus particulièrement, les aspects « relatifs au sport de haut niveau et à la formation de cadres sportifs » (suivi et respect des objectifs des sportifs bénéficiant 40 Belgique d’un contrat avec la Communauté française, supervision de la formation des cadres sportifs, suivi et contrôle des projets établis par les fédérations pour bénéficier de subventions, etc.). La Direction des infrastructures sportives et de la promotion : elle assure la gestion immobilière des centres sportifs, leur sécurité, l’organisation des grands évènements, la mise en œuvre de partenariats et la conception de documents. Le Service des subventions : il s’occupe des subventions versées par la Direction générale du sport aux différents organismes : fédérations, clubs, administrations communales, centres sportifs locaux, mouvements de jeunesse et d’adultes reconnus par la Communauté française de Belgique et groupement para- ou postscolaires. Des aides spécifiques existent également dans certains domaines (promotion du sport et notoriété de la Communauté française, organisation de camps sportifs (y compris pour les personnes souffrant de handicaps), achat de matériel sportif (y compris adapté), programmes de développement sportif, activités « Sport pour tous » et « Sport de quartier ». 4.1.2 La Communauté flamande A l’image de la Communauté française, la Communauté flamande a confié la mise en œuvre de sa politique sportive à un organe spécial : l’Agence pour la promotion du développement physique, du sport et des loisirs de plein air (« InternVerzelfstandigdAgentschap met rechtspersoonlijkheid - Bloso »). Selon les dispositions du décret du 7 mai 2004, Bloso est une agence autonome 41 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne interne possédant la personnalité juridique. Depuis le 1er janvier 2006, elle fait partie intégrante du ministère de la Communauté flamande. Les missions de cette agence sont de promouvoir le sport et sa pratique de façon régulière et à tous les niveaux (sport pour tous et sport de haut niveau) et ce, dans des structures organisées. Dans cette optique, Bloso met en place des campagnes et des actions pour sensibiliser les citoyens. Elle est aidée dans cette mission par les différents acteurs du sport au sein de la Communauté flamande. Bloso est présente dans chacune des cinq provinces de la Communauté flamande, par le biais d’antennes pour soutenir, informer et conseiller les acteurs locaux et provinciaux. Elle coordonne 13 centres sportifs au sein de la Communauté. Ces derniers organisent des stages sportifs pour les écoles, les clubs, les fédérations et les citoyens qui ne font pas partie d’un club. Bloso subventionne également les fédérations sportives, les clubs, les provinces, les communes et la Commission Communautaire flamande de Bruxelles. Plusieurs textes régissent les relations entre Bloso et les différents acteurs : Décret du 13/07/2001 relatif aux subventions attribuées par les fédérations, la Confédération et les organisations sportives. Décret du 09/03/2007 relatif aux subventions attribuées aux communes, provinces et à la Commission Communautaire flamande de Bruxelles. 42 Belgique Décret du 03/04/2009 relatif aux subventions pour le sport scolaire. Le Gouvernement de la Communauté flamande reconnaît 91 fédérations, dont 64 reçoivent des subventions de la Communauté. 82 sont membres de la « Vlaamse Sportfederatie vzw ». En plus du développement du sport de masse, Bloso a également la responsabilité du sport de haut niveau au sein de la Communauté flamande, qu’elle coordonne entre les différents acteurs : le COIB, les fédérations et les sportifs de haut niveau. L’agence travaille également en collaboration avec la Confédération flamande des sports (« VlaamseSportfederatie »), les universités et les écoles supérieures. Elle est également en charge de l’organisation des grands évènements sportifs dans la Communauté flamande. 4.1.3 La Communauté germanophone L’organe en charge du sport au sein de la Communauté germanophone est le Département du Sport (« Sportdienst »). Comme pour les Communautés française et flamande, cet organe est interne au ministère de la Communauté germanophone. Ses missions sont similaires aux deux autres organes responsables du sport dans les autres Communautés. 22 000 personnes sont membres des associations sportives au sein de la Communauté germanophone. Sportdienst s’occupe de la gestion, de l’administration et du contrôle des questions et des demandes relatives au sport. Il gère ainsi les problématiques liées à la formation des entraîneurs, au sport scolaire et au sport pour tous. Il prend aussi en 43 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne compte les intérêts du sport au niveau local, national et international dans la réalisation de sa mission. Sportdienst a élaboré un « Programme du sport 2011 » en collaboration avec le Conseil du Sport (« Sportrat »), programme concernant plusieurs domaines : Organisation du sport de la Communauté. Organisation des instances. Offres de formation pour les entraîneurs. Offres sportives pour les écoles. Calendrier des championnats des écoles. Toutes les questions qui concernent « la Communauté germanophone en mouvement ». La Communauté possède aussi une Commission du sport (« Sportkommission »), instaurée par arrêté ministériel et décret. Sa mission est de conseiller le Ministre de la Communauté en matière sportive sur des sujets tels que la formation, le haut niveau ou encore le sport-loisir. 4.1.4 Les provinces Chaque province possède un représentant dans le domaine sportif, une administration et un Conseil des sports. Elles sont responsables principalement des infrastructures sportives et du soutien envers les personnes handicapées. Les provinces sont reconnues et subventionnées par les Communautés. 44 Belgique 4.1.5 Les communes Chaque commune possède un représentant du sport au sein des conseils municipaux, une administration et un Conseil des sports. Elles sont chargées notamment de soutenir les clubs sportifs locaux, via notamment la gestion des infrastructures. Elles assurent également la promotion du sport à l’échelon local. Tout comme les provinces, les communes sont reconnues et subventionnées par les Communautés. 4.2 Le mouvement sportif Le mouvement sportif belge est consolidé. 4.2.1 Le Comité olympique et interfédéral belge (COIB) Le COIB poursuit une double mission. Il occupe tout d’abord la fonction classique de Comité national olympique. Il est donc en charge de la promotion de l’Olympisme en Belgique et du sport de haut niveau. D’autre part, en raison de la particularité administrative de la Belgique, le COIB a une dimension interfédérale et dépasse donc les différences entre les Communautés linguistiques et les fédérations régionales. Par conséquent, il regroupe les seules fédérations nationales (soit 81 fédérations). L’objectif de la Belgique est de terminer dans les huit meilleures nations au classement des médailles lors des Jeux Olympiques 2012, 2014 et 2016, c’est dans ce cadre que l’initiative « Be Gold » a été mise en place. 45 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne 4.2.2 Les organisations faîtières Chaque Communauté linguistique possède une organisation faîtière (« Umbrella organisation »). Il s’agit de la Vlaamse Sport Federatie (VSF) pour la Communauté flamande, de l’Association Interfédérale du Sport Francophone (AISF) pour la Communauté française et du Conseil du Sport (« Sportrat ») pour la Communauté germanophone. Ces organismes ont des rôles et des missions similaires : ils représentent les fédérations de chaque Communauté auprès du gouvernement belge ; ils informent, forment, conseillent et assistent les fédérations et participent à la promotion du sport auprès du grand public. 4.2.3 Les fédérations L’organisation des fédérations sportives en Belgique est particulière. Le sport étant une compétence des Communautés, les décrets relatifs à la reconnaissance et au subventionnement des fédérations sportives s’appliquent au niveau de chacune d’entre elles, et concernent donc seulement les fédérations organisées à cet échelon. Cela a conduit à des divisions, certains sports possédant deux voire trois fédérations pour le même sport. Ces fédérations se regroupent au niveau national en une fédération unique par discipline, fédération qui est la seule à pouvoir agir au niveau international. 5. Le financement du sport Ce sont les Communautés qui participent au financement du sport, et notamment au financement des 46 Belgique fédérations sportives nationales. L’échelon local (provinces et communes), participent également au financement du sport via le soutien aux clubs locaux et la gestion des infrastructures. Le financement du COIB est mixte, les financements proviennent d’une part de la Loterie nationale et d’autre part de financements privés. Les recettes de la Loterie nationale permettent également le financement de projets plus spécifiques, comme l’initiative « Be Gold ». FAITS MARQUANTS Modèle libéral mais rôle important des Communautés linguistiques Mouvement sportif consolidé Un seul organe de dimension fédérale : le COIB CHIFFRES-CLES 3 millions d’euros investis dans l’initiative « Be Gold » 63 participants par club 0,98 clubs par km² 47 Danemark DANEMARK Nombre d’habitants : 5 529 888 Superficie : 43 094 km² Nombre de fédérations : 61 Nombre de clubs : 16 000 Nombre de participants : 2 200 00018 1. La pratique sportive S elon le rapport de l’Eurobaromètre « Sport et Activités Physiques » paru en mars 2010, 64% des Danois de plus de 15 ans pratiquent le sport de manière « régulière » ou avec une « certaine régularité » (au moins une fois par semaine). Seuls 18% ne pratiquent jamais une activité sportive. Les motivations principales des pratiquants sont l’amélioration de la santé, de la forme ou encore le contrôle du poids. Plus étonnant, 12% déclarent pratiquer le sport dans le but de faire des rencontres, pourcentage le plus élevé parmi les Etats membres. 90% des Danois considèrent avoir des possibilités de pratiquer un sport dans leur région. Ils sont 89% à être très satisfaits des possibilités offertes par les clubs sportifs locaux. 18 Sources : DIF, Institut danois pour l’étude des sports 49 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne La proportion des personnes ayant une activité bénévole est de 15%, ce qui place le Danemark parmi les meilleurs pays dans ce domaine. 2. Le cadre législatif La Constitution danoise ne contient pas de référence spécifique au sport. Il n’existe pas non plus de cadre législatif général dans ce domaine. En revanche, certaines lois ont un impact sur le domaine sportif. Si la première législation sur le financement du sport par les jeux d’argent date de 1994, la loi de 2006 relative à la loterie, portant régulation du marché des jeux d’argent au Danemark, apporte une nouveauté. Ce texte, qui relève du ministère des Finances, fixe en effet le montant des recettes issues de la loterie nationale et des jeux d’argent qui doit être reversé au sport par l’opérateur national « Danske Spil ». Ce montant est établi sur la base d’un pourcentage précis. De plus, la loi de 2000 relative au soutien de l’éducation publique (« Folkeoplysning »), dispose que les municipalités doivent soutenir les activités des clubs sportifs à but non lucratif. Il s’agit d’un soutien financier des activités s’adressant aux enfants et jeunes de moins de 25 ans. Cette loi, qui relève du ministère de l’Education, n’est qu’un cadre général, les 98 municipalités danoises restant libres de développer leur propre stratégie sportive au niveau local et de fixer leur propre montant de subvention pour soutenir les clubs. Précisons que la toute première mention d’une obligation législative des municipalités en termes d’éducation publique remonte à 1968 et que la loi de 2000 s’inscrit dans le prolongement de celle de 1991. 50 Danemark Deux autres lois peuvent être mentionnées, mais leur impact sur le secteur du sport danois est plus faible que les deux lois précédemment évoquées. La première est la loi sur le sport d’élite datant de 1984, révisée en 2004, qui relève du ministère de la Culture. C’est ce texte qui a institué Team Danmark, organe chargé du sport de haut niveau. La seconde loi est celle concernant les produits dopants. Malgré ces lois, le degré d’intervention du gouvernement danois est limité, le rôle du mouvement sportif étant prépondérant. 3. La politique sportive Le gouvernement danois tente de consacrer des moyens comparables au sport de haut niveau et au sport de masse. L’objectif de cette démarche est de rendre le sport accessible à tous les citoyens. Le gouvernement est en effet conscient que si le sport de haut niveau ne constitue qu’une partie très faible du nombre de pratiquants, il n’en reste pas moins que cette élite constitue la vitrine du sport danois et concentre par conséquent l’attention des médias. Cependant, la politique nationale n’a qu’un rôle limité dans le domaine sportif. Les acteurs majeurs sont les municipalités et les différentes organisations non-gouvernementales. Les politiques sportives divergent donc selon les municipalités, certaines y investissant beaucoup de moyens et d’autres moins. Les différentes organisations non-gouvernementales fixent elles-mêmes leurs propres objectifs. En 2009, le ministère de la Culture a remis un rapport intitulé « Le sport pour tous-conclusions et 51 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne propositions aux différents acteurs du domaine sportif ». Ce document, réalisé par le Comité du sport pour tous, mentionnait quarante-deux propositions concrètes pour promouvoir et améliorer le sport pour tous. La Confédération des sports du Danemark a pour sa part publié en 2011 un programme politique du sport pour tous pour la période 2011-2014 (« idræt for alleDanmarks idræts-forbunds politiske for perioden 2011 til 2014 ») ; de même, l’Association danoise de Gymnastique et de Sports développe une stratégie pour 2015. 4. Les acteurs majeurs 4.1 L’organisation publique du sport Selon le ministère des Affaires étrangères, le Danemark considère le sport comme un facteur d’intégration sociale et un élément essentiel de la culture danoise. C’est pour cette raison que le ministère responsable en matière de politique sportive est le ministère de la Culture. Il n’existe donc pas de ministère dédié spécifiquement au sport. Plusieurs autres ministères interviennent cependant dans le développement du sport, comme l’illustrent les différentes lois ayant un impact sur le sport. Le rôle du ministère de la Culture est principalement de coordonner les différents acteurs intervenants dans la gouvernance du sport au Danemark. Le ministère est également responsable de la lutte contre le dopage et de l’organisation du sport d’élite, via Team Danmark. 4.1.1 Team Danmark Cet organe a été créé en 1984 en vertu du « Elite Sport Act ». Il s’agit de la seule organisation étatique dans 52 Danemark le domaine du sport. Selon la loi sur le sport d’élite, cet organe est en charge du développement du sport de haut niveau danois, qui doit être réalisé en respectant des valeurs sociales et éthiques et en collaboration étroite avec le Comité olympique (DIF) et les différentes fédérations sportives. 4.1.2 Les municipalités Le rôle le plus important au niveau public est joué par les municipalités. Le système administratif danois a été réformé en 2007, les 271 municipalités ayant été réduites au nombre de 98. Les municipalités soutiennent financièrement les clubs sportifs à but non lucratif, fournissent les infrastructures pour la pratique sportive, financent la location d’infrastructures privées et mettent en place des stratégies permettant de développer le sport localement. Enfin, depuis la réforme de 2007, les municipalités sont les autorités compétentes dans le domaine de la prévention de l’inactivité physique et de l’alcoolisme, ce qui encourage également l’échelon local à développer des programmes sportifs en collaboration avec les différents acteurs du sport au niveau local. 4.2 Le mouvement sportif Il n’existe pas d’organe national unique en charge du sport, contrairement à ce qui existe dans certains pays européens. En effet, l’organisation du sport au Danemark est principalement confiée à cinq organisations, qui bénéficient toutes d’un financement public grâce à la loi relative à la loterie : il s'agit de la Confédération des sports du Danemark (« Danmarks Idraets-Forbund – DIF »), de l’Association danoise de gymnastique et de sports (« Danske Gymnastik og Idrætsforeninger - DGI »), de la Fédération danoise du sport d’entreprise (« Dansk 53 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne Firmaidraetsforbund - DFIF »), de la Fondation danoise pour les installations sportives et culturelles (« Lokale-og Anlaegsfonden ») et enfin de Team Danmark. Cette dernière peut être considérée comme un organe public dans la mesure où elle a établi un contrat avec le Ministère, qui lui fixe des objectifs à atteindre (par exemple un nombre de médailles donné pour une Olympiade). Le ministre désigne également une partie des membres du conseil d’administration de Team Danmark. Le secteur associatif danois est très développé dans le domaine sportif, et l’organisation du sport, répartie en trois organes principaux (DIF, DGI et DFIF) laisse une certaine liberté de choix à ces associations. 4.2.1 La Confédération des sports du Danemark (« Danmarks IdraetsForbund – DIF ») Cette organisation sportive nationale a été créée en 1896 à l’initiative des fédérations sportives danoises. Elle est la plus importante du pays en matière sportive. En 1993, elle a fusionné avec le Comité national olympique danois. Le mouvement sportif est donc à présent consolidé, au moins partiellement. Sa mission est de développer le sport au sein de la société. La DIF est responsable du développement du sport de masse, du sport de haut niveau et des équipes olympiques. Pour le sport de haut niveau, elle collabore avec Team Danmark. La DIF est composée de 61 fédérations sportives, ce qui représente 1,6 millions de membres, répartis dans 10 700 clubs. 54 Danemark 4.2.2 L’Association danoise de Gymnastique et de Sports (« Danske Gymnastik og Idrætsforeninger DGI ») La structure actuelle a été créée en 1992, après différentes fusions. La DGI est composé de 16 « associations régionales », soit 1,3 millions de membres répartis dans environ 5 000 clubs. Nombre de ces clubs sont également membres des fédérations spécialisées qui composent la DIF, cependant les missions des deux organismes sont différentes. En effet, la DGI n’est pas composée de fédérations spécialisées mais d’associations régionales, de plus sa mission est de renforcer le bénévolat au sein des associations dans le but de promouvoir l’éducation du public. La DGI est par conséquent une organisation consacrée au sport de masse dont l’activité se concentre essentiellement sur le développement des clubs sportifs au niveau local. A noter que la DGI a été très active dans la création de l’ISCA (International Sports and Culture Association). 4.2.3 La Fédération danoise du sport d’entreprise (« Dansk Firmaidraetsforbund - DFIF ») Créée en 1946, la DFIF est une plus petite organisation que la DIF et la DGI. Elle est composée de 340 000 membres, répartis dans environ 6 200 clubs d’entreprises. Sa mission est de stimuler l’intérêt pour l’activité sportive dans le cadre de l’entreprise, de la famille ou de toute autre communauté. La Fondation danoise pour les installations sportives et culturelles (« Lokale-og Anlaegsfonden ») 55 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne Cette fondation participe au financement et au développement d’installations sportives innovantes d’un point de vue architectural. L’idée de la fondation est de repenser la vision classique des infrastructures sportives. Les acteurs privés/la société civile. Les acteurs privés issus de la société civile ne jouissent pas du même statut que les organismes précédemment cités, dans la mesure où le montant de leurs subventions, certes liés aux revenus de la loterie nationale, est décidé chaque année par le Ministère et n’est donc pas inscrit dans la loi de 2006. 4.2.4 L’Institut Danois pour l’étude des sports (« Idraettens Analyseinstitut » - IDAN) L’IDAN a été mis en place par le ministère de la Culture. Son objectif principal est d’améliorer et de développer un large éventail de projets de recherches dans le domaine des sciences humaines appliquées au sport. De plus, l’Institut analyse les initiatives politiques en matière sportive et impulse le débat public autour de ces initiatives. Depuis le 1er janvier 2011 et sa fusion avec Play the Game, l’Institut est également chargé de l’organisation de la conférence internationale Play the Game, avec pour objectif la promotion de la démocratie, de la transparence et de la liberté d’expression au sein de la communauté sportive internationale. Les ressources de l’IDAN proviennent d'un financement du ministère de la Culture et de la rémunération tirée des études qu'il réalise. 56 Danemark 4.2.5 L’Association internationale pour le sport et la culture (« International Sport and Culture Association ISCA ») Créée en 1995, l’ISCA a pour vocation de rassembler les associations culturelles et sportives du monde entier en mettant en avant la dimension sociale du sport. Elle poursuit trois objectifs principaux : mobiliser le sport comme moyen de compréhension entre les pays ; promouvoir le sport en tant que facteur d’identité culturelle et encourager une participation sportive et culturelle la plus large possible. Pour atteindre ces objectifs, l’association met en place des évènements à dimension internationale, lance des programmes d'action et prend part au débat public afin de participer à la prise de décision dans les domaines du sport et de la culture. 5. Le financement du sport La loterie nationale, l’Etat et les collectivités locales participent au financement du sport. Ainsi en 2010, le budget de la DIF s’élevait à 36 millions d’euros, dont 75% ont été reversés directement aux fédérations et à Team Danmark. Cependant, le ministère n’a pas un important budget à consacrer au sport, la plus grande partie étant par conséquent reversée aux organisations indépendantes en charge du sport. Le budget annuel de Team Danmark est d’environ 17 millions d’euros. Les fonds proviennent de la loterie nationale, de la DIF, de la vente des droits télévisuels ou encore du sponsoring et du marketing. 57 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne Le financement étatique alloué aux cinq principales organisations sportives danoises provient essentiellement d’un pourcentage fixe sur les recettes issues de la loterie et des jeux d’argent. De leur côté, les municipalités soutiennent financièrement les activités des clubs sportifs locaux à but non lucratif et fournissent les infrastructures nécessaires à l’activité sportive. 80% des financements en matière sportive proviennent de ces municipalités. Ainsi, pour l’année 2008, le montant total des dépenses municipales liées au sport s’élevait à environ 580 millions d’euros (entretien, fonctionnement et construction des infrastructures, subventions…). Le montant total des dépenses publiques - échelon local et national réunis était évalué autour de 690 millions d’euros. Cependant, le degré d’intervention dans le secteur sportif dépend de la volonté des municipalités, qui sont libres du choix de leurs politiques sportives. Les clubs danois sont financés principalement par les cotisations de leurs membres et les fonds issus des revenus de la loterie. Seuls certains sports, tels que le handball, le football, le hockey sur glace ou le badminton, parviennent à tirer des revenus provenant de sponsors, de la publicité, de la vente de droits télévisuels ou encore de la billetterie. Le financement des clubs est limité, ce qui rend l’activité bénévole primordiale. A titre indicatif, il existe environ 16 000 clubs sportifs au Danemark, soit environ un club pour 400 habitants. Selon Henrik Brandt, directeur de l’IDAN, le chiffre d’affaires annuel moyen d’un club sportif est d’environ 60 000 euros. Il précise toutefois que ce chiffre est à nuancer, puisque la majorité des 16 000 clubs danois ont un budget inférieur à ce montant, la moyenne étant 58 Danemark tirée vers le haut par certains clubs tels que les clubs de golf. Les revenus des clubs se répartissent de la façon suivante : 52% des recettes proviennent des cotisations ; 14,7% de subventions publiques ; 12,5% des sponsors et 11,5% de l’organisation d’évènements. Tout comme pour la moyenne annuelle des chiffres d’affaires, il existe de grandes disparités entre les clubs. FAITS MARQUANTS Modèle libéral Mouvement sportif consolidé Rôle prépondérant des municipalités CHIFFRES-CLES 103 participants par club 0,37 clubs par km² 59 Espagne ESPAG NE Nombre d’habitants : 46 754 784 Superficie : 505 370 km² Nombre de fédérations : 64 Nombre de clubs : 97 353 Nombre de participants : 3 520 19219 1. La pratique sportive Selon le rapport de l’Eurobaromètre « Sport et Activités Physiques » paru en mars 2010, seuls 39% des Espagnols de plus de 15 ans déclarent pratiquer le sport de manière « régulière » ou avec une « certaine régularité » (au moins une fois par semaine). Ce pourcentage situe l’Espagne légèrement en-dessous de la moyenne de l’UE (40%). 42% des sondés déclarent ne pratiquer jamais d’activité physique, ce qui représente une proportion plutôt importante, la moyenne de l’UE dans ce domaine se situant à 39%. Les motivations principales de la pratique sportive en Espagne sont l’amélioration de la santé et de la forme, ainsi que la détente. 58% des Espagnols considèrent ne pas pratiquer de sport par manque de temps. Par ailleurs, 75% des Espagnols considèrent avoir des possibilités de pratiquer un sport dans leur région, et 19 Sources : CSD 61 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne 77% sont également très satisfaits par les possibilités offertes par les clubs. Au niveau du bénévolat, la proportion de personnes ayant une activité bénévole est parmi les plus faibles de l’UE (5%). Le temps consacré à une activité bénévole est également faible, 80% des volontaires donnent leur temps seulement de manière occasionnelle, lors d’évènements ponctuels. 2. Le cadre législatif La Constitution espagnole de 1978 fait référence au sport dans deux articles. L’article 43 dispose que : 1. « Le droit à la protection de la santé est reconnu ». 2. « Il incombe aux pouvoirs publics d’organiser et de protéger la santé publique par des mesures préventives et les prestations et services nécessaires. La loi établira les droits et les devoirs de tous à cet égard. » (Protection de la santé) 3. « Les pouvoirs publics encourageront l’éducation sanitaire, l’éducation physique et le sport. Ils faciliteront, en outre, l’utilisation appropriée des loisirs.» (Promotion du sport) L’article 148 dispose quant à lui : 1. Les Communautés autonomes pourront assumer des compétences dans les matières suivantes: 19. la promotion du sport et l’utilisation adéquate des loisirs. » 62 Espagne L’inclusion du sport dans la Constitution espagnole entraîne une législation spécifique pour ce secteur. Ainsi la loi du sport 10/1990 du 15 octobre 199020, qui établit le cadre général dans lequel le sport est organisé et développé, régule le domaine sportif en Espagne. Elle définit les acteurs, leur statut, leurs compétences mais aborde également de manière générale le dopage, la recherche et l’enseignement, la prévention de la violence ou encore le règlement extrajudiciaire des conflits. Cette loi de 1990 constitue la base légale du système sportif espagnol. Il existe également d’autres textes concernant des domaines ou des acteurs bien précis, tels que les fédérations et les associations sportives, le sport de haut niveau, la lutte contre le dopage et la violence, etc. A noter qu’en 2010, le législateur espagnol a modifié la loi fiscale relative aux étrangers travaillant en Espagne. Cette loi permettait à ces derniers de bénéficier d’un régime fiscal plus avantageux que celui appliqué aux Espagnols. Ses dispositions profitaient en grande partie aux sportifs professionnels et plus particulièrement aux footballeurs. Cette loi était également connue sous le nom de loi « Beckham », car il fut le premier sportif à en profiter. Désormais, au-delà d’un salaire annuel de 600 000 euros maximum, il n’est plus possible de bénéficier de ce régime spécial. Cette réforme, entrée en vigueur le 1er janvier 2010, n’a pas cependant d’effet rétroactif. Aussi, les footballeurs ayant signé leur contrat Voir le texte intégral (en version originale) : http://noticias.juridicas.com/base_datos/Admin/l10-1990.html. 20 63 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne avant cette date peuvent toujours bénéficier de cet avantage fiscal. 3. La politique sportive Suite aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Pékin 2008, le Secrétaire d’Etat au Sport a défini les lignes générales de la politique sportive espagnole pour la période 2008-2012. Quatre objectifs principaux étaient mentionnés : L’augmentation de la pratique. La promotion de la pratique. L’amélioration des résultats sportifs. La lutte contre le dopage. 4. Les acteurs majeurs Selon le Conseil Supérieur des Sports (« Consejo Superior de Deportes » - CSD), l’organisation du sport en Espagne est basée sur le principe de coopération mutuelle entre les acteurs du secteur public (CSD, Communautés autonomes) et ceux du secteur privé (Comité olympique, comité paralympique, associations). Les comités olympique et paralympique ne sont pas dédiés à la promotion du sport. Ce rôle est dévolu aux associations, aux fondations et aux clubs. L’échelon local est le plus pertinent en Espagne, dans la mesure où les municipalités contribuent fortement à la promotion du sport. Aussi, les délégations régionales des fédérations espagnoles ont une importance notoire. La dichotomie est donc la suivante : les acteurs locaux sont davantage tournés vers la promotion du sport, et les acteurs nationaux traitent du sport de haut niveau. De 64 Espagne nombreuses initiatives ont été mises en place ces dernières années pour développer la pratique. 4.1 L’organisation publique du sport Longtemps dévolue au ministère de l’Education, la responsabilité du sport en Espagne est depuis 2009 assurée directement par le Premier ministre. Le CSD rend donc directement compte au Premier ministre. Il existe un Secrétaire d’Etat aux Sports, poste occupé par le Président du CSD. Sa nomination et sa révocation sont prononcées en Conseil des ministres. A l’image du système politique espagnol, la répartition des compétences repose sur une recherche d’équilibre entre les pouvoirs étatique et régionaux. Le CSD est l’organe gouvernemental principal dans le domaine sportif en Espagne. Sa création trouve son fondement dans l’article 43 de la Constitution, qui dispose que la promotion du sport incombe aux pouvoirs publics. C’est un organe de droit public, autonome et responsable de la politique sportive de l’Etat. Ses compétences sont fixées dans l’article 8 de la loi sur le sport de 1990. En voici une liste non-exhaustive : Reconnaissance des disciplines sportives. Autorisation et révocation des fédérations sportives, approbation des statuts et des règlements. Autorisation des dépenses pluriannuelles des fédérations. Elaboration des objectifs, des programmes, des budgets et des structures des fédérations, en collaboration avec elles. Allocation des subventions aux fédérations, clubs et autres organes en charge du sport, et contrôle de leur utilisation. 65 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne Classification des compétitions officielles, professionnelles et nationales. Promotion de la recherche scientifique dans le domaine du sport. Promotion des mesures et des contrôles antidopage. Coordination et collaboration avec les Communautés autonomes pour la création et la mise en œuvre des politiques sportives. Développement, en collaboration avec les Communautés autonomes et les pouvoirs locaux, des infrastructures pour le sport de haut niveau. Le Comité exécutif est l’organe gouvernant du CSD. Il est composé de représentants étatiques, régionaux, des fédérations sportives espagnoles et de personnes reconnues dans le milieu du sport. A côté de cet organe, l’Assemblée Générale du Sport a pour mission de conseiller le Président du CSD sur toutes les problématiques relatives au sport. 4.1.1 Les Communautés autonomes Le rôle du CSD est prépondérant dans l'organisation et la gestion du sport en Espagne. Cependant, selon la Constitution, les Communautés autonomes ont une compétence de principe en matière sportive. Ainsi, chacune d’elles possède sa propre loi sur le sport. Les directions générales des sports des Communautés autonomes interviennent ainsi dans la gouvernance du sport. Leurs rôles et leurs responsabilités dans la promotion et le développement du sport dans les Communautés autonomes sont définis dans leurs statuts d’autonomie respectifs. 66 Espagne Le CSD donne quelques exemples de compétences reconnues dans les différents statuts d’autonomie des Communautés : Développement, construction et gestion des installations sportives. Coopération avec les fédérations régionales. Protection des fédérations régionales. Coordination, promotion et protection des associations. Autorité législative au niveau des régions autonomes. Financement de programmes sportifs. Sport scolaire. Formation du personnel (animateurs et entraîneurs). 4.1.2 Le niveau local Le niveau local est tout aussi fondamental dans le développement du sport. La proximité de ces autorités et leur connaissance des enjeux liés au sport en font des acteurs publics essentiels dans la gestion des installations sportives. En effet, selon le CSD, les pouvoirs locaux gèrent les permis de construire, collaborent dans le cadre de la construction puis la gestion des installations sportives, mettent en place des programmes de promotion du sport pour toutes les tranches d’âge et ont également un rôle de soutien aux clubs. 67 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne 4.2 Le mouvement sportif Le mouvement sportif espagnol est consolidé. 4.2.1 Le Comité olympique espagnol (« Comité Olímpico Español » - COE) Association à but non lucratif, le COE possède la personnalité juridique et a été déclaré d’intérêt public. Il a pour objectifs le développement du mouvement olympique ainsi que la promotion des valeurs olympiques. Il existe 28 fédérations espagnoles olympiques et sportives, ainsi que 29 fédérations nonolympiques, toutes affiliées au COE. 4.2.2 L’Association des sports olympiques (« Asociación Deportes Olímpicos ADO ») L’ADO a été créée en 1988, à l’initiative du CSD, du COE et de la radiotélévision publique espagnole (RTVE). L’objectif était de soutenir financièrement le sport de haut niveau en vue des Jeux Olympiques de Barcelone 1992. Le but principal de cette association est de trouver des partenaires privés souhaitant investir financièrement dans le sport. L’ADO assure un soutien financier aux sportifs de haut niveau dans le cadre de leur préparation aux Jeux Olympiques. Ce soutien doit permettre au sport espagnol d’être plus performant lors des Olympiades, de développer le sport de haut niveau, d'inciter les entreprises à devenir partenaires et de permettre aux athlètes de se préparer dans des conditions optimales. 68 Espagne L’ADO est responsable de la gestion et de la distribution des financements émanant des partenaires privés. Ainsi, les fédérations nationales servent d’intermédiaires entre l’association et les athlètes à qui sont reversées les bourses. Dans un souci d’efficacité, l’association travaille en collaboration avec les fédérations afin d’assurer la bonne distribution des fonds. Depuis sa création en 1988, l’ADO a investi 309 millions d’euros sur six Olympiades (Barcelone, Atlanta, Sydney, Athènes, Pékin et Londres). Selon le CSD et l’ADO, 41 millions d’euros ont été dépensés pour préparer les Jeux d’Athènes, contre 63 millions d’euros pour les Jeux de Pékin, soit une augmentation de 50%. Pour les Jeux de Londres, crise oblige, ce montant a été réduit à 51 millions d’euros. Tous les quatre ans, un plan d’action est établi sur une Olympiade. Depuis la création de l’ADO en 1988, les chiffres témoignent d’une réelle amélioration des résultats espagnols, ce qui semble démontrer l’efficacité du système (l’Espagne a remporté 106 médailles en six Olympiades). 4.2.3 Le Comité paralympique espagnol (« Comité Paralímpico Español » CPE) Le CPE est indépendant vis-à-vis du Comité national olympique espagnol. En 2005, un programme similaire à celui de l’ADO a été mis en place, consacré à la préparation des athlètes aux Jeux paralympiques. Il s’agit du plan ADOP (« Ayuda a los Deportistas Objetivo Paralímpico »). Ce plan a pour but d’assurer un soutien financier aux athlètes espagnols mais aussi aux 69 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne entraîneurs, aux médecins, aux kinésithérapeutes, aux psychologues et aux techniciens dont la participation est indispensable à la préparation des athlètes. Contrairement au programme de l’ADO, qui est contrôlé par l’Etat via le CSD, le plan ADOP est géré par le Comité paralympique espagnol. Cependant, l’Assemblée Générale et le comité exécutif sont désignés par le CSD, le Secrétariat d’État à la Politique Sociale et le CPE. Les décisions impliquent donc une large part du mouvement sportif espagnol. En 2008, le budget consacré à la préparation des Jeux paralympiques de Pékin s’élevait à environ 17 millions d’euros. 4.2.4 Les fédérations sportives espagnoles (« Federaciones Deportivas autonómicas ») Les fédérations sportives espagnoles sont des entités privées possédant la personnalité juridique. Elles regroupent les fédérations sportives régionales, les clubs, les sportifs, techniciens, juges, arbitres ou encore les ligues professionnelles. Les fédérations possèdent leur propre organisation, administration, gestion et réglementation selon le sport concerné. Cependant, elles exercent également des fonctions publiques à caractère administratif, qui consistent à œuvrer à la promotion du sport dans le pays, en collaboration avec les Communautés autonomes. Le CSD supervise les activités des fédérations qui s'inscrivent dans le cadre de cette fonction. Comme mentionné précédemment, la mise en place et le développement des plans de préparation des sportifs de 70 Espagne haut niveau incombent davantage au niveau national, même s'ils se font en collaboration avec les Communautés autonomes. De même, les structures de l’échelon régional collaborent avec les organismes publics (Conseil et Communautés autonomes), qui exercent des compétences de type disciplinaire prévues dans les textes, notamment dans le cadre de la lutte anti-dopage (Loi du sport de 1990, statuts, règlements, etc.), et répartissent les fonds alloués par les différents acteurs. Il faut souligner la dichotomie importante entre les différents types de fédérations : les fédérations régionales qui sont chargées de la promotion du sport, et les fédérations nationales responsables du sport de haut niveau. Cependant, cette distinction n’empêche pas les fédérations régionales de développer des politiques de performance et de haut niveau. Aussi, si la promotion du sport est le rôle principal des fédérations régionales, leur rôle s’étend à de nombreuses autres activités : initiation au sport dans les écoles, organisation de compétitions de sport scolaire, etc. Ces actions sont menées en étroite collaboration avec les clubs sportifs. 5. Le financement du sport Au niveau national, les fédérations sportives nationales sont financées par le CSD, les sponsors et les cotisations des membres. Ces dernières ne constituent pas une part importante des revenus des fédérations. Au niveau des Communautés autonomes et des autorités locales, les subventions publiques sont la principale source de financement. 71 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne Certains sports professionnels tels que le football, le basket-ball, le cyclisme et le handball, parviennent à bénéficier de revenus issus des droits de diffusion des compétitions sportives. FAITS MARQUANTS Modèle plutôt libéral du fait de la forte décentralisation du pays Mouvement sportif consolidé Sport de haut niveau performant : équilibre public/privé CHIFFRES-CLES 36 participants par club 0,2 clubs par km² 72 Finlande FINLANDE Nombre d’habitants : 5 259 250 Superficie : 338 144 km² Nombre de fédérations : 130 Nombre de clubs : 7 800 Nombre de participants : 1 100 00021 1. La pratique sportive S elon le rapport de l’Eurobaromètre « Sport et Activités Physiques » publié en mars 2010, les Finlandais sont l’un des peuples nordiques les plus sportifs de l’UE. 72% des citoyens de plus de 15 ans déclarent pratiquer un sport « régulièrement », ou « avec une certaine régularité » (au moins une fois par semaine). Seuls 4% des répondants déclarent n’exercer aucune activité physique, quelle qu’elle soit. L’amélioration de la santé est la motivation principale des pratiquants (73%). 88% affirment avoir la possibilité de pratiquer un sport dans leur région et 77% se disent très satisfaits des possibilités de pratique sportive offertes par les clubs sportifs locaux. Enfin, 45% des sondés considèrent qu’ils ne disposent pas du temps nécessaire à la pratique sportive. 21 Source SLU 73 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne Le bénévolat est largement pratiqué en Finlande, avec un taux proche de 18% de la population totale. 23% des bénévoles s’engagent au moins 6 heures par mois. 2. Le cadre législatif La Finlande suit un modèle de législation non interventionniste en matière sportive. Le Gouvernement se donne pour objectif la mise en place de bases normatives visant à soutenir la promotion des activités physiques et sportives dans la société. Cette responsabilité limitée revient à l’Etat et aux municipalités, en vertu de la loi finlandaise sur le sport (1054/1998) et du décret révisé sur le sport (1055/1998). Les associations sportives sont liées au respect de la loi sur les associations (503/1989). Elles se chargent de l’organisation proprement dite du sport dans près de 8 000 clubs sportifs. 3. La politique sportive 3.1 Les objectifs généraux La législation précitée énonce la politique nationale des sports : promouvoir le sport pour tous, le sport de compétition et de haut niveau ainsi que les activités civiques qui s’y rapportent. Le Gouvernement met l’accent sur la portée des activités physiques et sportives pour améliorer la santé et le bien-être de la population, la croissance et le développement des jeunes, l’inclusion sociale et le développement durable. Il favorise ainsi les organisations sportives actives et promeut le volontariat. 74 Finlande La Fédération Sportive Finlandaise (SuomenLiikuntajaUrheilury » - SLU) a adopté le 15 novembre 2003 un ensemble de principes éthiques de gouvernance, le « ReiluPeli » (« Franc-jeu ») qui engage tout le mouvement sportif finlandais. 3.2 Les programmes de la culture finlandaise du sport 3.2.1 Santé publique « Terveys 2015 » Adopté par le Conseil des ministres, le programme « Terveys 2015 » conçoit le sport et l’activité physique comme des facteurs cruciaux dans l’augmentation de l'espérance de vie. Basé sur les huit objectifs de l’Organisation Mondiale de la Santé, et bien que la priorité du programme semble axée sur la jeunesse, le soutien de l’Etat s’oriente de plus en plus vers les adultes et les personnes âgées. Les ministères de l’Education (« Opetus- ja kulttuuriministeriö »), des Affaires sociales et de la santé (« sociaali-ja terveysministeriö »), des Transports et des Communications (« Liikenne- ja viestintäministeriö »), ainsi que l’Office des Forêts (« Metsähallitus ») développent en coopération le sport-santé, et fixent les conditions qui en favorisent la pratique. Le programme est mis en œuvre par divers intervenants, y compris les autorités locales, des entreprises, des organisations sportives et de santé publique, avec le soutien de l’association finlandaise des machines à sous (« Rahaautomaattiyhdistys »). 75 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne 3.2.2 Sport-santé « En forme à tout âge » (« KunnossaKaikenIkää ») : Cofinancé par le ministère de l’Education et de la Culture et celui des Affaires sociales et de la Santé, ce programme a pour but de créer des services permanents du sport pour les adultes et d’encourager les tranches d’âge supérieures à 40 ans à s’engager dans le sport. 3.2.3 Haut niveau Le sport de haut niveau est depuis toujours une composante essentielle de la culture nationale finlandaise. Un millier d’athlètes professionnels tire son principal revenu du sport. Le ministère de l’Education s’emploie à promouvoir les disciplines de haut niveau et à créer les conditions propices à leur succès. Il finance, en coopération avec les autres instances du sport de haut niveau, la formation des entraîneurs, délivre des bourses et des aides individuelles aux athlètes, leur assurant la possibilité de mener un entraînement intensif à temps plein. Le ministère finance également les activités antidopage et le développement du sport de haut niveau pour les personnes en situation de handicap. Enfin, l’Etat intervient de plus en plus envers les jeunes talents, afin qu’ils puissent combiner leurs formations sportive et éducative. 3.2.4 Groupes spécifiques L’appellation « Groupes spécifiques » désigne les personnes dont le handicap, la maladie ou tout autre affaiblissement de la capacité ou de la condition sociale empêche de participer aux activités physiques et 76 Finlande sportives généralement proposées, et dont la pratique sportive nécessite une application et un savoir-faire spécifiques. Le sport pour les personnes en situation de handicap, le sport scolaire approprié, le sport-santé ou de loisir ainsi que la réadaptation sportive sont les formes de sport proposés à ces groupes spécifiques. Le ministère de l’Education répartit les aides de l’Etat sur cet axe. En majeure partie, les ressources sont dirigées vers l’administration municipale des sports et vers les organisations du sport adapté. Les recherches, les projets et la coopération internationale dans ce domaine sont également subventionnés. L’Etat s’engage en outre dans la rénovation et l’adaptation des structures sportives pour les personnes en situation de handicap. 3.2.5 Accès aux installations sportives La Finlande compte parmi les pays les plus en pointe quant au nombre d’installations sportives, piscines, patinoires, halles de sport, terrains d’athlétisme et de jeux de ballon mis à disposition des citoyens. Les communes et autres collectivités propriétaires peuvent bénéficier d’une aide minime de l’Etat pour la construction, la réfection et l’entretien des 30 000 sites sportifs à leur charge. Le ministère de l’Education soutient les efforts de recherche et de développement des infrastructures sportives et fournit des conseils relatifs à leur construction et leur entretien. 77 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne 4. Les acteurs majeurs 4.1 L’organisation publique du sport 4.1.1 L’administration centrale : la sousdirection des sports au sein du ministère de l’Education L’administration des sports relève compétence du ministère de l’Education. de la Intégrée à la Direction générale de la politique culturelle, la Sous-direction des sports et de la jeunesse dirige, développe et coordonne les politiques du sport au niveau national. Elle répartit notamment les allocations budgétaires réservées au sport. 4.1.2 L’administration régionale du sport Placées sous la direction du ministère de l’Education, les administrations régionales des six provinces sont chargées de la mise en œuvre des services sportifs et de la distribution des allocations budgétaires dédiées au sport. Elles sont soutenues dans leurs tâches d’évaluation, de coordination, de développement, d’aide à l’aménagement des sites sportifs et de construction de leurs installations par les Conseils Régionaux du Sport. 4.1.3 L’administration communale du sport Collectivités autonomes sur le plan administratif, les 430 communes finlandaises produisent les services de base destinés aux citoyens dans les domaines des affaires sociales et de la santé, de l’enseignement et de 78 Finlande l’instruction, de l’environnement, des services sportifs et des infrastructures techniques. Le Conseil municipal, élu par ses habitants, y exerce le pouvoir suprême. La sous-direction du sport du ministère de l’Education accorde aux municipalités des subventions publiques annuelles, dans le domaine des activités sportives, du handisport et des services de promotion de la santé. 4.1.4 Le Conseil National des Sports Institué par l’Etat en vertu de l’article 4 de la loi finlandaise sur le sport, cet office composé de treize experts formule pour le ministère de l’Education les propositions et les initiatives relatives au développement du sport. Le Conseil donne également un avis sur l’affectation des allocations réservées au sport, et évalue l’impact des mesures prises par l’administration publique dans le domaine du sport. 4.1.5 Le Comité Consultatif du Sport Santé Cet organe consultatif est institué pour trois ans par le ministère des Affaires sociales et de la Santé. Les principaux ministères et groupes d’intérêt y sont représentés. 4.1.6 Les Instituts de recherche pour les sports olympiques La recherche dans le domaine du sport est principalement menée à la faculté des sciences du sport et de la santé de l’Université de Jyväskylä. La fondation LIKES pour la promotion de l’activité physique et de la 79 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne santé publique, le Centre de recherche KIHU sur les sports olympiques, l’Institut UKK ainsi que les six unités de recherche en médecine du sport interviennent également dans ce domaine. D’autres universités et instituts de recherche peuvent apporter leurs contributions. Environ tous les cinq ans, la section sur la science du sport du Conseil National des Sports adopte un document d’orientation en la matière. 4.1.7 Les Instituts de formation sportive Subventionnés par l’Etat, les instituts sportifs fonctionnent en coopération avec les organisations et les clubs sportifs. Ils peuvent bénéficier d’aides publiques pour les projets de développement et d’infrastructures. 4.2 Le mouvement sportif La culture sportive finlandaise repose sur une vigoureuse activité non gouvernementale, d’environ 130 organisations sportives, nationales ou régionales. Le ministère de l’Education leur accorde une aide selon la nature et l’ampleur de leurs activités, la portée sociale de celles-ci ainsi que l’effort déployé sur les principes éthiques de bonne gouvernance et de lutte contre le dopage, la violence et le non-respect d’autrui. Ces organisations s’emploient à promouvoir la pratique des disciplines sportives au niveau national et international et mettent en œuvre les systèmes requis de formations, entraînements et compétitions. Au niveau régional, ces organisations se concentrent sur le développement de la pratique sportive chez les jeunes et sur le sport-santé. A l’échelon local enfin, les activités se multiplient par l’entremise des clubs. 80 Finlande La SLU, qui a pour mission principale la promotion des activités sportives, est chargée de coordonner les services des organisations sportives non gouvernementales. Elle compte 127 organisations membres, dont 75 fédérations sportives nationales (soit 1,1 million d’adhérents répartis dans 7 800 clubs sportifs). Le mouvement sportif finlandais n’est pas consolidé. Le handisport relève de la compétence du Comité paralympique. Le Comité national olympique finlandais (« Suomen Olympia-komite ») contribue au développement du sport de haut niveau. Il assume des missions d’expertise, de coordination et de défense des valeurs fondamentales de l’Olympisme, dans le sport et la société. Bien que membre de la confédération, il fonctionne comme une entité distincte et indépendante. 5. Le financement du sport L’enveloppe budgétaire du ministère de l’Education pour la promotion du sport et des activités sportives attribuée aux communes, aux organisations sportives, aux instituts et à la construction des infrastructures sportives provient essentiellement des recettes de la loterie nationale « OyVeikkaus Ab », dont l’Etat est propriétaire. Selon les lois sur la loterie (1047/2001) et l’utilisation des recettes des loteries et des jeux de hasard (1054/2001), 25% des bénéfices de la loterie vont au sport et aux activités sportives. L’Etat soutient les 130 fédérations sportives nationales ou régionales par un cofinancement de 30 millions d’euros par an. Les fédérations sportives 81 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne nationales sont directement subventionnées par le ministère ; les clubs sportifs indirectement par les autorités locales. Environ 90% des fonds sont distribués au sport local, aux organisations nationales et régionales du sport, à l’éducation et aux instituts, et sont notamment utilisés pour le financement des équipements sportifs et la recherche dans le sport. En plus des revenus issus de la loterie, l’aide que l’Etat accorde au sport provient, pour une faible part, des ressources budgétaires. Les ménages (achat de matériel, cotisations, etc.) financent le reste des activités. Le ministère offre les conditions favorables à la compétition et au sport de haut niveau. Il assure la formation des entraîneurs, délivre les bourses aux athlètes de haut niveau et poursuit la lutte contre le dopage. L’Etat soutient financièrement le sport de haut niveau à travers le Comité national olympique, l’Agence antidopage, le Comité national paralympique et la SLU. Les athlètes de haut niveau bénéficient également d’aides de l’Etat. Ce dernier finance aussi indirectement le sport de haut niveau grâce à la construction des infrastructures et des centres d’éducation et de recherche dans le domaine du sport. Enfin, le ministère de l’Education accorde annuellement des aides pour la recherche scientifique dans le domaine du sport : deux tiers pour des projets menés dans le cadre de la médecine du sport et un tiers pour des projets portant sur les sciences du sport et du comportement. 82 Finlande FAITS MARQUANTS Modèle libéral Mouvement sportif non-consolidé Pratique importante : le sport comme véritable mode de vie CHIFFRES-CLES 18% de la population assure une activité bénévole 141 participants par club 0,023 clubs par km² 83 France FRANCE Nombre d’habitants : 65 312 249 Superficie : 643 801 km² Nombre de fédérations : 107 Nombre de clubs : 180 000 Nombre de participants : 34 000 00022 1. La pratique sportive S elon le rapport de l’Eurobaromètre « Sport et Activités Physiques » publié en mars 2010, 48% des français de plus de 15 ans pratiquent le sport « régulièrement » ou « avec une certaine régularité » (au moins une fois par semaine). Leurs motivations principales sont l’amélioration de la santé et la relaxation. 86% des Français considèrent avoir des possibilités de pratiquer un sport dans leur région et se disent très satisfaits des possibilités offertes par les clubs locaux. Concernant les pouvoirs locaux, 67% des Français considèrent qu’ils en font assez dans le domaine du sport. A noter que 46% préfèrent faire autre chose que du sport pendant leur temps libre. Concernant le bénévolat, la proportion de personnes ayant une activité bénévole est de 10%. Les personnes qui s’impliquent dans le bénévolat le font de 22 Source CNOSF 85 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne manière importante puisque 27% d’entre elles consacrent entre 6 et 20 heures par mois à ce type d’activité. 2. Le cadre législatif La loi n° 84-610 du 16 juillet 1984, relative à l’organisation et à la promotion des activités physiques et sportives affirme l'intérêt général attaché au développement du sport, aussi bien pour la masse que pour l'élite. Elle reconnaît aussi l'existence d'un véritable service public des activités physiques et sportives, assumé conjointement par l'Etat, le mouvement sportif, et par les collectivités locales du fait du processus de décentralisation. Elle confirme le mécanisme juridique par lequel les fédérations sportives agréées peuvent être délégataires d'une mission de service public, et détaille la structuration et le fonctionnement du sport, en lui appliquant des règles spécifiques. Elle précise notamment les relations entre l’Etat et le mouvement sportif, en plaçant ce dernier sous une tutelle assez étroite, d'autant que la production normative de l'Etat n’a cessé de se renforcer (réglementation de la profession d'éducateur sportif, édiction de normes diverses, législation antidopage, etc...). Cette loi a été modifiée à maintes reprises pour l’adapter aux évolutions économiques, juridiques et institutionnelles. Aujourd’hui, l'ensemble des dispositions législatives ou réglementaires régissant l’organisation et le fonctionnement du sport en France sont réunies dans un document unifié, le Code du sport. Ce Code comporte une partie législative et une partie réglementaire, ellemême subdivisée en décrets et arrêtés. Chacune de ses trois parties ou sous-parties est structurée en quatre livres, portant respectivement sur l’organisation des APS, 86 France les acteurs du sport, la pratique sportive et des dispositions diverses. Ce corpus législatif et réglementaires très étoffé permet de considérer que la France est l’un des pays européens le plus interventionniste dans le domaine du sport. 3. La politique sportive Les priorités gouvernementales ont pu connaître des modulations selon les époques, mais elles restent fondamentalement axées sur le développement du sport de haut niveau et sur l’accès du plus grand nombre aux activités physiques et sportives, facteur reconnu de santé et d’insertion. Dans la période récente, les préoccupations liées au développement durable ont davantage été prises en compte, tout comme la préservation de la santé des athlètes (avec notamment la lutte contre le dopage), la sécurité des pratiquants sportifs et la sécurisation des manifestations sportives. La régulation du sport professionnel a également évolué, sous l’effet du droit européen. Comme dans tous les pays, la performance des athlètes nationaux lors des grands événements sportifs internationaux constitue une priorité qui justifie l’implication de l’Etat dans l’organisation et le financement du sport de haut niveau. L’encadrement juridique du haut niveau date de 1975, avec la création des filières d’accès au sport de haut niveau, réseau de structures d’accueil qui permettent une formation complète des jeunes athlètes au sein de pôles, implantés pour la plupart au sein de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP) ou dans les établissements du ministère chargé des sports (écoles nationales et CREPS). Le champ du haut niveau est défini 87 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne par des critères préétablis qui sont la reconnaissance du caractère de haut niveau des disciplines sportives, la fixation de compétitions de référence et l’inscription sur une liste officielle des sportifs de haut niveau . Une Commission nationale du sport de haut niveau, composée de représentants de l’Etat, du Comité national olympique et sportif (CNOSF) et des collectivités locales, dresse la liste de ces sportifs, ce qui leur donne accès à certains droits : suivi médical, aides financières personnalisées, facilités diverses pour la formation et l’insertion professionnelle, etc. La Commission fixe également les critères de sélection des athlètes pour les Jeux Olympiques. Le ministère chargé des Sports établit des conventions d’insertion avec certaines grandes entreprises, de façon à permettre aux sportifs concernés de concilier une activité professionnelle avec les contraintes d’un entraînement de plus en plus exigeant. Globalement, il reste le garant de l’ensemble du dispositif qui vise à optimiser la préparation des sportifs en vue des grandes compétitions (Jeux Olympiques et paralympiques, championnats du monde et d’Europe…), tout en veillant à ce que leur santé et leur avenir professionnel ne soient pas hypothéqués (principe de la double formation reconnu au niveau européen). En pratique, les interventions de l’Etat dans ce domaine transitent pour l’essentiel par le CNOSF et par les fédérations sportives, notamment par l’intermédiaire de conventions d’objectifs assorties de moyens financiers. Parallèlement, la pratique d’activités physiques et sportives est encouragée au sein de la population, notamment dans le cadre des clubs, en soutenant la dimension éducative et le rôle du sport en matière 88 France d’insertion et de cohésion sociale. Une attention particulière est accordée aux habitants des zones défavorisées, aux personnes handicapées ainsi qu’à la pratique féminine. L’administration accompagne les actions des fédérations sportives au niveau national (dans le cadre des conventions d’objectifs) et celles des ligues, clubs et comités au niveau local. Les services étatiques veillent aussi à ce que la pratique sportive puisse se dérouler dans un cadre sécurisé, et une réglementation détaillée a été élaborée à cette fin. Les pouvoirs publics soutiennent par ailleurs, au moyen d’aides financières, l’adaptation des équipements sportifs à l’évolution de la demande sociale, aux nouvelles formes de pratique, ainsi que leur mise aux normes en terme de sécurité ou d’accessibilité. La plupart de ces équipements sont la propriété des collectivités territoriales, et la réglementation impose d’effectuer une déclaration administrative à l’occasion de toute création, modification ou changement d’affectation de ces équipements. Depuis 2006, c’est le Centre national pour le développement du sport (CNDS) qui est l’opérateur pour la gestion des subventions de fonctionnement ou d’équipement aux collectivités locales et aux associations. D’une manière générale, le ministère chargé des Sports veille à la mise en œuvre d’une politique d’aménagement du territoire équilibrée, et soutient les actions de promotion du développement durable dans le domaine du sport. Le ministère des Sports définit la politique de santé en matière sportive. Depuis la loi du 23 mars 1999 relative à la protection de la santé des sportifs et à la lutte contre le dopage, la dimension de la prévention a progressé, tant pour le sport de masse que pour le haut 89 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne niveau. Pour le pratiquant de base, le certificat annuel de non-contre-indication établi par un médecin a été rendu obligatoire pour toute inscription dans un club sportif. Pour le sportif de haut niveau, un contrôle médical régulier a été instauré afin de prévenir les risques liés au surentraînement, en ciblant certaines disciplines, compte tenu des risques encourus. Plus généralement, l’encouragement à la pratique sportive pour le plus grand nombre demeure une constante de l’action gouvernementale, visant à préserver le capital-santé de chacun et à lutter contre les maladies cardio-vasculaire ainsi que l’obésité, qui tendent à progresser parmi la population. La lutte contre le dopage fait l’objet d’une attention particulière, afin de protéger la santé du sportif et de préserver le respect de l’éthique (la France a été, avec la Belgique, l’un des premiers pays à mettre en place une législation antidopage dès les années soixante). La loi du 23 mars 1999 précitée a jeté les bases de la réglementation actuelle, en prévoyant une intervention aussi bien en termes de prévention, de contrôle, que de sanctions disciplinaire. Le dispositif initial a évolué, pour tenir compte notamment de l’adoption du code mondial antidopage en 2003, et de la ratification de la convention internationale contre le dopage sous l’égide de l’UNESCO en 2005. La loi du 3 juillet 2008, qui est la cinquième loi adoptée sur le sujet depuis 1965, élargit le champ des comportements prohibés, et renforce la lutte contre le trafic de produits interdits. La législation antidopage en vigueur constitue à présent un ensemble très contraignant pour les sportifs. Dans ce contexte, l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), constituée sous la forme d’une autorité publique indépendante dotée de la personnalité morale, reste au centre du dispositif, 90 France car elle définit et met en œuvre les actions de lutte contre le dopage. A cette fin, elle coopère avec l'Agence mondiale antidopage (AMA), le CIO et les fédérations sportives internationales. Tous les gouvernements se sont impliqués dans les actions de prévention et de lutte contre les violences dans le sport, notamment lors des manifestations sportives. Depuis le début des années quatre-vingt-dix, l’arsenal répressif s’est considérablement renforcé et la coordination internationale en vue d’endiguer le hooliganisme s’est améliorée, notamment dans le cadre de l’Union européenne. En France, une cellule nationale de prévention de la violence chargée d’assurer la veille, l’alerte et la coordination a été constituée en 2009. Le gouvernement est allé jusqu’à dissoudre certains groupes particulièrement violents en 2010 et 2011. L’amélioration de la sécurité des manifestations sportives passe aussi par la sécurisation des enceintes sportives ouvertes au public. Une commission nationale a été constituée pour homologuer les enceintes de grande capacité. La procédure d’homologation permet de s’assurer que toutes les dispositions relatives à la solidité de l’ouvrage, à la sécurité des personnes et à l’intervention des secours ont été prises avant l’ouverture au public. Enfin, la lutte contre le harcèlement, les abus et les violences sexuelles dans le sport a fait l’objet d’une Charte nationale de prévention élaborée sous l’égide des pouvoirs publics, en association avec les parties concernées. Selon la loi française, l’encadrement, l’enseignement ou l’animation des activités physiques et sportives contre rémunération sont réservés aux 91 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne titulaires d'un diplôme ou titre à finalité professionnelle reconnu par l’Etat. Cette disposition vise à garantir la compétence des « éducateurs sportifs » dans la conduite de ces activités, et le défaut de qualification est sanctionné pénalement, tout comme le défaut de déclaration préalable de l’activité auprès de l’autorité administrative. Le dispositif de qualification aux métiers du sport, mis en place dès les années soixante, a longtemps été une des particularités du modèle français. Il a été sensiblement modifié au début des années 2000, car il contrevenait trop ouvertement aux principes communautaires de libre circulation (libertés d’établissement et de prestation de services), et aux exigences des directives relatives à la reconnaissance mutuelle des qualifications (directive n°2005/36/CE en dernier lieu). En France, les professions du sport sont réglementées au sens de la directive, et les qualifications imposées d’un niveau souvent élevé, ce qui a pu poser problème pour la reconnaissance des qualifications des ressortissants issus de certains Etats membres candidats à l’établissement ou à la prestation de service. Les services déconcentrés et les établissements du ministère chargé des sports sont investis dans les formations conduisant aux métiers du sport, et dans les missions de conseil et de contrôle administratif. Enfin, la France poursuit une politique d’accueil de grandes compétitions internationales sur son territoire, et de maintien de son influence dans les instances sportives internationales. Le ministère chargé des sports participe à toutes les instances européennes, visant notamment à l’échange de « bonnes pratiques sportives » en matière de développement du sport et de promotion des fonctions éducatives et sociales attachées au sport (Union européenne, Conseil de l’Europe, CONFEJES, mais aussi UNESCO, dans le cadre de la lutte contre le dopage.). Il est 92 France impliqué dans des programmes de coopération sportive bilatérale avec de nombreux partenaires. 4. Les acteurs majeurs 4.1 L’organisation publique du sport Le ministère en charge des Sports intervient en premier lieu dans la définition de l’environnement juridique du sport et l’application de la réglementation. Concrètement, cela implique la préparation des projets de loi, l’élaboration des décrets d’application, et la réalisation de contrôles pour veiller à ce que les règles d’ordre public soient effectivement appliquées. Ce rôle normatif, qui permet à l’Etat de maîtriser les modes d’organisation et de définir un certain nombre d’axes prioritaires au niveau national, est complété par la capacité d’orienter les actions des acteurs par des financements spécifiques, provenant soit du budget de l’Etat, soit du CNDS. Au niveau local, l’action du ministère est relayée par les Directions régionales de la jeunesse des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) et les Direction départementales de la cohésion sociale (DDCS). Ces dernières sont chargées en particulier, sous l’autorité du préfet, de la police administrative des activités physiques et sportives, qui s’applique aux lieux de pratique, qu’ils se situent en milieu naturel ou dans des équipements sportifs. 4.2 Le mouvement sportif Constitué sous la forme d’une association reconnue d’utilité publique, le CNOSF a vocation à représenter l’ensemble des fédérations sportives et des sociétés 93 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne sportives qu'elles ont constituées, ainsi que les associations sportives et leurs licenciés. Il est de surcroît reconnu comme le vecteur en France du CIO, en application des dispositions de la Charte olympique (cf code du sport, art. L141-1). Ainsi, le CNOSF représente l'ensemble du mouvement sportif français, et il est le support au niveau national des principes et règles émis par le CIO. Dans ces conditions, l'Etat en a fait un partenaire privilégié. A ce titre, le CNOSF occupe une place importante au sein de la Commission nationale du sport de haut niveau (CNSHN), car d'une part, son Président en est membre, et d'autre part, les représentants du mouvement sportif sont désignés sur sa proposition pour participer à cette Commission. Le CNOSF est également fortement représenté au sein du CNDS, dont la mission essentielle consiste à financer le développement du sport, aussi bien au niveau central qu’au niveau des commissions territoriales du CNDS. Le CNOSF exerce au sein de cette instance un rôle de proposition, notamment en ce qui concerne les orientations relatives à la répartition de la part territoriale des financements, la prise en compte des priorités des fédérations fédérales et subventionnement des équipements sportifs. Par ailleurs, l'arrêté du ministre chargé des sports accordant la délégation aux fédérations sportives est pris après avis du CNOSF (Code du sport, art. 131-25). Or, cette délégation ministérielle est essentielle pour les fédérations sportives, notamment en matière de sport de haut niveau, puisque seules les fédérations délégataires peuvent proposer l'inscription d'athlètes sur la liste des 94 France sportifs de haut niveau. Enfin, le CNOSF est seul compétent pour constituer et diriger la délégation française aux Jeux Olympiques (code du sport, art. R141-2). D’une manière générale, le CNOSF est associé à toutes les décisions dans les domaines du sport qui constituent des priorités gouvernementales, tels que le développement de l’emploi sportif, la valorisation du bénévolat, la formation des cadres sportifs, la promotion des sportifs de haut niveau, ou encore la protection de la santé par le sport. Dès lors, même si leurs rôles sont complémentaires, l'Etat et le CNOSF sont quasiment dans une situation de co-gouvernance. En outre, le CNOSF s’est vu attribuer à partir de 1992 une importante mission de règlement des litiges sportifs par la voie de la conciliation, et a créé en son sein une conférence des conciliateurs dont il nomme les membres. Les modalités de saisine de la conférence des conciliateurs, la procédure à suivre et ses effets sont précisés par la loi (code du sport, art. L 141-4, et art. R 141-5 à R 141-25). Cette procédure, qui permet de désengorger les tribunaux, présente un intérêt évident pour le mouvement sportif. Au niveau territorial, le CNOSF est représenté par des organes déconcentrés (CROS dans les régions et CDOS dans les départements). Le CNOSF souhaite une autonomie accrue vis-à-vis des pouvoirs publics dans le cadre d’une nouvelle gouvernance du sport qui viserait à lui accorder davantage de compétences, tout en simplifiant le mode national d'organisation du sport, marqué selon lui par une prééminence de l'Etat. Cette demande a été partiellement satisfaite par le nouveau Gouvernement en 2012, qui a 95 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne reconnu un rôle accru au CNOSF dans le domaine du sport de haut niveau, des relations sportives internationales et de l'organisation des grands événements sportifs. Toutefois, cette réallocation des compétences au profit du mouvement sportif se révèle délicate à mettre en œuvre, car il n'est guère aisé pour l'Etat de remettre en cause un modèle historique et d'abandonner des attributions que l'on pourrait considérer comme régaliennes. Plus largement, le CNOSF estime que le modèle qui a érigé l'Etat en acteur essentiel dans le sport est devenu obsolète, et que ce dernier ne devrait plus exercer qu'un rôle subsidiaire, le mouvement sportif étant appelé à prendre une place prépondérante. Le portage d'un tel projet, aux antipodes des fondements historiques du modèle français, ne manque pas d'induire une certaine réflexion dans les relations entre le ministère chargé des sports et le CNOSF. Il n'en reste pas moins que les objectifs affichés par le CNOSF et ceux poursuivis par les pouvoirs publics dans le domaine du sport s'avèrent largement convergents, au- delà des inévitables nuances qui peuvent les distinguer, qu'il s'agisse de rendre le sport accessible à tous, d'améliorer les performances des sportifs de haut niveau, de renforcer le sport associatif comme vecteur d’éducation et de cohésion sociale, ou encore de favoriser le sport-santé. Reste à savoir, pour plus d’efficience sur ces sujets, si le CNOSF ne pourrait avoir plus de responsabilité. Soucieux d'organiser une réflexion élargie sur une modernisation de la gouvernance du sport devenue inéluctable, l'Etat a mis en place en 2012 la Conférence nationale du sport. Cette instance consultative, qui porte à présent le nom de Conseil national du sport, vise à permettre une concertation régulière entre l’Etat, les 96 France collectivités territoriales, le mouvement sportif et le monde économique. 4.3 Les collectivités territoriales La clause de compétence générale dont ont bénéficié à ce jour les collectivités territoriales à chaque niveau - régions, départements et communes - auxquels s’ajoutent les structures de coopération intercommunales, permet à chacune d’elles d’intervenir dans le domaine sportif, dès lors que l’intérêt général local est susceptible de légitimer leur intervention. Dès lors, bien que les lois de décentralisation ne leur aient guère attribué de compétences en matière sportive, les collectivités locales sont en mesure d’intervenir dans ce domaine, tant dans le soutien au fonctionnement des associations sportives, que dans les équipements sportifs. Ainsi, elles assument la plus grande partie des dépenses sportives publiques, avec 10,2 milliards d’euros en 2007, soit 76%, contre 24% pour l’Etat. Ce sont les communes qui consentent la majorité des efforts financiers pour l’organisation et la pratique du sport, avec un montant de l’ordre de 9 milliards d’euros en 2007 (soit plus des deux tiers du financement public). 5. Le financement du sport Globalement, les dépenses sportives de l’Etat se sont élevées en 2007 à 3,22 milliards d’euros (dont 2,32 imputés au ministère de l’Education nationale au titre de l’éducation physique et sportive, et 0,73 milliard du ministère chargé des Sports). Même si la part du financement de l’Etat dans le sport est plus importante en France que dans la plupart 97 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne des autres pays européens, elle reste relativement modeste par rapport aux autres sources de financement : moins de 10% seulement, alors que les collectivités locales interviennent pour 31% et les ménages pour 50%, l’apport des entreprises ne dépassant guère 10%. Au total, le financement public du sport (Etat et collectivités locales) atteint les 12 milliards d’euros. Bien qu’ils tendent à diminuer, les financements étatiques permettent d’orienter les politiques sportives, et le rôle de l’Etat est très supérieur à celui qui correspondrait à sa part de financement. Le soutien financier qu’il accorde au mouvement sportif est en effet assorti d’objectifs, par le biais de « conventions d’objectifs » négociées avec les fédérations. Le financement de l’Etat provient à la fois des crédits budgétaires votés chaque année par le Parlement, et des crédits affectés au CNDS. Les fonds du CNDS proviennent d’un prélèvement sur les sommes misées sur les paris sportifs exploités par la Française des Jeux et les autres opérateurs agréés, et du produit d’une taxe de 5% sur les droits de retransmission télévisée des manifestations sportives. Sa gestion illustre la gouvernance partagée entre le mouvement sportif et l’Etat, bien que ce dernier fixe les axes prioritaires d’intervention. Les crédits du CNDS, qui sont ventilés entre part nationale et part régionale, permettent de subventionner le fonctionnement des associations sportives, et certains projets d’équipements des collectivités locales et du mouvement sportif. L’Etat met par ailleurs du personnel qualifié et rétribué à la disposition du mouvement sportif. Ainsi quelques 1 600 conseillers techniques sportifs œuvrent soit au niveau national (directeurs techniques nationaux, entraîneurs nationaux), soit au niveau local (conseillers techniques régionaux ou départementaux). Ils sont placés 98 France sous la double hiérarchie de la fédération auprès de laquelle ils exercent leurs fonctions, et du ministère chargé des sports, auquel ils sont administrativement rattachés. FAITS MARQUANTS Modèle interventionniste Mouvement sportif consolidé CHIFFRES-CLES 188 participants par club 0,27 clubs par km² 99 Irlande IRLANDE Nombre d’habitants : 4 670 976 Superficie : 70 273 km² Nombre de fédérations : 72 Nombre de clubs : 3 000 Nombre de participants : n/c23 1. La pratique sportive S elon le rapport de l’Eurobaromètre « Sport et Activités Physiques » paru en mars 2010, 58% des Irlandais de plus de 15 ans pratiquent le sport au minimum une fois par semaine. L’Irlande est l’Etat membre dans lequel les répondants sont les plus nombreux à pratiquer un sport régulièrement (23%), c’est-à-dire cinq fois par semaine ou plus. Seulement 26% déclarent ne jamais pratiquer de sport ou une activité physique. Les motivations principales sont l’amélioration de la santé, l’amélioration de la forme ou encore la relaxation. La grande majorité des Irlandais (75%) reconnaît que leur région leur offre de nombreuses possibilités de pratique. 54% considèrent que les pouvoirs locaux en font assez dans le domaine sportif au sein de leur région. 23 Sources : Sport-in-europe.org, Etude Vocasport 101 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne Concernant le bénévolat, la proportion des personnes ayant une activité bénévole est de 14%, ce qui place l’Irlande parmi les meilleurs pays de l’UE dans ce domaine. L’implication de ces bénévoles est également importante puisque 38% d’entre eux consacrent au moins six heures par mois à une activité bénévole. Il y aurait environ 400 000 bénévoles investis dans le domaine sportif en Irlande. 2. Le cadre législatif La Constitution irlandaise ne contient pas de référence au sport, et aucun cadre législatif général sur le sport n’a été adopté. A l’image du Royaume-Uni, l’Irlande a mis en place un modèle non interventionniste en matière sportive. Cependant un engagement politique important existe. 3. La politique sportive Malgré un modèle non interventionniste, le ministère des Arts, des Sports et du Tourisme (« Department of Tourism, Culture and Sport ») a adopté un programme fixant la politique sportive générale à mettre en place. Ainsi, pour la période 2008-2010, les objectifs étaient définis dans une déclaration de stratégie (« Statement of strategy 2008-2010 »). Parallèlement à ce programme général, le ministère a également adopté divers programmes visant des domaines plus spécifiques du sport. 102 Irlande 3.1 Le programme de financement du sport (« Sports Capital Program ») Ce programme permet d’établir les moyens et les critères de financement alloués aux associations sportives, aux fédérations et éventuellement à certaines écoles. 3.2 L’initiative « Femmes dans le sport » (« Women in sport initiative ») Initiative lancée en 2005 par le ministère des Arts, du Sport et du Tourisme afin de promouvoir la participation sportive des femmes. 3.3 Les trophées du bénévolat sportif (« Volunteers in sport awards ») Chaque année, le ministère récompense de manière individuelle des bénévoles pour leur contribution au profit du sport irlandais. Le Conseil Irlandais des Sports (« Irish Sports Council » – ISC) adopte également des programmes destinés à définir clairement sa politique sportive, sur la base des axes définis par le ministère. La stratégie actuelle est définie dans le document « Building Sport for life: the next phase »), dont les deux objectifs majeurs sont d’accroitre le nombre de personnes pratiquant une activité sportive ou physique et de doter l’Irlande d’athlètes de haut niveau performants. 4. Les acteurs majeurs Tout comme au Royaume-Uni, l’Irlande a mis en place un système de collaboration entre les différents 103 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne acteurs, qui se veut le plus transparent possible dans sa gestion. 4.1 L’organisation publique du sport Au niveau gouvernemental, le ministère en charge du sport est le ministère des Arts, du Sport et du Tourisme. Son rôle est avant tout de définir les politiques à suivre par les différents organes nationaux et plus particulièrement par l’ISC. Le ministère a quatre objectifs principaux : accroître la participation et l’intérêt des Irlandais pour le sport ; améliorer les niveaux de performance ; développer les équipements sportifs à tous les niveaux et enfin faire en sorte que le sport contribue à l’amélioration de la santé. Le ministère tente d’atteindre ces objectifs notamment via la mise en place de programmes de développement, la mobilisation de fonds publics, la mise en conformité des règles irlandaises avec les règles provenant de l’UE, du Conseil de l’Europe et de l’Agence Mondiale Anti-dopage (AMA). Au niveau de son organisation, le ministère est composé de deux unités Sport. La première (« Sport Unit 1- Sport Policy and Capital Programmes Division ») est en charge des politiques et des programmes majeurs tels que la liaison avec l’ISC, les organisations internationales ou encore la gestion du programme « Sports Capital ». La seconde (« Sport Unit 2 - Major Sports Capital Projects ») est en charge de la gestion de certains évènements et projets ainsi que de la dimension locale du sport en Irlande. Il existe quatre agences nationales pour le sport en Irlande, l’Irish Sports Council, l’Irish Greyhound Board, la Horse Racing Ireland et la Campus and Stadium Ireland 104 Irlande Development Authority. Chacune a été créée par acte législatif. 4.1.1 Le Conseil Irlandais des Sports (« Irish Sports Council – ISC ») C’est l’organe étatique le plus important d’Irlande dans le domaine sportif. Créé par le « Irish Sports Council Act » de 1999. Il doit faire en sorte que le sport participe à l’amélioration de la qualité de vie des Irlandais. L’objectif de l’ISC est d’accroître la participation afin d’obtenir une société en meilleure santé. Ses missions sont multiples : Financement des non govermental bodies (NGBs), équivalent des fédérations. Gestion des demandes de subventions. Gestion de l’Agence nationale anti-dopage. Mise en place et conduite de la stratégie du sport de haut niveau. Gestion du programme « Sport and Recreation for young people ». Relations avec le Comité olympique et le « National coaching and training center ». Conseils et informations auprès des ministères sur les problématiques sportives. Relation avec le Conseil des sports d’Irlande du Nord. La gestion du Conseil, à l’image du système irlandais, repose sur les principes de transparence et d’efficacité. Des rapports annuels détaillés sont publiés de même que les stratégies d’action. Le « All island work » est un groupe de travail réunissant les présidents et directeurs généraux des Conseils des sports irlandais et nord irlandais. Ce groupe de coopération définit des axes en tenant compte des problématiques liées au sport (formation, haut niveau, 105 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne recherche…). Les deux Conseils ont publié en 2000 un code d’éthique qui a depuis été révisé plusieurs fois, notamment dans le but d’assurer la sécurité et la protection des enfants lorsqu’ils pratiquent un sport. Pour développer la participation sportive au niveau local, le Conseil a créé les « Local Sports Partnerships » (LSP). Ces 33 LSP, répartis sur tout le territoire, ont trois fonctions principales : l’information, l’éducation et la mise en œuvre. Le rôle principal des LSP est d’accroître la participation sportive et de s’assurer que les ressources locales sont bien utilisées. Les résultats attendus sont, entre autres, le développement des clubs, la formation des bénévoles ou encore l’amélioration des pratiques sportives au niveau local. Les organes locaux, les associations et les acteurs du sport au niveau local composent les LSP. Des acteurs tels que le comité d’enseignement professionnel, les conseils municipaux et ceux des comtés, les services de santé, les universités, les lycées, les instituts technologiques, les entreprises, les clubs, les NGBs, sont également impliqués. L’ISC ayant également pour objectif d’assurer la réussite des sportifs irlandais au niveau européen, mondial et olympique, celui-ci a développé deux organes chargés du développement du sport de haut niveau : l’unité de haute performance (« High performance unit ») et l’Institut Irlandais du sport (« Irish Institute of Sport ») : L’unité de haute performance est chargée de financer les sports de haut niveau, d’examiner les résultats de l’Irlande aux Jeux Olympiques, de soutenir médicalement et financièrement les sportifs ainsi que le cyclisme sur piste et le « Team 106 Irlande Ireland Golf trusts » et de faire la liaison avec les Comités olympique et paralympique. L’Institut Irlandais du sport a pour mission quant à lui d'offrir aux sportifs irlandais de niveau international une assistance médicale, financière et sportive (entraîneurs, infrastructures). Le Conseil soutient financièrement les fédérations afin que ces dernières se renforcent et se développent. Le rôle accordé aux fédérations est important, car ce sont elles qui organisent et gèrent la majorité des sports en Irlande, forment et répartissent les entraîneurs, organisent et permettent le développement des talents. Le Conseil a donc mis en place la « NGB unit », unité chargée de travailler avec les fédérations, qui a notamment pour rôle de: Conseiller les fédérations. Intervenir dans la procédure de reconnaissance du statut de NGB à un organisme. Gérer le cadre dans lequel sont allouées les subventions. Financer « Coaching Ireland », organe en charge de la formation des entraîneurs. Aider au développement du programme « Women in sport », programme destiné à développer la participation des femmes dans le sport. Il existe trois autres agences nationales. Contrairement à l’ISC qui a une vocation générale dans le domaine sportif, chacune de ces agences a un rôle particulier. 107 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne 4.1.2 Horse Racing Ireland Cette agence a été créée le 18 décembre 2001 en vertu des dispositions du « Irish Horseracing Act » de 1994 et du « Horse and Greyhound Racing Act » de 2001. Elle est en charge de la promotion et du développement des courses de chevaux et de tout ce qui s’y rapporte. 4.1.3 Irish Greyhound Board Cette agence a été créée le 28 mai 1958 en vertu du « Greyhound Industry Act » de 1958. Ses missions principales sont le contrôle, la promotion et l’exploitation des courses de lévriers. 4.1.4 National Sports Campus Development authority (NSCDA) Le NSCDA, qui a été créé pour succéder au « Campus and Stadium Ireland Development Company Ltd », est opérationnel depuis le 1er janvier 2007. Sa mission principale est de superviser la planification et le développement du Campus sportif d’Abbotstown. 4.2 Le mouvement sportif Le mouvement sportif irlandais n’est pas consolidé. 4.2.1 Le Comité national olympique (« Olympic Council of Ireland ») En Irlande, le Comité national olympique est indépendant, et il n’a pas fusionné avec l’organe national 108 Irlande en charge des Sports. Ses missions sont celles d’un Comité national olympique classique. 4.2.2 La Fédération des Sports Irlandais (« Federation of Irish Sports ») Cette confédération a été établie par les fédérations en 2002 en tant qu’organe de représentation pour toutes les organisations sportives, dans le but d’assurer une expression indépendante du sport en Irlande. Ses missions sont les suivantes : Représenter les intérêts des organisations sportives auprès du Gouvernement. Mettre en avant les bénéfices du sport pour la société. Impulser le développement de politiques sportives efficaces. Mettre en place des réseaux et des services au profit des membres de la fédération. La confédération a également créé un service de règlement des conflits, le « Just Sport Ireland ». Lancé en 2007, ce service propose aux organisations sportives de régler leurs différends via deux procédures, la médiation et l’arbitrage. 5. Le financement du sport Le financement du sport en Irlande se fait principalement via l’Etat et la Loterie nationale. Le ministère des Arts, du Sport et du Tourisme ainsi que l’ISC sont responsables de la distribution de ces financements. La Loterie nationale permet le financement du « Sports Capital Programme », dont l’objectif est de 109 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne permettre le développement des infrastructures sportives. Pour l’année 2009, 1 550 subventions ont été versées en faveur des clubs, pour un montant d’environ 60 millions d’euros. L’ISC est chargé de répartir les financements publics. En 2009, le ministère lui a versé 51 millions d’euros, chiffre en baisse de 10% par rapport à l’année précédente. Les deux tiers du budget du Conseil sont reversés aux fédérations. Les partenariats locaux du sport (LSP) bénéficient également de ces financements à hauteur de 6 millions d’euros. L’activité bénévole joue également un rôle prépondérant dans le financement du sport. On estime qu’elle représenterait un investissement économique d’une valeur comprise entre 300 et 600 millions d’euros chaque année. FAITS MARQUANTS Modèle libéral Mouvement sportif non consolidé CHIFFRES-CLES La valeur du bénévolat représente entre 300 et 600 millions d’euros 0,042 clubs par km² 110 Italie ITALIE Nombre d’habitants : 61 016 804 Superficie : 301 340 km² Nombre de fédérations : 45 Nombre de clubs : 95 000 Nombre de participants : 11 000 00024 1. La pratique sportive S elon le rapport de l’Eurobaromètre « Sport et Activités Physiques » publié en mars 2010, seulement 29% des Italiens de plus de 15 ans pratiquent le sport de manière « régulière » ou avec une « certaine régularité » (au moins une fois par semaine). Ce pourcentage place l’Italie largement en dessous de la moyenne de l’UE (40%). Logiquement, le pourcentage de citoyens italiens ne pratiquant jamais une activité sportive est élevé (55%), ce qui place l’Italie parmi les pays dans lesquels les habitants ont le plus faible taux de participation sportive. Comme raison de cette nonpratique sportive, un Italien sur deux met en avant le manque de temps. D’ailleurs, les Italiens font preuve d’un certain manque d’intérêt pour le sport, 53% avouant préférer faire autre chose que du sport pendant leur temps libre. 24 Source CONI 111 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne Les motivations principales de la pratique d’une activité physique sont l’amélioration de la santé, de la forme ou encore la relaxation. 72% des Italiens considèrent avoir des possibilités de pratiquer un sport dans leur région. Les Italiens se disent également à 68% très satisfaits des possibilités offertes par les clubs sportifs locaux. S’agissant des pouvoirs locaux, 52% des Italiens considèrent que ces derniers n’en font pas assez dans le domaine sportif. Concernant le bénévolat, la proportion des personnes ayant une activité bénévole est de seulement 3%, ce qui place l’Italie parmi les pays de l’UE ayant les plus faibles proportions (2% pour le Portugal, la Pologne et la Grèce). Cependant, les citoyens italiens qui s’impliquent dans le bénévolat le font de manière importante, 12% d’entre eux y consacrant au moins 21 heures par mois. 2. Le cadre législatif La Constitution de la République italienne de 1947 mentionne le sport dans son article 117, qui dispose que : « (…) Les matières suivantes font l’objet de législation concurrente : (…) les activités sportives (…). Dans les matières faisant l’objet de législation concurrente, le pouvoir législatif échoit aux Régions, sous réserve de la fixation des principes fondamentaux, qui relève de la législation de l’Etat (…) ». En vertu de cet article, les compétences législatives en matière sportive appartiennent aux autorités régionales, l’Etat étant seulement compétent pour fixer les principes fondamentaux ou les lignes directrices. La compétence principale appartient par conséquent aux 112 Italie Régions. Cette répartition trouve notamment son fondement dans une loi constitutionnelle en date du 18 octobre 2001. L’Italie ne possède pas de loi particulière relative à la matière sportive dans son ensemble. En revanche, plusieurs lois ont vocation à réguler certains aspects du sport. Tel est le cas de la loi n°91 du 23 mars 1981 qui régule le sport professionnel et les activités des sportifs, entraîneurs, techniciens… Cette loi a été adoptée suite notamment aux nombreux problèmes de transferts de joueurs rencontrés dans le football professionnel25. Une seconde loi ayant un impact notable sur le sport a été adoptée le 17 octobre 2003 et concerne la justice sportive. En vertu de cette loi, la compétence judiciaire en matière sportive appartient aux fédérations sportives et au Comité national olympique Italien (« CONI »). Ce dernier est régi par un décret-loi adopté en 1999 (« Decreto Melandri »), modifié en 2004, qui pose les principes de l’organisation et de la structure actuelle du CONI. Le cadre législatif général du sport en Italie n’est pas seulement défini par l’Etat ; il résulte de plusieurs textes (lois, décrets, règlements, statuts) émanant de différents acteurs (Etat, CONI, Régions, Fédérations). Elle permet d’encadrer les relations de travail dans le domaine du sport. Ainsi, le Titre I concerne le sport professionnel, le Titre II régule le fonctionnement et les activités des clubs et des fédérations sportives, le Titre III contient les provisions en matière fiscale et enfin le Titre IV concerne les dispositions transitoires et finales. 25 113 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne 3. La politique sportive En raison de son caractère prépondérant et du rôle restreint de l’Etat dans le système sportif italien, le CONI élabore la politique sportive nationale. Toutefois, aucun programme général fixant les objectifs à atteindre ne semble avoir été adopté par le CONI. D’une manière générale, le CONI tente de faire du sport un outil d’équilibre et de développement au service des citoyens. Cela passe par une promotion des bienfaits de l’activité physique et sportive à l’échelle nationale afin de faire prendre conscience de son importance au sein de la population. Une attention particulière est portée aux enfants notamment via le sport scolaire. A titre d’exemple, chaque année le CONI organise la journée nationale du sport durant laquelle des évènements sportifs sont organisés dans tout le pays. Concernant les sportifs de haut niveau, le CONI tente de favoriser leur reconversion. Un accord entre le CONI et l’entreprise Adecco Italie a été signé en 2001 afin de mettre en place un programme destiné à la réinsertion des athlètes. Le but du programme est de faciliter l’insertion des anciens athlètes de haut niveau dans le monde du travail, par une politique d’orientation, d’information et de formation. Depuis 2001, environ 700 athlètes ont bénéficié de ce programme. 4. Les acteurs majeurs 4.1 L’organisation publique du sport En l’absence de ministère en charge des sports, l’organe responsable est le Bureau des Sports (« Ufficio per lo Sport »), à la tête duquel se trouve un sous114 Italie secrétaire d’Etat. Les fonctions et responsabilités de ce bureau sont fixées par un décret du 29 octobre 2009. Le Bureau est une structure de soutien dans l’exercice des fonctions relatives au domaine sportif. Il propose, coordonne et met en œuvre les réglementations relatives au sport. Ce Bureau est également en charge des relations avec les organisations internationales (Conseil de l’Europe, Union européenne, UNESCO et Agence Mondiale Anti-dopage) et les acteurs du mouvement sportif. Il joue également un rôle dans la prévention du dopage, supervise le CONI et contrôle les financements en collaboration avec le Ministère des biens et des affaires culturelles (« Ministro per i beni e le attivita culturali »). 4.2 Le mouvement sportif 4.2.1 Le Comité national olympique Italien (« Comitato Olimpico Nazionale Italiano – CONI ») L’organe national principal en matière sportive est le CONI, reconnu pour la première fois par le Gouvernement italien par une loi de 1942, lui conférant la personnalité juridique. Le rôle actuel du CONI est défini dans un décret-loi de 1999. Le CONI joue simultanément le rôle de Confédération des fédérations sportives nationales italiennes, de Comité olympique national et d’organe public non-gouvernemental, ce qui fait du mouvement sportif italien un mouvement consolidé. Ce décret de 1999, révisé en 2004, a mis fin au titre de « fédération des fédérations ». Désormais le CONI est défini comme une organisation publique à but non lucratif. Les fédérations sont considérées quant à elles comme des associations ayant une personnalité juridique privée. Elles jouissent donc d’une certaine indépendance. 115 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne En vertu de ce décret, la réglementation du sport est déléguée par l’Etat au CONI, qui est en charge de l’organisation et du développement du sport de masse mais aussi du sport de haut niveau. Le CONI est responsable des athlètes de haut niveau italiens, notamment de leur préparation pour les Jeux Olympiques ou toute autre compétition nationale ou internationale. En raison de son rôle et des nombreuses compétences qui lui sont confiées, le CONI est un organe déconcentré. Il est présent dans dix-neuf régions et centdeux provinces. Actuellement, le CONI reconnaît 45 fédérations sportives nationales et 16 fédérations sont considérées comme « associées », ce qui représente 95 000 clubs, pour un total de 11 millions de membres. Depuis un décret-loi adopté en 2002, le CONI met en œuvre ses activités via le CONI Servizi S.p.A. Il s’agit d’une société en commandite par action entièrement détenue par le ministère de l’Economie, dont les comptes sont contrôlés par la Cour des Comptes. Cette société exploite les activités du CONI via un contrat de service et a pour rôle de défendre l’importance du sport en Italie, notamment en : Mettant en œuvre efficacement le mandat confié par le CONI. Permettant au CONI de contribuer financièrement au soutien des fédérations sportives nationales. Fournissant des services de qualités aux fédérations. Développant son savoir-faire dans le domaine du sport. Tirant profit des ressources matérielles et professionnelles. 116 Italie Le décret-loi de 2002 a également apporté quelques changements substantiels dans la structure juridique du CONI : Privatisation des fédérations. Instauration d’un Comité national en charge du « Sport pour tous ». Acquisition du statut de représentant agissant au nom des sportifs et des entraîneurs membres des instances du CONI et des fédérations. Impossibilité de cumuler les postes de Président et de membre du Conseil d’administration du CONI. Elargissement de la participation pour les élections aux postes de Président et membres du Conseil d’administration du CONI. 4.2.2 Le Comité paralympique (« Comitato Italiano Paralimpico ») Le Comité paralympique italien est distinct du CONI. En effet, malgré la forte concentration de pouvoirs au sein du CONI, ce dernier ne joue pas le rôle de Comité paralympique. En vertu d’une loi du 15 juillet 2003 et d’un décret du 8 avril 2004, le Comité paralympique italien est l’organe en charge du sport paralympique. Il a pour mission d’identifier les fédérations et de préparer les athlètes aux Jeux paralympiques. Le Comité paralympique reconnaît actuellement 18 fédérations. 4.2.3 Les fédérations sportives nationales Les fédérations sportives nationales occupent une place importante dans le système de gouvernance du sport en Italie. Elles ont le statut d’associations privées et 117 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne possèdent leur propre personnalité juridique, tout en restant sous la tutelle du CONI. Les fédérations ont également une dimension publique du fait qu’elles demeurent sous surveillance du CONI (qui est un organe public), et qu’elles participent à la mise en œuvre de la politique sportive nationale. Elles collaborent avec le CONI à l’organisation et au développement du sport ainsi qu’à la préparation des athlètes. Le CONI délègue aux fédérations la compétence relative à l’attribution aux associations du statut de Societa Sportiva. Ce statut est nécessaire pour les associations souhaitant agir en tant qu’association sportive, c'est-à-dire prendre part à l’organisation du sport et offrir la possibilité aux particuliers de pratiquer un sport. Enfin, les fédérations sportives nationales doivent être régies par des règles démocratiques, assurant la liberté et l’égalité de tous les pratiquants, et de plus, ces règles doivent être conformes aux règlementations nationales et internationales en vigueur. 5. Le financement du sport Le sport en Italie est indirectement financé par l’Etat, notamment via les recettes de la loterie nationale. En effet, l’Etat ne verse pas directement les subventions aux fédérations ou aux clubs, mais au CONI, à qui il appartient de les répartir entre les différents acteurs du mouvement sportif. Ainsi, chaque année, l’Etat verse environ 450 millions d’euros au CONI. Ce dernier tire également quelques revenus commerciaux, notamment de l’exploitation de la marque CONI (5 millions d’euros en 2010). 118 Italie Le Bureau des Sports participe quant à lui de manière directe au financement de certains évènements sportifs, en vertu d’un décret de 2010. Championnats du monde de volley-ball masculin 2010, Championnats du monde de rugby – de 20 ans 2011 ou encore Coupe du monde de Beach Soccer 2011… Au total, 35 évènements ont pu bénéficier de ces financements, pour un montant total d’environ 10 millions d’euros. A noter que ces financements sont versés aux fédérations en charge de l’organisation de ces évènements. Au-delà de ce financement direct, les régions et les autorités locales participent également au financement du sport. FAITS MARQUANTS Modèle libéral Mouvement sportif consolidé Faible participation sportive CHIFFRES-CLES Environ 450 millions d’euros versés chaque année par l’Etat au CONI 115 participants par club 0,31 club par km2 119 Pays-Bas PAY S-BAS Nombre d’habitants : 16 847 007 Superficie : 41 543 km² Nombre de fédérations : 90 Nombre de clubs : 27 000 Nombre de participants : 4 786 00526 1. La pratique sportive S elon le rapport de l’Eurobaromètre « Sport et Activités Physiques » publié en mars 2010, une majorité de 56% des citoyens de plus de 15 ans pratique un sport « régulièrement » ou « avec une certaine régularité » (au moins une fois par semaine). Seulement 5% des répondants déclarent n’exercer aucune activité physique quelle qu’elle soit. La santé est la motivation principale pratiquants, selon 43% des répondants. des 95% affirment pouvoir pratiquer le sport dans leur région et 87% se disent très satisfaits des offres de pratique sportive proposées par les clubs sportifs locaux. Enfin, 50% affirment ne pas disposer du temps libre nécessaire pour pratiquer un sport. 26 Sources NOC*NSF, www.sport-in-europe.org 121 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne Concernant le bénévolat, les Pays-Bas enregistrent un taux élevé de personnes ayant une activité bénévole (16%). 27% d’entre eux déclarent s’engager au moins 6 heures par mois. 2. Le cadre législatif Les Pays-Bas ne possèdent pas de loi nationale relative au sport. En revanche, de nombreuses dispositions légales et règlementaires s’y appliquent. A titre d’exemple, les associations sportives sont tenues de suivre : La règlementation des associations (« Geen sport zonder spelregels » - Pas de sport sans règles du jeu) publiée en 2003 par Ernst & Young. Les lois et règlements pour les associations sportives (« Wet-en regelgeving voor sportverenigingen ») adoptés en 2007 par le NOC*NSF (organe issu de la fusion du comité national olympique et de la confédération sportive nationale « Sport federatie »). La loi sur le bien-être public de 2004 sert de cadre général pour définir les politiques sportives des différentes autorités néerlandaises. En 2001, le Gouvernement a lancé une étude sur l'opportunité d’une loi nationale spécifique au sport, mais l'idée a été abandonnée en 2003. Tous les principes de bonne gouvernance énumérés par André-Noël Chaker dans son ouvrage consacré à la Bonne gouvernance dans le sport (liberté d’association, d’expression, d’opération, transparence, indépendance et démocratie) sont respectés par l’Etat néerlandais. Aucune disposition spécifique n’interdit aux représentants de 122 Pays-Bas l’administration publique d’être désignés pour occuper une position élevée dans une organisation sportive. La législation permet au NOC*NSF de recevoir et de distribuer directement des fonds importants sans intervention gouvernementale, ce qui donne au mouvement sportif une grande indépendance de fonctionnement. 3. La politique sportive 3.1 L’agenda du sport 2016 Quatrième plan stratégique de politique du sport, l’agenda du sport 2013-2016 a été mis en place afin de préparer l’Olympiade à venir. Il a pour objectifs d’augmenter la pratique sportive générale de 65 à 75% et de permettre aux Pays-Bas d’atteindre le rang de la dixième meilleure nation en termes de résultats sportifs au monde. Cet Agenda est mis en œuvre conjointement avec les fédérations, le Comité Olympique Néerlandais (NOC*NSF), le Ministère de la Santé et du Sport, l’Institut Néerlandais du Sport et de l’Activité physique, la Commission des Athlètes ainsi qu’un solide réseau associatif et scientifique. 3.2 Le Plan Olympique 2028 Le plan olympique 2028 permet un développement soutenu du sport de haut niveau. Ce projet de grande envergure, dont le but est de développer le sport et les infrastructures, a pour objectif ultime l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2028. Cependant, il ne s’agit pas que d’un simple projet de candidature, il prend en effet en compte huit axes de travail : le sport d’élite, le sport de loisir, le bien-être social, la santé, 123 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne l’économie, la planification commune, l’organisation d’événements et la médiatisation du sport. Ce plan, dont le coût estimé s’élève à 90 millions d’euros, prévoit que d’ici à 2016 les Pays-Bas se seront dotés d’infrastructures olympiques, ce qui déterminera le dépôt éventuel de la candidature. 4. Les acteurs majeurs 4.1 L’organisation publique du sport 4.1.1 Le ministère de la Santé Publique, du Bien-être et du Sport (« Ministerie van Volksgezondheid, Welzijn en Sport ») Les Pays-Bas appliquent un modèle de législation non interventionniste en matière sportive. L'essentiel des responsabilités est confiée au mouvement sportif non étatique, et le sport relève principalement d’initiatives privées. L’Etat apporte uniquement son soutien aux organisations sportives. Son rôle est de déterminer le cadre général des activités sportives, de mettre en place les nouvelles orientations politiques, d'encourager les projets et d'assurer la décentralisation des infrastructures au niveau des provinces. Le ministère accomplit son mandat en suivant l’avis des représentants du mouvement sportif néerlandais. Dans ce but, le Gouvernement met l’accent sur l’influence du sport dans les domaines de l’intégration sociale, l’emploi, la santé, l’esprit sportif et la tolérance. D’autres campagnes sont également lancées sur des thèmes comme l’entraînement, le sport de haut niveau, le dopage, les évènements 124 Pays-Bas sportifs, les infrastructures ou encore la coopération internationale. 4.1.2 Les provinces Les autorités provinciales jouent un rôle important dans le domaine du sport. Les douze provinces néerlandaises financent les conseils provinciaux du sport (« Provinciale sportraden »). Il s'agit de fondations (« Stichtingen ») pour le développement du sport et des activités physiques dans les provinces, qui mettent en œuvre les orientations étatiques et coopèrent avec les autres partenaires (communes, services sportifs locaux, associations sportives, fédérations, système éducatif, NOC*NSF, etc.). 4.1.3 Les communes Les communes disposent d’agences locales dédiées au sport. Elles distribuent les subventions destinées aux clubs et dépensent environ 1,2 milliard d’euros par an pour le secteur sportif. 4.2 Le mouvement sportif 4.2.1 Le Comité national olympique néerlandais (« Nederlands Olympisch Comité Nederlandse Sport Federatie NOC*NSF ») Le NOC*NSF s’acquitte simultanément des fonctions de comité national olympique et de confédération d’organisations sportives. Les Pays-Bas ont donc un mouvement sportif consolidé depuis la fusion de ces deux organismes. Le NOC*NSF représente les intérêts 125 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne de ses membres et fait également office d’interlocuteur politique auprès du ministère de la Santé, du Bien-être et du Sport. Il regroupe 90 organisations sportives nationales qui se répartissent dans environ 27 000 associations, avec un effectif total de 4,7 millions de sportifs. 4.2.2 Les fédérations sportives Elles sont chargées de développer leur propre sport et d’apporter un soutien à leurs membres. 4.3 Les acteurs privés/ la société civile 4.3.1 L’Institut Néerlandais du Sport et de l’Exercice (« Nederlands Instituut voor Sport en Bewegen - NISB ») Cet institut a pour mission de faciliter l’élaboration et la mise en œuvre de la politique du sport et de l'activité physique, indépendamment du sport organisé. Fondation privée, le NISB apporte également son soutien au sport local et provincial. Son conseil d’administration se compose de représentants d’associations des communes, des provinces, du NOC*NSF et d’autres organisations importantes liées au sport. Le ministère de la Santé, du Bien-être et du Sport assume presque 80% de son financement. 4.3.2 L’Institut W.J.H. Mulier Cet Institut a été créé en 2002 dans le but de promouvoir les accords mutuels dans la recherche du sport dans le domaine social et scientifique aux Pays-Bas. 126 Pays-Bas 5. Le financement du sport 5.1 Le sponsoring Ce moyen de financement couramment utilisé dans le milieu sportif permet à une organisation d’apporter une aide généralement financière à une association, un projet ou un évènement avec une éventuelle contrepartie. Divers organismes proposent des subventions exceptionnelles ou permanentes aux organisations sportives. 5.2 La collecte de fonds Cette démarche consiste à recueillir des fonds par le biais d’une loterie locale ou une brocante aux fins de mener à bien un projet d’organisation à but non lucratif. Une vérification de la règlementation en vigueur et notamment l’accord de la commune s’impose. 5.3 Les subventions des autorités publiques nationales, régionales ou locales L’article 2 de la loi du 12 mars 1998 relative aux subventions attribuées par le ministère de la Santé Publique, du Bien-être et du Sport (« Kaderwet volksgezondheidssubsidies ») permet aux instances sportives de prétendre à une aide sous réserve d’une demande à caractère national. Les critères de financement prennent en compte la présence d’un règlement disciplinaire antidopage, ainsi que de projets et budgets approuvés à court et long terme. 127 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne A ces aides d'Etat s’ajoutent les investissements des communes et des provinces, souvent destinés à l’entretien des installations sportives, à l’organisation d’évènements sportifs majeurs et au financement de projets spéciaux. 5.4 Loterie nationale En vertu de la législation nationale sur la loterie, le NOC*NSF reçoit directement un certain pourcentage des recettes tirées des activités de la loterie. Il répartit ces fonds indépendamment de toute obligation de comptes à rendre à l’Etat. Les fonds sont consacrés aux deux domaines d’activité du NOC*NSF : le sport de haut niveau et le sport pour tous. Les fédérations sportives et les sportifs peuvent solliciter des subventions auprès de cet organisme. 5.5 Autres sources de revenus Droits de télédiffusion et cotisations des membres. FAITS MARQUANTS Modèle libéral Mouvement sportif consolidé Indépendance du NOC*NSF dans l’utilisation des recettes de la Loterie nationale CHIFFRES-CLES 177 participants par club 0,65 club par km2 128 Pologne POLOGNE Nombre d’habitants : 38 441 588 Superficie : 312 685 km² Nombre de fédérations : 68 Nombre de clubs : n/c Nombre de participants : n/c27 1. La pratique sportive S elon le rapport de l’Eurobaromètre « Sport et Activités Physiques » paru en mars 2010, seuls 25% des Polonais de plus de 15 ans pratiquent le sport de manière « régulière » ou avec une « certaine régularité » (au moins une fois par semaine). Ce taux figure parmi les dix plus faibles de l’Union européenne. En 2009, seulement 4% de la population était membre d’un club de sport, et 2% adhérait à un club de remise en forme. 87% des personnes ayant répondu à l’enquête déclaraient n’être membres d’aucun club. La pratique sportive est donc faible, et a lieu majoritairement en dehors des associations sportives, dont le nombre ne dépasse guère les 10 000. Les motivations principales des pratiquants sont l’amélioration de la santé, de la performance physique et l’aspect ludique. 27 Source EPAS 129 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne 59% des répondants considèrent avoir la possibilité de pratiquer un sport dans leur région et seuls 46% se disent très satisfaits des possibilités offertes par les clubs locaux. Une majorité des répondants déclarent que les pouvoirs locaux n’en font pas assez dans le domaine sportif (52%). A noter que 39% des Polonais préfèrent faire autre chose que du sport pendant leur temps libre. Concernant le bénévolat, la proportion de personnes ayant une activité bénévole est très faible (2%), ce qui place la Pologne parmi les pays ayant le plus faible pourcentage, avec la Grèce et le Portugal. Cet engagement bénévole est avant tout occasionnel (52%). 2. Le cadre législatif L’article 68, alinéa 5 de la Constitution polonaise indique que les pouvoirs publics assurent la promotion de l’éducation sportive, notamment pour les jeunes. Par ailleurs, le principal texte est la loi sur le sport du 25 juin 2010, qui définit les principes encadrant l’organisation et la pratique du sport. On peut mentionner aussi la loi sur le sport de haut niveau du 29 juillet 2005, et la loi sur la culture physique du 29 juillet 2002. 3. La politique sportive La Stratégie du développement du sport en Pologne établie jusqu’en 2015 a pour objectif principal de tendre vers « une société active et en bonne santé ». A cette fin, trois priorités ont été définies : Promotion du sport pour tous : elle englobe les actions touchant au développement physique et 130 Pologne individuel des personnes (santé, qualité de vie). Le rôle des pouvoirs publics est de soutenir l’établissement de programmes de santé afin d’améliorer les comportements et d’augmenter l’activité physique à tous les âges. Le sport est mobilisé pour créer des attitudes sociales positives et lutter contre les dérives, en particulier le hooliganisme, la dépendance à la drogue et l’alcoolisme. Amélioration du niveau des résultats sportifs : il s’agit de créer les conditions optimales de préparation pour les équipes nationales en vue des Jeux Olympiques et Paralympiques, et des championnats de haut niveau ; de développer le sport sur la base de méthodes modernes et efficaces pour attirer de jeunes talents ; de créer enfin les bases juridiques permettant de lutter contre les dérives, notamment la lutte contre le dopage. Développement du sport et des infrastructures de loisirs. : l’objectif est d’augmenter le nombre des infrastructures sportives dans le pays, comme les salles de sport, les terrains de football, les piscines, les installations pour les sports d’hiver, et de promouvoir leur usage effectif par l’organisation de rencontres sportives. A cette fin, le programme « Mon terrain de sport - Orlik 2012 » a été lancé en 2008 en vue de construire des terrains d’accès libres et gratuits. Fin 2011, leur nombre dépassait les 1 700. 131 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne 4. Les acteurs majeurs 4.1 L’organisation publique du sport Le ministère des Sports et du Tourisme est l’institution gouvernementale responsable de la définition et de la mise en œuvre de la politique sportive en Pologne. Il soutient les fédérations dans la préparation des équipes nationales en vue des Jeux Olympiques et des compétitions sportives internationales. A ce titre, il répartit les fonds budgétaires dédiés au sport de haut niveau et contrôle leur utilisation. Il coordonne les compétitions sportives pour les jeunes athlètes. Il s’appuie sur une agence, la Confédération polonaise du sport, qui a pour objectif principal de créer des conditions favorables pour le sport de haut niveau et le sport professionnel, et qui centralise les investissements dans ce domaine. En parallèle, des actions de promotion du sport sont menées au bénéfice de tous les groupes sociaux. Le ministère est chargé aussi de superviser la Commission contre le dopage. Cette Commission contrôle et gère le programme des tests antidopage, dont les prélèvements sont analysés dans le laboratoire polonais antidopage, qui a obtenu l’accréditation de l’AMA en 2004. Enfin, l’Institut du Sport est un organisme scientifique indépendant, supervisé par le ministre du Sport et du Tourisme, qui concentre ses activités dans les domaines de la recherche antidopage, dans la biochimie, la biomécanique, l’endocrinologie, la physiologie de l’alimentation et la psychologie. 132 Pologne Parallèlement, les échelons territoriaux que constituent les communes, les districts (départements) et les voïvodies (régions) exercent un rôle croissant dans le financement et la gestion du sport, et ce depuis le mouvement général de décentralisation engagé à la fin des années 1990, qui s’est accompagné d’un désengagement financier du Gouvernement central. Ainsi, les départements et les régions sont en charge de la construction et de la maintenance d’une bonne part des infrastructures sportives. Les départements sont aussi chargés de la majorité des programmes en faveur du sport, via l’Association pour le développement de la culture physique. Ils participent également à l’éducation sportive des enfants et des jeunes en cofinançant l’organisation de championnats intra-régionaux et le fonctionnement des clubs sportifs scolaires. 4.2 Le mouvement sportif Les fédérations sportives, constituées conformément aux dispositions de la loi sur les associations, ont le monopole de l’organisation des compétitions. A ce titre, elles sont responsables des clubs, des athlètes, entraîneurs et arbitres, et sont chargées de la représentation du sport polonais dans les instances sportives internationales. Il existe des fédérations unisport et multisports. Le Comité olympique polonais est une organisation non gouvernementale autonome qui joue le rôle de confédération sportive au niveau national. Il réunit ainsi les organisations sportives et d’autres entités poursuivant 133 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne à la fois les objectifs du Mouvement Olympique et les missions liées au développement du sport en Pologne. Le Centre Sportif Central (COS) a été créé en vue de fournir les bases d’un entraînement professionnel complet pour soutenir la préparation des athlètes polonais. Le COS a pris la forme d’une « entreprise » subventionnée par le budget de l’Etat et supervisée par le ministre du Sport et du Tourisme. Le COS comporte 7 centres de préparation olympique équipés d’infrastructures modernes. 5. Le financement du sport Le secteur privé est la source majoritaire de financement du sport, constituée essentiellement des dépenses des ménages, avec toutefois une augmentation notable du sponsoring, concentré sur quelques disciplines (en particulier football, volley-ball masculin et saut à ski). Cependant, le secteur public contribue encore pour 48% environ au financement du sport, dont les deux tiers proviennent du Gouvernement central et le tiers restant des collectivités territoriales. Il faut également relever que seulement 30% du financement public est issu du budget de l’Etat, les 70% restants provenant du Fonds pour la Promotion de la Culture Physique et du Sport, alimenté pour l’essentiel par la loterie nationale. Ce Fonds, géré par le ministère des Sports et du Tourisme, reçoit 80% des ressources issues des taxes sur les jeux et loteries. 134 Pologne FAITS MARQUANTS Modèle interventionniste Mouvement sportif non consolidé CHIFFRES-CLES 115 participants par club 0,31 club par km2 135 Portugal PORT UGAL Nombre d’habitants : 10 562 178 Superficie : 92 345 km² Nombre de fédérations : 61 Nombre de clubs : 11 617 Nombre de participants : 523 16828 1. La pratique sportive Reconnaissant, a priori, que le taux de 36% de pratique de l'activité physique et sportive au Portugal est faible lorsqu'il est comparé au taux moyen européen (40%), il est important de mentionner qu’il est possible de questionner la valeur des données exprimées dans l’Eurobaromètre « Sport et Activités physiques » publié en mars 2010 concernant le Portugal, en raison de questions terminologiques et culturelles. Toutefois, selon l’Eurobaromètre, 55% de la population résidant au Portugal déclare ne jamais pratiquer une activité physique et sportive ou ne le faire pas régulièrement. Le Portugal compte parmi les Etats membres les moins physiquement actifs en Europe. Les motivations principales des pratiquants sont l’amélioration de la santé, la relaxation et l’aspect ludique. 28 Sources : Recensement INE 2011, IPDJ 2011 137 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne Concernant le bénévolat, la proportion de personnes ayant une activité bénévole est très faible (2%), ce qui place la Portugal parmi les pays ayant le plus faible pourcentage, avec la Grèce et le Pologne. Cet engagement bénévole est avant tout occasionnel (31%). 2. Le cadre législatif La première Constitution de la République portugaise date de 1976, et depuis lors, le « droit à la culture physique et au sport » a été porté au rang de droit fondamental (article 79). Dans son paragraphe 2, l’article mentionne ainsi qu’ « il incombe à l'Etat, en collaboration avec les écoles et les associations et organisations sportives, de promouvoir, stimuler, guider et aider à la pratique et la diffusion de la culture physique et sportive, ainsi que d'éviter la violence dans le sport ». L'Etat joue le rôle de régulateur, de contrôleur et d'évaluateur des politiques sportives. L'exécution de ces politiques est de la responsabilité des divers partenaires du sport conformément aux dispositions de la loi-cadre sur le sport, qui est la « loi des bases de l'activité physique et sportive »29. Les principaux partenaires de l'Etat pour l'exécution des politiques sportives sont les fédérations, dotées du statut d'utilité publique sportive, entités 29 Loi nº 5/2007 du 16 janvier 2007 138 Portugal auxquelles sont transférés des pouvoirs de nature publique – en particulier des pouvoirs de réglementation et de discipline. Par conséquent, des fonds publics leur sont alloués, conformément au régime juridique des fédérations sportives (décret-loi n° 248-B / 2008 du 31 décembre 2008). Il est important de souligner l'application du principe d'unicité, en vertu duquel ne peut exister qu'une fédération pour chacune des disciplines sportives. L'organisation, la réglementation et la direction de l'activité sportive au niveau national sont donc de la responsabilité exclusive de chacune des fédérations. La concession d'argent public susmentionnée en faveur des fédérations est réalisée par l'intermédiaire de la signature de « contrats-programmes de développement sportif », dont le régime est prévu dans le décret-loi n°273/2009 du 1er octobre 2009. Le processus de passation d'un contrat-programme de développement sportif débute avec la présentation d'une candidature, dans laquelle doit figurer, entre autres documents, un programme sportif. La durée du programme présenté est d'un an, coïncidant avec l'année civile. Après approbation de la candidature par l'Etat, le contrat-programme est signé pour un an, la fédération étant financée dans les termes et pour les besoins du programme sportif présenté. Une fois la période de validité du programme sportif terminée, l'État contrôle l'exécution du contratprogramme. Le Portugal est un pays interventionniste du point de vue législatif. Il existe de nombreuses législations de l'Etat appliquées au sport. 139 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne En plus de celles précédemment citées, il est possible de mentionner notamment les suivantes : Régime juridique de la médecine sportive30. Loi contre la violence dans le sport31. Mesures d'aide au développement du sport de haut niveau32. Régime de responsabilité de la direction technique des installations sportives33. Régime d'accès à l'activité d'entraîneur sportif et de son exercice (décret-loi 40/2012 du 28 août 2012). Régime juridique des sociétés anonymes sportives (décret-loi n° 10/2013 du 25 janvier 2013). Régime juridique de l'assurance sportive (décret-loi n° 10/2009 du 12 janvier 2009). Loi antidopage dans le sport (loi n° 38/2012 du 28 août 2012). Mesures spécifiques d'aide à la préparation et à la participation internationale des sélections ou d'autres représentations sportives nationales (décretloi n° 45/2013 du 5 avril 2013). 3. La politique sportive Le ministre des affaires présidentielles et parlementaires est responsable de la jeunesse et du sport. Il a délégué ses compétences au Secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports. 30 Décret-loi n° 345/99 du 27 août 1999 31 Loi n° 39/2009 du 30 juillet 2009 32 Décret-loi n° 272/2009 du 1er octobre 2009 33 Loi n° 39/2012 du 28 août 2012 140 Portugal Afin d’exécuter ces politiques publiques, ce dernier s’appuie sur l’Institut Portugais des Sports et de la Jeunesse (« Instituto Português de Desporto e Juventude » IPDJ, I.P.). L’objectif général de la politique sportive portugaise est le développement et la promotion du sport pour tous. À noter également l'existence du Conseil national du sport, qui est un organe consultatif placé aux côtés du Secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sport et qui regroupe, de forme plurielle et fonctionnelle, des représentants publics et des représentants de tous les agents sportifs privés. 4. Les principaux acteurs La promotion du sport au Portugal est réalisée grâce à l'action commune d'entités publiques et privées. Au niveau décentralisé, l'action des régions autonomes (Açores et Madère) et des municipalités est à relever. Parmi les entités privées se distinguent, parmi d'autres, les gymnases et académies, les organisations culturelles, de loisirs et sportives, les clubs, les associations, les fédérations et les entités membres de confédérations. 4.1 L'organisation publique du sport Outre l'action du Gouvernement et de l'administration publique sportive, il existe d'autres secteurs d'intervention publique dans le domaine du sport. 141 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne Le « sport scolaire » – sous la tutelle du ministère de l'Education et des Sciences (MES), par l'intermédiaire des services de la direction générale de l'Education (DGE) qui est le cabinet de coordination du sport scolaire. Le « sport universitaire » – sous la tutelle du ministère de l'Education et des Sciences (MES), par l'intermédiaire de la fédération académique du sport universitaire (FASU), qui fait partie du mouvement associatif sportif et qui, dans ce contexte, est également financée par l'IPDJ, I.P. Le « sport militaire et des forces de sécurité » – sous la tutelle du ministère de la Défense (MD) et du ministère de l'Intérieur (MI). Le « sport promu par les municipalités » – destiné aux habitants d'une municipalité et promu par les mairies et conseils exécutifs des communes (« Juntas de freguesias »). Le « sport pour les travailleurs », encadré par la fondation INATEL, qui se trouve sous la tutelle du ministère de la Solidarité et de la Sécurité sociale. Le « sport pour les personnes handicapées » – encadré par la fédération portugaise des sports pour personnes handicapées et par le comité paralympique du Portugal, qui font tous les deux partie du mouvement associatif sportif et par conséquent financés conjointement par l'IPDJ, I.P. et par l'institut national pour la réhabilitation (« Instituto Nacional para a Reabilitação, I.P. »). 4.2 L'organisation privée du sport Le mouvement sportif portugais n’est pas consolidé. Le Comité olympique portugais est une entité distincte de la Confédération sportive portugaise. 142 Portugal L'organisation privée du sport repose en règle générale sur le volontariat et la liberté d’association. Les sociétés à but lucratif ne sont pas exclues, en particulier les sociétés anonymes sportives (SAS). 4.2.1 Le mouvement olympique et paralympique portugais Le Portugal participe au mouvement olympique et paralympique international. Il participe de fait, par l'intermédiaire du Comité Olympique Portugais (COP), aux Jeux Olympiques depuis 1912 (Stockholm). Le COP, fondé en 1909, a comme membres effectifs les fédérations olympiques et comme membres extraordinaires, d'autres entités, publiques et privées, à vocation sportive, culturelle ou scientifique, qui peuvent contribuer à la réalisation de ses objectifs. L'importance institutionnelle du COP figure même dans la loi des bases des activités physiques et sportives (article 12), où, dans le paragraphe n° 2, il est déterminé que le COP « (…) dispose d’une compétence exclusive pour constituer, organiser et diriger la délégation portugaise participant aux Jeux Olympiques et aux autres compétitions sportives réalisées sous l'égide du comité International Olympique, en collaborant à leur préparation et en stimulant la pratique des activités qui y sont représentées. » Par ailleurs, d'autres instruments législatifs confèrent au COP une grande importance nationale. En effet, la loi (i) confie au COP des responsabilités dans le contexte de l'enregistrement des athlètes olympiques ; (ii) prévoit que la politique sportive de l'Etat soit définie en se basant sur les « cycles olympiques » ; (iii) prévoit 143 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne que le COP intervienne, par l'émission d'avis, dans de multiples domaines ; (iv) assure la protection juridique à laquelle sont soumis les symboles olympiques, en reconnaissant au COP le droit exclusif de l'utilisation de ces derniers sur le territoire national ; (v) intègre le COP dans la nouvelle commission permanente du conseil national du sport et dans le nouveau conseil consultatif de l'IPDJ, I.P. Ce cadre de reconnaissance permanente, par le Gouvernement, de la mission du COP dans le contexte de la préparation olympique et la reconnaissance et la stimulation, par l'administration publique, de « l’autonomie des organisations sportives pour le développement et la mise en œuvre de leurs vocations » ont été à la genèse d'une importante évolution qui a eu lieu en 2005, lorsque le COP a assumé « (…) la responsabilité exclusive de la direction et de la gestion du programme de préparation olympique ». Cette évolution n'a été possible que parce que l'Etat portugais l'a considérée comme utile et nécessaire et l'a matérialisée par la célébration d'un contrat-programme entre le COP et l'Institut des Sports du Portugal (nom en vigueur à l'époque). En 2008, le Comité Paralympique du Portugal (CPP) a été fondé. Auparavant, le mouvement paralympique était représenté par la fédération portugaise des sports pour personnes handicapées. La première participation portugaise aux Jeux Paralympiques remonte à 1972 à Heidelberg, en Allemagne. A suivi une période d'interruption temporaire de douze ans jusqu'aux Jeux de New York, époque à laquelle le Portugal a recommencé à participer régulièrement. 144 Portugal La loi des bases des activités physiques et sportives, dans son article 13, définit le principe suivant : « … sont appliquées au Comité Paralympique du Portugal, avec les adaptations nécessaires, les dispositions de l'article précédent [COP], concernant les sportifs handicapés et les compétitions sportives internationales respectives. » 4.2.2 La Confédération portugaise des sports En ligne avec des organisations internationales et régionales comme SportAccord et ENGSO, la confédération portugaise des sports est l'entité qui réunit au Portugal les fédérations sportives olympiques et non olympiques. 4.2.3 Les fédérations sportives Parmi les 61 fédérations sportives dotées du statut d'utilité publique sportive, deux ont une dimension multisports : la fédération académique du sport universitaire et la fédération portugaise des sports pour personnes handicapées. Elles sont toutes deux organisées en fonction de la pratique cumulative de diverses disciplines et/ou des catégories sportives pour le handicap qu'elles représentent. 4.2.4 La Fondation du Sport La Fondation du Sport est l'entité qui, en vertu des majorations fiscales prévues par la loi, est responsable, en première instance, de la captation de fonds privés pour le sport, par l'intermédiaire, notamment, du mécénat sportif et de la captation inhérente de parrainages et d'investissements associés au sport. Cette fondation est 145 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne également responsable de la gestion des centres de haut niveau du Portugal, qui sont des infrastructures d'excellence pour la pratique sportive de haut niveau, dans de multiples modalités, du Nord au Sud du pays. 5. Le financement du sport Le sport portugais génère, selon l'Institut national de statistique, 1,5 milliard d'euros et représente près de 0,8% de la valeur ajoutée brute du Portugal. Les fédérations sportives ont reçu en 2012 près de 30 millions d'euros, sur une dépense publique totale de l'Institut portugais du sport et de la jeunesse d'environ 60 millions d'euros, soit 0,08 % de la dépense publique centrale. Le sport est financé au niveau local par les municipalités dont le niveau de dépense a été de 275 millions d'euros en 2010, ce qui représente 2,6 % de la dépense publique locale. Cela couvre les activités des clubs locaux, ainsi que l'investissement et le maintien des infrastructures locales. 146 Portugal FAITS MARQUANTS Modèle interventionniste Mouvement sportif non consolidé Rôle prépondérant de l’Institut Portugais des Sports et de la Jeunesse CHIFFRES-CLES Seulement 275 millions d’euros dépensés par les municipalités en 2010 45 participants par club 0,12 clubs par km2 147 Royaume-Uni ROYAUME-UNI Nombre d’habitants : 62 698 362 Superficie : 243 610 km² Nombre de fédérations : 300 Nombre de clubs : 150 000 Nombre de participants : 13 000 00034 1. La pratique sportive S elon le rapport de l’Eurobaromètre « Sport et Activités Physiques » paru en mars 2010, 46% des habitants du Royaume-Uni âgés de plus de 15 ans pratiquent le sport au moins une fois par semaine, ce qui est au-dessus de la moyenne européenne (40%). 32% déclarent ne jamais pratiquer de sport d’activité physique, en raison notamment d’un manque de temps. Les motivations principales des pratiquants sont l’amélioration de la santé, une meilleure forme et l’aspect ludique de l’activité physique. Une large majorité des habitants du Royaume-Uni (72%) reconnaît que leur région offre de nombreuses possibilités de pratique. Il en est de même pour les clubs et autres centres de leur région. En revanche, seuls 56% Sources Rapport de l’Assemblée nationale 2007, Study on Volunteering in the European Union 2010 34 149 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne considèrent que l’offre des pouvoirs locaux est suffisante dans le domaine sportif. Concernant le bénévolat, la proportion des personnes ayant une activité bénévole est de 6%. Cependant, le sport est le secteur où les Anglais se livrent le plus au bénévolat. Enfin, selon Sport England, le secteur du sport emploie environ 400 000 personnes en Angleterre, soit 2% des employés à l’échelle nationale. 2. Le cadre législatif Sur le plan juridique, le Royaume-Uni ne dispose pas d’une Constitution écrite, mais d’un ensemble de textes. Il n’existe pas non plus de législation générale sur le sport. Les rôles des différents acteurs sont décrits dans divers documents tels que des statuts, chartes ou encore des documents de travail permettant de définir les stratégies relatives au sport et à l’activité physique. Ainsi, plusieurs acteurs interviennent activement et de manière libre. Cette liberté est due, notamment, à l’absence de loi sur le sport, mais peut être nuancée par la dimension politique et les enjeux inhérents au sport. 3. La politique sportive Selon Jon Cryer, maître de conférences à l’université de Gloucestershire, durant les dix dernières années, la philosophie politique du Gouvernement britannique en matière sportive a connu un développement en deux temps. Dans un premier temps, au début des années 2000, la politique sportive définie par le Gouvernement avait 150 Royaume-Uni pour but, d’une part, de favoriser le sport en tant que facteur d’insertion sociale à l’échelle nationale et, d’autre part, de moderniser Sport England d’un point de vue administratif et stratégique. Ces deux axes se trouvent notamment dans le document publié par le ministère en 2002 intitulé « Game plan: a strategy for delivering the government’s sport and physical activity objectives »35. Concernant la modernisation de Sport England, constitué sous forme d’agences, elle s’est faite selon un modèle plus libéral, basé sur la transparence et l’efficacité. Les rapports annuels détaillés publiés par l’agence témoignent de cette volonté de tendre vers plus de transparence et d’efficacité. Dans un second temps, à partir de 2008, le Gouvernement a revu sa politique dans un document intitulé « Playing to win: a new era of sport »36. La notion d’insertion sociale est remplacée par celle de « Sport’s stake » (enjeux sportifs), le document s’inscrivant dans le cadre de la préparation des Jeux Olympiques de Londres et de l’héritage que le Royaume-Uni voulait laisser de cet événement. Les notions de performance et d’excellence sont par conséquent fortement mises en avant. La politique sportive actuelle est donc axée de manière très nette sur la préparation et l’héritage des Jeux de Londres, Pour consulter ce document dans son intégralité, suivez ce lien : http://sportkeighley.com/documents/Information/game_plan.pdf 36 Ce document fixe les ambitions du Gouvernement britannique afin de devenir une nation leader en termes de résultats sportifs, en capitalisant notamment sur les Jeux Olympiques de Londres 2012. L’accès est mis principalement sur le développement de l’excellence sportive et sur la jeunesse. Pour consulter ce document dans son intégralité, suivez ces liens : http://webarchive.nationalarchives.gov.uk/ www.culture.gov.uk/images/publications/DCMS_PlayingtoWin_singles.pdf 35 151 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne afin de faire en sorte qu’un tel évènement profite à la société dans son ensemble. 4. Les acteurs majeurs 4.1 L’organisation publique du sport Le système de gouvernance du sport britannique repose sur différents principes tels que l’indépendance, le partenariat et la collaboration des différents acteurs à tous les niveaux. Il existe un Cabinet des Sports, composé des ministres des Sports des quatre entités du RoyaumeUni (Angleterre, Ecosse, Pays de Galles, Irlande du nord). Les présidents des différents conseils des sports peuvent également y assister, ainsi que certaines personnes impliquées dans le développement du sport. Ces réunions permettent aux ministres de discuter des différents problèmes rencontrés à travers le Royaume-Uni et des stratégies à adopter. Au niveau gouvernemental, le ministère de la Culture, des Médias et du Sport (« Department for Culture Media and Sport ») détient une responsabilité générale en matière sportive. Le Parlement écossais (« The Scottish Parliament ») et l’Assemblée du Pays de Galles (National Assembly for Wales ») sont également responsables en matière sportive. La mise en œuvre de la politique sportive se fait par l’intermédiaire de cinq Conseils : UK Sport, Sport England, Sport Scotland, Sport Wales et Sport Northern Ireland. Ces organes ont été créés par Charte Royale en 1972 (réformés depuis) et ont le statut d’organes publics non-gouvernementaux de type exécutif. Ils sont en principe indépendants vis-à-vis du Gouvernement, mais cette indépendance est limitée par le fait d’une part que leur financement provient en partie de 152 Royaume-Uni fonds publics, et d’autre part du fait que leurs actions sont orientées par les objectifs définis à l’échelle nationale. Enfin, leurs compétences proviennent du Gouvernement. Au sein de leurs sphères respectives, ces agences sont responsables du développement du sport de masse, de la mise en œuvre des politiques définies et des objectifs fixés par les différents ministères, ainsi que de la distribution des financements. L’action de des Conseils se fait en étroite collaboration avec les divers acteurs nongouvernementaux. Ainsi le British Olympic Committee, le Sport and Recreation Alliance et les fédérations sportives nationales (« National Governing Bodies », - NGBs) jouent un rôle important dans la gouvernance du sport au Royaume-Uni. Le mouvement sportif au Royaume-Uni n’est pas consolidé. Il existe en effet des confédérations en charge du sport à l’échelle de chaque entité du Royaume-Uni, organisées et fonctionnant de manière autonome. Cependant, aucune n’est une confédération unique pour le Royaume-Uni. Toutes ces fédérations ont un rôle similaire, celui de représenter les intérêts de leurs membres auprès du Gouvernement et de faciliter leur travail, notamment en coopérant avec les organisations publiques. 4.1.1 Le ministère de la Culture, des Médias et du Sport (« Department for Culture Media and Sport ») Le Ministère de la Culture, des Médias et du Sport est composé d’un Ministre de tutelle et de Secrétaires d’Etat, dont celui du Sport et des Jeux olympiques. Son rôle est de coordonner la politique gouvernementale et de soutenir financièrement les 153 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne agences nationales en charge du sport. Son action se fait en étroite collaboration avec ces dernières, et plus particulièrement UK Sport, Sport England et UK AntiDoping. Cette collaboration permet au ministère d’établir des priorités politiques qui concernent aussi bien le sport de masse que le sport de haut niveau. A titre d’exemple, à propos du sport de masse, le Gouvernement a créé en 2002 le « Community Amateur Sports Club - CASCs » qui est un régime fiscal particulier pour les clubs amateurs à but non lucratif, ouverts à tous et dont le but principal est le sport. 6 000 clubs y sont enregistrés. Depuis 2002, le montant financier de ce régime pour le sport de masse s’élève à 70 millions de livres sterling (environ 80 millions d’euros). La grande priorité du ministère ces dernières années a été l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Londres 2012, l’objectif étant d’assurer la réussite, la sécurité et l’héritage de ces Jeux. Cette notion d’héritage doit permettre à tout le pays de bénéficier des retombées de l’évènement, que se soit au niveau de la participation sportive, du développement des infrastructures ou encore sur le plan économique. Dans le cadre de cette politique, le Gouvernement a mis en place différents programmes : « School Games » : encourager la dimension compétitive du sport à travers l’organisation de compétitions scolaires sur le modèle des Jeux Olympiques. « Places, people play » : lancé en novembre 2010, ce programme a pour but d’encourager la pratique massive du sport. Réforme des relations et des modalités de gouvernance entre les différents organismes en 154 Royaume-Uni charge du sport. Concernant ce dernier point, un projet de fusion entre UK Sport et Sport England est actuellement à l’étude, la volonté du gouvernement serait de créer un organe unique d’ici l’année prochaine. Le ministère mène également une politique spécifique à l’égard du sport professionnel. Il reconnaît l’indépendance des fédérations et des ligues et se fixe comme objectif de travailler en étroite collaboration avec elles. Enfin, le ministère aide les fédérations dans la candidature et l’organisation d’évènements majeurs au Royaume-Uni. Le système de gouvernance du sport britannique peut donc être qualifié de non-interventionniste ; le rôle du ministère étant avant tout de coordonner la politique gouvernementale. Cependant, l’impact des différents documents de stratégies adoptés par le Gouvernement est important, ce qui tend à nuancer quelque peu la dimension non-interventionniste du système. 4.1.2 Sport England Auparavant appelé « The English Sports Council », Sport England a été créé en 1997 par Charte Royale. Avant cette date, la responsabilité du développement du sport en Angleterre incombait au « GB Sports Council », créé en 1972 également par Charte Royale. Sport England a pour mission générale le développement du sport de masse et la distribution des financements, provenant à la fois des fonds publics et de la loterie nationale. Elle doit également mettre en place un système sportif de premier ordre au niveau mondial dans le but 155 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne d’assurer l’héritage des Jeux Olympiques. Cet objectif reflète bien l’importance des politiques gouvernementales, et en l’espèce du document « Playing to win ». Dans le cadre de cette politique, cinq objectifs ont été fixés en collaboration avec le ministère : Inciter un million d’adultes à pratiquer de manière plus importante une activité physique ou sportive. Augmenter le nombre d’enfants et de jeunes pratiquant une activité physique et sportive à hauteur de 5 heures par semaine. Accroître le sentiment de satisfaction des pratiquants. Réduire de 25% la proportion des 16/18 ans qui abandonnent la pratique sportive. Améliorer la détection des talents dans 25 disciplines. La position centrale qu’occupe Sport England au sein de la communauté sportive lui permet de collaborer et de fournir des conseils aux différents acteurs. L’agence tente également de favoriser l’échelon local, qui est le mieux placé dans la mise en œuvre des politiques de développement du sport. Ainsi Sport England dispose de onze bureaux répartis sur le territoire anglais : son bureau central est à Londres, neuf autres sont établis dans chaque région et un service partagé existe à Loughborough, en charge des demandes de subventions. Sport England a également développé quaranteneuf partenariats sportifs au niveau des Comtés (« County Sports Partnership »). Il s’agit d’un système de réseaux locaux ayant pour mission la mise en place d’un système unique de haut niveau permettant d’une part au sport de 156 Royaume-Uni se développer, et d’autre part d’assurer aux citoyens les bénéfices de ce développement. Chaque partenariat comprend un groupe de travail et un réseau plus large entre les différents acteurs. Ces partenariats peuvent être composés d’acteurs divers tels que les autorités locales, les structures de bénévoles, les NGBs (fédérations), les clubs, les écoles… Enfin, Sport England travaille en étroite collaboration avec les autorités locales, qui sont les premiers financeurs du sport. Le travail de Sport England consiste à soutenir, conseiller et mettre en relation les pouvoirs locaux avec les autres acteurs tels que les NGBs. Cette volonté de collaborer s’exprime par la mise en place de divers programmes destinés à faciliter le travail des autorités locales, comme par exemple le « LocalSport Profiles », qui est une base de données mise à leur service. L’Ecosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord possèdent également leur propre Sports Council, dont le rôle et les activités sont similaires à ceux de Sport England, à savoir, mettre en œuvre les politiques sportives et répartir les financements. 4.1.3 UK Sport Cet organisme, créé par charte royale en 1996, est opérationnel depuis le 1er janvier 1997. Sa mission principale est d’assurer la performance du sport britannique de haut niveau à l’échelle internationale. Son action se concentre par conséquent sur le développement et le soutien des athlètes de haut niveau. UK Sport favorise clairement le financement des disciplines sportives à fort potentiel, suivant la philosophie dite de « No compromise ». Les résultats des Jeux Olympiques et 157 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne Paralympiques de Londres, où le Royaume-Uni s’est classé à chaque fois sur le podium (3e position), plaident en faveur de cette politique. Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique gouvernementale, UK Sport est amenée aussi à collaborer avec les différents acteurs, et notamment les agences nationales et les Instituts du sport du Royaume-Uni. Parallèlement au soutien apporté aux sportifs de haut niveau, le rôle de UK Sport est également de militer pour l’organisation d’évènements sportifs internationaux au Royaume-Uni. Ce rôle est rempli de manière efficace puisque, pour l’année 2011, une vingtaine d’évènements ont été organisés sur son sol. La dimension économique est mise en avant pour justifier la tenue de telles compétitions, puisque selon UK Sport, pour une Livre Sterling investie, l’organisation de ces évènements en rapporte environ 5. 4.2 Le mouvement sportif Le mouvement sportif britannique n’est pas consolidé. 4.2.1 Le Comité olympique britannique (« British Olympic Association BOA ») : Le BOA est le Comité olympique pour la GrandeBretagne et l’Irlande du Nord. Créé en 1905, il était à l’époque composé de sept NGBs. Il en compte aujourd’hui trente-trois. Le BOA a pour mission de promouvoir le mouvement olympique au Royaume-Uni et de préparer et de mener les meilleurs athlètes aux Jeux Olympiques. Il 158 Royaume-Uni travaille en collaboration avec les NGBs concernant le choix des athlètes sélectionnés. Le BOA est indépendant vis-à-vis du Gouvernement. Il ne reçoit aucun financement de l’Etat ou de la Loterie nationale. Il se finance sur ses propres fonds qu’il mobilise de façon privée, commerciale ou avec la participation du public. La majorité de ces fonds provient du sponsoring, de l’octroi des licences et des revenus tirés d’autres droits commerciaux, qui autorisent les entreprises à être liées officiellement au mouvement olympique. A noter que le Royaume-Uni est l’un des 5 pays à avoir toujours été représenté aux Jeux Olympiques d’été depuis 1896, et présent à tous les Jeux d’hiver (avec la France et la Suisse). En 2012, le Royaume-Uni a accueilli les Jeux Olympiques pour la troisième fois de son histoire, après 1908 et 1948. 4.2.2 Sport and Recreation Alliance - SRA Créée en 1935 sous l’appellation « Central Council of Physical Recreation - CCPR », cette structure a pris le nom de « Sport and Recreation Alliance » en janvier 2011. L’influence de cette instance sur l’organisation de la gouvernance du sport au Royaume-Uni est indéniable, car elle a contribué à la création des différents Conseils des sports. SRA est une organisation faîtière (« Umbrella organisation ») qui regroupe les organes gouvernant et représentant le sport et les loisirs (Recreation) au Royaume-Uni. Elle est indépendante vis-à-vis du Gouvernement, qui n’exerce aucun contrôle sur elle. Par conséquent, les seuls intérêts défendus sont ceux de ses 159 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne 320 membres, qui viennent aussi bien du sport amateur que du sport professionnel. Le cadre général de sa mission est la promotion et la protection du sport, en démontrant les bénéfices qu’il a sur la société. Son action se manifeste de différentes façons. Tout comme la plupart des acteurs du système de gouvernance du sport britannique, SRA a pour but d’assurer l’héritage des Jeux Olympiques de Londres 2012. Elle facilite aussi le travail de ses membres, notamment les bénévoles, face à la complexité administrative du système britannique et s'efforce d'attirer des évènements sportifs majeurs sur son sol. L’organisation fournit également de nombreux services : informations journalières concernant le sport et les loisirs, formations pour les personnes investies dans le secteur sportif et les fédérations, conseil et assistance sur les formalités de gestion, mise en place d’évènements tels que des conférences, etc. SRA ne peut cependant pas être considérée comme une confédération nationale pour l’ensemble du Royaume-Uni. Tout d’abord, l’Alliance n’est pas composée uniquement de fédérations sportives nationales. Ensuite, chaque entité qui compose le Royaume-Uni possède sa propre fédération des sports, qui rassemble les NGBs nationales. Ainsi, la Scottish sports association pour l’Ecosse, la Welsh sports association pour le Pays de Galles et le Northern Ireland Council of physical recreation pour l’Irlande du Nord, ont chacune pour rôle de représenter leurs membres auprès des instances publiques. Ce sont des fédérations organisées de manière autonome et indépendante vis-à-vis des Gouvernements, ayant un rôle avant tout consultatif. 160 Royaume-Uni 4.2.3 Les fédérations sportives nationales (« National Governing Bodies NGBs ») Les NGBs sont l’équivalent des fédérations sportives. Chaque discipline a son propre organe de gouvernance, chacun étant responsable du sport de masse et du haut niveau, via le support aux clubs, aux entraîneurs et aux bénévoles. Les NGBs fixent les règles, sont responsables de la formation de leurs licenciés et organisent les évènements majeurs. Elles sont indépendantes vis-à-vis des organes gouvernementaux mais sont soumises aux règles fixées par les fédérations internationales. Chaque fédération est libre de s’organiser comme elle l’entend. Ainsi la FA (« Football association ») a créé la FA PremierLeague et la FA Football League pour s’occuper du football à des niveaux différents. 5. Le financement du sport Le financement du sport au Royaume-Uni provient en grande partie du budget de l’Etat et des ressources tirées de la Loterie nationale. Ainsi pour l’exercice 20092010, Sport England a reçu 134 millions de Livres sterling de la part du Gouvernement et 127 millions de la part de la Loterie nationale. UK Sport a quant à elle reçu pour la même période 60 millions de Livres sterling de la part de l’Etat et 56,67 millions de la part de la Loterie nationale. Les collectivités locales dépensent environ 1,5 milliards de Livres sterling par an dans les infrastructures et les programmes dédiés au sport et à l’activité physique. 161 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne Le niveau local est de loin le plus gros contributeur dans le domaine du sport. Des inquiétudes existent car une diminution de 28% du budget des « Communities and Local Government » est prévue sur 4 ans (7% pourraient y être ajoutés la cinquième année). Si les diminutions dans chaque domaine sont réparties de façon équitable, la perte pour le domaine sportif devrait être d’environ 500 millions de Livres sterling. Ces diminutions toucheront également les différentes agences nationales. Ainsi Sport England devrait connaître une baisse de 33% de son budget d’ici à 2014-2015 et UK Sport une baisse de 28%. Les différents Conseils des sports sont chargés de la distribution des fonds qui leur ont été alloués. Certains financements sont répartis de façon directe, notamment auprès des fédérations, et certaines subventions sont allouées sur la base de programmes et d’appels à propositions. Les critères d’allocation de ces financements sont établis par les Conseils des sports. Concernant les différentes fédérations, leurs financements varient fortement en fonction du sport concerné. Ainsi, la majorité d’entre elles dépendent des financements publics et des contributions que doivent acquitter les participants. Cependant, les fédérations sportives majeures telles que le rugby ou le football, ont d’importants revenus provenant des recettes générées par leurs propres stades (Twickenham et Wembley), des droits de retransmission ou encore des différents sponsors ou des licences attribuées. A titre d’exemple, le chiffre d’affaire de la fédération de football s’élevait en 2009 à 314 millions de Livres sterling. Ces revenus proviennent des droits de 162 Royaume-Uni diffusion (133 millions de Livres sterling), des revenus de l’exploitation du stade de Wembley (89 millions de Livres sterling) ou encore du sponsoring et autres contrats de licence (50 millions de Livres sterling). FAITS MARQUANTS Modèle libéral Mouvement sportif non consolidé Forte volonté d’assurer l’héritage des Jeux Olympiques de Londres CHIFFRES-CLES Environ 1,7 milliards d’euros dépensés par les autorités publiques chaque année 86 participants par club 1,62 club par km2 163 Slovaquie SLOVAQUIE Nombre d’habitants : 5 477 038 Superficie : 49 035 km² Nombre de fédérations : 106 Nombre de clubs : 7000 – 10 000 Nombre de participants : 250 00037 1. La pratique sportive S elon le rapport de l’Eurobaromètre « Sport et Activités Physiques » paru en mars 2010, 30% des Slovaques de plus de 15 ans pratiquent le sport « régulièrement » ou avec une « certaine régularité » (au moins une fois par semaine). 35% ne pratiquent jamais une activité sportive. Les motivations principales des pratiquants sont l’amélioration de la santé, de la forme ou encore la relaxation. 59% des Slovaques considèrent avoir des possibilités de pratiquer un sport dans leur région. Les Slovaques se disent très satisfaits à 53% des possibilités offertes par les clubs sportifs locaux. Au niveau du bénévolat, la proportion des personnes ayant une activité bénévole est de 10%. 37 Source Pr. Tomáš Gábriš 165 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne L’implication de ces bénévoles est avant tout ponctuelle (62%), alors que seulement 2% ont une activité d’au moins 21h par mois. 2. Le cadre législatif La Constitution slovaque ne contient aucune référence spécifique au sport. Ce domaine est régulé principalement par des lois et des décrets. Il existe deux textes importants : la loi 228/1997 relative à la culture physique et la loi 300/2008 relative à l’organisation et la promotion du sport. En outre, il existe des textes « secondaires » dans lesquels le sport n’est pas la matière principale. A titre d’exemple, la loi 278/1993 relative à l’administration de la propriété d’Etat, selon laquelle les organisations sportives doivent payer un loyer pour l’utilisation des propriétés étatiques. 3. La politique sportive D’une structure à forte centralisation jusqu’en 1989, la Slovaquie est progressivement devenu un pays dans lequel l’interventionnisme de l’Etat dans le domaine sportif est modéré, le rôle du Gouvernement étant limité à l’adoption de programmes. Le rôle du mouvement sportif est par conséquent d’une importance de premier plan. 4. Les acteurs majeurs 4.1 L’organisation publique du sport L’organisation du sport au niveau étatique est fixée par les deux lois précitées, qui répartissent les 166 Slovaquie compétences entre les n°228/1997 et 300/2008). différents acteurs (lois Ainsi, selon la loi de 1997 relative à la culture physique, plusieurs ministères sont concernés par ce domaine : les ministères de l’Education, de la Défense, de l’Intérieur, de la Santé et de l’Economie. Le ministère jouant le rôle central en matière sportive est le ministère de l’Education, de la Science, de la Recherche et du Sport (« Ministerstvo Skolstva, Vedy Vyskum a Sportu Slovenskej republiky »). Il possède une section dédiée au sport, qui est en charge de l’administration publique, de la coordination entre les différents acteurs et du financement du sport. De façon plus précise, le ministère assure le financement public du sport et en contrôle l’utilisation, soumet des projets de programmes nationaux au Gouvernement, promeut l’éducation dans le domaine sportif, encourage l’organisation d’évènements sportifs internationaux en Slovaquie, définit le programme antidopage et co-établit un réseau d’information, tout en développant la recherche scientifique dans le sport. Le ministère de l’Education a mis en place les Centres Nationaux des Sports en 2004, dont le rôle est de fournir les moyens nécessaires aux athlètes sélectionnés. Cette organisation est entièrement financée par des fonds publics. Le ministère a également créé l’agence slovaque anti-dopage. A noter que la loi de 2008 dispose que le Gouvernement crée les conditions nécessaires à la représentation du sport, à la préparation des athlètes et construit les infrastructures sportives d’importance 167 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne majeure. Selon cette loi, le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Défense sont impliqués dans la gestion et l’organisation des différentes structures relevant de leur compétence, telles que le Centre militaire des sports de Dukla Banska Bystrica et le Centre de représentation nationale des sports du ministère de l’Intérieur. Le financement de ces deux centres est d’origine publique. 4.1.1 L’administration locale du sport Les missions principales des régions autonomes et des municipalités de la République de Slovaquie sont l’organisation d’évènements sportifs, la construction d’infrastructures et la promotion du sport scolaire. 4.1.2 Les organisations sportives budgétaires et contributoires Il convient tout d’abord de définir ces deux notions. Une organisation budgétaire est une organisation totalement financée par des fonds publics. En revanche, une organisation contributoire est une organisation qui est financée à moins de 50% par les bénéfices qu’elle tire de son activité, mais qui reste cependant dépendante à plus de 50% des financements des pouvoirs publics. La loi n°523/2004 relative aux règles budgétaires de l’administration publique définit à la fois les organisations budgétaires et contributoires étatiques (qui dépendent des différents ministères, comme le Centre National des sports par exemple) mais également les organisations budgétaires et contributoires municipales ou régionales. Ce sont ces dernières qui répondent aux besoins locaux dans le domaine sportif. 168 Slovaquie 4.2 Le mouvement sportif Le mouvement sportif slovaque n’est pas consolidé. 4.2.1 Le Comité national olympique Slovaque (« Slovenský olympijský výbor ») En vertu de la loi n° 226/1994 relative à l’utilisation et la protection des symboles olympiques, le Comité olympique slovaque est une association. Il est en charge de la gestion du mouvement olympique en Slovaquie : il assure ainsi la promotion de l’Olympisme et participe à la représentation des athlètes slovaques lors des Jeux Olympiques. Le Comité paralympique slovaque (« Slovenský paralympijský výbor ») est indépendant du Comité national olympique. Il assure les missions classiques d’un Comité paralympique. 4.2.2 Les associations sportives nationales Ces associations peuvent être considérées comme l’équivalent des fédérations sportives nationales. Selon la loi de 2008 relative à l’organisation et la promotion du sport, pour obtenir le statut d’association nationale, la structure doit avoir été acceptée par le Comité olympique slovaque en tant que représentant national du sport reconnu par le CIO et être reconnue par la Fédération internationale du sport scolaire ou la Fédération internationale du sport universitaire. Si l’association ne remplit pas ces conditions, elle peut néanmoins obtenir le statut d’association nationale à condition d'être membre d’une fédération internationale sportive qui ne remplit pas les deux conditions précédentes mais qui est 169 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne composée d’au moins dix associations nationales. De plus l’association souhaitant obtenir ce statut doit compter au minimum dix clubs sportifs actifs pour un total d’au moins deux cents athlètes, avoir organisé depuis trois ans des compétitions sportives régulières, assurer la sélection et la préparation des meilleurs athlètes et enfin mettre à disposition des moyens de pratique sportive pour les enfants en dehors du cadre scolaire. 4.2.3 Les clubs sportifs Les clubs sportifs peuvent être créés sous forme d’association ou de société. Ils peuvent également être créés en tant qu’organisation budgétaire ou contributoire dans le cas de clubs sportifs ministériels ou d’organisation sportive municipale. 4.2.4 Les unités d’éducation physique Ce type de structure n’est pas expressément mentionné dans la loi de 2008. Il s’agit d’un terme utilisé pour des unités sportives datant d’avant 1989. Elles ont aujourd’hui le statut d’associations civiques (tout comme le Comité olympique, les fédérations et les clubs). Leur nature est semblable à celle des clubs sportifs, mais contrairement à ces derniers, les unités sont habituellement divisées en départements, associations ou en clubs et n’ont en général pas de personnalité juridique propre. 4.2.5 Les organisations faîtières Ce type d’organisation n’est pas mentionné dans la loi de 2008, cependant il en existe plusieurs qui ont pour fonction d’administrer les associations sportives 170 Slovaquie nationales et certaines plateformes. A titre d’exemple on peut mentionner l’Association slovaque pour la culture physique (« Slovenské združenie telesnej kultúry »), la Confédération des fédérations sportives slovaques (« konfederácia športových zväzov SR-KŠZ SR ») ou encore l’association slovaque du sport pour tous (« asociácia športu pre všetkých SR-AŠPV SR »). 5. Le financement du sport Deux lois régulent la question du financement du sport : la loi de 1997 relative aux sources de financement de l’éducation physique et la loi de 2008 relative à l’organisation et la promotion du sport, modifiée par une loi de 2010 en ce qui concerne les sources de financement. Conformément à la loi de 2008, l’Etat participe au financement du sport via le ministère de l’Education. Ainsi, environ 0.43% du budget national est aujourd’hui consacré au sport. Pour l’année 2010, le ministère de l’Education a dépensé 84 millions d’euros dans ce domaine. Au niveau local, les financements sont faibles. A titre d’exemple, en 2010, la région de Bratislava a dépensé environ 120 000 euros pour le sport, la région la plus généreuse étant celle de Trnava, avec une dépense équivalente à 223 000 euros. L’autofinancement est logiquement essentiel pour les fédérations sportives nationales et les clubs qui, selon la loi de 2008 relative à l’organisation et la promotion du sport, peuvent tirer leurs revenus de la contribution de leurs membres, de la billetterie, de la vente de produits 171 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne dérivés ou encore de la commercialisation des droits de diffusion de leurs compétitions sportives. FAITS MARQUANTS Interventionnisme public modéré Financement local faible Mouvement sportif non consolidé CHIFFRES-CLES 29 participants par club 0,17 club par km2 172 Suède SUEDE Nombre d’habitants : 9 088 728 Superficie : 450 295 km² Nombre de fédérations : 68 Nombre de clubs : 20 000 Nombre de participants : 3 300 00038 1. La pratique sportive S elon le rapport de l’Eurobaromètre « Sport et Activités Physiques » publié en mars 2010, les suédois sont l’un des peuples nordiques les plus sportifs de l’UE. Une majorité de 72% des citoyens de plus de 15 ans pratique un sport « régulièrement » ou « avec une certaine régularité » (au moins une fois par semaine). Seulement 2% des répondants avouent n’exercer aucune activité physique, en raison notamment d’un manque de temps. 82% des sondés se disent motivés pour des raisons de santé. Si 86% d’entre eux affirment pouvoir pratiquer le sport dans leur région, ils sont 84% à être très satisfaits de leurs clubs sportifs locaux. Concernant le bénévolat, la Suède est, avec la Finlande, l’Etat membre dans lequel la proportion de personnes ayant une activité bénévole est la plus élevée (18%). 27% d’entre eux ont une activité bénévole d’au moins 6 heures par mois. 38 Sources : CSS, www.sport-in-europe.org 173 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne 2. Le cadre législatif En Suède, la liberté d’association fait partie des droits et libertés fondamentaux garantis par la Constitution. La Suède ne dispose de législation générale relative aux associations à but non lucratif. Les associations bénéficient d’une liberté considérable pour fixer les objectifs et l’orientation de leurs activités, sans interférence des autorités. En conséquence, on peut affirmer que la Suède a adopté un modèle de législation sportive non interventionniste. 3. La politique sportive La politique sportive suédoise a pour principaux objectifs d’offrir à tous les membres de la société la possibilité de faire de l’exercice physique et de pratiquer un sport dans le but de promouvoir la santé publique, de soutenir un mouvement sportif libre et indépendant, et de permettre aux individus d’apprécier le sport comme forme de loisir. 4. Les acteurs majeurs 4.1 L’organisation publique du sport L’Etat soutient avant tout les mesures qui ont pour objet de favoriser le sport pour tous, de maintenir un certain niveau d’éthique dans le sport, de lutter contre le dopage et d’accorder les mêmes chances aux femmes et aux hommes ayant des origines ethniques et culturelles différentes, quels que soient leurs moyens financiers. 174 Suède En 1999, le Gouvernement suédois a adopté sa politique sportive pour le 21ème siècle, qui est fondée sur trois piliers : la santé publique, le mouvement sportif et la détente. Le contrôle public s’exerce exclusivement sur la base de la législation générale et par le biais du financement que les autorités locales et l’Etat mettent à disposition du mouvement sportif pour certains types d’activités. 4.2 Le mouvement sportif Le mouvement sportif suédois est indépendant, non lucratif, démocratique, dynamique, et basé sur le travail volontaire. Facteur important pour le développement sociétal, il donne accès au sport pour tous. Le mouvement sportif suédois a établi les bases du développement sportif du pays par ses nombreux clubs locaux et son niveau élevé de bénévolat. Pour la plupart des individus, et pour la société en général, la valeur fondamentale du sport réside dans le fait qu’il permet de se dépenser sainement, contribue à promouvoir la santé publique et la participation démocratique et offre chaque jour un espace de rencontre pour les personnes d’origines ethniques et culturelles différentes. La conception du sport en Suède figure dans le programme de politique nationale en matière sportive intitulé « Volonté du sport - les objectifs et les directives pour le mouvement sportif » (« Sport wills-aims and guidelines for the sport movement »). Un système de valeurs communes pour tout le mouvement sportif ainsi que les directives pour l’organisation des activités sportives au sein des fédérations et clubs y sont exposés. 175 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne Ce mouvement sportif national, libre et indépendant, fondé sur l’engagement bénévole et l’organisation de nombreuses activités, bénéficie du soutien du Gouvernement central comme de l’administration locale. A noter que le mouvement sportif suédois n’est pas consolidé. 4.2.1 La Confédération suédoise des sports (« Riksidrottsförbundet ») Le sport organisé en Suède se pratique principalement dans le cadre de la Confédération suédoise des sports (ci-après CSS). La Confédération a pour rôle de : Représenter ses membres face au pouvoir politique, aux autorités gouvernementales et à la société. Plaider pour les valeurs sociétales du sport. Orienter la politique sportive. Répartir les subventions gouvernementales entre les différentes disciplines. Initier et structurer la recherche dans le sport. Agir au niveau des programmes antidopage. Coordonner les relations internationales dans le domaine des activités sportives. En tant qu’organisation nationale, la CSS regroupe ses fédérations membres et représente officiellement l’ensemble du mouvement sportif suédois auprès des autorités publiques. Son rôle est de rassembler de façon unitaire toutes les fédérations membres vis-à-vis des décisions politiques ayant un impact sur le sport. Organe d’opinion puissant au service du sport suédois, elle éclaire 176 Suède la responsabilité que le sport assume et les valeurs positives que le mouvement populaire représente. Organe consultatif du Gouvernement et des ministères, sa tâche essentielle repose dans la gestion stratégique du sport en matière de financement, d’organisation et de communication. La confédération suédoise soutient également les recherches interdisciplinaires dans les domaines de la médecine, de la physiologie, de la sociologie, des techniques et des sciences humaines. La Confédération est dirigée par un Conseil d’administration responsable de l’orientation stratégique du sport. Elle représente les 68 fédérations sportives spécialisées et affiliées, y compris l’ensemble des fédérations des sports olympiques. La confédération regroupe également les 21 fédérations régionales des différentes régions de Suède. Les activités de la CSS sont réglementées par son acte constitutif, qui s’applique également aux fédérations, aux clubs et à leurs membres. Le Congrès biennal est la plus haute instance décisionnaire de la CSS, celle qui adopte l’acte constitutif de la Confédération et tous les amendements afférents, pour ainsi dire le « Parlement » du mouvement sportif. Il élit les membres du Conseil d’administration de la CSS, de la Commission antidopage et de plusieurs autres instances jointes. Le Conseil d’administration est responsable de la direction stratégique du sport suédois entre les sessions du Congrès. Pour leurs activités régionales, la CSS et les fédérations sportives spécialisées disposent d’une 177 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne structure déconcentrée fondée respectivement sur les fédérations régionales et les fédérations sportives régionales spécialisées. 4.2.2 Le Comité national olympique (« Sveriges Olympiska Kommitté ») Le Comité national olympique suédois est l’autorité suprême en ce qui concerne les sports olympiques. Ses tâches principales sont le développement du sport de haut niveau, la détection et le soutien des jeunes talents, la préparation et la sélection de la délégation olympique, la responsabilité de la participation suédoise aux Jeux Olympiques et aux Jeux Olympiques de la Jeunesse, la participation au mouvement olympique, la coopération bilatérale avec d’autres comités, la représentation du mouvement olympique et l’attribution des subventions aux sports olympiques. 4.2.3 Les fédérations sportives La quasi-totalité des clubs et fédérations sportives en Suède, constitués sous forme d’associations à but non lucratif et d’utilité publique, est organisée démocratiquement et s’appuie sur l’engagement de ses membres. De ce fait, les organisations sportives suédoises disposent d’une autonomie considérable pour fixer les objectifs et orientations de leurs activités. Les fédérations sportives spécialisées sont des organisations indépendantes. Chacune porte la responsabilité de son propre sport dans le cadre du respect de la règlementation promulguée par la fédération internationale. Elles doivent notamment 178 Suède élaborer des programmes antidopage conformément à l’acte constitutif et au document de stratégie de la CSS. Le sport suédois est divisé en 21 fédérations sportives régionales. Celles-ci apportent informations et conseils aux fédérations régionales spécialisées et aux clubs de sport. A ce niveau, les fédérations sportives spécialisées coordonnent toutes les activités de leur spécialité, en particulier celles des compétitions et formations pour le sport-jeunesse et le sport-loisir. 4.2.4 Le tribunal suprême du sport en Suède Le mouvement sportif suédois a sa propre Cour Suprême, à savoir le Tribunal Suprême du Sport. Celui-ci traite les appels contre les décisions des fédérations sportives spécialisées. 5. Le financement du sport Le sponsoring contribue largement au bien-être économique des sports collectifs et attire les médias. D’une manière générale, le sponsoring local des clubs est très commun et représente un facteur important de leur financement. De loin, la plus grande contribution financière provient de l’aide volontaire, la valeur économique du volontariat étant évaluée à environ 2 milliards d’euros. Les autorités locales participent également de manière importante au financement du sport. Ainsi, les municipalités contribuent à hauteur d’environ 111 millions d’euros. En ce qui concerne la Confédération suédoise des sports, elle distribue environ 190 millions d’euros au secteur sportif. 179 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne Chaque semaine tout au long de l’année, les représentants des clubs sportifs vendent des billets pour la loterie du mouvement volontaire, le Bingo Lotto. Pour beaucoup de clubs, les revenus ainsi obtenus compensent le manque de subventions publiques et apportent une contribution importante qui aide à maintenir la balance de leurs activités. FAITS MARQUANTS Modèle libéral Mouvement sportif non consolidé CHIFFRES-CLES 2 milliards d’euros : la valeur estimée du bénévolat en Suède 165 participants par club 0,044 club par km2 180 Conclusion CONCLUSION S i le modèle européen du sport constitue un facteur d’unité, il est aussi caractérisé par sa diversité, car il se décline en une multiplicité de sous-modèles selon les pays. Par conséquent, parvenir à une comparaison pertinente des différents systèmes d’organisation sportive entre les Etats membres de l’UE n’est pas chose aisée. La dimension pluridisciplinaire du sport oblige à prendre en considération des facteurs sociaux, économiques, culturels, historiques ou encore politiques pour appréhender l’organisation du système sportif de chaque Etat membre. Or, tous ces facteurs varient selon les pays concernés, ce qui conduit inévitablement à une diversité de modèles, rendant par là même la comparaison délicate. Le manque de données comparables complique davantage la tâche, et la mise en place d’un système de données fiables et homogène à l’échelle européenne apparaît cruciale. Un tel système constituerait un outil de travail commun permettant un rapprochement plus aisé de données fiables. En effet, comme nous l’avons montré, les résultats de l’Eurobaromètre peuvent être interprétés et nuancés, la définition d’un même terme ou les traductions des questions posées pouvant être différentes selon les Etats membres concernés. Il importe cependant d'établir des points de comparaison afin de pouvoir caractériser les différents modes d'organisation, et engager une réflexion sur la notion de bonnes pratiques. L'identification et la diffusion 181 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne des bonnes pratiques en matière de gouvernance du sport constituent en effet un enjeu important pour lequel le Conseil de l'Europe comme l'UE ont marqué leur intérêt. Se pose dès lors la question délicate des critères pouvant permettre d’établir qu’un modèle peut être considéré comme durable et performant. Convient-il de prendre en considération le nombre de médailles remportées lors des compétitions internationales, au risque d’occulter la partie moins visible et moins médiatique que constitue le sport de masse ? Est-il pertinent de tenter de comparer les chiffres relatifs à la participation ou encore de compiler les orientations des différentes politiques sportives menées ? Les modes d'organisation du sport participent à la fois de la souveraineté des Etats et de l'autonomie des organisations sportives, et leurs caractéristiques résultent des objectifs que ces deux pouvoirs s'assignent, en général de façon partagée et explicite. Dans l'exercice de comparaison, deux critères sont classiquement pris en compte. Tout d’abord, celui du degré d’intervention de l’Etat dans les affaires sportives39. Ensuite, celui relatif à la structuration du mouvement sportif. André-Noël Chaker distingue entre mouvement « consolidé » ou non dans son ouvrage Bonne gouvernance dans le sport - Une étude européenne, cité en introduction. MIEGE, Colin – Les organisations sportives et l’Europe, Collection DroitEconomie-Management, INSEP Publications 2009 39 182 Conclusion Concernant le critère relatif au degré d’intervention de l’Etat dans le domaine sportif, un clivage Nord/Sud peut être observé. En effet, dans les pays de l’Europe du nord, le rôle des autorités publiques semble avant tout de fixer des orientations générales et d'assurer un soutien financier au sport afin de fournir les conditions favorables à son développement. Les modèles britanniques, suédois, irlandais, finlandais ou encore néerlandais entrent dans ce schéma. Ainsi au Royaume-Uni, le Gouvernement définit les lignes directrices de la politique à suivre en matière sportive. Il en est de même aux Pays-Bas où le rôle du ministère de la Santé, du Bien-être et du Sport est de déterminer le cadre général des activités sportives. En Allemagne, le financement de l’Etat est important mais le mouvement sportif est responsabilisé avec par exemple une mission pour l’établissement des conventions d’objectif des fédérations. Dans les pays de l’Europe du sud, le mouvement sportif est placé sous la tutelle plus ou moins marquée de l’Etat, la promotion et le développement du sport étant considérés comme un service public. Tel est notamment le cas en Espagne, au Portugal et en France. Les fédérations sportives espagnoles par exemple sont des entités privées possédant la personnalité juridique et exerçant des fonctions publiques de caractère administratif, fonctions pour lesquelles elles restent sous contrôle du Conseil supérieur des sports. L'Etat ou les organismes dépendant de lui sont en mesure d'exercer une pression et un contrôle plus poussés sur les organisations sportives, ce qui conduit à qualifier ces modèles d'interventionnistes. 183 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne Ce clivage Nord/Sud mérite cependant d'être nuancé. L’Italie, pays de l’Europe du sud, constitue une exception notable au modèle interventionniste habituellement observable. Ainsi, la clé de voûte du modèle sportif italien est le CONI, qui joue également le rôle de Confédération nationale. Le CONI est en charge de la promotion du sport, de façon relativement libre vis-àvis de l’Etat. Il convient également de prendre en compte le niveau de décentralisation du pays concerné. Ainsi, au Danemark, malgré un modèle pouvant être qualifié de libéral (ou non-interventionniste), les municipalités jouent un rôle central dans le développement et la promotion du sport via un soutien financier important, bien que le mouvement sportif soit en charge de la promotion du sport. L'autre critère habituellement utilisé est celui de la structuration du mouvement sportif. Ainsi, selon AndréNoël Chaker, lorsqu’un seul et unique organe représente le milieu sportif auprès du Gouvernement, le mouvement sportif est parvenu à un état de « consolidation ». Dans une telle configuration, le Comité national olympique a fusionné avec la confédération des fédérations sportives afin de former un seul organe. Il ressort de ce panorama non exhaustif que les pays dans lesquels le mouvement sportif est considéré comme « consolidé » sont l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, la France, l’Italie et les Pays-Bas. La corrélation entre le critère relatif au degré d’intervention de l’Etat et celui de la structure du mouvement sportif n’est pas évidente. Sur les six pays ayant un mouvement sportif consolidé, quatre relèvent du modèle noninterventionniste (Allemagne, Danemark, Italie et PaysBas) et deux du modèle interventionniste (Belgique et France, bien que la Belgique, en raison de sa structure 184 Conclusion administrative, constitue un modèle très particulier dans lequel le Comité olympique est le seul organe de dimension fédérale, le sport étant une compétence exclusive des Communautés linguistiques). On a pu tour à tour expliquer la tendance du mouvement sportif à se consolider par une pression de l'Etat l’incitant le faire dans un souci d’efficacité, ou à l'inverse par la situation d'autonomie dans lequel les pouvoirs publics le maintiennent. Ici encore les facteurs culturels, politiques, économiques ou encore juridiques spécifiques aux pays concernés doivent être pris en compte pour tenter de fournir une explication. Le panorama présenté ici ne saurait prétendre indiquer ce que pourrait être un modèle optimum d’organisation sportive. Certains Etats sont performants dans le domaine du sport de haut niveau, d’autres dans leur capacité à promouvoir le sport pour tous. L’Espagne et le Royaume-Uni peuvent ici être cités comme exemples dans le domaine du sport de haut niveau. Le modèle espagnol repose sur une collaboration équilibrée entre les différents acteurs. Ainsi, le Conseil supérieur des sports est en principe compétent mais il a cependant créé l’Association des sports olympiques avec le Comité olympique, dans le but de mobiliser des financements privés pouvant bénéficier aux athlètes. Les Communautés autonomes participent également au développement du sport de haut niveau. Le modèle britannique atteint une efficience certaine grâce à l’agence nationale UK Sport, en charge du sport de haut niveau et qui met en avant la dimension économique du sport. Bien que les modèles espagnols et britanniques soient différents (interventionniste pour l’Espagne et libéral pour le Royaume-Uni), ils parviennent néanmoins l'un comme l'autre à des niveaux d’efficacité et de résultat élevés. Le 185 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne système français, qui repose sur quatre acteurs majeurs du sport (Etat, collectivités territoriales, secteur économique et mouvement sportif), est marqué par une indéniable complexité qui est aujourd’hui remise en cause au nom de la simplification et de la recherche de l'allocation optimale des moyens. Cependant, les pays performants dans le domaine du sport de haut niveau ne le sont pas forcément dans le registre de la promotion du sport pour tous. Ainsi, 72% des Suédois et des Finlandais pratiquent une activité sportive au moins une fois par semaine, alors que seulement 39% des Espagnols et 29% des Italiens en font de même. Cette différence peut s’expliquer en partie par les politiques menées par les organes étatiques ou par le mouvement sportif, mais aussi par les facteurs culturels. Le nombre de programmes sportifs destinés à la pratique du sport pour tous en Finlande est plus important qu’en Italie par exemple, ce qui correspond à une volonté politique, mais aussi à une attente de la population qui varient sensiblement du nord au sud de l'Europe. Une grande partie des loteries en Europe participe également au financement du sport. La contribution totale s’élève à plus de 2 milliards d’euros/ans. Selon les pays, les loteries peuvent donc avoir une collaboration importante avec l’Etat et le mouvement sportif. Aussi, il convient de prendre en considération le mode de vie des citoyens, qui rétroagit sur le mode d'organisation du sport. Dans les pays scandinaves ou aux Pays-Bas, le sport est un véritable mode de vie, et la population est encline à lui consacrer une grande partie de son temps libre, ce qui est moins le cas ailleurs en Europe. Certains pays seraient donc plus « sportifs » que d’autres car la pratique physique ou sportive est 186 Conclusion davantage ancrée dans leur mode de vie. A titre d’exemple, selon le rapport de l’Eurobaromètre « Sport et Activités Physiques » publié en mars 2010, 53% des Slovaques et des Italiens ou encore 52% des Polonais et 51% des Français déclarent préférer faire autre chose que de l’activité physique pendant leur temps libre. En revanche, les pays dans lesquels les habitants déclarent pratiquer une activité physique régulière sont la Suède (72%), les Pays-Bas (68%), la Finlande (67%) et le Danemark (65%). Les politiques sportives peuvent avoir une influence sur le comportement dans ce domaine, mais elles répondent aussi à une attente exprimée par la population que les différents acteurs du domaine sportif se doivent de satisfaire. 187 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALITÉS Etudes, rapports et synthèses Clearing House, Sport pour tous, Les structures du sport en Europe : situation dans les pays du Comité pour le développement du sport du Conseil de l’Europe, Bruxelles, 1993. GER J. Wegener Confédération des sports des PaysBas, Sport in the member states of the European community, DG X, 1992. Conseil de l’Europe, Recueil des rapports nationaux sur les législations relatives au sport dans les pays ayant adhéré à la Convention culturelle européenne, Strasbourg, janvier 1999. CHAKER André-Noël, Etude des législations nationales relatives au sport en Europe, Editions du Conseil de l’Europe, Strasbourg, Juin1999. 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Quelles sont les relations entre ces deux secteurs (i.e acteurs public et mouvement sportif) ? 208 Annexes Existe-t-il un agenda fixant la politique sportive couvrant la période 2009-2016 (Olympiades 20082012 et 2012-2016) ? Quels sont les principaux financeurs du sport au niveau public et /ou privé ? Subventions des autorités publiques nationales, régionales et locales. Loteries. Parrainages. Droits Télévisuels et de diffusion. Cotisation des membres Quels sont les principaux critères d’attribution des soutiens financiers publics ? Existe-t-il des Instituts/Fondations à vocation nationale ? Comment sont-ils financés ? Pourriez-vous mentionner quelques exemples de bonnes pratiques ? Que pensez-vous de la gouvernance du sport dans votre pays ? Pourriez-vous si possible nous faire parvenir et/ou nous citer des ressources/documents pertinents ? 209 L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne ANNEXE 2 : TABLEAU COMPARATIF ANNEXE 3 : LE FINANCEMENT DU SPORT DANS CERTAINS ETATS MEMBRES DE L’UNION EUROPÉENNE40 Le financement public du sport. 41 Le financement privé du sport. ANNEXE 4 : STUDY ON VOLUNTEERING IN THE EUROPEAN UNION, P185-18642 Voir les tableaux sur : www.sportetcitoyennete.com/publications_gouvernance. htm 40 Source : Synthèse, L’Union européenne : compétence sport et impacts sur l’organisation sportive en France. Association nationale des élus du sport (ANDES). 7 juillet 2011. 41 Source: étude AMNYOS Consultants, données 2005. 42 Source : GHK Consulting. Study on Volunteering in the European Union. Mars 2010. 210 Annexes 211 212 Par chèque, à l’ordre de Sport et Citoyenneté, 17 Place de la Bilange 49400 SAUMUR - FRANCE DATE ET SIGNATURE : ………………………………………………………………………………………….. ORGANISME : ………………………………………………………………………………………………………… ADRESSE : ……………………………………………………………………………………………………………… NOM : ……………………………………………………………………………………………………………….……. PRENOM : ……………………………………………………………………………………………………………… CODE POSTAL : ………………………………………………………………………………………………….…… VILLE : ……………………………………………………………………………………………………………….….. PAYS : ………………………………………………………………………………..……………………………..…….. TELEPHONE : ………………………………………………………………………………..……………….………. COURRIEL : ………………………………………………………………………………..……………………. .…… Chômeurs et étudiants 40€ Particuliers 70€ Personnes morales 200€ Bienfaiteurs et mécènes 550€ ou plus Tarifs 2013 Rejoignez Sport et Citoyenneté L’organisation du sport dans les Etats membres de l’Union européenne %$# %$# - -% % % % * * # # - -- - -%%,& -%%,& "%) "%) ( ( % % -% -% # # -%%+ -%%+ # # $ $ % % , , ) ) %- %- $ $ !+-5- !+-5- # # / / -% -% - - + + /! /! ) ) ! ! $ $ *%- *%- - - + + 5!5! %) %) % % ( ( % % +) +) - - ' ' + + - - - - * % * % -+ -+ ." ." %% %% , , % % , , 4 4 %) %) + + ,% ,% 5 5 + + - - , , %+ %+