Saison automobile 2006
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Saison automobile 2006
MDS78_Couv 12/07/06 15:08 Page 1 EDECINS DU SP RT L A R E V U E D U M É D E C I N D DOSSIER Les syndromes fémoro-patellaires E T E R R A I N NUTRITION L’alimentation de l’enfant et de l’adolescent sportifs Les règles à suivre pour un bon équilibre nutritionnel Diagnostic, facteurs de l’instabilité rotulienne et classification DÉCOUVERTE D’UN SPORT La spéléologie Activité sportive et scientifique d’endurance Saison automobile 2006 F1, rallyes et Championnats du monde de karting L’organisation médicale et la sécurisation en sports mécaniques automobiles BIMESTRIEL - NUMÉRO 78 - JUILLET/AOÛT 2006 www.menarini.fr P. 5-13 ÉVÉNEMENT Saison automobile 2006 F1, Rallyes et Championnats du monde de karting L’organisation médicale et la sécurisation en sports mécaniques automobiles Ce nouveau numéro de MDS se veut un peu hétéroclite : nous avons choisi d’aborder des sujets qui n’avaient jamais été traités dans nos rubriques jusqu’à présent. J’espère ainsi vous faire découvrir des activités soit très médiatisées, mais finalement mal connues, soit plus confidentielles et méconnues. Je vous invite donc à pénétrer dans l’univers des sports mécaniques, puis dans les entrailles de la terre. Le dossier, quant à lui, est consacré à un problème quotidien : le syndrome rotulien. Sa fréquence est telle qu’il n’y a pas une seule journée de consultation de médecine du sport où il ne soit question de lui. Le Dr David Dejour parvient à mieux nous faire comprendre ce syndrome, grâce à sa pédagogie appliquée. < DOSSIER > Les syndromes P. 15-22 fémoro-patellaires Diagnostic, facteurs de l’instabilité rotulienne et classification Le diagnostic Page 16 A - Histoire du patient et analyse des signes cliniques B - Les données de l’examen clinique C - Les données de l’imagerie médicale Les facteurs de l’instabilité rotulienne Page 18 A - Les facteurs principaux B - Les facteurs secondaires Classification et indications thérapeutiques Page 21 A - Classification des syndromes fémoro-patellaires B - Les indications thérapeutiques P. 24-27 DÉCOUVERTE D’UN SPORT La spéléologie Activité sportive et scientifique d’endurance Enfin, l’actualité sportive nous oblige à revenir sur un événement mondial : la Coupe du Monde de football. A cette occasion, nous souhaitons une bonne route à notre équipe nationale durant cette compétition ardue. P. 29-34 NUTRITION L’alimentation de l’enfant et de l’adolescent sportifs Les règles à suivre pour un bon équilibre nutritionnel Bonne lecture à tous ! Retrouvez Médecins du Sport sur Internet www.menarini.fr Didier Rousseau, Rédacteur en chef Articles, mises au point, banque d’images, formations, événements… Directeur de la publication : Dr Antoine Lolivier - Rédacteur en chef : Dr Didier Rousseau - Rédacteur en chef adjoint : Odile Mathieu - Rédactrices : Marjorie Andrès - Sophie Landrin - Secrétaire de rédaction : Annaïg Bévan - Chef de studio : Laurent Flin - Maquette : Christine Lecomte - Chef de Production : Gracia Bejjani Assistante de production : Cécile Jeannin - Comité de rédaction : Pr François Carré - Pr Pascal Christel - Dr Jean-Marie Coudreuse - Dr Patrick Djian - Laurence Ducrot Dr Hervé de Labareyre - Dr Olivier Fichez - Dr Jacques Gueneron - Dr Eric Joussellin - Dr Pascal Lefèvre - Tanguy Le Talaer - Dr Philippe Le Van - Dr Patrick Middleton - Dr Paule Nathan - Dr Gérard Nicolet - Dr Marie-France Oprendek-Roudey - Dr Jacques Parier - Dr Thierry Poiraud - Dr Gérard Porte - Dr Jacques Pruvost - Dr Philippe Thelen - Dr Hervé Zakarian - Service d’abonnement : Claire Lesaint - Photo de couverture : DPPI Cette publication est éditée par Expressions Santé, 2, rue de la Roquette – Passage du Cheval Blanc, cour de Mai - 75011 Paris. Tél. : 01 49 29 29 29. Fax : 01 49 29 29 19. E-mail : [email protected] - N° ISSN : 1279-1334. Imprimeur : Imprimerie de Compiègne, 60205 Compiègne. Tous les articles sont publiés sous la responsabilité de leurs auteurs. MÉDECINS DU SPORT 3 N°78-JULLET/AOÛT 2006 Sommaire ÉDITO DPPI Evénement : Saison automobile 2006 Saison automobile 2006 F1, Rallyes et Championnats du monde de karting La saison 2006 du sport automobile est marquée cette année par les Championnats du monde de karting, qui se dérouleront le 1 er octobre à Angerville, dans l’Essonne. Karting, Formule 1 et Rallyes, les sports mécaniques automobiles de haut niveau s’adressent à de véritables athlètes, mais offrent maintenant une sécurité optimale, permettant que les accidents deviennent des événements rares. ■ MÉDECINS DU SPORT 5 N°78-JUILLET/AOÛT 2006 Evénement : Saison automobile 2006 LES DIFFÉRENTES COMPÉTITIONS En Formule 1 En Formule 1, les principales compétitions sont les Grand Prix (GP).Le Championnat du monde représente la somme des points recueillis à l’ensemble des GP. Théoriquement,17 GP sont organisés par an, mais ce chiffre peut varier par dérogations particulières.Les épreuves consistent en une course de vitesse durant entre 1,5 et 2 heures et dont la distance est fixée par un certain nombre de tours selon le circuit. En rallye Le terme “rallye”est un terme générique qui englobe aussi bien les rallyes régionaux que nationaux,les rallyes sur terre que les rallyes sur asphalte, avec leurs championnats respectifs. Les rallyes du Championnat du monde sont mixtes et obéissent à un calendrier très précis.Ensuite, il existe également les rallyes offroad, tout terrain et les rallyes raid. En karting Le karting fait partie de la Fédération française du sport automobile (FFSA), qui comporte un Comité national de karting. La même structure se retrouve au niveau international, avec une Commission internationale de karting (CIK) au sein de la Fédération international de l’automobile (FIA). Ensuite, il existe des ligues et quelques comités départementaux, qui organisent des compétitions régionales, nationales et internationales. Les principales compétitions sont les Championnats du monde, d’Europe, de France et les Championnats régionaux. En général, les compétiteurs se rencontrent sur plusieurs manches,jusqu’à la finale. Il existe également des épreuves d’endurance, avec les 24 h du Mans, qui se courent par équipe de 4. L’ORGANISATION MÉDICALE Sur les circuits de F1 Sur le plan international, l’organisation médicale des compétitions automobiles sur circuit est soumise à des règles strictes,définies par l’annexe H du Code médical de la FIA, ce qui entraîne une certaine uniformisation des secours Principales caractéristiques cardiovasculaires de l’effort en conduite automobile sur circuit Dr Jean Gauthier, cardiologue, médecin du sport, médecin consultant en sports mécaniques, Arles L’effort de conduite automobile est un effort statique, à participation musculaire globale moyenne. La dépense énergétique pour 1h de conduite sportive est d’environ 600 kcal. Le pourcentage habituellement utilisé de la consommation maximale en oxygène (VO2max) n’est que de 60 %. Toutefois, la consommation segmentaire au niveau des bras est très élevée, autour de 70 % de la VO2max globale, alors qu’elle n’est que de 50 % dans la population générale. La composante isométrique est en effet majeure au niveau des bras et des mains, bloqués en tension sur le volant, rendant prépondérante la participation anaérobie. L’augmentation de la VO2 et du débit cardiaque est limitée. La faiblesse du volume d’éjection sera compensée par une élévation de la fréquence cardiaque (FC) et une augmentation du retour veineux. L’activité sympathique du système nerveux autonome est habituellement mise en jeu de façon exagérée par les charges émotionnelles liées au danger. On enregistre des FC très élevées, disproportionnées avec la charge réelle d’activité et des à-coups tensionnels. Le seuil d’excitabilité de la cellule myocardique est abaissé, augmentant le risque d’arythmie. La forte sollicitation adrénergique augmente aussi la lactatémie et la glycogénolyse. Les facteurs d’environnement jouent un rôle important, en particulier les températures souvent très élevées à l’intérieur de la voiture (de 10 à 15° C supérieures à la température extérieure). La déshydratation (1,5 l/h de pilotage en moyenne) peut influencer défavorablement le rythme cardiaque et la viscosité sanguine. De plus, le positionnement du corps et le système de verrouillage sus-pubien des harnais de sécurité constituent une gêne à la circulation veineuse de retour dans les membres inférieurs. La vitesse et les accélérations antéro-postérieures et latérales répétitives (jusqu’à 3 g) jouent un rôle certain au niveau de la circulation périphérique. C’est la vitesse instantanée de variation de l’accélération qui est en cause, dès qu’elle devient supérieure à 1 g/sec. Elle entraîne alors une diminution des débits artériels périphériques, provoquant des troubles visuels par baisse de l’irrigation rétinienne et une hypoxie cérébrale, pouvant affecter la vigilance. Des phénomènes d’apnée, liés à la violence des attractions latérales et à l’effort de concentration, pourraient constituer un facteur aggravant de l’hypoxémie. Au total, il s’agit d’une activité anaérobie prépondérante, avec forte participation du système sympathique. Elle est sous l’influence de facteurs d’environnement pouvant augmenter la viscosité sanguine et provoque, dans certaines conditions, une hypoxie cérébrale. Les pilotes s’adaptent rapidement aux contraintes cardiovasculaires en accumulant les heures de conduite et en pratiquant un entraînement physique spécifique. MÉDECINS DU SPORT 6 N°78-JUILLET/AOÛT 2006 DPPI Le personnel médical des postes de secours et du centre médical est relié en permanence par radio au poste central de la direction. Quand une course de F1 a lieu pour la 1re fois, soit sur un circuit déjà existant, soit sur un nouveau circuit,le centre doit être homologué et les emplacements des postes de secours sur le terrain doivent être déterminés de façon précise,en accord avec l’organisateur et le médecin inspecteur permanent. L’organisation médicale des compétitions automobiles sur circuit est soumise à des règles strictes. médicaux.Chaque pays s’inspire de ces règles internationales, qui permettent de définir précisément les compétences de chaque équipe médicale. Elles sont soumises à un cahier des charges,défini et revu tous les 2 ans, afin d’améliorer les secours médicaux.Pour les épreuves nationales, l’organisation médicale ne se réfère plus à l’annexe H, mais à un règlement qui définit les secours nécessaires et suffisants pour chaque type d’épreuve. En France, le schéma est rigoureusement le même pour toutes les épreuves à partir du Championnat de France. Le dispositif mis en place comporte des structures fixes et des structures mobiles. Les structures fixes La direction de la course se trouve au poste central et comporte le médecin chef et le médecin chef adjoint, ainsi qu’un délégué médical de la FIA. Des postes de secours sont répartis harmonieusement sur les parties intérieures et extérieures de la piste.Pour un Grand Prix de F1, par exemple, 9 postes sont installés, avec une ambulance de réanimation,un médecin et une infirmière urgentistes ou anesthésistes. Sur tous les circuits, un centre médical est mis en place,afin de “techniquer”les blessés pour qu’ils puissent être évacués vers un hôpital. Aucune opération n’est pratiquée sur place, mais le centre médical comprend au minimum, pour les épreuves internationales, un site de réanimation, permettant d’établir un diagnostic en urgence, le déchocage, l’assistance respiratoire et le premier traitement des brûlures. Le règlement fixe à l’avance le nombre de pièces qu’il doit comporter,avec toujours au moins 2 lits de soins intensifs.Le personnel mé- Les structures mobiles Sur la voie des stands, zone très dangereuse,3 binômes médecin-infirmier sont répartis sur les 3 tiers.Ils portent des sacs à dos d’intervention et un brancard roulant, car aucune ambulance ne peut pénétrer dans cette zone. Les ambulances non médicalisées restent sur les voies de sécurité et ne sont employées que pour convoyer les blessés jusqu’au centre médical.A leur bord se trouvent un ambulancier et un secouriste. Une ambulance de réserve stationne au centre médical, pour remplacer la première lorsqu’elle quitte son poste en cas d’évacuation d’un blessé. L’AMNES, pour la sécurité médicale sur les GP de F1 Jusqu’en 1995, le SAMU de Nevers assurait la couverture médicale des sportifs et du public sur le GP de Nevers Magny Cours. Depuis, l’assistance médicale du public est assurée par les pompiers, tandis que celle des équipes sportives du GP est assurée par une association, l’AMNES (association médicale nivernaise des épreuves sportives). Cette association regroupe des médecins urgentistes, anesthésistes, chirurgiens, neurochirurgiens, radiologues, infirmiers anesthésistes, extracteurs, chauffeurs de véhicules et l’intendance. L’association assure également la couverture juridique, la responsabilité civile et professionnelle des participants. Cela représente entre 180 et 200 personnes, à 95 % extérieures à la Nièvre, venant de tous les horizons nationaux. En effet, au moment des Grand Prix, il y a un afflux de population et il faut que les structures nivernaises continuent de fonctionner à plein, afin d’assurer les secours sur la Nièvre. Le SAMU gère donc toutes les urgences extérieures. Dr Alain Chantegret, médecin anesthésiste, directeur du SAMU de Nevers, médecin chef du circuit Nevers Magny Cours, médecin délégué de la FIA pour le GTFIA et le WTCC, vice-président de la commission médicale de la FFSA MÉDECINS DU SPORT 7 N°78-JUILLET/AOÛT 2006 Evénement : Saison automobile 2006 dical et paramédical est spécialisé et présente des compétences clairement définies par la FIA. Evénement : Saison automobile 2006 Pilote de F1, gestionnaire des systèmes informatiques Dr François Duforez, chef de clinique au Centre du Sommeil et de la Vigilance, Hôtel-Dieu, Paris, ancien médecin d’écuries de F1 Depuis 40 ans, beaucoup de paramètres ont changé en F1 : aujourd’hui, le pilote automobile doit non seulement savoir piloter, mais aussi aider l’équipe qui l’accompagne en relayant les bonnes informations permettant de régler au mieux la voiture. Il doit être un ingénieur, un bon gestionnaire des systèmes informatiques. Au niveau de la cognition, il doit capter l’information et la traiter de manière à réaliser la meilleure trajectoire possible. Cela requiert des capacités de vigilance, de concentration et d’attention. Le pilote doit gérer un environnement physique agressif et fournir les réponses intellectuelles adaptées. En outre, il doit présenter une vision spécifique : une excellente vision des contrastes, du champ de profondeur pour apprécier les distances et du champ périphérique pour une vision tunélaire. Le pilote conduit aux sensations : il développe une excellente sensibilité profonde et tous les capteurs situés au niveau de la plante des pieds, des fesses et des ischio-jambiers sont très sensibles. Enfin, psychologiquement, les pilotes ne sont pas impulsifs, ils contrôlent énormément et sont même parfois obsessionnels, car le détail revêt une importance capitale. Système HANS de protection du rachis cervical. Les hôpitaux de réception doivent être homologués et mis en alerte de façon centrifuge depuis le lieu de l’épreuve.Toutes les spécialités doivent être représentées. Le cahier des charges impose que les temps d’évacuation soient transmis à la FIA. Sur les rallyes Le nombre de véhicules médicaux d’intervention rapide varie de 2 à 7 selon la longueur du circuit.Leur équipage est constitué d’un pilote,d’un médecin anesthésiste et d’une infirmière anesthésiste. Ce sont les seuls véhicules à intervenir sur la piste, en cas d’accident. Pour la F1,le plus rapide de ces véhicules est une Mercedes médicalisée,fournie à l’organisateur par la FIA. Pour toute épreuve sur circuit en international et national,son rôle est de suivre le 1er tour de la compétition, le plus dangereux, et de s’arrêter en cas de sortie de route grave pour porter secours immédiatement. Les véhicules d’extraction sont en nombre variable selon la longueur du circuit :de 2 à 4.A leur bord se trouve 1 médecin urgentiste et 5 personnes,pas forcément du milieu médical,mais formées spécialement à l’extraction du pilote. Cette équipe dispose d’un matériel spécifique, pour une mission spécifique : sortir le pilote de son véhicule en cas de crash,sans provoquer de lésions supplémentaires à celles déjà subies,en veillant particulièrement à la colonne vertébrale. Un dispositif d’immobilisation en extension de la partie haute du rachis (KED ou SED) est utilisé.De plus,les véhicules de F1 sont maintenant tous équipés d’un siège extractible :il faut démonter le cockpit, ôter le volant et défaire les sangles du pilote. Les extracteurs sont instruits à cette technique particulière. Ils travaillent sous la surveillance du médecin, qui peut interrompre la manœuvre à tout moment afin de pratiquer des gestes médicaux. Le pilote doit être extrait en moins de 4 minutes,quelle que soit la position de la voiture,car elle peut s’enflammer et les lésions subies par le pilote nécessiter une intervention rapide pour éviter des séquelles.Les extracteurs suivent un entraînement permanent et régulier. Ils passent un examen pour le renouvellement de leur accréditation tous les ans, au mois de janvier sur le circuit du Castellet. L’évacuation Les évacuations peuvent se faire, selon la gravité de l’état du blessé, soit par ambulance,soit par hélicoptère.Sur le circuit de Nevers Magny Cours, par exemple, 2 hélicoptères sont mobilisés : l’un stationne près du centre médical, l’autre reste en stand-by et remplacera le premier en cas d’évacuation pour qu’il y ait toujours une couverture aérienne. MÉDECINS DU SPORT 8 Dans le cadre des Championnats du Monde, la réglementation est stricte et concerne aussi bien le personnel et le matériel, que leur qualité. Un questionnaire médical est envoyé à chaque médecin chef d’un rallye, afin de contrôler que les soins immédiats pourront être dispensés le plus rapidement possible, par des gens compétents et que l’évacuation s’effectuera dans les meilleures conditions possibles et rapidement vers des centres adaptés. Des voitures d’intervention rapide sont placées tous les 5 à 10 km dans une épreuve spéciale, avec un poste initial au départ et un intermédiaire si l’épreuve fait plus de 15 km. Si le véhicule d’intervention rapide est uniquement à usage médical,un véhicule d’extraction doit lui être adjoint. Comme en circuit, la réglementation exige une parfaite définition du personnel,aussi bien médical que paramédical.En outre,le questionnaire comprend toutes les procédures d’évacuation, avec l’obligation de disposer d’un hélicoptère spécifique,qui doit éventuellement comporter la possibilité d’un hélitreuillage selon le terrain. Enfin, des hôpitaux sophistiqués doivent être alertés,afin de traiter toutes les urgences cardio-thoraciques, neurochirurgicales et les grands brûlés. N°78-JUILLET/AOÛT 2006 Les circuits de F1 Les circuits de F1 doivent être homologués par la FIA.Un circuit représente une somme de difficultés au pilotage, tout étant calculé pour que des vitesses maximales soient atteintes sans danger. La piste ne présente aucun obstacle.Elle est recouverte d’un grip particulier, qui accroche mieux les pneus.Le problème de sécurité sur les circuits ne provient pas des lignes droites,où il ne se passe rien, mais des abords des virages. Les zones de dégagement sont en perpétuelle évolution, car on recherche le système le plus efficace pour retenir la voiture et permettre qu’elle reste sur ses 4 roues. Les bacs à gravier ont donc tendance à être remplacés par des aires asphaltées, qui fonctionnent encore mieux : elles exercent une force de frottement sur les pneus qui les détruisent, mais permettent l’immobilisation du véhicule.Entre les bacs à sable et la piste,il y a des zones de vibreurs,pour renvoyer la voiture vers la piste. Ces aires de dégagement sont bordées par une zone de protection supplémentaire,constituée de 3 à 4 rangées de pneus amortisseurs,recouvertes d’une nappe de caoutchouc. Les zones de freinage sont calculées par des ingénieurs en fonction des angles de bracage,des virages, du poids des voitures, de leur vitesse, de leur force de freinage… Enfin,les circuits sont entourés de grillage,afin d’éviter que des éléments mobiles soient projetés dans le public au moment des crashs. Les circuits fermés en ville Pour les circuits fermés en ville,comme à Monaco,il faut réaménager l’univers ci- tadin. Les contraintes de sécurité sont différentes de celles des circuits classiques : les vitesses atteintes sont beaucoup plus faibles,la technique au niveau du freinage et de la reprise plus poussée. Toutes les rues sont sécurisées par des rails, renforcés par des pneus ou des bottes de paille.Des chicanes artificielles sont créées, ainsi que de zones de dégagement le long des côtes. Le circuit Paul Ricard Le circuit Paul Ricard,véritable laboratoire pour le développement de la sécurité depuis 2001, a été reconnu « 1er circuit de référence de l’Institut pour l’Excellence et la Sécurité » par la FIA. Son président, Philippe Gurdjian,ne cesse de travailler à la progression et l’amélioration de la sécurité des écuries et des pilotes. Ses recherhes ont abouti, entre autres, au remplacement des bacs à gravier par des zones de dégagement en asphalte de haute adhérence “colgrip”; des drapeaux par des feux de signalisation ; le développement de nouvelles barrières “TecPro”en polyéthylène, à grand pouvoir d’absorption, diminuant l’impact des“g”et de nouveaux caniveaux pour le système de drainage, en béton de très grande résistance. EQUIPEMENT ET PROTECTION DES PILOTES L’équipement réglementaire Les pilotes ont l’obligation de porter, en circuit comme en rallye : ● pour se protéger du feu : des sousvêtements, une combinaison et une cagoule ignifugés ; ● des gants ; ● un casque intégral, le plus léger pos- Les Championnats du monde de karting Jean-Luc Rougé, vice-président du club de karting d’Angerville, président de la fédération française de judo, ancien champion du monde Le 1er octobre 2006, à Angerville dans le sud de l’Essonne, vont se dérouler les Championnats du monde de karting. Le circuit a été aménagé afin de répondre aux normes exigées et il est devenu très moderne : c’est la première piste internationale à présenter un revêtement en “colgrip”, système développé sur le circuit Paul Ricard. Il est constitué de 2 parties, afin que tous les styles de pilotage soient représentés : ● un cœur très technique, avec des virages serrés et enchaînés ; ● 2 lignes droites, avec des grands virages. Au cours du Championnat du monde, une seule épreuve se court sur plusieurs manches jusqu’à la finale. Les candidats qui veulent participer doivent s’inscrire et ils seront retenus ou non en fonction de leur palmarès des 2 dernières années. Parmi les Français candidats, 1 ou 2 devraient pouvoir arriver dans les meilleurs ! Inventé par les aviateurs américains sur les pistes d’aérodrome, le karting utilise aujourd’hui des machines plus perfectionnées, avec des mécaniques très performantes. Il s’agit d’un sport très physique, ludique et performant, à sensation, mais pas dangereux. C’est en outre une excellente école de pilotage. Les circuits de F1 doivent être homologués par la FIA. MÉDECINS DU SPORT 9 N°78-JUILLET/AOÛT 2006 Evénement : Saison automobile 2006 LA SÉCURISATION DES CIRCUITS Evénement : Saison automobile 2006 sible,rigoureusement homologué et soumis à une norme FIA, contrôlés avant chaque épreuve ; ● des chaussures montantes. Au niveau du véhicule Depuis quelques années (voir encadré JJ Issermann), la sécurité au niveau des voitures de course a considérablement progressé.Un système de protection du rachis cervical, le système HANS, a été rendu obligatoire,d’abord en monoplace de F1, puis dans tous les rallyes. Ce système est attaché au casque et réduit la flexion brutale en cas de choc. Il a permis une diminution significative des fractures du rachis cervical. La cellule de survie a bénéficié d’améliorations considérables, l’ayant rendu presque indestructible.Elle assure maintenant une protection des membres inférieurs ayant permis de diminuer les fractures. L’introduction des sièges extractibles permet de sortir le pilote avec son siège et donc de minimiser considérablement les conséquences d’une fracture du rachis. Il consiste en une combinaison,qui doit correspondre à des normes validées par la FIA, des chaussures montantes, des gants ressemblant à des gants de motard, un casque, une minerve pour protéger les cervicales et des protections pour les côtes. PATHOLOGIES DES SPORTS AUTOMOBILES En F1 Le public Lors des GP, comme à Nevers Magny Cours, environ 100 000 personnes sont accueillies pendant 3 jours.Au niveau du public,les pathologies d’une ville de cette taille sont retrouvées (accouchements, malaises,infarctus,entorses,fractures,lésions de bagarre…). Au karting L’équipe sportive Au niveau de l’équipe entourant le pilote (mécaniciens,intendance…),on retrouve des accidents du travail banals, sauf si le personnel est touché par un crash lors d’une course. Les pilotes de karting ne portent pas, contrairement à la F1,de vêtements ignifugés. Leur équipement ressemble plutôt à un équipement de motard, même si aujourd’hui, il se rapproche un peu plus de celui des sports automobiles. Les pilotes Les pilotes sont soumis à des contraintes musculo-articulaires importantes et c’est le système musculaire du cou qui est le plus sollicité,par les fortes attractions la- térales.La douleur peut parfois gêner l’effort de conduite pendant la course.Le rachis est affecté par les vibrations de faible amplitude,autour de 5 Hz,transmises en permanence à partir de la piste par l’infrastructure très rigide des monoplaces. Il est constamment douloureux. Les pilotes demandent fréquemment qu’on refasse leur siège, individuel et moulé sur leur corps, sans grand succès toutefois. Bien qu’il n’y ait pas de lésion spécifique à la F1,et malgré des améliorations considérables,le 1er traumatisme évoqué reste encore le traumatisme rachidien.Ensuite, la deccélération brutale entraîne la projection brutale de la masse cérébrale sur la boîte crânienne. Pour le reste, on retrouve : ● des polytraumatismes ; ● des traumatismes crâniens par choc direct ; ● des contusions hémorragiques ; ● des fractures,du rachis et des membres ; ● des brûlures étendues. En rallye En rallye également,la sécurité s’est considérablement améliorée ces 20 dernières années. Les pathologies traumatiques sont extrêmement rares, les accidents graves en nette diminution.Ces résultats, comme en circuit, ont été obtenus par l’amélioration des techniques d’extraction du pilote, d’immobilisation, des délais d’intervention et de la prévention. Un circuit représente une somme de difficultés au pilotage, tout étant calculé pour que des vitesses maximales soient atteintes sans danger. MÉDECINS DU SPORT 10 N°78-JUILLET/AOÛT 2006 journaliste spécialisé en F1, auteur du Livre d’Or annuel de la Formule 1, magazine “Formules” Dr Gérard Nicolet, Centre national de ski nordique, Prémanon ; centre d’évaluation, CH Pasteur, Dole, médecin élu à la fédération française de Cyclisme attendus par ce dernier pour, justement, procéder aux retouches d’amélioration. En principe, ce processus est automatique. Le sens du pilotage n’existe que par celui de l’analyse technique d’une machine. Quel regard portes-tu sur l’évolution de la F1 depuis tes premiers GP ? Depuis mes premiers GP, dans les années 70, la F1 s’est rationalisée et organisée. Les courses d’antan exaltaient l’audace, voire l’inconscience, de pilotes se jouant du danger. Aujourd’hui, sans méconnaître les risques du métier, la F1 est très professionnalisée. La mort ne figure plus dans les contrats des coureurs. Quelle est l’évolution de ce couple ? Dans ce couple, il y a un 3e élément : le staff technique. La richesse et l’intensité des échanges entre le pilote et ses ingénieurs sur les composantes d’une monoplace (moteur, châssis, aérodynamique, pneus, etc.) accélérant (ou pas) l’évolution positive de ce couple. Un seul objectif : aller,, techniquement, dans une bonne direction pour améliorer le rendement et les performances de la machine. Le verdict du chronomètre est sans appel. Existe-t-il un profil, une personnalité de champion automobile ? Les grands pilotes se caractérisent par leurs différences. Jean-Manuel Fangio, maître tacticien ; Jim Clark, talentueux à l’extrême ; Jackie Stewart, monstre de méthode ; Niki Lauda, instinctif maximal ; Alain Prost, phénomène de calcul ; Ayrton Senna, victorieux obsessionnel ; Michael Schumacher, stakanoviste du talent. Pour ne retenir que quelques uns des plus grands depuis 1950, il n’y a que le dénominateur commun de la passion de la vitesse. Cette passion ne s’exprime que de manière raisonnée. La comparaison des époques complique les appréciations. Juan-Manuel Fangio, 5 fois champion du monde (1951, 1954, 1955, 1956, 1957) n’a disputé que 51 GP (entre 1950 et 1958), Michael Schumacher septuple champion du monde (1994, 1995, 2000, 2001, 2002, 2003, 2004) a dépassé le cap des 235 GP depuis 1991. Le pilote est-il toujours maître à bord ? Prend-il des initiatives ou applique-t-il les consignes du stand ? Absolument plus. Le pilote est en liaison permanente par radio, avec son stand, du début à la fin d’un GP. En plus, le pilote sait que sa machine est surveillée constamment (tenue du châssis, essence, variations du moteur, etc.) par la télémétrie. Entre les informations qu’il reçoit sur le déroulement de la course (positions par rapport à son adversaire, par exemple) et celles concernant le comportement de sa monoplace, un pilote n’a qu’une marge de manœuvre mesurée. En fait, il prend certaines initiatives dans la mesure où elles ne contrarient pas les consignes du stand ou les relevés de la télémétrie. Quelle est, à tes yeux, la place du médecin ? A mes yeux, la médecine en F1 est à 2 visages. L’institution (FIA) a une antenne médicale présente sur chaque course, validée par le cahier des charges, charte impérative pour les organisateurs. Mais d’autre part, les pilotes et les écuries possèdent leurs propres docteurs personnels ou affectés à l’équipe. En fait, chaque pilote est suivi par un praticien, présent ou pas sur les circuits, qui l’examine régulièrement. Les médecins fournis par l’instance fédérale ont mission de vérifier l’état d’un pilote (après un accident, par exemple, ou dans les contrôles antidopage). Quelles sont les qualités physiques et morales du champion ? Michael Schumacher est, évidemment, par son palmarès, l’archétype du pilote absolu. Il concentre toutes les qualités du pilote moderne, de sa combativité technique permanente et son professionnalisme. Le tout débouche sur une rentabilité extraordinaire… Quels sont les champions qui t’ont le plus marqué ? Ayrton Senna, dans l’absolu. Il possédait, physiologiquement, toutes les qualités d’un champion. Sa redoutable intelligence le poussait à une gestion incroyable de luimême, de sa machine, de ses affaires, etc. Il n’avait jamais peur de rien. D’une certaine manière, sa mort en direct le 1er mai 1994 à Imola, lui a donné une dimension mythique. Quels conseils donner à un jeune pilote prometteur et à son médecin ? Dans sa toue première phase d’initiation au sport auto, un jeune pilote est automatiquement surveillé par le service médical de la FFSA (Fédération française de sport automobile). Evidemment, rien n’interdit à un pilote (jeune ou pas) de disposer de son spécialiste personnel. Cette tolérance est du ressort de chacun. Par expérience, les conseils à donner à un duo jeune pilote-médecin se résument en une formule banale : il faut que le médecin soit à l’écoute permanente des ambitions de son pilote et que ce dernier ait une confiance absolue en son médecin. Toute lézarde dans ce relationnel est une condamnation. La F1, comme le cyclisme, est-elle l’histoire d’un couple homme-machine ? Plutôt qu’une histoire, je préfère évoquer le terme d’entente, nécessité basique. Le meilleur pilote sait analyser idéalement le comportement de sa monoplace et retourner à son ingénieur d’exploitation les renseignements MÉDECINS DU SPORT 11 N°78-JUILLET/AOÛT 2006 Evénement : Saison automobile 2006 Interview de Renaud Delaborderie, Evénement : Saison automobile 2006 Cependant, on observe encore des fractures des membres, du bassin et des vertèbres lombaires.Ces dernières restent fréquentes chez les pilotes et les co-pilotes, car quand le choc est très violent,la ceinture de sécurité s’allonge de 5 à 10 cm, ce qui entraîne une flexion antérieure du tronc et donc des fractures.Des solutions, afin de raccourcir la ceinture en l’attachant directement derrière le siège,sont à l’étude. LES CONTRE-INDICATIONS En circuit F1,comme en rallye,il n’y a pas de contre-indication de principe à la conduite automobile.Les seules contraintes à envisager sont que le pilote soit capable de conduire le véhicule et de s’en extraire seul en cas d’accident. Cependant,ne sont pas autorisés à pratiquer : ● les coronariens,à cause des FC élevées qu’impose la pratique de ces sports ; ● les sujets porteurs d’un trouble grave de la vision ; ● les sportifs ayant été victime d’un traumatisme rachidien cervical dont ils garderaient des séquelles ; ● les sujets relevant d’un traitement pouvant affecter la vigilance. LE SUIVI MÉDICAL Le suivi médical s’exerce à 2 niveaux. ● Tout pilote, dans tous les pays du monde,qui veut participer à une épreuve automobile, doit posséder une licence. Cette licence comporte un examen médical, dont les normes sont fixées par la FIA.L’examen médical comprend :les antécédents,les allergies,les amputations éventuelles, les limitations articulaires éventuelles,les maladies relativement invalidantes, la prise de médicaments, un test d’effort simple, un éléctrocardiogramme éventuel si le médecin l’exige, un examen ophtalmologique (acuité visuelle corrigée ou non (avec port de lentille ou de lunettes), vision nocturne et vision des couleurs). Il est signé par le médecin, qui est extrêmement précis et vigilant en ce qui concerne les yeux. ● Lorsque le pilote subit un accident et une hospitalisation de plus de 2 semaines ou 10 jours, il doit passer une visite de réintégration. De façon individuelle,les pilotes peuvent se faire assister par un médecin du sport, qui leur proposera un suivi médical annuel,comportant,en particulier,la mesure de la consommation en oxygène globale et au niveau des bras, et l’aidera à préparer son programme d’entraînement.Ceci n’a aucun caractère obligatoire.De même, le pilote pourra bénéficier d’une aide médicale pour acquérir les techniques de concentration,relaxation et visualisation. LE CONTRÔLE ANTIDOPAGE Le contrôle antidopage s’exerce à 3 niveaux. ● Sur le plan international, la FIA, en tant que telle, provoque un certain nombre de contrôles pour tous ses championnats, à un rythme déterminé et variable (de 1 à plusieurs par an), au cours duquel un certain nombre de pilotes (4 à 6 en moyenne) sont contrôlés. ● Sur le plan national, le ministère de la Jeunesse et des Sports demande chaque année à la fédération de proposer une liste d’épreuves au cours desquelles un contrôle sera pratiqué.Ces contrôles sont organisés, avec le ministère, par le biais des directions régionales, sur le terrain, dans tous les types d’épreuves. Médecin d’équipe, médecin de famille Dr Jean Duby, médecin du sport, médecin chef du circuit Paul Ricard, délégué médical des rallyes du Championnat du monde pour la FIA Quand je suis arrivé aux Championnats du monde des rallyes chez Peugeot en 1983, il n’y avait pratiquement pas de médecins dans les équipes engagées. Ben Bartoletti chez Fiat et moi-même avons réfléchi à ce qui était important, dans la présence d’un médecin, pour toute l’équipe sportive (pilote, mécaniciens, ingénieurs, administratifs). Finalement, le rôle du médecin d’équipe est un peu celui d’un médecin de famille pour tous ces gens engagés dans l’aventure. A mon avis, et c’est ce qui a révolutionné les courses automobiles à mon arrivée, la première contrainte en rallye est nutritionnelle. Bien sûr, il s’agit d’un sport assis, mais aussi d’un sport extrêmement contraignant, justifiant une alimentation hypercompétitive et des soins spécifiques. La chaleur est telle dans le cockpit que la température corporelle peut atteindre 38 MÉDECINS DU SPORT 12 à 39° C pendant la course. La seule manière de lutter contre la déshydratation est de boire et de manger pratiquement toutes les 2 spéciales, c’est-à-dire au moins toutes les demi-heures. Ensuite, les pilotes doivent être massés et c’est pourquoi à l’époque, j’ai demandé à Peugeot qu’il y ait des kinésithérapeutes dans l’équipe. Enfin, le médecin doit veiller à une mise en forme à l’année des pilotes. Pour cela, il faut veiller à : ● maintenir le poids de forme, par une surveillance diététique ; ● entretenir la force physique de forme, par un entraînement physique d’athlète (4 h d’entraînement par jour) ; ● maintenir une forme physique optimale, en traitant correctement les maladies affectant les pilotes ; ● gérer les jet lags pendant les déplacements, et pour cela, il faut parfois prescrire des inducteurs du sommeil, qui permettent de supporter le décalage horaire ; ● supplémenter l’alimentation par des complémentas alimentaires (antioxydants, vitamines, fer…). N°78-JUILLET/AOÛT 2006 La sécurité en F1, des progrès considérables LE PROFIL DES PILOTES > Le profil physiologique Le pilote en sport automobile doit présenter un bon état cardiovasculaire (consommation maximale en oxygène autour de 70 ml/min/kg ; seuil ventilatoire très élevé,à 90 % de la VO2max).En outre, il ne doit présenter aucune anomalie pulmonaire,pour pouvoir assumer les phases d’apnée. Enfin, il doit posséder le sens des trajectoires et une bonne vision. Le profil physique Pour être un excellent pilote,il faut une excellente condition physique,dès l’initiation, et pratiquer du sport de façon continue. Il s’agit d’un sport de haut niveau et les pilotes doivent donc présenter un profil d’athlète. Les grands gabarits sont défavorisés à cause de l’ergonomie très étroite de la voiture. Le poids ne doit pas être excessif, car il existe une limite de poids total voiture-pilote. Des qualités de souplesse sont indispensables. En outre,une bonne musculature séquentielle est importante (cou,avant-bras,mains, jambes) pour rester à l’aise dans la voiture, mais il faut éviter un développement excessif des épaules et des cuisses. Le profil psychologique Lors de l’examen médical d’obtention de la licence, les pilotes subissent un entretien psychologique pour connaître leurs motivations. Il faut donc présenter une grande force mentale et être très engagé à haut niveau. En outre, des capacités de concentration et une maîtrise des techniques de relaxation sont indispensables. Marjorie Andrès Remerciements Tous mes remerciements aux Drs Jean-Jacques Issermann, Jean Duby, Alain Chantegret, Jean Gauthier, François Duforez et à Mr Jean-Luc Rougé, pour leur aimable collaboration à l’élaboration de cet événement. Dr Jean-Jacques Issermann, vice-président de la commission médicale de la FIA, inspecteur médical permanent à la FIA La sécurité en F1 a considérablement évolué, en particulier depuis l’accident d’Ayrton Senna en 1994 : la FIA a alors frappé un grand coup, en créant des groupes de travail sur la sécurité des voitures et des circuits. Les voitures ont bénéficié d’une amélioration considérable, dans leur conception et la protection qu’elles offrent au pilote. La partie centrale, la cellule de survie, est devenue pratiquement indestructible. Elle assure en particulier une protection améliorée au niveau : ● des membres inférieurs du pilote, ce qui a permis de diminuer considérablement le nombre de fractures ; ● de la tête et du cou, avec l’introduction du système HANS, ce qui a permis de diminuer considérablement le nombre de fractures du rachis ; ● de l’extraction du pilote, avec l’introduction des sièges extractibles et le système KED, ce qui a permis de réduire les conséquences d’une fracture du rachis. Un groupe de travail “voiture ouverte”, composé de laboratoires de tests mécaniques mondialement reconnus, d’experts et de chirurgiens en traumatologie, travaille tous les jours à l’amélioration de la sécurité, à sa perpétuelle évolution. Au niveau des circuits, des travaux énormes ont été entrepris afin d’améliorer leur structure, la sécurité des virages et des sorties de piste. De nouveaux matériaux sont régulièrement testés, de plus en plus efficaces. Les zones de dégagement sont minutieusement et scientifiquement calculées. Ces améliorations sont gérées par l’Institut de sécurité de la FIA, qui a pour mission de conseiller les commissions exécutives dans le domaine de la sécurité. MÉDECINS DU SPORT 13 N°78-JUILLET/AOÛT 2006 Evénement : Saison automobile 2006 ● Les directions régionales des sports ont la possibilité par elles-mêmes et elles le font,de déclencher un contrôle inopiné au cours d’une épreuve de sport automobile. Ils le font fréquemment aux 24 h du Mans, par exemple. < DOSSIER > Les syndromes fémoro-patellaires Les syndromes fémoro-patellaires Diagnostic, facteurs de l’instabilité rotulienne et classification DR DAVID DEJOUR*, DR JOHNNY MERCADO* Mots-clés Syndromes fémoro-patellaires, Blocages, Diagnostic, Signes cliniques, Instabilité rotulienne, Imagerie médicale, Dysplasie trochléenne, Bascule rotulienne, Classification, Indications thérapeutiques SOMMAIRE ● Introduction Page 16 ● Le diagnostic Page 16 A - Histoire du patient et analyse des signes cliniques B - Les données de l’examen clinique C - Les données de l’imagerie médicale ● Les facteurs de l’instabilité rotulienne Page 18 A - Les facteurs principaux B - Les facteurs secondaires ● Classification et indications thérapeutiques Page 21 A - Classification des syndromes fémoro-patellaires B - Les indications thérapeutiques ● Conclusion Page 22 MÉDECINS DU SPORT 15 * Clinique de la Sauvegarde, Lyon N°78-JUILLET/AOÛT 2006 < DOSSIER > Les syndromes fémoro-patellaires INTRODUCTION La pathologie fémoro-patellaire est vaste : elle comprend les simples douleurs très fréquentes chez l’adolescent, jusqu’aux instabilités avec véritable luxation de la rotule. La prise en charge de ces patients demande une confrontation entre trois éléments clefs : l’histoire clinique, l’examen clinique, avec l’analyse du morphotype patient et le bilan radiologique standard. Il faut être capable de classer les différentes populations pathologiques, car les traitements seront très différents. Cette pathologie reste mal connue et mal codifiée et elle peut être à l’origine de propositions thérapeutiques inadaptées et parfois iatrogènes. ■A - Histoire du patient et analyse des signes cliniques Les douleurs Les douleurs rotuliennes sont peu spécifiques et imprécises. En revanche, leurs circonstances de survenue sont très évocatrices. Maquet (1) a montré que les forces de compression fémoro-patellaires augmentent proportionnellement à l’angle de flexion du genou, c’est pourquoi la présence des douleurs rotuliennes apparaît dans les activités de flexion du genou, à la montée et surtout à la descente des escaliers ou lors de stations assises prolongées. Lors de la descente des escaliers, il s’exerce une force sur la rotule égale à 5 fois le poids du corps. L’origine de la douleur fémoro-patellaire reste incertaine. Dye (2) a établi une cartographie de la sensibilité du cartilage du genou d’après une expérience in vivo et il n’a pas démontré de relation entre la présence de lésions cartilagineuses et l’importance de la douleur. Les douleurs peuvent apparaître de façon spontanée, mais le plus souvent, on retrouve à l’origine un facteur déclanchant tel qu’un traumatisme direct (chute sur le genou, choc direct rotulien), un surmenage sportif ou une modification du type d’entraînement chez les sportifs confirmés. L’interrogatoire est important ● Le diagnostic pour la recherche de ces petites modifications souvent passées inaperçues. Ces douleurs sont de localisations diverses, parfois internes, parfois externes, souvent en barre sous la rotule. Elles peuvent être uni ou bilatérales, parfois passant d’un genou à l’autre sans cause précise. Les blocages et pseudo-blocages Les blocages surviennent habituellement après une activité physique intense, sans traumatisme. Ils sont habituellement très fugitifs, mais ils peuvent parfois être complets et durables. Ils sont très spécifiques, car le patient ne peut ni étendre, ni fléchir sa jambe, ce qui le différencie du blocage méniscal. Ils sont accompagnés d’une douleur aiguë. Ils sont spontanément régressifs (en quelques secondes ou, plus rarement, en quelques heures). Ils correspondent à une co-contraction réflexe du muscle quadriceps et des muscles ischio-jambiers, en réaction à un stimulus nociceptif. ● L’instabilité C’est la notion fondamentale, car elle détermine 2 grands groupes de patients : on différencie 2 types d’instabilité. ● 1. L’instabilité “réflexe”, secondaire à un stimulus nociceptif, qui entraîne immédiatement une inhibition plus ou moins MÉDECINS DU SPORT 16 complète du muscle quadriceps. Elle a un point de départ articulaire ou musculaire. Le patient a la sensation d’un genou qui se dérobe avec chute imminente et parfois, c’est une impression de genou qui part en recurvatum. Cette instabilité se produit au cours d’activités de faible énergie telles que la marche, la montée-descente des escaliers, mais jamais au cours d’activités de haute énergie. C’est une instabilité subjective : la mécanique fémoro-patellaire reste normale, il s’agit d’un défaut de verrouillage quadricipital. 2. L’instabilité “mécanique” est secondaire à un mouvement anormal de la rotule dans la gorge trochléenne. Sa traduction maximale conduit à la luxation vraie de la rotule. Elle est toujours accompagnée, lors de l’épisode inaugural, d’une hémarthrose et de signes cliniques évoquant une entorse grave avec une impotence fonctionnelle. L’épisode inaugural survient dans un contexte traumatique réel. Il s’agit d’une instabilité objective. ■B - Les données de l’examen clinique L’examen clinique est très peu spécifique. Le plus souvent, la palpation du versant interne de la rotule est douloureuse, mais N°78-JUILLET/AOÛT 2006 < DOSSIER > parfois, on observe des douleurs des interlignes interne ou externe. Il peut exister également une douleur sur le condyle interne à la partie antérieure de l’interligne articulaire. Seul le signe de l’appréhension est pathognomonique dans des luxations de rotule. Il est recherché jambe en extension, l’examinateur poussant la rotule en dehors, à la recherche de la luxation. Il faut que le patient ait la sensation imminente de luxation et arrête le geste de l’examinateur. Certains recherchent l’hypermobilité de la rotule, qui n’est pas forcément synonyme d’instabilité objective. On peut en effet, dans le cadre de l’instabilité objective, ne pas retrouver un “arrêt dur” lors de la projection de la rotule en dehors, qui est le témoin de la rupture du ligament patellofémoral médial (LPFM) au moment de la luxation vraie de la rotule (3). Dans le cadre de la luxation aiguë, la rotule peut être toujours en position de luxation sur le bord externe de la trochlée. Il est alors aisé de la réduire en mettant le genou en extension et en poussant la rotule médialement. L’aspect du genou est caractéristique : il présente une hémarthrose, dont le caractère est particulier puisqu’il y a une lésion de l’aileron interne, du ligament patello-fémoral médial avec une effraction capsulaire et suffusion hémorragique. Le genou est globuleux, avec une infiltration des tissus mous, des douleurs sur le bord médial de la rotule et sur l’insertion du LPFM sur le condyle interne. Dans le cas de douleurs chroniques, on recherchera une raideur des chaînes musculaires antérieure et postérieure, ainsi que des déséquilibres musculaires au niveau du rachis, qui sont la source d’asymétries musculaires. Le patient est analysé à la marche, en position de repos. On recherche alors : ● un flexum ; ● un recurvatum bilatéral ; ● une inégalité de longueur des membres inférieurs ; ● une asymétrie au niveau de la ceinture scapulaire ; ● des douleurs ; ou une position vicieuse de la totalité du rachis. ● ■C - Les données de l’imagerie médicale Le bilan radiographique standard Tout patient doit avoir un bilan radiographique standard comportant : ● une face en appui monopodal ; ● un profil strict alignant les bords postérieurs des deux condyles fémoraux ; ● une vue axiale des rotules à 30° de flexion (4). Ces examens permettent de dépister des anomalies, d’établir un diagnostic et de faire des propositions thérapeutiques. ● En premier lieu, on recherche une dysplasie de trochlée, caractérisée par le signe du croisement (5). Ensuite, la hauteur rotulienne est mesurée par un des index de son choix. Il faut également rechercher des lésions de passage (Fig 1 a et b), telles que : ● l’arrachement du versant interne de la rotule, qui va parfois jusqu’à une véritable fracture du bord médial de la rotule ; ● une fracture du condyle externe, qui se matérialise par un fragment ostéochondral libre dans l’articulation, souvent visualisé dans les rampes condyliennes sur la vue axiale des rotules. La vue axiale permet parfois de voir un épanchement articulaire sanguin par une opacification des parties molles, ou une subluxation rotulienne. Enfin, on mesure l’angle trochléen (6). Les syndromes fémoro-patellaires Le scanner Le scanner rotulien est une donnée fondamentale pour la définition des instabilités rotuliennes. Il n’est demandé que lorsqu’une anomalie de type rotule haute ou dysplasie de trochlée a été notée sur le bilan radiographique standard. Cet examen permet d’établir la programmation pré-opératoire et d’obtenir des mesures fiables, reproductibles et comparatives, toujours nécessaires dans une évaluation clinique (4). ● L’analyse de la trochlée Elle se fait sur les coupes d’acquisition trimillimétrique. Sur la coupe de référence (1e coupe avec du cartilage trochléen), on apprécie la morphologie de la trochlée qui peut être : ● normale ; ● plate ; ● convexe ; ● asymétrique avec une hypoplasie du versant interne et une convexité du versant externe. La mesure de la pente du versant externe est intéressante : on la considère comme dysplasique si elle est inférieure à 14 (4). Sur cette même coupe, il est intéressant de noter la présence ou non de la rotule en face de la trochlée : si elle n’est plus présente, c’est un témoin de rotule haute avec défaut d’engagement. La distance tubérosité tibiale antérieure-gorge trochléenne La distance tubérosité tibiale antérieuregorge trochléenne (7) (TAGT) en extension est mesurée sur une superposition b a Figure 1 - Lésion de passage pathognomonique d’une instabilité rotulienne objective : a : arrachement du versant interne de la rotule, parfois fracture vraie du bord médial ; b : fracture du condyle externe avec fragment ostéochondral libre dans la rampe condylienne externe. MÉDECINS DU SPORT 17 N°78-JUILLET/AOÛT 2006 Les syndromes fémoro-patellaires < DOSSIER > de 2 coupes passant par la tubérosité tibiale antérieure d’une part et par la coupe de référence trochléenne d’autre part. La bascule rotulienne Elle est mesurée par une superposition de 2 coupes, l’une passant par le grand axe de la rotule et l’autre par la coupe de référence trochléenne. Il s’agit de l’angle que forme le grand axe de la rotule avec le plan bicondylien postérieur (8, 9), reflet de la dysplasie du muscle quadriceps, en particulier du vastus medialis, mais également de la dysplasie de la trochlée. Cette évaluation est faite quadriceps décontracté et quadriceps contracté en extension. L’IRM L’IRM n’est pas considérée comme l’examen de choix dans la pathologie fémoropatellaire. Néanmoins, beaucoup de patients passent cet examen pour débrouiller l’épisode initial dans lequel ● la fracture du condyle externe ; la contusion avec hyper-signal en séquence T2 Fat Sat du condyle externe et du bord médial de la rotule. Les travaux plus récents sur l’anatomie du ligament patello-fémoral médial ont bien montré l’importance de ce dernier dans la stabilité rotulienne et on doit rechercher l’arrachement de ce ligament à son insertion sur le condyle interne (10, 11). On pourra également apprécier l’importance de l’épanchement articulaire, en particulier au stade aigu où l’hémarthrose dilate l’articulation et montre parfois des suffusions hémorragiques dans les tissus mous, témoins de l’effraction capsulaire. L’analyse de la hauteur rotulienne et la longueur du tendon rotulien ont été faites par Neyret (12), qui a montré que, dans les cas de rotule haute, il s’agissait d’une anomalie de longueur du tendon rotulien et non d’une modification de l’insertion du tendon rotulien. ■ ● ● Figure 2 - Coupe IRM transversale en séquence T2 Fat Sat, montant la contusion osseuse sur le condyle externe, l’œdème osseux du bord médial de la rotule et la lésion du ligament patello-fémoral-médial. l’étiquette d’entorse du genou a été posée. L’analyse des coupes horizontales est la plus intéressante (Fig. 2), car elle montre : ● les lésions de passage ; ● l’arrachement du bord médial de la rotule ; Les facteurs de l’instabilité rotulienne ■A - Les facteurs principaux En 1987, Dejour (5, 8) a défini 4 facteurs radiologiques principaux et 4 facteurs radio-cliniques secondaires de l’instabilité rotulienne. Ces données sont issues d’une étude statistique comparant une population de patients présentant de vraies luxations de rotule, une population de patients ne présentant que des douleurs et, enfin, une population de patients témoins sans antécédent orthopédique. La dysplasie de trochlée C’est le principal facteur de l’instabilité rotulienne. Elle se traduit par un comblement progressif du fond de la trochlée, conduisant à une disparition de la gorge trochléenne qui devient soit plate, soit convexe. Elle est définie, sur la radiographie en profil strict, par le signe du croisement entre la ligne de fond de trochlée et le bord antérieur des ● deux condyles (Fig. 3). A ce point précis, la trochlée est totalement plate. Ce signe du croisement a été retrouvé : ● dans 96 % des cas pour la population présentant des instabilités rotuliennes objectives ; ● dans 12 % des cas pour la population présentant des syndromes rotuliens douloureux ; ● et seulement dans 3 % des cas témoins. Une étude sur l’analyse radiographique et scanner de 177 instabilités rotuliennes objectives a permis d’améliorer l’analyse de la trochlée, en établissant une corrélation entre les données de la radiographie standard et les données du scanner. Cette classification définit 4 grades (4). En plus du signe de croisement sur le profil strict, il faut rechercher 2 autres signes : ● l’éperon sus-trochléen, qui se caractérise par la présence d’un spicule au-dessus MÉDECINS DU SPORT 18 de la trochlée : c’est la traduction d’une proéminence globale de la trochlée (Fig. 4) ; ● le double contour, qui est la projection, sur la radio de profil de l’os sous-chondral, de la berge interne hypoplasique de la trochlée. (Fig. 4). Les 4 stades de la dysplasie trochléenne sont (Fig. 5 a à d) (13) : ● type A : signe du croisement, la morphologie des versants trochléens étant normale au scanner ; la trochlée est peu profonde, son angle trochléen est supérieur à 145° ; ● type B : signe du croisement, éperon sus-trochléen, trochlée plate au scanner ; ● type C : double contour se terminant en dessous du signe du croisement, une hypoplasie du versant interne et une convexité du versant externe au scanner ; ● type D : double contour, se terminant en dessous du signe du croisement, épe- N°78-JUILLET/AOÛT 2006 < DOSSIER > Les syndromes fémoro-patellaires mc 5 Figure 3 - La ligne de fond de trochlée croise le bord antérieur des condyles, ce qui traduit une trochlée plate : c’est le signe du croisement. ron sus-trochléen, une hypoplasie du versant interne et une convexité du versant externe au scanner, le raccordement entre les deux berges se fait de manière abrupte. D’autres auteurs ont analysés la dysplasie de trochlée selon des critères radiographiques différents. L’angle trochléen est aussi un élément fiable pour quantifier la dysplasie de trochlée. Selon les auteurs, il est mesuré sur une vue axiale à 60° ou à 30°, ce qui a pour but d’apprécier le caractère peu congruent de la trochlée. La distance TAGT Décrite par Goutallier et Bernageau (7) en 1978 sur la vue axiale, la distance entre la tubérosité tibiale antérieure et la gorge de la trochlée (TAGT) correspond, en millimètre, à la distance entre l’insertion du tendon rotulien et le milieu de la gorge de la trochlée. Elle est mesurée, sur le scanner (Fig. 6 a et b), par la superposition d’une coupe passant par le centre de la tubérosité tibiale antérieure et d’une coupe passant par le sommet de la trochlée (coupe passant par le sommet de l’échancrure intercondylienne lorsqu’elle a la forme d’une arche romane : c’est la 1e coupe avec du cartilage sur la trochlée). Cette TAGT est une méthode fiable et reproductible, qui quantifie ce que l’on appelait autrefois “l’angle Q” ou “la baillonnette”. La valeur seuil, mesurée au scanner jambe en extension, est ● Figure 4 - L’éperon sus-trochléen correspond à une proéminence globale de la trochlée ; on le retrouve dans les dysplasies de stade B et D. Le double contour est la projection, sur la radiographie de profil strict, de la berge interne de la trochlée ; on le retrouve dans les dysplasies de type C et D. de 20 mm. Au-delà de 20 mm, on retrouve 56 % des instabilités rotuliennes et seulement 3 % du groupe témoin. La hauteur rotulienne La rotule s’engage normalement dans la trochlée dès les premiers degrés de flexion : elle se trouve ainsi stabilisée. Si la rotule est trop haute par rapport à la trochlée, son engagement trochléen sera tardif, avec un risque de luxation. L’index rotulien de Caton et Deschamps (14) (Fig. 7 a et b) est fiable. Un index normal est égal à 1, une rotule haute est définie par un rapport supérieur à 1,2. On retrouve un index supérieur à 1,2 dans 30 % des instabilités rotuliennes objectives, alors qu’il n’y a aucune rotule haute dans le groupe témoin. L’utilisation d’un index établi par un rapport de mesure est intéressant pour le calcul de la valeur de correction chirurgicale. Il suffit d’abaisser une des deux valeurs pour normaliser l’index. On minimise ainsi le risque de faire une hyperou hypocorrection. ● La bascule rotulienne Au scanner, la bascule rotulienne est ● MÉDECINS DU SPORT 19 mesurée genou en extension par la superposition de coupes. Il s’agit de l’angle formé entre le grand axe de la rotule et le plan bi-condylien postérieur (Fig. 8). Cette bascule rotulienne est mesurée quadriceps contracté et quadriceps décontracté, ce qui donne une évaluation dynamique de la bascule. Chez les sujets normaux, cette bascule est dans 97 % des cas comprise entre 10° et 20°. Chez les patients ayant eu au moins un épisode de luxation de rotule (Instabilité rotulienne objective), elle est supérieure à 20° dans 90 % des cas. Cette différence est très significative. La bascule rotulienne est la conséquence de la dysplasie du vastus medialis et d’une dysplasie de la trochlée. La terminaison du vastus medialis se fait normalement par un contingent de fibres charnues et horizontales, qui descendent jusqu’au contact du bord interne de la rotule. Lorsqu’il existe une dysplasie du muscle vastus medialis, décrite par Insall, les fibres sont verticales, grêles et l’insertion se fait à distance de la rotule. Cette notion de dysplasie du vastus medialis est extrêmement importante. On com- N°78-JUILLET/AOÛT 2006 < DOSSIER > Les syndromes fémoro-patellaires a a Figure 6 a et b - La distance entre b la tubérosité tibiale antérieure et la gorge de la trochlée se mesure sur une superposition de deux coupes scanner, l’une passant par le sommet de la trochlée cartilagineuse, l’autre par le sommet de la tubérosité tibiale antérieure ; le plan bicondylien postérieur est la référence. b c a d Figure 5 - Les 4 stades de la dysplasie trochléenne a : dysplasie de grade A, signe du croisement, morphologie de la trochlée respectée, mais peu profonde ; b : dysplasie de grade B, signe du croisement, éperon sus-rotulien, trochlée plate ; c : dysplasie de grade C, signe du croisement, double contour, la trochlée est asymétrique, avec un versant interne hypoplasique et un versant externe convexe ; d : dysplasie de grade D, signe du croisement, éperon sus-rotulien, la trochlée est asymétrique avec un versant interne hypoplasique et un versant externe convexe, le raccordement entre les versants externe et interne est vertical comme une “falaise”. prend que tout renforcement musculaire n’aura qu’une action limitée, puisque le bras d’action de ce muscle est mauvais. On a récemment mis en évidence l’importance majeure des dysplasie de la trochlée, notamment des dysplasies de type C et D, puisque la rotule en face d’une surface plate et Figure 7 a et b - L’index rotulien mesurée selon l’index de Caton-Deschamps est le rapport AT/AP ; la rotule est considérée comme haute si l’index est supérieur à 1,2. b Figure 8 - La bascule rotulienne au scanner mesure l’angle entre le plan bicondylien postérieur et le grand axe de la rotule. Elle est analysée en extension complète, quadriceps contracté et décontracté. Elle est la traduction d’une dysplasie du vastus medialis, mais surtout, sa valeur est fortement corrélée au stade de la dysplasie de trochlée. convexe ne pourra pas être stabilisée en position horizontale. ■B - Les facteurs secondaires Dans les cas de dysplasie de rotule, Wiberg (15) a classé les rotules en 3 types, selon leur aspect sur un cliché en vue axiale à 30 ° de flexion : ● dans le type I (environ 10 % des cas), la facette interne est concave et presque aussi longue que la facette externe ; MÉDECINS DU SPORT 20 ● dans le type II (environ 65 % des cas), la facette interne est concave et courte ; ● enfin, dans le type III, qui correspond aux rotules dysplasiques, la facette interne est convexe et courte (environ 25 % des cas). On relève un pourcentage plus élevé, dans la population des instabilités rotuliennes objectives, de : ● genu valgum (excessif) ; ● torsions fémorales et tibiales (excessives) ; N°78-JUILLET/AOÛT 2006 < DOSSIER > Les syndromes fémoro-patellaires ● rotations dans le genou (supérieur à la normale) ; ● genu recurvatum (fréquent). On ne peut donc pas nier le rôle de ces facteurs dans la genèse des douleurs rotuliennes ou même dans l’apparition de luxation de rotule, mais il n’a pas été possible de déterminer un seuil statistique pathologique, comme pour les facteurs principaux. ■ Classification et indications thérapeutiques ■A - Classification des syndromes fémoro-patellaires L’analyse clinique et radiographique permet de définir 3 populations en fonction de 2 critères : les antécédents de luxation vraie de la rotule et la présence d’anomalies anatomiques au bilan radiographique (5). ■ Les instabilités rotuliennes objectives (IRO) Il s’agit de patients ayant eu au moins un épisode de luxation vraie de rotule, authentifié par le patient, par un médecin ou par une séquelle radiologique (arrachement du versant interne de la rotule ou fracture du condyle externe). Le bilan radiographique retrouvera toujours au moins un des quatre facteurs principaux de l’instabilité rotulienne. On inclut, dans cette population, les instabilités rotuliennes majeures, qui sont plus fréquentes chez l’enfant et qui regroupent soit les luxations permanentes, soit les luxations habituelles. L’élément principal de ces instabilités de l’enfance reste la rétraction du quadriceps. ■ Les instabilités rotuliennes potentielles (IRP) Elles sont caractérisées par la présence de douleurs rotuliennes sans antécédent de luxation. Le bilan radiographique retrouve des anomalies anatomiques comparables à la population des IRO. Dans ces deux populations, il faut recher- cher des antécédents familiaux de luxation de rotule, retrouvés dans 40 % des cas. Les syndromes rotuliens douloureux (SDR) Il s’agit de la population la plus importante. Il n’y a aucun antécédent de luxation et jamais aucune anomalie anatomique. On différencie 3 principaux types de syndrome rotulien douloureux. ● Les syndromes rotuliens douloureux secondaires Ils sont facilement rapportés à d’autres lésions, telles que : ● fracture ancienne de rotule ; ● rupture du ligament croisé postérieur ; ● rotule basse post-opératoire ; ● plicae ; ● contusion directe... Les syndromes rotuliens douloureux primitifs On les observe plus fréquemment dans la population féminine, au moment de l’adolescence ou chez l’adulte jeune. Très souvent, l’examen clinique trouve un déséquilibre musculaire global, avec des douleurs du rachis lombaire, dorsal ou cervical. Il faut porter une attention particulière au morphotype debout en charge : ● le morphotype en genu valgum : l’atteinte est alors souvent unilatérale et la position de repos de ces patientes se fait en flexion du genou douloureux ; elles MÉDECINS DU SPORT 21 sont très rarement sportives et souvent, il y a une surcharge pondérale ; ● le morphotype en genu recurvatum, qui donne une impression de faux varus : l’atteinte est alors souvent bilatérale et touche plus spécifiquement des adolescents aux antécédents sportifs ; il faut faire attention à ce recurvartum, souvent associé à une hyperlordose lombaire, qui ne doit pas être considérée comme une hyperlaxitée mais plutôt comme une raideur des chaînes musculaires antérieures et, en particulier, du droit antérieur. Dans ces syndromes rotuliens douloureux primitifs de l’adolescent, le cartilage rotulien est normal : il n’y a jamais d’hydarthrose. Les genoux “forcés” Ils sont unilatéraux, surviennent plus spécifiquement chez le sujet de 35-40 ans, qui a fait un effort inhabituel (course en montagne, bricolage...) sans préparation musculaire. Il y a véritablement une fracture de fatigue du cartilage rotulien, avec apparition d’une hydarthrose importante. Ces patients présentent des raideurs musculaires des chaînes musculaires antérieures et postérieures. ■B - Les indications thérapeutiques Cette classification permet de proposer une conduite thérapeutique adaptée à chaque population. N°78-JUILLET/AOÛT 2006 Les syndromes fémoro-patellaires Les syndromes rotuliens douloureux Dans les SRD, la chirurgie n’a pas de place. Les SRD secondaires et les genoux forcés feront appel à un programme d’étirements des chaînes musculaires antérieures et postérieures, qui doit s’accompagner d’une explication au patient afin qu’il puisse reproduire lui-même ces étirements 2 à 3 fois par semaine. L’amélioration doit se faire sentir sur une période d’environ 3 mois. Si malgré une bonne participation du patient, les douleurs persistent au-delà de ce délai, la kinésithérapie globale telle que la méthode Mézières ou la méthode des chaînes musculaires seront très intéressantes, car elles permettent au patient d’apprendre à corriger ses déséquilibres et ses mauvaises positions de posture. ● ● Les instabilités rotuliennes objectives Dans les IRO, le traitement sera chirurgical s’il y a eu plus de 3 luxations. Il devra corriger une à une toutes les anomalies anatomiques. Il s’agit, en quelque sorte, d’un “menu à la carte” : ● si TAGT > 20 mm : on réalisera une médialisation de la tubérosité tibiale, pour ramener la TAGT à une valeur comprise entre 10 et 15 mm ; ● si la rotule est haute, avec un index de Caton supérieur à 1,2, on fera un abaissement de la tubérosité tibiale antérieure pour normaliser l’index à 1 ; ● si la bascule rotulienne en contraction et décontraction est supérieure à 20°, on fera une plastie du vaste interne. Ces gestes thérapeutiques ont une très grande efficacité sur la stabilité, puisque le taux de récidive est de 1 %. En revanche, l’analyse des résultats cliniques et radiologiques montre 2 insuffisances. 1. La persistance de douleurs légères, mais de type syndrome rotulien dans 14 % des cas. 2. Une correction insuffisante de la bascule rotulienne, en moyenne de 6°. Peut-être est-ce dû au seul facteur que l’on ne corrige presque jamais, c’est-à- < DOSSIER > dire la dysplasie de trochlée. La présence d’une trochlée plate, et surtout bombée et asymétrique, entraîne à chaque flexion un conflit entre rotule et trochlée. Ce conflit génère des lésions cartilagineuses en barre, responsables de douleurs et d’hydarthrose. Dans les dysplasies de haut grade, il faut pro- bablement proposer un geste de type trochléoplastie de creusement, décrit par Masse, puis modifié par Dejour, afin de supprimer le conflit et de recréer une gorge continente à la rotule. Cette trochléoplastie permet, par ailleurs, d’améliorer la correction de la bascule rotulienne. ■ Conclusion La pathologie fémoro-patellaire, si vaste et si difficile à cerner soit-elle, doit être séparée en 2 groupes : ● les instabilités rotuliennes cliniques, avec des antécédents de vraie luxation et des anomalies anatomiques ; ● les douleurs fémoro-patellaires sans anomalie anatomique. Il faudra toujours demander un bilan radiographique comprenant une incidence de face, un vrai profil à 30° de flexion (alignement des deux condyles postérieurs) et une vue axiale à 30° de flexion pour rechercher systématiquement la dysplasie de trochlée avec le signe du croisement et mesurer la hauteur de la rotule. Ce n’est que lorsqu’il y a une concordance entre les signes cliniques et des anomalies à la radiographie qu’il faut demander un scanner, qui permettra de mieux quantifier les anomalies anatomiques. POUR EN SAVOIR PLUS... 1. Maquet PGJ. Biomécanique du genou. Application à la pathogénie et au traitement chirurgical de la gonarthrose. Berlin : Springer Verlag, 1977. 2. Dye S F, Vaupel G L, Dye CC. Conscious neurosensory mapping of the internal structures of the human knee without intraarticular anesthesia. Am J Sports Med 1998 ; 26 (6) : 773-7. 3. Fithian, DC, Mishra DK, Balen PF et al. Instrumented measurement of patellar mobility. Am J Sports Med 1995 ; 23 (5) : 607-15. 4. Tavernier T, Dejour D. Knee imaging: what is the best modality. J Radiol 2001 ; 82 (3 Pt 2) : 387408. 5. Dejour H, Walch G, Nove-Josserand L, Guier C. Factors of patellar instability: an anatomic radiographic study. Knee Surg Sports Traumatol Arthrosc 1994 ; 2 (1) : 19-26. 6. Merchant A, Mercer R, Jacobsen R. Roentgenographic analysis of patellofemoral congruence. J Bone Joint Surg Am 1974 ; 56A : 1391-6. 7. Goutallier D, Bernageau J, Lecudonnec B. The measurement of the tibial tuberosity. Patella groove distanced technique and results (author’s transl). Rev Chir Orthop Reparatrice Appar Mot 1978 ; 64 (5) : 423-8. 8. Dejour H, Walch G, Neyret P, Adeleine P. Dysplasia of the femoral trochlea. Rev Chir Orthop Reparatrice Appar Mot 1990 ; 76 (1) : 45-54. 9. Nove-Josserand L, Dejour D. Quadriceps dysplasia and patellar tilt in objective patellar instability. Rev Chir Orthop Reparatrice Appar Mot 1995 ; 81 (6) : 497-504. 10. Nomura E. Classification of lesions of the medial patello-femoral ligament in patellar dislocation. Int Orthop 1999 ; 23 (5) : 260-3. 11. Nomura E, Inoue M, Sugiura H. Histological evaluation of medial patellofemoral ligament reconstructed using the Leeds-Keio ligament prosthesis. Biomaterials 2005 ; 26 (15) : 2663-70. 12. Neyret P, Robinson AH, Le Coultre B et al. Patellar tendon length - the factor in patellar instability? Knee 2002 ; 9 (1) : 3-6. 13. Dejour D, Locatelli E. Patellar instability in adults. In : Surgical Techniques. Paris : Elsevier, 2001 : (55-520-A-10, 6). 14. Caton J, Deschamps G, Chambat P et al. Patella infera. A propos of 128 cases. Rev Chir Orthop Reparatrice Appar Mot 1982 ; 68 (5) : 317-25. 15. Wiberg G. Roentgenographic and anatomic studies on the femoropatellar joint. Acta orthop. Scand 1941 ; 12 : 319-410. MÉDECINS DU SPORT 22 N°78-JUILLET/AOÛT 2006 Découverte d’un sport La spéléologie Dr Marion* La spéléologie, activité sportive et scientifique, se pratique dans des conditions environnementales exigeant force musculaire, endurance et résistance psychologique, mais ne présente pas de risque d’accident important. PRÉSENTATION Mots-clés Activité sportive et scientifique Contrairement à l’acception anglosaxonne du mot speleology,qui désigne des activités principalement scientifiques, la spéléologie au sens francophone recouvre aussi bien les activités sportives, de loisir, voire de tourisme, que les activités scientifiques et d’exploration. La spéléologie est l’activité qui consiste à repérer, explorer, étudier et cartographier les cavités souterraines.A multiples facettes, scientifique, sportive et technique, elle se pratique principalement dans les régions karstiques. Les spéléologues s’intéressent aussi aux mines souterraines et aux habitats troglodytes. Le moteur exploration Le sens profond (osons le dire !) de cette activité est l’exploration de terrains vierges,la progression de la connaissance de notre milieu naturel, le dépassement de soi et de limites de notre territoire tant géographique qu’intellectuel. La pratique La spéléologie se pratique également comme un loisir de nature,démocratisé, pour lequel certaines cavités deviennent des “classiques”, visitées aussi bien par des colonies, des familles, que des professionnels de l’industrie du loisir avec leurs clients. * Rhumatologue, Président de la Commission Médicale de la Fédération Française de Golf Spéléologie, Exploration, Sollicitations physiques, Psychologie, Syndrome du harnais, Pathologie traumatique, Maladies infectieuses, Accident, Prévention, Contre-indications Photo : Dr Jean-Michel Ostermann L’éthique des stalactites Les spéléologues contribuent à la connaissance et à la protection du fragile patrimoine souterrain. Organisation Les structures existantes La Fédération française de spéléologie (FFS),membre de l’Union internationale de spéléologie, a créé l’Ecole française de spéléologie (EFS). Les licenciés La spéléologie est pratiquée en France par un petit nombre de personnes.La FFS regroupe 7 000 licenciés, mais les pratiquants sont estimés à environ 20 000. Avec une présence féminine minoritaire mais en augmentation, la pratique spéléologique française voit sa moyenne d’âge s’élever. SOLLICITATIONS Physiques La spéléologie exige un effort musculaire permanent, endurant (8 h représentent une sortie moyenne), enchaînant des progressions très variées (marche,escalade,rivière,ramping,descente et montée de puits).Elle comporte MÉDECINS DU SPORT 24 des passages plus intenses (voire d’effort maximal),comme les remontées sur corde et les étroitures. Les conditions climatiques Hormis les réseaux fossiles particulièrement secs,l’hygrométrie de l’air est toujours proche de 100 %. Cette saturation altère la sensation de soif et anéantit l’évapo-transpiration.La transpiration est accrue et majore donc le risque de déshydratation. De plus, la conductivité thermique est accrue,ce qui entraîne une perte de chaleur chez l’explorateur au repos. La température moyenne des cavités,sous nos climats,s’établit aux environs de 11° C, les extrêmes allant de 0 à 17° C. La présence de gaz Les cavités de certaines régions contiennent souvent une proportion non négligeable de gaz carbonique, issu de la fermentation du couvert végétal de surface, variable selon la saison. Un taux de 3 à 4 % n’est pas rare et peut aller jusqu’à 7 %. La performance car- N°78-JUILLET/AOÛT 2006 Concrétions de la Grotte de la Buse (Gard). Psychologiques Sous le terme général de “stress”, désignant l’obligation d’adaptation de l’organisme aux stimuli extérieurs,nous pouvons regrouper diverses notions : ● l’obscurité ; ● le silence ou le bruit ambiant, parfois assourdissant (rivière, cascade) ; ● la difficulté technique ; ● l’engagement mental (verticales, étroitures,perte de contact avec l’extérieur) ; ● les risques de crue ; ● la perte de la notion du temps qui passe ; ● l’angoisse et la claustrophobie... Relationnelles Activité qui se réalise exclusivement en groupe,la spéléologie mobilise des compétences d’organisation et d’animation d’équipe. La mobilisation des complémentarités du groupe est un atout pour le succès de chaque “sortie”. Concrétions sur stalactites dans la Grotte de la Buse (Gard). diaque sera d’autant plus menacée, car ces taux provoquent dyspnée et céphalées, voire modifications électrocardiographiques à type de troubles de la repolarisation ou d’extrasystole ventriculaire (ESV). Des efforts intenses La contrainte cardiaque peut être estimée comme très notable en spéléologie : si l’effort est habituellement en endurance, les cavités engagées et les passages difficiles occasionnent des phases d’effort Particularités de la plongée Les siphons accessibles seulement aux spéléologues plongeurs posent les problèmes classiques de la plongée (échanges gazeux entre autres), mais compliqués du fait que la plongée n’est pas homogène comme en mer. S’agissant de cavités noyées, le plongeur alterne des montées et descentes compliquant les calculs de palier et les mélanges gazeux utilisés, ainsi que des zones étroites et une visibilité souvent nulle, en raison de la boue mise en suspension par le passage du plongeur. PATHOLOGIES Epuisement Un état de fatigue générale et une convalescence de maladie récente favorisent sa survenue. Une hypoglycémie, une déshydratation, une hypothermie peuvent accentuer les effets de l’effort.Au maximum, la conjonction de ces trois états pathologiques caractérise l’état d’épuisement, qui peut être fatal sans traitement approprié. MÉDECINS DU SPORT 25 Syndrome du harnais La suspension inerte (sans mouvement de la victime) peut entraîner la mort en moins de 30 min. Les circonstances de survenue sont en général une perte de connaissance d’origine traumatique (traumatisme crânien) ou médicale (hypoglycémie, syncope cardiaque…). La prévention des accidents de suspension inerte repose tout d’abord sur la connaissance du phénomène : c’est pour cela qu’une large diffusion des travaux de la commission médicale de la FFS a été faite, qui a d’ailleurs dépassé de loin le milieu spéléologique.Les techniques de dégagement sur corde doivent être parfaitement connues. Elles seules permettent d’éviter à un équipier en suspension inerte une issue fatale. Pathologie traumatique Fractures, plaies et entorses sont sans spécificité relative à la discipline. La microtraumatologie (tendinopathies, enthésopathies) est liée à la progression sur agrés. Maladies infectieuses Le tétanos Le germe vit dans le sol et le spéléologue y est donc particulièrement exposé. La rage En Europe, la rage des chauves-souris touche essentiellement la sérotine commune (Eptesicus serotinus), qui est en fait assez rare dans les cavités. Il s’agit alors d’un virus différent de celui de la rage vulpine (la rage du renard),mais tout aussi pathogène. La transmission se fait surtout par morsure d’un animal contaminé, mais de rares cas de transmission par voie respiratoire ont été décrits. La leptospirose Le germe est lié aux déjections de rongeurs en eaux stagnantes. La contraction se fait par ingestion ou surtout par l’intermédiaire d’une plaie souillée.Des traitements préventifs existent pour les plongeurs opérant dans des zones insalubres (pertes polluées par exemple). LES ACCIDENTS On déplore environ 20 à 30 interventions du SSF chaque année.Un tiers seulement nécessite une médicalisation. 70 % des victimes secourues en milieu N°78-JUILLET/AOÛT 2006 Découverte d’un sport en résistance pouvant donc atteindre, voire dépasser, la fréquence maximale théorqiue (FMT). Lors de remontée sur corde en technique “Jumar”, on a pu mesurer, chez des spéléologues jeunes et entraînés, des fréquences allant jusqu’à 212 pulsations par minute. Découverte d’un sport souterrain ne sont pas fédérées,50 % ne sont pas spéléologues… On a décelé une nette diminution des interventions en spéléologie depuis ces 15 dernières années. Les actions de prévention ont également entraîné une quasi-disparition des épuisements (3e cause de mortalité dans les années 80), mais on déplore une augmentation des décès en plongée souterraine (avec cependant une diminution par rapport au nombre de pratiquants). Il y a enfin,ces dernières années,une tendance à l’augmentation des accidents physiologiques (notamment cardiaques). Les chutes Elles représentent environ 40 % des accidents et 14 % sont mortelles.On distingue les chutes sur agrès (30 % sont mortelles, quasiment toutes liées à un non respect des règles de sécurité) et sans agrès. Rideau de stalactites, Grotte de la Buse. Les gaz toxiques Ce sont des accidents rares, mais très meurtriers. Le monoxyde de carbone produit par une désobstruction à l’explosif ou un moteur thermique (perforatrice à essence, groupe électrogène entraînant à lui seul 80 % des décès par gaz toxiques). Le gaz carbonique, naturellement présent, s’accumule aux points bas des cavités.Rarement directement responsable d’accidents, il peut participer à la survenue d’épuisements. çais (SSF),qui gère non seulement les secours, mais aussi la formation, l’encadrement et le suivi des opérations.Ils nécessitent des techniques de transport et de communication adaptés, ainsi que des moyens humains très importants. Les autres causes d’accidents ● Par éboulements : d’origine naturelle ou liés à une désobstruction,provoqués par la victime ou par un tiers. Peu fréquents, parfois mortels, souvent graves, ils nécessitent des secours de grande envergure. ● Par étroitures :rares,mais peuvant être meurtriers, elles entraînent le plus souvent un épuisement. ● Par crues : rarement meurtrières, elles peuvent bloquer de nombreuses personnes et sont très médiatisées. La médicalisation tient compte des conditions du milieu, de la lente dégradation de l’état du blessé due au froid et au stress. La qualité de l’évaluation (l’examen complet nécessite un espace chaud), et la bonne transmission des informations conditionnent la prise en charge. L’accessibilité réduite entraîne des délais importants entre l’accident, le déclenchement du secours,le premier contact avec le blessé et le début d’évacuation. L’évacuation elle même peut être très longue selon le parcours. LA PRÉVENTION La spéléologie n’est pas un sport dangereux. Il n’en demeure pas moins vrai que la sécurité des explorations est liée, comme pour toute activité de pleine nature, à une bonne connaissance du milieu et au respect strict des consignes de sécurité enseignées,notamment dans les stages de l’EFS.A partir de là,la survenue d’un accident ne peut être qu’exceptionnelle. Un entraînement sportif régulier de base est souhaitable (alternance aérobie/ anaérobie, travail de souplesse). Un examen médical est conseillé aux pratiquants, dès lors que des facteurs de risque cardiovasculaire existent, à commencer par l’âge. Lors de l’examen, un dépistage de la pathologie athéroscléreuse coronarienne et des cardiomyopathies s’impose. LES SECOURS La spéléologie présente la particularité d’organiser elle-même ses propres secours,sous la tutelle des préfets et en collaboration avec les Services Départementaux d’Incendie et de Secours (SDIS). La Fédération est dotée d’une commission spécialisée, le Spéléo-Secours Fran- MÉDECINS DU SPORT Transport d’un blessé (photo : CDS 64). 26 N°78-JUILLET/AOÛT 2006 La spéléologie ne génère pas un risque important,les rares accidents hypermédiatisés ne devant pas occulter une pratique riche et épanouissante. Le milieu souterrain demande cependant une approche prudente et attentive, diffusée au mieux par les structures fédérales et les clubs. Nous soulignons l’intérêt pour les pratiquants de voir leur médecin traitant pour faire le point sur leur état de santé et leurs possibilités de faire face à une activité sportive complète,pouvant donner lieu à des efforts cardiovasculaires maximaux. ■ Coloration de la rivière (Photo : CDS 64). Les certificats médicaux La spéléologie n’est pas un sport de compétition :elle est ouverte à tous les âges et peut se pratiquer à n’importe quel niveau désiré,de la simple promenade souterraine horizontale et familiale,jusqu’à des cavités d’exception nécessitant un engagement majeur ou des activités “hors normes”,comme la plongée en siphons. La notion de contre-indication est ici relative à l’engagement physique parfois intense exigé. Dans le cadre du loisir doivent être discutées : les insuffisances rénales, les cardiopathies, les atteintes osseuses, ligamentaires ou articulaires < graves, la convalescence des maladies graves. Les contre-indications Etats syncopaux et épilepsie,diabète insulino-dépendant,états vertigineux vrais, maladies cardiovasculaires (dysfonction ventriculaire gauche systolique et obstacle à l’éjection ventriculaire, troubles du rythme à l’effort ou lors de la récupération), lésions pleuro-pulmonaires évolutives, affections morphologiques statiques ou dynamiques sévères (en particulier du rachis). La grossesse est une contre-indication à partir du 2e trimestre. Remerciements Mes remerciements pour la rédaction de cette présentation de la spéléologie vont au Dr JeanMichel Ostermann (président de la commission médicale de la Fédération Française de Spéléologie), dont j’ai outrageusement pillé les remarquables publications. Bibliographie 1. Ostermann JM. Spéléologie et médecine. Med FFS, 2002. 2. Ostermann JM, Buch JP, Valentin G, Vidal A. Spéléologie : la mortalité cardiovasculaire. Cardio et Sport 2006 ; 6 : 23-6. médicale, Fédération Française de Spéléologie, Lyon), Cardio&Sport • n°6 26 3. Incontournable et complet : le site Internet de la commission médicale de la Fédération Française de Spéléologie : http://comed.ffspeleo.fr/ http://www.menarini.fr > Le premier site francophone consacré à la médecine du sport > Plus de 1 000 pages de documents consacrées à la médecine du sport > Plus de 500 photos classées par localisation anatomique > Des données épidémiologiques sur plus de 7 000 cas > Des articles originaux Mise à jour tous les mois > Un accès aux moteurs de recherche bibliographique et des liens vers de nombreux sites Internet (Medline, CHU de Rouen, INSEP…) > Une base de données exclusive en médecine du sport > Le calendrier des événements sportifs MÉDECINS DU SPORT 27 N°78-JUILLET/AOÛT 2006 Découverte d’un sport CONCLUSION Nutrition Mots-clés Enfant, Adolescent, Sportif, Dépense énergétique, Recommandations, Equilibre alimentaire, Hydratation, Besoins nutritionnels L’alimentation de l’enfant et de l’adolescent sportifs Si l’enfant ou l’adolescent pratiquant une activité sportive présente une alimentation inadaptée, il ne souffrira pas forcément d’accidents musculaires, tendineux ou articulaires, mais d’une grande fatigue, potentiellement néfaste pour sa scolarité et génératrice de compensations nutritionnelles qui pourront l’amener à des troubles du comportement alimentaire. Les règles à suivre pour un bon équilibre alimentaire. L e médecin du sport doit être très vigilant à l’alimentation du jeune sportif. En effet, à l’heure actuelle, il n’est pas du tout assuré que l’enfant qui pratique une activité physique a consommé un repas équilibré ou même une collation avant de se rendre au sport. La vie actuelle est un tourbillon,dans lequel les rôles sont distribués aux autres ou aux institutions sans qu’une information de retour soit demandée ou prise en compte par certains parents, qui ne savent pas ce que mangent leurs enfants pendant la journée. Il est fréquent aujourd’hui, que le petitdéjeuner soit sauté,le repas du midi non apprécié et laissé dans l’assiette, la collation pantagruélique et le repas familial du soir évité avec un plateau repas dans la chambre, pris seul ou avec une autre personne que les parents. Attention ! Danger ! Soyons vigilants et compétents. MÉDECINS DU SPORT 29 Dr Marie-France Oprendek* L’ÉVALUATION DE LA DÉPENSE ÉNERGÉTIQUE Chez les enfants et les adolescents,la dépense énergétique quotidienne ou journalière (DEJ) est couverte à hauteur de 70 à 90 % par le métabolisme de base.Le métabolisme de base correspond au sommeil, aux activités sédentaires et aux activités physiques légères. Les dépenses liées à la croissance ne représentent qu’1 à 3 % de la dépense énergétique journalière.Concernant l’activité physique, il faut tenir compte de la thermo-régulation et de nombreux autres paramètres dont le type de sport pratiqué, son intensité, sa durée, le sexe et l’âge,le niveau d’entraînement du jeune sportif, ainsi que son statut nutritionnel,ses réserves énergétiques et sa composition corporelle. Ce sont les activités physiques de très haut niveau qui peuvent entraîner une augmentation des dépenses énergétiques, * Médecin du sport, nutritionniste, Insep, Paris N°78-JUILLET/AOUT 2006 Nutrition de l’ordre de 25 à 30 % de la dépense énergétique hebdomadaire, soit de 5 à 10 kcal/min pour 2 h d’entraînement journalier. Des tables indicatives de la dépense énergétique par semaine, évaluées en fonction d’un groupe d’individu selon leur poids corporel et la durée effective des activités sportives, sont mises à la disposition des entraîneurs dans les nouvelles recommandations 2004 pour les enfants et adolescents sportifs de haut niveau de performance. le petit-déjeuner et le déjeuner, l’intervalle de temps ne doit pas dépasser 5 à 6 h,entre le déjeuner et le dîner,7 à 8 h. Des collations de fin de matinée ou de milieu d’après-midi sont mises en place si le sport est pratiqué dans ces horaires. Le repas du soir reste un véritable repas, complet, équilibré. Il précède le jeûne de la nuit, c’est le repas de la récupération, de la reconstruction à la fin d’une journée sportive et active. Il est absolument nécessaire à la mise en place énergétique de la journée suivante. Les recommandations de l’AFSSA, redéfinies en 2001, préconisent : ● pour la fille âgée de 11 à 18 ans,des apports de 2 200 à 2 500 kcal/j ; ● pour les garçons de cette même tranche d’âge, des apports de 2 350 à 2 900 kcal/j. Cette fourchette ne représente pas les nécessités individuelles du jeune sportif et une surveillance régulière du poids 1 fois/mois, de la taille 1 fois /trimestre, de la composition corporelle et du développement pubertaire 1 fois/an est nécessaire. Les dépenses énergétiques doivent être réévaluées en fonction des changements d’entraînement, à peu près 3 fois/an, à l’aide de semainiers, complétés par l’interrogatoire alimentaire individuel et personnalisé du jeune sportif. Il faut s’intéresser aux apports quantitatifs et qualitatifs,ainsi qu’à la densité nutritionnelle des différents aliments consommés. Très jeune, l’enfant ou l’adolescent doit connaître les 3 grands types de nutriments : glucides,lipides et protides,ainsi que leur devenir dans l’organisme, avec une explication toute particulière pour les vitamines,les minéraux,les oligo-éléments et les bonnes pratiques d’hydratation. Les règles de l’équilibre alimentaire Chaque repas doit privilégier les sucres complexes et le fructose par rapport aux sucres d’assimilation rapide, équilibrer les protéines animales et les protéines végétales avec une place particulière pour les fruits,les légumes et les laitages, sans oublier certaines matières grasses. Selon les nouveaux apports nutritionnels conseillés (ANC 2001), les apports énergétiques quotidiens totaux (AEQT) sont répartis autour de : ● 10 à 15 % de protéines,12 à 16 % pour les sportifs ; ● 30 à 35 % de lipides,25 à 30 % pour les sportifs ; ● 50 à 55 % de glucides, 55 à 70 % pour les sportifs. Le petit-déjeuner Indispensable au quotidien,il est le starter de la journée.Il doit être complet,copieux pour éviter les grignotages de 10 h et pour palier à un entraînement qui se situerait 3 h après sa consommation. Attention, sauf si l’activité sportive est réalisée dans l’heure ou les 2 h qui suivent le petit-déjeuner, il ne devra pas être surchargé en sucreries, confiture, pâtes à tartiner, boissons très sucrées, sucre ajouté avec le cacao ou le yaourt… En effet, si l’activité est plus tardive, l’enfant aura le temps de les transformer en triglycérides et de les stocker en graisses. Un petit-déjeuner complet comprend : ● une boisson chaude et/ou froide : thé ou café et/ou eau ou jus de fruits… ; ● du pain et/ou céréales et/ou biscuits peu gras et/ou biscottes… ; ● des produits laitiers : lait, yaourt, fromage blanc, petits suisses… (fromages à éviter si problème de poids) ; ● des fruits : cuits, crus, compotes, salades, jus… ; ● des matières grasses : beurre ou margarine… ; ● des sucreries,mais de façon modérée, à moduler en fonction de l’heure de l’entraînement ; ● des protéines à ajouter selon le contexte sportif. Les repas du midi et du soir Les repas du midi et du soir équilibré comprennent : ● des crudités et/ou soupe et/ou salade ; ● de la viande ou poisson ou œufs ou jambon ou volaille… ● du pain et/ou légumes secs et/ou tous types de féculents (pommes de terre, pâtes, riz, semoule, maïs, produits céréaliers, légumineuses…) ; ● des produits laitiers : lait, yaourt, fromage blanc, petits suisses, fromage… ; ● des fruits : cuits, crus, compotes, salades, jus… ; LA JOURNÉE ALIMENTAIRE DU JEUNE SPORTIF La rythmologie des repas Une journée sera toujours composée d’au minimum 3 repas : ● un petit déjeuner ; ● un déjeuner ; ● un dîner. Le petit déjeuner doit couvrir au moins 25 % des apports quotidiens,les 75 % restant se répartiront entre les 2 repas principaux et les collations. L’équilibre alimentaire impose de rythmer les repas dans la journée : entre Le petit-déjeuner est indispensable au quotidien, il est le starter de la journée. MÉDECINS DU SPORT 30 N°78-JUILLET/AOUT 2006 Les collations ou en-cas Les collations ou encas sont des entrées alimentaires très importantes pour l’enfant et l’adolescent, car ils vont amener de l’énergie pour l’activité sportive et prévenir la fatigue et les sensations de faim en post-activité. Ce sont des atouts majeurs pour la récupération. Ils peuvent comprendre : ● des produits céréaliers ; ● des fruits murs ou cuits ou compote ou jus et/ou boissons énergétiques ; ● des produits laitiers ; ● de l’eau. Les sucres d’assimilation rapide sont prioritaires en cours d’activité et en récupération, mais attention à leur surconsommation. L’hydratation L’organisme équilibre les entrées et les sorties hydriques à parts égales. Les sorties digestives, cutanées, respiratoires et urinaires sont compensées par l’hydratation interne, liée à la synthèse endogène des aliments et complétée par les boissons. L’activité physique, selon son intensité, sa durée et l’environnement climatique, entraîne l’augmentation des déperditions hydriques et il faut savoir les évaluer pour aider le jeune sportif à s’hydrater.La sensation de soif chez l’enfant n’est pas indicative et dès que la réduction pondérable atteint 1 à 2 %, sa performance physique et ses capacités intellectuelles sont diminuées. Plus l’enfant est jeune,plus la production de chaleur métabolique par kilo de poids corporel est élevée.L’enfant présente une sudation inférieure à celle de l’adulte, mais le seuil de déclenchement en fonction de l’augmentation de la température est nettement plus élevé et le délai de tolérance plus court, de même que la vitesse d’acclimatation aux environnements extrêmes. En sachant que,spontanément,l’enfant, comme l’adulte, ne boit pas suffisamment, il faut veiller à lui recommander plus d’eau qu’il n’en réclame et le faire avant même l’apparition de la soif. Suivre le poids corporel de l’enfant est une façon d’évaluer sa déshydratation. Il faut aménager des temps pour boire, toutes les 15 à 20 min avec des quantités suffisantes de 125 à 250 ml par prise,à l’aide de boissons agréables à consommer. Les boissons seront hypo ou isotoniques au plasma,composées uniquement d’eau pure si l’entraînement dure moins d’1 h. Entre 1 et 3 h, des jus de fruits dilués à environ la moitié avec de l’eau minérale peuvent être consommés, additionnés de 1 g/l de NaCl si la sudation est très importante. L’hydratation doit être constante et fractionnée ; l’eau bue avant, pendant et après les activités sportives, par petites gorgées et régulièrement,ainsi qu’avant, pendant et après les repas. Après l’activité,les boissons seront mises à disposition de façon large pour que l’enfant ou l’adolescent puisse boire jusqu’à plus soif.Mais cette soif sera restreinte si ce plan hydrique est respecté et adapté en fonction des paramètres d’entraînement et d’environnement déjà cités. LES BESOINS EN PROTÉINES La vitesse de renouvellement des protéines rapportée au poids corporel est beaucoup plus élevée chez l’enfant que chez l’adulte. Ses nécessités sont celles liées à sa croissance, à son développement et à ses activités sportives. Il faut maintenir une certaine masse musculaire et la faire évoluer. Le facteur protéiné n’est pas le seul à intervenir dans l’équilibre azoté, l’apport énergétique joue également un rôle majeur. Les apports protéinés doivent se situer entre 12 et 15 % des apports énergé- tiques quotidiens totaux (AEQT).Ils sont généralement couverts par une alimentation équilibrée et variée,de bonne densité nutritionnelle et couvrant les dépenses énergétiques. Ces apports augmentent avec la croissance de l’enfant. Les ANC sont de 0,85 g/kg/j,avec une augmentation de 20 % sous forme alimentaire pure pour les enfants sportifs,soit : ● pour les enfants de 12 ans : 40 à 42 g/j ; ● pour les filles de 15 ans : autour de 56 g/j ; ● pour les garçons de 15 ans : 61 g/j ; ● pour la fille de 18 ans : 56 g/j ; ● pour le garçon de 18 ans : 65 g/j. Il s’agit des apports minimaux de sécurité. LES BESOINS EN LIPIDES La ration lipidique doit représenter 30 % des AEQT. L’adaptation se fait d’elle-même, lorsque la ration énergétique augmente au fur et à mesure des besoins. La ration alimentaire doit apporter 10 g/j d’acide linoléique et 2 g d’acide alpha-linolénique, soit un rapport AGn-6/AGn-3 d’environ 5. Les régimes restrictifs inférieurs à 1 800 calories/j ne couvrent pas ces besoins. Par contre, le choix des graisses est important : il privilégiera celles d’origine végétale. Il faut : ● diversifier les huiles (olives,colza,soja, noix…) ; ● utiliser des margarines et consommer des poissons gras au moins 2 fois/semaine (sardine, thon, saumon…) ; ● lutter contre les excès de graisses saturées,cachées dans les sucreries ou les aliments d’origine animale (viennoiseries, pâtisseries, charcuterie, beurre, crème fraîche, fromage, fritures, plats préparés du commerce, gratins, pizza trop enrichie…). LES BESOINS EN GLUCIDES Les apports protéinés doivent apporter entre 12 et 15 % des AEQT. MÉDECINS DU SPORT 31 Les besoins en glucides des enfants et des adolescents sportifs restent autour de 50 à 55 % des AEQT. Les augmentations sont ponctuelles et fonction de l’activité physique pratiquée en endurance, en intensité… Selon les phases de modification hormonale, les adaptations sont constantes. Il est très important de distribuer les glucides dans la journée au cours des N°78-JUILLET/AOUT 2006 Nutrition ● des matières grasses :beurre et/ou margarine et/ou huile… ; ● une boisson :eau et/ou tous autres types de boisson. Nutrition Les repas doivent être équilibrés,en comprenant des fruits et des légumes,du pain et/ou des féculents, ainsi que des produits laitiers. La règle des 3 h liée à l’assimilation intestinale des sucres d’assimilation semi-lente ou lente (produits céréaliers,légumineuses, pommes de terre…) doit être respectée au mieux avant les activités sportives. Elle concerne les repas et les encas. Restons ludique avec les sucreries, mais évitons les excès. différents repas, mais aussi en fonction de l’heure des entraînements,de leur intensité et de leur durée.Il faut éviter les carences glucidiques de fin de matinée ou de fin d’après-midi, lorsque le repas est déjà métabolisé. Les glucides,grâce à leurs effets sur la sécrétion d’insuline,sont un des stimulants de l’anabolisme protéique et favorisent la croissance. La présence de lactose, glucose, galactose, fructose, xylose et de saccharose dans l’alimentation augmente aussi l’absorption des minéraux tels que le calcium, le sodium, le fer, le magnésium, le zinc, le cuivre et le manganèse. Par contre,tout apport excessif en sucres entraîne tout d’abord une augmentation des réserves en glycogène du foie et des muscles, puis celle des réserves lipidiques, avec une prise pondérale inadaptée en graisse et proportionnelle à l’excès de consommation. LES ÉLECTROLYTES ET LES MINÉRAUX (TAB. 1) Le sodium, le chlore et le potassium Les besoins en minéraux doivent être couverts par une alimentation équilibrée et variée, riche en fruits et légumes, en produits céréaliers, toujours associés à des apports hydriques adaptés à la perte sudorale. S’il est vrai que la transpiration augmente l’élimination du sodium,du chlore,du potassium et du magnésium,l’excrétion urinaire et la sudation diminuent chez le sujet entraîné.C’est donc uniquement pour des efforts supérieur à 1 h, en ambiance très chaude et sur des efforts de grande intensité,qu’un complément en sodium sous forme de sel (NaCl),à raison de 1 à 1,5 g/l, est conseillé.Au-delà de 3 h d’activité,il est souhaitable d’ajouter 0,4 g/l de potassium, par des fruits secs par exemple. Le phosphore Le phosphore est largement apporté par l’alimentation quotidienne. Le calcium Le stock calcique de l’enfant évolue en fonction de l’âge :il passe de 80 g à 1 an, à 400 g à 10 ans, pour atteindre 900 à 1 200 g entre 10 et 19 ans. La constitution du pic de masse minérale osseuse est un facteur déterminant pour le risque d’ostéoporose ultérieure.Il est dépendant de plusieurs facteurs entre 10 et 20 ans : ● d’un apport calcique autour de 1 200 mg/j ; ● d’un apport phosphoré de 800 mg/j ; ● d’un apport en magnésium de 280 à 400 mg/j ; ● des quantités de vitamine D adaptées ; ● une activité physique régulière. Dans le monde des adolescents, les apports en produits laitiers sont trop souvent insuffisants. L’assimilation du calcium des laitages est d’environ 20 % supérieur à celle des sources végétales, mais les carences sont d’autant plus importantes que les fruits et les légumes ne sont pas consommés régulièrement. Il ne faut pas oublier que les pertes urinaires calciques sont aussi liées aux apports en protéine et en sodium des repas, leur surconsommation étant négative. Le tabac, l’alcool et le café sont aussi les ennemis d’une bonne ossification. Pour les enfants et les adolescents sportifs,les pertes sudorales augmentent l’élimination de calcium, mais le sport augmente l’accression calcique. La recherche d’un minimum d’ingérés est donc très importante pour l’avenir minéral de l’enfant et la vitamine D doit être dosée de façon à éviter les carences. Pour les sports peu exposés au soleil,il est recommandé d’apporter une supplémentation en vitamine D de 100 000 unités en début et en fin d’hiver. Tableau 1 – Apports conseillés en minéraux et oligoéléments chez l’enfant et l’adolescent (d’après Beaufrère et al.). Ages Ca (mg) P (mg) Mg (mg) Fe (mg) Zn (mg) Cu (mg) F (mg) I (µg) Se (µg) Cr (µg) 7-9 ans 900 600 200 8 9 1,2 1,2 120 40 40 10-12 ans 1 200 830 280 10 12 1,5 1,5 150 45 45 Adolescents 13-19 ans 1 200 830 410 13 13 1,5 2 150 50 50 Adolescentes 13-19 ans 1 200 800 370 16 10 1,5 2 150 50 50 Tableau 2 – Apports conseillés en vitamines chez l’enfant et l’adolescent (d’après Beaufrère et al.). Ages A (µg) E (mg) D (µg) K (µg) C (mg) B1 (mg) B2 (mg) PP (mg) B5 (mg) B6 (mg) B8 (µg) B9 (µg) B12 (µg) 7-9 ans 500 9 5 30 90 0,8 1,3 9 3,5 1 25 200 1,4 10-12 ans 550 11 5 40 100 1 1,3 10 4 1,3 35 250 1,9 Adolescents 13-19 ans 750 12 5 45-65 110 1,3 1,6 13 4,5 1,6 45 300 2,3 Adolescentes 13-19 ans 600 12 5 45-65 110 1,1 1,4 11 4,5 1,5 45 300 2,3 MÉDECINS DU SPORT 32 N°78-JUILLET/AOUT 2006 LES OLIGOÉLÉMENTS (TAB. 1) Le fer Il joue un rôle majeur dans le transport de l’oxygène par l’hémoglobine et donc dans la VO2max. Les besoins quotidiens en fer sont de : ● 7 à 8 mg entre 1 et 10 ans ; ● 12 mg pour les garçons ; ● 14 mg pour les filles dès l’apparition des règles ; ● 9 mg pour les hommes adultes ; ● 16mg pour les femmes adultes. Les pertes se font par la transpiration,les voies digestives et urinaires et sont augmentées lors des menstruations pour les jeunes filles. Des adaptations physiologiques existent, avec une meilleure absorption intestinale en cas de déplétion en fer et moins d’élimination dans la sueur du sujet acclimaté. L’alimentation doit être équilibrée et diversifiée,comportant des viandes rouges, des poissons et des produits dérivés,leur bio-disponibilité en fer étant 15 à 25 % supérieure à celle des produits céréaliers et des légumineuses, dont l’assimilation n’est que de 0,1 à 5 %. Une alimentation de qualité assure donc des apports suffisants, sans augmentation notable des matières grasses et la complémentation ne doit se faire qu’après un contrôle sanguin. Une férritine inférieure à 12 mg/l traduit des seuils de fer diminués dans le foie et dans la moelle osseuse et justifie une substitution. Par contre, une surcompensation peut entraîner des effets délétères au niveau cellulaire par augmentation de la production de radicaux libres. Chez l’enfant sportif,il faut contrôler au minimum 1 fois/an son statut en fer avec un dosage du récepteur sérique soluble et de la transferrine si besoin. Le zinc Le zinc intervient dans les processus de réparation des lésions oxydatives. C’est un élément clef de la croissance, du développement pubertaire, de l’immunité cellulaire… Un déficit en zinc peut provoquer un ralentissement de la croissance. Quand les apports énergétiques quotidiens en zinc sont bas,et seulement dans ce cas,il est nécessaire de veiller à ce que les aliments choisis en soient riches (fruits de mer,les viandes).Par contre,la bio-disponibilité du zinc dans les fruits et les légumes est très faible et seuls les végétariens peuvent souffrir de déficits importants. Des apports équilibrés en calcium,cuivre et fer sont indispensables à son assimilation. Attention :trop de zinc altère le statut du cuivre en diminuant son activité enzymatique anti-oxydante, mais trop de fer et/ou de zinc diminue l’absorption intestinale du cuivre. Le chrome et le manganèse Actuellement, il n’y a pas de recommandations particulières. Le sélénium Le sélénium est un co-facteur des éléments luttant contre les effets du stress oxydant.Une alimentation équilibrée satisfait en général les besoins. Pour les autres éléments, nous n’avons pas de recommandation actuellement. LES VITAMINES (TAB. 2) Les vitamines hydrosolubles Les vitamines hydrosolubles du groupe B sont proportionnelles à l’apport calorique quotidien. D’après une étude de Guilland et al.,et comparé à des témoins appariés pour le sexe et l’âge,le statut vitaminique des sportifs est altéré, notamment en vitamines B1, B2, B6 et C. La supplémentation en vitamines hydrosolubles n’est aujourd’hui pas recommandée,notamment si l’activité sportive est occasionnelle ou inférieure à 3 h par semaine. Par contre, pour les enfants et adolescents qui font des exercices intenses et répétés de type endurance, les besoins en vitamines à rôle énergétique B1 et B2 sont augmentés et liés au surcroît de dépense énergétique. Dans le cas des sports de force,le besoin en vitamines B6 est augmenté quand la consommation en protéines est supérieure à 1,5 g /kg/j. MÉDECINS DU SPORT 33 La niacine est couverte par la voie endogène et par l’alimentation. Tout passe par l’équilibre alimentaire et, surtout, le respect d’apports suffisants en fruits,légumes et produits céréaliers. Attention aux enfants dont les apports énergétiques sont inférieurs à leurs dépenses énergétiques réelles (gymnastes, danseuses,jockey…) :leur couverture vitaminique risque de ne pas être assurée. Les vitamines liposolubles Les vitamines liposolubles A,D,E,K sont, dans l’alimentation,l’apanage du monde végétal et du foie des poissons. Ce descriptif permet de se rendre compte de la fréquence de leur carence. La vitamine E Elle interrompt les réactions en chaîne de la peroxydation lipidique et il s’agit du principal antioxydant liposoluble de l’organisme. Elle ne peut pas être synthétisée par l’homme et doit être apportée par l’alimentation. Les huiles végétales en apportent 50 à 70 % et doivent être associées à la margarine et au beurre. Seulement 20 à 50 % des quantités consommées sont assimilées. Avec une alimentation équilibrée et un entraînement bien conduit,l’organisme adapte ses systèmes de défense antioxydants, ce qui se traduit par une absence d’augmentation des marqueurs de la peroxydation lipidique. La vitamine A Elle fait partie des caroténoïdes qui ont une grande affinité pour l’oxygène et les radicaux libres dérivés. Elle piège l’oxygène singulé et présente une action prooxydante et anti-oxydante. Les sources de vitamine A sont essentiellement les fruits et légumes, notamment les carottes,les épinards,les navets et le persil, accompagnés de beurre. La vitamine D Nous l’avons vu,une supplémentation après dosage biologique doit N°78-JUILLET/AOUT 2006 Nutrition Le magnésium Les besoins en magnésium sont augmentés en période pubertaire. L’excrétion urinaire ne compense pas les pertes sudorales et les besoins sont évalués autour de 370 à 420 mg/j. Il n’y a que dans les efforts à sudation très importante que des apports de 0,1 g/l seraient nécessaires. Le magnésium est concentré dans les produits céréaliers et le cacao. Nutrition être entreprise et suivie au fur et à mesure de l’année sportive. et/ou de la soupe et/ou des légumes verts cuits aux 2 repas ; ● des quantités suffisantes de sucres sous forme de pain et/ou de féculents,de fruits et de légumes, des sucreries en quantités adaptées à l’effort physique encadrant l’activité (avant,pendant) et après en récupération ; ● les produits laitiers sont absolument indispensables pour la croissance et la réalisation du pic de masse osseuse qu’il faut maintenir jusqu’à l’âge de 2 ans pour éviter les fractures de fatigue et l’ostéoporose ; LES ANTIOXYDANTS Le bétacarotène, le sélénium, le zinc, le manganèse et le cuivre sont les éléments du potentiel antioxydant. Un déficit d’apport nutritionnel provoque l’augmentation des marqueurs de peroxydation lipidique chez les enfants. Aucun effet ergogène de la supplémentation en micronutriments antioxydants n’a été rapporté chez le sujet sportif au statut nutritionnel satisfaisant.Par contre,l’équilibre alimentaire est absolument indispensable et le petit-déjeuner primordial. Bibliographie 1. Alfredson H. Lorentzon R. Chronic Achilles Tendinosis, Recommandations For Treatment and Prevention. Sports Med 2000 ; 29 (2) : 135-46. 2. Beaufrère B, Briend A, Ghisolfi J et al. Nourissons, enfants et adolescents. In : Martin A, CNERMA–CNRS–AFSSA, ed. Apports nutritionnels conseillés pour la population française. Paris : Tec et Doc, 2001 : 255-91. 3. Bellisle F, Berta JL, Bresson JL et al. Apports nutritionnels conseillés pour les enfants et les adolescents sportifs de haut niveau de performance. Vidailhet M, AFSSA ed. Paris : Tec et Doc, 2004. 4. Bigard X, Guezennec Y. Nutrition du sportif. Paris : Masson, 2003. 5. Duhamel JF, Sevin I, Bourdin ML et al. Nutrition de l’enfant et sport. Entretiens de Bichat, Médecine du Sport, 2004. 6. Equation Nutrition. Ed. APRIFEL. 2001; Dec. 20 : 6. 7. Guilland JC, Penaranda T, Gallet C et a. Vitamin status of young athletes including the effects of supplementation. Med Sci Sports Exerc 1989 ; 21 : 441–9. 8. Martin A. Apports Nutritionnels Conseillés pour la population française. Paris : Tec et Doc, 2001. 9. Potier de Courcy G. Ce qu’il faut retenir des nouvelles recommandations nutritionnelles françaises (ANC 2001). Diab Nutr et Fact de Ris 2001 ; 7-61 : 22-30. CONCLUSION Pour préserver l’équilibre alimentaire, il faut suivre quelques règles : ● des apports identiques en protéines pour les repas du midi et du soir,avec un équilibre entre la viande rouge,la viande blanche, le poisson et les autres protéines ; ● un assaisonnement riche en huile végétale (olive, colza, noix, pépin de raisin, tournesol...), sans oublier que le beurre est riche en vitamines A ; ● des quantités suffisantes de fruits et de légumes (3 à 4 fruits par jour),des crudités B U L L E T ● 3 à 4 produits laitiers par jour, associés aux fruits, aux légumes et complémentés par des eaux riches en calcium et magnésium, sont souhaitables ; ● la vitamine D doit faire l’objet d’une surveillance biologique constante et de complémentation si besoin. Les enfants et adolescents sportifs qui ont une activité intense,autour de 16 h par semaine,doivent être régulièrement surveillés sur le plan de la croissance, de la biologie et, si besoin, complémentés. ■ I N D ’ A B O N N E M E N T EDECINS DU SP RT 6 numéros par an Prix au numéro : 7 €* Abonnement : 38 €* Etudiant : 30 €* (joindre photocopie de la carte d’étudiant) ❏ Pr ❏ Dr ❏ M. ❏ Mme * + 12,50 € par avion pour les DOM-TOM et la CEE + 23,50 € par avion pour l’étranger autre que la CEE Nom : .................................................................................................................................... Prénom : ................................................................................ Spécialité ❏ Rhumatologue ❏ Rééducateur fonctionnel ❏ Médecin du sport ❏ Médecin généraliste ❏ Autre ........................................................................................................................................................................ ❏ Etudiant Année : ................................................................................................... Adresse d’expédition : ............................................................................................................................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................. ...................................................................................................... Code postal Ville : ...................................................................................................................................... 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