plan_alcool_2005_01 PICARDIE - Service de listes de diffusion

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plan_alcool_2005_01 PICARDIE - Service de listes de diffusion
DE
Plan
Prévention
Alcoolisme
Picardie
2005 - 2008
DE
L'
EN
Contact Urcam Picardie :
Sylvia Carette, service Prévention au 03 22 22 36 74
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie 2005-2008 - URCAM et DRASS Picardie
1
SOMMAIRE
CONTEXTE ___________________________________________________________________ 3
LES OBJECTIFS DU PLAN DE PREVENTION DE L'ALCOOLISME EN PICARDIE ________ 7
1- La lutte contre l'alcoolisme en Picardie, épidémiologie et organisation _____________ 10
1.1- Consommation et conséquences ________________________________________________ 10
1.1.1- Les différents usages d'alcool et les repères de consommation ______________________________
1.1.2- La consommation d'alcool en Picardie ________________________________________________
1.1.3- Les pathologies liées à l'alcool ______________________________________________________
1.1.4- Autres conséquences liées à une consommation excessive d'alcool __________________________
10
11
14
16
1.2- L'organisation de la prévention de l'alcoolisme en Picardie ________________________ 19
1.2.1- Les différents types de structure: actions, rôle, répartition _________________________________ 20
1.2.2- Les attentes et difficultés des associations de lutte contre l'alcoolisme _________________________ 27
2- Pistes d'intervention sur la prévention de l'alcoolisme en Picardie __________________ 29
2.1- Approche par public: renforcer la prévention auprès de certains publics et dans certains
milieux de vie______________________________________________________________________ 29
2.1.1- Les enfants et les jeunes __________________________________________________________
2.1.2- Les femmes ___________________________________________________________________
2.1.3- Les publics en situation de précarité et sans "activité professionnelle" _________________________
2.1.4- Le personnel d'entreprise/ d'administration ____________________________________________
29
31
32
32
2.2- Approche par territoire : renforcer la prévention sur des territoires peu ou non couverts___ 33
2.3- Suivi et évaluation de la mise en œuvre du Plan __________________________________ 34
CONCLUSION________________________________________________________________ 36
ANNEXES 1 à 9 _______________________________________________________________ 37
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
2
CONTEXTE
Même si la baisse de la consommation d'alcool s'est poursuivie en France depuis les années 1950
(La santé en France en 2002, Haut Comité de Santé Publique), l'alcool est la substance psycho-active
déclarée comme la plus souvent consommée chez les 18-75 ans (Observatoire Français des Drogues
et des Toxicomanies 2002). Selon le World Drink Trends, de 1998, les français sont parmi les plus
gros consommateurs d'alcool en Europe (quatrième avec l'Irlande) avec une moyenne de 10,8
litres d'alcool pur par habitant et par an.
1) Morbidité et mortalité
L'excès d'alcool est aussi l'une des causes de la mortalité prématurée (avant 65 ans) en France et
en Picardie.
En France, en 1998, on estime à 45 000 le nombre de décès directement ou indirectement
imputables à l'alcool. En moyenne, la consommation excessive d'alcool est à l'origine de 14% des
décès masculins et 3% des décès féminins (Jougla- Michel: La mortalité liée à l'imprégnation éthylique
chronique en France en 1998).
De plus, 23 063 décès sont liés directement à la consommation excessive d'alcool : 10% par
psychose alcoolique, 40% par cirrhose alcoolique et 50% par cancer des voies aéro-digestives
(larynx, pharynx, œsophage, lèvres, cavité buccale). En Picardie, en 1998, on en dénombre 900
(Score-santé). Les indices comparatifs de mortalité (rapport en base 100 du nombre de décès
observés dans la région au nombre de décès qui serait obtenu si les taux de mortalité pour chaque
tranche d'âge étaient identiques aux taux nationaux), de la Picardie sont supérieurs à ceux
observés au niveau national. Alors que l'ICM pour la France est de 100, quelque soit le sexe, il est
de 129 pour les hommes et de 145 pour les femmes concernant la cirrhose et la psychose
alcoolique. Pour le cancer des VADS, il est de 135 pour les hommes et de 107 pour les
femmes. Autrement dit, la Picardie est dans les cinq premières régions les plus touchées
par les pathologies liées à l'alcoolisme (La santé observée en Picardie, ORS 2001).
La consommation excessive chronique d'alcool peut également avoir comme conséquences :
- des complications pancréatiques et hépatiques (pancréatite aïgu ou chronique où
l'alcoolisme est en cause dans 84% des cas (Le quotidien du médecin, Mai 2004), diabète…)
- intestinales (cancer du colon),
- oesophagiennes,
- gastriques,
- neurologiques (troubles cognitifs, épilepsie, démence alcoolique, schizophrénie…),
- cardio-vasculaires,
- cancers ovariens,
- embryo-foetologiques, dont le syndrome d'alcoolisation fœtale.
Outre ces pathologies, l'alcool est aussi responsable d'accidents de la circulation et du travail,
d'absentéismes, de violence, de suicides, de crime et de désocialisation par le divorce, le chômage
ou l'emprisonnement.
2) Enjeu financier
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En termes économiques, le coût médical direct de l'alcoolisme (soins spécialisés : CCAA,
ANPAA et soin général) est compris en 1996, entre 2,1 milliards et 2,5 milliards d'euros.
L'essentiel de ce coût est engendré par les pathologies indirectement liées à l'alcool
(schizophrénie, AVC, dépression…).
Des auteurs, comme Kopp et Fenoglio, ne se sont pas limitées aux seules dépenses de santé mais
aussi aux coûts afférents aux accidents de la route et à la criminalité induite par l'alcool. Ils
intègrent aussi le coût, pour l'Etat et la Sécurité sociale, les pertes d'impôts et de cotisations
sociales imputables aux décès prématurés et aux incarcérations. Ainsi le coût social de l'alcool est
compris entre 14,83 et 17,59 milliards d'euros. Le coût associé à l'alcool excède celui du tabac,
créant selon les auteurs "une exception française". (ADSP N°46 Mars 2004).
3) Dispositifs nationaux et régionaux
La problématique alcool est inscrite dans différents plans et programmes, dont l'objectif est
de renforcer les actions d'information et de prévention sur les conséquences liées à une
consommation excessive d'alcool :
¾ Le Programme National Nutriton Santé 2001-2005 dont un des objectifs est de "réduire
l'apport de l'alcool".
¾ Le Plan cancer 2003-2007, dans le chapitre Prévention "Se donner les moyens d'obtenir, au
sein de l'ensemble de la population, une diminution importante des conduites à risque, pour éviter
les cancers évitables". L'alcool y est inscrit car il constitue un important facteur de risque dans la
mortalité par cancer. Parmi les 45 000 morts annuelles imputables à l'alcool, 16 000 sont
attribuables aux cancers (Alcool Actualités n°10- Mars/Avril 2003). Le plan cancer comprend
quelques mesures destinées à réduire la consommation d'alcool :
• Mesure 15 : "Mettre en place un avertissement sanitaire plus lisible et plus utile aux
consommateurs sur les emballages", en mettant en place notamment un avertissement de
type "L'excès d'alcool peut faciliter la survenue de cancers" assorti d'un numéro d'appel
pour informer les consommateurs.
-
• Mesure 16 : "Aider à l'arrêt de la consommation excessive d'alcool", à travers différentes
actions :
Former les médecins et infirmières, au cours du cursus universitaire, au repérage précoce
des buveurs excessifs et à une démarche de conseil
Inclure cette démarche de conseil dans la consultation de prévention prévue par la loi
relative à la politique de santé publique
Renforcer la prise en charge par des équipes de liaison hospitalière
• Mesure 17 : "Relancer une campagne d'information grand public sur les risques sanitaires
liés à l'excès d'alcool".
¾ Le Haut Comité de Santé Publique a retenu des objectifs quantifiables à atteindre en
matière de lutte contre l'alcoolisme, dans les cinq prochaines années (Alcool Actualités n°10Mars/avril 2003) :
• retarder l'âge moyen d'initiation à la consommation d'alcool: passer de 13 à 15 ans.
• diminuer de 20% la consommation moyenne d'alcool par habitant. Pour cela, il est proposé :
- d'accélérer le rythme de décroissance de la consommation de vin (qui devrait passer de -20 à 30%) ;
- de doubler le rythme de décroissance de la consommation de bière (actuellement de -7%, il
devrait passer à -14%) ;
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-
d'amorcer une baisse d'au moins 10% de la consommation de spiritueux ;
• diminuer de 20% le nombre de personnes déclarant au moins un épisode d'ivresse au cours
des douze derniers mois ;
• diminuer de 25% la proportion de femmes qui consomment de l'alcool pendant leur
grossesse.
Des objectifs plus qualitatifs ont également été fixés :
•améliorer le niveau de formation en alcoologie des médecins et l'enseignement de l'alcoologie
pendant le cursus médical
•accroître le niveau de connaissance de la population sur l'alcool,
•dépister et informer les personnes ayant des consommations problématiques
•agir dans les groupes sociaux ou les zones géographiques dont les indicateurs sanitaires liés à
l'alcool sont les plus mauvais
•renforcer les restrictions réglementaires concernant l'accès à l'alcool pour les groupes à risque
et renforcer la répression des infractions à la réglementation
•améliorer le dépistage et la prise en charge des personnes en difficulté avec l'alcool…
•augmenter la proportion de médecins utilisant des outils standardisés de repérage des
consommations à risques (cf le guide "Ouvrons le dialogue")
•disposer d'une centre spécialisé de prise en charge des problèmes liés à l'alcool pour 100 000
habitants
• créer une équipe de liaison spécialisée pour les problèmes liés à la consommation de
substances psycho-actives dans 30% des établissements de santé comportant un service
d'urgences
¾ Le plan quinquennal 2004-2008 de lutte contre les drogues illicites, le tabac et
l'alcool de la Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (MILDT) a
été présenté le 29 juillet 2004. Les principaux objectifs sont les suivants:
• transformer la notion "floue" de consommation modérée par celle de consommation faible et
réduire la consommation moyenne d'alcool par habitant
• réduire les ivresses
• préconiser l'abstention de la consommation chez les femmes enceintes
• développer l'éducation à la santé en milieu scolaire
• renforcer les contrôles préventifs d'alcoolémie
• équiper les discothèques en éthylomètres électroniques
• repérer le plus rapidement possible la dépendance en formant notamment les médecins à
l'utilisation des outils diagnostiques
• remplacer les Centres de Cure Ambulatoire en Alcoologie par les Centres de Soins,
d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA)
• promouvoir l'addictologie qui comporte l'enseignement, la formation et la recherche
• améliorer l'effectivité de la loi Evin
Cependant, certaines associations de lutte contre l'alcoolisme en France reprochent au plan de la
MILDT de ne pas prôner l'interdiction de vente d'alcool dans les stations services et l'interdiction
de mécénat par les producteurs et distributeurs d'alcool.
¾ Les axes de communication définis par l'Institut National de Prévention et
d'Education pour la Santé (INPES) pour l'année 2004 ont été:
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-
faire prendre conscience aux buveurs excessifs de la réalité de leur consommation et des
conséquences, notamment en montrant l'effet retard et cumulatif d'une consommation
excessive d'alcool sur le corps
- déclencher des mécanismes d'auto-évaluation
Une campagne TV intitulée "Pas besoin d'être ivre pour en mourir" est lancée depuis avril
2004.
- sensibiliser les hommes, particulièrement surexposés au risque d'alcoolo- dépendance, en leur
indiquant que le prétendu sentiment de maîtrise de sa consommation est illusoire. L'annonce
presse "Bois moins si tu es un homme" en est un moyen.
- informer les femmes enceintes sur la nécessité de ne pas consommer d'alcool pendant la
grossesse. Une brochure "Vous êtes enceinte . Protéger votre grossesse, c'est aussi protéger
votre enfant" est diffusée. L'INPES organisera en décembre prochain une campagne
d'information dans la presse parentale et féminine auprès des femmes et des professionnels de
santé prônant une abstinence totale d'alcool pendant la grossesse. D'autre part, une enquête
auprès d'un panel de femmes enceintes est en cours par l'INPES pour évaluer leur perception
des dangers de l'alcool sur le fœtus.
¾ En Picardie, le Programme Régional d'Accès à la Prévention et aux Soins des
personnes les plus démunies (PRAPS) 2ème génération 2004-2006 met l'accent sur les
déterminants de santé, dont la réduction de la consommation d'alcool chez les plus démunis, la
mise en réseau et la formation des professionnels concernés par la problématique alcool.
¾ En outre, le Plan de prévention de l’alcoolisme fait partie intégrante du Plan Régional de
Santé Publique (PRSP), arrêté par le préfet le 31 mars 2005. Le premier axe stratégique :
« renforcer l’action sur les déterminants de santé », inclut en effet l’objectif général n° 1.2, qui est
de « réduire la consommation d’alcool chez les adultes ». Cet objectif se décline en deux objectifs
opérationnels :
- inciter à l’absence de consommation d’alcool chez les femmes enceintes
- diminuer les accidents de trajet liés à l’alcool dans le cadre de l’activité professionnelle.
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LES OBJECTIFS DU PLAN DE PREVENTION DE
L'ALCOOLISME EN PICARDIE
1) Les structures de prévention existantes
En Picardie, la prévention de l'alcoolisme s'organise autour d'associations intervenant
parfois sur les trois niveaux de la prévention: primaire, secondaire, tertiaire et d'associations
accompagnant les personnes dans une démarche de soins:
¾ Le réseau de l'Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA), a
pour champs d'action d'une part, la prévention et d'autre part les soins et l'accompagnement
social. Il est composé des ANPAA de l'Aisne, ANPAA de l'Oise et ANPAA de la Somme
(anciennement dénommés CDPA). Les ANPAA départementales s'organisent au plan régional dans
le cadre de l'ANPAA Picardie, instance régionale de coordination, de concertation et de mise en
œuvre d'actions spécifiques régionales.
¾ Les associations intervenant dans la prévention, le soutien, l'accompagnement dans la démarche
de soin et le suivi des personnes en difficulté avec l'alcool sont notamment "Vie libre", "Assistance
La Croix d'or", "Alcooliques Anonymes"…
2) Les structures de prise en charge
La prise en charge de l'alcoolisme en Picardie s'organise autour de structures de soins
ambulatoires et de structures de soins hospitalières:
¾ Les structures de soins en ambulatoire, dénommées CCAA (Centre de Cure Ambulatoire en
Alcoologie), sont gérées par l'ANPAA, hormis dans l'Aisne, où ils forment une association
indépendante avec le Centre d'Hygiène Alimentaire.
¾ Les Equipes de Liaison et de Soins en Addictologie (ELSA), au sein des centres hospitaliers,
repèrent et orientent les personnes en difficulté avec l'alcool.
¾ Les centres hospitaliers, au sein desquels existent parfois des unités d'alcoologie, et des centres
hospitaliers spécialisés comme le Sésame d'Amiens, les foyers, les centres de cure etc, prennent en
charge les malades alcooliques.
3) Mise en place et objectifs du Plan
En 2003 et 2004, l'Union Régionale des Caisses d'Assurance Maladie (URCAM) et la Direction
Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales (DRASS) ont réuni les associations de prévention et
d'accompagnement, les Caisses Primaires d'Assurance Maladie (CPAM) et les Directions
Départementales des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS) afin d'orienter la réflexion sur des
notions de domaines d'intervention, de mutualisation et de complémentarité renforcée. Ces
réunions ont mis en évidence la volonté et la nécessité d'intervenir ensemble afin d'être plus
efficace dans la lutte contre l'alcoolisme.
En 2004, l'URCAM propose, en collaboration avec la DRASS, d'écrire un Plan de prévention de
l'alcoolisme en Picardie, dont l'objectif général est de développer ou créer avec les acteurs
concernés, des axes d'intervention communs pour lutter contre l'alcoolisme.
En effet, la DRASS et l'URCAM ont le souci et la volonté de mesurer et améliorer l'efficacité des
actions, en comparaison avec le coût. Ainsi, le Plan vise au développement d'une politique
commune de prévention de l'alcoolisme. Le financement des actions visera en priorité les
territoires et les publics peu ou non touchés.
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Le Plan a été écrit notamment au fur et à mesure des différentes réunions entre les structures et
grâce à un questionnaire destiné aux associations sur leur rôle, leurs actions, le partenariat entre
associations et avec les structures de soins ainsi que leurs difficultés et leurs attentes. Les lectures
de revues spécialisées, d'articles de journaux, d'ouvrages et d'enquêtes ont complété l'approche
pragmatique.
a) Objectifs généraux
1- Dans un souci de développement d'une politique commune et cohérente de prévention de
l'alcoolisme, le premier objectif est d'avoir un langage commun, en partageant des
informations et en développant les liens entre les différentes structures de
prévention et d'accompagnement.
2- Pour développer la prévention et l'accompagnement auprès de tout public, le deuxième
objectif est de cibler les publics peu ou non touchés.
3- Dans un souci de rendre la prévention de l'alcoolisme accessible à tous, le troisième objectif
est de toucher les territoires peu ou non couverts.
4- Afin d'améliorer la cohérence et l'efficience des actions, le quatrième objectif est d’évaluer
les actions de prévention mises en œuvre au regard du Plan.
b) Objectifs opérationnels
1) - Organiser des rencontres entre les associations de prévention et d'accompagnement
pour échanger sur leur expérience, leur activité, leur rôle. Mettre en place notamment des
rencontres thématiques (SAF, caractéristiques des publics jeunes face à l’alcool,
méthodologie de projet etc) entre les associations et les acteurs institutionnels afin d’avoir un
langage commun et de mettre en œuvre des actions cohérentes avec les pistes d’intervention
du Plan.
- Recueillir les données pour réaliser l'état des lieux du problème de l'alcool en Picardie
(questionnaire et rencontres avec les associations, littérature, études, rencontre avec l’ORS
etc).
2) - Avoir une connaissance des publics dont les risques et conséquences d'une
consommation d'alcool modérée ou excessive sont importants pour définir des
publics prioritaires.
- Avoir une connaissance des publics ciblés et non ciblés par les actions des
structures de prévention et d'accompagnement.
- Toucher ces publics en s'appuyant sur les acteurs existants et en développant le
partenariat avec d'autres acteurs, tels que les médecins généralistes, les gynécologues,
l'Education Nationale etc.
3) - Avoir une connaissance de l'organisation de la prévention en Picardie sur le
rôle de chaque structure et des territoires peu ou non couverts, en visualisant par un
système de cartographies les cantons couverts par une antenne de la structure et les cantons
"désertifiés".
- Développer des antennes ou former des personnes relais sur les territoires peu
couverts.
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4) Mettre en place des outils de suivi et d'évaluation de la mise en œuvre du Plan:
réunions régulières avec les associations, tableau de bord, fiches bilan des actions etc.
Le Plan comprend ainsi deux parties :
¾ Un état des lieux permettant de connaître le problème de l'alcool en Picardie sur :
- les habitudes de consommation et conduites d'alcoolisation ;
- les données épidémiologiques par pathologie et les conséquences liées à la consommation
excessive d'alcool ;
- la répartition et le rôle des associations de prévention de l'alcoolisme, de celles
d'accompagnement des personnes en difficulté avec l'alcool et des structures de soins, pour
visualiser les territoires couverts et mettre en évidence les zones non couvertes ;
- les attentes et les difficultés de ces associations.
¾ Des pistes d'intervention concernant :
- la mise en œuvre d'actions de prévention adaptées aux publics identifiés préalablement comme
prioritaires ;
- la couverture des territoires peu ou non couverts par les associations de lutte contre
l'alcoolisme ;
- l'évaluation des pistes d’intervention du Plan en termes de mise en œuvre et de résultats.
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1- La lutte contre l'alcoolisme
épidémiologie et organisation
en
Picardie,
1.1- Consommation et conséquences
1.1.1- Les différents usages d'alcool et les repères de consommation
La Société Française d'Alcoologie (SFA), dans ses recommandations pour la pratique clinique
publiées en 2001, définit trois groupes de "consommateurs à problème ou trois conduites
d'alcoolisation problématiques":
¾ L'usage à risque caractérise toute conduite d'alcoolisation où la consommation est supérieure
aux seuils définis par l'Organisation Mondiale de la Santé (14 unités d'alcool par semaine pour une
femme et 21 pour un homme) et non encore associée à un quelconque dommage médical,
psychique ou social, et/ou à une dépendance, mais susceptible d'en induire à court, moyen et/ou
long terme. L'usage à risque inclut également les consommations égales ou mêmes inférieures aux
seuils de l'OMS lorsqu'elles sont prises dans une situation à risque et/ou lorsqu'il existe un risque
individuel particulier (grossesse, conduite d'un véhicule ou d'une machine, en association avec
certains traitements psychotropes…).
¾ L'usage nocif d'alcool est caractérisé par une consommation d'alcool induisant des dommages
somatiques, psychoaffectifs ou sociaux, en l'absence de dépendance (hypertension artérielle,
troubles du sommeil, surcharge pondérale, irritabilité, perturbation biologique, violence, conduite
en état d'ivresse…).
¾ L'usage avec dépendance à l'alcool (alcoolo- dépendance), est caractérisé par l'impossibilité
de s'abstenir de consommer et par le fait de poursuivre la consommation tout en étant conscient
des conséquences négatives. La dépendance se traduit cliniquement par l'installation d'une
tolérance et des signes de sevrage à l'arrêt de la consommation.
La consommation excessive d'alcool peut être repérée grâce à des questionnaires d'autoévaluation ou administrés par des médecins (Annexes n°1 et 2).
Selon l'OMS, il y a alcoolo-dépendance si "au moins trois des manifestations suivantes sont
présentes en même temps au cours de la dernière année":
- désir puissant ou compulsif de boire de l'alcool ;
- difficultés à contrôler l'utilisation de l'alcool ;
- syndrome de sevrage physiologique quand le sujet diminue ou arrête la consommation ;
- tolérance aux effets de l'alcool ;
- abandon d'autres sources de plaisir et d'intérêt au profit de l'alcool ;
- poursuite de la consommation malgré la survenue de conséquences manifestement nocives.
Le rapport de l'expertise collective de l'Inserm (Alcool Effets sur la santé - 2001) concernant les
effets de la consommation d'alcool sur la santé précise "qu'il n'est pas possible de concevoir
une recommandation de consommation minimale ou optimale pour la population en
général. En effet, la consommation à risque est différente chez les hommes et les femmes et
dépend de la corpulence, de l'âge et des facteurs de risque associés. Il existe des différences
individuelles dans les effets tenant aux modes de consommation (excessif ou modéré, aïgu ou
chronique), à l'environnement alimentaire et à la prédisposition génétique. Dans les campagnes
d'information et de prévention, ces différentes situations doivent être envisagées et les messages
adaptés en conséquence".
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Toutefois, pour certaines situations, l'OMS a émis certaines recommandations pour une
consommation à moindre risque. Elle s'appuie sur l'unité d'alcool, correspondant à 10 g d'alcool
pur. Un verre standard d'une quelconque boisson alcoolisée contient la même quantité d'alcool
pur. Ainsi, une chope de bière, un ballon de vin ou un verre de whisky contiennent la même
quantité d'alcool.
Ces recommandations sont :
• consommation régulière : pour les femmes, pas plus de 2 verres en moyenne par
jour et moins de 14 verres par semaine; pour les hommes, pas plus de 3 verres en
moyenne par jour et moins de 21 verres par semaine.
• consommation occasionnelle: pas plus de 4 verres en une seule occasion.
• aucune consommation dans les conditions suivantes :
jusqu'à l'âge de 15 ans
pendant la grossesse
quand on conduit un véhicule ou une machine
quand on exerce des responsabilités qui nécessitent de la vigilance
quand on prend certains médicaments
quand on est atteint de certaines maladies (épilepsie, pancréatite, hépatite virale…).
Le seuil de consommation au-delà duquel le risque de cirrhose alcoolique, cancers et maladies
cardiovasculaires devient important, est difficile à fixer. Mais selon les travaux publiés, on peut
estimer que chez un individu indemne de tout autre facteur de risque, ce seuil doit se situer
autour de 2 verres par jour chez la femme et 3 verres par jour chez l'homme (Alcool Effets sur la
santé - Inserm 2001).
1.1.2- La consommation d'alcool en Picardie
a) Les habitudes de consommation
Selon le Baromètre santé 2000, en comparaison avec le baromètre santé de 1995, la
consommation d'alcool en France a légèrement baissé chez les hommes et femmes
de 20-75 ans, mais la prévalence de l'ivresse au cours de l'année et de personnes potentiellement
dépendantes est stable. Chez les 12-19 ans, les comportements de consommation (ivresse,
dépendance…) sont stables.
Données de la Picardie: Baromètre santé 2000- Les comportements des 12-25 ans: (Annexe n°3)
La consommation hebdomadaire au cours des douze derniers mois est :
- pour les garçons : 22,1 % ont consommé de l'alcool plusieurs fois par semaine
16,2 % ont consommé de l'alcool une fois par semaine
- pour les filles : 13,2 % ont consommé de l'alcool plusieurs fois par semaine
4,2 % ont consommé de l'alcool une fois par semaine
¾ Consommation par tranche d'âge :
• Entre 12 et 14 ans, les jeunes sont en majorité peu concernés par la consommation d'alcool.
Mais 6,7 % disent avoir consommé de l'alcool de façon au moins hebdomadaire au cours des
douze derniers mois précédant l'enquête et 14,4 % en avoir consommé une fois par mois.
• Chez les 15-17 ans, 17,4 % déclarent consommer de l'alcool de façon hebdomadaire dont
13,4 % une fois par semaine, 3,5 % plusieurs fois par semaine et 0,5 % tous les jours.
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• Chez les 18-25 ans, 39,5 % déclarent consommer de l'alcool de façon hebdomadaire dont
24,7 % une fois par semaine, 12,2 % plusieurs fois par semaine et 2,6 % tous les jours.
¾ Consommation par sexe
Les garçons sont plus nombreux que les filles à consommer de l'alcool: chez les 15-17 ans, 22,4 %
des garçons ont une consommation hebdomadaire contre 11,5 % des filles et chez les
18-25 ans, 54,9 % des garçons et 24,5 % des filles. L'écart est encore plus marqué pour une
consommation plusieurs fois par semaine ou tous les jours: parmi les 18-25 ans, 23,3 % des
garçons contre 6,6 % des filles sont concernés.
¾ Période de consommation
On remarque en outre que la consommation d'alcool se concentre le week end: 69,6 % des
jeunes ayant bu de l'alcool au cours des sept derniers jours précédent l'enquête, en ont consommé
le samedi. A cette occasion, certains jeunes consomment une quantité importante d'alcool (5
verres ou plus, et pour certains 9 verres ou plus).
En effet, le nombre d'ivresses chez les jeunes est important. Chez les 15-17 ans, 20,4 % des
garçons et 16,6 % des filles ont été ivres au cours des douze mois précédant l'enquête. Chez les
18-19 ans, les garçons sont 37,7 % et les filles 26,5 %. Entre 23 et 25 ans, les garçons sont 42,9 %
contre 15,7 % des filles. Les ivresses sont plus fréquentes chez les garçons et la
proportion de garçons concernés augmente avec l’âge.
¾ Type d’alcool consommé
La bière est l'alcool le plus consommé par les 15-19 ans devant les alcools forts. Par contre, les
20-25 ans consomment davantage du vin que de la bière. Les ventes de "premix" (mélange
d'alcool et de soda) ont augmenté de façon importante en France ces dernières années.
L'Assemblée Nationale a adopté un amendement relevant la taxation de ces boissons: de 5,5
euros, elle est passée à 10 euros par décilitre d'alcool pur.
¾ Dépendance à l’alcool
D'autre part, des signes de dépendance à l'alcool, repéré grâce au test Deta (la personne qui
répond positivement à au moins deux des quatre questions a ou a eu des risques d'alcoolodépendance) existent à moindre degré chez les jeunes mais existent. La proportion de jeunes
concernés en Picardie est de 5,1 %: 7,1 % des garçons et 3 % des filles.
¾ Degré d’information et de perception des risques
Concernant la perception des risques liés à la consommation d'alcool, les jeunes ayant une
consommation d'alcool d'au moins deux fois par semaine au cours des douze derniers mois
répondent moins fréquemment redouter les risques et maladies liés à l'alcool que les buveurs
occasionnels ou les abstinents. Les consommateurs d'alcool n'ont qu'une connaissance réduite de
la nature des risques auxquels ils s'exposent, du moins à long terme, puisqu'ils déclarent moins
craindre les cancers que ceux ayant une consommation moins importante. Ils semblent cependant
plus sensibilisés aux risques d'accidents de la circulation.
En moyenne, les jeunes ayant une consommation d'alcool d'au moins deux fois par semaine au
cours des douze derniers mois ne placent pas le seuil limite de dangerosité de l'alcool à un niveau
différent de celui fixé par les consommateurs plus occasionnels: respectivement 3,5 et 3,2 verres
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
12
par jour pour les femmes et 4,3 et 4 verres par jour pour les hommes. Quelle que soit la
consommation d'alcool, la proportion de jeunes s'estimant bien informés sur les risques
liés à la consommation d'alcool est sensiblement la même entre les deux types de
consommateurs: 77,7% pour ceux d'au moins deux fois par semaine et 80,8% pour les
consommateurs plus occasionnels.
b) Les conduites d'alcoolisation: entre usage non à risque et dépendance
Une enquête menée par l'Observatoire Régional de Santé en Picardie (ORS) en Octobre
2000, intitulée "L'alcool en médecine libérale en Picardie à travers une enquête nationale", a permis de
mesurer la prévalence des comportements d'alcoolisation dans la population picarde. Cette
enquête a été réalisée auprès de la clientèle des médecins généralistes libéraux, incluant les
patients de 16 ans ou plus, vus en consultation ou en visite sur une période de deux jours, soit
environ 2 600 patients au total. Un questionnaire a été posé par le médecin au patient (Annexe
n°4).
Des profils de consommateurs ont été ainsi définis :
Š"non usage": ne consomme jamais d'alcool
Š"usage non à risque": consomme moins de 3 verres par jour pour les femmes et moins de 5
verres pour les hommes ou bien jamais plus de 6 verres au cours d'une même occasion ou moins
d'une fois par mois
Š"usage ponctuel à risque": consomme moins de 3 verres par jour pour les femmes et moins
de 5 pour les hommes et 6 verres ou plus au cours d'une même occasion une fois par mois ou
plus
Š"usage régulier à risque": consomme 3 verres par jour ou plus pour les femmes et 5 ou plus
pour les hommes
Š"dépendance": notion retenue si au moins une des réponses suivantes est présente:
- réponse oui à la question: "avez-vous déjà eu besoin d'alcool le matin pour vous sentir en
forme?"
- consommation quotidienne de 7 verres ou plus
- réponse oui du médecin à la question "existe-t-il des signes de dépendance physique?"
A partir de ces critères, on peut définir les profils de patients suivants :
- profil sans risque: le patient ne consomme jamais d'alcool ou a un usage non à risque
- profil à risque sans dépendance: usage ponctuel ou régulier à risque mais sans dépendance
- profil à risque avec dépendance
¾ Résultats de l’enquête :
Près d'un quart des patients interrogés déclare ne jamais consommer d'alcool: 30,8%
des femmes contre 14,7 % des hommes.
Le plus fréquent des profils de patients est celui dont le profil est "sans risque": 78,1% dont
65,8% des hommes et 87,3% des femmes. Le profil "à risque sans dépendance" compte 11,2% des
patients: 5 % des femmes et 19,5% des hommes. De même, les hommes sont plus nombreux
(10,7%) dans le profil "à risque avec dépendance" contre 3% des femmes, il comprend ainsi
6,3% de la clientèle enquêtée.
D'autre part, la différence en fonction de l'âge est importante également. Chez les femmes, les
patientes au profil à risque avec dépendance sont plus nombreuses chez les 35-44 ans
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
13
(6,6%). Chez les hommes, les patients au profil à risque sans dépendance comme avec
dépendance sont plus nombreux chez les 55-64 ans (respectivement 24,7% et 18,5%).
¾ Caractéristiques socio- professionnelles des patients :
Les personnes ayant un emploi précaire, deux sexes confondus, sont plus nombreux parmi
les profils à risque sans et avec dépendance: respectivement 9,4% et 8,6%. Les chômeurs
sont 6,8% parmi le profil à risque sans dépendance et 8,4% dans le profil à risque avec
dépendance.
Chez les femmes, 20,8% des profils à risque avec dépendance sont "au foyer". Il est à
noter également une proportion importante, deux sexes confondus, de retraités parmi les
profils à risque sans dépendance (environ 30%). Pour le profil avec dépendance, les hommes
sont plus nombreux que les femmes à être retraités: 38,6% contre 10,4%.
Enfin, il est à noter que parmi les profils à risque avec dépendance, le syndrome anxiodépressif est un des motifs de recours aux soins fréquent, ce qui est moins le cas pour les autres
profils.
Ces conduites d'alcoolisation peuvent avoir des conséquences en termes de mortalité,
caractérisées notamment par trois pathologies.
1.1.3- Les pathologies liées à l'alcool
L'alcoolisme est une maladie liée à un abus chronique ou aïgu de boisson alcoolique avec
dépendance à l'alcool. La Picardie est dans les cinq premières régions les plus touchées par les
pathologies liées à cette maladie (La santé observée en Picardie, ORS 2001) et notamment la cirrhose
alcoolique, la psychose alcoolique et les cancers des Voies Aéro- Digestives Supérieures(VADS).
¾ Nombre de décès par pathologie :
y Pour la cirrhose, l'indice de mortalité en Picardie est supérieur à 100, autant
chez les hommes que chez les femmes (respectivement 123 et 145), ce qui signifie une
surmortalité (Baromètre santé 2000). Les décès par cirrhose alcoolique représentent 5,2 % de
l’ensemble des décès prématurés (avant 65 ans).
y Les décès par psychose alcoolique ne représentent que 1,8 % de l'ensemble des
décès prématurés.
y Les décès par cancer des VADS représentent 5,8 % de l'ensemble des décès
prématurés. Ce pourcentage s'élève à 16,3 % pour l'ensemble des décès prématurés par
cancers. (Croisement d'Informations Régionalisées 2004).
Entre 1995 et 1997, on dénombre 901 décès liés à l'alcoolisme en Picardie pour l'ensemble des
deux sexes et 900 pour la seule année 1998 (Score-santé). L'ensemble des pathologies liées à
l'alcool concerne une femme pour quatre hommes mais c'est pour les cancers des voies
aéro-digestives que le sex- ratio est le plus important: une femme pour neuf hommes (La
santé observée en Picardie, ORS 2001, source INSERM).
Nombre moyen de décès annuels liés à l'alcool par sexe en Picardie entre 1998 et 2000 (La santé
observée en Picardie, ORS, 2002).
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
14
Cirrhose
Psychose alcoolique
Hommes
245
85
Femmes
101
26
Cancers des VADS
377
51
Ensemble
707
178
Les cancers des VADS représentent plus de la moitié des décès chez les hommes
tandis que chez les femmes, la cirrhose est la cause de mortalité la plus fréquente (sex
ratio de 2,7 hommes pour une femme). Le sex ratio des buveurs excessifs est de 4 hommes pour
une femme. Il y'a donc une plus grande sévérité de cette maladie chez les femmes.
Nombre moyen de décès annuels liés à l'alcool par sexe et département en Picardie
en 2000 (SCORE-SANTE):
Nombre de décès par Nombre de décès par Nombre de décès par
cirrhose
psychose
Cancer des VADS
Hommes
Femmes
Hommes
Femmes
Hommes
Femmes
Aisne
89
35
34
10
107
21
Oise
76
35
30
8
122
22
Somme
71
29
31
6
139
13
Picardie
236
99
95
24
368
56
On peut noter que les écarts entre les départements, par pathologie, sont faibles, et que les
hommes sont plus touchés que les femmes pour chaque pathologie et chaque département.
Part des décès liés à l'alcool dans la mortalité en Picardie par tranche d'âge, en 1997 et 1998
(SCORE-SANTE):
1997
1998
Cirrhose 25-44 ans
4,1%
3,6%
Cirrhose 45-64 ans
6,5%
7%
1%
1,1%
Psychose 25-44 ans
1,8%
2,4%
Psychose 45-64 ans
2,1%
2%
Psychose 65 ou +
0,3%
0,2%
Cancers des VADS 25-44 ans
3,2%
2,4%
Cancers des VADS 45-64 ans
8,5%
8,4%
3%
3,2%
Cirrhose 65 ou +
Cancers des VADS 65 ou +
Les trois causes de mortalité représentent une part moins importante de la mortalité au-delà de
65 ans. Par contre, l'alcool est une cause majeure de la mortalité prématurée (avant 65
ans).
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
15
En 2000, en Picardie, la psychose et cirrhose représentent 7,2% de l'ensemble des décès
chez les personnes de moins de 65 ans contre 1,2% de l'ensemble des décès chez les
personnes de plus de 65 ans (INSERM).
En 1998, la cirrhose et les cancers des VADS sont plus importants chez les 45-64 ans par
rapport aux autres tranches d'âge tandis que la psychose concerne à peu près autant les 2544 ans que les 45-64 ans.
¾ Répartition géographique des décès par pathologie :
y Selon l'INSERM , pour les décès par psychose et de manière plus importante pour la
cirrhose, entre 1991 et 1999, les cantons du Nord de l’Aisne, et notamment la
Thiérache, ont des taux standardisés de mortalité (pour 100 000 habitants) plus
importants que le reste de la Picardie.
Les décès par psychose sont également plus nombreux dans les cantons du centre de la
Somme.
y Pour les cancers des VADS, de nombreux cantons de l'Aisne et de la Somme ont des taux
standardisés plus élevés. Pour l'Aisne, le nord du St Quentinois et la Thiérache sont
concernés et pour la Somme, ce sont les cantons de Péronne, Poix de Picardie et du
Marquenterre notamment. (Croisement d'informations régionalisées 2004).
En dehors des conséquences en terme de morbidité et mortalité, l'alcool n'est pas moins
responsable d'accidents de la route, d'accidents du travail et de conséquences néfastes sur le fœtus
et l'enfant, dont le Syndrome d'Alcoolisation Fœtale (SAF). Quant aux actes violents, aucun chiffre
n'est connu étant donné que l'alcool n'est mentionné dans les statistiques officielles que pour les
infractions routières et en cas d'ivresse publique. Pourtant la relation entre l'alcool et la violence
est parfaitement établie, fondée sur la fréquence de l'usage d'alcool dans les actes violents. (Alcool
Actualités n°16- Nov/Déc 2003).
1.1.4- Autres conséquences liées à une consommation excessive d'alcool
a) L'alcool au volant :
En France, en 2003, 40% des accidents du trajet et 20% des accidents de la circulation
routière sont liés à l'alcool: 1050 personnes ont été tuées et 9500 blessées. L'alcool est à
l'origine de 34% des accidents mortels toute l'année. (Source: Société Française d'Alcoologie/ ANPAA/
Observatoire National de la Sécurité Routière ONISR).
Nombre d'interpellations pour ivresse sur la voie publique en 2002 (OFDT):
Aisne
909
Oise
567
Somme
772
Picardie
2248
Selon l'ONISR, en 2004 :
- dans l'Aisne: l'alcool est présent dans 20,06% des accidents de la route.
- dans l'Oise: l'alcool est présent dans 5,83% des accidents de la route.
- dans la Somme: l'alcool est présent dans 13,43% des accidents de la route.
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
16
Le nombre d'interpellations pour ivresse sur la voie publique est plus élevé dans l'Aisne ainsi que le
nombre d'accidents de la route liés à l'alcool.
En outre, l'alcool a des conséquences néfastes sur le travail, tant en terme de diminution
des capacités, d'absentéisme que d'accidents: en France, en 2003, 15% des accidents du travail
sont liés à l'alcool.
b) L'alcool au travail :
¾ Facteurs favorisant la consommation au travail :
Une enquête IPSOS de septembre 2001 révèle que 71% des personnes consomment de
l'alcool lors des repas d'affaires, avec 35% d'entre elles qui voient leur consommation d'alcool
augmentée ou provoquée (Sondage IPSOS: "Alcool et repas d'affaires").
La consommation d'alcool est plus tendancieuse chez les professions les plus pénibles
physiquement: bâtiment, agriculteurs etc et celles qui sont en rapport avec le public: artisans,
agents de police, journalistes etc. Selon le Baromètre santé 2000, les personnes qui se situent dans
la catégorie des cadres, artisans, commerçants, chefs d'entreprise et professions intermédiaires
sont plus nombreuses à avoir consommé de l'alcool dans la semaine précédent l'enquête
Les facteurs favorisant la consommation d'alcool sur les lieux de travail sont pour les travailleurs
manuels, la soif et le besoin d'énergie, pour d'autres le stress, la fatigue, l'ennui, la
répétition, les conditions de travail pénibles comme l'exposition à la chaleur, au bruit, aux
poussières etc. L'amélioration des conditions de travail contribue aussi à la diminution de la
consommation d'alcool.
Pour exemple, le Dr J-P Descombey a étudié le rôle de l'alcool auprès de titulaires de leur poste
dans un centre de tri postal de nuit. L'alcool avait un double rôle, à la fois de stratégie individuelle
de défense afin de faire face aux affects et de stratégie collective de défense resserrant les liens du
groupe (Dr J-P Descombey, Actes du colloque "L'alcool et le travail", Mai 2000)..
¾ Méfaits de l’alcool :
Les méfaits de l'alcool entraînent des problèmes de sécurité, de diminution des
performances, l'absentéisme, la maladie, l'accident du travail ou l'agressivité. Selon
l'ANPAA, le pourcentage des accidents du travail liés à l'alcool est compris entre 10 et 20 %
(2000-2001). Même de faibles prises d'alcool (un ou deux verres) entraînent des modifications
sensibles des capacités de travail: temps de réaction plus long, champ visuel diminué, capacités
intellectuelles et de mémorisation altérée. Des effets s'en ressentent : perte de temps, moindre
qualité, retards, arrêts de travail etc.
Cependant, encore beaucoup d'entreprises dénient le phénomène d'alcoolisation. En effet, on
appelle phénomène de co-dépendance, l'attitude qui consiste à refuser de constater la dépendance
à l'alcool alors qu'elle est manifeste. On la retrouve dans le monde de l'entreprise lorsqu'un
collègue, un chef hiérarchique ou autre essaye de protéger un salarié qui boit trop: on cache ses
erreurs, on fait son travail à sa place…Cette minimisation du problème laisse le champ libre au
développement de la dépendance à l'alcool.
Mais les entreprises sont de plus en plus à être sensibles aux risques que peut causer l'alcool et
mettent en place des campagnes d'information, la promotion des boissons non alcoolisées, des
structures de suivi des personnes. Cette démarche requiert l'implication des responsables
hiérarchiques, de la médecine du travail, du service social et des délégations syndicales (Dr Charon,
Actes du colloque "L’alcool et le travail", mai 2000).
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
17
Un programme de prévention peut être mis en place dans l'entreprise dont le but est
d'amener à une prise de conscience par rapport à la prise d'alcool en luttant contre les idées
fausses et en changeant les comportements (repères de consommation, évaluation de sa propre
consommation, rédaction d'un protocole, clarification de règlements internes et des lois…),
contre le silence qui entoure les personnes en difficulté avec l'alcool et de leur permettre de
connaître les structures d'aide et de soins. L'ANPAA notamment apporte un soutien technique
pour la réalisation du programme de prévention. Les problèmes que se pose l'entreprise mettant
en place un plan de prévention sont (Dr Jacquet, Actes du colloque "L'alcool et le travail", Mai 2000).
- Que faire face à un malade alcoolique? Comment lui parler?
- Comment aborder le problème au retour d'un arrêt maladie?
- Que faire face à une personne en état d'ébriété au travail?
- Repérer, gérer les phénomènes d'alcoolisation
- Comment sensibiliser, informer?
- Constituer un réseau d'aide et de relais par des professionnels
En outre, la prévention de l'alcoolisme par les médecins du travail est encore trop peu
souvent abordée, n'intégrant pas dans leur pratique une approche systématique de la
consommation d'alcool (Dr Demortière, Dr Pessione, Dr Batel: "Dépistage en médecine du travail des
problèmes liés à l'alcool par l'utilisation d'autoquestionnaires: intérêt, faisabilité, limites", 2001- Annexe
n°5). Or, le médecin du travail a un rôle déterminant à jouer en facilitant l'accès aux soins et à
l'accompagnement professionnel et en jouant un rôle préventif dans la gestion des risques
professionnels ou autres (Dr Aubertin, Actes du colloque: "L'alcool et le travail", Mai 2000).
En dehors des accidents de la route et du travail, l'alcool a des conséquences directes sur la santé
du fœtus, qui peuvent se prolonger chez l'enfant, voire chez l'adulte. On appelle cette maladie le
Syndrome d'Alcoolisation Fœtale.
c) Le Syndrome d'Alcoolisation Fœtale (SAF) :
¾ Fréquence du SAF :
En général, si l'alcoolo-dépendance touche en majorité les hommes, les femmes sont
biologiquement plus vulnérables aux effets liés à la consommation excessive d'alcool, notamment
avec une survenue plus rapide de cirrhose alcoolique (5 ans contre 10 ans chez l'homme). Des
études ont montré également une relation entre la consommation excessive d'alcool de la femme
et le risque augmenté de cancer du sein, de stérilité, de fractures osseuses, de MST (Quotidien du
médecin- 2004).
Le syndrome d'alcoolisation fœtale est une des conséquences non négligeable de la consommation
excessive d'alcool chez la femme enceinte. En France, la fréquence du SAF serait de 1,5 à
3,5 naissances pour 1000. Mais une consommation même ponctuelle ou modérée peut
entraîner des risques importants pour l'enfant à naître.
¾ Méfaits du SAF :
y Retards physiques et mentaux :
L'alcool passe du sang maternel vers le sang du fœtus, au travers du placenta. La concentration
plasmatique d'alcool chez le fœtus et dans le liquide amniotique devient rapidement très proche de
celle de la mère. Dès les trois premiers mois de grossesse, l'alcool peut produire des effets sur
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
18
l'embryon. Les effets de l'alcool sur le cerveau et le système nerveux central du fœtus peuvent
être néfastes.
Le SAF se manifeste notamment par des anomalies faciales (face moyenne aplatie, lèvre
supérieure mince, yeux petits et écartés…), des retards de croissance (taille, poids, périmètre
crânien), de l'hyperactivité, un retard du développement, des déficits intellectuels, des
troubles de l'apprentissage, de l'attention, de la mémoire. De plus, ces troubles
peuvent persister avec l'âge, par la permanence du retard de croissance, de troubles
neurologiques: troubles du langage, difficultés des apprentissages scolaires…(Samaille, Gnansounou:
Alcoolisation prénatale: effets sur l'enfant. Alcoologie 1999). Les troubles du comportement comme les
difficultés de jugement, l'impulsivité, l'instabilité, la distraction sont fréquents.
En outre, 60% des enfants atteints du SAF développent une dépendance à l'alcool
(Danel, Bricourt: Devenir du syndrome d'alcoolisation fœtale à l'âge adulte. Alcoologie 1999). Il est à
noter que les alcooliques ont un risque trois fois plus élevé de donner naissance à des enfants qui
deviendront alcooliques.
y Certaines études ont également montré une augmentation des avortements spontanés et
des accouchements prématurés à partir de 1 à 2 verres d'alcool par jour (Alcool effets sur
la santé- Inserm 2001). Il est donc recommandé aux femmes enceintes d'arrêter de consommer de
l'alcool du début à la fin de la grossesse, le seuil en dessous duquel la consommation d'alcool de la
femme enceinte n'a pas de conséquences sur la santé du fœtus et de l'embryon ne pouvant être
déterminé.
y Manque d’information du public :
Les méfaits du SAF sont peu connus du public et des médecins. Le public connaît encore moins les
répercussions que peut avoir une consommation modérée.
Les médecins évoquent plusieurs raisons pour expliquer les difficultés qu'ils ont à aborder la
question de l'alcool lors des consultations (Subtil, Bricourt, Masson, Samaille: "Peut-on cesser de boire
pendant la grossesse?"):
- Le manque de temps.
- Une méconnaissance de la toxicité de l'alcool pendant la grossesse.
- Le sentiment d'inutilité de la prévention.
- L'absence de formation: parler de l'alcool s'apprend.
Pour éviter l'impression de suspicion liée au questionnement sur la consommation d'alcool, le
médecin peut poser une série de questions du type: "combien de tasses de café buvez-vous par
jour?, combien de boissons sucrées?, combien de verres de vin?". Dès la réalisation du diagnostic
de consommation excessive, il convient d'expliquer à la femme enceinte les effets de l'alcool sur le
fœtus. La prise en charge de la femme ne peut réussir réellement que si le médecin et l'équipe
soignante connaissent réellement le problème de l'alcoolisation maternelle, les possibilités de
prévention et acceptent de dialoguer positivement avec la mère (Subtil: "Alcoolisation maternelle: un
diagnostic et une prise en charge difficiles, mais des résultats encourageants…).
En Picardie, pour lutter contre les méfaits de l’alcool, des associations interviennent tant en
matière de prévention que de soutien et d'accompagnement dans la démarche de soin du malade
alcoolique.
1.2- L'organisation de la prévention de l'alcoolisme en Picardie
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
19
1.2.1- Les différents types de structure: actions, rôle, répartition
a) Les structures de prévention et d'accompagnement du malade alcoolique
(Annexes n°6;7;8,9)
Î L'ANPAA:
Les comités départementaux du réseau ANPAA (anciennement dénommés CDPA), sont présents
dans les trois départements:
-
l'ANPAA Aisne situé à Soissons
l'ANPAA Oise situé à Beauvais
l'ANPAA Somme situé à Amiens
l'ANPAA Picardie dont le siège social est à Amiens
Les champs d'intervention de ces comités départementaux sont la prévention primo- secondaire
d'une part et l'accompagnement social et le soin d'autre part, par le biais des CCAA (cf partie 1.c).
Ils accueillent toute personne, en difficulté ou non avec l'alcool, recensent ses besoins, l'orientent,
lui donnent des informations et/ou de la documentation.
En terme de prévention, les professionnels de l'ANPAA interviennent dans différents lieux, auprès
de divers publics:
¾ Dans les écoles primaires, collèges, lycées, centres d'apprentissage, centres socioculturels, clubs sportifs, associations de jeunes, à la demande des enseignants et autres
professionnels. Ces interventions reposent sur une large concertation entre responsables
pédagogiques et administratifs, enseignants, parents d'élèves et travailleurs sociaux. Elles consistent
à former des relais ou à sensibiliser sur le risque alcool.
Les animateurs de l'ANPAA interviennent aussi lors d'actions ponctuelles organisées par les
Universités, lors de soirées étudiantes, en discothèque, en milieu sportif…
¾ Dans les auto-écoles (formation des moniteurs et interventions auprès du public) et les
discothèques pour prévenir la conduite en état d'ivresse: évaluation du taux d'alcoolémie,
animations et simulations, débats et échanges sur la sécurité…
¾ Dans les entreprises et administrations: formation de relais au sein de l'institution
concernée (dirigeants ou salariés) pour faire face aux problèmes de comportements inhabituels
liés à l'alcool notamment par de l'information et de l'orientation sur les filières de soin, les repères
de consommation, la création d'un plan de prévention.
¾ Dans les foyers, les centres d'accueil (prévention secondaire surtout).
¾ Dans les hôpitaux, les cliniques…(prévention primo- secondaire: accompagnement dans
la démarche de soin).
¾ L'ANPAA apporte également un soutien méthodologique à des professionnels de
branches diverses: formation de relais, accompagnement de projets (en entreprise, travailleurs
sociaux, conseillers de probation…), étude de projets, repérage et analyse des besoins, définition
d'objectifs, d'hypothèses d'action et de modalités d'évaluation etc.
Formation:
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
20
L'ANPAA, enregistrée au ministère de la formation professionnelle, met en place également des
formations sur l'alcool et ses effets auprès de professionnels tels que chefs d'entreprise, médecins
du travail, infirmiers, travailleurs sociaux, enseignants, professionnels du SPIP… Le contenu porte
notamment sur le rapport avec l'alcool, les représentations, les comportements et les attitudes, les
aspects multifactoriels de l'alcoolisme (psychologique, social, biologique…), la communication avec
les personnes en difficulté avec l'alcool, les structures de prévention et d'aide.
Des médecins généralistes, psychologues, pédiatres et des associations de soutien comme les
Alcooliques Anonymes, Vie libre, interviennent lors de ces formations pour apporter leurs
connaissances et témoignages.
En terme de formation interne, les professionnels de l'ANPAA (comités départementaux et
CCAA) participent à des formations au niveau national sur différents thèmes: intervention
systémique et thérapie familiale; violence des publics, violence des pratiques; démarche
d'intervention en entreprise; pratiques de prévention: de l'animation à la démarche projet, etc.
Les autres associations en Picardie interviennent essentiellement sur l'accompagnement du
malade dans la démarche de soin. Elles l'aident à guérir ou à se maintenir dans l'abstinence, à se
réinsérer, et soutiennent son entourage. Elles interviennent pratiquement toutes sous forme de
permanences ou groupes de parole ainsi que de visites du malade à son domicile et dans les
centres de soins.
Certaines associations font aussi de la prévention dans divers lieux tels que les écoles primaires,
les collèges, les lycées, les entreprises, les discothèques.
Î Les Alcooliques Anonymes:
Leur programme est basé sur une abstinence complète d'alcool, qui consiste à ne pas boire un
verre d'alcool pendant 24 heures, ceci reconduit de jour en jour.
Ils interviennent sous forme de groupe de parole, chacun autonome, où les anciens "buveurs " font
part de leur expérience aux nouveaux arrivants (maladie passée, rétablissement….). Ces groupes
sont de deux types:
- les réunions ouvertes où toute personne, à titre professionnel ou personnel, famille, proches,
peut y assister et où certaines ont l'objectif précis d'informer le public sur l'alcoolisme.
- les réunions fermées, exclusivement réservées aux alcooliques anonymes.
Les Alcooliques Anonymes agissent également sous forme de témoignages et visites dans les
établissements scolaires, les centres pénitentiaires, les organismes de formation, le SPIP…. Les
Alcooliques Anonymes de la Somme interviennent par exemple à la prison d'Amiens, à l'organisme
de formation OFFRE, au Sésame et les Alcooliques Anonymes de l'Aisne interviennent notamment
au service d'alcoologie du Centre Hospitalier de Ham, au SPIP en partenariat avec l'ANPAA, au
CRAP de Prémontré, au centre de soins APTE.
En partenariat avec l'ANPAA, ils interviennent dans la formation d'assistantes sociales,
d'infirmières, de chefs d'entreprise. Avec d'autres associations, comme le CHA et Vie libre, ils
organisent des actions d'information et de sensibilisation.
Î Al-Anon/ Alateen:
Les Alcooliques anonymes ont des relations privilégiées avec les al-anon/alateen, de part leur
anonymat, leur programme, les liens entre leurs membres et leur mode d'intervention (mais ne
sont pas affiliés).
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
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Les al-anon/alateen organisent en effet des groupes de parole, destinés aux familles et proches du
malade alcoolique: les groupes al-anon réunissent des adultes et les groupes alateen réunissent des
enfants, animés par des adolescents et guidés par un membre d'al-anon.
ÎAlcool Assistance La Croix d'or :
En plus des permanences, groupes de parole à thème et visites dans les unités d'alcoologie des
hôpitaux, l'association organise également des actions de prévention dans les discothèques,
entreprises, collèges, lycées, centres de formation, SPIP.
Dans l'Aisne par exemple, Alcool assistance la croix d'or est à l'origine de l'action" Santé sport
rebondir", qui consiste à faire participer des personnes de plus de 18 ans en difficultés sociales,
professionnelles et de santé (dont l'alcool), à des séances d'activités physiques suivies d'un temps
de discussion.
L'association de l'Aisne organise aussi une réunion publique à thème une fois par mois et est
composée d'une "section féminine" et d'un "groupe entourage".
Î Vie libre:
L'association est répartie dans toute la Région, sous forme de sections où se tiennent les réunions
et permanences (Annexe n°4). Chaque section regroupe des équipes de base qui assurent des
permanences dans les environs géographiques de la section.
Sa principale fonction est l'accompagnement de la personne en difficulté avec l'alcool avant,
pendant et après les soins pour l'aider à guérir, se réinsérer et se maintenir dans l'abstinence:
- Avant les soins: elle accueille le malade, suscite la motivation, le met en relation avec le corps
médical
- Pendant les soins: elle prépare la sortie de cure du malade, discute avec son entourage et
entretient des relations avec le corps médical
- Après les soins: elle accompagne le malade, pour éviter notamment la rechute, en l'intégrant
dans une équipe de base et elle soutient les proches
Les membres de l'association rendent visite au malade dans les hôpitaux, les CCAA, les centres
pénitentiaires et à domicile. Dans l'Oise, des réunions féminines mensuelles ont lieu également.
En matière de prévention primaire, l'association intervient ponctuellement, selon la demande, dans
les hôpitaux, les collèges, lycées, entreprises, centres d'hébergement .
Elle organise aussi des formations en alcoologie dans les entreprises. En terme de formation
interne, les membres de l'association participent à des stages au niveau national notamment sur les
techniques d'animation, d 'expression. Ils collaborent en outre à des réunions à thème sur "l'alcool
et les jeunes", "l'alcool et la famille" etc.
Î Vivre sans alcool:
Le siège de l’association Vivre sans alcool existe en Picardie: à Origny Ste Benoîte, dans l'Aisne.
Elle tient des permanences et organise des réunions, dont celles du "groupe entourage" et du
"groupe jeunes", des visites à domicile et dans les hôpitaux.
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
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Î Croix bleue:
Une seule association Croix bleue existe en Picardie: à St Quentin, dans l'Aisne. Généralement
après une demande de l'entourage du malade, l'association l'invite à participer à des réunions ou lui
rend visite à domicile. Elle tient aussi des permanences dans trois communes de l'Aisne.
En terme de prévention, elle organise des réunions d'information dans les écoles, les entreprises,
les hôpitaux.
Î La bouteille à la mer:
La bouteille à la mer existe depuis novembre 2003 et est située à Laon. Elle soutient le malade et
l'entourage sous forme de groupe de parole et tient également des permanences au Centre
Régional d'Alcoologie de Picardie (1 fois/mois), au centre social CAP Nord Ouest, rend des visites
dans les hôpitaux. Elle travaille notamment en partenariat avec l'équipe de liaison et de soins en
addictologie du Centre hospitalier de Laon (ex: formation en addictologie des cadres de l'hôpital)
et le CCAA de Laon.
En terme de prévention, elle participe à des manifestations comme "La marche solidaire contre le
sida" ou le Forum prévention.
Î Les Amis de la santé:
Les Amis de la santé sont situés uniquement dans l'Oise.
Avant l'hospitalisation, les membres de l'association visitent le malade à son domicile.
Pendant l'hospitalisation, une visite au minimum du responsable de l'association est organisée.
Après l'hospitalisation, des réunions et un suivi médical de 6 mois par le médecin alcoologue de
l'association sont mis en place. Des permanences sont tenues dans neuf villes.
L'association participe également à la campagne d'information et de sensibilisation des jeunes sur
l'usage de l'alcool, en diffusant des documents tels que brochures, guides.
L'association travaille avec les mairies, les services des urgences, les unités d'alcoologie, les
hôpitaux, les entreprises.
ÎL'Unité prévention du CHA de l'Aisne:
Le CHA de l'Aisne, à travers notamment son Unité de prévention, organise des actions de
prévention et d'information dans les collèges, lycées, centres de formation, missions locales,
associations comme la Croix Rouge, le Centre social du Vermandois etc.
En partenariat par exemple avec des collèges de la ville de St Quentin, le CHA va mettre en place
le programme « PRISME », consistant à former le personnel éducatif et médico- social
(enseignants, infirmiers, assistantes sociales…), qui animera des ateliers destinés aux élèves.
En outre, en partenariat avec l'association Alcool Ecoute Joie et Santé, le CHA a organisé sur la
CLI de Laon, une intervention sur les effets d'un usage nocif ou de dépendance, pour encourager
ce public en difficultés d'insertion à entreprendre une démarche de soin.
Le CHA met en place aussi des actions de formation auprès notamment de personnels
hospitaliers, de conseillers de l'ANPE et du SPIP.
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
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Pour résumer, les publics cibles des actions de prévention des associations sont:
-
les élèves et étudiants
les professionnels médicaux- sociaux
le personnel d'entreprises
les usagers de la route
les stagiaires en formation
les membres des associations
les employés d'institution…
Î En outre, la CPAM de Beauvais met en place un programme intitulé
"Dépendance Indépendance", afin d'informer, de sensibiliser et d'éduquer les jeunes de
4ème et 3ème sur les situations et circonstances des prises de risque liées à la consommation de
substances psycho-actives, dont l'alcool. Le programme consiste à mettre en place des ateliers
ludo-éducatifs, des espaces de parole animés par des professionnels (ANPAA…) et un théâtre
forum animé par une troupe professionnelle (une action par trimestre). Des adultes relais des
établissements sont aussi formés sur le problème de l'alcool et le développement de
l'adolescent sur les plans psychophysiologiques et affectifs afin d'appliquer le programme auprès
des jeunes.
Certaines de ces associations sont regroupées en réseau dans le but de mutualiser les
compétences des acteurs et développer une démarche de prévention cohérente au niveau des
territoires.
b) Les réseaux alcool : l'exemple du réseau de l'agglomération creilloise:
Ce réseau existe depuis 2000 sur les quatre communes de l'agglomération creilloise: Creil,
Montataire, Nogent-sur-Oise, Villers-St-Paul. En 2003, il regroupe 38 structures et 67 membres.
Son but est d'assurer une prise en charge coordonnée et une meilleure orientation des personnes
en difficultés avec l'alcool.
Composition:
- une instance décisionnelle: le comité de suivi
- un référent: le Délégué départemental du CDPA
- une coordination: le service prévention de la CPAM de Creil
- des personnes ressources et des acteurs de terrain au sein des structures adhérentes: Alcool
Assistance la croix d'or, Les Amis de la santé, Vie libre, CCAA de Creil, ANPAA de l'Oise,
Croix Rouge, Secours Populaire, CMP, Centres hospitaliers de Clermont et Creil, CPAM de
Creil, CRAM, DDASS de l'Oise, Mission locale, municipalités etc.
Fonctionnement:
- rencontres régulières des professionnels en assemblée générale et groupes de travail, des
membres du comité de suivi
- formations des membres du réseau
- groupes de réflexion sur différents thèmes
- partage d'informations
Bénéficiaires:
- professionnels des champs sanitaire, social, éducatif, judiciaire, associatif
- population (jeunes, adultes en précarité, femmes enceintes) par le biais d'associations
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
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Objectifs:
Axe 1: Décloisonner et former les professionnels pour l'accompagnement de la personne en
difficulté avec l'alcool
L'objectif général est de mutualiser les compétences des différents acteurs afin d'améliorer
l'orientation des personnes en difficulté avec l'alcool et la coordination de leur prise en charge
(mettre en relation les acteurs, actualiser leurs connaissances …)
Axe 2: Instaurer une approche globale et positive de la santé
L'objectif général est développer une démarche de prévention avec la population et les acteurs du
réseau (améliorer la connaissance des professionnels sur les méthodes d'approche liées aux
consommations à risque, donner à la population des repères en matière de consommation)
Formation:
Deux sessions de formation sur le secret partagé ont été mises en place en 2003 pour les
membres du Réseau et leurs équipes comprenant un exposé théorique, des échanges par rapport
au vécu des participants, des cas concrets, une synthèse des connaissances.
Les groupes de travail:
- Groupe "Adultes en précarité" dont l'objectif est de mettre en place des points écoute dans
des lieux neutres pour favoriser leur fréquentation: trois points écoute ont été créés au
Centre social de Villers- St- Paul, au Secours Populaire de Montataire et au Secours Catholique
de Creil. Toute personne ou son entourage en souffrance, quelque soit l'origine de la
souffrance, peut y être accueilli par une psychologue du CCAA.
-
"Cellule d'appui": ce groupe est né du constat de l'isolement du professionnel face à des
situations complexes et qui a besoin d'un regard extérieur pour analyser la situation. L'objectif
de ce groupe est d'organiser des rencontres pour venir en aide à tout professionnel face à
cette difficulté: évocation de situations complexes et dégagement de pistes possibles.
-
"Groupe jeunes": l'objectif est de mettre en place une action auprès des jeunes sur l'axe
"réduction des risques". Un module pluridisciplinaire autour des conduites addictives a été mis
en place à la Mission locale de la Vallée de l'Oise, pendant deux heures, auprès de 20 jeunes,
sur les comportements liés à une consommation addictive, les risques et problèmes de santé.
-
Un annuaire des membres du réseau a été créé et diffusé aux membres, aux médecins
généralistes, infirmières et pharmaciens. L'annuaire comprend uniquement les personnes
ressources identifiées dans les structures adhérentes au réseau.
Les associations de prévention et d'accompagnement travaillent également avec les structures
de soins, pour mieux orienter et accompagner le malade dans sa démarche.
c) Les structures de soins (Annexes n° 6 et n°7):
L'alcoolisme nécessite une prise en charge thérapeutique. Dans le cas d'une alcoolo- dépendance,
un sevrage thérapeutique est nécessaire. La prise en charge comporte plusieurs stades:
- diagnostic et évaluation du risque des maladies liées à l'alcool
- conseil et suivi des personnes en difficultés avec l'alcool
- accompagnement des personnes dans toutes les phases de sevrage
- aide personnalisée à la famille et l'entourage
- suivi de la réinsertion sociale
Les structures de soins sont de deux types:
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
25
-
ambulatoires avec les Centres de Cure Ambulatoire en Alcoologie (CCAA), ex Centres
d'Hygiène Alimentaire en Alcoologie (CHAA), gérés par l'ANPAA, sauf dans l'Aisne où le CHA
forme une seule association avec les CCAA.
hospitalières, avec les centres hospitaliers au sein desquels existent parfois des Equipes de
Liaison en Soins et Addictologie (ELSA) et des Unités d'alcoologie ainsi que les
centres de cure (Centre Régional d'Alcoologie de Prémontré, Centre de soins Apte à Bucy
le Long, foyers d'hébergement …).
ÎLes centres de cure ambulatoire en alcoologie: CCAA
Les CCAA sont des lieux d'accueil et de soins, ouverts à toutes les personnes en difficulté avec
l'alcool et leur entourage. Ils interviennent à la fois dans le champ de la prévention et du soin, par
un accompagnement médical, relationnel, social et psychologique.
Les équipes sont composées en général d'au moins:
- un médecin: responsable des activités du centre de soins
- une infirmière: entretiens et actes infirmiers, suivi des patients à leur sortie de cure
- un psychologue: entretiens, prise en charge des patients
- un visiteur social: assure des consultations
- de secrétaires: accueil des patients et suivi administratif des dossiers
Ces professionnels organisent des consultations médico-sociales, destinées à écouter, soutenir,
orienter, proposer des soins ou apporter des informations, au sein même des CCAA mais
également à domicile, dans les lycées, prisons, hôpitaux…Les visites à domicile sont des modalités
de soins médico-sociaux qui s'intègrent à un plan de soins et relèvent d'une prescription du
médecin.
Il est à noter que le Plan de lutte contre les drogues illicites, le tabac et l'alcool de la MILDT
prévoit la création des centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie
(CSAPA) qui remplaceront les CCAA.
Î Les structures de soins hospitalières: les équipes de liaison en soins et addictologie
(ELSA) (Guide de bonnes pratiques pour les équipes hospitalières de liaison et de soins en addictologieDécembre 2003) et les unités d'alcoologie:
Š Les ELSA, installées dans les hôpitaux, sont nées de la circulaire de 1996 (la circulaire de
septembre 2000 étend le dispositif à l'addictologie) dans le but de mieux prendre en compte les
problèmes d'alcool dans les hôpitaux. L'objectif de ces équipes est en effet de favoriser une prise
en charge globale, multidisciplinaire et de qualité des personnes ayant un problème avec
les substances psycho-actives, depuis l'admission jusqu'à la sortie de l'hôpital et de s'assurer des
relais extérieurs par un travail de partenariat intra et extra hospitalier. En Picardie, elles
travaillent ainsi avec les structures de soutien et de prévention.
Elles interviennent surtout dans le domaine de la prévention secondaire. Leurs missions sont de:
- repérer les patients hospitalisés qui ont un problème avec l'alcool
- les orienter vers des structures de soins spécifiques et/ou de soutien ou vers les médecins
traitants
- leurs apporter des informations
Les équipes sont constituées au minimum de 2 professionnels: infirmier, médecin ou
psychologue….
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
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Š Les unités d'alcoologie au sein des centres hospitaliers, accueillent les personnes pour
lesquelles une hospitalisation est nécessaire. Les professionnels ont des compétences dans le
somatique, le psychologique, et/ou le social.
Î Les cures peuvent se faire également dans des centres de cure ou des foyers
d'hébergement lorsque les conséquences physiques, psychologiques et sociales de l'alcoolisation
ont des séquelles importantes, nécessitant un temps plus long de reconstruction.
Parmi les difficultés recensées auprès des associations, la longueur du délai d'attente pour
les centres de cure est mentionnée, par manque de lits notamment. Des difficultés existent aussi
pour la prévention.
1.2.2- Les attentes et difficultés des associations de lutte contre l'alcoolisme :
Difficultés en prévention et
accompagnement des personnes
Budgétaires:
y Financements réduits
y Financements annuels et non pérennes
y Manque de personnel
Partenariales:
y Manque de coordination entre les associations,
le corps médical et les établissements scolaires
y Manque de coordination au niveau
départemental
y Manque de relation avec les médias
Difficultés en soins
En termes de moyens humains, financiers,
matériels:
y Difficultés à couvrir tout le département
y Manque de personnel
y Manque de lits
y Pas de centres d'accueil d'urgence
y Longueur du délai d'attente pour les centres de
cure
Dépistage/ prévention:
y Manque de formation des médecins au
dépistage et à la prévention de l'alcoolisme
Evaluation des actions:
y Manque de données sur le suivi du malade dû au
nombre important d'intervenants et réticence du
malade à donner de ses nouvelles
y Mesure objective de la qualité des actions
difficile
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
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Attentes/suggestions
Objectifs du Plan
Au niveau financier:
y Obtenir des financements pluriannuels pour un
fonctionnement pérenne et suffisant
y Former des médecins alcoologues
y Identifier et développer des formations à l'UPJV
y Associer l'ARH
y Disposer d'une cartographie des associations et
Au niveau partenarial:
unités de soins au niveau régional
y Instaurer une réelle politique de prévention de y Couvrir un maximum de secteurs géographiques
l'alcoolisme en Picardie: connaissance et travail en en créant des antennes et des relais
commun
y Déterminer un référent alcool/ addiction
départemental ou régional
y Développer le partenariat avec l'Education
Nationale, les médecins, les services sociaux
Axes de prévention/ accompagnement
y Inscription d'actions de prévention alcool dans
les programmes scolaires
y Développer la prévention en milieu
professionnel
y Développer la prévention du SAF
y Inciter les médecins généralistes à pratiquer des
interventions brèves auprès de leurs patients
y Créer une antenne mobile pour les malades
géographiquement isolés
y Créer un numéro vert où les permanences
seraient tenues en alternance par les associations
y Mieux préparer l'hospitalisation
A partir de l'état des lieux réalisé sur les conséquences de l'alcoolisme en Picardie, les
acteurs existants, ainsi que leurs difficultés et attentes, des pistes ont été définis pour développer
la prévention auprès de publics et dans des milieux de vie spécifiques.
Une approche par territoire a été également privilégiée afin de développer les actions et les
associations de prévention et d'accompagnement dans les zones peu ou non couvertes.
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
28
2- Pistes d'intervention sur la prévention de l'alcoolisme
en Picardie
2.1- Approche par public: renforcer la prévention auprès de certains
publics et dans certains milieux de vie:
En raison de facteurs augmentant les risques d'alcoolisation, des habitudes de consommation et
des conséquences spécifiques de la consommation excessive sur certains publics, il est nécessaire
de développer la prévention auprès des publics suivants.
2.1.1- Les enfants et les jeunes :
¾ Développer des programmes sur la prévention de l'alcoolisme en milieu scolaire, en lien avec
les projets d’établissement :
Recommandations de l’INSERM sur les méthodes d’éducation pour la santé à utiliser auprès des
jeunes publics (Education pour la santé des jeunes, Démarches et méthodes) :
Quels acteurs ?
y Rendre cohérent le projet d’éducation pour la santé avec le projet éducatif de
l’établissement, en liaison avec le Comité d’Education à la Santé et la Citoyenneté (CESC).
y Former les adultes, notamment enseignants et équipes médico- scolaires.
Pour la prévention de l’alcoolisme, les infirmières scolaires sont reconnues comme des vecteurs
positifs de prévention individuelle de la consommation excessive.
Pour exemple, le CHA/CCAA de l’Aisne va mettre en place à la fin du trimestre 2005, un
programme intitulé « PRISME » dans cinq collèges de la ville de St Quentin notamment. Ce
programme consiste à former des animateurs (professseurs, parents, infirmières, assistantes
sociales mais aussi éducateurs, policiers etc) pour animer des ateliers autour d’informations sur le
produit alcool auprès des élèves de 6ème.
y Impliquer et informer la famille en proposant des programmes incitatifs qui recueilleraient
en priorité les préoccupations des parents sur la santé de leurs enfants.
y Solliciter la participation active et interactive des élèves.
Quel contenu ?
y Intégrer une réflexion sur les représentations des produits aussi bien chez les adultes que chez
les jeunes.
y Faire développer les compétences psychosociales, telles que la négociation, la résolution de
problèmes…., et l’estime de soi, éléments importants de l’efficacité des programmes d’éducation
pour la santé.
y Pour la prévention des consommations psychoactives, dont l’alcool, le programme ne doit pas se
limiter à l’information sur les produits et leurs effets mais aussi sur les conséquences à court
terme, le passage de la consommation expérimentale à la consommation régulière et sur les
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
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risques de la consommation excessive. Concernant l’alcool, il s’agit avant tout de prévenir les
risques liés à l’alcoolisation (accidents, violences etc) donc de développer la
prévention « situationnelle » comme l’organisation des raccompagnements à domicile après
des manifestations festives.
Pour les lycéens par exemple, l'objectif est de leur rappeler les risques liés aux différentes
conduites d'alcoolisation, de les aider à ne pas s'engager dans l'excès et à trouver d'autres formes
d'épanouissement pour qu'ils se concentrent sur des moyens plus efficaces de s'affirmer.
y Prendre en compte les déterminants psychologiques et sociaux de la consommation.
y Constituer des ressources (documentation, guides méthodologiques etc) et des outils
pédagogiques pour les enseignants et les élèves.
Quelle période et quelle durée ?
y Procéder par des interventions brèves et par étape mais dans la durée (interventions
ponctuelles à bannir).
y Mettre en place des projets pluriannuels pour assurer la continuité des programmes
d’éducation pour la santé, de la maternelle au secondaire.
y Les interventions doivent se situer le plus proche possible du moment
d’expérimentation des jeunes et leur donner une information adaptée à leurs préoccupations
immédiates.
¾ Former les enseignants et futurs enseignants (par le biais de l'IUFM), médecins et
infirmières scolaires en leur apportant notamment des outils favorisant le dépistage précoce
des conduites addictives (ex: l'outil de l'INPES " Alcool, ouvrons le dialogue").
¾ Renforcer la prévention auprès des jeunes hors milieu scolaire, dont les habitudes de
consommation sont plus régulières et plus importantes à partir de 18 ans, notamment chez les
garçons (selon le Baromètre santé jeunes de 2000, plus de 50% d'entre eux ont une consommation
hebdomadaire) et surtout le week-end.
Š évoquer les risques liés à une consommation excessive d'alcool, régulière ou ponctuelle
et prévenir les ivresses
Š informer sur les conséquences à long terme comme le cancer (moins redoutés par les
buveurs hebdomadaires, Baromètre santé jeunes)
Š rappeler ou informer sur les repères de consommation, qui comparés aux seuils de
l'OMS, sont sur estimés par les jeunes qui les fixent à 3 verres/jour pour les femmes et 4
verres/jour pour les hommes
Š agir sur les lieux festifs et de loisirs des jeunes
Toutes ces actions font davantage appel à des personnes relais de type: moniteurs d'auto- écoles,
animateurs sportifs, éducateurs etc. Les associations de type ANPAA forment ces personnes à la
prévention et au repérage de l'alcoolisme.
¾ Intervenir auprès de jeunes ayant un risque plus élevé de consommer
régulièrement de l'alcool. Selon l'enquête Espad (The European School Survey Project on
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
30
Alcohol and other Drugs) de 1999 effectuée auprès de 12 000 jeunes européens de 17 ans, ces
publics sont:
Š les élèves de lycées professionnels davantage que ceux des lycées d'enseignement général
Š les élèves de l'enseignement privé par rapport à ceux de l'enseignement public
Š les élèves en zone urbaine plutôt qu'en zone rurale
Š les "mauvais élèves" plutôt que les "bons"
Š les jeunes qui pratiquent intensivement un sport
Š les jeunes qui sortent
En raison des conséquences de la consommation d’alcool sur le fœtus, les femmes doivent
être directement concernées par la prévention de l’alcoolisme.
2.1.2- Les femmes :
¾ Connaître plus précisément les actions de prévention du SAF mises en œuvre en Picardie.
¾ Développer l’information sur le SAF et les méfaits de l’alcool auprès des femmes adultes
et adolescentes, notamment lorsque celles-ci sont enceintes. Il est indispensable d’insister sur le
message de l'abstinence de la prise d'alcool du début à la fin de la grossesse, même avec une
consommation modérée.
En effet, des études ponctuelles révèlent que les femmes manquent d'informations sur les
conséquences d'une consommation d'alcool, notamment sur "la nocivité d'une consommation
régulière mais faible ou d'une consommation exceptionnelle et festive", indique Michel Dépinoy,
Directeur adjoint de l'INPES (APM, Août 2004).
Exemple d’actions pouvant être mises en place : forums en hôpital réunissant des gynécologues,
pédiatres, alcoologues…, sur les lieux de consultation des femmes enceintes etc.
Moyens à utiliser :
Š Informer et former les médecins généralistes sur les effets pour qu'ils les expliquent
précisément aux femmes, en les convainquant de l'utilité de leur rôle et de la prévention mais aussi
sur la manière d'aborder la consommation d'alcool et le dépistage d'un problème avec l'alcool. Le
questionnaire FACE est plébiscité par les médecins, car il est bref, facile et bien accepté par les
patients (Annexe n°2).
Š Inclure l’enseignement du SAF pendant le cursus des études médicales.
Š Informer et sensibiliser les autres professionnels de santé tels que pharmaciens,
gynécologues, sages- femmes.
Š Mobiliser les médias pour informer le grand public.
Š Diffuser des documents d’informations sur le SAF dans les lieux de consultation des
femmes (cabinets des professionnels de santé, hôpitaux, maternités, PMI, associations féminines
etc)
- A l’île de la Réunion par exemple, un réseau intitulé « Réunisaf », a été créé en 2001 pour
prévenir cette maladie et rompre l’isolement des femmes et familles concernées. Le cœur du
réseau est constitué notamment d’un médecin coordinateur, d’un animateur éducateur et d’une
mère abstinente. Le réseau a permis une progression du signalement des femmes enceintes en
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
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difficultés avec l’alcool et leur orientation vers le réseau à un stade précoce de la grossesse. (cf
Alcool actualités, Nov/ Déc 2004- n° 22).
- Il est à noter que la Société Française d'Alcoologie et l’Ordre des pharmaciens diffuseront dans
les pharmacies de France, à partir du dernier trimestre 2005, des plaquettes d'information sur le
SAF, destinées aux femmes venant chercher un test de grossesse. Cette action pourrait être
élargie en Picardie à d'autres professionnels de santé tels qu'aux gynécologues,
médecins généralistes, planning familiaux et PMI.
Les publics en situation de précarité sont également concernés par le problème de
l'alcoolisme. Dans l'enquête menée par l'ORS en 2000 auprès de la clientèle de médecins
généralistes, âgée de plus de 16 ans, le lien entre les déterminants sociaux et le risque
d'alcoolisation excessive est clairement mis en évidence.
2.1.3- Les publics en situation de précarité et sans "activité professionnelle" :
¾ Développer la prévention auprès des publics en situation de précarité (chômage,
emploi précaire, rmistes…). Les profils à risque, définis dans l'enquête de l'ORS, sont en effet plus
nombreux chez les personnes ayant un emploi précaire et étant au chômage.
¾ Les femmes au foyer et les retraités sont également nombreux à figurer dans le profil à
risque. Des interventions dans les maisons de retraite pourraient être notamment effectuées.
Il semble difficile d'atteindre directement les femmes au foyer et les personnes en situation de
précarité mais indirectement par le biais des associations féminines et sociales, des
médecins généralistes, de la PMI, de l’ANPE, de la CAF etc. Il faut développer
l'information auprès de ces professionnels sur l'existence notamment de points écoute, comme
ceux du réseau alcool de l'agglomération creilloise.
L'état des lieux a permis de montrer également que la consommation d'alcool a des
conséquences en milieu du travail, telles que les accidents de travail, l'absentéisme, la maladie etc.
Il est donc important de renforcer la prévention en milieu du travail.
2.1.4- Le personnel d'entreprise/ d'administration :
¾ Former les médecins du travail dans la prévention et le dépistage du personnel, en leur
donnant notamment des outils (Annexe n°5).
¾ Généraliser les plans de prévention en milieu du travail et intégrer la prévention de
l'alcoolisme dans le règlement intérieur de l'institution (Charte, pots sans alcool…).
Pour résumer, les moyens utilisés et à développer sont:
-
l'intervention directe auprès de la population par des actions adaptées aux différents
publics (intégrées dans les loisirs pour les jeunes, par l'intermédiaire des professionnels de
santé notamment pour les femmes enceintes etc).
la formation de professionnels relais, intervenant ensuite auprès de public spécifique. Les
formations peuvent porter sur les effets de l'alcool, l'ouverture du dialogue sur la
consommation, la manière d'aborder et d'aider le malade alcoolique, l'utilisation d'outils de
prévention et de dépistage. Les réseaux existants en Picardie peuvent être utilisés notamment
pour former les professionnels mais aussi créer ou développer un partenariat.
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
32
-
-
le partenariat entre professionnels de différents secteurs: hôpitaux, Education Nationale,
professionnels médicaux- sociaux, associations humanitaires, maisons de retraite, SPIP etc.
la diffusion d'outils de prévention et de dépistage (Annexe n°10) ainsi que de
documents d'information à l'ensemble des acteurs de santé et sociaux, et plus spécifiquement
auprès des gynécologues, médecins généralistes, médecins du travail, ainsi que dans
les entreprises, les établissements scolaires ou tout autre lieu, déterminé en fonction du
public ciblé (PMI, planning familiaux, maisons de retraite…). Selon le rapport de l'INSERM, il
serait utile de mettre à disposition des formulaires d'auto- évaluation au cabinet du
médecin, en médecine du travail, dans divers lieux publics: bureaux de poste, gares etc, pour
que chacun puisse évaluer sa consommation.
la mobilisation des médias, notamment pour informer sur le SAF.
L'objectif de la prévention de l'alcoolisme est d'intervenir auprès de toute personne, à
chaque étape de la vie mais aussi de couvrir tout le territoire.
2.2- Approche par territoire: renforcer la prévention sur des territoires
peu ou non couverts
Il est à noter que les associations de prévention et de soutien sont représentées sur les
cartographies (Annexe n° 6) par leur siège, antennes et sections mais le champ d'intervention de
leurs actions n'est pas visualisé.
Les cantons où les associations sont peu nombreuses ou absentes sont les suivants:
¾ Dans la Somme:
Š à l'extrême Nord Ouest: cantons de Rue, St Valéry sur Somme, Crécy en Ponthieu,
Nouvion, cantons autour d'Abbeville, Doullens, Villers-Bocage, Acheux
Š à l'Est : cantons de Combles à Montdidier (sauf Ham et Roye).
Š au Sud Ouest: Ailly sur Noye, Boves, Conty, Poix de Picardie, Hornoy le Bourg,
Molliens Dreuil, Oisemont.
¾ Dans l'Aisne:
Š au Sud: cantons de Conde en Brie, Charly, Neuilly St Front, Oulchy le Château, Vic sur
Aisne, Braine, (2 associations à Château- Thierry et Villers)
Š au centre: cantons limitrophes à Laon et Anizy le Château
Š en Thiérache
Š les cantons de St Simon, Moy de l'Aisne, Ribemont
¾ Dans l'Oise:
Š à l'Ouest: cantons de Formerie, Granvilliers, Marseille en Beauvaisis, Breteuil, Froissy,
Nivillers, Le Coudray St Germer, Auneuil, Meru
Š Nord Est: Ressons sur Matz, Lassigny, Guiscard
Les associations, permanences et/ou groupes de parole sont à développer dans ces territoires.
En outre, les associations de lutte contre l'alcoolisme proposaient la création d'une antenne
mobile pour les malades géographiquement isolés ainsi que d'un numéro vert où les permanences
seraient tenues en alternance par elles-mêmes.
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
33
2.3- Suivi et évaluation de la mise en œuvre du Plan :
Un processus de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre du Plan permettra de mesurer les
progrès accomplis, l’atteinte des objectifs de chaque piste d’intervention et de proposer
d’éventuels réajustements.
¾ Un tableau des projets financés chaque année dans le cadre de l’appel à projets Etat/Assurance
Maladie, de 2005 à 2008, permettra d’évaluer si chaque piste d’intervention a été mise en œuvre
et avec quels moyens.
¾ L’évaluation des actions entreprises, de l’atteinte des objectifs, dont le ciblage de publics et
territoires spécifiques et des moyens utilisés, se fera grâce aux rencontres avec les associations de
lutte contre l’alcoolisme ainsi qu’aux fiches bilan remplies chaque année par ces dernières. Il
pourra également être opportun d’effectuer une évaluation qualitative de quelques actions portant
sur chaque piste d’intervention, pour mesurer l’efficacité des actions, la cohérence avec le Plan, les
moyens mis en œuvre…
¾ Des rencontres entre la DRASS, l’URCAM, les CPAM, les DDASS et les associations de lutte
contre l’alcoolisme auront lieu régulièrement afin de faire le point sur l’avancée des projets, les
difficultés rencontrées, et de proposer de nouvelles pistes d’intervention.
¾ Les indicateurs concernant chaque piste d’intervention seront renseignés dans un tableau
commun.
Indicateurs de résultats pour chaque piste d’intervention :
Renforcer la prévention auprès des enfants et des jeunes
Š Nombre de projets initiés en établissements scolaires
Š Nombre d’élèves concernés par ces projets
Š Nombre d’adultes relais formés à la prévention et au dépistage de l’alcoolisme et degré
d’implication
Š Degré d’implication des familles
Š Degré de connaissance des élèves sur l’alcool avant et après l’action
Š Evolution des compétences psychosociales des élèves
Š Constitution de ressources et d’outils pédagogiques
Š Consommation annuelle d’alcool chez les jeunes (évolution)
Renforcer la prévention auprès des femmes
Š Nombre de professionnels formés à la prévention et au dépistage de l’alcoolisme
Š Nombre d’articles de presse parus, de spots radio
Š Nombre de documents d’information diffusés et nombre de lieux concernés
Renforcer la prévention auprès des publics en situation de précarité et sans « activité
professionnelle »
Š Nombre d’associations et de professionnels informés et/ou formés à la prévention et au
dépistage de l’alcoolisme
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
34
Renforcer la prévention auprès du personnel d’entreprise et d’administration
Š Nombre d’entreprises et administrations concernées par une action de prévention
Renforcer la prévention sur des territoires peu ou non couverts
Š Nombre d’antennes, de permanences et/ou groupes de parole créés dans les territoires peu ou
non couverts
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
35
CONCLUSION
La Picardie est parmi les cinq premières régions touchées par l’alcoolisme. L’excès d’alcool est
aussi responsable d’accidents de la route, du travail, d’absentéismes, de violence etc.
Le présent Plan a pour objectif général de prévenir l’alcoolisme et d’en réduire les conséquences
auprès de la population en général et de publics spécifiques, auprès desquels des actions adaptées
doivent être réalisées. La prévention de l’alcoolisme doit être aussi développée sur des territoires
peu on non couverts.
Afin d’atteindre ces objectifs, le Plan propose une série de moyens, qui seront à utiliser et adapter
en fonction des publics.
Enfin, le Plan propose une série d’indicateurs qu’il est nécessaire de renseigner afin d’évaluer la
mise en œuvre de chaque piste d’intervention, l’atteinte des objectifs et l’utilisation des moyens.
La rédaction du Plan a déjà permis de mieux connaître et réunir les structures de prévention et
d’accompagnement. Il est essentiel de continuer à travailler ensemble sur des objectifs et un
langage communs afin de prévenir les effets de l’alcool et d’accompagner les personnes malades de
manière efficace et cohérente avec les besoins identifiés en Picardie.
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
36
ANNEXE 1
Questionnaire SMAST :
repérage de la consommation
excessive d'alcool
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
37
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
38
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
39
ANNEXE 2
Questionnaire « FACE »,
plébiscité par les médecins
généralistes
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
40
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
41
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
42
ANNEXE 3
Questionnaire du
Baromètre santé 2000
destiné aux 12-25 ans
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
43
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
44
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
45
ANNEXE 4
Enquête de l'ORS :
questionnaire par le biais
des médecins généralistes
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
46
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
47
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
48
ANNEXE 5
Modèle de questionnaire pour
les médecins du travail
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
49
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
50
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
51
ANNEXE 6
Cartographies des
associations de prévention,
accompagnement et soins
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
52
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
53
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
54
ANNEXE 7
Situation géographique des
associations de prévention,
accompagnement et soins
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
55
Structures de prévention, de soutien et de soins des personnes en difficultés avec l’alcool
en Picardie
Soutien et prévention
Aisne
Croix
Alcool
Assistance bleue
St Quentin
Croix d’or
Structures
de
Soutien
-ChâteauThierry
-St Quentin
-Vermand
-FresnoyBohain
-Thiérache
(Sorbet)
-Laon
-Soissons
Vie libre
(=sections*)
St Quentin
Soissons
* Les sections
regroupent des
équipes de base
qui se déplacent
dans différentes
villes
Alcooliques
Anonymes
St Quentin
Soissons
Vivre sans
alcool
Origny Ste
Benoîte
Guise
Vervins
Oise
Alcool
Ecoute Joie
et Santé
Pinon
Soissons
Tergnier
Chauny
VillersCotterêts
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie 2005-2008 - URCAM et DRASS Picardie
Alcool Stop Revis Alcool Assistance
Laon
Croix d’or
La Bouteille à la
mer
Laon
Beauvais
Creil
Chaumont
Crèvecoeur le grand
St Just en Chaussée
Noailles
1
Vie libre
(=sections*)
Acy-Plessis
Beauvais
Clermont
Compiègne
Creil
Crépy en valois
Cuise la motte
Estrées St Denis
Noyon
Thourotte
Alanon
Beauvais
Compiègne
Senlis
Alcooliques
Anonymes
Compiègne
Beauvais
Senlis
Clermont
Les amis
de la santé
-Pont Ste Maxence
-Gouvieux
-Cinqueux
-Creil
-Chantilly
-Senlis
-Nogent sur Oise
-Agnetz
-Liancourt
Somme
Alcool Assistance
Croix d’or
Structures de
Soutien
Fressenville
Abbeville
Airaines
Amiens
Corbie
Moreuil
St Ouen
Roye
Structures de
Prévention
Vie libre (=sections*)
Alcooliques Anonymes
Ham
Abbeville
Amiens
Le Vimeu
Amiens
Abbeville
Alcool Ecoute Joie et
Alaten
Amiens
Santé
Albert
Bernaville
Camon
Alanon
Abbeville
Amiens
Aisne
Oise
Somme
ANPAA Aisne: Soissons
ANPAA Oise: Beauvais
ANPAA Somme: Amiens
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
57
Soins
Aisne
Oise
CHA/CCAA
Structures de
Soin
Ambulatoires:
CCAA
Equipes de
liaison et soin
en
addictologie
Structures de
Soin
Hospitalières
Somme
CCAA/ANPAA
CCAA/ANPAA
- Château-Thierry
- Hirson
- Laon
- St Quentin
- Soissons
-Beauvais
- Compiègne x2
- Creil
- Crépy en valois
- Méru
- Noyon
- Amiens
- Abbeville
- Friville
- Roye
- Péronne
St Quentin
Laon
Soissons
Compiègne
Creil
Méru
Beauvais
St Valéry sur Somme
Abbeville
Amiens
Ham
CH:
Soissons
Vervins
Hirson
St Quentin
Laon
ChâteauThierry
Centre
Centre
CH:
de soins Beauvais
Région
Compiègne
Apte
Noyon
al
Bucy le Long
Clermont
Creil
d'Alco
Méru
ologie
(CRAP
)
CH:
Doullens
Péronne
Abbeville
St Valéry sur Somme
Amiens (Hôpital Nord et
Philippe Pinel)
Corbie
Ham
Prémontré
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie 2005-2008 - URCAM et DRASS Picardie
1
Sésam
e
Amiens
Foyer Avenir
Camon
ANNEXE 8
Synthèse des données
recueillies auprès des
associations, au niveau
régional
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie 2005-2008 - URCAM et DRASS Picardie
1
Profil des personnes en difficultés avec l'alcool en 2003
Nombre de
femmes
Nombre
d’hommes
Age
moyen
F
Age moyen
H
Situation professionnelle
Origine
géographique
Situation familiale
SOMME
Consultants (CCAA)
Personnes en contact avec
les associations
228
142
1100
193
45
40
50
649 salariés= 45 %
424 sans emploi= 29,4 %
78 en invalidité= 5,4 %
42 retraités= 2,9 %
171 en situation précaire/
RMI= 11,8 %
30 étudiants= 2 %
35
564 en couple =
39,1 % (mariés/
concubins/remariés)
602 seuls= 51,6 %
(séparés/divorcés/
célibataires/ veufs/
familles
monoparentales)
Consultations et
antennes (sur les 1371
consultants):
966 Amiens
168 Abbeville
128 Roye
62 Friville Escarbotin
31 Péronne
Lieu de domicile:
Abbeville, Amiens,
Cantons de Hornoy,
Corbie, Oisemont,
Poix
AISNE
Lieu de domicile:
Consultants (CCAA)
585
3700
40
45
3469 salariés= 77,5 %
723 sans emploi= 16,16 %
101 en invalidité= 2,25 %
165 retraités= 3,7 %
15 parents au foyer= 0,33 %
Personnes en contact avec
les associations
154
292
30/50
35/40
OISE
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie 2005-2008 - URCAM et DRASS Picardie
1
56 en couple= 25,9 %
(mariés/
concubins/remariés)132
seuls= 60,9 %
(séparés/divorcés/
célibataires/ veufs/ familles
monoparentales)
Département+
quelques
personnes du
Nord, de la
Somme et de la
région parisienne
Lieu de domicile:
Saint-Quentin,
Laon, Anizy, Pinon,
Tergnier,
Château-Thierry,
Reims
Consultants (CCAA)
794
2156
43
966 salariés= 60,7 %
379 sans emploi= 23,9
%
39 en invalidité= 2,4 %
19 retraités= 1,1 %
Personnes en contact avec
les associations
419
586
40/50
35/45
Consultations et antennes
(sur les 2950 consultants):
1197 Hôpital de
Compiègne
600 Beauvais
586 Compiègne
793 en couple= 49,4 %
343 Noyon
(mariés/
104 Creil
concubins/remariés)
98 Crépy
633 seuls= 39,4 %
22 Méru
(séparés/divorcés/
Lieu de domicile:
célibataires/ veufs/
Beauvais, Clermont,
familles monoparentales)
Compiègne, Creil, Crépy,
Noyon, Senlis, Cuize,
Estrée, Thourotte,
Plessis, Bresles, Noailles,
Chaumont, Crèvecoeur,
Saint Just, Songeons
PICARDIE
Consultants (CCAA)
Personnes en contact avec
les associations
1607
6956
30/50
715
1071
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
5084 salariés= 67,7 %
1526 sans emploi= 20,3 %
226 retraités= 2,9 %
218 en invalidité= 3 %
171 en situation précaire/ RMI= 2,2 %
30 étudiants= 0,39 %
15 parents au foyer= 0,19 %
1413 en couple = 47,3 % (mariés/
concubins/remariés)
1367 seuls= 45,7 %
(séparés/divorcés/ célibataires/
veufs/ familles monoparentales)
62
Orientations des personnes en 2003
602
224
Nombre de
personnes
orientées en
Cure
Ambulatoire
(sans les
consultants)
10
Nombre de visites Nombre de visites
à l’Hôpital
à domicile
SOMME
152
Nombre de
personnes
orientées en
Cure Hospitalière
487
68
21
OISE
282
366
2021
73
167
PICARDIE
800
3110
365
198
AISNE
Nombre de
personnes orientées
en cure à domicile
10
17
6
4
Nombre de
personnes orientées
en
Post-cure
27
16
48
Actions d'accompagnement du malade alcoolique:
Consultations pour les CCAA
SOMME
365 (Permanences dont
consultations avancées)
AISNE
6169 Consultations médicales
6240 Consultations paramédicales
8565 Consultations médicales
3588 Consultations psychologiques
271 Consultations couples et
familles
25 198
OISE
PICARDIE
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
Nombre de
participants
Nombre de permanences ou
groupes de parole
Nombre de participants
218
269
2726
620
2170
1582
8894
2471
13 826
63
Actions de prévention:
Nombre de réunions d’informations/
interventions PREVENTION
et de participants
SOMME
180
1306
AISNE
OISE
51
728
300
1142
PICARDIE
959
2748
Public visé
Professionnels (administrations, entreprise…)
Tout public
Ecoles, collège
Entreprises
Tout public
Formations existantes et à développer
FORMATION
INTERNE
SOMME
AISNE
Type de public
(personnel, bénévoles,
administrateurs, etc.)
Thème(s) de formation
Quels besoins de formation
Addictologie/ Alcoologie (étude de
Bénévoles et professionnels des
l'alcoolisme et de sa prévention)
associations
Pratiques thérapeutiques (ANPAA)
Approche et contact avec un malade
alcoolique
Animation d'une réunion,
communication
Alcoologie
Relation d'aide
Prévention en entreprise
Communication, secrétariat
Réalisation de projets en éducation pour
la santé
Addictologie/ Alcoologie
Mésusages de l'alcool
Préparation et animation d'une
réunion, communication
Approche du malade/ relation d'aide
(comment amener un malade à se
faire soigner, aider l'entourage, faire
Etablir un dossier de demande de
financement
Communication, secrétariat,
comptabilité
Addictologie/ Alcoologie
Animation d'une réunion
Mise en œuvre, évaluation d'un projet
Bénévoles et professionnels des
associations
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
64
OISE
face aux rechutes…)
Informatique
Gestion
Matériel de prévention
Relaxation
Addictologie/ Alcoologie
Gestion du stress
Thérapie familiale
Sociologie clinique
Technique d'entretien
L'action en faveur des jeunes et de
lutte contre la précarité
Communication, comptabilité
Aide à l'entourage
Bénévoles et professionnels des
associations (secrétaires,
psychologues, animateur, visiteur
social, responsables associatifs)
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
Alcoologie
Comment aborder et aider les malades
et l'entourage
Animer une réunion
Comptabilité
65
Formations existantes et à développer
FORMATION
EXTERNE
(essentiellement
conduite par
l'ANPAA)
SOMME
Type de structures et de public
(personnel, bénévoles,
administrateurs, etc.)
Thème(s) de formation
Alcoologie
Relation d'aide
Prévention en entreprise
Professionnels médicaux et
médico-sociaux
Professionnels d'entreprise
AISNE
OISE
Analyse des pratiques
professionnelles
Relation d'aide
Mise en place d'un plan de
prévention en entreprise (formation
de relais etc)
Gestion d'un point écoute
Entreprise
Etablissements scolaires
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
Quels besoins de formation
Addictologie
Relation d'aide
Prévention
Meilleure connaissance du problème de
l'alcool et de ses effets sur la santé (ex:
SAF)
Comment dire à un malade alcoolique
qu'il l'est
Comment réagir face au malade
Modèle thérapeutique (centre APTE)
Meilleure connaissance de la maladie
alcoolique
Gestion d'un point écoute par les
établissements scolaires
Comment aborder un problème d'alcool
66
Organisation de la prévention et des soins
Prévention et
accompagnement
SOMME
AISNE
OISE
Partenariat entre les
associations
Exemples
Les associations (Vie libre, Actions parfois en
Alcooliques anonymes,
commun comme un
Croix d'or…) participent rallye santé
aux formations externes
de l'ANPAA
Les diverses associations
mettent en place
ensemble certaines
actions de prévention
Structures et Public visé par l’action
Professionnels
Tout public
Campagne 10 jours sans Tout public
Forums
Actions "capitaine de
soirée"
Orientation des patients
des CCAA vers les
associations
Un comité de
Collaboration de
coordination existe entre l'ANPAA et Vie libre au
l'ANPAA, Vie libre, Croix CAUS de Plessiers et
d'or et Les amis de la
dans des établissements
santé (lieu d'échanges)
scolaires
Croix d'or et Vie libre
ont collaboré dans la
structure Solidarité et
Développement
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
Type d’action
Formation
Information/
sensibilisation
Information/
sensibilisation
Orientation
Jeunes, collèges et lycées
Bénévoles
Professionnels
Personnes en situation de précarité
Publics scolaires
Elèves infirmiers
Information/
sensibilisation
Orientation
67
Soins (consultations et
hospitalisation )
SOMME
AISNE
Structures de soins
partenaires de vos actions
Toutes les associations
travaillent avec le SESAME
d'Amiens
Certaines travaillent avec les
équipes de liaison (ELSA) de
Ham, St Valéry, les centres
hospitaliers de Corbie,
Doullens, Péronne, Amiens et
le centre hospitalier Phillipe
Pinel, la clinique des Essarts
Exemples
Les différentes
structures font
connaître aux
La plupart des associations
travaillent avec le CRAP de
personnes en difficultés
Prémontré, le centre APTE, les avec l'alcool leurs
centres hospitaliers de Laon
associations et les
(ELSA), Soissons, St Quentin,
accompagnent dans leur
Château-Thierry, Hirson,
Vervins, mais aussi les centres démarche de soins
hospitaliers de Ham,
(visites aux malades)
Compiègne
OISE
Type d’action
Rôle de votre association
y Orientation
y Suivi en vue de leur sortie ou après
la cure
Relais d'information et
d'accompagnement
y Information (présentation des
associations, témoignages…)
y Soutien et écoute (groupes de
parole….)
Centres hospitaliers de
Compiègne (service
alcoologie),le CASA de
Clermont, le service de
gastrologie de Noyon et
Beauvais, les cliniques d'Evreux,
de Brsoville, de Meulan
Yvelines
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
68
Couverture territoriale en prévention et soins
Prévention /
accompagnement et soins
SOMME
Zones peu ou non couvertes
Prévention: Nord Est: Albert, Péronne,
Sud Ouest: Montdidier, Oisemont, Hornoy, Conty, Molliens, Poix de Picardie,
Nord Ouest: Doullens, Rue
Soins: Ambulatoires: Sud Ouest, extrême Nord Ouest
Hospitalières: Sud Ouest, extrême Nord Ouest, Est
AISNE
Prévention: La Thiérache- Le sud de l'Aisne
Soins: Ambulatoires: nord ouest sauf CCAA à St Quentin
Hospitaliers: nord ouest et sud (plus proches: CH Vervins et CH Ham)
OISE
Prévention: Extrême Nord ouest moins bien pourvu en nombre d'associations
Soins (ambulatoires et hospitaliers): Nord ouest et plateau picard (avec des populations peu mobiles)
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
69
Organisation et rôle des réseaux
Acteurs du
réseau
Objectifs
Actions
Acteurs du
réseau
SOMME
AISNE
OISE
Objectifs
Actions
Acteurs du
réseau
Objectifs
Actions
Pas de réseau formel
Groupe Contr'addiction (CH Laon)
ANPAA
Prévention
La Bouteille à la
Information
mer
Formation du
CCAA Laon
personnel du
Croix d'or
CH de Laon
ELSA
Réseau "Rés'omois"(Château-Thierry)
Centre
A terme:
ƒ Formation
APTE
organiser des ƒ Information
CHA
réunions
(plaquette, forums…)
Croix d'or
ƒ Prévention
Autres
(établissements
partenaires
scolaires…)
sociaux
ƒ Groupe de travail
(Croix
sur thèmes/ études de
rouge…)
cas
Réseau de Creil
Réseau de Beauvais
ANPAA (copromoteur du
réseau avec la
CPAM de
Creil)
Vie libre
Croix d'or
- Mutualiser les
compétences
des acteurs
pour améliorer
l'orientation des
personnes en
difficultés avec
l'alcool et la
coordination de
leur prise en
charge
- Cellule
ANPAA
d'appui
(soutient la
- Création coordinati
de trois
on du
points
réseau)
écoute
Vie libre
- Groupe de Croix d'or
réflexion sur
les jeunes
-
Formations
Améliorer
les
réponses
aux
personnes
en
difficultés
avec
l’alcool et
les
conduites
addictives.
ƒ
ƒ
ƒ
Groupe
d’appui,
Formations,
Conférences
thématiques,
ƒ Visites de
structures,
- Développer
une démarche
de prévention
avec la
population et les
acteurs du
réseau
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie 2005-2008 - URCAM et DRASS Picardie
1
Réseau de Noailles
Croix d'or
(coordonne le
réseau)
ANPAA
(soutient la
coordination du
réseau)
Optimiser les
réponses
apportées
dans le
domaine de
l’accès et du
recours aux
soins
Terminé :
ƒ Diagnostic
En cours :
ƒ Formation
ƒ Cellule
d’appui
ƒ Groupe
prévention
Induire une
ƒ Groupe
plus grande
profession
cohérence en
nels de
matière de
santé
programmati ƒ Elaboration
on et de mise d’une charte
en œuvre des
actions de
prévention
Difficultés et attentes / suggestions des associations
Difficultés en prévention et
accompagnement des personnes
Difficultés en soins
Attentes / suggestions
Budgétaires:
y Financements réduits
y Financements annuels et non pérennes
y Manque de personnel
Au niveau financier:
y Obtenir des financements pluriannuels
pour un fonctionnement pérenne et
suffisant
Dépistage/ prévention:
y Manque de formation des médecins au dépistage
et à la prévention de l'alcoolisme
Au niveau partenarial:
y Instaurer une réelle politique de
prévention de l'alcoolisme en Picardie:
connaissance et travail en commun
y Déterminer un référent alcool/
addiction départemental ou régional
y Développer le partenariat avec
l'Education Nationale, les médecins, les
services sociaux
En termes de moyens humains,
financiers, matériels:
y Difficultés à couvrir tout le
département
y Manque de personnel
y Manque de lits
Partenariales:
y Manque de coordination entre les associations, le y Pas de centres d'accueil d'urgence
corps médical et les établissements scolaires
y Longueur du délai d'attente pour les
y Manque de coordination au niveau départemental centres de cure
y Manque de relation avec les médias
Evaluation des actions:
y Manque de données sur le suivi du malade dû au
nombre important d'intervenants et réticence du
malade à donner de ses nouvelles
y Mesure objective de la qualité des actions difficile
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie 2005-2008 - URCAM et DRASS Picardie
Axes de prévention/ accompagnement:
y Inscription d'actions de prévention
alcool dans les programmes scolaires
y Développer la prévention en milieu
professionnel
y Développer la prévention du SAF
y Inciter les médecins généralistes à
pratiquer des interventions brèves auprès
de leurs patients
y Créer une antenne mobile pour les
malades géographiquement isolés
y Créer un numéro vert où les
permanences seraient tenues en
alternance par les associations
y Mieux préparer l'hospitalisation
1
Objectifs du schéma
y Former des médecins alcoologues
y Identifier et développer des formations à
l'UPJV
y Associer l'ARH
y Disposer d'une cartographie des associations
et unités de soins au niveau régional
y Couvrir un maximum de secteurs
géographiques en créant des antennes et des
relais
ANNEXE 9
Outils de prévention et
dépistage régionaux et
nationaux
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie 2005-2008 - URCAM et DRASS Picardie
1
Outils de prévention de l'alcoolisme
Affiches:
Vie libre:
- "Celui qui ne conduit pas peut-être aussi celui qui ne boit pas" (décembre 2003)
- "Les ravages de l'alcool, ça n'arrive pas qu'aux autres"(décembre 2003)
Alcool Assistance La Croix d'or:
- "Alcool, osons en parler!"
- "Permis de conduire sa vie"
- "Apprends moi l'alcool"
- "Alcool un regard sur les risques"
- "Ne restez plus seules contactez-nous"
- "L'alcool au féminin"
- "Se construire une nouvelle image"
- "Entourage un problème d'alcool chez vous?"
- "Alcool dans l'entreprise! Osons en parler"
- "Alcool et entourage"
Guides/livrets:
Alcool assistance la croix d'or
- "Apprends moi l'alcool" (avril 2000)
- "Alcool, un regard sur les risques" (décembre 2002): repères de consommation, taux
d'alcoolémie, effets avec tests…
- "Alcool et entourage"
Vie libre:
- "Avec ou sans alcool" (novembre 1997): test de connaissance sur l'alcool, sous forme de bande
dessinée, comprenant des recommandations face à certaines situations, des informations sur le
degré alcoolique, les conséquences de l'alcool…
Les amis de la santé:
"Information et sensibilisation des jeunes à l'usage de l'alcool": risques liés à l'alcool, chiffres sur la
consommation par les jeunes, alcoolisme de l'enfant et l'adolescent…
Alcooliques Anonymes:
Guide abrégé des A.A": symptômes de l'alcoolisme, méthode, organisation…
Brochures/Dépliants:
Alcool Assistance la Croix d'or:
- "Après l'alcool, le permis de conduire sa vie"
- "Alcool et entreprise, rompre le mur du silence"
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie 2005-2008 - URCAM et DRASS Picardie
1
- "Un problème d'alcool dans votre famille ou votre entourage"
- "Pour les femmes, alcool quand je t'ai rencontré"
- "Vous avez un problème avec l'alcool"
- "Se construire une nouvelle image"
- "Alcool et entourage"
Les amis de la santé:
-"L'alcool, un ami qui vous veut du mal. Jeunes d'aujourd'hui vous serez les adultes de demain":
alcool et accidents de la route
-Dans le cadre de la campagne Information et sensibilisation des jeunes à l'usage de l'alcool: "Tu
cherches quoi quand tu bois?" et "Tôt ou tard, au comptant ou à crédit, par accident ou maladie,
l'abus d'alcool se paye": levée des préjugés concernant le rôle et les effets de l'alcool
La croix bleue:
Dépliant sur les effets de l'alcool, préjugés, courbe d'alcoolémie…
Alcooliques Anonymes: (liste non exhaustive)
-" Voici A.A": définition de l'alcoolisme, test, méthode des alcooliques anonymes…
- "A.A est-il pour vous?": questionnaire de consommation
- "44 questions et réponses sur AA"
- "A.A pour la femme"
- "A.A et les jeunes"
- "Il est encore temps de vivre"
- "Point de vue d'un membre sur les A.A"
- "Les douze concepts illustrés"
- "Les douze traditions illustrées"
Revues/journaux:
Alcool Assistance la Croix d'or:
- "Revue nationale Alcool Assistance" (trimestrielle)
- "Revue régionale Alcool Assistance"
- "La vie des sections" (revue trimestrielle départementale)
Vie libre:
-"Libres. La soif d'en sortir" (bimensuel): articles sur l'alcoolisme et l'entourage familial; problème
des jeunes avec l'alcool; l'alcoolisme féminin; l'alcoolisation des personnes âgées
- Bulletin trimestriel "Agir le journal pour militer", pour la formation des membres actifs: rôle des
militants; conseils pour l'organisation d'une journée d'études….
- "Vie nouvelle" (trimestriel pour les détenus)
La Croix Bleue:
Journal (mensuel) "Le libérateur": articles sur des témoignages, l'alcool et la loi, les activités de
l'association…
Les amis de la santé:
Bulletin trimestriel: activités des différentes sections de France, articles sur l'alcool
Dossiers
Plan de prévention de l'alcoolisme en Picardie- 2005-2008/ URCAM et DRASS Picardie
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La Croix Bleue:
- "Alcoologie: les mots clés de la Croix Bleue"
- "Une postcure, pour faire quoi?"
- "Et si nous parlions guérison?"
Les Amis de la santé:
-"Les jeunes et l'alcool"
-"L'alcool au féminin"
- "Alcoolisme en milieu du travail"
Questionnaires sur la consommation d'alcool:
• Questionnaire DETA: permet de repérer les signes de dépendance à l'alcool. La personne qui
répond positivement à deux des quatre questions du test, a ou a eu des risques d'alcolodépendance.
• Questionnaire SMAST (Short Michigan Alcoholism Screening Test) comportant 13 questions sur
les différents aspects de la consommation d'alcool. Le score total permet d'évaluer l'absence ou
l'existence d'une consommation d'alcool excessive et ses éventuelles répercussions sociales,
physiques ou psychologiques.
• Questionnaire AUDIT (Alcohol Use Disorders Identification Test) comportant 10 questions
pour dépister ,en 3 à 5 minutes, la consommation excessive d'alcool ou la dépendance
• Questionnaire FACE (Formule pour apprécier la consommation d'alcool en entretien) plébiscité
par les médecins généralistes parmi les autres questionnaires, comportant 5 questions
Jeux/outil:
Alcool Assistance la Croix d'or de l'Oise:
"Alcool testez vos limites!"
CHA/CCAA:
-"Les amis de mon jardin" destiné aux 5-7 ans: compétences psychosociales, élixir magique
-"Kottabos": outil d'animation collective, contenant 9 modules d'exéprimentation de la prise
d'alcool et ses résultats immédiats
- "Quizz alcool"
- "Vrai/faux"
-"Photolangage": outil permettant d'aborder les représentations du public sur le thème de l'alcool
et de la santé en général
ANPAA:
"Papillagou ou les enfants de croque-lune" destiné aux enfants de 9-13 ans. Parcours en 6 étapes
avec puzzle, conte…pour aider l'enfant à acquérir de nouvelles attitudes qui lui permettront
d'éviter les risques liés à certaines consommations.
Vidéos:
La croix d'or
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"Accro alcool", INPES, Ministère de la santé
"Apprends moi l'alcool"
"Mathieu", DDE de l'Aisne
"Soif de vivre au volant", Entreprise et prévention
"Entourage le mal de voir boire"
"L'alcool de tous les mots"
CHA/CCAA:
"Accro alcool"
"Mathieu"
"Soif de vivre"
"Drogues et dépendances"
"Jusqu'où je m'arrête", La Cathode
"Comment je m'en sors", La Cathode
"Tu t'es vu quand t'abuses?", INPES
"Programme Phares", Lipha Santé:
Présentation
Refuser l'alcool
Les pensées dangereuses
Gérer les critiques liées à l'alcool
Petites décisions, conséquences lourdes
Avoir un plan d'urgence
Conseils à l'entourage de l'abstinent
Vie libre:
"Mathilde"
"Joyeux anniversaire"
"C'est pas facile"
Les amis de la santé:
"Le verre à la main, Face à l'alcool, Alcool et cerveau"
"Après deux verres, tout s'accélère"
"L'écolier face à l'alcoolisme parental"
"Soif de vivre au volant"
"Programme phare"
"L'enfer à 12°"
"Alcool et santé"
"Certains effets de l'alcoolisme, la route et la vie, la désintoxication alcoolique"
"Rouge coca"
Alcooliques Anonymes:
"Au bout du tunnel"
"Jeans, baskets, alcool"
CD/Cassettes audio:
Alcooliques anonymes:
La liberté par la sobriété (pour les ex détenus)
Les alcooliques anonymes (6 k7)
Les 12 étapes et les 12 traditions (5 k7)
CHA/CCAA:
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"Des groupes de rap français se mouillent et rappent l'alcool"
Diaporamas:
Alcool Assistance la Croix d'or:
-"Alcool et volant"
- "Tableau alcoolémie"
- "Tableau alcoologie"
Matériel:
CHA/CCAA+Les amis de la santé:
SIMALC: logiciel, simulateur d'alcoolémie. Il permet de prendre conscience de l'évolution du taux
d'alcoolémie dans le sang avec le temps, de la prise de boissons alcoolisées jusqu'à l'élimination
complète; connaissance du risque lié à la conduite automobile
CHA/CCAA:
Ethylomètre: mesure du taux d'alcool dans l'air expiré
Les amis de la santé:
Lunettes de simulation (diurne et nocturne)
Cd-rom, site internet:
www.alcoologie.org
www.sfalcoologie.asso.fr
Catalogue des outils de prévention des conduites de consommation à risque et des addictions
réalisé par quatre associations dont l'ANPAA 59, et disponible sur leur site internet.
Outils de l'INPES:
• Guide "Alcool Ouvrons le dialogue"(INPES, 2001), destiné au médecin. Il comprend:
-
-
un guide pour aider le médecin à repérer le patient consommateur d'alcool, aider à y réfléchir
et éventuellement à modérer sa consommation
une affichette à mettre en salle d'attente ou dans le cabinet de consultation
deux livrets: "Pour faire le point" (circonstances et conséquences de la consommation,
quantités bues…) et "Pour réduire sa consommation" ( recommandations, attentes, peurs,
attitudes et objectifs à avoir…) destinés au patient.
• "Guide pratique pour faire le point sur votre consommation d'alcool": informations sur l'alcool,
tests sur sa consommation; conseils
• Dépliant d'information "Etes-vous sûr de tout connaître sur les risques liés à l'alcool": risques liés
à une consommation excessive, repères de consommation…
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• Brochures:
- "Alcool, savoir plus, risquer moins"
- "Les jeunes et l'alcool"
- "Sport et performances"
- La santé en chiffres alcool"
• Affiches:
- "Et vous, avec l'alcool vous en êtes où?". Quatre affiches destinées aux adolescents concernant
le malaise des lendemains d'ivresse, la prise de risques sexuels, le risque d'accidents de la
circulation, le risque de violence
- "Il n'y a pas de meilleure influence que la vôtre" destinée aux adolescents
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