4è B et C LATINISTES –2014/2015

4è B et C LATINISTES –2014/2015 - Mme LEGENDRE
HDA : «Thriller », 1983
compositeur paroles et musique : Rod TEMPERTON
interprète chant et danse : Michael JACKSON
réalisateur clip vidéo : John LANDIS
Sources utilisées pour la réalisation de cette fiche
http://fan-de-michael-jackson-7.skyrock.com/2760866774-Michael-Jackson-Thriller.html
http://a2mediaunitg342.blogspot.fr/2009/11/michael-jackson-thriller-uses-variety_20.html
http://charisme.over-blog.com/article-31133772.html
https://en.wikipedia.org/wiki/Thriller_%28song%29
http://www.live2times.com/1983-michael-jackson-revolutionne-le-clip-avec-thriller-e--7098/
Merci à Mme Rogez pour sa relecture et son aide !!
source de l'image : http://a2mediaunitg342.blogspot.fr/2009/11/michael-jackson-thriller-uses-variety_20.html
Contexte : société de consommation et musique pop.
Après la fin de la deuxième guerre mondiale, entrée dans la société de consommation. Les progrès technologiques
ont permis de mécaniser le travail, de gagner plus d'argent et de laisser plus de temps pour les loisirs. Les jeunes gens
ont donc de l'argent et du temps libre. Se développe alors une industrie du loisir consommable appelé entertainment :
cinéma, comédies musicales, spectacles, parcs d'attraction deviennent des business rentables et non plus des activités
ponctuelles festives. Le but est de faire acheter le disque, le ticket d'entrée, les produits dérivés soit par les sensations
inédites procurées au public soit par la qualité technique de la prestation.
Biographie de l'artiste interprète :
Michael Jackson (Gary, États-Unis, 1958 – Los Angeles, États-Unis, 2009) est surnommé King of Pop.
Il est le septième enfant (sur neuf) de Joseph Jackson ouvrier noir dans une aciérie et guitariste dans un groupe
amateur. Les enfants sont maltraités, battus, humiliés jusqu'à leur age adulte. Mais le père remarque qu'ils ont appris à
jouer de sa guitare en son absence et qu'ils ont du talent. Le petit Michael chante bien et reproduit les danses du
chanteur-danseur James Brown. Flairant l'occasion de gagner plus d'argent, il monte un groupe avec cinq de ses fils, les
Jackson five et signe dans la maison de disques des chanteurs de culture afro-américaine, la Motown. Le groupe a du
succès de 1969 à 1973.
Trouvant le contrat avec la Motown insatisfaisant, Michael signe chez EpicRecords et reprend sa liberté artistique : il
décide de composer dans les courants funk, disco et rock, à destination d'un public bien plus large. Il collabore avec
Quincy Jones, son producteur, né en 1933 dans une famille noire et pauvre qui est devenu un arrangeur, compositeur
et producteur musical célèbre grâce à son travail et sa volonté. Ses albums Off the Wall (1979), Thriller (1981), Bad
(1987), Dangerous (1991), HIStory (1995) et Invincible (2001) sont de grands succès.
Parallèlement, sa santé et sa vie privée sont perturbées. Son exposition trop importante aux médias aggrave la
situation. En 1984, Michael Jackson est gravement brûlé à la tête et doit prendre beaucoup d'anti-douleurs, ce qui le
pousse à l'addiction. Il souffre également de vitiligo. Surmontant difficilement son enfance très malheureuse, marié deux
fois, il divorce deux fois. Il est accusé de pédophilie trois fois et à chaque fois il est acquitté. Ces scandales affaiblissent
beaucoup son rayonnement et sa santé. Il meurt en 2009 des conséquences d'une surdose de médicaments.
Thème de Thriller
Thriller vient de thrill : la peur en anglais. Un thriller désigne un genre d'entertainment apparu dans les années 50 : les
films d'horreur à suspens comme La Nuit des Morts Vivants de George Romero, et la musique « shock rock » comme
celle d'Alice Cooper. Le public adolescent aime avoir peur et à rire de cette peur.
Place du vidéo-clip « Michael Jackson's Thriller » dans l'oeuvre
Ce clip a lancé définitivement la carrière de Michael Jackson à un niveau mondial. Il a obtenu un budget de 500 000
dollars soit 14 fois le budget habituel en partie payé par l'artiste qui faisait le pari de sa réussite.
En 1983 (comme en 2014), les canaux de diffusion sont réservés aux artistes blancs. Ce clip a été le premier clip avec
des artistes noirs diffusé à niveau national et international sur MTV50. Il a été distingué par trois prix MTV Video Music
Awards en 1984 et a été sélectionnée dans le National Film Registry du gouvernement des États-Unis. De nombreux
médias anglo-saxons la font entrer dans des classements de chansons ou video-clips remarquables. En décembre 2014,
deux cent vingt et un millions de personnes l'avaient regardé sur la plate forme Youtube (versions longue et courte confondues).
Problématique
Lors du cours de latin, les élèves ont traduit un extrait du Satyricon de PETRONE,contenant la narration de Nicéros, un
ancien esclave qui a eu affaire à un lycanthrope (versipellis) au cours d'un voyage et un extrait des Métamorphoses
d'APULEE contenant le récit où le philosophe Athénodore achète une maison hantée et libère le fantôme de son errance.
Ces mythes contiennent des passages surnaturels (merveilleux noirs). Le mythe du lycanthrope vient de Lykaos, roi qui
a donné à manger de la chair humaine à un banquet. Le mythe insistent sur l'importance du rite d'enterrement religieux
des morts. Ces deux mythes ont à voir avec le respect des Humains pour la fragilité de la condition humaine et la
conscience de la mortalité.
Comment la culture pop du XXè siècle réactive-t-elle des croyances en des monstres surnaturels existant
depuis l'Antiquité ?
Genèse de l'oeuvre
En 1982, pour son deuxième album, la maison de disques Epic Records fait collaborer Michael Jackson avec le
producteur Quincy Jones. Il entoure l'artiste de collaborateurs reconnus qui vont composer pour lui la musique, les
paroles (Rod Temperton), les pas de danse (Michael Peters). Michael Jackson valide ou modifie les propositions.
La musique a été écrite initialement sans paroles. Après diverses tentatives (« Sunlight love », « Midnight man »)
Temperton trouve le titre « Thriller » puis les paroles en une nuit. La chanson est enregistrée et sort en novembre 1982
Le scénario ayant été écrit par M. Jackson (sans doute influencé par , le clip est réalisé par John Landis qui avait
réalisé en 1981 An American Werewolf in London, un film d'horreur comique. Pour les besoins du clip, on fait aussi appel
à un acteur de film d'épouvante, Vincent Prince et un actrice, Ola Ray, une maison d’effets spéciaux EFX Inc, des
maquilleurs, Kelly Kimball et Deborah Nadoolman, une troupe de danseurs.
Analyse de la chanson
Cette chanson fait alterner couplets et refrain dans un tempo assez rapide.
Elle a une bassline puissante et très dansante (à la guitare basse). La mélodie est jouée au synthétiseur mais reste
discrète.
Elle est fondée sur le talent d'interprétation du chanteur : il est reconnaissable à sa voix de fausset accompagnée de
hoquet qui lui donnent beaucoup de dynamisme. Les couplets sont narratifs, ils sont chantés dans une nuance piano
dans une voix douce et suggèrent la montée de la peur chez un personnage de film d'horreur traqué puis dans un
spectateur. Par contraste, les refrains, chantés forte avec une voix vibrante et énergique (renforcés par la trompette),
expriment l’excitation à jouer avec la peur sont en forte.
Description du clip-vidéo
Il est composé de cinq séquences. La bassline est présente presque pendant tout le clip, le reste de l'orchestration
n'apparaît que sur le refrain. Le texte est adressé à un interlocuteur (you), qui peut être le public de manière générale.
Dans le video-clip, le parti a été de faire dialoguer Michael Jackson et une petite amie interlocutrice.
1) Le film d'horreur « Thriller » ou hommage à Vincent Price (début => 3'44)
Le titre « Thriller » est écrit en lettres saccadées rouge sang, évoquant déjà le genre « horreur ».On y trouve une
certaine forme de parodie d'un scénario de film d'horreur des années 50 ou 60. Dans ces films, une jeune fille innocente
et traquée par un monstre, qu'elle fuit puis qu'elle affronte à la fin. Bruit de fonds : respiration essoufflée suggérant une
course de fuite ou une réaction de peur panique.
Le point de vue est celui d'un narrateur omniscient. Plan d'ensemble avec travelling : On voit un couple de jeunes gens,
habillés de manière caricaturale (blouson de baseball appelé « bombers » pour le garçon et costume de pompomgirl
« cheerleader » pour la fille) et conduisant une vieille voiture tombant en panne aux abords d'un parc, en pleine nuit.
Le couple se promène puis s'arrête. Le garçon déclare son amour et offre une bague de fiançailles. Au moment où il
s'apprête à parler de sa « différence », les nuages qui voilaient la lune s'en vont (thème à la flûte). En plan rapproché
poitrine, le garçon se tord, tombe en disparaissant du plan qui reste fixe puis se relève et réapparaît dans le plan, les yeux
jaunes et les dents proéminentes, la fille se met à hurler en gros plan. Succession de très gros plans décrivant les étapes
de la transformation. Scène de cliché : la fille hurle longtemps, tétanisée, avant de fuir.
Fuite de la fille et poursuite du lycanthrope. Scène de cliché : il abat un arbre en le poussant de sa main.
Le point de vue devient subjectif : celui de la fille, puis du lycanthrope. La fille tombe, on la voit écarquiller les yeux et
hurler (champ subjectif) puis on voit le lycanthrope, ses ongles et ses yeux s'approcher de la fille (contre-champ subjectif)
2)
La fuite hors du cinéma ( 3'45=> 6'30)
Fondu avec la persistance de cris, non plus de la fille mais des spectatrices de la salle de cinéma. => Changement de
point de vue : théâtre dans le théâtre.
Apparition de la bassline et des cris de loups (rappel du film). La fille habillée en panthère bleue sort de la salle suivie
par le garçon en cuir rouge (mode années 1980). Le parvis du cinéma est cliché : lumières clignotantes rouges et nom du
film « Thriller » en lettres de sang et de la vedette « Vincent Price ». Dialogue sur le parvis. Le garçon se moque
gentiment de la peur de son amie.
Le couple marche dans la rue embrumée (tracking ou travelling de la caméra). Trois couplets chantés plutôt piano, et
dansés par M J relatant et mimant les actions d'un film d'horreur et la peur suscitée chez le spectateur. A la fin du
troisième, il promet de la réconforter.
3) Les zombies à l'attaque (6'31 => 8'03 => 10'35)
Tandis que le couple continue sa route et sort du champ par la droite devant un cimetière, la caméra zoome. Rap de
Vincent Price sur nappes d'orgues tandis que des zombies sortent de leurs cercueils.
Toute cette séquence sans doute inspirée de la Nuit des Morts Vivants est sujette au second degré : un grand
bourgeois sort en peignoir, un zombie en costume sort des égouts, un autre mort-vivant perd un bras en traversant la rue,
un petit gros tout bleu fait une grimace horrible en poussant un couinement, un autre tout blanc bave du sang noir
(horreur grand guignol).
Le couple est encerclé. La bassline s'arrête soudainement sur un accord à la trompette. Le cercle de zombie se
resserre. Succession de plans rapides de plan rapprochés taille à gros plan : la fille perd du regard son ami. Mélodie
ascendante orchestrale. Quand elle croise à nouveau son regard : c'est un zombie (suspens). Plan américain où on la
voit tétanisée (fin identique)
Une vingtaine de danseurs, disposés en quinconces, dansent à l'unisson des mouvements saccadés (fusion danse
jazz et hip-hop). M J chante le refrain et danse.
4) Fuite hors de la rue (10'36 => 11'48)
Ré-apparition de la bassline. La fille se réfugie dans une maison abandonnée. Mais les zombies la rejoignent et
l'encerclent à nouveau. Hurlements en plans de plus en plus rapprochés.
5)
Dénouement ? (11'48 à 12'08)
Fondu Changement de décor avec la persistance de cris. Et du point de vue subjectif de la caméra => interprétation :
la fille faisait un cauchemar (M J en zombie tend la main, prêt à la dévorer) et revient à la réalité (M J lui tend la main pour
la faire se lever). M J offre de la ramener. L'image se fige, il se retourne, avec les yeux du lycanthrope, tandis que le
ricanement de V Prince se fait entendre.
Interprétation du clip-vidéo
Le clip est construit par concaténation des séquences par des fondus et des changements de points de vue. Il
fonctionne dans un registre fantastique (on laisse le doute sur la réalité de l'existence du monstre : fiction du cinéma,
illusion dans la nuit, cauchemar sur le canapé). Le dernier plan fait pencher l'ensemble du côté de la réalité du monstre et
entraîne le spectateur dans la spirale de l'horreur.
M J et la vedette du clip. Il joue au monstre avec ironie : il rit, il dit « It's just a movie », il sourit, il rassure, son masque
de zombie reste « sympathique » ; il donne ainsi un cadre sûr pour ses spectateurs pour vivre une expérience effrayante.
« Ainsi, tant que Michael Jackson est monstre symbolique résidant dans l'univers fictionnel, tant que le chanteur joue un
rôle, il peut s'amuser à nous effrayer et transmettre, par ce biais, une « vérité essentielle » ».
Il incarne le lycanthrope (symbole de la part animale en nous, l'instinct, la pulsion de violence), le zombie (symbole du
problème non exprimé qui parasite, qui empêche l'individu de vivre normalement) et monstre réel face à la jeune fille.
Selon la psychanalyse, le monstre symbolise le problème refoulé à l’intérieur de la conscience : il réapparaît toujours en
soi, puis dans l'entourage. C'est en osant affronter le monstre (symbole du problème personnel) qu'on réussit à le vaincre.
Il reprend les mythes antiques en les transposant du merveilleux au fantastique. Le sens du mythe était clair pour les
gens de l'Antiquité. MJ détourne les personnages du mort-vivant et du lycanthrope dans le registre sur un ton léger.
Thème latin : Thriller
It's Close To Midnight
Paene est media nox
And Something evil's Lurking In The Dark
Aliquid malum latet in umbra
Under The Moonlight You See A Sight
Sub luna vides horribilia
That Almost Stops Your Heart
Continentque vix cor tuum
You Try To Scream
Temptas clamare
But Terror Takes The Sound Before You Make It
Sed terror impedit vocem in ore
You're paralysed !
Sicut lapis est !
[Refrain 1]
'Cause This Is Thriller, Thriller Night
Haec est terror, terror nunc !
And No One's Gonna Save You From The Beast About Strike
Nemo postest te servare a bestia
You Know It's Thriller, Thriller Night
Quoniam est terror, terror nunc
You're Fighting For Your Life Inside A Killer, Thriller Tonight
Caedis umbras fugisque subito, Terror tibi est !