dossier de l`eco magazine n°113
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Une industrie naissante et une importation soutenue Dossier L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 DOSSIER L’embaLLage coûte près de 30% du produit L ’Algérie importe chaque année pour près de 1 milliard de dollars en produits et d’équipements d’emballage dont ce dernier occupe les 60% de la facture. Une facture d’autant plus lourde que la transformation du papier importé ne représente que 15% du total des importations. Cette filière qui apparemment montre des signes de développement, reste encore en proie à des surcoûts générés par le poids des inputs dont les prix sont décidés par les marchés mondiaux. Le producteur n’a d’autres choix que répercuter ce surcoût sur le produit fini, ce qui, en fin des courses, est pris en charge par le consommateur. L’ECO s’est rapproché des producteurs dont Tonic industrie qui produit 120 millions de tonnes de papier annuellement à partir de la récupération, le recyclage de vieux papiers et du carton avec la perspective de réduire le coût, inscrit dans son plan de développement. Chez Général Emballage, le souci du prix de revient du produit est tout aussi un objectif à atteindre surtout qu’un équipement moderne est acquis pour produire un emballage moins cher. Entre temps, une virée dans les marchés de la capitale a permis à nos équipes de revenir avec le constat que cette situation pèse en dernier sur le panier de la ménagère qui paie l’emballage en verre au prix du produit net, 250 g de légumes en conserve coûtent le prix d’un kilo en vrac, un litre de lait en brik équivaut à 4 litres de lait en sachet et une bouteille d’eau minérale vide coûte 5 dinars n L’Eco Bimensuel de l’économie et de la finance 29 Dossier L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 Kamal Kheffache, Expert consultant en compétitivité internationale des entreprises «Les importations de papiers et cartons en hausse de 655% en 9 ans» DOSSIER Les importations en papier et cartons est passé de 93 millions de dollars en 2005 à 610 millions de dollars en 2014, soit une évolution de 655%. Dans cet entretien, Kamal Kheffache explique que l’emballage d’un produit faisant partie des coûts des matières premières utilisées, il représente entre 10 % et 80 % du coût total d’un produit. L'exemple extrême concerne les produits de luxe comme le parfum. 30 Réalisé par Nassima Benarab L’Eco: Quel constat faites-vous sur le secteur de l'emballage et du conditionnement? Kamal Khaffache : Le secteur de l’emballage et du conditionnement en Algérie traverse une situation des plus délicates. De multitudes contraintes et difficultés affectent directement la rentabilité et le fonctionnement du secteur. Parmi ces contraintes, le déficit en matières premières en volume et en qualité pour satisfaire les besoins des industries de fabrication, ce qui oblige nos industriels à recourir systématiquement aux importations. La quasi-totalité des matières premières comme le papier, le carton, le plastique, le verre, le métal… proviennent des sources d’approvisionnement des marchés étrangers dont souvent, le processus est mal maîtrisé par nos entreprises. Les entreprises du secteur public, sont aussi confrontées aux contraintes liées à la passation des marchés en raison de la rigidité du code régissant les marchés publics dont les lenteurs dans les procédures d’achat, alors que le marché mondial fluctue au jour le jour, en quantités et donc en cotation. Il en est de même pour les clients utilisateurs «La quasi-totalité de la matières première provient de l’étranger» Bimensuel de l’économie et de la finance par emballage. Même si l’emballage n’est qu’une partie du coût de revient, il nécessite néanmoins d’être étudié et analysé dans ses moindres détails. Une hausse imprévue de ces frais d’emballage et c’est la marge commerciale de l’entreprise qui s’en trouve impactée. Une gestion rigoureuse de ces mêmes dépenses peut, à l’inverse, aider les managers dans leur stratégie de développement en confortant, voire même en augmentant leurs profits. En dépit de la hausse des prix à l’international des matières premières, comment les entreprises peuvent maîtriser les coûts de l’emballage ? Le choix de l'emballage et la manière de son utilisation doivent être pertinents et rigoureux et tenir compte de divers paramètres liés notamment au produit et au processus technologique de fabrication. L’exemple de l’utilisation de l’emballage en polytéréphtalate d’éthylène (PET), qui est un emballage en plastique, est considéré comme le meilleur au regard de ses avantages en termes d’isolation thermique notamment et que la plupart des entreprises algériennes adoptent résolument. Le coût du PET reste élevé même si la baisse des prix du pétrole devrait permettre de «stabiliser» les prix de cet emballage plastique. Des études, menées en Europe, révèlent que l’emballage aseptique PET est de 30 à 40 % plus onéreux que l’emballage en carton et affirment que pour être concurrentiel sur le coût total, le prix par emballage devrait être inférieur de 5 à 10 % à celui du carton aseptique, en vue de compenser le coût de distribution plus faible des systèmes d’emballage carton. En Algérie, selon une étude réalisée dans le cadre du programme PMEII, il a été révélé que sur la période 2005-2010, l’industrie des boissons a enregistré des croissances significatives de ses principaux agrégats. En moyenne annuelle, l’évolution a été de 14% pour la production, 15% pour les consommations intermédiaires (dont les emballages) et 13% pour la valeur ajoutée. La valeur ajoutée de la filière des boissons est à base des consommations intermédiaires qui représentent 61% de la valeur des produits. Ainsi l’industrie exerce des effets Bimensuel de l’économie et de la finance Dossier tions est devenue, de fait, la seule et unique source d’approvisionnement du secteur. Le recours à l’importation ne cesse de prendre de l’ampleur, à titre d’exemple, les importations en papier et Quel est le secteur le plus carton est passé de 93 millions de dollars demandeur ? Selon une étude réalisée dans le cadre en 2005 à 610 millions de dollars en du programme PMEII en Algérie, il a été 2014, soit une évolution de 655%. Nous révélé que la filière agro-alimentaire est pouvons affirmer que notre pays est parmi la plus dynamique. L’importance essentiellement dépendant de ses imporéconomique qu’elle a prise, la croissance tations de matières premières de base qu’elle connaît, les progrès qu’elle a nécessaires à la fabrication des embalenregistrés sur le plan de la diversifica- lages. Aucune entreprise publique ou tion et la qualité des produits en font une privée n’est totalement intégrée et l’atfilière à part. La filière s’est diversifiée tractivité de l’Algérie est actuellement très faible pour les en suivant les standards internationaux. investisseurs étranNous retrouvons une gamme de gers dans le domaine conditionnements simide la transformation laire à celle de des matières prel’industrie monage l l a mières (cellulose, diale. Les prob l’em tie du i s e polypropylène, portions par type Mêm ’une par il aluminium, d’emballage u , q n’est de revient ins verre, …). Ainsi, sont pour l’eau à nmo coût a nous pouvons presque 100% en é n e t sit s e e é c i résumer que le PET, boisson é n étud secteur de gazeuse à 60% en d’être dans ses é s . l’emballage PET, 5% en cannette y s l l i a ta an et du condiet 35% verre et enfin res dé d n i o m tionnement pour les jus condien Algérie, est tionnés à 60% en PET, aujourd’hui déficitaire en ce 15% en carton et 25% en sens qu’il dépend presque des sources verre. Pour tous les conditionnements, la contenance s’est beau- d’importation et qu’aucune exportation coup diversifiée aussi bien dans le sens n’est réalisée sur les filières papier, plasde la petite contenance que de celui de la tique, verre ou métal. grande contenance familiale. Le verre a beaucoup reculé en raison de son coût et Quel est le coût moyen de des contraintes de gestion de l’emball’emballage dans le prix du produit ? lage récupérable (bouteille en verre Le coût d'emballage est également en consignée). La faible qualité du verre relation avec le type de produit, par local est aussi présentée par les entre- exemple, dans activités de transformaprises comme facteur limitant. Les tion des produits de la pêche (les conserconditionnements dominants au niveau veries), un poisson étêté et éviscéré mondial sont : Boîtes (Canettes) à 50%, implique un coût d'emballage supérieur Carton (bricks) à 13%, Plastique (PET) à à celui des filets de poisson. Le coût de 30% et Verre à 7%. l’emballage d’un produit est un aspect financier souvent négligé dans les études Le déficit de production des générales alors qu’il est essentiel car il emballages est grandissant, d'où contribue à rentabilité de l’entreprise. le recours à l'importation est Quelle que soit leur politique commerindispensable, la facture ne risque-t- ciale, les managers d’entreprises doivent elle pas de devenir trop lourde? connaître le prix de revient des embalDepuis l’arrêt de certaines unités de lages afin d’établir leurs prévisions budproduction de cellulose et de fabrication gétaires mais aussi afin de définir leur des emballages métalliques, le déficit de politique de marge. Le coût d’un embalproduction des emballages en verre et en lage est composé du prix des produits plastique, la substitution par les importa- utilisés et du coût alloué en temps passé qui sont contraints d’importer des produits semi-finis pour emballer leurs produits. DOSSIER L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 Suite en page 32 31 Dossier L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 l’Espagne, l’Autriche et la Suisse sont les principaux pays fournisseurs de l’Algérie dans le secteur. Outre le marché des technologies, il existe un marché en croissance constante pour le matériel d’impression et d’emballage, les papiers professionnels, les solutions d’emballage utilisant le métal, le verre, le papier, le carton et le plastique. L’Algérie représente en 2011 un marché avec un volume d’importation de 200 millions de dollars portant sur le seul secteur des technologies de l’impression, du papier et de l’emballage, 132, 9 millions de dollars pour les machines à emballer et 67,1 millions de dollars pour les technologies de l’impression et du papier. Le secteur de l’impression et de l’emballage est en plein essor en Algérie DOSSIER Suite de la page 31 d’entraînement importants sur son amont (matières et consommables et notamment le conditionnement et l’emballage). La valeur des produits est tributaire des fluctuations des cours des inputs. Le taux de valeur ajoutée s’est détérioré, passant de 42% en 2005 à 39% en 2010, l’industrie n’ayant pu répercuter les hausses des prix des inputs (essentiellement importés) sur les prix de vente, en raison de la faiblesse du pouvoir d’achat des consommateurs. Comment se positionne le marché par rapport aux voisins ? Le marché algérien de l’emballage est aujourd’hui le plus important en Afrique du Nord. Le potentiel est énorme et les opportunités de son développement sont considérables. Le secteur de l’impression et de l’emballage est en plein essor en Algérie. Parmi les PME activant en Algérie, environ 23 % exercent dans l’impression et l’emballage. Les années à venir, l’Algérie verra certainement la réalisation de nouvelles usines dans le cadre d’investissements de millions de dollars. Le marché algérien de l’emballage est en croissance et, à l'avenir, cette industrie doit être fondée sur des partenariats avec des sociétés étrangères de premier plan. En exemple, le marché algérien de l’emballage en pastique, avec une consommation annuelle d’un million de tonnes par an dont la moitié est importée d’Asie et d’Europe, le potentiel est considérable. La consommation moyenne par personne se situe entre 8 et 10 kg par an. Selon les chiffres d’une association d’engineering allemande, les importations algériennes des technologies de plastiques et de caoutchouc s’élevaient à 71,2 millions de dollars en 2011, soit une hausse de 18 % par rapport à l’année 2010 qui avait enregistré 60, 3 millions de dollars et 67, 8 millions de dollars en 2009. La Chine, l’Italie, la France, l’Allemagne, le Canada, Taiwan, 30 À 40 % PLUS ONÉREUX Des études, menées en Europe, révèlent que l’emballage aseptique PET est de 30 à 40 % plus onéreux que l’emballage en carton. 32 Selon vos propos, les emballages dépassent largement les fonctions qu’on leur attribue d’ordinaire, à savoir leurs rôles dans la préservation et la protection du produit …. L’emballage a de différentes fonctions. Nous avons cité en outre la fonction marketing. Cette dernière permet de valoriser le produit et vise à retenir l'attention et à séduire l'acheteur dans le linéaire des superettes et supermarchés. Être attrayant vis à vis du consommateur sur le lieu de vente est une fonction essentielle dans la communication emballage, liée au développement du commerce moderne. Les fonctions de l'emballage sont appréciées par le consommateur à l'usage, mais elles concernent aussi les producteurs, les transporteurs et les vendeurs. Le plus souvent, l'emballage est un ensemble, plus ou moins complexe, dont les fonctions sont complémentaires. Si nous prenons comme exemple un produit alimentaire, sa qualité est la résultante de multiples opérations depuis la matière agricole jusqu'au produit fini présent sur les linéaires des superettes et supermarchés. Chaque intervenant, producteur agricole, fabricant d'additif, fabricant de produit alimentaire, fabricant d'emballage, distributeur, transporteur, détaillant, participe ainsi à la maîtrise de la qualité. A cet effet, l'emballage joue un rôle déterminant puisque c'est de lui, de son choix, de son adaptation au contenu, de ses caractéristiques spécifiques, que dépendront pour une large part le succès ou l'échec d'une vente soit sur le marché local ou d’une exportation n N. B. Bimensuel de l’économie et de la finance Importation des produits et d’équipements d’emballage Dossier L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 Environ 1 milliard dE dollars par an S elon une source des services des Douanes algériennes, la facture des importations des produits d’emballage oscille entre 500 et 600 millions de dollars chaque année, équipements et matériels de fabrication des produits d’emballage non compris. D’après la même source, le coût est variable selon les prix qui se négocient à l’international, mais aussi suivant l’évolution de la demande sur le marché local. Les statistiques de certains opérateurs investis dans l’industrie de l’emballage évaluent la demande nationale à près de 500 000 tonnes pour le papier et le carton. La production nationale couvre à peine la moitié de la demande sur ce segment d’emballage, tandis que sur certains autres segments, la couverture des besoins nationaux est assurée exclusivement par les importations. Le taux de couverture des besoins nationaux par la production s’est rétréci comme peau de chagrin depuis le début des années 1990 lorsque des entreprises publiques mettaient la clé sous le paillasson. D’autres unités se jetaient dans les bras de certains opérateurs privés, en contrepartie d’une poignée de dinars symboliques, entraînées par la vague des privatisations. Ce qui fait que les besoins en consommation de produits d’emballage grimpaient sans répit. Faute d’une production suffisante et diversifiée, la facture des importation croît chaque année à deux chiffres, à en croire les sources des Douanes. L’importation de l’équipement destinée à l’industrie de l’emballage est une autre Le coût des importations de produits et d’équipements d’emballage n’a cessé d’évoluer en tendance haussière ces dernières années, faute d’une industrie locale capable de répondre complètement à la demande du marché. L’évolution de la facture des importations des produits d’emballage est liée également à la hausse des coûts de la matière première sur les marchés internationaux, laquelle augmentation a été amorcée depuis 2008. paire de manche. Les statistiques disponibles font ressortir une hausse de plus de 50% de la facture des importations du matériel à emballage en 2013. L’Algérie, premier importateur africain Le coût de ces importations se maintient en dessus de 300 millions de dollars, dopé essentiellement par les crédits ANSEJ et CNAC destinés à la création de petites et mini entreprises. L’Algérie arrive au premier rang africain des plus grands importateurs du matériel destiné à l’industrie de l’emballage, talonné par l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Nigeria. Les principaux fournisseurs de l’Algérie en équipement et matériel d’emballage sont l'Italie, l'Allemagne, la France, l'Espagne, la Chine et la Turquie. L’Algérie s’impose également sur la troisième marche du podium africain de par les ressources injectées dans l’importation de la technologie d’emballage et d'impression. Les importations du pays en la matière ont cru de 16,6% en 2013, se chiffrant à 111,5 millions de dollars. Les importations globales du secteur de l’emballage s’établissent ainsi à environ 1 milliard de dollars annuellement. C’est un coût ! Le salut étant dans la professionnalisation de la filière et le soutien à l’investissement productif n A. B. M. DOSSIER Par Ali Ben Mohamed 500 000 tonnes La demande nationale est estimée à 500 000 tonnes pour le papier et le carton. Les importations de la technologie d’emballage et d'impression ont cru de 16,6% en 2013 Bimensuel de l’économie et de la finance 33 Dossier L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 L’agro-alimentaire est le plus concerné L’embaLLage en verre coûte A chaque passage en caisse, la ménagère dépense quelques dinars en plus uniquement pour payer les emballages des produits achetés. Le marketing étant une arme redoutable pour rendre le produit attrayant au bénéfice du producteur, impacte grandement sur la bourse de la ménagère qui se trouve en train de payer des choses jetées, séance tenante, à son entrée dans sa cuisine. DOSSIER Par Nassima Benarab U ne petite virée dans deux grandes surfaces à Alger nous a permis de constater que l’emballage représente parfois jusqu’à 50% du prix du produit. Considéré comme type d'emballage le plus sûr pour les produits alimentaires, le verre coûte plus cher à l’achat, voire le même prix que le produit net. Par exemple, le prix d’une bouteille de jus en verre coûte environ 110 dinars le litre, contre 65 dinars le litre pour une bouteille de jus en PET (plas- Le verre coûte plus cher que le produit en lui même 34 tique) de la même marque. Soit pratiquement le double. Autrement dit, la bouteille représente environ 50% du prix payé par le consommateur. Même constat pour la pâte à tartiner au chocolat. Un kilogramme emballée dans une boîte en plastique coûte environ 350 dinars alors que le même produit emballé dans un flacon en verre coute 650 dinars, soit pratiquement le double. De même pour les cornichons en bocal en verre de 250g qui coûte 125 dinars, contre 75 dinars pour le même poids en vrac. Approximativement, l’emballage en verre coûte le prix du produit net. Le consommateur paye donc l’emballage au même prix que le produit qu’il va consommer. Légumes secs : 250 g en conserve coûte le prix d’un kilo en vrac Les légumes secs coûtent en vrac : 80 dinars le kilogramme pour le riz, 120 dinars le kg pour les lentilles, et 160 dinars le kg pour les pois chiches. Alors que les prix de ces légumes secs emballés dans des sacs en plastique sont respectivement à 100 dinars, 185 dinars et 165 dinars le kilogramme. Cependant, ces même produits emballés dans des boites de conserve coûtent les yeux de la tête. Rien que pour 265 g de lentille, le prix s’élève à 120 dinars, l’équivalent d’un kilogramme de lentille en vrac. De même pour les pois chiches en conserve qui coûte aussi, pour le même poids cité, 160 dinars soit le prix en vrac. En d’autre termes, 250 g d’un kilogramme de légumes secs conservés, représente le prix d’un kilogramme de ces légumes secs en vrac. Un litre de lait en brik équivaut à 4 litres en sachet Le lait pasteurisé UHT d’un litre en sachet coûte 65 dinars contre le même produit en carton (Brik) vendu à 90 dinars, soit une différence de 25 dinars le litre. Si on fait un calcul acheté un litre de lait en brik, c’est l’équivalent approximativement de 4 litres de lait en sachets (100 dinars). Acheté donc à titre Bimensuel de l’économie et de la finance Dossier L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 Le prix du produit net d’exemple 3 lires de lait pasteurisé UHT en brik à 270 dinars équivaut à 10 litres en sachet de lait pasteurisé UHT (250 dinars) plus 20 dinars. Toutefois, nous avons constaté que le coût de l’emballage en brik équivaut au même prix des bouteilles en plastique (PET). Que ce soit pour les jus ou bien les sauces en tomate ou autre, la différence des prix n’est pas très importante. Elle ne dépasse pas les 5 dinars le litre. Le poulet emballé coûte 60 dinars de plus le kilogramme Le prix du poulet emballé sous vide coûte 350 dinars le kilogramme contre 280 dinars pour le poulet non emballé. Le consommateur paye 60 dinars de plus pour un kg, rien que pour l’emballage. Si on prend l’exemple d’un poulet emballé qui pèse 2,5 kilogrammes, son prix va évaluer à 875 dinars, contre un poulet non emballé qui coûtera 700 dinars, soit 175 dinars de plus. Ce montant (175 dinars) représente 7 sachets de lait pasteurisés. Autre exemple, à savoir une boîte en carton contenant six œufs emballés. Elle coûte 85 dinars, contre environ 60 dinars pour les œufs non emballés, soit une différence de 25 dinars. En d’autres termes, 6 œufs emballés équivalent à 8 œufs non emballés plus 5 dinars. 5 dinars pour une bouteille d’eau vide En moyenne, un fardeau contenant 6 bouteilles d’eau minérale de 1,5 litre (soit 9 litres au total) coûte 135 dinars contre une bouteille de 5 litres d’eau de la même marque qui revient à 60 dinars. Un petit calcul nous a permis de déduire que le consommateur paye environ 25 dinars pour l’emballage des 6 bouteilles, soit environ 5 dinars pour chaque bouteille vide. Une cannette 33 cl équivaut à près d’un litre en PET Le prix d’une canette de 33 cl de boisson gazeuse coûte 60 dinars, contre une bouteille de 0,5 litre du même produit qui vaut 50 dinars. Autrement dit, un litre de boisson gazeuse en PET coûtera 10 dinars. Une cannette de 33 cl de boisson gazeuse est l’équivalent donc de près d’un litre en bouteille en PET. Ce qui explique que l’emballage en cannette coûte également cher. L’emballage en carton coûte 100 dinars de plus Pour certains produits, à savoir les détergents emballés en carton coûte plus de 100 dinars de plus que ceux emballés en plastique. Les grands formats d'emballages sont notamment les concernés, puisque un sachet de 3kg de poudre de lavage de vêtements pour machine à laver coûte 595 dinars contre le même produit en carton vendu à 730 dinars. Soit 135 de dinars de plus ce qui représente le coût des 6 bouteilles d’eau minérale. Les emballages sont si nombreux et si variés qu'ils permettent la conservation et la distribution de toutes les formes de présentation des produits que l'on peut voir, aujourd'hui, sur le marché. Mais, tout cela n’est pas gratuit et le consommateur doit encore mettre la main au portefeuille et consacrer quelques dinars de plus aux emballages n N. B. Bimensuel de l’économie et de la finance DOSSIER Les produits emballés en carton coûte plus cher que ceux emballés en plastique 35 Dossier L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 Emballages alimentaires Le prix, La quaLité et La disponibiLité posent probLème DOSSIER Pour les industriels de produits de large consommation, le coût de la matière première pèse lourd sur le prix de l’emballage destiné notamment aux produits agroalimentaires. De leur côté, les transformateurs de la matière première se disent pénalisés par la hausse des prix de cette dernière qui se répercute directement sur le prix de l’emballage. Sami Boulemrak, Directeur technico-commercial chez EPE Prémix «Le sac d’emballage de 50 Kg nous coûte 30 DA» le directeur technico-commercial, Sami S elon Boulemrak, EPE Prémix, l’entreprise publique spécialisée dans la production de concentrés minéraux vitaminés destinés à l'alimentation des cheptels avicoles, commercialise son produit en deux types : en vrac et en sac. Pour assurer la fiabilité 36 et l’image de l’entreprise et faire valoir le côté biologique du produit, l’entreprise fait en sorte à ce que son produit soit vendu avec emballage ». D’après M. Boulemrak, quand le produit est acheminé sur une distance il y a risque qu’il soit décomposé et désaltéré. Le même responsable précise: « nous achetons des sacs de 50 Kg et d’autres de 25 Kg et nous faisons le conditionnement à notre niveau. Le prix de l’emballage pour un sac de 50 Kg fait en moyenne entre 28 à 30 dinars. Nous faisons appel à un autre fournisseur pour nous approvisionner en étiquettes ». Ce directeur technico-commercial avance: « Pour l’emballage, nous utilisons du Kraft blanc. Notre produit est considéré comme un produit vétérinaire. C’est ce produit qui nous diffère des autres unités d’aliments qui utilisent du papier Kraft normal ». EPE Prémix-Est a pour principale activité la fabrication des concentrés minéraux vitaminés, les prémix vitaminés et les anticoccidiens. L’entreprise produit entre 44 000 à 45 000 quintaux par an de concentrés minéraux vitaminés soit 400 quintaux par mois. Pour ses besoins d’extensions, l’entité a mis en place une deuxième ligne d’ensachage pour passer vers un autre modèle de sac de 5 kg et de 25 kg dont la manipulation est plus facile et plus directe. Il est question également, précise notre interlocuteur, de satisfaire la clientèle qui deviennent de plus en plus exigeante et n’accepte plus les sachets de 50 kg, L. M. rassure M. Boulmrak n Bimensuel de l’économie et de la finance Dossier L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 Omar Karmedi, Chef de département marketing chez Setifis Bottling Compagny «L’emballage représente 30% du prix initial» ses préoccupations. Selon M. Karmadi, le conditionnement soulève d’une question sanitaire, et d’une réglementation très exigeante, mais aussi d’une question économique. Aujourd'hui, compte tenu de l'évolution de la science, dit-il, il est impératif de trouver des alternatives aux matériaux d'emballage. La politique de l’entreprise est centrée sur l’innovation, l’attachement à la qualité, à la sécurité et au respect de l’environnement, affirme ce responsable de département marketing. Selon lui, le prix de l’emballage représente 30% du prix initial de la bouteille ou de la cannette et « le prix nous revient cher », dit-il. Jufré est une filiale de Setifis Bottling Compagny. Cette dernière est une société familiale créée en 2000. Engagée dans un système de Management de sécurité des denrées alimentaires selon le référentiel ISO 22000V2005, SBC place désormais la politique qualité et préservation de la santé de ses consommateurs au centre de son développement. L’entreprise a réalisé un chiffre d’affaire de 5 milliards de dinars en 2014. L’usine exploite 70 à 75% de sa production annuelle. Disponible sur l’ensemble des willayas du pays, Jufré couvre le marché national à hauteur de 80%. Elle détient, ainsi, 9% de part de marché, a tenu à signaler notre interlocuteur n L. M. Saadia Ziani, Technicienne chez Arômes d’Algérie «Des difficultés pour avoir un emballage adéquat à nos produits» DOSSIER pécialisée dans la production de boisson gazeuse et jus, Jufré S dispose de lignes de production en PET et en cannette. Le conditionnement et la conservation des aliments sont au centre de elon Melle Ziani, l’approvisionnement de S l’emballage en Algérie n’est pas organisé. Elle soulève le problème du manque de la matière première et sa cherté. « En plus du prix de l’emballage qui reste cher, nous trouvons des difficultés pour s’approvisionner en emballage adéquat à nos produits. Le manque de la matière première en est la raison », estime-t-elle. Spécialisé dans la production d’arômes alimentaire et parfumerie, Arômes d’Algérie cumule près de 45 années d’expériences dans son domaine. Elle figure parmi les premières boîtes algériennes ayant entamé cette activité. L’entreprise produit des arômes à usage agro-alimentaire. L’entreprise emballe son produit dans des bouteilles en Polyéthylène de haute densité (Pehd). Selon cette technicienne, le Pehd est un type de plastique destiné à l’usage agro-alimentaire qui est connu pour sa capacité résistant à la température et au soleil n Lynda Mellak Bimensuel de l’économie et de la finance 37 Dossier L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 La laiterie Wannis importe près de 50% de son emballage alimentaire L’importé revient moins cher La valeur de la marque des produits laitiers Wannis est illustrée par son emballage qui diffère selon ses caractéristiques. A cause de l’absence de qualité et le manque de choix sur le marché national, la laiterie Waniss importe plus de 50% de son emballage alimentaire de la Turquie à des prix moins chers, selon le gérant de la laiterie. Le coût de l’emballage contribue au prix final du produit à hauteur de 35% Par Samira Bourbia DOSSIER E n plus de rendre visible et véhiculer les valeurs de la marque de l’entreprise et faciliter l’acte d’achat par l’identification de l’emballage en rayon, la mise en bouteille, en pot et en sachet, des produits alimentaires sert à protéger le contenu des contraintes extérieures. En effet, sous l’effet de la concurrence, Mourad Bouzekrini, fondateur et gérant de la laiterie Wannis, a réfléchi au procédé approprié pour pénétrer le marché régional et environnant afin de vendre sa marque. Il a adopté une stratégie offensive orientée vers le choix des formes à adapter pour son emballage ainsi que le design des sleeves, en profitant de son expérience sur le marché pour illustrer une meilleure représentation financière de ses produits. Pour accompagner la commercialisation et la promotion de la marque, il a opté pour un emballage original conçu avec des sleeves illustrant la variété et les vertus de sa gamme de produits mises sur le marché. La laiterie Wannis offre ainsi des emballages de différentes formes et dimensions, variant entre pots, sachets et bouteilles. Aujourd’hui, elle commercialise cinq gammes de produits, à savoir, des yaourts fruités et aromatisés en bouteilles et pots, de la crème fraîche, des jus en bouteille et du lait fermenté en sachets et en bouteille mais aussi du lait de vache entier en sachet de collecte pasteurisé. A ce propos, M. Bouzekrini estime qu’«il faut assumer le coût de l’emballage car c’est avec ceci que nous faisons la différence sur le marché ». En effet, depuis le développement de sa gamme sur le marché, le gérant de laiterie Wannis s’est focalisé davantage sur la qualité de son emballage cherchant des produits conformes aux normes internationales et d’une qualité requise, la raison pour laquelle il a mis fin à sa collaboration avec l’entreprise natio- 120 000 litres La capacité de production de la laiterie Wannis est de 120 000 litres part jour. 38 nale Tonic Emballage, après cinq ans de travail en commun. Une unité de fabrication de bouteilles en plastique La laiterie Wannis n’a pas perdu de temps, elle s’est vite orientée vers l’importation des emballages alimentaires de la Turquie. Pour éviter, également, des retards de livraison dans certains produits, il a réalisé une unité de fabrication de bouteilles en plastique et importe, uniquement, les pots pour yaourt et crème fraîche. Un investissement de taille. « Il faut savoir que le prix de l’emballage alimentaire importé revient moins cher que celui fabriqué en Algérie. Les prix de l’importation est fixé avec notre partenaire à 35 dinars, tandis qu’en Algérie, Bimensuel de l’économie et de la finance Emballage de produits laitiers Le consommateur paie 5 à 10 dinars de plus Nous avons comparé les prix de l’usine et de vente des cinq gammes commercialisées par la laiterie Wannis et nous avons relevé que le coût entre les deux phases marque une différence de 5 à 10 dinars du prix final, dont un pourcentage est payé par le consommateur en plus du taux de la TVA. Un pot de yaourt importé avoisine les 35 dinars Pour les pots de yaourt fruité Wannis de 400 grammes, le prix de l’usine est de 57 dinars, mais il arrive au consommateur à 60 dinars. Le pot de crème fraîche Wannis de 200 grammes est estimé initialement à 60 dinars mais il est vendu à 65 dinars, soit une augmentation de 5 dinars. Même principe pour le prix de l’usine du pot de lait fermenté Wannis (Raib) d’un kilo, estimé à 76 dinars et vendu à 80 dinars, soit une différence de 4 dinars. Cette différence inclut les frais de la TVA, du transport et de l’emballage. Sachant que les pots de Yaourt ou de Raïb sont importés de Turquie à une valeur de 35 dinars. Le taux de l’emballage est différent selon le produit et le volume. Une bouteille d’un litre vide coûte 16 dinars Plusieurs paramètres entre dans la définition du prix final de la bouteille quelle que soit sa capacité de stockage. Bien que la laiterie Wannis possède le matériel nécessaire pour la fabrication de la bouteille, elle achète les bouchons ainsi que la sleeve qui contourne la bouteille. Le coût de fabrication d’une bouteille d’un litre est estimé à 11 dinars tandis que le bouchon est à 1 dinar et la sleeve à 3,5 dinars. Toutes ces parties sont fabriquées, séparément. Ce qui, également, explique les tarifs élevés des produits en bouteilles par rapport au lait en sachet. Un film de sachet d’un kilo pour lait pasteurisé coûte 250 dinars DOSSIER nous les achetons à 40-45 dinars ». Le gérant de la laiterie Wannis fait remarquer que non seulement il a gagné une différence de 5 ou 10 dinars, mais également, un produit de qualité. Les coûts que génère cet investissement se répercutent directement sur le coût final du produit que paie le consommateur. Ce qui est logique pour M. Bouzekrini qui estime que le coût de l’emballage doit être intégré dans le coût final du produit. D’ailleurs le coût de l’emballage contribue au prix final du produit à une valeur de 35%. Ce qui explique la cherté des produits laitiers emballés en bouteilles et pots. La marge que paie le consommateur sur l’emballage peut varier entre 10 et 25 dinars, selon la dimension et le volume du produit emballé. Tous ces paramètres contribuent à la fixation des prix du produit avant et après la mise en vente. Pour rappel, la laiterie Wannis avait commencé la production laitière durant les années 80. En 2003, cette entreprise familiale se développe et oriente son activité vers la transformation et la diversification de la production laitière. Le fondateur et gérant de la laiterie M. Bouzekrini Mourad, a constaté la pénurie des produits laitiers dans la wilaya de Chélif et des régions limitrophes. C’était une occasion pour développer son activité et agrandir son commerce à travers l’investissement dans l’élevage, la collecte et la production laitière et de ses dérivés. Au départ de son activité, cette exploitation familiale ne possédait qu’une dizaine de vaches laitières. Un nombre qui a décuplé, actuellement, pour atteindre près de 600 vaches en hors sol élevées sur une propriété de 70 hectares, seulement. Deux exploitations ont été implantées sur ces plaines de Chélif pour l’élevage de vache catégorie de vache mobilière et une autre pour l’élevage des vaches d’Holstein. Avec une capacité de production à 120 000 litres par jour, la laiterie Wannis estime répondre à la demande locale du marché de la wilaya de Chélif et ses voisins. De plus, l’entreprise familiale possède une unité de transformation de lait, dont la capacité est évaluée 15 000 litres par jour. Le développement et la diversification de sa gamme de produits a nécessité un investissement humain et matériel n S. B. Dossier L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 En plus de sa gamme variée de produits laitiers, la laiterie Wannis produit du lait pasteurisé à base de poudre de lait ainsi que le lait de vache en sachet. Le lait pasteurisé est commercialisé à 25 dinars, tandis que le lait de vache est vendu à 45 dinars. Bien que les sachets alimentaires destinés à conserver le lait soient subventionnés, cela n’a pas empêché que leur coût soit augmenté à 120 dinars depuis 2008 à ce jour. Le prix actuel d’un film de sachet d’un kilo est estimé à 250 dinars. L’emballage ne concerne pas uniquement les bouteilles, sachets et pots mais également les caisses et les intercalaires. A chaque produit, son coût. Concernant ces deux produits, la laiterie Wannis se les procure chez Maghreb emballage à des prix séparés. Pour le carton ondulé, le coût d’achat revient à 35 dinars tandis que l’intercalaire à 5 dinars. Sachant que chaque caisse contient deux intercalaires. A titre d’exemple, le coût final d’une caisse à deux intercalaires d’une capacité de stockage de 20 pots de yaourt de 200 grammes avoisine les 45 dinars. Un prix élevé, selon M. Bouzekrini qui estime que l’industrie de l’emballage en Algérie est encore insignifiante n Samira Bourbia Bimensuel de l’économie et de la finance 39 Dossier L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 Conditionnement de lait cru L’unité en carton coûte près de 10% du prix du pack DOSSIER Farid Assanoune, Directeur commercial à Tifra Lait L’emballage utilisé pour le conditionnement du lait en plastique, carton ou en verre pèse lourd dans le prix de revient du produit final, chez l’entreprise de production et de commercialisation de produits laitiers, Tifra Lait, le prix de l’unité d’emballage en carton Fimo coûte 12 dinars et celui de la bouteille en PET est de 4 dinars de plus que le coût du produit lui-même. Par Lynda Mellak Q uoique le prix du lait soit subventionné par l’Etat, le produit conditionné revient cher. Le prix de l’emballage pour le lait UHT en carton représente entre 7 à 10% par rapport à son prix final. L’approvisionnement de l’emballage en carton Fimo (à base d’aluminium) est importé de l’étranger et dont le prix à l’unité est facturé à 12 dinars. Pour ce qui est des bouteilles en PET 7 à 10% Le lait UHT en carton représente entre 7 à 10% par rapport à son prix final. 40 réservées pour le lait caillé et fermenté, cette entreprise les achète en produit semi-fini. Acquise en préforme, la bouteille est transformée au niveau de l’usine et préparée pour le remplissage, explique le directeur commercial. Le prix du revient de l’unité après transformation, dit-il, est estimé à 4 dinars. « Nous avons choisi ce conditionnement pour l’avantage qu’il apporte sur le conditionnement du produit. Avant d’arriver dans nos supermarchés, puis dans nos réfrigérateurs, le lait suit un parcours précis. Elément fragile, pour le protéger et éviter qu’il caille, le lait est pasteurisé et stérilisé. C’est ainsi que le produit en carton ou en bouteille peut résister jusqu’à une période de trois mois sans qu’il soit mis au frigo », note le directeur Assanoune. Tifra Lait est une entreprise de production et de commercialisation de produits laitiers. Créée en 1987, elle est composée de trois unités. Deux implantées au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou et une autre au niveau de la Wilaya de Sidi-Bel-Abbès. Les deux unités installées au niveau de Tizi-Ouzou produisent du lait pasteurisé et du fromage à pâte môle, du lait conditionné et du lait fermenté. Celle de Sidi-Bel-Abbès est orientée, également, vers la production du lait de vache UHT. D’après notre interlocuteur, les trois entreprises réunies ont réalisé un chiffre d’affaires de l’ordre de 3 milliards de centimes en 2014. Dotée d’une chaîne de production d’une capacité de transformation de 48 000 litres par jour, la laiterie Tifra projette, dans le cadre de son programme d’extension, d’implanter un élevage d’un millier de vaches laitières. « Nous prévoyons la mise en place d’une ferme bovine composée de 1000 têtes et qui va atteindre les 3000 têtes sur une période de cinq ans ». C’est dire que ce produit est largement demandé et qu’il soit mis en bouteille, sachet ou pack en carton, la demande est là n L. M. Bimensuel de l’économie et de la finance La laiterie Halib Ennadjah mise sur la qualité Dossier L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 Par faute de financement et manque de choix sur le marché national, la laiterie Halib Ennadjah a utilisé à ce jour des modèles classiques et primaires de pots de yaourt et de crème fraîche. Ladite laiterie prévoit de changer son emballage et investir davantage dans son image de marque. Dorénavant, les emballages de yaourt seront importés de Turquie pour une différence d’un dinar, seulement, par rapport à ceux fabriqués localement. Par Samira Bourbia D epuis sa création à ce jour, la laiterie s’est contentée d’utiliser l’emballage en plastique qui est très utilisé dans la réalisation des emballages primaires en raison de la diversité de leurs qualités et la disponibilité sur le marché algérien. Aujourd’hui, face à la concurrence accrue dans le secteur laitier, la laiterie Halib Ennadjah compte passer de l’emballage primaire ou classique à un emballage plus qualitatif et attractif pour marquer sa position sur le marché et faciliter aux consommateurs l’identification de ses produits. Après avoir collaboré avec des entreprises nationales de l’emballage, le gérant et fondateur de la laiterie, M. Heddi, a entamé une phase de négociation avec une entreprise turque d’emballage afin de renouveler son packaging et l’adapter à ses propres caractéristiques. D’après le propriétaire de la laiterie, le coût de l’emballage en Algérie, notamment ce qu’ils achètent, ne répond pas à la qualité offerte. Le coût d’un pot de yaourt de 125 gramme lui revient à 3 dinars, sans aucune spécificité précise et très fragile pour un tel produit sensible à des contraintes extérieures. Lors des négociations, il est parvenu à s’entendre sur un prix de 4 dinars avec l’entreprise turque mais avec une qualité plus élevée et un emballage référencé sur le marché. L’amélioration de son emballage de vente s’impose dans la mesure où la laiterie est en phase de diversifier et de développer sa gamme de production laitière à base de lait de vache. Par conséquence, cette entreprise compte renouveler le packaging de ses produits laitiers, à savoir les yaourts et la crème fraîche qui sont emballés dans des pots en plastique classiques. La révision de sa politique commerciale concernera sûrement la politique des prix qui accompagneront le relooking de sa gamme de produit. Un pot de yaourt fabriqué localement coûte 3 DA Aujourd’hui, la laiterie Halib Ennadjah propose une panoplie de produits laitiers variant entre yaourt aromatisé et crème fraîche produite à base de lait de vache. Les prix de cette gamme varient selon le volume et la quantité du produit emballé dans des pots de 125 g et 200g. La cadence de produc- tion de cette laiterie s’appuie sur la demande du marché, ainsi elle produit à un rythme variable. Sa fréquence de production est de 48 pots de yaourt par minute. Ensuite le produit est conservé dans des pots de 125 g ou 200 g. Le coût d’un pot de yaourt vide de 125 g est estimé à 3 dinars et le prix de vente est de 15 dinars tandis que le coût d’un pot de 200 g vide coûte 5 dinars de plus, soit 3,5 dinars et commercialisé à 25 dinars. Même règle et principe s’applique sur la crème fraîche qui est emballée dans des pots de dimension différente. Cependant le coût de l’emballage est plus élevé par rapport à celui des yaourts. Il avoisine les 15 dinars pour un pot d’un kilogramme, dont le prix de vente est fixé à 450 dinars. En plus des produits dérivés, la laiterie Halib Ennadjah garde sa spécialité de lait de vache à différents goûts. Le tarif d’un sachet de lait de vache entier est arrêté à 65 dinars tandis qu’un sachet d’UHT pour lait de vache pasteurisé revient à 45 dinars. Cette différence dans les prix traduit le coût supplémentaire que paie le consommateur sur le produit final. Selon le propriétaire de cette exploitation familiale, M. Heddi, « le coût de leur emballage n’impacte pas trop sur le prix final du produit, mais c’est la qualité qui coûte plus cher » n S. B. DOSSIER Pour 1 dinar de Plus, elle imPorte son emballage Pour Ennadjah le coût de leur emballage n’impacte pas trop sur le prix final du produit Bimensuel de l’économie et de la finance 41 Dossier L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 Mourad Bouattou, Responsable des relations extérieures au sein de «Saïda» DOSSIER «Le coût de L’embaLLage dépasse Les 42 L’emballage représente un coût incontournable à prendre en compte dans le plan d'investissement de l'entreprise. Pour le cas de Saïda, Mourad Bouattou, responsable des relations extérieur affirme que le coût de l’emballage dans les eaux embouteillées est déterminant dans la structure de coût du produit fini. Selon lui, le pourcentage qu’occupe le prix de l’emballage pour le produit finit dépasse les 40%. Réalisé par Noreddine Izouaouen L’Eco : Peut-on savoir comment est déterminé le coût de l’emballage sur le produit fini et à quel taux? Mourad Bouattou : Tout d’abord permettez-moi, avant de répondre à vos questions de souligner l’investissement colossal et les efforts remarquables déployés par notre Groupe, pour la mise en place d’un outil de production, digne des standards internationaux de qualité. Ceci, avec nos nouvelles lignes de production à savoir celle de l’eau pétillante Saïda, rehaussant l’image de cette marque prestigieuse, déjà lancée sur le marché et qui connaît un succès retentissant et, aussi, la nouvelle gamme de boissons carbonatées, en phase de lancement, « La casera », produite à Saïda, en deux répandu, la demande du marché variétés « Agrumes » et «Pomme». nationale est très forte, ce qui a Pour revenir à votre question, on ne poussé les producteurs à intégrer la peut donner un coût de l’emballage fabrication de préformes (pré- soufsans faire une étude analytique des flés) ou à s’approvisionner auprès inputs de l’énergie et des autres fac- de fabricants locaux. teurs de production, mais dans les Les coûts de cet emballage sonteaux embouteillées, il est détermiils variables selon le marché nant dans la structure de coût du international où les prix sont produit fini. Ce qui est sûr, c’est que fixes même s’ils chutent à nous privilégions la qualité, ce qui l’international? n’a pas de prix lorsqu’il s’agit de La matière première essentielle respecter les standards professioncomme input pour nels en la matière et in fine le fabriquer l’embalconsommateur algérien. Le lage PET, est coût de l’embalconstituée à base lage pour les de résine de polyeaux emboue r remiè put p e éthylène. Cette teillées dépasse r è i t m La ma le comme i matière est les 40% du coût er tiel presque totalefinal du produit. essen our fabriqu , est p ET m e n t llage P ase de a b m l’e àb importée. D’où acheteze e é n u è t l consti e polyéthy Pour le PET vous cet d e résine i est presqu tée. les coûts emballage ? or qu p m i s o n t Cela dépend de la t men totale variables, disponibilité et du selon le type d’emballage cours sur le marché PET. En général la international, de ce fait est tribuproduction locale est assez fournie pour répondre de taire du marché boursier. La valeur manière générale, à la demande de ajoutée pour les eaux embouteillées étant très faible, les gains en termes la filière boissons. de variation des coûts de ce facteur sont insignifiants et demeurent sans Y a-t-il assez de producteurs impacts sur le produit fini. Au vu du nationaux dans cette matière mille-feuille fiscal que nous suppor(PET) ? Comme le contenant en PET pour tons, nous avons soumis un mémoles boissons, eau plate, ou boissons randum, par le biais de la commisdiverses non alcoolisées, est très sion des eaux embouteillées que je 160 000 dinars la tonnes Le prix du PET sur le marché mondial est estimé à plus de 1 300 dollars soit 130 000 à 160 000 dinars la tonnes. Bimensuel de l’économie et de la finance Dossier L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 40% pour Les eaux embouteiLLées» préside, pour encourager la survie de la production nationale dans cette sous filière. Le cabinet de conseil américain, Nexant, a publié auparavant un rapport qui indiquait que la demande mondiale de la résine de PET en 2010 était 16,2 millions de tonnes, mais la demande augmentera à une vitesse de 6% par année durant les dix années suivantes. Le prix du PET sur le marché mondial est estimé à plus de 1 300 dollars soit 130 000 à 160 000 dinars la tonne (tenant compte des variations du marché). Si nous calculons sur ce prix, le prix d’un gramme de la résine du PET devra être entre 130 et 160 dinars pour le kilogramme, selon les variations indiquées cidessous. Ainsi nous pouvons faire les calculs selon le grammage de la bouteille (16, 32, 50 …grammes). Mais il fut un temps, en Europe par exemple, le prix, à cause de la pénurie des produits, a atteint 1 650 euros chaque tonne en hiver (FD, Europe). En Asie, il a atteint 1 850 dollars chaque tonne (FOB, chine), et en Corée, le fabricant a annoncé le prix de 1 930 dollars/tonne (FOB, Corée). Parlez-nous un peu de la qualité de l’emballage disponible sur le marché ? Cette question très générale dépend de la source d’approvisionnement, du process de transformation et de la technologie mise en œuvre. Les producteurs connus, comme Saîda, réunissent les meilleures conditions au plan technologique et choix du fournisseur, pour respecter en premier lieu la qualité et le consommateur final. N’est-il pas temps de faire le point sur les matériaux, procédés et équipements permettant de produire des emballages moins chers ? C’est un débat général de filière qu’il faut prendre en compte. A chacun aussi, ses choix liés notamment à sa politique commerciale et sa stratégie marketing. La création du Cluster Soummam Boissons, vise à mutualiser ces achats pour des économises d'échelle, au profit de tous ses membres. DOSSIER «Nous privilégions la qualité et cela n’a pas de prix» Que dites-vous de la création d’un Conseil national de l’emballage qui se chargera du suivi des producteurs de l’emballage ? Il appartient aux organismes et aux pouvoirs publics compétents de décider de sa création n N. I. Bimensuel de l’économie et de la finance 43 Dossier L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 Chez Tonic Industrie 120 millions de tonnes de papier produits annuellement Intervenant dans un marché qui émerge à peine, Tonic Industrie est un groupe industriel qui propose une gamme variée de produits d’emballages. Pour mieux asseoir sa position sur le marché, ce groupe mise sur l’aspect concurrentiel en suivant une politique de maîtrise des coûts. DOSSIER Tonic Industrie a beaucoup investi dans l’équipement moderne Par Khelifa Litamine E n partant de la récupération, le recyclage de vieux papiers et du carton, Tonic Industrie a beaucoup investi dans l’équipement moderne pour réussir le pari du coût à la clé, un plan de développement étalé jusqu'à 2017 et comportant un volet partenariat avec les étrangers. Afin d’avoir plus de détails sur les coûts de production et de vente, nous avons pris part à une visite guidée à l’intérieur des unités de production de l’usine. Nous avons ainsi appris que le prix d’achat des déchets est fixé par paliers, de 1 jusqu'à 100 tonnes achetées entre 1 et 3 dinars le kilogramme, alors que la palette de 100 à 300 tonnes est achetée entre 4 et 5 dinars le kilogramme. Le papier blanc est le plus cher à l’achat, il est facturé entre 1 jusqu'à 25 dinars le kilogramme. S’agissant des fournisseurs, ils sont au nombre de 330 petites entreprises qui fournissent leurs déchets à la société, 50 d’entre elles sont liées par des contrats. À propos des prix de vente, nous avons appris aussi que les prix diffèrent d’un produit à un autre, à titre d’exemple, 330 fournisseurs Tonic Industrie travaille actuellement avec 330 fournisseurs de papiers. 44 une caisse en carton destinée à l’emballage d’un réfrigérateur est cédée à 500 dinars, par ailleurs, un sac en papier blanc est cédé quant à lui, à 18 dinars. Par ailleurs, une boîte de lait est vendue à 30 dinars/l’unité et un gobelet jetable à 0,20 dinar. D’autres paramètres entrent dans la fixation des prix de ventes, à savoir, la quantité et la qualité des produits auxquelles vient se greffer l’effet du taux de change et le transport. Avec une production annuelle de 120 millions de tonnes, l’usine n’a pas encore atteint ses capacités optimales de production. Quant à la marge que gagne la Tonic Industrie dans le processus de transformation, elle se situe entre 12% à 15% sur chaque produit n K. L. Bimensuel de l’économie et de la finance Dossier L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 Mustapha Merzouk, PDG de Tonic Industrie «L’ALgérie importe pour 600 miLLions de doLLArs de pApier» Tonic Industrie qui relève du secteur public, est une entreprise relativement neuve puisqu’elle n’a que trois ans d’existence. C’est la reprise des entités de l’ex-Tonic Emballage qui est tombée en faillite et c’est le Trésor public qui l’a rachetée en 2011. Aujourd’hui, Tonic Industrie est une entreprise publique économique avec un capital de 30 milliards de dinars et contribue grandement au développement de l’économie nationale et à la création des richesses et emplois grâce à la diversification de fabrication du papier et emballage. L’Eco : Quelles sont les activités phare de Tonic industrie ? Mustapha Merzouk : Tonic dispose d’un potentiel industriel très intéressant, avec 11 unités de productions et deux unités de logistique et de transport, avec un effectif de 2700 employés. Nous commençons tout le cycle de production et de transformation, depuis la récupération. Avec la production du papier ouate et de papier d’emballage jusqu’à leur transformation en caisse et sac en papier et carton ondulé, produits Quate (papier tissu), boîtes pliantes, en plus de l’impression et arts graphiques. Nous avons pratiquement 9 activités stratégiques, avec une capacité de production globale de 330 000 tonnes annuellement. Ce potentiel est exploité actuellement aux environs de 5 jusqu’à 60%. Cela dépend du domaine d’activité de chaque unité de production et sa mise à niveau et du programme de modernisation que nous avons engagé. Notre stratégie est de couvrir, d’ici 2016, la totalité de nos capacités et de nous positionner en tant que leader, sur le marché national en matière d’emballage et de produits sanitaire et domestique. En même temps, nous avons l’ambition d’aller sur des marchés extérieurs à commencer par les pays maghrébins que nous avons déjà investis, ensuite africains et pourquoi pas, au niveau des marchés européens et asiatiques. Bimensuel de l’économie et de la finance DOSSIER Réalisé par Naima Allouche «L’emballage est un véhicule de promotion commerciale pour le contenu du produit» Suite en page 46 45 Dossier DOSSIER 46 L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 Suite de la page 45 Vous avez parlé de produit stratégique, peut-on savoir lequel ? L’emballage est en lui-même un produit stratégique puisqu’il se trouve au carrefour de toutes les activités des entreprises, ce qui nous a permis de faire cette politique de l’emballage divisionnaire, surtout avec la modernisation au niveau du marché dans ce domaine et l’évolution des ménages qui veulent protéger tous leurs produits. Il est aussi un véhicule de promotion commerciale en ce qui concerne le contenu du produit. Nous sommes en perspective de modernisation de toutes nos unités qui sont en exploitation. Chacune tourne selon son degré de performance et sa capacité de production qui varie de 5 à 70%. Notre objectif est de reconquérir les marchés que nous avons perdus et qui sont pris par la concurrence locale et voire même internationale puisqu’il y a des importations du papier et carton qui constitue notamment le marché informel. Il y a aussi le programme de mise à niveau pour augmenter nos capacités de production à, au moins 70% pour toutes les unités. Pour cela, nous avons établi d’abord un programme d’urgence qui s’étale jusqu’à 2016, pour récupérer déjà 50% de nos unités qui ont été à l’arrêt à cause du boycott de certains équipementiers qui n’ont pas été payés pendant la phase de liquidation, et enfin améliorer la disponibilité du potentiel de fabrication des produits d’emballage stratégique pour le développement de l’économie du pays. Avez-vous des projets de réalisation d’autres unités ? Nous avons, à moyen terme, un projet pour la production du carton compacte qui est totalement importé par l’Algérie et pour lequel nous avons eu l’accord du principe du CPE depuis 2012. Nous avons élaboré l’ensemble des études technico-économiques. Nous attendons maintenant sa validation au niveau des banques afin de concrétiser ce projet qui est d’une forte valeur ajoutée et qui va permettre éventuellement de réduire la facture des importations. Aussi, nous avons un projet pour la réalisation d’une station d’épuration des eaux usées et une autre unité pour le carton compact, outres les projets que nous allons développer avec nos futurs partenaires. L’Algérie est un importateur de papier, existe-t-il actuellement une politique pour réduire au moins la facture ? L’Algérie importe, aujourd’hui, environ 600 000 tonnes de papier. C’est une facture de l’ordre de 600 millions de dollars, ce qui classe l’Algérie au 4e ou 5e rang dans les importations du pays. De ce fait, nous sommes appelés à exploiter le potentiel national. Malheureusement nous n’avons pas de forêts et il faut y penser, dès aujourd’hui, à moyen et long terme, à implanter des forêts, pour les générations futures, notamment les forets industriels, comme il se fait ailleurs et faire des politiques pour la protection de l’environnement et le développement national par l’achat des concessions à l’extérieur, pourquoi pas, afin Tonic Industrie se lancera dans la production du carton compacte qui est totalement importé par l’Algérie Bimensuel de l’économie et de la finance l’économie à l’algérien. Nous allons mettre les points forts des deux entreprises pour rentabiliser ce potentiel et d’impulser toute une dynamique de développement dans ce secteur, bien sur, après la création d’une société mixte incessamment. label tonic Industrie. Nous sommes, également en discussions avec les Sénégalais pour exporter nos produits, dans ce sens. Je veux dire par l’acte d’exportation, qu’il s’agit là d’une profession où tous les acteurs doivent intervenir et la sacraliser, à savoir les transporteurs, les douaniers, les Et avec les pays voisins, est-ce que banques, les assurances, les structures vous êtes parti à la conquête de d’exportation, etc…, outre l’intervenleur marché ? tion de toutes les ambassades qui Pour rentabiliser nos installations, il devaient mettre tout un système d’infaut aller à la conquête du marché exté- formation pour ne pas rater des opporrieur. Nous sommes actuellement sur le tunités et des appels d’offres. A mon marché tunisien et libyen et nos pro- avis, l’exportation doit être libérée et duits intémême politiressent pas quement, mal de clients démystifier la sur le continent commission africain avec le et faciliter meilleur rapl’acte d’export qualitéporter et de Notre objectif est de prix. Sur le ne plus gérer vieux papier, des cas d’exconquérir le marché nous sommes ception. Nous africain et d’y rester. sur le marché devons mettre de l’Espagne, les moyens en l’Arabie conséquence Saoudite, pour se mettre au l’Indonésie, la diapason des praHollande. Mais tiques internationales ce qui nous intéresse est d’exporter nos afin de vendre un vrai « label » Algérie. produits et non la matière première. Il A part le partenariat national, faut noter qu’il y a toute une dynaAvez-vous un programme de envisagez-vous à aller à mique d’exportation qui se prépare au sensibilisation pour inculquer cette l’international ? niveau du gouvernement pour culture aux citoyens ? Nous sommes en pourparlers actuel- conquérir le marché africain, avec la D’ores et déjà un programme est lement avec une société espagnole qui maîtrise de tous les domaines d’expor- mis en place avec les centres d’enrécupère près de 3 millions de tonnes tations, à savoir la réglementation, le fouissement des déchets. Une camsur l’Espagne et l’Europe, pour créer fret, les financements, le respect des pagne aussi qui sera lancée avec les une jointure avec ses responsables et délais, etc. Au niveau de l’entreprise, municipalités pour essayer de faire le de booster ainsi l’activité de récupéra- nous sommes engagés à améliorer la tri à la source, c'est-à-dire au niveau tion en Algérie. cette association se qualité de nos produits selon les des ménages avec des bacs de papier, fera, dans le cadre d’un partenariat normes internationales. Notre objectif verre, plastique, etc. ensuite, aller vers 51/49 et qui va permettre de ramener est, non seulement, de conquérir le les écoles pour former l’élève en tant leur savoir-faire, leur transfert techno- marché africain mais d’y rester et de ne que citoyen. Il y a aussi un programme logique et tous les supports qui permet- pas être expulser pour non respect de communication et d’information tent le développement de l’activité de d’une quelconque règle d’exportation. soutenue et qui est déjà lancé pour lui récupération chez nous et, pourquoi Je vous dirai aussi que notre ambition inculquer l’éducation environnemenpas, l’élargir à d’autres domaines est de ne pas exporter le vieux papier tale et lui expliquer que rien ne se perd, comme le plastique, le bois, le fer, etc. mais d’exporter le produit fini sous le tout est à récupérer, à recycler et à se pour ainsi, inculquer cette culture de transformer. En même temps, ce programme de récupération doit se faire avec le développement de la filière. Pour Tonic Industrie, un programme de 100 00 tonne de papier sensibilisation, des journées portes ouvertes et des séminaires sont au L’Algérie récupère, actuellement, environ 100 00 tonne de papier. menu et la presse sera informée en temps opportun n N. A. Bimensuel de l’économie et de la finance Dossier de développer l’industrie du papier. Aujourd’hui, notre exploitation se limite aux forêts urbaines. Nous sommes un pays qui consomme 600 millions de tonnes de papier et le taux de récupération est des plus minables puisque nous sommes qu’au niveau de 15% d’exploitation quant à d’autres pays qui sont de grands producteurs de papier et qui ont de grandes forêts, l’exploitation a atteint les 70% dont 50% pour la transformation de papier. Je vous rappelle que le papier peut être recyclé et transformé jusqu’à 5 fois. Il existe dans le monde plus de 350 millions de tonnes de papier qui voyage à travers le monde et dont 50% sont transformé à partir du petit papier recyclé. Aujourd’hui, nous sommes en train de mettre les moyens avec le concours du ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement et certains walis de différentes wilayas pour récupérer de grandes surfaces et implanter des forêts industriels. L’Algérie récupère, actuellement, environ 100 000 tonnes de papier et notre ambition est d’atteindre les 210 000 tonnes d’ici 2016. Pour atteindre, ensuite, les 450 000 tonnes de récupération d’ici 2022. DOSSIER L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 47 Dossier L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 Général Emballage produit 130 000 tonnes de carton par an Bientôt un emBallage moins cher Général emballage, spécialisé dans l’industrie du carton ondulé, est aujourd’hui l’un des poids lourds de son secteur avec actuellement trois unités de fabrication d’une capacité de production de 130 000 tonnes de carton par an. L’entreprise propose différents types de papier pour les transformateurs industriels et compte apporter ses capacités à 200 000 tonnes par an. Le coût de la matière première représente environ 60% du coût du produit final. Sa transformation est estimée à 40% du prix de l’emballage. DOSSIER Par Lynda Mellak 48 S elon son directeur commercial, Youcef Ouadah, le carton ondulé transformé par l’entreprise compte plusieurs types (la plaque, la caisse américaine, la barquette, les box). La plaque est fournie aux transformateurs industriels qui l’utilisent comme matière première pour fabriquer des emballages. Général Emballage propose aussi la caisse américaine qui est fabriquée et vendue en produit fini. Des clients, indique notre interlocuteur, s’y approvisionnent pour répondre à un besoin d’utilisation finale. La barquette destinée aux professionnels est utilisée beaucoup plus par les embouteilleurs, à savoir les fabricants de boisson alimentaire et spécialistes de l’industrie laitière. Et enfin, les box sont de grosses caisses dont le diamètre dépasse le 1m3, qui sont utilisées par des fabricants de préformes en PHD qui fournissent de leur côté, la demande des embouteilleurs. D’après M. Ouadah, les types de produits commercialisés par Général Emballage sont tous faits à base de papier. Le Kraft qui est obtenu à base d’une pâte vierge, une fois récupéré, broyé et recyclé, devient du papier recyclé. D’autres sont réalisés et transformés à partir du carton récupéré à savoir le Test et le Simili. Toutes ces formes de la caisse américaine par exemple. La papier, explique ce directeur commer- machine en question, « sur la base de cial, sont importées sous forme de la plaque qu’on lui fournit, coupe, bobines dont le volume est estimé à découpe, imprime et ressort enfin la environ trois tonnes par bobine de pièce en produit fini. La papier. La bobine passe par une plaque peut passer par machine qui s’appelle le une autre machine noutrain onduleur vellement acquise par pour faire de Général Emballage, la « Plaque ». pour impression de s é t i un s i o Cette derhautes définitions à r t ces n o i t nière, dit-il, savoir le High grac Avec u od de pr à Akbou, est obtenue en phique », al ées r l l utilisant en confirme M. é a n t s é in if, G minimum trois Ouadah. Cette et Sét vend n a r O e g couches de impression, dita s l l tonne Emba 0 papier (une de il, est dédiée à 0 0 n 100 n. o a r part et d’autre et un autre usage i r v a n p e ier p a une au milieu qui de produits de p de sert d’ondulation). haute gamme La plaque, poursuit(emballage de produit il, peut être faite égaalimentaire ou de médicalement à base de cinq ment). Général Emballage a acquis de couches à savoir le double-double qui nouveaux équipements pour fabriquer est un autre type de papier très lourd. des emballages moins chers à base de « La plaque » est transformée, par la papier ondulé. «Plusieurs emballages suite, sur une autre machine qui va qui, initialement, se faisaient à base de faire d’autres types de produits comme papier contrecollé et coûtaient plus 200 000 tonnes Les capacités réelles de productions de Général Emballage sont estimées à 200 000 tonnes pas an. Bimensuel de l’économie et de la finance Une partie de train onduleur (machine à fabriquer le carton) cher », explique notre interlocuteur. La transformation représente 35% du prix de l’emballage M. Ouadah compte deux types de clientèles. La première clientèle, affirme-t-il, achète un produit fini, imprimé et prêt à l’utilisation. Ils sont généralement des producteurs en agroalimentaire, hygiène corporelle, fabricants de boissons et d’autres. La deuxième clientèle achète un produit semi-fini. Il s’agit, détaille-t-il, « de propriétaires d’usines de fabrications qui possèdent des machines de transformation et qui achètent notre produit en semi-fini, le transforme à leur niveau pour répondre au besoin d’une autre clientèle de petite taille ». « Vu notre dispositif humain et matériel dit trop lourd, notre usine ne peut répondre aux petites commandes, donc nous les orientons ainsi vers ce deuxième client». Le coût de la matière première qu’achète Général Emballage représente 60 à 65% du coût du produit final. Le coût de sa transformation avoisine, par ailleurs, les 35 à 40% du prix de l’emballage. 100 000 tonnes de papier vendues par an Avec ces trois unités de production installées à Akbou, Oran et Sétif, Général Emballage vend environ 100 000 tonnes de papier par an. « Avec le démarrage du nouveau site de Sétif, un apport en capacité et en volume de vente est enregistré. Les trois sites réunis assurent une capacité de production annuelle de 130 000 tonnes de cartons. L’unité de Sétif offre à elle seule, une capacité de 70 000 tonnes. « Les capacités réelles de productions de Général Emballage sont estimées à 200 000 tonnes pas an », a fait savoir M. Ouadah qui estime que « les trois usines ne peuvent pas atteindre, à court terme, la production de 200 000 tonnes parce qu’il faut d’abord cumuler la clientèle qui peut consommer cette quantité et pousser l’usine de Sétif à monter en cadence, accélérer sa démarche commerciale pour arriver certainement à écouler cette capacité ». L’ouverture de l’usine de Sétif a pour objectif de répondre à un besoin complémentaire du marché local et exporter vers les pays voisins (Tunisie et Lybie). Notons à ce propos que la valeur des exportations de l’entreprise a dépassé les 1, 6 million d’euros en 2014. Général Emballage envisage ainsi d’augmenter cette valeur pour atteindre les 2,5 millions d’euros à court terme n L. M. Bimensuel de l’économie et de la finance Dossier DOSSIER L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 49