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Sur le site de Radio Campus Angers // Interview avec Mathieu
Bablée (basse) et Vincent Erdeven (claviers)
A l’occasion du Ciné Concert au Chabada Vendredi, dans le cadre de Premiers
Plans, Radio Campus Angers a rencontré pour vous Zenzile, célèbre groupe
angevin qui relèvera donc le défi du célèbre Cabinet du Docteur Caligari. Mathieu
(bassiste) et Vincent (claviers), nous parlent de cette expérience :
C’est la première fois que Zenzile se prête au jeu du Ciné Concert ?
Oui c’est la première fois. Ca faisait longtemps qu’on voulait faire de la musique sur
du cinéma. L’occasion s’es présentée sous la demande de Premiers Plans. Nous il
se trouve qu’on avait du temps en fin d’année donc on a pu caler, un peu en
express, ce projet qui tombait très bien. En fait on a eu deux mois pour le préparer.
Comment s’est fait le choix du film, le cabinet du Docteur Caligari de Robert
Wiene?
Bien sûr les films muets se prêtent mieux au jeu du CinéConcert ; après on a
cherché à sélectionner un film où la BO n’est pas forcément très forte ou présente
dans les esprits. Ensuite il fallait que le choix se fonde dans la thématique de la
peur, et ce film s’y prêtait merveilleusement bien. En plus on était intéressé par la
place des décors de l’expressionnisme allemand, assez noirs, et le parallèle avec
l’esthétique Bahaus, architectural et même industriel (à la base du design
moderne). Et puis l’intrigue est intéressante.
Vous vous êtes placés dans le rôle de compositeur de film ou c’est une autre
démarche?
Je crois qu’il faut mieux se placer dans le rôle de compositeur de films mais c’est
pas la même démarche que de créer des morceaux que tu peux compiler en un
album, même si dans l’album tu cherches à avoir une unité. Là c’est plutôt l’intrigue
et le propos du film que tu dois servir. Donc on a essayé de faire coller à la trame
cinématographique toutes les idées que ça nous inspirait.
On a bossé en regardant les images. C’est bien de se mettre en tête que les gens
viennent voir un film, et que tu fais en sorte que le live fasse symbiose. Tu te
places pas comme à l’habitude, il faut accompagner les images. Il faut qu’il y ait un
équilibre, sinon ça te fait sortir du film. C’est vraiment une illustration sonore du
déroulement du film.
Vous avez visionné le film beaucoup de fois ? Vous avez pris des notes,
découpé, puis composé? Comment s’est passé la création?
Quand on l’a visionné les premières fois, on a coupé le son, pour surtout pas avoir
d’idées perturbatrices. C’était long, très long ! Et puis c’est le mythe de la feuille
blanche, tu te demandes comment tu vas remplir cet espace. Même si bien sûr
dans la musique, le silence compte. Puis on a jeté des images, des idées en vrac,
basées sur nos souvenirs et les thèmes, les ressentis. Puis on a travaillé de
manière chronologique, on a suivi le découpage du film, en six actes. Après
l’équilibre se fait, on a fini par reprendre le début de notre travail. Tout ça, ça s’est
fait sur trois semaines.
Ce que l’on va découvrir sur scène, ça se rapproche de ce que l’on connaît de
Zenzile ?
Oui et non. C’est notre univers sonore, reconnaissable, par contre le style de la
musique n’a pas du tout été orienté vers le dub, peut-être l’identité plus marquée
du groupe, même si elle a eu tendance à évoluer sur les derniers albums. En plus
on a été privé de de l’utilité de certains timbres, comme le saxophone ou la flûte
traversière, car Raggy n’étant pas disponible, parce que pris par son autre projet, il
n’est pas présent sur le line up. Au final ça donne donc de la musique
instrumentale à tendance ambiante trip hop avec un fond de rock, toujours. Tout est
dans la dynamique et la nuance.
Quelle est la configuration sur scène du coup ?
Ce ne sera pas vraiment sur scène en fait puisque l’écran sera sur scène et nous
plus dans la fosse. Le public pourra se poser sur des coussins, ou dans les
gradins.
Est ce que cette création a pour but une représentation unique ou est-ce qu’elle
s’inscrit dans une continuité future?
Pour le moment une représentation, mais on est prêt à reproduire l’expérience.
L’intérêt est un certain devenir, pourquoi pas par exemple intégrer des festivals
interdisciplinaires comme Scopitone à Nantes, ou des salles de musiques
actuelles ou d’art. La difficulté étant surtout de trouver du temps pour répéter.
C’est un exercice qui vous plaît? Envie de renouveler l’expérience ?
Oh oui, ça nous donne envie d’en refaire, mais déjà on va aller au bout de
l’exercice ! On a cette volonté de travailler sur des images. Là c’est un choix
instrumental, et on ne désespère pas de refaire une expérience musique/image !
C’est la parfaite marche entre ce que l’on fait d’habitude et la possibilité, si elle
nous ait donnée un jour, de faire un score entier c’est à dire de rencontrer
quelqu’un branché par notre travail et pour qui on pourrait faire une bande original.
Mais c’est encore autre chose !
http://www.radiocampusangers.com/reportages/festival-reportages/premiersplans-2010/zenzile-en-cine-concert/

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