ellen l. ripley

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ellen l. ripley
100 icônes badass du cinéma
Les années 70
• David Bianic •
LIEUTENANT
ELLEN
L.
RIPLEY
Interprétée par Sigourney Weaver
• Le film: Alien, le huitième passager (Alien, 1979). Réalisé par Ridley Scott •
N
ait-on badass ou le devienton par la force des choses ?
Inné ou acquis ? Nature ou
culture ? Vous avez quatre
heures, le surgé Plissken passera ramasser les copies à
l’issue de l’interro. C’est ce
qu’inspire le personnage
d’Ellen Ripley dans la franchise Alien : avant d’être
une motherfucking tueuse de xénomorphes, Ripley
est une petite employée exemplaire, straight edge
au possible.
Issue d’une private school de Los Angeles,
diplômée en ingénierie à l’Université d’aéronautique de New York, elle devient pilote de robot
porte-charge chez Weyland Industries. Avec l’ancienneté, elle obtiendra le grade de lieutenant à
bord du Nostromo. Une vraie fonctionnaire.
Zélée qui plus est, ce qui lui vaudra l’inimitié du
reste de l’équipage quand elle refuse de laisser rentrer des membres susceptibles d’avoir été contaminés lors de l’incident à bord du vaisseau étranger. Jusqu’à ce stade du film, le plus badass de la
bande est Tom Skerritt, alias le capitaine Dallas,
figure tutélaire du chef de cavalerie. Ripley est alors
ostracisée, et sa froideur, sa rigidité, stigmatisées.
Si Ripley prend les choses en main, c’est malgré
elle, après que Dallas a voulu se payer un baroud
d’honneur, le con. Le second officier devient capitaine par intérim et, avec les galons, lui pousse une
sacrée paire de couilles. Plutôt que de s’enfuir à
bord de la navette, Ripley intime au reste de l’équipage de poursuivre la chasse à l’alien. Désormais
en charge, Ripley découvrira les intentions de Weyland, bien décidé à ne pas laisser passer la découverte incroyable de l’évolution que représente ce
vilain baveux à quenottes. Le choc est total pour
Ripley. La bonne employée a été trahie par tout
ce qu’elle chérissait. À l’exercice du devoir, une
nouvelle mission lui incombe : ne pas laisser cet
alien revenir sur Terre.
Comme dans le film, le personnage de Ripley
évolua beaucoup au fil du travail d’écriture et de
production. Sigourney Weaver fut la dernière
recrue du cast d’Alien et c’est grâce aux producteurs
Walter Hill et David Giler que Ripley passa petit
à petit au premier plan du film, n’hésitant pas
réécrire le script final. Ripley enterrait ainsi le personnage de la scream queen, avec son physique
androgyne et asexué, associé à une rage de survivre. Pour autant, Ripley faillit bel et bien disparaître à tout jamais dès ce premier opus.
Après avoir négocié une rallonge budgétaire
pour ajouter cette scène finale de confrontation à
l’intérieur de la capsule de sauvetage, Ridley Scott
voulait en plus que l’Alien arrache la tête de Ripley.
Mais le bon sens hollywoodien des producteurs
eut le dessus et Scott d’obtempérer : le monstre
doit mourir à la fin. Si Alien premier du nom fit
de Ripley un des tout premiers personnages féminins badass (le premier ?), c’est dans les itérations
de la franchise par James Cameron, David Fincher
et Jean-Pierre Jeunet que Sigourney Weaver allait
prendre toute la mesure d’une héroïne “ virile ”,
tout en développant un rapport ambigu avec la
bête, qui fera partie d’elle-même. Souvent érigée
comme un personnage hautement féministe, Ripley
se bat autant contre le monstre que contre le patriarcat et nourrit le mythe du badass d’un supplément d’âme. Fragile et impitoyable à la fois. ¶
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