LES RAIES

Transcription

LES RAIES
LES RAIES
A - GENERALITES
1 - DEFINITIONS
Selon Encarta : poisson cartilagineux des mers froides et
tempérées, au corps large et aplati, et dont les yeux, de couleur
sombre, se trouvent sur la face supérieure tandis que bouche et
branchies s’ouvrent sur la face inférieure, de couleur claire.
Selon le petit Robert de 1973 : poisson cartilagineux sélacien,
au corps aplati en losange, à grandes nageoires pectorales, à
queue hérissée de piquants, à la chair délicate.
Comme nous le verrons par la suite, c’est tout ce qu’il y a de
plus succinct. Il faut également préciser que, comme pour bien
des animaux marins, nous ignorons encore bien des choses.
2 - LE CORPS
Ce sont des poissons cartilagineux, à la différence de la plupart des vertébrés, chez les raies, tout comme
chez les requins, l’attache des muscles ne se fait pas sur un squelette interne car elles en sont dépourvu. Au
lieu de cela elles ont une peau épaisse constituée d’un maillage entrecroisé de fibres dures mais flexibles
faites d'une protéine appelée collagène.
Ce maillage forme un genre de 'corset' auquel se rattachent les muscles de natation. De ce fait la peau agit
en tant que squelette externe. Du point de vue mécanique, avoir les muscles fixés directement à un
squelette externe est une construction très efficace qui a pour résultat un faible gaspillage d'énergie
musculaire. Ce squelette externe augmente l’efficacité de la contraction des muscles natatoires du fait qu’il
n’y a pas de perte d’énergie due à l’appui corporel. Un autre avantage d'avoir un squelette fait de cartilage
est la réduction de poids. Le cartilage est dur mais souple et seulement environ à moitié aussi dense que
l'os. Aussi la masse du poisson est réduite et exige donc de manière significative moins d'énergie pour se
propulser dans l'eau.
Les raies n’ont pas de vessie natatoire qui, je le rappelle est un organe que beaucoup de poissons osseux
emploient pour réaliser la flottabilité neutre par la sécrétion ou l'absorption de gaz. Elles dépendent en
grande partie, tout comme un planeur, de l'ascenseur dynamique des flux marins. Moins l'énergie est
consommée pour un maintien en pleine eau, plus elle est disponible pour la propulsion. Ainsi, en ayant un
squelette interne léger, elles réduisent la quantité d'énergie requise pour nager. Comme elles n'ont aucun
tissu osseux, elles manquent également de moelle rouge qui produit les globules rouges chez les vertébrés.
Chez les élasmobranches c’est la rate qui assure la fabrication des globules rouges alors que chez les autres
vertébrés elle sert de lieu de stockage.
Toutefois quelques espèces de poissons cartilagineux disposent d’une structure spéciale appelée "organe de
Leydig" qui produit des globules rouges. Cet organe est situé au-dessus et en dessous de l'oesophage. Il est
absolument spécifique aux élasmobranches.
1
La fertilisation de la femelle des élasmobranches, est
effectuée par les claspers des mâles. Cet appendice est
constitué par une déformation de l'aileron pelvien qui est
enroulé sur lui-même, ce n'est pas un pénis comme chez les
mammifères. Juste sous la peau, à la base des claspers, se
trouvent 2 petits sacs remplis d’eau qui servent à expulser le
fluide séminal hors du clasper. Certains chercheurs avancent
que ces sacs sont utilisés pour faire un lavage contraceptif
pour évacuer le sperme des concurrents. Le sperme fertilise
les ovules mûrs pendant qu'ils voyagent de l'oviducte à
l'utérus. Une fois dans l'utérus, les ovules commencent leur
développement. Chez quelques espèces, la femelle peut
retenir du sperme dans les spermatophores de son utérus, et
le libérer au moment le plus adapté de son cycle.
3 - LES SENS
a - La vue
Contrairement aux humains, qui ont les pupilles circulaires, beaucoup raies ont les pupilles en forme de
croissant. Cette particularité est partagée avec d’autres poissons, certains cétacés dont Tursiops truncatus
et même des mammifères terrestres.
Cette forme a la particularité de garantir une petite
profondeur de champ et de limiter le flux lumineux sur
la rétine ce qui constitue un dispositif particulièrement
important dans un environnement aquatique
caractérisé par une lumière d’intensité variable. Par
ailleurs cette forme de pupille fournit un plus grand
champ visuel ce qui permet de mieux repérer les
prédateurs ou les proies potentiels, améliore la
résolution (capacité de distinguer les détails fins), et
augmente le contraste. Certaines espèces ont un genre
de paupière située au-dessus de l’œil qui peut couvrir
partiellement la pupille appelé operculum pupillary.
Œil d’une raie pastenague
Cette paupière est frangée de cils qui permettent de tamiser la lumière, comme chez quelques cétacés,
lamas, chevaux, et autres mammifères artiodactyles. On peut en déduire que les objets qui se trouvent
devant ou derrière le plan du focal formeront des images multiples sur la rétine de l'animal.
b - L’ouie
A ma connaissance les raies ne disposent pas de ce type d’organe.
c - Le toucher
Il a été démontré que les pastenagues détectent les proies enterrées par l'intermédiaire du complexe réseau
de leur « ligne latérale » dont les canaux sont répartis sur toute la surface ventrale. Ces canaux détectent le
très faible jet d'eau créé par les bivalves. En effet, pour leur alimentation, les bivalves aspirent
continuellement de l'eau qui, une fois la matière organique en suspension ingurgitée, est expulsée par un
tube charnu appelé un siphon artériel, ce qui crée ce jet d’eau.
e - L’électro réception
Les élasmobranches possèdent la capacité plutôt unique, partagée seulement par l’ornithorynque, de
pouvoir détecter les champs électriques produits par une autre matière organique. Le sens fonctionne par
l'intermédiaire d'une série de pores, appelés Ampoule de Lorenzini, répartis sur la tête du poisson. 2052 de
ces ampoules ont été comptés chez le requin de Taureau (Carcharhinus leucas). Chaque pore est relié par un
canal contenant une gelée riche en potassium à un sac contenant cil récepteur. Ces cellules sont réceptives
à du courant électrique depuis le courant continu de basse fréquence jusqu’au courant alternatif de haute
fréquence. Diverses études ont prouvé que la sensibilité à l’électricité des élasmobranches est telle qu’ils
peuvent détecter cinq milliardièmes de volt à une distance de33cm. A titre d’indication, le mouvement des
ouïes d’un poisson génère un signal 5 millions de fois plus important que le seuil précité.
L’eau de mer absorbe rapidement les charges électriques, de ce fait la portée des ampoules de Lorenzini est
très restreinte. On suppose que ces organes servent également à détecter les champs magnétiques terrestres
et ainsi servir à la navigation.
2
d - L’odorat
Vous savez que les requins, donc les cousins des raies, ont un
odorat d’une extrême finesse. Je suis donc tenté de supposer qu’il
en est de même pour ces dernières. Je n’en suis cependant pas sûr
car, à part le petit dessin ci-contre trouvé sur une page traitant de
la manta, mais sans explications complémentaires, je n’ai rien
trouvé à ce sujet dans tous les documents ou sites que j’ai
explorés. Ces poissons disposent de narines. Toutefois comme la
majorité des raies vivent pratiquement enfouies dans le sable ou la
vase elles utilisent leurs évents pour respirer (et pour sentir ?).
Cela reste donc un point à éclaircir !
B - TAXONOMIE
En 1999 Compano, un naturaliste, relève qu’ » il y a au moins autant de classifications des poissons
cartilagineux qu’il y a d’auteurs de publications à leur sujet. » De la masse des documents que j’ai
compulsés il ressort que les classifications les plus usitées sont celles de Compagno qui date de 1975 et celle
de Nelson de 1999.
La première est relativement simple les poissons cartilagineux sont classés en 2 ordres : les raies ou
hypotremeta et les requins ou pleurotremata. Ces raies sont subdivisées en 8 familles qui comportent un
ou plusieurs genres et des espèces.
La seconde est bien plus complexe, mais de mon avis également beaucoup plus complète. La classe des
poissons à squelette cartilagineux comporte 2 sous-classes : d’une part les chimères et, d’autre part les
poissons dont la mâchoire supérieure n’est pas liée à la boîte crânienne et dont les ouvertures des ouïes sont
des fentes. Cette dernière sous-classe est subdivisée en 9 ordres, 8 s’appliquent aux requins et assimilés ; 1,
les rajiformes, aux raies et poissons-scies. Certaines familles, outre le genre puis l’espèce, sont encore
subdivisées en sous-famille et tribu. Il semblerait d’ailleurs que cette systématique soit utilisée dans
FISHBASE, la base de données des poissons.
Autres différences :
•
Les raies aigle (myliobatidae), manta (mobulidae) et »mourines » (rhinoptéridae) sont des sousfamilles des myliobatidés.
•
Cette famille des myliobatidés a des cousins, les gymnuridés que sont les raies papillon.
•
Les raies pastenague ainsi que les raies guitare et électrique comportent 2 familles.
•
Il y a la superfamille des plesibatoidés qui regroupe la famille des raies pastenague de grande
profondeur (plesiobatidae) et celle des raies à 6 paires d’ouïes (hexatrygonidae).
C – PASSONS TOUT CELA EN REVUE
1 - Sous-ordre des MYLIOBATOIDEI
11 - Super famille des MYLIOBATOIDEA
111 - Famille des GYMNURIDAE ou raies papillon
Cette famille comporte 12 espèces réparties en 2 genres.
Comme leur nom l’indique les raies papillon ont
de très grandes nageoires pectorales qui peuvent
ressembler à des ailes de papillon. Ces nageoires
créent un disque qui est 1,5 fois plus large que
long et se prolongent vers l’avant pour inclure la
tête et s’arrêter sur un museau court et épaté. Ce
museau est plus arrondi chez les femelles que chez
les mâles. Le disque peut être brun, grisâtre,
pourpre ou verdâtre, quelquefois avec des points
soit pâles soit sombres il peut également
comporter des spicules. La tête est très plate
Raie papillon épineuse
conférant au poisson, vu de côté une apparence
extrêmement plate.
3
Gymnura altavela
Les yeux sont situés sur les cotés du haut de la tête et les évents directement derrière eux. Leurs
nageoires dorsales, si elles existent sont très petites et leur nageoire caudale est remplacée par un sillon
dans le haut et le bas de leur queue. Cette dernière est fine et bien plus courte que le disque. Un dard
urticant est situé à l’arrière des nageoires pelviennes.
La taille des raies papillon varie de 0,5 à 2 m de longueur.
Leur bouche est relativement grande et porte de petites dents qui ne peuvent pas servir, comme chez
d’autres raies, à broyer leur nourriture.
Elles se nourrissent pourtant de crabes, divers invertébrés, poissons, petits crustacés et mollusques
qu’elles cherchent sur le ou près du sol.
Les gymnuridés sont des poissons marins mais ils fréquentent également les estuaires. Ils vivent
généralement sur les grandes étendues de sable ou de vase des plages ou baies peu profondes dans les
eaux chaudes de l’océan Indien et du Pacifique.
Au moins une espèce de raie papillon, Gymnura micrura, est migratoire. Pendant la saison chaude elle se
déplace vers les eaux plus tempérées.
112 - Famille des MYLIOBATIDAE
Les raies de la famille des Myliobatidés sont bien connues pour leur grâce extrême et leur grande taille.
42 espèces réparties dans 7 genres forment les 3 sous-familles que sont les raies manta, les raies aigle et les
raies mourine. Ce sont des poissons avec de larges et puissantes nageoires pectorales qui peuvent avoir
jusqu’à 6 mètres d’envergure. Plusieurs membres de cette famille sont capables de faire des bonds hors de
l’eau. Les Myliobatidés sont des animaux marins toutefois certaines raies aigle et mourines s’aventurent
dans les estuaires ou dans la mangrove. On les rencontre dans les eaux chaudes des mers tropicales, en
général près des récifs ou dans les lagons côtiers, seule la manta est en pleine mer, loin des côtes.
Beaucoup de membres de cette famille effectuent des migrations estivales vers des eaux plus tempérées,
c’est pourquoi il est possible d’en observer au large des îles britanniques et au cap Cod.
1121 - Sous-famille des MOBULINAE ou raies manta
14 espèces de manta sont répertoriées et classées dans 2 genres.
Elles sont facilement reconnaissables à leurs grandes ’’ailes’’ pectorales. Elles ont 2 lobes céphaliques qui
se prolongent du front de la tête et une large bouche rectangulaire dont seule la mâchoire inférieure porte
de petites dents. On constate un léger dimorphisme entre les sexes. L’envergure des mâles adultes est de 5
à 6 mètres, celle des femelles de 6 à 7.La plus grande qui a été observée est de 9,1 m. Leur poids est
compris entre 1,2 et 1,4 tonnes. Elles ont une courte queue dépourvue de dard. Leur couleur varie entre
le noir et le gris bleuâtre pour le dos, la fac ventrale est blanche avec des taches grisâtres. Ces dernières
servent à identifier les individus. La peau des mantas est rêche, à l’identique de celle de la plupart des
requins. Les espèces du genre Manta n’ont pas de nageoire dorsale, celles du genre Mobula en possèdent 2
petites situées de part et d’autre de la queue.
Raie manta
Manta birostris
Mante méditerranéenne Mobular mobular
Ce sont des nageuses solitaires et non territoriales qui vivent dans les eaux chaudes des mers et océans
entre 35° de latitude sud et 35° de latitude nord.
4
Mis à part les Manta birostris qui se trouvent
en pleine mer de la surface jusqu’à 120 m de
profondeur, elles vivent près des rivages ou les
ressources alimentaires sont abondantes. Ce
sont des filtreurs de plancton. Elles nagent
lentement la gueule ouverte, généralement en
décrivant des boucles verticales, l’eau est
filtrée à travers leurs ouïes et les organismes
en suspension sont piégés par un dispositif
constitué de plaques situées à l’arrière de la
bouche et faites d’un tissu brun orangé tendu
entre les supports des ouïes. Leurs dents n’ont
aucun rôle nutritionnel.
De par la grande flexibilité de leurs nageoires pectorales les mantas sont capables de faire des bonds hors
de l’eau. Des sauts de 2 m de hauteur ont été observés. On estime qu’elles effectuent ces sauts pour se
débarrasser de leurs parasites et des peaux mortes. Par ailleurs, dans le même but, elles se retrouvent à de
véritables stations nettoyage. Enfin il faut noter l’interaction symbiotique des mantas avec les rémoras.
Ces dernières s’accrochent aux raies pour se nourrir de leurs parasites et accessoirement du plancton.
Leur durée de vie est supposée être de l’ordre de 20 ans. La maturité sexuelle de Manta birostris est
atteinte à l’age de 5 ans. Pour cette espèce (pour les autres peut-être aussi) la saison des amours débute
début décembre jusqu’à fin avril. Les copulations ont lieu dans des eaux de 26 à 29°, aux environs de
rivages rocheux et à une profondeur de 10 à 20 m. Les mantas se rassemblent en grand nombre pendant
la saison des accouplements et plusieurs mâles courtisent la même femelle. Ces mâles nagent directement
derrière la queue de la femelle à une vitesse plus rapide que d’habitude (9 à 12 km/h), cette cour dure de
l’ordre de 20à 30 minutes, puis la femelle ralentit l’allure et un mâle empoigne, en la mordant (d’où le
rôle des dents) une de ses ailes et se cale sous son corps. Puis il introduit son clasper dans le cloaque et y
dépose ses spermes. Cette copulation dure de l’ordre de 1 minute ½ à 2 minutes. Puis ce mâle s’éloigne
rapidement et laisse un second effectuer le même procédé. En général, après cette deuxième étreinte, la
femelle s’en va, laissant derrière elle ses autres courtisans. La durée de la gestation d’une Manta birostris
est de 13 mois au bout desquels elle donne naissance à 1 ou 2 rejetons de 1 à 1,5 m de longueur et
d’environ 11 kg. Ceux-ci naissent enveloppés dans leurs nageoires pectorales qui se déroulent rapidement
pour qu’ils puissent nager librement et se subvenir. Ils croissent rapidement, leur taille double au cours
de la première année.
Compte tenu de leur taille les mantas n’ont pratiquement pas de prédateur, on pense que seuls les grands
requins s’attaquent à elles.
Les mantas sont des poissons curieux et s’approchent facilement des plongeurs car elles aiment leurs
bulles. Naguère on croyait qu’elles étaient agressives et dangereuses pour les marins. Le mythe le plus
répandu était qu’elles pouvaient faire chavirer les bateaux. Un autre prétendait qu’elles noyaient les
nageurs en les enveloppant avec leurs nageoires.
Et pour clore ce chapitre je vous signale que le nom de manta dérive de l’espagnol et signifie
couverture.
1122 - Sous famille des MYLIOBATINAE ou raies aigle
Il existe 17 espèces de raies aigle réparties dans 3 genres. Elles vivent dans les eaux peu profondes des
baies, bourbiers, lits de varech et récifs coralliens des mers tempérées à chaudes. On les trouve
habituellement à des profondeurs variant entre 3 et 12 m, certaines ont été signalées à plus de 40 m.
Elles se distinguent des autres Myliobatidés par leur tête saillante et leurs grands yeux. Elles ont une
un corps plat avec une nageoire dorsale à la base de la queue. Cette queue, sous forme de fouet est plus
longue que la largeur du corps et possède un dard barbu qui est venimeux sans être létal. Leur peau est
douce au toucher, du brun foncé au noir sans marques sur le dos, blanc sur le ventre. Les femelles, qui
peuvent peser jusqu’à 100 kg sont plus grandes que les mâles.
5
Aigle vachette Pteromylaeus bovinus
Aigle commun Myliobatis aquila
Elles possèdent des dents plates, imbriquées les unes dans les autres qui leur permettent de broyer les
mollusques et autre proies portant une carapace qui forment leurs mets de prédilection. Il faut toutefois
dire que leur régime peut comporter des poissons, des poulpes ou des vers. Les raies aigle sont capables
d’écraser moules et huîtres et de recracher la coquille pour n’avaler que la partie molle des animaux.
Elles utilisent leurs puissantes nageoires pectorales pour éventer le substrat, créant des turbulences qui
mettent à jour les coquillages enterrés. Puis elles se servent de leur museau pour les déterrer.
Elles vivent généralement en groupes pouvant aller jusqu’à la centaine, la rencontre d’individus
solitaires n’est cependant pas exceptionnelle. Elles sont considérées comme nuisibles par les
ostréiculteurs car elles sont capables de dévorer tout un parc d’huîtres ou de moules.
Les raies aigle ont un cycle de reproduction annuel. Leur copulation a lieu généralement au printemps
ou à l’été. Le mâle choisit sa partenaire en la suivant de très près pour juger de sa « chaleur » en sentant
les signaux chimiques qu’elle émet. Lorsqu’il a trouvé la partenaire idéale il passe sous elle de manière à
ce que son dos touche le ventre de la femelle. Il peut alors introduire son clasper dans le cloaque tout en
continuant de nager avec des battements synchronisés des nageoires. Bien des fois les mâles se battent
pour une même femelle. Les raies aigles forment de grands agglomérats au moment de la copulation. Il
arrive que plusieurs mâles se collent à la fois sous la femelle et que les femelles soient couchées les unes
sur les autres recouvrant celles qui ont copulé ou celles qui ne sont pas assez matures pour le faire. Cette
maturité est atteinte aux environs de 5 ans, lorsque leur largeur d’aile à aile a 70 cm. La gestation dure
entre 8 et 12 mois et le nombre de petits dépend de la taille de la mère et peut atteindre 10 bébés. La
femelle rejoint une baie pour mettre bas afin de protéger ses petits des dangers de la pleine mer et pour
leur assurer une ressource alimentaire plus stable. Les bébés raie n’ont pas besoin de l’aide parentale, ils
naissent avec leur dard permettant une protection des prédateurs. Ce dard, jusqu’à la mise bas, est
replié dans un manchon afin de protéger la mère pendant la période prénatale. Une fois dans l’eau, cette
protection disparaît.
1123 – Sous-famille des RHINOPTERINAE ou raie mourine
Cette sous-famille ne comporte qu’un seul genre
et 7 espèces.
Les mœurs de ces poissons sont semblables à
celles des raies aigle. Leur classement dans une
sous-famille spécifique n’est pas explicité dans
les documents que j’ai consultés.
Mourine échancrée
Rhin optera marginata
12 – Super famille des PLESIOBATOIDEA
Ce sont des raies qui vivent en grande profondeur (au-delà de 100m)
121 – Famille des HEXATRYGONIDAE
Cette famille ne comporte pour l’instant qu’un seul genre et 2 espèces. Il semblerait qu’il y ait en réalité
5 espèces. Ces 3 nouvelles n’ont été identifiées que sur la base d’un seul individu aussi faut-il encore les
valider.
Ces raies se distinguent particulièrement par l’existence de 6 paires d’ouies et de branchies au lieu de 5.
Elles ont un long museau triangulaire inséré dans le disque formé par les nageoires pectorales. Ce disque
6
est plus long que large. Elles n’ont pas de nageoire dorsale mais une petite
nageoire pelvienne et une longue nageoire caudale qui arrive jusqu’au
bout de la queue. Cette dernière est courte, fine et ne ressemble pas à un
fouet. Elle porte 2 dards. Leurs évents se ferment par un clapet extérieur
au lieu d’un clapet intérieur. Les évents sont grands et situés loin derrière
les yeux. Le museau est translucide, son bout peut se mouvoir
verticalement et latéralement, on suppose qu’il sert d’organe électrorécepteur. Les narines, comme les yeux sont très séparés. La bouche est
large et comporte de nombreuses dents aigues. La peau de ces raies est
Hexatrigon bickelli
douce au toucher, de couleur brun rosé sur le dessus, la nageoire caudale
plus sombre, le ventre blanc. Les adultes peuvent mesurer jusqu’à 2 mètres. Comme ce sont des
poissons des eaux profondes on sait peu de chose à leur sujet. Le système de reproduction est identique
à celui décrit ci-dessus, je n’ai rien trouvé en ce qui concerne leur régime alimentaire et leurs mœurs.
122 – Famille des PLESIOBATIDAE
Il n’y a qu’une espèce dans cette famille, la Plesiobatis daviesi. Naguère elle était classée dans le genre
Urotrygon, la création de cette famille date de 1990, elle est due au naturaliste NISHIDA. Le disque
pectoral de ces raies est arrondi, légèrement plus long que large et s’arrête sur un museau pointu. Elles
n’ont pas de nageoire dorsale mais des pelviennes et une grande caudale qui, comme précédemment, se
prolonge jusqu’à la fin de la queue.
Celle-ci est mince et aussi longue que le disque mais ne
ressemble pas à un fouet, à mi longueur se trouve un grand
dard. Elles possèdent 5 paires de petites ouïes mais leurs
branchies n’ont pas de plaques filtrantes. Leur tête ne fait pas
saillie par rapport au reste du disque. Deux évents sont situés
directement derrière leurs petits yeux et leurs mâchoires
portent de petites dents. Leur peau est couverte de denticules,
elle est gris brun à noire sur le dos, blanche sur le ventre. Des
raies de 2,70 m ont été signalées.
Plesiobatis daviesi
Elles sont vivipares et, comme ci-dessus, on sait peu de choses à leur sujet.
On les rencontre entre 45 et 700 m dans les eaux côtières de l’Afrique du Sud, en Australie, à l’Ouest de
l’océan Indien, et dans le Pacifique du Japon aux Philippines ainsi qu’aux îles Hawaï.
2 – Sous-ordre des PRISTOIDEI, famille des PRITIDAE ou poissons scie
Cette famille comprend 2 genres, Anoxypristis et Pristis et 5 espèces.
Je n’en parlerai pas car ces poissons ne ressemblent pas aux raies telles que nous nous les représentons.
Cela pourrait être le sujet d’un prochain exposé, avis aux amateurs !
3 – Sous-ordre des RAJOIDEI
31 – Super- famille des DASYATOIDEA
311 – Famille des DASYATIDAE
La famille des pastenagues comprend 70 espèces réparties dans 9 genres et 2 sous-familles.
Les nageoires pectorales de ces raies forment un disque circulaire, ovale ou oblong. Ces nageoires
s’avancent jusqu’au museau de telle sorte que la tête est comprise dans le disque. Ce disque n’est
jamais plus de 1,3 fois plus large que long.
Vues de coté, elles sont très plates et la tête ne fait pas saillie. Les yeux sont
situés sur les cotés du haut de la tête, les évents sont positionnés juste derrière
eux. La peau de leur dos est soit douce soit couverte de denticules ou épineuse.
Elles n’ont pas de nageoire dorsale. Certaines espèces n’ont pas davantage de
nageoire caudale, chez d’autres elle se réduit à une longue rainure ventrale et
dorsale qui aboutit ou non à base de la queue. La queue est généralement plus
longue que le corps et comporte, derrière les nageoires pelviennes un ou deux
longs dards épineux. Ils sont formés de plaques d’écailles et dotés, sur leur
partie inférieure d’une rainure qui contient du venin. Ils peuvent atteindre 40
cm de longueur et sont constamment renouvelés. La force de la queue est telle
que le dard peut être enfoncé dans la coque d’un bateau en bois. Ces dards ne
sont utilisés que comme moyen de défense.
7
Comme toutes les raies elles ont 5 paires de fines ouïes situées sur la partie ventrale. Par contre leurs
branchies ne comportent pas de plaques filtrantes. Des papilles charnues garnissent le bas de leur
bouche, celle-ci est petite et située à l’avant du museau. Les pastenagues ont des dents de petite à
moyenne taille qui ne sont pas reliées entre elles pour former des plaques. Ces dents sont disposées en
rangées par groupes 5 sur les deux mâchoires. Quelques espèces de la sous famille des
Potamotrygoninae ont plus de 60 rangées de dents. Comme les autres raies elles n’ont pas de vessie
natatoire et, comme les Myliobatoidés, elles ont le cerveau le plus complexe de tous les poissons de la
sous-classe des élasmobranches. La taille des espèces de la sous-famille des Dasyatidés varie de moins de
1 m à plus de 4 m alors que celle des pastenagues d’eau douce, les Potamotrygonidés, est généralement
de moins de 30 cm de largeur et moins de 1 m de longueur. La caractéristique principale des raies d’eau
douce est la très faible concentration d’urée dans le sang et la taille réduite de leur glande rectale qui
sert aux poissons pour la sécrétion de sel. Les pastenagues ont généralement une coloration assez terne
avec ou sans motifs.
Les Dasyatinés sont essentiellement des pastenagues
marines bien que certaines espèces vivent en eau
saumâtre ou douce. On les trouve en majorité dans
toutes les mers tropicales ou subtropicales mais
également dans les régions tempérées. Elles sont la
plupart du temps sur le sol, partiellement enterrées
dans le sable ou la boue, parfois à proximité de récifs
coralliens. Elles peuvent également vivre dans des
eaux à forte turbulence, leur corps plat leur permettant
de se coller au sol. Il en est qui ont les mangroves pour
Pastenague épineuse Dasyatis centrura
habitat, d’autres s’aventurent en pleine mer et vivent
même loin du sol.
exclusivement dans les eaux stagnantes ou méandres
des cours d’eau des Caraïbes, de l’Amérique Centrale et
du Sud et de l’Ouest africain. On les trouve jusqu’à
1.600 km à l’intérieur des terres, mais pas dans toutes
les rivières. Certaines espèces ne se trouvent qu’en
Afrique, d’autres sont particulières à l’Amérique
Centrale ou à l’Amérique du Sud. Potamotrygon leopoldi
est même endémique aux rivières Xingu et Fresco
(Amérique du Sud).
Potamotrygon constellata
Les
pastenagues d’eau douce vivent
enterrées dans la boue
ou le sable
Je n’ai pas trouvé de texte concernant la copulation des raies pastenague. Je pense qu’elle se déroule à peu
près de la même manière que pour les raies aigle, manta ou papillon car en finalité il est nécessaire au mâle
de pouvoir introduire son clasper dans le cloaque de la femelle pour y déposer ses spermes. Là aussi le cycle
de reproduction est annuel bien que la gestation ne dure que quelques mois et soit tributaire, pour
certaines espèces, de la région et de l’altitude. Ce sont 2 à 6 petits qui sont mis bas après s’être développés
et avoir grandi dans l’utérus de leur mère.
La longévité de ces poissons est également un point que je n’ai pas réussi à éclaircir.
Les pastenagues se nourrissent de mollusques, vers, crustacés, petits poissons, moules, crabes et crevettes.
Elles mettent à jour les organismes enterrés en creusant le sol avec leur nageoire. Elles sont la proie des
grands poissons et tout particulièrement des requins. Il n’est pas rare de trouver un dard de pastenague
enfoncé dans la paroi buccale d’un requin. Le requin marteau Sphyrna mokarran en a fait son plat de
prédilection. Il utilise sa tête pour frapper la raie puis pour la clouer au sol. Il pivote ensuite autour de ce
point d’appui en mordant le disque jusqu’à ce qu’elle succombe et puisse être consommée.
8
312 – Famille des UROLOPHIDAE
La famille des Urolophidés comprend 35 espèces appartenant à 2 genres : Trygonoptera et Urolophus.
Les seules différences que j’ai relevées pour ces poissons par rapport
aux Dasyatidés sont :
• l’existence d’une nageoire caudale relativement large qui
s’étend jusqu’au bout de la queue
• la queue est mince, plus courte et n’a pas l’aspect d’un fouet
• en anglais elles se nomment stingarees, les pastenagues
stingrays
Urolophus cruciatus
Sinon elles sont en tout point identiques aux raies pastenagues.
32 – Super famille des RAJOIDEA, famille des RAJIDAE ou raies proprement dites
Les raies sont remarquablement uniformes dans leur aspect. Pendant beaucoup de décennies, la
taxonomie des rajidae était un « fatras désespéré de controverse et de confusion ». Après un travail
approfondi de plusieurs années, John Mc Eachran et son collègue Tsutomu Miyake, ont trié toutes les
caractéristiques et présenté un tableau véritablement réaliste. Cette famille comprend 2 sous familles :
• les Arhynchobatinae qui sont subdivisés en 2 tribus comportant au total 11 genres et 81 espèces
• les Rajinae qui sont subdivisé en 3 tribus comportant au total 15 genres et 151 espèces.
Ces raies vivent essentiellement en eau profonde, jusqu’à 3.000 m et plus sur les fonds sablonneux ou
vaseux. Au niveau morphologique la différence des rajidés par rapport aux poisons que nous venons de
voir jusqu’à présent est qu’ils ont une ou deux nageoires dorsales mais surtout qu’ils sont ovipares.
Voilà la description faite pour la reproduction de Raja eglanteria
Après l’accouplement, les raies femelles peuvent stocker le
sperme et fertiliser des œufs pendant toute la période de
ponte qui s’étend sur trois à quatre mois. Tous les trois à cinq
jours elles pondent ainsi 2 œufs. Au total elles produisent
entre trente et quarante paires d'oeufs fertilisés posés à même
le sol au fur et à mesure de leurs pérégrinations. Chaque œuf
est protégé par une capsule protectrice de la forme d’un
parallélépipède rectangle communément appelé « bourse de
sirène ». Les filaments qui prolongent ses extrémités servent à
son ancrage dans le sol. Le jaune, similaire à celui d’un oeuf
de poule, qui s’y trouve sert de nourriture à l’embryon
jusqu’à son complet développement. L’éclosion a lieu au bout
de 12 semaines d’incubation, le poussin raie est entièrement
formé et mesure environ 15 cm de long pour une envergure de
4 cm.
Les bourses de certaines raies
contiennent 2, voire 3 œufs comme celle
de Raja binoculata trouvée sur une plage
de
l’Oregon.
9
.
33 - Super famille des RHINOBATOIDEA ou raies guitare
331 – Famille des RHINIDAE
Trois espèces de raies guitare, groupées dans deux genres,
forment la famille des Rhinidés.
Ces poissons se reconnaissent à leur large museau de forme
arrondie, leurs 2 nageoires dorsales qui ressemblent aux
ailerons des requins, et les arêtes épineuses au-dessus des
yeux et sur le dos. Leur dos est gris ou brunâtre avec de
nombreuses tâches blanches, leur ventre est blanchâtre. Leur
taille peut atteindre les 3 m pour un poids de 130 kg. Leurs
Rhina ancylostoma
mâchoires sont fortement striées par des dents implantées de
façon ondulatoire.
Ce sont des poissons marins.
Leur habitat se situe près des récifs coralliens côtiers de l’Indo
Pacifique Ouest (Mer Rouge à l’Afrique du Sud puis vers l’est jusqu’à
l’Australie et le Japon). Bien qu’il soit possible d’en trouver en pleine
eau, elles vivent habituellement sur les fonds mous, jusqu’à près de
100 m de profondeur, qui leur permettent de trouver leur nourriture
constituée essentiellement de crabes et de crevettes.
Dans un premier temps elles maintiennent leur proie contre le sol à
l’aide de leur tête et des nageoires pectorales puis par des
mouvements brefs et rapides la manipulent jusqu’à l’introduire dans
leur bouche pour la croquer.
Comme la plupart des autres raies, elles sont ovovivipares. Elles accouchent annuellement 4 à 9 petits
qui ont 45 cm de longueur.
332 – Famille des RHINOBATIDAE
Cette famille comprend 8 genres et 40 espèces.
La différence avec les Rhinidés réside dans la forme de
la tête qui est pointue. Compte tenu du nombre
d’espèces les Rhinobatidés se rencontrent dans toutes
les mers tempérées à tropicales du monde, certaines se
trouvent également dans les estuaires et même en eau
douce. Leur taille varie de 75 cm (Rhinobatos
lentiginosus) à 3 m (Rhynchobatus djiddensis)
Ils sont également ovovivipares et, selon les espèces, mettent bas des portées de 6 à 29. A relever que
les 6 rejetons de Rhinobatos lentiginosus ont 20 cm de longueur à la naissance et que les 29 de Rhinobatos
productus, qui a une longueur de 1,7 m, en ont 15.
4 - Sous- ordre des TORPEDINOIDEI ou raies électriques ou raies torpilles
Ce sous-ordre comporte 2 familles ; les Narcinidae et les Torpinidae qui, chacune est encore une fois
subdivisée en 2 sous familles. Pour la première citée il s’agit des Narcinidae qui regroupe 14 espèces
dans 4 genres et les Narkinae dont les chiffres sont respectivement de 8 et 5. Pour la seconde il s’agit des
Hininae qui ne comporte qu’une espèce, Hypnos monoregium et les Torpedininae qui ne comporte
qu’un genre et 14 espèces. Je n’ai pas trouvé de texte concernant les différences entre ces familles, sousfamilles, etc. si ce n’est la différence de voltage. Au vu des photos il est difficile de se prononcer à
preuve ; la première est une Narcinidae, la seconde une Narkinae, la troisième une Hininae et la
dernière une Torpedininae.
10
Dans leur globalité les raies électriques ont un museau arrondi inclus dans un disque formé par les
nageoires pectorales. Leur peau est douce et molle et leurs yeux sont très petits. Le nombre de nageoires
caudales varie de 0 à 2 selon les espèces par contre les nageoires caudales sont bien développées. Elles
sont également ovovivipares et exclusivement marines et se rencontrent dans les eaux tempérées à
tropicales. Elles font partie des organismes marins parmi les plus mystérieux.
Les organes électrogènes, qui constituent 1/6 du poids de la raie, sont situés de part et d’autre du disque
entre l’arrière de la nageoire pectorale et la tête. Ils sont dans la plupart des cas visibles à la fois sur le
dos et sur le ventre. Ces organes ont la forme de haricots et sont constitués de structures prismatiques,
appelées électroplaques. Il y a entre 500 et 1.000 plaques par organe. Elles sont toutes innervées d’un
même côté, ce qui fait que l’électricité générée par la contraction musculaire s’y accumule et peut
produire une décharge extérieure.
Chez certaines torpilles ces organes sont raccordés
de manière à électrocuter vers le haut,
vraisemblablement pour assurer leur défense, chez
d’autres l’électrocution se fait vers le bas pour
étourdir leurs proies. Il n’est pas nécessaire d’avoir
2 points de contact avec le poisson pour être
électrocuté. Ces décharges varient de 8 à 37 volts
chez les Narcinidés pour atteindre 220 Volts chez
Torpedo nobiliana, elles peuvent être successives
mais leur puissance baisse progressivement. Le
contact avec une torpille, même de grande taille,
n’est pas mortel du fait électrique et ne laisse pas
de séquelle, par contre il peut rendre un plongeur inconscient.
Les torpilles ont fasciné les naturalistes depuis l’antiquité. Les Grecs s’en servaient comme
anesthésique, la décharge électrique atténuant la douleur d’une opération ou d’un accouchement. Ces
poissons étaient appelés NARKE, le mot NARCOTIQUE en est dérivé.
Sites à visiter :
• http://nephi.unice.fr/Medifaune/HTM/ra/wra1.htm (français)
• http://animaldiversity.ummz.umich.edu/site/accounts/classification/Rajiformes.html (anglais)
• http://www.elasmo-research.org/education/shark_profiles/rajiformes.htm (anglais)
• http://research.umbc.edu/~cole/sharkinf.htm (anglais)
• http://www.fishbase.org/search.cfm?lang=French (traduction française)
• http://www.flmnh.ufl.edu/fish/Gallery/Descript/SouthernStingray/SouthernStingray.html
(anglais
• http://www.austmus.gov.au/fishes/fishfacts/fish/rneglect.htm (anglais)
DH 1/06
11