Nosy Be, « l`île aux parfums » de fleurs fanées

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Nosy Be, « l`île aux parfums » de fleurs fanées
ECPAT France
COMMUNIQUE DE PRESSE: MADAGASCAR
Nosy Be, « l’île aux parfums » de fleurs fanées
Antananarivo (MADAGASCAR) 09/10/2013 – Madagascar est au cœur de l’actualité depuis quelques jours. Suite à
la découverte d’un enfant de huit ans mutilé sur une plage de Nosy Be et au lynchage d’un français, un italien et un
malgache, des enquêtes sont en cours pour déterminer les circonstances de leur mort. Au-delà des rumeurs de
trafic d’organes et de toutes sortes d’hypothèses à l’égard de cette tragédie isolée, une problématique de la vie
quotidienne malgache resurgit : la prostitution des enfants augmente, le tourisme sexuel local et international se
pratique en toute impunité et les fonds pour répondre à ces phénomènes sont pratiquement inexistants.
Plus d’un touriste étranger sur cinq qui visite Madagascar séjourne à Nosy Be. Mais « l’île aux parfums »,
dénomination populaire de Nosy Be, n’est pas seulement réservée au tourisme de loisirs, un secteur clé de
l’économie locale. En quelques années, Nosy Be est devenue aussi l’une des destinations internationales préférées
des touristes sexuels étrangers et malgaches à la recherche d’enfants de moins de 18 ans.
Depuis la crise politique de 2009, suivie de la crise économique mondiale, le phénomène de la prostitution
enfantine a pris une ampleur grandissante. L’augmentation de la prostitution, et en particulier de la prostitution de
mineurs, est reconnue par l’ensemble des groupes et institutions en contact avec cette problématique (police,
services sociaux publics, travailleurs du sexe, associations, organisations internationales…) mais n’est encore que
très peu quantifiée. ECPAT France et ses partenaires travaillent au quotidien pour lutter contre la prostitution
enfantine. Malgré l’insuffisance de financements, en 2012, l’association ECPAT France a effectué des études
qualitatives entres autres à Nosy Be qui analysent les caractéristiques, les causes et les conséquences du
phénomène afin de faciliter une alternative aux mineurs victimes. Ainsi, la plupart des enfants en situation de
prostitution interrogés ont débuté leur activité entre 13 et 17 ans avec le chiffre alarmant, pour Nosy Be, de 50%
des jeunes consultés ayant eu leur premier rapport lors d’une relation prostitutionnelle. Cette problématique
s’avère complexe et doublement préoccupante lorsque l’on constate que la prostitution enfantine est parfois
acceptée par les parents, les amis et les communautés, en grande partie en raison des gains financiers qu’elle
représente pour des familles défavorisées. L’intégralité des résultats de ces recherches sont disponibles au siège
d’ECPAT France et en ligne sur le site Internet de l’association à Madagascar :
http://www.gdmadagascar.org/index.php?option=com_phocadownload&view=category&id=6:enquetes-etudeset-rapports-nationaux&Itemid=102
Que dit la loi malgache ? Selon le code pénal malgache, tout acte d’exploitation sexuelle à l’encontre d’un enfant
de moins de 18 ans est passible d’une peine d’emprisonnement de 5 à 10 ans pouvant aller jusqu’à 15 à 20 ans de
travaux forcés si l’acte a été commis sur un mineur de moins de 15 ans. Afin de lutter contre l’exploitation sexuelle
des mineurs dans le tourisme, la France a adopté des lois extraterritoriales qui favorisent la poursuite du client
dans le cas où celui-ci serait français, ou résidant habituel sur le territoire français, même si l’acte a été commis à
l’étranger.
Aujourd’hui ECPAT France, la Police et les ONGs locales ont à disposition des nouveaux outils pour lutter plus
efficacement contre le phénomène mais la rareté des fonds persiste alors que la situation à Madagascar demeure
insupportable.
Plus d’information :
Marie Darmayan
Directrice Nationale à Madagascar
ECPAT France
[email protected]
www.gdmadagascar.com
Tel : + 261 (0)3 22 86 43 52
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Responsable de Communication en France
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