A la recherche de Feddersen

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A la recherche de Feddersen
4 Immobilier
24 heures | Mercredi 27 février 2013
Etats-Unis
La maison la plus chère est suisse
DOUGLAS NEWBY/SIGNIFICANTHOMES.COM
Construite par
l’architecte Maurice
Fatio, la propriété
Crespi vaut
135 millions de dollars
Fabrice Breithaupt
C’
est la plus chère
des propriétés mises en vente actuellement sur le
marché immobilier des Etats-Unis. Le domaine
Crespi, à Dallas, Texas, est proposé
pour 135 millions de dollars (124 millions de francs). Pour ce prix, le futur
acquéreur disposera d’une demeure
de prestige qui comprend un bâtiment principal, une maison d’hôte et
un pool house, d’une surface habitable totale de 3950 m2. Ce bijou repose
sur un écrin vert de 10 hectares avec
jardin, potager, piscine, court de tennis et héliport. Le tout est situé à
dix minutes seulement du centreville de la capitale texane, dans un
quartier prestigieux où l’ancien président des Etats-Unis George W. Bush
possède une propriété.
L’un des salons de la somptueuse demeure créée par Maurice Fatio.
Le domaine appartient pour
l’heure à Tom Hicks, un riche homme
d’affaires, patron de la holding Hicks,
et qui a un temps été le propriétaire
du club de football anglais de Liverpool, de l’équipe texane de hockey
des Dallas Stars et de celle de baseball
des Texas Rangers.
Bien que située au pays des cowboys, la propriété est aussi un peu
suisse. C’est en effet l’architecte genevois Maurice Fatio qui l’a édifiée en
1939. Le Genevois, descendant de l’illustre avocat et homme politique genevois Pierre Fatio, avait émigré aux
Etats-Unis en 1920 après des études
d’architecture à Zurich. Devenu rapidement un architecte très en vue, il
avait été mandaté par le comte italien
Pio Crespi pour la construction, dont
le montant avait atteint les
250000 dollars de l’époque.
L’aristocrate transalpin s’était installé à Dallas avec sa femme améri-
Chronique
Par Jean-Jacques Morard,
président du SVIT Romandie
A la recherche de Feddersen
On en parle depuis 2010. On l’attendait d’abord pour l’été 2011, échéance
repoussée une première fois à l’hiver
2011. Il a ensuite été annoncé pour la
fin 2012. Nous voilà bientôt au printemps 2013, et toujours rien. Que se
passe-t-il avec le rapport Feddersen
sur les tours?
Petit retour en arrière.
Contrairement à Zurich ou à Bâle,
Genève et Lausanne ne construisent
plus de tours depuis des dizaines
d’années. Pourtant, ce ne sont pas
les projets qui manquent, par
exemple au PAV (Praille-AcaciasVernets) ou dans l’Ouest lausannois.
Mais les réticences dans la
population restent fortes. De ce
côté-ci de la Sarine, les tours n’ont
pas la cote.
Pour débloquer la situation,
certains dans le canton de Vaud
ont pensé faire appel à un expert
neutre et indépendant, reconnu de
tous. L’idée? Dépassionner le débat
et déterminer de manière objective
quels sont les meilleurs endroits
pour construire en hauteur.
Territoire concerné: le GrandLausanne. Et l’expert, vous l’avez
compris, c’est le Zurichois Pierre
Feddersen, du bureau Feddersen
& Klostermann, la Rolls-Royce
des urbanistes en Suisse.
Etude scientifique, le rapport
Feddersen est aussi une arme
«De ce côté-ci
de la Sarine, les tours
n’ont pas la cote»
politique à double tranchant. Il doit
fournir des arguments forts pour
défendre la construction d’une tour à
tel endroit. Mais il peut aussi recaler
définitivement tel autre projet jugé
non pertinent. On ne peut pas avoir
le beurre et l’argent du beurre.
Forcément, une étude comme cellelà ne peut pas faire que des heureux.
Une commune malheureuse
fait-elle obstruction à la publication
du rapport Feddersen? On peut le
craindre. Et c’est regrettable.
Rien ne justifie l’angoisse des
Romands face aux tours. L’analyse
de Feddersen doit contribuer
à les rassurer. Les professionnels
de l’immobilier attendent
avec impatience sa publication.
www.svit-romandie.ch
caine, Florence, pour gérer depuis
cette ville l’empire économique que sa
famille avait bâti dans le coton en Amérique du Nord. La demeure fut ensuite
vendue en 1997 au couple Hicks. Selon
certaines sources, les riches époux y
auraient investi près de 100 millions
de dollars (92 millions de francs) pour
la faire agrandir et transformer par
l’architecte Peter Marino, tout en préservant le style d’origine.
Guillaume Taylor, petit-fils de Maurice Fatio, a visité la propriété en 1997.
«J’avais alors 32 ans, se souvient-il. Ma
mère, Alexandra Fatio, et moi avions
été invités par l’agence immobilière
chargée de la vente pour nous permettre de voir le domaine avant sa rénovation. Florence Crespi, qui avait
99 ans à l’époque et vivait encore dans
les lieux, l’avait cédé au couple Hicks.
Ce qui m’a le plus frappé, c’est l’extraordinaire état de conservation du
bien, alors qu’il avait été peu entretenu depuis sa création. Il faut dire
que mon grand-père avait choisi des
matériaux nobles et avait fait venir
d’Europe d’excellents artisans.»
Espérons que les futurs acquéreurs sauront respecter l’esprit de ce
que certains considèrent comme
l’une des réalisations les plus notables de Maurice Fatio…
24 Immobilier
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