Le Chasseur et l`antilope - Cinémas et Cultures d`Afrique

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Le Chasseur et l`antilope - Cinémas et Cultures d`Afrique
RESSOURCES PEDAGOGIQUES Le Chasseur et l'antilope de Narcisse Youmbi Par Luc Daniel / Eloïse Ladan LE FILM Le Chasseur et l’antilope -­‐ Episode 01 -­‐ de Narcisse YOUMBI Animation (dessins animés) / Cameroun / 2011 / 17' / VF Premier épisode du projet de dessins animés qui en compte 52, relatant le voyage de Papa Nzenu à travers chaque pays d'Afrique, le Chasseur et l'antilope nous conte l'histoire d'un chasseur qui épargne la vie d'une antilope pas comme les autre. En échange, elle lui offre deux oeufs magiques... Extrait : http://www.youtube.com/watch?v=Cf6E3Avdi
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LE REALISATEUR Narcisse Youmbi Né à Ndoungué au Cameroun il fait ses études à Nkongsamba nourrissant déjà le rêve de devenir plus tard un grand dessinateur et auteur de bande dessinée. Autodidacte, il tire son expérience des multiples ateliers et colloques sur la bande dessinée, notamment avec des illustres dessinateurs tel que Buche, Boulet, Atak, Warnauts, Barly BARUTI, Alexi ferrier, petit luc et bien d’autres. Il prend part à des publications locales Presse, brochure éducative, magazine et des publications internationales tels que : « Spirou N° 3565 spécial Afrique". Ses études universitaires en sciences de Gestion lui ont permis de glaner des prix comme le deuxième prix du meilleur business plan de la 11ème promotion du MBA de l’ESSEC de Douala en 2009. Par ailleurs, toujours actif dans son domaine il remporte plusieurs prix dont celui qui va marquer un tournant décisif dans sa vie: il sera Lauréat 2010 de la bourse visa pour la création de culture France en Art visuel. C’est en Algérie qu’il débarquera pour sa résidence de création et commencera ainsi sa carrière de réalisateur. Invité aux deux premières éditions du Festival international de la BD d’Alger (FIBDA) comme Bédéiste Camerounais, c’est en sa qualité de réalisateur qu’il participe à la 3ème édition du FIBDA en 2010, où son premier film d’Animation Le chasseur et l’antilope, le premier épisode de la série Papa Nzenu conte l’Afrique, est projeté en avant-­‐première. PISTES PEDAGOGIQUES à présenter le Cameroun sur une carte du monde : comment vivent les camerounais ? Où et dans quel type de bâtiments habitent-­‐ils ? Que mangent-­‐ils ? Comment s’habillent-­‐ils ? Quelles langues parlent-­‐ils ? à présenter les personnages aux enfants à l’aide de photogrammes extraits du film (le chasseur, l'antilope, la famille du chasseur, Papa Nzenu...) -­‐-­‐> Aborder la technique d'animation avec les plus grands : comment fait-­‐on un film ? Il faut 24 photogrammes/dessins par secondes pour construire le mouvement. Quels métiers sont nécéssaires à la création d'un dessin animé ? Le réalisateur a tenu un journal de bord sur la création du film avec photos, croquis, photos de l'équipe, vous pouvez le consulter ici : http://papanzenu.blogspot.fr/2010/11/carnet-­‐de-­‐voyage-­‐la-­‐naissance-­‐de-­‐papa.html Pour introduire les techniques cinématographiques, des idées de jeux optiques et ateliers dans 1001 activités autour du cinema, P.Lecarme / A.Mège, Casterman. -­‐-­‐> Stimuler l'imaginaire des enfants autour du conte : connaissent-­‐ils d'autres histoires/légendes où les animaux parlent ? sont magiques ? Que ce serait'il passé si le chasseur avait rendu l'oeuf à 'antilope ? TRANSCRIPTION DES DIALOGUES PAPA NZENU (père sagesse) Conte de l’Afrique Conte camerounais « Qu’est-­‐ce qu’on vous sert, monsieur ? -­‐ Nzenu, Papa Nzenu. Sers-­‐moi un plat complet. -­‐ Tout de suite. » -­‐ Enfin, je te retrouve, langue fourchue. -­‐ Tu n’as pas le droit de m’appeler ainsi. -­‐ Tu as promis de me rendre l’outil que je t’ai prêté en saison sèche. Et là, nous sommes en saison de pluie. Tu n’as pas honte ? -­‐ Ecoute, je n’avais pas fini mon travail, alors je pensais que je pouvais le garder encore. Je vais te le ramener plus tard. -­‐ Et moi ? Tu as pensé à moi ? J’ai dû me débrouiller avec beaucoup de peine. Une promesse est une promesse, c’est sacré ! Tu comprends ? -­‐ Aïe, attends, tu me fais mal. » Une promesse non tenue Comme une nuée sans pluie Une épée sans fil Un arbre sans fruit Je vais vous raconter une petite histoire qui illustre cette situation. Il y a longtemps, très très longtemps, un chasseur pauvre, très pauvre et dont les pièges ne prenaient plus de gibier depuis longtemps, trop longtemps… Ses enfants qui voyaient en lui un héros quand jadis il revenait avec plein de gibier sur les épaules, perdaient petit à petit leur bonne humeur et tombaient en larmes pour un rien. Sa femme, toujours présente à ses côtés dans les moments les plus difficiles l’encourageait à persévérer. Mais il avait beau redoubler d’efforts, de ruses, invoquer les esprits, consulter les magiciens, sa condition empirait de jour en jour. Il en était réduit à regarder le gibier passait de loin pendant que chez lui la faim s’installait. Un jour, pendant qu’il vérifiait à l’aube, les pièges qu’il avait tendus la nuit, il trouva dans l’un d’eux une antilope. Une splendide antilope de belle taille et dont le corps fort et clair se détachait dans la pénombre de la fosse comme une offrande au soleil naissant. Malgré une méchante blessure à la patte droite, elle était vivante. D’abord, surpris, il leva sa lance prêt à frapper mais ce qui se passa alors dépassait toute son imagination. « Homme, ait pitié de moi, ne me tue pas ! -­‐ Par les dieux de la forêt, un animal qui parle ! Non, non, c’est la faim qui me joue des tours. Et pourquoi t’épargnerais-­‐je ? Ma femme et mes enfants meurent de faim. -­‐ Je sais. Je sais aussi que depuis des mois tes pièges n’ont rien pris. Tu es pauvre et tu as bon cœur. Vois la blessure que j’ai à la patte. C’est en échappant aux griffes d’un lion que je suis tombée dans cette fosse. Ton piège m’a sauvé la vie. Tu ne peux pas me tuer après ça. Tu sais, j’ai une famille qui m’attend moi aussi. -­‐ Il faut que j’achève cet animal avant de devenir fou. Les enfants attendent de la viande ce soir. -­‐ As-­‐tu remarqué que je parle et comprends ton langage ? Ça ne t’étonne donc pas ? J’ai ce pouvoir et j’en ai donc encore qui peuvent faire de toi un seigneur ou bien te rendre plus pauvre que tu n’es déjà. Laisse-­‐moi la vie sauve et tu ne le regretteras pas. -­‐ Je vois bien que tu parles la langue des humains, mais si tu as le pouvoir de décider de mon avenir comment se fait-­‐il que tu te trouves sous les griffes du lion et dans ce trou ? -­‐ Ça c’est mon destin, je n’y peux rien. -­‐ Tu parles beaucoup de pouvoir, de richesse, mais à te voir dans cette misérable situation, j’ai du mal à te croire. Pourquoi tu n’utilises pas ces pouvoirs pour toi ? -­‐ Réfléchis un peu. Comment imagines-­‐tu une antilope riche ? Nous, les animaux de la brousse, notre seule richesse est le bonheur d’être libres. Vous les humains, vous voyez le bonheur à travers la richesse. C’est donc un marché honnête que je te propose : ma liberté contre ton bonheur. -­‐ Humm, marché conclu. Je vais te sortir de ce trou mais je garde un œil sur toi. Tu es blessée et si tu le joues des tours, je serai sans pitié. -­‐ Merci, homme. Viens, je vais te conduire chez moi. -­‐ Attends ! -­‐ Je ne suis pas guérisseur mais ça va t’aider à supporter la douleur. -­‐ Nous sommes presque arrivés. Voilà, c’est ici. -­‐ Hé, qui est là ? C’est sombre. Si vous êtes aussi bien cachés, je comprends pourquoi nous n’avons jamais découvert votre cachette -­‐ Attendez, ne fuyez pas c’est un ami. -­‐ Maman, maman ! -­‐ Enfin mes petits, mais pauvres petits, je sais que vous avez très faim.Je vous avais dit qu’il venait en ami. Suis-­‐moi chasseur, je vais te donner ce que je t’ai promis. -­‐ Voilà un œuf noir magique. Il est bien plus puissant que tes amulettes. Prends-­‐le. Il a le pouvoir de te faire sortir de la misère et faire de toi l’homme le plus riche du pays. Casse-­‐le au seuil de ta porte et ta vie se transformera en conte de fée. -­‐ Et l’œuf rouge, il est magique aussi ? -­‐ Oui, il ne donne pas la richesse, mais il aide celui qui le possède à communiquer avec toutes les espèces animales. -­‐ Il pourrait m’aider à comprendre les ruses du gibier. Il m’intéresse aussi. -­‐ Ah, non ! Nous avons conclu un marché honnête. Il était convenu de ma vie sauve et de ton bonheur assuré. -­‐ Mais tu ne peux pas comprendre le bonheur d’un homme qui peut comprendre le langage des animaux. Cet œuf, je le veux ! Et n’oublie pas malgré tout : tu me devras toujours la vie. -­‐ Ah, bon, c’est vrai. Mais prendre garde, cet œuf ne se donne pas. J’accepte de te le prêter mais à deux conditions. La première : tu ne l’utilises pas pour faire du mal aux miens. La deuxième, tu dois me le rendre dans sept ans. Sept années précises à compter d’aujourd’hui. Mais passé ce délai, chaque jour te rapprochera d’un grand malheur. C’est ainsi. Tu acceptes ? -­‐ Je te rendrai ton œuf, promis. Maintenant, je dois partir. Les fauves vont bientôt se mettre à chasser, il faut que je me dépêche. -­‐ Au revoir les amis, ce fut un plaisir. » « Qu’est-­‐ce que tu me ramènes ? -­‐ Nous sommes riches ! -­‐ Riches avec deux œufs ? -­‐ Tu vas voir. » «Le temps passa. La vie devint prospère. On respecta le miraculé. On le regarda avec envie. Il battit une fortune colossale. Les années s’écoulèrent paisiblement, et un beau matin, pendant qu’il se promenait avec son chien… « -­‐ Hé, revient ici ! Mais il est passé où ce chien ? " « -­‐ Ton maître à l’air très heureux aujourd’hui. Il ne se doute pas qu’un grand malheur le guette. -­‐ Va-­‐t’en, oiseau de mauvaise augure. Qui es-­‐tu pour parler ainsi de mon maître ? -­‐ Ton maître est en danger. Je sais ce que tu ne sais pas et vois ce que tu ne vois pas. -­‐ Que me racontes-­‐tu là, ami oiseau, et d’où le tiens-­‐tu ? -­‐ Je raconte la vérité et la tiens d’une pauvre vieille antilope de la brousse. Maintenant, tu me crois ? -­‐ L’antilope ! Vieille ? Sept ans déjà ? Et mon beau corbeau, que t’a dit l’antilope à mon propos ? -­‐ Garde-­‐toi -­‐ Oh non, mes vêtements ! Mon Dieu, voilà donc le grand malheur dont parlait l’antilope. J’ai oublié ma promesse. Ça fait un mois que j’aurais dû restituer l’œuf. Je vais redevenir aussi pauvre qu’avant. Que faire ? Que faire ? » « On raconte que le chasseur ramena l’œuf rouge et s’enfonça dans la forêt à la recherche de l’antilope mais ne retrouva jamais son chemin car l’œuf avait perdu son pouvoir ? D’autres disent que pris de honte, il alla vivre en exil loin du regard moqueur des villageois. Ainsi se termine l’histoire de l’homme qui n’a pas su tenir sa promesse. » QUELQUES PHOTOGRAMMES 

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